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Le Précurseur.
m wnn»i——n—
Nouvelle» d’Afrique
DÉPÊCHE TÉLÉGRAPHIQUE.
Le préfet maritime à M. le ministre de la marine.
Toulon, 8 janvier, à midi.
J’apprends par le Fulton qu’une colonne, sous les
ordres du maréchal Valée, abattu complètement, le51,
2,000 hommes d’infanterie régulière et plus de 1,800
cavaliers d’AbrUel-Kader, entre Blidah et Chiffa.
500 fantassins et plus de 100 cavaliers de l’émir on
été tués ; 5 drapeaux, un canon, plusieurs tambours et
plus de 400 fusils sont tombés en notre pouvoir.
La colonne est rentrée le soir au camp supérieur de
Blidah, sans que l’ennemi ait tiré un seul coup de fusil
sur elle après le combat.
On lit dans le Journal des Débats :
« Les derniers événements de l’Algérie, des rapports
que nous avons publiés hier, et la dépêche télégraphique
d’aujourd’hui, présentent plusieurs faits complètement
nouveaux, dont nous n’avions pas encore eu d’exemple
depuis- la conquête, et qu’il importe de faire ressortir
pour éclairer la question politique et militaire que la
France a pris à tâche de résoudre.
« Abd-el-Kader a des canons, des obusiers, des tam-
bours, des uniformes, uire infanterie pourvue de baïon-
nettes et sachant se former en carré; enfin ses troupes
offrent maintenant quelque chose de plus qu'une paro-
die de l’organisation régulière, et il n’a pas craint de
soutenir le combat contre un de nos maréchaux. Il a
été battu, sans doute, il a perdu plusieurs centaines de
ses fantassins, un canon, des drapeaux et quatre cents
fusils restés sur le champ de bataille. Ces circonstances
et la dernière surtout prouvent qu’il aTsubi une déroute
complète. Nous n’attendions pas moins de la bravoure
de nos soldats et de leur superior.té en fait de tactique.
Mais Abd-el- Kader n’a peruu ni toutes ses troupes ré-
glées, ni tous ses canons; il va pouvoir se refaire à
Médéah et à Miliana sans être inquiété; des soldats se
forment, s’aguerrissent par les défaites memes. Une
déroute, on le sait, ne décourageât n’humiliejamais les
Arabes.
« Vainement, lorsque nous entrerons en campagne
pour pénétrer dans l’intérieur du pays, vainement lor-
cerons-nous toutes les positions où l'émir se propose,
dit-on, de nous attendre avec son artillerie, vainement
le poursuivrons-nous jusqu'au Sahara, nous n’aurons
rien obtenu,si nous nous en retournonscomme toujours;
nous n’aurons rien fait pour établir dans le pays notre
domination et la paix, unique but de nos efforts et seule
compensation vraiment utile de nos sacrifices. Or, Abd-
el-Kader, ce promoteur acharné d’une guerre affreuse,
n’obtient pas l’assentiment unanime des tribus qu’il sou-
lève, et dont plusieurs vont se trouver exposées à nos
coups, disons même à nos justes vengeances. Il asser-
vit les tribus par ses troupes soldées, et il ne solde ses
troupes que par les contributions prélevées sur les tri-
bus. Otons-lui donc la possibilité de dominer les Ara-
bes, tenons-le confiné au loin, substituons notre in-
fluence armée à la sienne dansles principaux centres
du pays, montrons surtout quelque persistance dans nos
desseins ; et les rivalités, les haines qui couvent parmi
certaines tribus contre Abd-el-Kader nous fourniront,
avant un an , des alliés pour détruire ce nouveau Ju-
gurlba.
« Un autre fait nous a frappés, et il confirme la né-
cessité de ne pas laissera l’armée d’Abd-el-Kader le
temps de s’aguerrir et de devenirplus difficile à vaincre.
A l’attaquede Mazagram par les Arabes, nous voyons,
dans le rapport officiel, que les cavaliers avaient mis
pied à terre, chose que jadis ils ne faisaient jamais pour
monter à l’assaut avec les fantassins, et que cinq des as-
saillants ont été tués sur les remparts même. Jamais
non plus les Arabes n’avaient eu l’audace de tenter un
assaut. »
Physiononiie de la presse française.
Comme d’habitude,les journaux de Paris ne s’occupent plus
que très peu de la continuation de la discussion de la cham-
bre des pairs dont ils se bornent, a annoncer la clôture pour
s'occuper beaucoup du projet d’adresse présenté â la chambre
des députés par la commission.
Le SIÈCIÆ trouve de bon augure que cette commission
composée en majorité de membres dont la nomination a été
agréabie au ministère ait conservé dans la rédaction du projet
uu ton de dignité et une franchise d'expressions qu’il se plaît
à reconnaître. La réclamation solennelle, dont la commission
a pris l’initiative,-en faveur de la nationalité polonaise attire
son approbation. — Il croit que le projet fait trop d’honneur
au ministère actpel en lui attribuant les résultats plus ou
moins décisifs obtenus en Espagne. Il remarque que la com-
mission apporte en face du trône, toujours euloure de respect,
la volonté nationale qui ne doit jamais être absente. Il pense
que la discussion apportera d'heureuses modifications au
projet.
La PRESSE relève avec complaisance quelques points du
projet qui lui paraissent vagues et emphatiques. Le para-
graphe relatif à l’Orient est selon lui un blâme indirect de
l’abandon où le ministère laisse les droits de Méhémet-Ali.
Il regarde le paragraphe relatif â la nationalité polonaise
comme une protestation qui n’a d’égal â sa stérilité que l'ex-
actitude avec laquelle on la reproduit chaque année. — Ce
journal constate le silence avec lequel le ministère a ac-
cepté le paragraphe de la Chambre des Pairs dans lequel sa
politique en Espagne n'est présentée que comme une conti-
nuation de l’ancienne . et trouverait étrange qu'après s’etre
laissé louer au Luxembourg comme continuant l’ancienne
politique il se laissât faire un mérite au Palais Bourbon d’a-
voirrenié cette même politique. Il trouve ridicule que le
projet attribue la retraite de don Carlos aux mesures votées
dans la dernière session ; tandis que tout le monde sait qus
cet événement ne doit être attribué qu’aux rivalités de ses
généraux qui se disputaient l'omnipotence.
La Presse blâme la commission de s’êlre exprimée si
explicitement, relativement i a conversion et d’imposer ainsi
au gouvèrnement. l’accomplissement à bref délai de celle
grave mesure. Elle se rit de l'emphase des grands mdts
employés pour couvrir le néant des petites choses et cela
à propos du gouvernement parlementaire, proclamé comme
émanant de la charte de 1830.
Le îOUKaiMi des débats est d'un optimisme par-
fait en ce qui touche te projet d'adresse. Il le regarde comme
un programme minutieux auquel le ministère peut adhérer
sans se compromettre. Tout y est au mieux, tout jusqu’à la
nécessité où l’on met le ministère de proposer le rembourse-
ment de la rente, voeu qui n’a rien d’hostile pour lui. et qu'il
croit qiême.uBe attenlion délicate à l’adresse de M. Passy. Il
se préoccupe beaucoup de gç que les pouvoirs parlementaires
•embfèril si bien d’accord pour simplifier toutes les questions
au bénéfice du ministère, et cherche à établir l'identité de la
polilique suivie par les hommes du 12 mai et par ceux du 18
avril.
Le constitution NEE se borne à relevar les points
les plus saillants du projet et ajourne ses observations jus-
qu’aux commentaires qu'amènera la discussion.
Le JOURNAL D£ FABis dans un article bien court
dit que la lecture du projet a été entendue sans émotion, at-
tendu qu'il ne réflète que des couleurs assez indécises et que
quant a l’esprit politique il est de nature â ne mécontenter
personne.
Ce journal s'occupe davantage de la fin rie la discussion de
la chambre des pairs et approuve.fort l’addition du paragra-
phe proposé par MM. d'Harcourt et de Tascheren faveur de
la malheureuse Pologne. Il pense que la chambre a bien fait
d’adopter la protection, d’ailleurs très mesurée qui lui était
proposée.
Un discours de M. Pelet (de la Lozère) sur l’Algérie, dit-
il, sur les fautes qui y ont "été commises, sur la nécessité d’a-
dopter un système d’occupation; une réponse écrite, maisque
personne n’a entendue tant elle était mal lue par son auteur
M. le ministre de la guerre et un discours de M de Boissy,
l’un des pairs récemment nommés, pour solliciter la chambre,
qui n’a cru devoir aller jusque-là; un blâme explicite du passé,
ont occupé le reste de la sCance.
Les observations de M. Pelet sur l’Algérie, lui paraissait de
toute justesse, il désire comme l’honorable pair nn système
d’occupation illimitée , qui toutefois ne lui paraît pouvoir
être adopté que quand on aura cessé de demander à la tribune
l’évacuation d’Alger ainsi que cela a lieu tous lesans.
Le MESSAGER comme le Journal de Paris regarde le
projet comme le relict du discours de là couronne et n’offre
sur ce sujet qui mérite d’être rapporté.
Le TEMPS trouve au projet le mérite d’être assez net
sur un grand nombre de points et d’engager l’opinion de la
chambre. Il le considère au reste comme renfermant pour le
ministère un éloge formel, tandisqu’il fait une opposition qui
n’existerait que dans le style.
Le COURRIER français est d’avis qne le vote de
l’adresse n’aura de sens que par la retraite du ministère, et
s’il reste aux affaires après ce vote, ce ne sera qu’une équivoque
de plus dans l’histoire du gouvernement.
Le JOURNAL GÉNÉRAL espère que la politique du
gouvernement sera plus sérieusement abordée parla chambre
des députés, surtout pour ce qui concerne l’immense affaire
d’Orient. — Il trouve que la position du ministère n’est ni
améliorée ni empirée; sa politique à l’égard de don Carlos se
trouve bien justifiée par M. Duchâtel. Quanta la question
d’Orienl, elle a été plutôt exposée que discutée par le minis-
tre de l'instruction publique.
Le CAPITOLE regrette l’empire et fait des voeux pour
qu’on revienne sur son système.
Le moniteur publie une ordonnance du roi relative à
l'instruction religieuse, l’instruction primaire et le patronage
des esclaves dans les colonies ;
Et une autre ordonnance portant nominations à diverses
fondions dans la magistrature.
Le COMMERCE toujours si peu enclin à prôner ce qui
peutêlre favorable au ministère actuel, présente l’adresse pro-
jetée comme propre seulement à augmenter la confusion et à
prolonger le pêle-mêle parlementaire ; il est donc inutile de
dire qu’il ne l’approuve en aucune façon. La rédaction lui pa-
raitdevoirseconder les vues do chàieau parce que, dit-il, elle
continue le vague où les grands mots remplacent la pensée.
11 est évident pour lui que l’adresse a été rédigée pour M.
Guizot et sous le point de vue de M. Guizot sur le point d’en-
trer au ministère. En examinant les deux grandesdivisions du
projet, le Commerce accuse la commission de n’avoir eu eu
vue que les désirs de la cour en ce qui est relatif aux affaires
extérieures parce que c’est surtout dans les questions de cou-
ronne à couronne que la cour prétend régner et gouverner
aans contrôle.
La part ménagée au château par M. de Remusat est large
et habile, dit le Commerce; tout y est fardé, tout y est fleuri,
tout y est courtisan : on ne peut par déserter les intérêts d'une
nation avec plus d'élégance.
La cour, l'Europe auront donc lieu d'être contentes des
doctrinaires et de leur tendre la main. M. Guizot n'ignore
pas que c’est l'Europe qui en ce moment fait chez nous les
ministères ; les doctrinaires lui donnent des gages.
Le Commerce termine en imputant aux doctrinaires ud
libéralisme de phrases dangereux pour le Pays.
Le SÉMAPHORE, de Marseille, à propos du navire
marchand pillé prés du Cherchell revient sur la question
qu'il a déjà traitée, celle de la fusion des Arabes avec les
Français II déplore l’erreur de ceux qui ont toujours prêché
cette fusion, erreur fatale qui a déjà coûté à la France des
hommes par mi.fiers, des millions en masse et des années de
perdues pour la colonisation.
C’est assez d erreurs jusqu'à présent, dit-il, il faut en éviter
pour l’avenir, car si nous avons perdu dix ans le mal n’est pas
sans remède; la récolte n'a été que retardée, la semence est
dans la terre et elle fructifiera.
Ce qu’il importe de faire aujourd'hui, ce qui est impé-
rieusement commandé par la situation des lieux et le carac-
tere (te l'ennemi, c’est de nous emparrr de la Mitidja. d'en
chasser les Arabes et d’étre toujours prêts à les accueillir
avec de la mitraille. La plus sévère punition à leur infliger
serait de faire produire nous mêmes les denrées qu’ils nous
vendent depuis 10 aos. Le Sémaphore se promet de revenir
sur cet objet.
BELGIQUE.
Bruxeu.es, 10 janvier. — Avant-hier, le roi a donné
audience à un grand nombre de personnes.
Hier, S. M. a travaillé avec le ministre des finances.
— U y a eu avant-hier à la cour un diner de cin-
quante couverts.
Au nombre des convives, on nous a cité M. le duc et
M“" la duchesse d’Aremberg et la princesse Louise leur
fille, àl. James de Rothschild, il. le ducd’Ursel, mem-
bre du sénat, M. le marquis et Mmo la marquise de
Rhode, M. le baron et Mm"la baronne de Wrintz, il.
Van Aleenen, président de chambre à la cour de cassa-
tion, M. Deslouvclles, conseiller à la même cour, M.
Vleminckx, inspecteur-général du service de santé,
M Baquet, secrétaire-général du ministère de la justice,
M. le marquis de Bassano, secrétaire de la légation de
France, et plusieurs autres membres du corps diploma-
tique, M. le curé du Sablon, M. le comte et Mnlolacom-
tesse de Lauiioy, M. le baron Vanderslraeten-Ponthoz,
etc., etc.
Après le dîner, 1,1,. MM. et leurs convives sont passés
dans la salle de liai pour entendre le concert des qua-
rante chanteurs montagnards. Le concert a été terminé
à 9 heures.
ANVERS , t© JANVIER.
Depuis que l’autorité a pris la sage mesure d’ordonner
des recherches generales dans toutes les communes de
notre province, pour arrêter les vagabonds de toute
nation qui s’y trouvaient en si grand nombre, les vols
et autres méfaits qui se commettaient presque journel-
lement dans les. communes rurales deviennent bien
plus rares.Une troisième recherche a été faite du 8 au 9
courant et a amené l’arrestation 'd: plusieurs gens sans
aveu, tel que le prouvent une partie des rapports ean-
tonnaux que l’autorité vient de recevoir. Dans cette
occasion la garde-civique des differentes communes a
parfaitement secondé les vues des autorités,et plusieurs
d’enlre-elles ont fourni au delà de 100 hommes pour ce
service.
— Par suite de la forte gêlée de ces deux derniers
jours, la navigation est interrompue entre Anvers,
Bruxelles et Louvain.
Par le même motif le bateau à vapeur hollandais ces-
sera à dater de ce jour son service sur Rotterdam.
Les canonnières stationnées dans l’Escaut n’ont pas
encore fait de mouvement pour entrer dans les bassins,
et n’y entreront probablement que lorsque la rivière
commencera à charier des glaces.
5 heures : La rivière charrie beaucoup de glaces,
devant la ville. — Le Solto, attendu de Londres, n’est
pas encore en vue. — Le brigantin le Congrès vient de
se présenter devant les portes du Bassin pour entrer à
la marée de ce soir.
— La cour d’assises de notre province ouvrira sa pre-
mière session lundi prochain.
Voici les affaires doul elle s’occupera dans le courant
de la semaine.
Lundi, Vermylen pour vol. Mardi , les frères Root-
hoof, pour blessures graves. Mercredi et jeudi, Hoefna-
gels accusé de l’incendie du moulin à la porte de Slick.
Vendredi et samedi, Kiebooms pour assassinat commis
sur la personne du nommé Huybrechls.
Dans le Moniteur du 4 janvier le ministre des travaux
publics fait annoncer l’adjudication pour la fourniture
de divers objets necessaires au service de l’exploitation
du chemin de fer pendant l’année 1840. Entre ces di-
vers articles se trouvent 2000 kilos céruse de Hollande',
c’est ainsi que le porte le Moniteur. Nous demanderons
volontiers comment il se fait qu’on exclut en quelque
sorte de celte fourniture les fabricants indigènes, lors-
que les produits de leurs fabriques, sont sinon meilleurs
au moins égaux en qualité aux produits étrangers. On
cherche de tous côtes des débouchés à notre industrie,
et l’on s’adresse à l’etranger quand il s’agit d’une four-
niture à faire pour les besoins d’une exploitation toute
nationale. Nous croyons qu’il suffira de signaler cetabus
à M. le ministre des travaux publics pour qu’il y soit
fait justice.
Nous avons publié, il y a quatre jours, un avis du
ministre (les finances, relatif à l’émission des bons du
trésor, fixant le taux de l’intérêt à 5 1|4 p. c. pour les
bons du trésor à trois mois, à 5 1(4 pour ceux à six
mois, à 4 3|4 pour ceux à un an. Aujourd’hui le Moni-
teur publie un nouvel avis réduisant à 2 1|2 p. c. au
lieu de 3 1|4 le taux de l’intérêt des bons à trois mois.
(Doit plus bas.)
IWourelies diverses.
On écrit de Gand, 9 janvier :
Fatal conslraste ! avant-hier nous parlions de la dou-
ceur delà température; on cueillait des violettes à Liège;
à Straeden, un oiseau, messager du printemps, fesait
le l"rjanvier même, sa ponte du mois de mai. Aujour-
d’hui,à peine le froid s’annonce-t-il, et avec lui, à peine
recommencent les jeux d’hiver que déjà nous avons à
déplorer des malheurs irréparables.Deux enfants, nous
écrit-on , jouaient sur la glace du fossé de la Cou-
pure. quand la glace se rompit tout-à-coup et on les vit
s’engloutir dans le précipice. Quand on les retira, l’un
était déjà mort; l’autre est dans un grand danger.
Mères de familles, instituteurs, vous tous gardiens
tutélaires de la jeunesse, veillez scrupuleusement sur
les êtres qui vous sont confiés par la providence. Rap-
pelez-vous ce mot d’un père de l’église : « La négligence,
c’est le crime. »
— Voici nn triste exemple d’un grand accès de colère
et d’un grand crime, résultant d’un misérable cause:
u Un cuirassier, en garnison à Gand, dit l'Organe
des Flandres, s’étant aperçu qu’on lui avait volé du
tabac, s’est tellement emporté, que, saisissant son sabre,
il a ouvert la poitrine à son camarade de lit. L’auteur
de ce méfait a été immédiatement arrêté. »
— La population de la maison de force de Gand au
4 janvier 1840 était de 1076 détenus, dont 781 hom-
mes, 269 femmes et 86 soldats condamnés. Celle de la
maison d’arrêt était de 122 hommes, 18 femmes, 2 en-
fants et 49 soldats.
— Chacun se rappelle le phénomène d’une petite fille
qu’on faisait voir, il y a Une douzaine d’années, et qui
portait dans ses yeux l’empreinte d’un demi-franc,
frappé sous l’Empire. On y lisait fort bien Napoléon
Empereur, autour d’une tête de Bonaparte qui occu-
pait toute la prunelle de l’enfant. Un spectacle à peu
prèsdu même genre est aujourd’hui offert aux habitants
de Valenciennes . où on visite, dans une baraque sise
place du Commerce, un enfant qui porte dans chaque
prunelle un petit cadran de montre. Les heures y sont
distinctement marquées d’un côté en chiffres arabes,
de l’autreen chiffres romains.On attribue cephénoméne
naturel à une impression extraordinaire causée sur l’i-
magination de la mère de cet enfant lorsqu’elle était
enceinte. Pendant sa grossesse, elle eut le désir ardent
de posséder une montre, et elle s’arrêtait complaisam-
ment devant une boutique quien contenait plusieurs. Si
la cause donnée du phénomène n’est pa» véritable, l’effet
en est du moins fort singulier.
— On lit dans la Gazelle de Spire : Dans le canton
du Valais, on vient de rendre une loi qui défend de
fumer, sous peine d’amende et d’emprisonnement en
cas de récidive, à tous les jeunes gens qui n’ont point
encore atteint leur 28" année. La prohibition leur est
applicable quand même ils seraient déjà mariés, puis-
que le cas s’est présenté que beaucoup de jeunes gens
n’ont pris une femme que pour fumer du tabac.
— On lit dans les journaux anglais :
En comparaison de ce qu’il a été à plusieurs époques
antérieures,le prix du fer est loin d’être élevé et le com-
merce de cet article a souffert comme les autres de la
crise financière. Dans le pays de Galles le fer en barres
est maintenant coté au bas prix de 8 liv. 18 sh. ou 8
liv, 16 sh. par tonneau ; une diminution de prix de
plus de vingt sh. a eu ben depuis le printemps dernier.
Et cependant il n’y a pas eu la moindre réduction du
salaire des ouvriers, qui est plus élevé qu’il ne l’ait ja-
mais été.
Exposition «le l’industrie française.
SUITE DU RAPPORT (1).
Fait à M. le ministre de l'intérieur et des affaires
étrangères par le commissaire du gouvernement belge.
De la trempe de l'acier.
L’article suivant étant le produit de notions recueillies sur
la trempe de l’acier auprès des mécaniciens et des savants les
plus habiles de l’exposition, nous croyons rendre un véritable
service a nos industriels en le publiant avec le résala t de nos
propres expériences d’amateur : persuadé que nous sommes
que les amateurs proprement dits ont plus fait avancer l’art
de la trempe que les praticiens eux-mêmes, nous ne tenterons
pourtant pas d’expliquer ce qui se passe dans celte mysté-
rieuse opération ; le lait matériel et palpable, c’est qu’une
barre d’acier décapée, après avoir été trempée au plus dur,
étant posée sur un 1er rouge ou sur des charbons ardents,
laisse apparaître successivement les teintes chromatiquessui-
vantes: jaune paille, jaune d’or, pourpre, violet, bleu foncé,
bleu clair, gris ou couleur d’eau. Si l’on trempe cette barre
dans l’eau froide pendant que sa surface subit un de ces chan-
gerons de ton, l’acier acquiert différents degrés de dureté
correspondant a chacune des teintes colorées dont il s'agit.
L'acier surchauffé au rouge blanc est ordinairement très
gonflé, ses molécules désagrégées semblent avoir perdu leur
afiioité, mais elles oot acquis une très grande dureté; et nous
sommes encore à nous étonner qu’on n’ait pas profité de cette
remarque, pour composer une poudre à polir. Cette poudre
récurerait et polirait l'acier comme la poussière de diamant
use et récure le diamant. Similia similibus curanlur.
Si quelque charlatan, comme on appelle les hommes d'es-
prit qui exploitent les idées que les savants laissent perdre,
spéculait sur la poudre d’acier unie à quelque corps gras pour
l'affilage des rasoirs, la gravure des pierres dures, la taille du
verreet mille autres usages.ee charlatan ferait fortune, aussi
bien que les marchands de cirage et de racahout, s'il usait,
comme eux, du graad moyeu d'uae publicité périodique sou-
tenue.
Les ouvriers habiles jugent, à l’œil, du degré de chaleur
que doit avoir acquis leur pièce, avant de la plonger dans
l'eau ; ils commencent par la porteraurouge cerise,quidonne
la plus grande dureté à l'acier saus le brûler, puis ils font re-
venir.
Nous croyons celte double opération inutile, sinon nuisible
à l’acier. Pourquoi passer le but avec la certitude qu'il faudra
rétrograder? On nous répondra que c’est l'usage, sans pou-
voir donner d autre raison, si ce n’est la plus grande facilité
d'approcher plus près du poiDl désiré, au moyen de l'obser-
vation des couleurs.
Nous sommes persuadé que tout cela est un abus de la
routine qu’il est temps de déraciner, en chauffant, non sur
les charbons, non dans les métaux liquéfiés, mais dans I huile;
car il n’est pas une trempe qui exige une plus haute tempéra-
ture que celle que l'un peut trouver dans l'huile bouillante.
Nous savons qu’il serait difficile de persuader aux ouvriers,
que I huile à l'étal d ébullition a plus de chaleur que le plomb
fondant ; cependant, rien n’est plus vrai , car l'huile ne bout
qu'a 521 degrés centigrades, quand le plomb fond à 312 et
l’etain à 227.
On peut donc, à l’aide d'un thermomètre, mesurer exacte-
ment le degré de chaleur convenable à toutes les espèces de
trempe ; un très habile ingénieur en instruments de précision,
M. Thérnar, de Bruxelles .fondateur de la fabrique d'aiguil-
les de l'Aigle, en France, y a fait adopter la trempe dans
l'huile pour les aiguilles ; celle fabrique a renoncé à tous les
anciens procédés pour adopter ceux de M. Thérnar. Nous re-
viendrons plus lard sur cet important sujet.
Il n'y s pas de régie pour arriver à coup sùr au degré voulu,
cela varie d'après la nature des acier» , et il faut une expé-
rience acquise par beaucoup d'essais pour deveuir un habile
trempeur.
Cet inconvénient nous a fait chercher et trouver uue régie
pour réussir du premier coup, dans la trempe des burins et
des pointes sèches pour les graveurs sur pierres et sur mé-
taux; nous pourrions même dire que cette découverte, qui
semble insignifiante, nous a mis à même de porter la gravure
lithographique à un point de perfection si voisin de la plus
bede taille douce, que cette perfeclion nous a voulu la grande
médaille d'or de la sociélé d'encouragement de Paris au con-
cours de 1838. Notre procédé consiste â ne chauffer que l’ex-
trémité des burins, et à ne les tremper que lorsque cette ex-
trémité est arrivée au blanc; il est certain que l’ou obtient de
la sorte toutes les nuances de dureté échelonnées sur la bar-
rette; il ue s'agit donc plus que de chercher la plus convena-
ble, et pour y parvenir on prend une pince ou un marteau,
et l’ou casse la barrette par petits tronçons; les premiers
morceaux se rompent comme du verre et présentent un trés
gros grain, qui diminuée mesure que la résistance augmente;
quand on est parveuu à obtenir un grain très serré, l’on ai-
guise son burin sur la meule (2), et l’on est sûr d’avoir un
outil qui surpassera en durée tous les burins trempés par le
meilleur ouvrier possible.
Nous avons introduit ce procédé dans plusieurs ateliers
pour les outils à buriner la fonte; nous avons même tenté
de l’appliquer aux rasoirs; car on sait que sur une douzaine
de ces indispensables instruments, il en est à peine un qui se
trouve trempé au degré convenable.
Un rasoir exécuté par ce procédé serait plus cher, parce
qu'il faudrait perdre du métal pour chercher la ligne dure
et du temps pour l’aiguiser,mais il serait éternel et cette foi»
seulement on pourrait le garantir.
On voit que si ce procède de tâtonnement est plus long,
il est du moins plus sûr, et nous ne doutons pas qu’il ne soit
applicable dans une foule d’occasions qui n'admettent point
d’incertitude, l'ouvrier qui manquera une pièce ne pourra
plus répondre comme aujourd'hui : Que voulez-vouz ? Je
n’étais pas dedans !
Long-temps on est resté Incertain sur le choix des liquides
dans lesquels la trempe devait s’opérer ; chaque ouvrier pré-
tendait et prétend encore posséder un secret particulier, et
rien n’est plus difficile à démentir que cette assertion; car elle
est souvent faite de la meilleure foi du monde. Il n’y a peut-
être que les couteliers deNamur qui ne se piquent pas d avoir
une trempe exceptionnelle, car leurs lames de canifs et de
couteaux qui nous sont tombées entre les mains semblent
n’avoir pas éié trempées du tout ; les manches seuls peuvent
rivaliser avec la coutellerie de Langres, de Scheffield et d’Al-
lemagne. Nous serions tenté de croire qu'on les repasse aussi
sans eau. Si les fabricants de Namur entendaient leurs inté-
réts, ils adopteraient la trempe à l'huile; il vaut mieuxqu’une
lame de canif se casse que de s'émousser sous la plume.
Nous prions ces Messieurs de ne pas prendre en mauvaise
part un avertissement qui n'a pour but que de les engager à
veiller avec plus de soin â une operation d'où dépend la dura-
bilité de tout succès et coutellerie.
Pour revenir a l'empirisme des ouvriers, nous dirons que
(1) Voir notre numéro du 9 janvier.
(2) Les rémouleurs nomades ou gngne-petits, savent fort
bien qu’il faut de l'eau sur la meule.quandon repasse l'acier,
pour l’empêcher de s’échauffer et de retenir, c'cst-â-dire de
se détremper; c’est parce qu ils le savent qu’ils n'en mettent
pas ; c’est un moyen de se ménager de l’ouvrage auprès des
cuisioières, dont ils s’évertuent à gâter tous les instruments;
tels que couperets, hachetlcs, couteaux, ciseaux, etc. Ils peu-
vent, après cela, se représenter a eoup sûr, tous les huit jours,
car un outil qu’ils ont louché une seule fois, leur doit une
redevance hebdomadaire; l'acier sous leurs mains devient
fer. Chacun peut se donner la satisfaction d’observer la per-
pétration do lèze -1 aillant, dans nos rues; la police devrait bie»
donner a scs agents la consigne de veiller a ce que les rérnou-
I leurs rnissenl de l’eau sur leur meule, car (oui ce qu’ils re-
j passent à sec est un véritable délit contre la propriété.
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