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ïitöanchc
Ti*eule-huitième année. — i\° 5tU.
29 Décembre 1872.
IbonnemeniH •
t »>* nos V.uroaiis et chez tou»
!.»«, Direçtt-til'* de postes (franco de
rr,rt\ pour :
Anvers....... par trim.fr. 12.50
La HolUnde...
La France......
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trim. ti. 8.30
sem. . 16.-
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tnra.tr.22.—
. . 22.-
. • 18.-
. . 30.—
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LE PKELI RSEI il
Journal Politique, Commercial, Maritime, Artistique et Littéraire.
AGENTS
paris, Havas, Lakitts, Bci.i.ii
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LONDRES, Dki.ky IUviics & O,
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Un numéro 20 centimes.
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ÉTOILE BELÖF.
Puur ta ville et la banlieue :
Le prix de rationnement à \'Etoile
Belge par l'entremise du Précurseur
est d« -4 francs par trimestre.
CHEMIN DE FER DE L'ÉTAT. — B’Anvkks pour Malînei et Bruxelles a 5 h. 55, 8.47 le
vendredi. 7.05, 9.15 P. i« 2« et 3* cl., 9.50, 10.50 B. !• 2« et 3* cl., 12.35, 1.18, 3.15 K. 1«, 2‘et
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el. — Bruges, Ostende. 5.55, 9.50. 10.50, 3.45, 4.50 B. 1», 2* et 3* cl. — Courtrai, Mous-
cron, Tournai et Lille 5.55, 9.50,12.35, 3.45,4.50 B. l«, 2e et 3“ ci. — Calais 5.55, 12.35, 3.45 B.
1« et 2»cl., 4.50 B. 1« et 2» el.7.—Louvain5.55,9.15 B. 1«, S» et 3« cl., 9.50,12.35,1.18, 4.50, 7 X.
P 2« et 3« cl., 8.25,10 B. 1« et 2* el.—Tirlernont, Liège et Verviers 5.55, 9-15 B. 1« cl., 9.50,
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>.21. - Lierre, 6.55,
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2.25, 5 40. 6.21. — Dordrecht. Rotterdam et au-
9.19. 9.33. lû.05, 1.45. 5.27, 5.53, 8.17. - Heren-
5.53. — Hereutbais, Turnhout et Tilbourg (via
ouvain, 7.19, 9.33. 1.45, 5.27, 8.17. — Utugmes,
9 33. 1.45. — WulconM, Vireux et au-delà, 7.19,
1.45. — Diest, Hasselt, Maastricht, Aix-la Clia
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lettres................u.25
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réception du journal.
RESUME POLITIQUE.
<te_ tenr-ra-ste-iau «teôMJSstoiuteJVL. «tel
Hourgoiag, aialassadeur de France au Vaticau.Nous
avons cité le fait principal qui a provoque cette réso-
lution de l’honorable diplomate ; une autre circon-
stance déterminante pour lui ça été l’ordre donné,
par l’entremise de M. Fournier.aux officiers de YO' é-
que, d’aller complimenter le roi Victor-Emmanuel, le
janvier, après avoir fait lejour.de Noël une visite
à Pie IX. .M. de Bourgoing n’admettait pas que ce
bâtiment uùt recevoir d’autres instructions que de
l’ambassaueur auju'ès du Pape.
Au fond, c’est le déchirement qui se produit dans la
double politique poursuivie jusqu’à présent en Italie
par le gouvernement français, le déchirement entre
les prétentions ultramontaines et la pi udence gouver-
nementale. M. Thiers s'était attaché à avoir pour le
Pape tous les égards possibles, sans violer les règles
habituelles du droit international. Cela ne suffit pas
aux ultramontains qui veulent que la France sou-
tienne politiquement et moralement le Saint-Siège et
travaille au rétablissement du pouvoir temporel de la
Papauté.
Aussi leurs organes sont-ils dans une rage bleue. Le
Bien public de Cf and, imitant de loin l'Univers de
Paris, lance ses foudres contre l'Italie, contre M.
Thiers, contre M. Fournier. Il appelle sur la France
la malédiction divine, si cette nation ne reprend pas
bien vite dans le monde son rôle de glaive de l’Eglise.
En termes pratiques, le Bien public, avec ses co-r li-
gionuaires français,voudrait que M. Thiers déclarât la
guerre au roi Victor-Emmanuel, c.ar ce serait la évi-
demment la conséquence de la violation des règles du
droit international, à laquelle veulent préluder les
ultramontains par la violation des convenances
internationales.
Si l’on écoutait leur thèse, les Etats européens de-
vraient encore traiter en souverains effectifs tous les
princes italiens déchus, et, dans le cas spécial qui
nous occupe, Pie IX serait en droit de nommer des
consuls dans les ports français, et de demander pour
eux Yexequalur a Napoléon III,
On voit combien est nationale et raisonnable la po-
litique du Bien public et de Y Univers. Ne répon-
dant qu’aux attaques les moins violentes de ce dernier,
car il y on a qui dépassent toute mesure, le Journal
des Débats remet très-bien les choses à leur place.
Nous citons ses réflexions.
- Toute la presse s’occupe de la démission de M. de
Bourgoinjç. et les feuilles ultramontaines, à ce sujet, sa
livrent à-de violentes attaques coutre le gouvernement.
«Tel est, <lit l'Univers, le cadeau d’ét rennes que le gou-
vernement de M. Thiers réservait aux catholiques.»’ Le
gouvernement n’a de cadeaux d’étreunes à faire à personne,
pas plus a l’Univers et à ses lecteurs qu’au reste do la po-
pulation ; tout ce qu'on peut lui demander, c'est une bonne
administration et une sage politique, attentive à ne pas
gacrider les intérêts généraux du pays à des intérêts de
secte ou de parti. Or, il nous semble qu’il suit cette poli-
tique en faisant tout ce qu’exige justement le maintien de
nos bonnes relations avec l’Italie. Si quelqu’un au surplus
donneiei des étrennes à,V Uni vers, c’est M. de Bourgoing
par sa démission, et non pas M. Thiers qui n'y peut rien.
Il plaît à M. do Bourgoing de ne pas se conformer aux vues
du gouvernement, et plutôt que de s’y résoudre il donne
sa démission qui est naturellement acceptée. Jusque-là
tout estbieu. Est-ce donc le gouvernement qui devait
obéirà M. de Bourgoing, ou M. do Bourgoing à son gouver-
nant ? Le bruit court d'ailleurs que M. de Bourgoing est
déjà rcmnlaeé et que son successeur est M. do Corcelles.
Les ultramontains ne se plaindront pas sans doute de
cette nomination ; et puisqu'ils veulent absolument des ca-
deaux d’étreunes. en voilà un.
L'Univers, dans son style fortement imagé, soutient
qu’en cette circonstance « la France vient de recevoir sur
la face les soufflets de l'Italien. >» Nous avouons ne pas
bien comprendre. Où prend-on ces soufflets pour employer
le langage poli de la feuille dévote ! Mais l'Univers s'ima-
gine que les gros mots sont des raisons, et il ne se fait pas
faute d’user de ces raisons-là contre M. Fournier, qu’il
qualifie de « diplomate éhonté »•, toujours prêt à •> négocier
îles vilenies «, et dont « les moindres actes sont des scan-
dales.» Tout cela veut dire seulement que M. Fournier fait
passer les intérêtsde la France avant ceux de la coterie dont
l'Univers est l’organe. Après les injures viennent naturelle-
ment les menaces, et M.ue ltémusatn’est guère mieux traité
que M Fournier. L'Uni vers annonce que le ministre aura
a compter avec l’Assemblée. En d'autres termes, il promet
une interpellation après les vacances, et ce sera une belle
occasion pour M. de Uavardie de monter de nouveau à
eette tribune de Versailles d’ôù il lance tant d’éclairs.Mais
huit jours d’attente, c’est long. Ah ! qu’il était bien inspiré
M. Dabirel lorsqu’il proposait de nommer une commission
de permanence! Il y a du prophète dans cet excellent M.
Danirel, et une voix secrète l’avertissait sans doute que le
gouvernement avait besoin d'être surveillé.
La Correspondance provinciale de Berlin appré-
cie exactement comme le faisait l’autre jour notre
correspondant, la situation du ministère prussien, et
démontre, à son tour, qu’il n’y a eu qu’un changement
de pure forme. M. de Bismark, dit-elle , reste l’âme
de la politique prussienne et n’a fait que se débar-
rasser de certaines charges et soins professionnels.
Le ministère prussien reste un ministère Bismark.
Les ministres prussiens attendent et désirent qu’il
reste leur président réel ; ils considéreront toujours
comme leur principal et leur plus honorable de-
voir politique , de faciliter l’accomplissement des
projets que présentera , pour la patrie commune,
l’homme d’Etat éminent qui depuis dix ans a imprimé
â la politique prussienne et allemande le sceau de son
vaste génie. Telleest la signification de la modifica-
tion ministérielle, dit la Correspondance provin-
ciale ; il n’est question ni de séparation des rapports
autre le gouvernement prussien et le gouvernement
allemand, ni de l'éloignement de l’influence de M. de
Bismark sur le développement intérieur de la Prusse,
mais bien de la libération de celui-ci de la responsa-
bilité ministérielle spéciale dans l’administration inté-
rieure on vue de l'accomplissement plus libre desa
grande mission pour la solution des problèmes im-
portants qui intéressent la Prusse et l’Allemagne.
Lâ question confessionnelle menace la Saxe d’un
redontahte conflit. La seconde Chambre veut enlever
â l’écote primaire tout caractère confessionnel, mais
la première Chambre est d’un avis opposé. Une partie
des libéraux préféreront rejeter la loi en discussion qui
contient les dispositions eop/essionnelles ; mais la pre-
mière Chambre et le gouvernement étant- d’accord,
celui-ci peut passer outre, si la majorité pour le rejet,
dans la Seconde Chambre, n’est pas des deux tiers,
il serait curieux, si la loi est rejetée à une majorité
moindre, de voir le gouvernement saxon mettre en
vigueur une loi repoussée par la majorité de la
Chambre populaire, en s’appuyant sur une disposition
constitutionnelle surannée.
Le télégraphe nous avait annoncé une démarche
collective des puissances auprès du cabinet d’Athènes
pour engager celui-ci à faire droit aux réclamations
des cabinets de Versailles et de Rome. La Gazette de
l'Allemagne du Mord conteste le fait, en ce qui con-
coneerne l’Allemagne^
Un démenti analogue nous arrive de Vienne, en ce
qui concerne 1’A.utriçhe.
Nul doute, par conséquent, que, du côté de la Russie
également, ou ne désavoue cet acte d’intervention-
Travaux législatifs.
{Correspondance particulière du Précurseur.)
Bruxelles, 28 décembre.
Le Sénat s’est ajourné jusqu’à convocation ulté-
rieure, après avoir voté le projet de loi qui consacre
définitivement la libre entrée dès denrées alimentaires,
et le contingent de l’armée pour l’exercice 1873.
Notons, à propos du contingent, que trois membres
de l’assemblée, MM. Reintjens, Van Schoor et de
Looz-Corswarem, se sont déclarés partisans du ser-
vice_iipr8oimeirtlüi<.>aioire_,‘jxi„s/»„ ivoi'na*tjijùUei)j.’sAJ
indiquer leur sentiment, sans discuter à fond la ques-
tion. Le moment n’étaic pas opportun, quatre jours
avant la nouvelle année. Mais il est évident que
les débats auxquels le problème du recrutement
a dorme lieu jusqu’ici, ne sont que le prélude
d’une grande discussion, qui ne se fera pas longtemps
attendre et dont le budget delà guerre sera sans doute
i’occaslon.
On a joué ce soir au Théâtre du Parc une comédie
inédite de M. Alfred Hennequin, l’heureux auteur de
J'attends mon Oncle, et des Trois chapeaux repris
tout récemment à Paris avec un très-grand succès.
Les Terreurs de M. Duplessis., tel est le titre de
la pièce nouvelle, un imbroglio, un enchevêtrement de
quiproquos ahuris.
Il y a dans ces trois actes des situations vraiment
drôles, des incidents d’une franche gaieté.
Malheureusement la plupart ne possédaient pas à
fond leurs rôles, et ce genre de littérature dramatique
veut être enlevé haut Ta main, avec aplomb, avec une
verve imperturbable. Mais les hésitations et les fai-
blesses de la première interprétation ne tarderont
pas à disparaître, et je gage que dès demain les artis-
tes, encouragés par le succès de l’œuvre qui a beau-
coup fait rire et so.u'evé de vifs applaudissements, se-
ront plus sûrs d’eux-mémes, et brûleront les planches.
Il faut cela, car il est absolument indispensable que le
publie n’y voie que du feu.
M. St Germain, du Vaudeville de Paris, a partagé
le succès de l’auteur, dont il a livré le nom à la foule.
Quant à l’œuvre elle-même, j’en suis encore tout
ébaubi, et je vous demande la permission de recueillir
et de trier mes impressions avant de vous en rendre
compte.
{Autre correspondance).
Bruxelles, 28 décembre.
L’aflàire des chemins de fer du Luxembourg est
beaucoup plus avancée qu’on ne le supposait. M.
Malou, qui s’occupe volontiers de ce qui ne le regarde
pas, ainsi qu'il Ta prouvé lors de la déconfiture de la
maison Jacobs, a été mêlé à toutes les négociations; il
a promis de faire approuver les statuts de la nouvelle
société qui va se constituer pour l’exploitation des
lignes du Luxembourg, en attendant la reprise de
l’exploitation des lignes du Grand Central et les
quelques mots d’explication qu’il a données hier au
Sénat, laissent entendre que la résolution du gou-
vernement est prise. Le gouvernement approuvera la
cessation des lignes du Luxembourg. Je n’ai pas besoin
d’insister sur la gravité de cette résolution. Des ré-
clamations s’élèveront inévitablement de la part du
gouvernement français; M. Malou répondra qu’if
s’agit d’une Société belge, puisque les deux tiers des
des actions sont souscrits par des Belges. Comment
expliquera-t-il la présence dans le Conseil d’adminis-
tration de quatre banquiers allemands.et cette circon-
stance n’est-elle pas de nature à éveiller les suscepti-
bilités du gouvernement français? La question n’est
plus entière en ce qui concerne le Luxembourg. Il y a
un précédent, c’est le refus du gouvernement belge
d’autoriser la cession de l’exploitation des lignes de la
Compagnie du Luxembourg à la Compagnie de l’Est.
Le gouvernement, belge n’a pas voulu que des lignes
belges fussent à la disposition d’une société fran-
çaise. Les événements qui se sont passés deux ans
plus tard ont montré combien le gouvernement avait
eu raison d’agir comme il l’a fait. Pourquoi suivrait-
on une autre ligne de conduite. M. Malou a approuvé
en 1867 l’attitude du ministère libéral. Les laits se
présentent aujourd’hui dans des conditionsidentiques;
il n’y a pas de motif pour agir différemment. Nous ne
devons fournir des armes ni à l’Allemagne ni à la
France. La position spéciale que nous occupons nous
interdit défavoriser plutôt un de ces pays que l’autre.
Nous appelons humblement sur ces observations l’at-
tention du gouvernement. Il en est temps encore; l'ap-
probation de la cession du Luxembourg n’est pas offi-
cielle. Que le gouvernement ne pose pas un acte qui
lui sera amèrement reproché plus tard et qui peut
exercer sur l’avenir du pays la plus triste, influence?
Quel besoin avons-nous de nous brouiller avec la
France. S'il ne s'agit que de l’intérêt de quelques capi-
talistes allemands nous n’avons rien à risquer. Si, au
contraire, le gouvernement allemand veut obtenir les
avantages qui ont été refusés en 1869 au gouvernement
français, pourquoi céderions-nous? Notre premier de-
voir est d observer strictement vis-à-vis de tous les
lois de la neutralité; là est la raison d'être de notre
existence et de notre force. Nous nous exposons aux
plus grands dangers en prenant directement ou indi-
rectement fait et cause pour une nation au préjudice
d’une autre. M. Malou n’a probablement considéré le
projet de cession qu’on lui a soumis qu’au point de vue
industriel et financier ; nous lui demandons de se pla-
cer au point de vue national.
La nomination de M. le général Guillaume en qua-
lité de gouverneur de l’Académie militaire est l’objet
des critiques les plus vives. On ne peut S’expliquer
cette nomination que par la camaraderie ministérielle.
M. Guillaume a joué au ministère un rôle ridicule; il
a accepté avec une parfaite résignation les camouflets
nui lui ont été donnés. Il a largement contribué au
découragement de l’armée. Mais on avouera que ce
sont là des titres insuffisants. En dehors de ces titres
on n’en connaît pas d’autres au général Guillaume. Il
a conquis ses gradés dans les bureaux du département
de la guerre oû l’on n’apprend ni l’art de la guerre ni
la pratique de l’état militaire. S’il y avaità l’Académie
militaire une section d’administration, on compren-
drait encore qu’on lui en confiât la direction ; faire
plus, c’est poser un acte de scandaleux favoritisme.
Les 27 appartements destinés à la Cambre au loge-
ment du gouverneur de l’Académie militaire ne sont
pas prêts; le général Guillaume va s’installer pro-
visoirement dans un hôtel de l’Avenue Louise.
La Banque de M. V. Jacobs fait un appel de fonds à
ses actionnaires en même temps qu’elle réduit son
capital. Les actions qui sont de 500 francs n’ont été
libérées que de .125 francs. D’après le projet de mo-
dification des statuts sur lequel l’Assemblée géné-
rale est appelée à se prononcer prochainement, le
nombre des actions sera réduit de moitié ; le pro-
priétaire de deux actions recevra une seule action de
500 francs sur laquelle on imputera les deux verse-
ments de 125 francs faits sur les actions de la première
émission ; l’action sera ainsi libérée dè 250 francs, et
les 250 francs restants devront être versés à des époques
déterminées. L’actionnaire, ayant deux actions libé-
rées de 125 francs chacune était tenu jusqu’à concur-
rence de 750 francs aux ternies du contrat primitif ;
d’après la combinaison proposée, il sera entièrement
libéré moyennant le paiement d’une somme de 250 fr.
On ne connaît pas encore la situation exacte de la
Banque de l’Union. Z.
I*e Journal de Bruxelles, le Courrier de
Bruxelles, et, derrière eux, le Journal d'Anvers
et Y Escaut paraphrasent, non sans servilité,
l'ukase adressé au nam de M. Delcour, qui usurpe
le titre de eljef suprême de la garde civique, à M.
le colonel David. Leurs articles, pour être plus
longs, ne disent absolument rien ue plus que la
phrase concise et énergique de Pandore: » Bri-
gadier, vous avez raison ». Nous y cherchons en
vain un essai d'argumentation. Le ministre de
l'intérieur a dit : « l’article 1 de la loi organique
interdit à la garde civique de délibérer sur les
affaires de l’Etat, de la province ou de la com-
mune » et les feuilles cléricales répètent : - Evi-
demment, l'article 4 de la loi organique, etc.
Quant au jmintde savoir si la réunion pjojpUv.v,
tombait sous l’application de cet article , elles ne
le rencontrent même pas. Les carps d’officiers
ont pu se réunir, discuter la brochurede M. lîrial-
mont, c’est-à-dire tout ce qui se rapporte à l'insti-
tution de la garde-civique, le gouvernement n’a
rien trouvé a y redire. Mais une réunion de tous
les chefs de corps ayant pour but l’étude des ré-
formes dont l’institution est susceptible , c’est
autre chose ! Elle ne peut être tolérée 1 L’ordre
public et la liberté seraient en péril si la garde
civique allaits’oecuper de sa propre organisation !
Nous nous permettons de demander de nouveau
si des officiers supérieurs, se réunissant sur l’invi-
tation d’undes leurs,se trouvent en état degardes-
civiques, expression que le Journal d'Anvers
trouve grotesque, dans son ignorance du droit,
mais qui n’en est pas moins parfaitement juri-
dique, même plus claire et plus précise que celle
de la loi organique. Cette question a reçu une re-
Sonse presqu’unanimentnégaitee, puisque trente-
eux commandants sur trente cinq ont accepté,
l’invitation et que tous avaient évidemment, en
agissant ainsi, la conviction de rester dans la léga-
lité.
Toutefois, en admettant que M. le ministre de
l’intérieur ait seul raison contre les commandants
de la garde, M. David n’aurait eu d’autre tort,que.
de donner à ses invitations une tournure officielle.
Tout le monde sera d’avis que pour corriger un
simple vice de forme, la réunion d'un conseil des
ministres est un luxe un peu exagéré.
En se réunissant à Anvers,eu tenue bourgeoise,
MM. les commandants seront parfaitement libres,
comme tous les citoyens, de délibérer sur toutes
les questions qui leur seront soumises et ils pour-
ront ensuite, — sans avoir à s’inquiéter de la
mauvaise humeur d’un prétendu chef suprême
qui ne sait pas même défendre l’institution qu’il
représente, — organiser dans toutes les provinces
un pétitionnèrent eji faveur des réformes dont
M. Brialmontjuge la réalisation chimérique.
Cette ligne de conduite paraît avoir été dès h
présent adoptée, en partie, pqr les offiniers de la
garde anversoise qui se sont réunis vendredi à
l'Hôtel-de-Ville, au nombre de. quatre-vingt-dix,
pour recevoir communication del’ordre du minis-
tre de l’intérieur. - Dans un pays libre comme la
Belgique, a dit M. David, il y "aura toujours des
tribunes pour défendre les droits de la nation el
une presse intelligeïite et loyale pour appuyer les
réformes démocratiques. » ’
Au lieu de plaider la cause de M. le ministre de
l’intérieur, qui a exaspéré l’irritation de la garde-
civique par son inexplicable silence à la Cham-
bre, la presse cléricale devrait encourager Un
mouvement éminemment patriotique et engager
le gouvernement à accueillir avec déférence les
vœux de la nation quand ils ont pour but de for-
tifier nos institutions et le respect qui leur est dû.
Association libérale et constitutionnelle
d’Anvers.
Le résultat du poil pour l'élection de quatre membres
appelés à faire partie du comité central de l’Associa-
tion libérale a assuré la nomination de :
MM. Ed.( Pecher,
FrÉd. Delvaux,
J. Groetaers,
Const. Dumont.
On sait que les membres libéraux du conseil communal
de Namur, agissant dans un but politique, ontre.jeté pure-
ment et simplement tons les articles du budget de 1873.
Le gouvernement a désigné pour établir ce budget un
commissaire extraordinaire, et il a fait savoir au collège
éelievinal que la députation permanente l’approuverait
pour ladate du 15 janvier.
Mais, d’ici là, une élection ayant lieu le 3 du même mois,
le conseil sera complété, il y aura une majorité dans un
sens ou dans l’autre, et ie budget pourra lui être repré-
senté.
Conseil communal d’Anvers.
Séance du 28 décembre.
PRÉSIDENCE UE M. LÉOPOLD UE U AF.I, BOURGMESTRE.
La séance doit s’ouvrir à 7 1/2 heures du soir.
Dès avant l’ouverture, les élèves-lauréats de notre
Athénée royal couronnés au concours général entre les
■athénées et écoles moyennes du royaume, se tiennent
dans l’enceinte réservée de la salle des délibérations, prêts
à recevoir des mains du Collège éelievinal les récompenses
qui leur ont été accordées par la ville.
Ces élèves sont accompagnés de beaucoup de leurs con-
disciples, ainsi que du corps professoral do l’Athénée.
A sept heures et demie, le Conseil entre eu séance.
>i. i.e président procède immédiatement à la distribution
des récompenses consistant en un choix de superbes vo-
lumes richement reliés et dorés sur tranche. Il fait pré-
céder cette solennité de l’allocution suivante :
« Mes jeunes amis, les prérogatives qui s’attachent à
mes fonctions de bourgmestre n’ont jamais été plus belles
qu'en ce moment. Je suis heureux de pouvoir vous exprimer
le plaisir que me cause le brillant résultat de vos etudes.
Au nom du Conseil communal tout entier, recevez nos
félicitations et nos remerciments et sachez que l’honneur
de votre triomphe rejaillit sur la ville d’Anvers tout en-
tière. (A pplauaissements).
» Dans un autre ordre d’idées, votre succès doit causer
la même satisfaction à vos parents et à ceux qui se dé-
vouent à votre instruction. Vous leur devez, à votre tour,
toute votre gratitude, car l'étude et l’instruction peuvent
mener à tout. Elles font d’un enfant un homme,.un homme
utile à lui-même, à la famille, à la patrie.
» Monsieur le préfet. Messieurs les professeurs, recevez,
également nos félicitations et pus reiuercjrqeuts pour les
spins éclairés ef le deyonipent jnaltérablpque vous apportez
daps cette belle et noble îpissipn de l’enseignement et qui
nous permettent de compter sur vous pour tout ce que de-
mande le développcmeijt de l'instruction.
» Quant à vous. Messieurs, laissez-moi vous dire que tous
nos établissements publics d’enseiguemont, à quelque caté-
gorie qu’ils appartiennent, rencontreront toujours notre
soflieitqde la plus constante.
» Encore pce fqis, Messieurs et mes jeunes amis, nos
remerciments et nqs félicitations ait nom de là ville en-
tière. »» (Bravos prolongé^.)
Appel est fait ensuite des élèves couronnés qui, chacun
à son tour et aux acclamations chaleureuses et sym-
pathique du Conseil coipmunal et du public, viennent rece-
voir fies mains de M. le président les récompenses qui leur
ppt été destjnçes,
Vojcj l'ordre daps ieqne| |os lauréats se sopt présentés.
Cinq classes qnt été appelées â prendre part au concours
général de 1872, notamment la rhétorique, la 2° et la 3a
latine, la U et la 3e professionnelle.
L'Athénée d’Anvers aobtequ les nqminatjons suiyaptes :
A. En troisième latine. — Partie littéraire (professeurs
MM. Spanogbe et. Leemans). — Sur 3Ó8 concurrents, l’élôv,
René Servranckx a obtenu le 3* accessit correspondant à
la 10» place.
B. En rhétorique latine. — Concours spécial de langue)
flamande (professeur M. J. Van Beers). — Sur L09 concur-
rents, l’élève Edmond Mertens, a obtenu la Jle mention
honorable, correspondant à la 10» place.
En troisième professionnelle. — Partie littéraire
(professeurs MM. Rigolé, Schilfer, Inman et Leemans). —
Sur 202 concurrents, l’élève Joseph lîoedts a obtenu la 5'
mention honorable, correspondant à la 8* place.
D. En l*professionnelle. — Concours spécial de langue
flamande (professeur M. J. Van Beers). — Les élèves ci-
après ont obtenu, sur vingt-sept concurrents inscrits : Ed-
le idu’Vvyriafus, ' ie' i>- accessit correspondant a' ià3' place;1
Eu' ooml Piltevii, le 2e accessit correspondant à la 4e place;
Eugène c efs, la mention honorable correspondant à la 6»
place.
Partie scientifique (professeurs MM. Grandgaignnge et
Dufour). — Snr 24 concurrents inscrits, l’élève Edmond
Wynants a obtenu la 2' mention honorable correspondant,
à la 3* place.
Partie littéraire (professeurs MM. Gens, Schater, lnrnan
et Leemans). — Sur 68 concurrents, l’élève Edmond Wy-
nants a obtenu le F prix.
Ce dernier élève, couronné trois fois, a été vivement
acclamé. -
En terminant la distribution, m. le président a adressé
aux lauréats quelques mots encore. « Aux yeux du Collége
et du Conseil,a dit l’honorable Bourgmestre,succès oblige.
Nous comptons donc sur vous pour l’avenir. Je vous ferai
aussi une prière : continuez comme vous avez commencé
et si j’ai, pendant d’autres années encore, l’honneur d’être
le Bourgmestre d’Anvers, il me sera toujours infiniment
agréable de me voir procurer le plaisir que j’éprouve en
ce moment. »
La solennité finie, les élèves et le corps professoral quit-
tent l’enceinte réservée.etle Conseil, après avoir entendu
et approuvé le procès-verbal de la séance précédente,
aborde son
Ordi'e (lu joui*
qui porte pour unique article la continuation du budget
de la ville 'pour 1874. (Voir notre compte-rendu de la
séaiice d’hier.)
CHAPITRE VIII. — INSTRUCTION PUBLIQUE.
Avant dépasser à l’examen des articles de ce chapitre,
m. deivinteu-devos demande la parole et prononce le dis-
cours suivant :
Fidèle à son programme, nous voyons notre honorable
bourgmestre, énergiquement soutenu par le Collège, réa-
liser les bonnes paroles prononcées ici le 2 septembre der-
nier, en faveur de l’enseignement public, et principalement
de l’enseignement primaire.
Cette question, messieurs, où il y a encore beaucoup à
faire, est une des plus importantes.- Los esprits les plus
élevés de notre époque, nos plus célèbres hommes d’Etat,
comme nos plus grands philosophes, s’en sont occupés,
car, de sa solution dépend l’avenir des peuples et des
générations futures. La plupart de ces écrits et de ces
ouvrages vous seront suffisamment connus pour en faire
ressortir ici la nécessité ; d’ailleurs, le Conseil communal,
d’accord avec le Collège, est d’avis de mettre courageuse»
ment la main à l'œuvré, pour donner le plus grand déve-
loppement à l’enseignement, qui est une des colonnes, et
bien la plus importante, sur lesquelles repose notre édifice
social.
Pour ce qui me concerne, messieurs, l'euseignement ne
peut pas être dogmatique, mais bien scientifique et moral.
Scientifique, afin de donner à l’homme les connaissances
nécessaires pour se créer une posi l ion dans le momie ; mo-
ral, pour que par ses connaissances, il soit dans la société
un homme honnête et vertueux, utile à sa patrie, tolé-
rant et serviable pour son prochain , et qui, lout
en réclamant, ses droits, sache dignement s’acquitte)’de ses
devoirs. Mais, pour avoir un tel enseignement, il faut un
personnel capable et animé d’un pareil esprit, et, alors
aussi, il faut, donner une existence honorable à eux, qui
se vouent à cette noble et sainte tâche, dont les travaux
et les occupations sont si rudes et si multiples, et qui, par
leurs connaissances pourraient, peut-être, mieux se placer
dans d’autres branches, si ce m'était leur vocation particu-
lière pour cette belle cause de l’enseignement, à laquelle
ils se consacrent et qui a déjà exigé d’eux tant d’études.
Car il faut bien vous le dire, messieurs, un jeune homme,
qui se destine à l’enseignement, passe au moins dix à douze
ans sur les bancs de l’école (de 7 à 8 ansjusqu’à 18 à20 ans)
avant qu’il obtienne un diplôme de l’école normale, de
sorte que ees sacrifices, que sont obligés de faire pour lui,
ou ses parents, ou sa famille, constituent déjà un petit ca-
pital ; et réussit-il, (car tous encore ne réussissent pas), ob-
tient-il son diplôme de normaliste, parvient-il à la fin à se
placer dans une école communale, alors, ce jeune homme
qui a en vue une vie de labeur, et peut-être de privation, lui,
qui va devenir si utile à la société et rendre tant de ser-
vices à la civilisation, oh ! il ne coûte pas même à l’Etat ce
que celui-ci paye pour l’entretien d’un cheval de notre ar-
mée. Ce serait ridicule, messieurs, si ce n’était profondé-
ment triste à dire.
Mais grâces au libéralisme anversois, gràees à l’initia-
tive de notre honorable Collége échevinaL grâces à vous
tous, messieurs, cette position va. s’améliorer ehaque année
dans notre ville; avec de meilleurs locaux nous aurons un
plus grand nombre d’éeoles, et les sentiments platoniques
dont jadis on était si prodigue, feront place à des faits et à
des actes.
Quelques chiffres, messieurs, vous prouveront au reste
que notre ville est encore sous ce rapport bien arriérée.
Ainsi à Deventer, petite ville en Hollande, oû !a vie est à
meilleur marehéqu’ici, un instituteur en chef» ponrappoin-
tements 1800 florins ou fr. 3809 plus sa demeure; là, l'in-
struction publique coûte par tète P. B. fl. 3.08 ou fr. 6.51 ;
tandis qu’ici elle ne coûte pas encore trois francs !
Ces chiffres, messieurs, sont trop éloquents pour devoir
y ajouter quelque chose.
Mais, messieurs, la personnel de nos écoles communales
est-il à la hauteur de cette mission, est-il bien animé de
cet esprit t A cette question je n'ose encore répondre,
n'étant pas suffisamment renseigné. Mais, néanmoins,
par les rapports que nous avons déjà eus ensemble, par
ce que j’ai déjà pu observer dans les beoles, je n’hésite pas
à dire que nos instituteurs et bientôt aussi, j’espère , nos
institutrices, méritent amplement cette légère majoration
d'appointements, qui n’est qu’un premier jalon dans cette
voie, et bien que parlant en nom personnel, je suis con-
vaincu de voir mon opinion partagée par mes collègues de
la commission de l’instruction publique, ainsi que par son
honorable président M. AUewaert.qui donne tout letemps
dont il peut disposer l’enseignement, qui nous accom-
pagne dans nos fréquentes visites aux écoles communales,
et que nous serions heureux, par l'adjonition d’un cinquiè-
me éeltevin , do voir se consacrer exclusivement à cette
grande et noble cause. Pans ces visites, nous avons pu
constater que l’enseignement ne labs irait pas beaucoup à
désirer, si ce n’était cette malheureuse loi de 1342, que
nous devons subir ; que le personnel en général est bon,
et ne doit le céder en rien à celui des autres villes. Chez
tous nos instituteurs nous avons trouvé capacité et ho-
norabilité ; chez tous du zèle et de l’aménité, pour les en-
fants qui leur sont confiés, chez, quelques-uns même de mis
jeunes instituteurs, îles connaissances très étendues et très
variées dans différentes branches, et les meilleurs senti-
ments pour nous venir eu aide. Il serait même à désirer,
que notre ville instituât des écoles primaires payantes,
établies sur le même modèle, exemptes de cette loi île
1842, et. j’espère bien qu’une proposition nous sera faite un
jour dans ce sens par le Collége,
Rardqnnez-moi, messieups, s( j’abuse ici un peu de votre
temps, je n'aurais mpiqe pas pris la parole dans cette ques-
tion, Dos sentiments m’étant trop connus,) si ce n’eût été.
que dans les rapports du comité du Denierdes écoles, on
s’est montré trop sévère envers le personnel de nos
écoles communales, qu’on ne connaît pas assez. J’ai dope
pensé devoir profiter fie cette occasion, pour leur reluire
justice, et pour dire en publie que nos Instituteurs sont
dignes de i'jntérèt que leur porte l’administration commu-
nale ; qu’ils ÿ verront un encouragement et un stimulant
à leur zèle,et qu’ils travailleront fie concert avec nous, pour
laire des enfants de nos classes ouvrières des hommes
utjles à la sp.cjété, et atteindre ensemble, le noble but de
l’émancipation de ces classes par l'instruction, qui est le
seul véritable moyen de civilisation et de progrès.(Longs
app laudissemen (s. )
Les art. l, 2 et 3 passent sans observations,
Art. 4. Ecoles communales.
M- flKffitaïa* 6<TS- Messieurs, parmi les chapitres du bud-
get qui sp déroulent successivement devant nous, il n’en
est pas, je pense,qui puissent davantage mériter nos sym-
pathies que celui qui nous occupe en ce moment. L’instruc-
tion publique — est-il besoin de le répéter 1 — est la source
yéritable, je dirai même unique de tout progrès, de toute
civilisation. Aussi Yenons-nods d'accorder notre vote em-
pressé aux artiples concernant notre Athénée royal, notre
Epp.le moyenne et notre institut supérieur de commerce,
ces trois divisions, à Anvers,-de l’enseignement, officiel
payant, c’est-à-dire île l’enseignement qui s’adresse aux
classes aisées de la Société, et qui leur offre des garanties
indéniables.
Nous venons maintenant d’aborder l’article 4 : Emirs
communales ou gratuites ; c’est làque les parents pauvres
et ceux dont le salaire suffit à peine aux besoins matériels
de la vie, peuvent envoyer leurs enfants pour v recevoir
les premiers éléments d’une instruction, qui, Lieu qu’in-
complète, n’en est pas moins remarquable au point de vue
de la culture et du développement rationnel de l’intelli-
gence.
Je n’bésite môme pas à ajouter que, dans les écoles
payâmes, on est lôin ù arriver.dans un si court espace de
temps, aux résultats qu’obtienneut nos instituteurs com-
munaux. Mes honorables collègues de la commission de
1’instruction publique, qui, comme moi, ont visité la plu-
part de nos ecoles primaires, neme contrediront certai-
nement pas sur ce point. Comme l’henorableM. De Wint ui ,
je fais naturellement mes réserves au sujet.de laloi de 1842
dont j'appelle de tous mes vœux l’abrogation.
L’honorable M. Haghe disait, dans un magnifique rap-
port sur l’enseignement primaire, présenté au Conseil le
14 décembre 1863, que le budget de cet enseignement est,
le meilleur thermomètre de la civilisation d’un pays, et
j’ajoute d’une ville.
Cette vérité incontestable a été comprise par les honora-
bles membres du Collége échevinal; aussi ont-ils — à peine
installés — donné à ce thermomètre une impulsion énergi-
que, en faisant monter le Chapitre vin du budget de près
de 54,000 francs.
Voilà, Messieurs, établie par des chiffres, Ta tendance
de l’administration libérale, et si, dès eette année, il n’a
pas été proposé davantage, c’est que la situation finan-
cière qui nous a été léguée, n’a pas permis de ie faire. Es-
pérons fermementqu’on en trouvera les moyens par la suite.
Dans cette augmentation de 51,000 francs dont je viens
de parler, l’article 4 (Ecoles commun îles) figure pour plus
de 27,000 francs,soit la moitié.
L’amélioration des traitements du personnel masculin
absorbe 16,000 francs de ce chiffre, soit une augmentation
moyenne «ie 12 0/0 sur tous les traitements. Certes, ce n'est
pas là l’idéal auquel nous aspirons, mais ces 12 0/0 consti-
tuent un premier pas d’une importance réelle, surtout au
pointde vue du principe. Messieurs les instituteurs en
sauront gré.ie n’en doute pas.au Collège qui les proposent
au Conseil qui les sanctionnera de son vote.
Je me permettrai ici, Messieurs, de placer une observa-
tion. Je veux parler de a division en deux classes des in-
stituteurs en chef. Cette division a Irait, aux écoles mêmes •
ainsi, telle école est réputée de l10,telle autre de 2e classe.'
Il s’ensuit que, pour qu’aprùs de longs et bons services, un
instituteur en chef de 2e classe puisse augmenter en grade,
il faut : ou que son école se soit accrue suffisamment pour
pouvoir elle-même être rangée dans la catégorie supérieure
ou que l’instituteur soit déplacé.
Le premier cas est problématique, il dépend de la densité
de la population ouvrière du quartier et aussi de la grau-
deur des locaux. Le second cas est à mon avis, préjudicia-
ble à l’école; il importe que l’instituteur en chef reste dans
l'établissement dont il a vu, petit à petit, progresser les
élèves. D’antre part, connaissant la plupart des parents, il
acquiert sur ceiix-ei une influence utile’qu’il peut met-
tre à profit soit pour retenir les enfants à l’école, soit pour
les décider plus tard à fréquenter les cours d’adultes, «’ela
est si vrai que les instituteurs en chef expriment presque
tous le désir d’être maintenus dans leurs écoles respec-
tives.
Cependant il ne serait pas juste de donner à un nouvericr
nomme une école «le 1» classe lorsque de plus ancieu'
ne touchent que les traitements de la 2' catégorie ; aussi
faudrait-il. d’après moi, tout en maintenant les division*
décider que dorénavant celtes-ri ne s'appliqueront plus
aux Ecoles, mais bien au temps de service et au merite
des instituteurs. Une pareille disposition constituerait
pour ceux-ci un encouragement sérieux, et éviterait les
inconvénients que je viens designaler. Je me permets donc
d’attirer sur ce point la bienveillante attention du Collège
eten particulier de notre honorable éeheviu de nnstruc»-
jion publique. -
Le traitement du personnel féminin des écoles primaires
n’a pas subi d’autres augmentations quecelles résultant du
temps de service ; la raison en est probablement .m’en
présence «le la situation financière, il a fallu courir-ân' V.fiis
pressé d abord, et remettre à plus tard ce qui était moins
urgent. Je forme doue le vœu qu’au prochain budaei
nos institutrices, et particulièrement les sous-institutrice*
puissent, elles aussi, voir améliorer leur position ’
Je crois cependant, messieurs, avoir trouvé la m™» »
faire dès-maintenant quelque chose pour les « ’l&
risées d’entr’elles ;j’enteudsparler decelR* L,ir( Ta.vo'
ment est inférieur à 1500 francs Et aite‘
Le projet, de budget ffiffir,tient nour £ l '
pretres pateol.isto» li|e somme fiafrais .iT a 10
sioq des finances vous propose la surmressinn’ comu?'s-
cat ions et j’appuie chaudement cet amondemlt r6S «"?'
messieurs, l enseignement du catéchisme ^e fiM ni6!16 ’
nqs ecoles primaires par las sous-instRiRanr.* 2t “ tîa.ns
tnees, et cela de manière à ne rjon laisse^\
cours spéciaux donnés parles nrêtra* entame fsner : 'es
tuent donc une superfétation que, dans tout ïès ea
ne sommes pas ohligés de subsidier ‘ ca
8i vous partagez mon avis, messieurs il en résulta™
une economie de somme que je Vous pronose de
repartir entre les sous-institutrices dont je vous £ parlé
plus haut, et qui sont au nombre de 44. En afftüant à ch!
cune d elles une alimentation de cinquante francs nous
arrivons a un ütaF de fr. 2200 laissant encore fr ’l90 de
disponible sur l’economie en question. Je pronos'erai en
outre d appliquer ces 190 fr., à augmenter le subtîde éten
tuelnnx aspirants normalistes, §4, en attendata qul ce
subside puisse lui-même être augmenté davantage^ c r
nous devons encourager les jeunes gens à se porter vwîs
normales, en vue de la création de nouvelles
ecoles. J aurai 1 honneur de vous proposer ees amende-
mentslors do la discussion à huis-clos sur les traitements
«lesipIflTl’art.T’Messieurs-d9 dire quefi mota
tao aU ïixe»à 26»™fran°s le montant des frais généraux
des ecoles : dans ce chiffre sont compris les crédits pour le
materiel d enseignement. Je n’hésite^pas à dira,meneurs
que cette somme est insuffisante pour les besoins des
ecoles dont, pour la plupart, le matériel d’enseignement!
notamment les tableaux intuitifs,les cartesgéoferf,Sès’
les p ans, etc. laissent beaucoup à désirer. Je me proposé
pas d amendement au présent budget, mais j'espère que le
fssaœîui w. "» '“» «« «s
^’r’00, d’adultes, il réalise un progrès réel
?“ûl9I’toant, f dix le nombre des écoles d’adultes pour
hommes, et a quatre celui pour filles. Sur 17 écoles com-
munales, quatorze auront donc leur école d’adultes •
j espère que plus tard, quand les locaux le permettront’
difites Ue ^CO e 001üraa,la*e sera annexée une école d’a -
.j!Tns,Ci?f/iC0les.’ 'a suppression des eatéehistes, proposée
par le College, est rationnelle; ce n’est pas à de* adultes
S'1,;' wt,!"-.!'g"er,l0*catéc‘iismè qu’ils ont appris à satiét é
dans ieui enrance, le temps quils peuvent consacrer aux
etudes serieuses est trop court, et d’ailleurs toutes les R
cens ne pretent-elles pas à l’enseignement «les grands prin-
cipes humanitaires, depuis le problème d’arithmétique oui
enseigne 1 épargné jusqu’au cours d’histoire qui apprend à
connaître les hommes ? ^
Je termine, Messieurs, en exprimant un vœu : c’est que
sous 1 administration libérale, il n’y ait bientôt plus à An-
vers, un seul eniant pauvre, garçon ou fille, qui ue reçoive
uu enseignement primaire complet. Nous ne saurions em-
ployp plos utilement les deniers des contribuables ( Vifs
ufâplwdtssemeyitfy * 1
>1. allexvaert, échevin. Messieurs, le Collége s’associe
avec sympathie à la oause de renseignement populaire et
comprend tonte la tache qui lui incombe de ce chef . L’igno-
rance dans les classes intérieures est un danger pour la
société, car de 1 ignorance sortent les fauteurs de désor-
dres et les malfaiteurs.
Instruire et moraliser le peuple est le premier devoir
publie d une bonne administration communale. Nous ne
saunons rester indifférents à la situation morale et maté-
rielle des classes ouvrières.
i ('ommissien de l'instruction, messieurs, soutiendra
le College pour améliorer l’instruction populaire. Elle a
déjà commencé par l’inspection des écoles. A cet effet, je
suis heureux de pouvoir constater ici le zèle du personnel
enseignant.
Quant à l’organisation scolaire à Anvers, elle est moins
consti-
cas, nous
satisftûsante, je dirai plus, elle est i
qu'il ne sera pas inutile de vous '
i à présent quelques explications
£>«r .................
;st insuffisante, et je crois
donner à ce sujet et dès
Depuis tantôt dix ans, les administrations libérales ont
artout éleve l’enseignement populaire selon les besoins
(le ijôpoqjie. hn matière (jenseignement^un progrès remar-
quable s est manifesté eu notre pays; des perfectionne-
ments successifs ont £té apportés dans toutes les branches
biu \i:».r.rs. Offx
■1- Va Madel.dii
. iy, y.Si. 1.4 ». — ACI
1.45. :Vi7. -Cbai iei |