O9 — derniers vestiges des coutumes et des usages d'une race. La fierté communale yv règne toujours. Nos grandes villes sont-elles encore belges ou en train de se transformer en caravansérails cos- mopolites ? Pour vivre dans nos cités industrielles, com- merciales ou maritimes, il faut connaître plusieurs langues. Pour s'y retrouver malgré le parallélisme des rues et les artères perpendiculaires, un guide devient nécessaire. Les vestiges du passé sont bouleversés, saccagés ou disparus. L’utilitarisme renverse les monuments, les déplace, les dépare ou les travestit. Les petites villes belges, malgré les dévasta- tions de la Révolution francaise et lincurie des administrations publiques du début du siècle passé, constituent encore dans l'ensemble de leurs agglo- mérations les derniers documents sincères et véri- diques de nos fastes nationaux; elles permettent de reconstituer aisément le passé avec ses traditions et son langage. On y végète, s’'écrient nos modernes agités. Boutade d’ignorance. Les écrivains ont exercé leur verve à propos des petites villes ; les invectives, les satires pleuvent sur leurs habitants. Mais la vengeance de ceux-ci est victorieuse. Qui a fourni le meilleur de leurs impressions aux écrivains ? La petite ville. Dans ses fameuses conférences sur Molière,