Full text |
Samedi
Treiile-scplicme année. - !Si° Ut
7 Décembre 1871
j\x*;yn nenieo ' «
Direeleni
pour :
A 'vers....
ps BoUanda.
L'Angletorr8 —
L'X'.leraagne....
f.efl Etats-Unis..
Brésil et Indes...
r/n numéro SM» centimes.
o pr,*(es ‘franco de
.. par trim.fr 12.50
tort fl. 8.38
sera. - ' !«.—
an. » 32.—
trim.fr. 22.—
» » 22.___
. » K—
• . SO.—
- - 80.-
LE PRECURSEU
Journal Politique, Commercial, Maritime, Artistique et Littéraire.
cmknt par anticipation
ETOILE BELGE,
Pour la ville et la banlieue :
T ,e prix de l'abonnement A VEtoile
Beige par l'entremise du Précurseur
»st ‘de -4 francs par trimestre.
CHEMIN DE FER DE L’ETAT. — D'Anvers pour Mai-nés et Bruxelles à 5 b. 55, 6.47 le
vendredi, 7.05.0.15 R. 1« 2« et :> ci.. 9.50, 10.50 S. 1" 2* et 3- cl., 12.35, 1.13. ,3.15 JS. 1«, 2« et
8*cl..8.45.4.50,5.50,6.55 E. 1»if et 3® oL,8.25,8.45, 'W II i". 2»et3- cl.,p. Brux.i Lierre G.: b.
7 19.9 .33,11.05.1.45,5.27.5.53,3.17. — Term onde et Gard 5.55,9.59, 12. .'5,3.40, 4.50 i?.K2«at '
3» cl.,3.45. —Alost5.55.9.50,1.18,3.45, 4.50. — Lokerea5.55,9.5!), 12.35,4.50 JS. 1?, 2»et •->
cl., 8.25. — Ninove, Gramm.. Dessines, Atli ipar Brus.) 3.55, 9.èO. 1.18, 3.45,7 R. 1«, 2® et ;>
cl. — Bruges, Ostende. 5.55, 9.50. 10.5), 3. t5. 4.50 FJ. l«, 2* et8» cl. — Coudrai, Mouss-
eron,Tournai et Lille 5.55, 9.50.12.35. 3.45,4.50 B. 1«, 2® et 3= cl. - Calais 5.55. 12.35, 3.45 E.
!• et 2» cl.. 4.50 B. 1° et 2» cl.7. — Loavain5.55,9.15 E. l«, 2® et 3» cl.. 9.50,12.35, l. W, 4.50. 7 E.
P 2« et 3« cl., 8.25,10Ë. 1« et2» cl. — Tirlemont, Liège et Verviers 5.55, 9-15 E. 1» cl., v>.5ü,
12.35.1. 18.4.50,7, (8.25 jnsquo Tirlem.), 10E. Ie et 2° cl. — Landen5.55,9.50, 12.35,4.50.— Spa
5.55.9.15 E. Ie 2® et 3® ci., 9.50. 12.35,4.50. — Allemagne, départ ' .35. levée de la bulle 5. .0
matin ; départ 4.50, boire 4.15 soir ; départ 10 h., b >tt- 9.15 soir.
CHEMIN .lp PEU DM PAYS DE WAKS - D'4:«-K»s 4.51 (Této de Flandre , 7.15,
8.50-, 40 50. 8.2i 3.50%7. - De Gand 4.23, 7,9.25*. 10.40, 2.13. 5.80' 6 55.
RESUME POLITIQUE.
Comme c'était, à prévoir, le vote récent des bureaux
de l'Assemblée nationale française, a produit à Paris
U plus pénible impression, surtout dans le monde
commercial et industriel.
Il faut convenir que dans ces sortes do crises poli-
tiques, les partisans de n’importe quelle opinion se
vendent habituellement fort peu compte des effets dé-
sastreux que leurs luttes respectives produisent le
■jus souvent sur le mouvement matériel du pays. Le
cas se manifeste aujourd’hui en France d’une manière
très-sensible. Le commerce parisien, entre autres,est
extrêmement éprouvé par cette agitation politique
«ni depuis quinze jours tient, la France en haleine et
nue la nouvelle entreprise de la droite vient d'aug-
menter encore. I! serait donc plus que temps que L’As-
semblée s’occupât, non à diviser de plus en plus scs
membres, mais à faire acte d’entente, de conciliation
et de songer que l’intérêt général du pays doit primer
celui des partis rivaux en présence.
La presse parisienne, cependant, ne semble pas de
cet avis. Les organes, avérés de la gauche ont le ton
fort vif et demandent unanimement la dissolution. De
leur côté, les journaux .de la droite se gardent bien
d'accepter cette mesure extrême ; pour la raison con-
cluante que si le gouvernement de M. Thiers faisait
un appel au pays, le résultat lui serait favorable : les
innombrables adresses de sympathie et de dèvoûment
envoyées à M. Thiers de tous les points du pays le
prouvent surabondai!)ment.
Quoi qu’il en soit, il faut que la situation finisse.Mais
comment ? Pour donner à nos lecteurs une idée du
trouble qui règne dans le cerveau de certains publi-
cistes de la droite, nous nous contenterons de leur
signaler la solution que la Pairie propose ce matin :
Cette feuille trouve un moyen bien simple de préve-
nir la dissolution : M. Thiers n'a qu’à renvoyer deux
ou trois ministres gênants et autant de secrétaires-
généraux. Cela fait.il choisirait un ministère selon les
vœux de la droite. “ Si M. Thiers veut se conduire
ainsi, ajoute naïvement la Patrie, nous pouvons affir-
mer que la droite ne se montrera pas exclusive et
quelle ne refusera pas le concours et la collaboration
de certains membres du centre gauche, bien connus
pour l’énergie de leurs sentiments conservateurs...
Car ilTte s’agit en ce moment ni de monarchie à res-
taurer, ni de privilèges aristocratiques à relever : il
s’agit simplement de ruines à réparer, d’ordre à main-
tenir, de commerce à faire prospérer, de nation en un
mot à remettre sur pied. -
On comprendra difficilement ce langage quand on
songera que, depuis le pacte de Bordeaux, la répu-
blique conservatrice n’a pas fait autre chose que ré-
parer des ruines, maintenir l’ordre, fait prospérer le
commerce et remis peu à peu la nation française sur
pied !
En toute occurrence, M. Thiers n’est pas disposé à
agir précipitamment. Il attendra, nous apprennent nos
dernières informations, jusqu’à ce que la nouvelle
commission ait déposé le projet de loi constitutionnelle
en élaboration.
Terminons .cette courte revue de la situation fran-
çaise en constatant comme un fait accompli l’alliance
définitive des bonapartistes avec les légitimistes et les
orléanistes. Les trois principaux journaux de l’homme
de Chislehursf, l'Ordre, le Gaulois et 1 e. Pays, l'are
poncent aujourd’hui officiellement. Pas n’est besoin
défaire ressortir la gravité de cette coalition et l’a-
venir menaçant qu’elle prépare à la France, si la
volonté et le bon-sens du pays n’y mettent prompte-
ment bon ordre.
La Chambre des Seigneurs de Prusse a commencé
hier la discussion du projet de loi sur l’organisation
des cercles. Le ministre de l’intérieur a fait ressortir
la nécessité d’assurer l’acceptation sans modifications
de cette loi. au moyen d'une fournée de pairs. Il a
ajouté que c’était un abus de la part de la droite que
de présenter l’adoption de la loi en question comme
un bouleversement. La loi est soutenue par une grande
majorité de la nation. Elle n’est pas, comme le soutien-
nent ses adversaires, la ruine du principe conserva-
teur, mais un premier pasvers la réforme intérieure.
Après le ministre, cinq orateurs ont parlé pour la
loi et quatre contre. La discussion générale a été
close ; la discussion des articles aura lieu demain.
La Gazette de la Croix annonce que le bruit relatif
à la demande de M. Gontaut-Biron, d’être relevé de
ses fonctions d’ambassadeur de France, bruit qui a été
démenti par le Bien public, se réduit à ce fait que
M. Gontaut-Biron s’est plaint à M. Thiers au sujet des
manœuvres connues de certains journaux officieux
français, manoeuvres qui rendent, la position de M. de
Gontaut près la cour d’Allemagne plus difficile quelle
np l’était jusqu’à présent.
Bien que les Diètes autrichiennes n’aient pas encore
fini dé délibérer et que l’on s’attende encore à quel-
ques discussions d’une haute importance, les séances
ont cependant cessé do captiver l’intérêt public.
La population attend avec qqe impatience bien na-
turelle, la reprise des séances du Reichsralh, qui,
assure-t-on, doivent exercer une influence décisive sur
le développement constitutionnel de l’empire. On se-
rait tenté de croire que tous les parfis ont décidé, par
un aecord tacite, de refouler à l’aiTièr.e-plan toutes
les questions politiques, pour ne s’occuper que de la
réforme électorale. Dans le camp constitutionnel, du
moins, il a été convenu que, dans la prochaine ses-
sion, aucune question véritablement importante ne
serq. résolue, en dehors de la réforme électorale. Les
tractions fédéralistes commencent aussi à comprendre
qu’il leur est absolument impossible d’empêcher les
débats parlementaires copeernant les élections di-
rectes ; leur unique consolation consiste dans l’espé-
rance que ces conférences resteront sans résultât.
D’après un télégramme adressé de Rustschuk à une
feuille hongroise, une lutte sanglante a eu lieu près
4f» Rasgrad, dans le district d'Usendje entre des Bul-
gares et fies Turcs. Les premiers avaient 30 blessés ,
en ignore les nombre morts. Des troupes sont parties
ponr le théâtre de la lutte. On ne sait pas encore ce
qui a provoqué ce combat.
Travaux législatifs,
{Correspondance particulière du Précurseur.)
Bruxelles, .6 décetpbre.
La séance de la Chambre des représentants a été
aujourd'hui d’un médiocre intérêt.
L’Assemblée s’est occupée de plusieurs pétitions, un
Peu surannées pour la plupart.
Une dè ces requêtes invite laChambre A déterminer
16 gouvernement A intervenir pour faire cesser la
guerre entre la France et l'Allemagne, il est un peu
tard. Et puis la neutralité. L’ordre du jour a été pro-
noncé au milieu d’une hilarité générale.
Une autre pétitionnaire demandé un congé pour son
mari rappelé sous les drapeaux en 1870. Il est probable
que ce milicien est rentré dans ses foyers.
La Commission des pétitions fait décidément de
belle besogne. .
T’Serstevens, encouragé par le succès de son
raaiden'speeefi n’a pas voulu attendre plus de vingt-
quatre heures poür faine feop second début. II ayqit
cüoisipQur thème les frais de transport des matières
‘ertlJisantes, Ce jeûne homme grisonnant s’exprime
avec un aplomb merveilleux! M. Snny fécQÜte avec
admiration. *
A Ja dn de la séance M. Kervyn de Lettenhove, avec
■ on éloquence des grandes circonstances, a conjuré la
ciiambre (le mettre à l’ordre du jour son projet sur la
caisse de prévoyance des instituteurs primaires. M.
irmez lui a expliqué que son projet ne valait rien.
M. Delcour a carrément déclaré, ce qui revenait au
même, que le projet devait être soumis par le gouver-
nement à un nouvel examen, avant d’ètre discuté par
la Chambre. Malgré cet accord de son prédécesseur et
de son successeur, d’un adversaire et d’un ami, M.
Kervyn ne paraissait pas converti. La Chambre a eu
l'impertinence de ne pas se ranger à son avis.
L’intérêt de la journée est dans la séance que l’As-
sociation libérale de Bruxelles a consacrée à la dis-
cussion du projet d’entente avec les Associations can-
tonales de 1 arrondissement.
D’après la résolution proposée par le Comité, des
traités d'alliance pourraient être conclus entre le
Comité do Bruxelles et les Associations cantonales.Les
membres de ces associations pourraient être admis à
prendre part au poil pour les élections législatives, en
pavant seulement une cotisation de 4 francs (au lieu
de 12). Le Comité central aurait le droit de refus, mais
à la condition d’en faire connaître les motifs au comité
cantonal. Le traité d’alliance lierait l’action des asso-
ciations cantonales à celle de l’Association d’arrondis-
sement dans les élections générales.
Ce projet a été combat tu par M. Orts qui a proposé
d’y substituer une disposition accordant aux libéraux
habitant les faubourgs la faculté de se faire recevoir
membres de l’Association libérale de Bruxelles en ne
payant qu’une cotisation de 4 francs.
On ne s’explique guère cet amendement Qu’on fasse
un prix de faveur aux membres des Associations can-
tonales qui déjà payent une cotisation de 8 francs dans
les faubourgs, où ils s’occupent des élections commu-
nales et provinciales, cela se conçoit. Mais un prix de
faveur uniquement parce qu’on habite les faubourgs,
cela ne se conçoit pas du tout. La véritable portée de
l’amendement est de détruire les associations canto-
nales, dont le projet du Comité au contraire tend à
favoriser le développement,, tout en les rattachant à
l’Association cent rale, dans l’intérêt de l’action collec-
tive et de l’union (le toutes les forces liberales.
L’amendement a été soutenu par MM. Demot et Eu-
gène Anspach; combattu par MM. Bergé, Alfred Vau-
tliier, Scailquin et. par AL Vau Humbeek, président
de l’Association.
Le vote des articles du projet s’est accompli sans
observation. Au moment oîï le président déclarait
ouvert le scrutin sur l’ensemble, MM. Eug. Anspach,
Dumonceau et quelques autres membres de la même
nuance ont prétendu qu’il y avait surprise. Ils s’atten-
daient, pour l’ensemble, à une épreuve par mains
levées, sous condition des deux tiers des suffrages.
Or, pour l’ensemble, le règlement exige le scrutin,mais
se contente de la simple majorité. Il fallait lire le
règlement. S’il y a dans cette affaire quelque chose qui
doive surprendre, c’est la légèreté de ces honorables
membres.
Du reste l'incident est sans importance.
Les articles du projet ont été votés par l’assemblée à
une majorité considérable, et je suis convaincu que
pour l’ensemble il en sera de même au poil.
[Autre correspondance).
Bruxelles, 6 décembre.
En décembre 1841 le département de la guerre fit
assigner M. l’avocat De Zouter devant le tribunal de
première instance à Gand, pour obtenir la démolition
de constructions que ce particulier avait élevées dans
la zone réservée de la citadelle de cette ville.
M. l’avocat De Paepe, plaida pour l’Etat.
Par jugement du 10 janvier 1842,1e tribunal déclara
que la défense de bâtir dans la zone réservée des
places fortes ne donne pas lieu au paiement d’une in-
demnité du chef de dépréciation de'terrains.
Ce jugement fut confirmé en appel et en cassation.
Ainsi s’exprime M. le ministre des finances dans
l’exposé des motifs d'un projet de crédit de 10,000
francs sollicité par le département de la guerre pour
payer les honoraires et débours de l’avocat qui a été
chargé de la défense de ses intérêts dans le procès
intenté à M. l’avocat De Zouter.
L’avocat avait réclamé 55,000 francs d’honoraires et
5000 francs pour ses débours, ensemble 60,000 francs.
Le département de la guerre trouva cette somme
légèrement exagérée.
L'état d’honoraires fut soumis à l’appréciation du
conseil de discipline du barreau de Bruxelles. De
55,000 francs le conseil réduisit le chiffre des hono-
raires à 7500. Les déboursés furent soumis à deux
arbitres qui les réduisirent de moitié. De là le chiffre
de 10,000 francs formant le crédit spécial réclamé par
M. le ministre des finances. Le procès contre l’avocat
de Zouter remonte en 1841. La décision du conseil de
discipline du barreau de Bruxelles date de 1848, et
l’arbitrage relatif aux déboursés date du mois d’avril
de cette année. L’histoire des 60,000 francs demandés
par M. de Paepe est tout un poème. Elle fit quelque
bruit il y a plus de vingi ans ; on croyait l’affaire ter-
minée depuis longtemps ; on pensait même que M. de
Paepe avait renoncé à toute prétention, mais le projet
déposé par M. le ministre des finances fait voir que M.
de Paepe pour avoir longtemps attendu n’a jamais
désespéré et qu’il acceptera les 10,000 francs que l’Etat
lui offre au lieu et place des 60,000 frs qu’il réclamait
dans le principe. L’Etat offre les ]0,000 francs net,
sans intérêt. C’est l’application du principe adopté par
le gouvernement pour indemniser les propriétaires de
terrains grevés de servitudes militaires. On réclame
60. L'Etat offre loet paie lOsans intérêt, au bout de 31
ans. Mais là n’est pas seulement le piquant de l’aven-
ture. L’Etat a de tout temps soutenu que les servitudes
légales ne donnaient lieu à aucune indemnité.
Il l’a fait plaider en première instance, en appel et
jusqu’en cassation. Partout la thèse soutenue par le
déparfemppî: dé là guerre a été admise.
Là jurisprudence, conforme sqrce point à la doc-
trine des meilleurs auteurs,a décidéqpe les'servitudes
légales ne constituaient pas un démembrement de la
propriété; la propriété n’etant pas que le droit de jouir
et de disposer des choses conformément aux lois.'C’est,
au moment même où l’Etat indemnise dans certaines
proportions, les propriétaires de fonds asservis que le
gouvernement se rappelle qu’il y a quelque trente ans,
un avocat’plaidant pour le dépars émeut, de la ggerre
a soutenu avec succès devant toutes les juridictions
que l’Etat n’était tenu à aucune indemnité et qu’il
songe à acquitter la note des honoraires et déboursés
de cet avocat. Le rapprochement est. certainement
facétieux; M. Matou la lait sans dc.hie a tnvM-dn,
comme pour accentuer lés côtés ridicules du projet de
loi qu’il a soumis à la Chambre. A propos de ce projet
de loi, on m’assure que M. le ministre des finances a
abandonné l’idée de faire ouvrir les registres, dont il
a parlé dans sa réponse à la déclarat ion faîte par
M, le bourgmestre De Wael, à la dernière séance du
conseil communal d’Anyeri, Loir) njêine de demander
au Sénat d’ajourner Iè vote "du projet il laissera ie
Sénat le mettre à’ son ordre du jour. Cette qUésfiori
des servitudes ennuie M, Malpq ftu delà de tout ce
qu’on petit s'imaginer; U. a hâte d’arriver à une solu-
tion définitive, et Sine sera tranquille que lorsqu’il
aura extirpé le polype dont les cléricaux anversois
l’ont gratifié. Or pour que le polype disparaisse, il
faut que la commission de liquidation soit instituée,
M. Màlou s’occupe de la nomination de cétte Commis-
sion. Il y a quelques jours, il àvait trouvé trois hommes
de bonne volonté : il lui eu manquait encore quatre. Il
les cherche et il finira paç tes trouver. Ah besoin ift
très honorable M. De Laet, assisté du non moins hono-
rable M. Coremaus, le guideront dans ses choix. Alors
tout sera pour le mieux dans le meilleur des mondes.
I! y a toutefois une disposition du projet qui gênera
quelque peu la commission de liquidation. C’est celle
qui ordonne à la commission de motiver ses décisions
h A. DELA MONTAGNE,’.
DIRECTEUR Gît KANT,
l.Suï'< :ias : rue «le I* Amman. B, Ah
CHEMIN DE FER GRAND CENTRAL BELGE.
nÊp.VRTS d'Anvers pour : Roosewlael. 5.53,7.33.10.19,2.25,3.40,6.21. — Moerdyk, 7.33,
10.19. 2.2.5.6.21. — > r«.i;,. 5.55 i.3\ lie 19. 2 25. 3 40, 6.21. — Dordrecht. Rotterdam et au-
dela, 7.33, lu. 19,3.4 '.6.2:. — Lierre. 0.55.9.19. 9.33. 10.05, 1.45, 5.27, 5.53. 8 17. - Heren-
thals et Turnhout (via Nyleu:, 6 55, 11.05, 5.53. — Herentbals. Turnhout et Tilbourg (viâ
Âêvscimti, 7.19, 9.33.1.43. — Aerschot et Louvain, 7.19, 9.33, 1.45, 5127, 8.17. — uttigmes,
7'. 19, 9.33, 1.45, 5,27. — Charleroi. 7.19. 9 33.1.45. —• Walcourt, Vireux et au-delà. 7.19,
1.15. ~ Châtelinean. Givet et au-delA, 7 19, 1.43. — Diest, Hasselt, Maestricht, Aix-la-Cha-
pelle et au-delà, 7.19, 9.33, 1.45,5.27. .
BATEAUX A VAPEUR. — Départs d’Anvers (Yeerdam)pour Boom 7.30,10 mat.: 2. 3
soir : pour Rnpelmonde 7.30. 8.30, 10 mat. 2. 3, 4 soir. — De Boom pour Anvers 7.30.
10.30 mat.; 12.30. 4 soir. — ua Rri'Eu-MONn-î pour Anvers 7,8, limât.; 1. 2,4.30 soir.—
D'Anvers à Tamise 8.30 mat. — Do Tamise à Anvers 1.30soir.
AGENTS
H(U lande, M. H. NlJGOdt Van Dit-
mak. à Rotterdam, et tous, les di-
recteurs de postes du royaume.
paris, Havas, Lafitte, Bcllier
& O, Place de la Bourse, 8.
LONDRES. Dei.IZV DaVIF.S A O, 1‘
Cecil Street, Strand, et A. Maurice,
13, Tavistock Kuw, Coveut Gar-
den.
IKHEnTIOXS I
Annonces, la petite ligne de 25 *
lettres.................0.25
Réclames (fin du journal)
la ligne............ 0.75
Faits divers, la ligne. • 1.50
Rubrique Anvers, la ligne. » 2.50
ET* Les annonces sont mesurées
au lignomètre. — Les titres se paient
d’après l'espace qu’ils occupent.
et de les publier au Moniteur. M. MMou ffest rallié à
cette disposition dans le seul but d’être désagréable
aux membres de là députation Anversoise, .Tl existe
entre eux et M. le ministre des liaancestune haine
sourde. Sous l’administration d’Anethan les députés
d’Anvers avaient quelque influence nar-iïto .Jacobs.
Mais depuis la chute du cabinet d’Anethun Ljà^ipce
des députés anversois est mille. On écarte ipuTTsTeurs
demandes, et s’il y a eu des exceptions depuis Tàvène-
inent du. ministère actuel, c’est parce que les dé-
putés d’Anvers ont menacé de faire un éclat. II y a
donc beaucoup de tiraillements entre le gouvernement
et la députation anversoise; celle-ci s’aperçoit, quelle
a fait son temps et elle accuse en partie 4e ministère
actuel de travailler à sa chute. M. Malnu en serait bien
capable car il s’est vanté en arrivant au pouvoir d’as-
sainir lo parti catholique. Cela expliquerait beaucoup
de choses, et entr’autres le mécontentement de votre
députation. .
Nous recevons le rapport de la section centrale sur
le projet de loi concernant les lettres de mer.
On sait que tout navire de commerce naviguant sur
mer, doit être muni d’un passeport de mer communé-
ment appelé lettre de nier ; à défaut do quoi il est
considéré comme pirate. . ,
Le navire qui possède ce document est seul autorisé
à porter le pavillon de son pays. La lettre de mer lui
donne le droit de l’arborer dans tous les ports ouverts
au commerce et lui permet, d’y réclamer aide et pro-
tection et de jouir de toutes les faveurs attachées à
son pavillon. ,
Un navire muni d’une lettre de mer étant considéré
comme une partiq détachée du territoire, il s’ensuit,
que les lois du pays sont en vigueur à sou bord, non-
seulement lorsqu’il est en mer, mais encore lorsqu’il
est en pays étranger. . ■ .
Ce qui précède prouve toute l'importance qu’on doit
attacher au projet de loi qui fait l’objet du présent
rapport.
La section centrale approuve la tendance générale
du projet de loi, qui est de faciliter l’obtention des
lettres de mer; c’est ainsi qu'une résidence d'un an en
Belgique suffit pour qu’un étranger, ou une maison
étrangère puisse réclamer ce document.
Excepté les lre et 2u,e sections, les autres sections
ont adopté le projet sans observation.
La lr<J section attire l’attention de la section cen-
trale sur les précautions à prendre contre l’abus des
lettres de mer dans leur formule, dans celle de la dé-
claration écrite et dans celle du serinent à déterminer
par arrêté royal. Elle demande en outre que la sec-
tion centrale se fasse rendre compte des formalités à
remplir pour retirer les lettres de mer.
Elle adopte le projet.
La 2me section a présenté de nombreuses observa-
tions sur les articles.
Comme plusieurs cimetières se trouvent établis
à .Anvers dans des conditions iUeg/'tos et ne ser-
vent plus aux inhumations que par tolérance, en
attendant l’établissement d’un cimetière nouveau
devenu indispensable, nous croyons utile de re-
produire les considérants d’une décision que vient
de prendre le Conseil communal de Gand dans des
circonstances identiques.
Messieurs,
Le nouveau cimetière établi en exécution de votes de ce
conseil, au faubourg do l’ancienne porte de Bruges, au-delà
du Canal de raccordement, près des confins de notre terri-
toire et de celui des communes de Wondelghem et de
Mariakerke, est en état d’être livré à m destination.
Le collége eu mémo temps qu’il nous à fait rapport à
cet égard, a ajouté que le cimetière ancien du faubourg
de Bruges ne peut pins servir à sa destination, à moins dé
rouvrir ou de recreuser les fosses avant le délai fixé au
décret de prairial an xu.
Il ya donc lieu à fermeture de ce cimetière qui,entouré
eu partie d’habitations, devrait également être condamné
dans l’intérêt de la salubrité publique.
il convient aussi, en tant que nos successeurs puissent
être liés par notre vote, de soustraire le terrain dont s’agit,
à toute destination nouvelle pendant un temps suffisant
pour satisfaire aux convenances, que chacun sait appré-
cier, vis-à-vis de parents et amis des personnes qui y ont
été inhumées.
En conséquence, votre commission du contentieux a
l’honneur de vous proposer la résolution suivante :
VILLE DE GAND. •
Le Conseil communal,
Qui le rapport du Collège constatant que le nouveau ci-
metière est achevé et sera livré à sa destination le lr jan-
vier 1873;
Que d’autre part le cimetière actuellement existant aq
faubourg de Bruges, ne peut servir à sa destination, à moins
de rouvrir les fosses avant le délai fixé par la loi ;
Sur la proposition conforme du Collège échevinal ;
Décide :
L’ancien cimetière du faubourg de Bruges sera ferrpé la
D janvier 1873 et ne pourra recevoir aucune autre desti-
tution avant trente ans révolus.
Snr le rapport du Collège échevinal et les conclusions
conformes de la commission du contentieux;
Et vu la délibération en date de ce jour relative à la fer-
meture du cimetière du faubourg de Bruges ;
Décide :
Les familles qui ont acquis valablement des concessions
de sépulture dans l’ancien cimetière dé (a porte de Brqges,
pourront s’adresser à l'autorité communale pour le trpns-
fprt de ces concessions dqns le çiqietiêre nouveau.
Vu l’article 84 de la loi communale et sur le rapport de
la commission du contentieux ;
Décide : que les fossoyeurs, gardions du cimetière, et
aide:-fossoyeurs seront nommés par le Collège échevinal,
avec traitement qui prendra cours au icr janvier Ï873'. Il
sera inscrit an budget <1$ eçtte année)
A partir de la même date aucun droit ne sera perçu pour
les travaux d'inhumation,
On écrit de Lierre ; .
Une manifestation touchante a en lieu à Lierre en l'hon-
neur de l’ancien bourgmestre, M. Bergigann, qui avaifété
rtjélgpar ses éqncitpy’pns pendants Huis'et a administré sa
ville natale pendant, 2o années. Tout, ce que notre bour-
geoisie compte d'hommes indépendants et distingués s’y
était associé, et un cadeau superbe, sortant des ateliers de
M. Buis, a été offert à M. B irgmanu, comme témoignage de
là reconnaissance deslibéraux Ijoiufois.
Une élection communale a eu lien hier à Hannut. En
voici le résultat :
Votants, 120. ,
Flamand, candidat libérai .... 63
■ Tiltnan, candidat catholique ... 46
Bulletins blancs, nuis ou contestés. . 9
En conséquence, M. Flamand a été élu.
Le résultat de ee scrutin est la réponse du corps électo-
ral ù l’arrêté royal publié au Moniteur d'hier par lequel le
gouvernement a nommé, la veille de l'élection, un bourg-
mestre libéral et deux éohevins catholiques alors que Te
conseil est, composé de6 libéraux et 3 catholiques et que
deux élections depuis la dissolution ont eonlibiila cotte ma-
jorité,
NODVÊLLESJTRANGÈRES
ETATS-UNIS.
[Correspondance particulière du Précurseur)
New-York, 22 novembre.
l Les partis ont mis bas les armes. Le peuple s'est
prononcé d’une façon si énergique, il a manifesté son
J opinion d’une manière si décisive qu’il n’y a môme
plus place pour dés récriminations. Si cl ans quelques
journaux, on parle encore de ces élections si ardentes,
si là controverse se renouvelle de temps en temps ,
c’est entre les journaux des prétendus Républicains
.libéraux et les journaux dévoués à la défense du parti
démocrate.
Les premiers, tout honfonxjffe-ja pauvre figure
qn’Hs ont faite dans cette longue campagne, accusent
leurs alliés d’hier de les avoir trahis et.d’avoir par
leur polémique tiède et ambiguë détourné un grau 1
nombre de démocrates d’aller"au scrutin. Et cela est
vrai, en fait. Dans une foule de districts connus
“'ointe acquis, quand même, au vieux parti démocrate.
L .; traditionnelles majorités ont disparu c anine si
elles a', nient, fondu au soleil. Ainsi,en Pennsylvanie le
vote des démocrates est de près de 100,000 voix infé-
rieur à celui de 1868, et c’est à cette abstention en
masse que M. Grant doit cette abassourdissante ma-
jorité numérique de 135,000 voix.
De leur côté, dans cette voie de récriminations, les
journaux démocrates disent aux Républicains Libé-
raux (?). « Nous sommes battus ; nous n’y pouvons
rien faire. Mais si nous sommes battus c’est par votre
faute. Vous nous avez trompés , abusés. Tout ce que
vous nous avez dit n’é!ait que mensonge. Nous vous
avons donné notre appui, parce qu'avec vous nous
comptions vaincre, grâce à vos propres forces, et re-
cueillir les fruits de ia victoire. Mais vous n’etiez rieu;
vous êtes des escrocs; vous nous avez soutiré notre
appui sous la perspective de profits qui n’étaient qtt’i-
maginaires. Nous pouvons vous prouver'cela par des
chiffres. Tous les districts républicains sont restés
acquis à votre parti, avec des majorités plus considé-
rables, et tous les districts en balance, ont tourné
contre nous. Nous avons fait un marché de dupe -,
nous nous en apercevons aujourd'hui, mais trop tard.
Néanmoins nous ne l’oublierons pas et nous nous
retrouverons un-jour. « •
Apart ees récriminations entre les deux larrons qui,
ne pouvant se disputer sur le partage du butin, se
querellent sur les causes do leur échec tout est rentré
dans le calme le plus absolu. Et c’est peut-être la chose
la plus remarquable, dans ces grandes tempêtes poli-
tiques. que la rapidité avec laquelle le calme et le
sang-froid succèdent à l’orage et à la passion. Cette
attitude du peuple pendant et après l’élection faisait
l'admiration• de deux Italiens, récemment arrivés
d’Europe en visiteurs. Us croyaient, grâce à la vio-
lence de la presse, à l’ardeur déployée par les divers
groupes, que le jour de l’élection serait un jour de
bataille générale. Ils ne comprennent pas encore com-
ment ce grand jour où sept millions d’hommes sont
sortis de citez eux, ont couru au scrutin, a été le jour
le plus câlina, le plus paisible de l’annee, et qu’à New-
York, notamment, il n’y a eu ni meurtre, ni vol, ni
luttes d’aucune sorte. Et en effet, les arrestations sont
restées de plus de 75 0/0 en dessous de la moyenne.
Pour le moment les partis comptent leurs morts.
Les démocrates en ont un très petit nombre dignes
d’ètre notés. Je ne vois guère à citer que M. Samuel
S. Cox (que i’on appelle vulgairement sun set Cote, à
cause d’un livre qu’il a publié et qu’il à intitulé
soleil couchant). C'était un dés meilleurs orateurs du
Congrès, où il a siégé plusieurs sessions, et un des
hommes remarquables d’un parti qui en compte peu.
De plus, chose rare dans ces rangs, c'est un homme
d’une honorabilité et d’une probité irréprochables. Il
a abandonné le siège qu’il devait à un district de la
grande cité pour courir les chances du vote de l'Etat
tout entier connue Congressman at large. Il a
échoué et aujourd'hui il n'est, plus rien. Son échec et
celui de M. Voorhees, de l’Indiana, se feront sentir
dans le prochain Congrès. Un parti se passe difficile-
ment. de pareils hommes.
Au Sénat, le parti démocrate gagnera quelques
voix, par suite de la composition de certaines législa-
tures (l’Etat, auxquelles les dernières élections ont
donné une majorité démocratique,
Mais où la (aulx a tout renversé c’est dans les rangs
des malheureux républicains qui se sont mis dans la
tète d’abandonner le vieux parti pour se jeter dans
cette fantastique campagne Greeleyite, comme on a
dit ici. Je ne crois pas qu'un seul ait trouvé grâce de-
vant le peuple. Les électeurs ont renvoyé chez eux les
membres de la Chambre qui ont sollicité leurs suffra-
ges et les législatures renverront à leurs loisirs les
sénateurs libéraux soumis à réélection.
L'animosité est si grande contre eux que si M.
Sumner, l’ancien enfant gâté du Massachusetts, était
sujet à réélection il est presque certain qu’il serait
défait.
. fia session qui va s’ouvrir en décembre,n’a,du reste,
rien de commun avec ie Congrès élu dans le cours de
cette année et dont l’existence rte date que du 4 mars
à midi. En vertu d’une loi passée en 1862, je pense, à
chaque renouvellement du Congrès il devait v avoir
une première session commençant au 4 mars; de sorte
qu’il y avait-trois sessions régulières. U y a deux ans
on a abrogé cette loi de circonstance. Oti la regrette
aujourd’hui, et on pourrait bien la faire revivre, en
présence d’un arriéré vraiment effrayant. Si le Con-
grès n’en fait rien cet hiver, le Congrès récemment élu
ne se réunirait qu’en décembre 1873.
M. Grant vient, par un acte de vigueur et de volonté
de violemment mécontenter toute la clique politique
de la Pennsylvanie.
Le Postmaster de Philadelphie a été élu greffier de
la cour de justice. Il Renvoyé sa démission au Prési-
dent qui l’a naturellemeut accepièe. Or, il paraît que
le sénateur Cameron, le gouverneur élu, tout le Ring
en un mot,voulaient que la place fût donnée à un cer-
tain M. Trumann, négociant à Philadelphie. M. Grant
de l’avis de son cabinet, voulait donner la place au di-
recteur (les postes en second. En apprenant cela, la
cliqueffest miseenébul IH ion et une députation de trente
membres, ayant on tète M. Cameron, le gouverneur et
le maire de la ville sont montés en chemin de fer, et
s’en sont allés faire le siège du Président.
« Nous voulons avoir M. Trumann, « a dit le maire
de Philadelphie, parlant au pain de la députation,
“ nous demandons cela au nom de ce que le parti ré-
publicain a fait pour vous en Pennsylvanie et surtout
à Philadelphie. On nous parle des règles adoptées
pour la réforme du service civil en ee qui concerne la
collation des places. Ce n’est pas à Philadelphie que
cela-peut s’appliquer. Nous comptons sur cette nomi-
nation. Elle est essentielle pour la maintien de la paix
dans le parti.
Le Président a été d’abord décontenancé de ce lan-
gage impérieux et impertinent, mais regardant ces
trente Ivu-Kiux d’un nouveau genre, il leur a répondu
avec beaucoup de calme :
“ J’apprécie parfaitement ce que le parti républi-
cain a fait pour moi, en Pennsylvanie, Mais j’ai provo-
qué moi-même, d'aps me ; Messages, l’adoption des
mesuras votées par le Congrès daus la voie de ce que
l’on appelle Civil service Reform. J’ai soumis, en les
approuvant, les règles admises par la commission
spéciale. Ce principe a été inséra dans le programme
du parti, à la convention de Phi s 1 Iphie. Si je n’avais
pas l’intention de travailler à i . > réformé, je nom-
merais sans aucun doute M. T; , : urn, à vofre re-
commandation. Mais je veux i.v : ment de cette
réforme.
Enconséqueneeje nommerai M. Fairman.le dépnté-
Ppstmaster. C’est un bon républicain, il est là depuis
plusieurs années, et c’est un fonctionnaire estimable
sous tous les rapports. «
Le trente Ku-Klux se sont retirés en désordre et
sont allés calmer leurs colères à la bar de l’hôtel
Willaert, et là ils s’en sont donpé à cœurajoie, accu-
sant Grant de duplicité, de trahison et surtout d’in-
gratitude!
Mais tandis que les tripotiers politiques de !a cité
fraternelle s’échaudaient la bile bien en pure perte,le
pays acclamait la fermeté, la dignité et la justice de
son premier magistrat.
Il est temps, plus que temps que l'on en vienne enfin
à reorganiser le système almiuistratif et la hiérar-
chie dans les emplois civils. Tout est dans une anar- *
chie indescriptible. Nul n'est sûr du lendemain. Du
directeur des douanes de New-York jusqu’au malheu-
reux quib lave le pavement demarbî-edela grandero-
tondepous sont soumis au caprice detel homme politi-
que influent, aux intrigues de telle ou telle clique. II
rt’y a ni stabilité, ni sécurité, ni avenir assuré. Je me
couche ayant une bonne place, je me lève et ma place
est occupée par ua autre.Il en résulte la plus fâcheuse
des choses, c’est que l’administration est perpétuelle-
ment aux mains d apprentis et de gens qui,sans garan-
tie pour l’avenir, prennent leurs précautions des
deux mains.
C’est ce soldat bourru moitié sauvage, moitié civi-
lisé, André Jackson, qui a inventé ce beau système,
et qui l’a formule dans un message, où il défendait sa
conduite en disant, : Les dépouilles aux vainqueurs.
Aussi avec cette formule, qui a corrompu, dénaturé,
mis eu péril la République, il avait en trois mois dé-
placé plus de fonctionnaires publics qu’il n’sn avait
été changé pendant les quarante de Présidence de
Washington, John Adams, Jefferson, Madison, Monroe
et John Quincy Adamsi
J’espère que M. orant tiendra bon et ferme dans
cette voie. Il est sûr de l’appui et des sympathies de
tous les honnêtes gens et des citoyens dévoués au bien
du pays. On n’entendra que les cris rauques des cor-
morans. Mais c’est là une espèce d’oiseau vorace dont
les goujons se passent aisément.
Battus dans la campagne electorale,les journaux de
1 opposition se consolent en faisant des programmes
pouvant servir de devises à ce qu’ils croient devoir
constituer le parti de l’avenir. Chacun a sa petite for-
mule et on y voit inscrits les émollients et les anti-
phlogistiques les plus variés.
V ici, recueillis dans une vingtaine de recettes di-
verses, quelques points qui semblent avoir quelques
appuis dans le pays.
La non-rééligibilité du Président, après un pre-
terme. Je ne vois pas au juste quel serait le f lfll’er
de l’adoption de cette mesure, à moins p- , Yeaéfice
pour corollaire l’extension du terme de >' 1J .elle n ait
et alors, on se trouve en présence des ra, -*d ffi’e.s*dènce,
nient s. Je ne suis pas fort effrayé wconvé-
par le peuple de réélire son pra-ra ' rtw? “r°it gardé
telles circonstances où un changementy a
tration serait un véritable désasreo^ n ^0 a,lraiQis-
que serait devenu la RépublffiS r?,u' fut dffe ce
obligé de se retirer à la fin de <Jll n avait étè
Nous avons vu où le vice-prfiidlnf^Toh^ années -
presque' conduits. Vers miels ahhL* as°n nous a
roulé si nous avions eu un président élu aai’Ioas"n°us
tige et la grande popularitS£ LincolnVnnîi a pres'
y a-t-il à ia réélection du président ?Je
Mais j en vois de très grands à ce nn’il mit ai ' l*às.
IpJÉsSftii
même le seul capable de la collection Milliard Fill
inora.D ailleurs j. n’aime pas de voir river des entraves
à la souveraineté du peuple, cuuaT®s
T^éIlcti°n <Ul président par le suffrage du peuple -
Ici je crois que nos réformateurs de eirconstanra sont
dans le vrai. Le système de l’élection directe est nlus
conforme aux principes démocratiques. En réffiité les
colleges électoraux ne signifient rien du tout et leur
réunion est parfaitement inutile. Ainsi nous avons1 le
0 de ce mois,obi dans l’Etat de New YorKtrentc-cina
electeurs-presidentiels, conformement à la liste dres-
sera à la convention de Syracuse. Mais quel est le
rôle de ces électeurs ? Us se rendront à Albanay dans
le courant de décembre et là, s’ils le peuvent se
regardant sans rire, ils déposeront dans une urne ou
une boite trente cinq bulletins avec les noms de Grant
et Wilson. Et comme ils ont un mandat impératif ils
ne peuvent que faire acte d’automates. Si tous ces
électeurs, venant de tous les Etats, se réunissaient en
convention electorale, discutaient et choisissaient.on
pourrait admettre ce vote comme un expédient pra-
tique. Mais tandis que les tr ente-cinq électeurs de
New-Vork se réunissent à Albany, les trois électeurs
de la r fonde se réunissent à Tallahessee et exécutent
précisément ta même manœuvre.
Avec le vote direct on aurait plus sûrement, plus
incontestablement, plus logiquement le vote populaire!
Mau je doute quand bien même le Congrès voterait la
reforme, que 1amendement à la constitution reçût la
majorité requise. Les vieux Etats tiennent aux vieilles
institutions qui ont fonctionné près de cent années
dans le pays et il est presque certain qu’un amende-
ment dans ce sens serait rejeté.
Voilà, au point, de vue politique, les deux seules
réformes importantes que je trouve formulées dans la
foule de journaux que j’ai parcourus. Heureux pays
que celui où l’on n’aurait à trouver matière à progrès
ou à changement que dans des questions de forme !
.Malheureusement il n’en est pas tout-à-fait ainsi, et il
y a bien dès questions de fonds auxquelles on ne son^e
guère et qui ont uue bien autre importance.
Victor Faider.
GRANDE-BRETAGNE.
On nous écrit de Londres, 6 décembre ;
La reine a reçu hier en audience UU château de Windsor,
les ambassadeurs japonais. Coite cérémonie esr considérée
comme très-importante parle gouvernement. Les ambas-
sadeurs ont ete conduits de Londres à Windsor par lord
Granville, dans des voitures-salon lu chemin de ter. De la
gare de Paùibngton ils ont été conduits au château en voi-
turés. de ia cour, a quatre chevaux. Une garde d’honneur
attendait les ambassadeurs à l’entrée du château. L'hymne
national a été joué à leur arrivée et à leur départ.
Les ambassadeurs ont remis à la reine de magnifiques
présents, ils portaient l’habit de cour européen. Le chef de
1 ambassade à lu une adresse à la Reine, après quoi il a
remis à S. M. les lettres qui l’accréditent auprès d’EUe.
La réponse faite parla Reine a été également remise par
écrit a M. Sionü Iwakuwa, par lord Granville.
S. M. s’est entretenue ensuite courtoisement avec les
ambassadeurs, qu’Elle a invités à déjeuner. Après le dé-
jeuner, fisse sontrelirés,charmés du gracieux aecueil de
la Reine, avec le même cérémonial quà l’arrivée.
FRANCE.
Ceci est un échantillon de la logique des écrivains
qui président à la facture des journaux dits *• les plus
spirituels ;> de Paris :
Le Paris-Journal a la parole :
Voici un modèle du Style heureux et des métaphores hon-
nêtes qu’emploient certains journaux radicaux de province,
pour annoncer les nouvelles de Versailles :
« Nouvelles de l'Assemblée, [séance du 3 décembre.)
» M. Dupanloup est très entouré. Il prépare l'assassinat
- do M. Jules Simon pour vendredi, malgré lecommande-
»! ment : vendredi chair ne mangeras. »
Me trouvez-vous pas cette image d’un goût exquis?
Certes, oui, mais malheureusement le délicat Paris-
Journal imprime vingt lignes plus loin les choses
suivantes de son propre crû ;
11 ne s'agit pas, à l’heure présente, desavoir selon quelle
formule lo pays doit être sauvé. Il faut l’empêcher de tom-
ber au fond de l’abîme, comme on court d’abord au secours
d’un homme attaqué par des brigands, sans lui demander
son nom et sans regarder sou visage.
Quand on trouve mauvais qu’un confrère compare
M. Dupanloup à un assassin, on ne doit pas soi-même
comparer M. Thiers et ses amis à des brigands....
L’-itnage « du Paris-Journal est tout au moins
d’un goût aussi peu exquis que celle qui précède. |