lon carré, ils entourent la statue d’un feu grand homme. Au loin, tout disparaît dans l’haleine de la grande ville qui respire sous l’amoncellement triste des toits. Les brumes atténuent l’étau sombre qui enserre la cité dans les caprices graniteux d’un Vauban. Elles ternissent l’éblouissant miroir du fleuve qui frange d’un listel la ville imposante comme un grandiose écu. On distingue quelques bateaux se prélassant comme des cygnes élégants ; d’autres accrochés aux murailles, se noient dans les bâtisses. C’est un spectacle vivant, varié, qu’on étudie, grâce à son originalité incomparable, qu’on détaille dans le calme imposant. Tout se confond dans une égalité niveleuse : squares et boulevards, minuscules étangs et large fleuve, parcs et jardinets, chaumières et palais. Seu- les les tours imposantes des basiliques, les cloche- tons sveltes et osés des chapelles rapprochent du ciel leur douce signification. On suit curieusement aux corniches la ligne des rues apparues silencieu- ses; on s’'imprègne de l’idée d’une ville abandonnée: on pénètre en quelque demeure, et on interroge les pignons audacieux en dents de scie. Les contrastes de la ville s’étalent : les vieilles demeures nobiliai- res serties dans la grossière orfèvrerie des banales constructions récentes: les gargouilles noires et pieuses d’une cathédrale servant de repoussoir à la