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AOTEUg , Mercredi fiO JTANïTSESt ISM»
(fra^tème Année)
OBJ B’ABOSJKÏ
A Anvers» au burent» du
Précurseur, rut* de» Fagot»,
n. » g5 , où «c trouve une
botte aux lettre» et où doi-
vent s'adresser touslesavis.
liu Belgique et dl'etran-
ger, chez tou» les directeurs
Je» postes.
Pour toute la Hollande
chrz Th. Lejeune Librair*
Editeur à laltaye.
A Paris , à l'office-Cox-
wipondance de Lepelletier-
Kourgoin et cornpag» , rue
Rolre-Darne des Victoires,
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JOURNAL POLITIQUE, COMMERCIAL, MARITIME ET LITTÉRAIRE.
AEOIffBISKEEKT.
Par an . . . 60 fs*
« 6 mois . * 30
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POUR LA tBLGIQD*.
Par 3 mois . • 18 fl’
voua L'iraiMCRR.
Par 3 mois . 20 fr«
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35 centime! la ligne.
La quatrième page con-
sacrée aux annonse* ,
affichée èla bourse d’Anvee
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pales villes de ec-rameta
UBSBTfi.
PEOaBHE.
/ 10 Janvier.
DES ELECTIONS COMMUNALES.
Dans quelques jours , les électeurs seront appelés à choisir plu-
sieurs conseillers communaux. Si tout le monde comprenait bien
l’importance de cet acte, ainsi que cela devrait être , nous ne pren-
drions nul souci à cet égard , et l’attention publique étant éveillée
d’elle même, nous ne chercherions pas à l’exciter inutilement même
pour uneehose utile. Malheureusement il n’en est pas ainsi. On a
pu voirfréquemment une insigne ignorance de la portée des élec-
tions , prises dans toute l’acceptation politique de ce mot, et plus
fréquemment encore îa plus inconcevable indifférence pour tout ce j
qui se rattache à cette matière. Combien de fois n’a-t-on pas enten-
du dire par des hommes, même d’une certaine intelligence et pas-
sant pour quelque chose dans le monde : que m importe d être re-
présenté à la chambre, au conseil provincial, au conseil communal,
partei individu ou par tel autre? En serais je plus gras ou plus mai-
gre? Plus riche ou plus pauvre? Ma considération personnelle et
mon bien-être personnel en augmenteront ils ? Pourquoi donc m'en
inquiéter ? A d’autres, le souci des élections. Et ces hommes , pleins
d’ardeur et même de quelque chose de plus, pour leurs intérêts
privés, s’endormaient dans une léthargique quiétude dès l’instant
qu’il ne s’agissait plus que de l’intérêt public. L’âne de la Fable], et
ce n’était pas un âne savant, tenait précisément le même langage :
c’était un logicien de pareille force.
Mais qu’est-ce donc que l’intérêt public, si ce n’est la chaîne de
tous les intérêts privés? la fortune individuelle n'a-t-ellepas à souf-
frir de la mauvaise gestion de la fortune générale? qu’un pouvoir
collectif, quel qu’il soit, engageant par ses actes, comme s’ils y par- :
ticipaient, tous ceux qu’il représente et qu’il administre, d'une part
crée des impôts et des charges, et de l’autre prenne des mesures
dont le résultat sera de diminuer les ressources publiques, d’arrêter
la marche du commerce et de l’industrie, quel est l’homme, parmi
ceux là même,à qui de l’indépendance et des loisirs ont été faits, qui
ne ressente avec plus ou moins de violence le contre-coup de ce choc
donné à la fortune générale? ce contre-coup, quelque léger qu’il soit
pour eux, sera rude pour d’autres, sera accablant pour tant degens
placés dans des conditions difficiles ; et il est du devoir, il est de l’iu-
térêt particulier de ceux qui n’ont besoin de personne, de prendre en
tutèle le sort de ceux qui ont une existence pénible. Comme les ad-
ministrations publiques ont une très grande influence à cet égard,
comme de leur bonne ou de leur mauvaise composition dépend en
grande partie la bonne ou la mauvaise direction , la bonne ou la
mauvaise marche des affaires, il importe donc à tout le monde,
quelle que soit la position de fortune, d'envoyer aux assemblées
électives les hommes les plus capables de remplir la mission qui leur
est confiée. >
Dans l’occasion présente, de quoi s’agit-il? d’envoyer au conseil
communal de la ville d’Anvers des hommes qui par leur intelligence
des intéréts de ia ville, leurs lumières, leur zèle et leur fermeté,
puissent utilement servir ces intérêts. Or, quels sont les intérêts
d’Anvers? ils sont avant tout commerciaux. C’est donc parmi les
hommes de commerce qu’il faut chercher et choisir des candidats,
parce qu’eux surtout seront aptes à connaître les besoins communs,
à apprécier l'efficacité des moyens présentés pour y faire face. Ils
auront d’ailleurs, plus que d’autres, intérêt à ce que l’administration
de la ville prenne enfin des mesures libérales, propres à attirer le
commerce étranger et à développer ainsi la fortune matérielle d’An-
vers. Nous l’avons dit bien souvent et nous le répétons encore
aujourd’hui: il dépend beaucoup de l’autorité communale que le
port d’Anvers soit plus fréquenté qu’il ne l’est, que les marchandi-
ses y affluent en plus grande abondance, mais pour cela il faudrait
qu’elle se plaçât à la hauteur de sa mission, quelle considérât com-
me représentant la ville du royaume la plus importante et deman-
dant à être le plus régie par des institutions libérales; il faudrait,
qu’assumant en quelque sorte [un rôle qui d’ordinaire n’est dévolu
qu’aux gouvernements, elle prit communalement toutes les mesu-
res libérales que réclament les besoins de sa position. Nul doute
qu’elle serait aidée en cela par l’administration provinciale, et secon-
dée par le gouvernement.
Les hommes que nous recommanderons à la confiance} des élec-
teurs, seront ceux que nous croirons les plus capables de marcher
dans la voie que nous venons d’indiquer et de faire triompher les
principes libéraux, de la manière dont on sait que nous les compre-
nons. Pour choisir ceux dont nous appuierons la candidature,nous
ne consulterons ni l’esprit de parti, ni l’esprit de coterie qui prési-
dent si souvent aux élections. Nous ferons abnégation de tout ce qui
est étranger à !a valeur personnelle des candidats , et si nous avons
un conseil à donner aux électeurs c’est celui d’agir d’après la même
doctrine.
ÉCLAIRAGE PAR LE GAZ.
Nous avons admis différentes lettres pour et contre l’éclairage par
le gaz de résine. Nous les avons admises, parce quelles avaient
pour but d’établir un parallèle entre le gaz produit par le charbon
et le gaz produit par les substances résineuses, et que jusque là
c’était un débat de pure théorie. Il nous importait peu que le pre-
mier de ces gaz l’emportât sur le second, ou le second sur le premier,
pourvu qu’en définitive l'éclairage par le gaz fût établi à Anvers
d’une manière convenable. Mais c’est précisément ce point essentiel
qui n’est pas atteint ; car rien n’est plus défectieux que l’éclairage
fourni par l’administration du gaz. Est-ce la faute du gaz de ré-
sine , employé pour cet éclairage? l’administration prétend le
contraire , 1 administration vante et prône l’excellence de cette es-
pèce de gaz, et cela avec tant de chaleur, que vraiment, quoique un
peu sceptiques à cet égard , nous n'oserions prétendre qu’il n’en est
pas aiusi. En ce cas, c’est donc la faute de l’administration, car nous
ne voyons pas d’autre hypothèse raisonnable. L’administration du
gaz est alors bien coupable, car chaque jour la lumière fait défaut.
Si nous en croyons les plaintes qui nous sont adressées aujour-
d’hui par différents chefs d'établissements publics, hier encore, la
lumière manquait totalement; et c’était la deuxième fois peut-être
depuis un mois. Quel préjudice n’en résulte-t-il fias pour les pro-
priétaires de ces établissements? Nous ne pouvons leur donner
qu’un conseil, c'est d’attaquer en dommages et intéréts, proportion-
nellement à l’importance de leurs établissements, l’administration
j du gaz. Nous ne doutons pas que les tribunaux ne leur rendent
bonne justice.
CHILI. — Valparaiso, 13 octobre.
L’escadre préparée depuis long-temps est enfin partie pour les Inter-
medios; elle se compse de six vaisseaux, ayant à bord G,000 hommes
de trqupes assez bien équipées : ainsi la campagne contre les Péruviens
est ouverte malgré tous les efforts de la diplomatie anglo-américaine.
—Ledécret du2février,qui défendait l’entrée dans les ports de la Con-
fédération à tous les bâtimens venant d’Europe, qui avaient touché au
Chili, dix mois après la date dudit décret, est révoqué; ainsi toùs les
navires arrivant de quelque pays que ce soit, peuvent, comme aupa-
ravant, loucher au Chili et aller de suite au Pérou.
tyMmtMiii.iiMi.mMi il .1.. ■iniiiimMwiinriMiU.imii—mi ■ pi.—ii.imh .iwwfraaw.
FEUILLETON.
X.
LA FOLLE.
... Il y avait six mois que j’étais venu demander à l’air natal le rétablisse-
ment d’une santé délabrée par les veilles de l’étude, et chercher dans l’isole-
ment et le calme de la vie champêtre, l’oubli d'une passion malheureuse.
Un jour, qu’assis auprès de ma mère, j’assistais à la bénédiction nuptiale
d'une jeune fermière que protégeait notre famille, mes regards s’arrêtèrent
tout-à-coup sur une jeune fille dont les vêtemens sales et troués, l’œil morne
et la singulière pâleur, contrastaient péniblement avec l’air de bonheur et la
parure des villageoises éparpillées dans la nef ou agenouillées sur les marches
de l’autel. Elle était remarquablement belle ; ses traits, peu réguliers cepen-
dant, présentaient dans leur ensemble une touchante expression de douceur
où se mêlait un air de défiance et de sauvagerie, qui rendait plus frappantes
la pâleur extraordinaire de son visage et la teinte brune de sa chevelure, dont
quelques boucles retombaient sur son cou d’une éclatante blancheur. Assise
sur les degrés supérieurs d’une chapelle dédiée à la Vierge, ses mains délica-
tes et frêles tenaient un chapelet de perles grossièrement taillées. Ses yeux
noirs, qu’elle tenait presque constamment baissés vers le sol, ne se relevaient
par intervalles que pour s’attacher à mes regards avec une fixité à la fois pleine
de candeur et d’audace.
La vue de cette jeune fille, ainsi placée, misérable et triste, dans cette foule
heureuse et pleine de joie, pauvre enfant dont les yeux étaient creusés par
la douleur peut-être, me fit ma). Je la voyais pour la première fois. La cé-
rémonie terminée, tout ce monde sortit brusquement de l’église ; seule, la
jeune fille resta sur les marches de la chapelle, toujours la même indifférence
au visage, et toujours son étrange regard cloué sur le mien.
Nous demeurâmes long-temps ainsi. Enfin elle se leva ; et comme si elle
eut craint Jiittdiscrète curiosité que trahissaient mes regards émus, elle sortit
de l'église d’un pas rapide, et quand j’arrivai moi-même sur le seuil du por-
che qu'elle venait de franchir, elle était déjà bien loin, et disparut bientôt sur
'e sentier étroit qu’ombrageait de doubles buissons de chèvre-feuille sauvage
et d’aubépine en fleurs. Je n’osai pas la suivre.
— Connaissez-vous cette jeune fille ï demandai-je à un vieillard assis sur
1 herbe à quelques pas de là. "
— Rosette ? ah 1 c’est une triste histoire , M. Charles, me répondit cet
homme.
Puis, avec la naïveté verbeuse et familière qui jette un si grand charme sur
les simples récits du village, il me conla l’histoire de !a pauvre et légère en-
fant qu'il venait d’appeler de ce nom si doux: Rosette. j
8 H y a bien vingt ans de cela, monsieur, qu’un étranger que l’on ne connut
Jamais que sous le nom d’Edward, vint un jour s’établir au village. Il parais- '
•s*t richç, du moins ses abondantes aumônes et les dons généreux qu’il fit à
cette église annonçaient une grande fm^une. C’est lui qui a fait bâtir la laite •
rie dont vous voyez d’ici le toit rouge temilieu du bois. Au reste, cet homme
ne voyait personne ; à peine si deux foisTthaque année il venait au village ; je
ne l’ai vu qu’une fois, c’était dans les grhtjds froids de l’hiver de 1796 ; je le
trouvai dans une cabane au bout de l’allée des grands ormes ; il était assis sur
un méchant grabat, la tête et les bras nus, malgré le vent qui fouettait la nei-
ge sur les vitres et sifflait aux fentes des fenêtres ; il venait de saigner un pau-
vre vieux bucherondonlil était le seul soutien depuis son arrivée dans lepays.
Occupé du malade, il ne m’aperçut même pas. Mais sa figure me frappa ; je
n'ai jamais vu de visage si pâle. Ses veux, qu’il tenait fixés sur te pauvre hom-
me, avaient une expression d’angoisse indéfinissable , et puis, il n’avait pas
aux lèvres ce sourire meuteur du médecin qui vous console par habitude, et
vous dit : ce n’est rien, quand il ne conserve plus d’espoir, il n'avait pasaiors
plus de 40 ans, quoique son front chauve et osseux et la maigreur de ses traits
eussent pu faire croire à un âge plus avancé. 11 resta ainsi quelques minutes,
tenant toujours le bras sanglant du vieillard et comme absorbé dans la con-
templation de ce visage où la vie semblait revenir par degrés ; puis, le malade
ayant cédé un instant à un assoupissement léthargique, il se leva, reprit son
habit etson chapeau, et s’approchant d’un jeune homme qui était là tout en
pleurs:
—Rassurez-vous, lui dit-il d'une yoix douce, quoique froide et d'un timbre
monotone, it sera mieux demain matin. Avant de sortir, il posa doucement
quelque chose sur une table encombrée de fioles et de vases de terre. C'était
un double louis dor. »
— Et Rosette ? demandai-je.
— Rosette, répéta le vieillard, n’avez-vous pas deviné que eet homme était
son père ?» Il y avait danste val boisé que votre mère a fait défricher depuis,
une maison isolée où l’étranger venait se reposer souvent des fatigues de ta
chasse.
« Une femme déjà sur l’âge et pauvre, élevait dans cette misérable chau-
mière une jeune orpheline idiote et toujours maladive, qu'elle avait adoptée
par compassion. Ai-je besoin de vous dire que dès cet instant toutes deux
furent à l’abri du besoin ? Quelque temps après, la vieille femme mourut.
L’étranger emmena la Rose (comme on l’appelait au nom.) Quel homme I il
lui voua sa vie et les connaissances qu’une incroyable mémoire lui avait ac-
quises ; tous ses jours et ses peines profondes, il les sacrifia généreusement
pour rendre la raison à cette pauvre créature; il se fit son esclave, le jouet de
scs mille caprices de folle, son père, son protecteur, son ami. Mais il avait
trop compté sur sa force, et peut-être sur l’éloignement qu’il devait ressentir
pour l'idiotisme de la pauvre fille. A force de contempler ce visage toujours
riant d’un rire triste et monotone, à force d attacher ses regards sur ces yeux
bleus qui regardaient sans voir, sur cette bouche qui répétait incessamment
ses dernières paroles, il l'aima ! Elle était belle, la pauvre fille ! ‘une statue
vivante à laquelle Dieu avait refusé l'ame. Trop supérieur aux idées vulgai-
res, pour croire sa passion moins légitime, parce que la société ne l'avait pas
sanctionnée, il refusa de sceller son amour par une chaîne contre laquelle il
avait plus d’une fols jeté d’amers sarcasmes. Peur Ross, elle ne comprit, même
ÉTATS-UNIS.
_ Les journaux de New-York ne nous transmettent aucune nouvelle
importante des Etats-Unis, si ce n’est que le gouvernement américain
se prépare à protéger son territoire. On mande de Washington que ,
le 14 décembre, la chambre des représentai a adopté le bill qui au-
torise le président des Etats-Unis à entretenir des croisière! sur les
côtes, comme escadre d’observation pendant l'hiver. Le président a
déjà commencé à prendre quelques précautions pour faire observer la
neutralité la plus stricte sur la frontière, et pour empêcher les citoyens
de l’Union de se mêler en rien à la lutte du Canada. Agissant dans le
même esprit, nul doute que les croiseurs n'aient pour mission d'ol>-
server la même neutralité sur mer.
AUTRICHE.— Vienne, 1er janvier.
À dater du 6 de ce mois on pourra faire des courses sur lè chemin
de fer à partir de notre promenade le Prater jusqu’à Wagram, à envi-
ron 2 1|2 milles d’Allemagne d’ici.
— Le bruit qui avait couru naguère Ici sur une prétendue mission
du comte Clam à Saint-Pétersbourg,ne s’est pas confirmé.
— On remarque que l’Observateur autrichien, quoiqu’il ail fait
mention de l’allocution du pape, n'a pubié ce document qu'sprès les
autres journaux de l’Allemagne ; cette déférence pour le gouvernement
prussien n'a pas échappé au corps diplomatique.
—Dans le courant de la semaine dernière. S. M. l'empereur a adresse
au grand maître de la cour, prince de Colloredo, un billet authographe
qui le charge de faire toutes les dispositions nécessaires relativement
à la cérémonie du serment d’hommage qui aura lieu à Inspruck. au
mois d’août prochain et au couronnement de LL. MM. l'empereur et
l’imperatrice, qui se fera ensuite à Milan, au mois de septembre. Le
programme de ces grandes solennités est et déjà terminé et sera envoyé
aux gouvernements d’Inspruck et de Milan.
HANOVRE. — Goettingur, 30 décembre,
Le îcf janvier, cessera l’espèce d’état de siège dans lequel se trouve
placée notre ville, et les autorités académiques reprendront leurs ju-
ridiction , qui avait été remplacée momentanément par un pouvoir
purement militaire. La cavalerie et l'artillerie cantonnées dans les en-
virons de la ville rentreront dans leurs casernements, et les hommes
du bataillon de chasseurs, en garnison à Gœttingue, qu'on avait rap-
pelés sous les armes, pourront retourner en congé dan&leurs foyers.
Il ne restera du corps des dragons que ce qu’il faut pour le service
ordinaire de la place, et l’on apprend que le lieutenant colonel Wy-
necke a été mandé à Hanovre, pour recevoir la récompense de la ma-
nière dont il a maintenu l’ordre.
Une partie des étudiants, ceux notamment qui appartiennent à la
noblesse du Hanovre , approuvent hautement les mesures du gouver-
nement envers lés sept professeurs'.démissionnés. Précédemment déjà
ces messieurs s’étaient séparés des autres étudiants et c’estjà peina
s’ils ont voulu prendre part au jubilé de l’université, au commence-
ment de l'année.
Il est un faitcertain,c’estque le» sept professeurs intenteront une action
contre le gouvernement pour le paiement, leur vie durant, desjjtraite-
ments stipulés dans leurs contrats avec le gouvernement, se réservant
de prouver que leur destitution n’a pas eu lieu d'après les formalités
légales, de rigueur. C’est la cour supérieure de Celle qui est appelée à
prononcer sur cette affaire.
ALLEMAGNE. — Franïort, l"’ janvier.
Nonobstant le congé de la Diète, les membres présents en cette villa
ont de fréquentes séances depuis quelques jours. On remarque aussi
qu’il arrive à tout instant des courriers de dépêches pour la Diète. On
parle du retour prochain en celte ville du président M. de Munch Bel-
linghausen.
pas; elle ignora jusqu'à ta fin l'épouvantable changement qui s’était opéré
dans sa vie. Mère et folle ! la malheureuse n’était-elle pas trop à plaindre ! II
comptait les jours, les heures, la nuit, penché sur le lit de l’infortunée; il écou-
tait, en retenant son souffle, les pulsations tranquilies de ce cœur inhabile
aux émotions les plus douces, aui sentiments les plus suaves; et quand, à son
réveil, elle fixait avec son morne et froid sourire cet homme dont, sans lo
savoir, elle avait rempli la vie d’angoisses et le cœur de remords, il se détour-
nait pour lui cacher ses larmes de désespoir.
» Quelques mois après. Rose donna le jour â la jeune fille que vous venez
de voir passer.
» Vous dire les transports de cet hommejson délire et les prières qu'il fit
ou ciel pour l’avenir de cette frêle créature serait impossible. Qu'il y avait de
bonheur pour lui dans cette pensée : être père ! qu’il oublia pendant quelque#
instants et les sou (Trances de sa vie passée, et ses nuits d'amère insomnie , et
ses rêves de suicide, jusqu à 1 idée terrible qui lui bourdonnait sans eesse au
cerveau : mère et folle I 11 oublia tout. Mais comme si le ciel n'eût versé qu'à
regret un peu de joie sur cette ame brisée ; comme s’il eut craint qu’une féli-
cité passagère ne vînt relever ce front déjà silonné de rides et plein de tant de
nobles et généreuses pensées, il lui fit payer d'un nouveau malheur la joie
dont il l avait comblé. Rose mourut. L'étranger reçut ce coup inattendu ayee
la stoïque résignation d’un homme dès long temps soumis è l'infortune. Son
amour pour ta pauvre folle et l’affection dont il avait environné sa misérable
existence . it les reporta sur son enfant ; il concentra toute son ame sur la
seule créature qui désormais l’attachait au monde ; il se plaisait à lui songer
une vie heureuse, à lui rêver un avenir sans nuages ; pauvre père ! la seule
pensée de celui que le malheur réservait à sa fille eût suffi pour le faire mourir!
» Huit ans se passèrent ainsi. Cette jeune fille que vous admiriez tout-â-
1 heure était déjà une jolie enfant, fraîche, rose, et pieme d’une étourderto
grâcieuse qui la faisait aimer de tous. Elle était l'orgueil et la joie de cet hom-
me : pas un désir, un caprice qui ne fut satisfait sur-le-champ. J’ai oublié de
vous dire que notre vieux curé l’élevait au presbytère, où l’étranger s'était
fixé depuis. Tçut-â-coup un changement extraordinaire survint dans sa con-
duite. La mélancolie qu'une existence tranquille semblait avoir banie de son
cœur, vint de nouveau le rendre sombre et taciturne ; il chercha comme au-
trefois, la solitude et l'éloignement. Lorsque Rosette accourait vers lui, de»
pleurs roulaient dans les yeux d’Edward. Puis, l’opulence qu’affichaient se»
bienfaits s’éteignit peu à peu : un malheur imprévu venait de fondre sur lui,
dernière fatalité réservée à sa vie de peines «t de souffrances cachées.SMI de-
vint pauvre t
XX.
L’ORPHELINE.
« Un mof» après, des chasseurs trouvèrent son cocnsjdans le ravin de l'au-
Ire côté de la montagne. On apprit, par quelques ’ettres trouvées sur lui, qu’il
avait été capitaine d’un navire faisant ia traite des noirs, et que ta perte do.
plusieurs T&i»seaux rayait aoudainameut réduit à la. misère. Ce. foi un deifil |