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Ma? di
Trjile-huitième année. - N° 366.
31 Décembre i87i
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LE PRECURSEUR
baUemagce ! !
Los Etats-Unis
Journal Politique, Commercial, Maritime, Artistique et Littéraire.
Indes..............30.—
’ro M'I rétif fines. ■
PAiKMKNT PAH.ANTICIPATION
ÉTOILE BEISF.
p.;«r la ville et la lantieue :
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Belge par lYntramiaedii Précurseur
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réception du journal.
RESUME POLITIQUE
La curiosité est toujours vivement excitée en France
au sujet de la démission de M. de Bourgoing. On n'a
pas tardé à en l'aire une machine de guerre contre le
gouvernement de M. Thiers.Déjà la Patrie a annoncé
que cette démission ferait au retour de la Chambre
l'objet d'une interpellation. De son côté , l'Univers a
demandé sans ambage l'immolation de M. Fournier.
Ce diplomate gênait, déjà les cléricaux avant que is
dissentiment qui avait surgi entre lui et son collègue
eût été tranché en sa faveur. Ou conçoit qu'il doive
être plus que jamais odieux.
L'Union a trouvé mieux que des attaques contre M.
Fournier ou une menace d’interpellation : c’est une
adresse à M. de Bourgoing pour le féliciter de sa con-
duite. Le texte de cette adresse annoncée avant-hier
a paru hier au soir. Les “ catholiques français « sont
engagés à signer, à faire signer, à envoyer leurs si-
gnatures à la feuille royaliste.
Le Siècle dit à ce propos :
M. de Bourgoing sera bien difficile, s’il n’est satis-
fait des éloges que l’adresse élaborée par Y Union, lui
prodigue. Le parfum des roses est moins délicat, la
saveur du mielest moins douce. Depuis le refrain cé-
lèbre de la chanson : Brigarclier, vous avez raison,
on ne vit jamais d’approbation plus absolue. On manie
le compliment dans Le parti « catholique français •• en
gens habitués dès l’enfance à balancer l’encensoir. M.
de Bourgoing passe du coup à l’état do grand homme,
on le propose en modèle à la France, ou le propose
en modèle à l’Europe ; tout cela, parce qu’il a donné
une démission. Pour un peu, on le mettrait à côté de
Charlemagne et de saint-Louis.On devient aujourd’hui
un héros à bon marché pour le parti « catholique
français. «
Une dépêche de Paris nous apprend que M. de Cor-
celles , désigné comme devant remplacer près du
Saint-Père M de Bourgoing, démissionnaire pour les
motifs que l’on sait, est parti pour son poste dès ven-
dredi dernier, ce qui implique que sa nomination, qu’on
ne donnait hier encore à Paris que comme probable,
est un fait accompli dépuis trois jours.
M. de Corcelles, est le beau-frère de M. de Résumât,
ministre des affaires étrangères. Il a eu de tout temps
dès relations d’amitié avec M. Thiers. D'autre part,
il jouit, d’une grande considération à Rome, oii il a
rempli plus d’une mission délicate près de Pie IX, no-
tamment en 1849, sous le ministère de M. de Toc-
queville, qui le chargea de négocier la rentrée du
Pape de Gaëte à Rome, après l’occupation de l’armée
française.
M. de Corcelles n’a, du reste, accepté le poste laissé
vacant par M. de Bourgoing qu’après s’être assuré par
le télégraphe, non-seulement auprès du cardinal An-
1onellir mais auprès du P ape lui-même, qu’il serait,
bien accueilli au Vatican.
Nous voyons se consommer en ce moment la rupture
depuis longtemps imminente des relations diplomati-
ques entre l’Allemagne et le Saint-Siège. La dernière
allocution pontificale, la prévision que, dans son dis-
cours du jour de l’an, le l’îrpe pourrait renouveler
ses attaques, ont motivé la résolution du prince de
Bismark.
Une dépêche adressée à la Gazette de Cologne, en
date du 80, lui mande de Rome que le secrétaire de lé-
gation, M. Stumm, qui, en l’absence du ministre alle-
mand, remplissait l'intérim, a communiqué au cardinal
Antonelli qu’il vient de recevoir de son gouvernement
l’ordre de prendre un congé indéfini.
M. Stumm a dû quitter la Ville-Eternelle le même
-jour et se rendre directement à Berlin.
Le lei décembre le président Lerdo de Tejada a pris
possession de ses fonctions à Mexico. La ville était en
fête, le soir il y a eu illumination générale. Le pré-
sident promet dans sa proclamation d’observer la Con-
stitution et espère qu’à la fin de son mandat l’ôre des
guerres civiles sera passée. L’ambassadeur espagnol
a félicité le président au nom du corps diplomati-
que. Après la prorogation du Congrès, qui devait
avoir lieu le 15, on attendait des modifications dans
le cabinet.
Le bourgmestre et divers conseillers communaux
de Mexico ont été révoqués du chef de fraudes dans
les dernières élections communales.
ment et carrément en besogne. On y propose sans vergo-
gne d'augmenter tic 14,000 t'r. les appointements deM. De
Wael et de 0000 ceux île ses quatre satellites qui gravitent
autour de ce radieux soleil de la gueuserie. Ainsi le traite-
ment du bourgmestre serait porté de fi*. 6,349, â la somme
de 20,000 francs et celui de chaque échevin de 1,904 à 7,000
fr. N’oublions pas de mentionner encore 10,000 francs que
les porteurs de la besace veulent allouer à leur chef de
lile pour l’organisation de son cabinet. Reste à savoir si
les contribuables anversois trouveront le gâteau île leur
goût.
Comme on le verra par la publicité du huis-clos,
ce sont les Bourgmestre'et Echevins eux-mêmes
qui n’ont pas trouvé « le gâteau de leur goût. « Ils
entendent faire de l’exercice de leurs fonctions
une œuvre de dévouement et de sacrifice. I l n’est
aucun d’entre eux qui ne puisse, en consacrant à
ses propres affaires le temps qu’il donne à celles
de la commune, gagner deux ou trois fois le. trai-
tement qu’on leur offrait. Leur désintéressement
a empêché qu’un principe dont le Conseil tout en-
tier a reconnu la portée démocratique, ne reçût à
Anvers son'application.
Ce résultat nous l’avions prévu. Nous étions si
convaincu de l’irrévocabilité de la décision du
Coliége que nous n’avons pas même cherché à
l’ébranler. Il ne nousa pas convenu davantage de
répondre aux abjectes insinuations dirigées à
cette occasion par la presse cléricale contre le
Bourgmestre d’Anvers. M. Léopold Dewael est le
type de l’honneur et de la délicatesse, et son ca-
ractère le place au-dessus d’attaques que la ran-
cune et l’humiliation de la défaite ont seules pu
inspirer. Faut-il ajouter que les journaux qui
servent ces passions mauvaises, en colomniant
un homme irréprochable, sont les mêmes qui pre-
naient autrefois la détènse de M. Delaet contre la
justice !
Mais, si nous applaudissons aux sentiments qui
ont inspiré le Collège, nous regrettons cependant
qu'ils n’aient pas placé la question de principe au-
dessus de leurs convenances personnelles.
La gratuité des fonctions électives est une bar-
rière aristocratique élevée entre, ces fonctions et
la plupart de ceux qui doivent travailler pour
vivre. Il faut, pour les bien remplir, y sacrifier la
majeure partie de son temps, ce qui n’est permis
qu’au petit nombre. La nation demande donc à
ceux dont elle réclame leur service, plus que leur
talent, plus que leur activité, plus que leur dé-
vouement ; elle exige qu’ils sacrifient leur posi-
tion, leurs intérêts, leurs devoirs de pères de
famille. Nous croyons que c’est demander trop et
que la chose publique a tout à perdre et rien à
gagner, à des économies de ce genre.
La proposition de M. Kreglinger était donc
essentiellement démocratique et la presse cléri-
cale, en la combattant, a prouvé une fois encore
qu’elle ne s’inspire que d’idées mesquines, étran-
gères à la science et a la politique.
Nous lisons dans le Journal de Bruxelles :
Les gueux anversois sont en veine de générosité. A
Bruxelles, on a augmenté de 10,000 fr, seulement les émo-
luments du chef de l’administration communale. On a pro-
cédé sur ce I o nt avec une certaine réserve,une qua-ijf imi-
dité ; mais dans notre métropole commerciale on va rónde-
Feuilleton «lu Précurseur.
Chronique dramatique.
Les Terreurs «le M. Duplessis.
Comédie en 3 actes cle M. Alfred Hennequin.
{Correspondance particulière du Précurseur)
Bruxelles, 29 décembre.
M. Alfred Hennequin a débuté au théâtre avec un
rare bonheur. Auteur belge, il s’est fait jouer sur une
sceue bruxelloise et il a obtenu, non pas un de ces
succès de complaisance chauvine qui ne vont pas au-
delà de trois représentations, mais un vrai succès ar-
gent comptant, un succès de franche gaieté et d’ap-
plaudissements spontanés. Il a eu l’audace de récidi-
ver, et la fortune lui a souri. Les trois chapeaux
(succédant à J'attends mon oncle ont fait oublier ce
premier.essai, et tenu l’affiche aux Galeries pendant
un bon trimestre, sans parler des reprises.Des Galeries
AI. Hennequin saute au Vaudeville. Le voilà posé à
Paris où pourtant la concurrence est grande; joué,
applaudi et repris comme à Bruxelles, imprimé par
Michel Lévy, représenté en province et à l’étranger,
traduit en espagnol, en néerlandais et en allemand,
faisant rire les Berlinois après les Parisiens. M. Car-
valho lui demande une pièce noimdle, — celle dont le
Théâtre du Parc vient de nous donner la primeur. On
lui fait des offres de collaboration, sj bien que noire
compatriote va nous quitter, dit-on, pour s’installer
définitivement dans la capitale du vaudeville.
Vous voyez que nous n’avons pas affaire au premier
venu. M. Hennequin a déjà un commencement de ré-
putation. H compte; ji est quelqu’un. On s’en aperce-
vait hier, â la première des Terreurs de M. Duples-
sis. Salle comble; public de bonne humeur, encore
reconnaissant des agréables moments que l’auteur
lui a fait passer, et tout prêt à s’amuser de pins belle ;
applaudissant et, riant pendant la représentations dis-
cutant pendant les entractes, prenant au sérieux
l’œuvre nouvelle, critiquant ceci, approuvant cela, et
cherchant à deviner l’avenir de fauteur. Il ne s’agis-
sait pourtant que d’une pièce légère, genre Palais-
Royal.Mais c’est quelque chose que de réussir dans le
genre amusant, et M. Hennequin y a réussi par deux
fois. 11 est sorti des rangs des amateurs.qu’on encou-
rage, et fait désormais partie du groupe fies .artistes
qu’on juge.
On nous écrit de Gand, 30 décembre :
Nous avons eu ce soir une fort intéressante séance
au Conseil communal. M. Voituron a proposé de
voter, au nom du Conseil et au nom de la population
entière de la ville de Gand, des remerciments à M. le
Bourgmestre pour la conduite pleinede dévouement et
d’énergie qu’il a tenue pendant que le fléau des inon-
dations exerçait ses ravages dans nos murs. La mo-
tion de M. Voituron, développée par son auteur
avec beaucoup de convenance et d’émotion, a été
très-chaleureusement applaudie par le Conseil tout
entier et par le nombreux public qui assistait à la
séance. M. le Bourgmestre a eu beau s’opposer à cette
marque de reconnaissance «• qui, disait-il, ne lui était
pas due, vu qu’il n’avait fait que son devoir purement
et simplement, » le Conseil a ma intenu ses remerciments
et de nouveaux applaudissements ont pleinement ap-
prouvé cette résolution, qui trouvera dans toute la
ville un écho retentissant.
Après quelques minutes de suspension forcée, la
séance a été reprise et M. le Bourgmestre a entretenu
le Conseil d’un fait qui s’est passé hier dans toutes les
églises de Gand. Il y a été donné lecture d'une lettre
pastorale en flamand,dans laquelle il est dit que l’an-
cien cimetière du faubourg de Bruges sera désormais
fermé et qu’au nouveau cimetière, dont l’ouverture a
été décrétée par le Conseil pour le l‘ janvier prochain,
il ne pourra plus y avoir d’enterrements chrétiens,
parce que ce cimetière n’a pu être bénit selon les ca-
nons de l’Eglise, parce que cette bénédiction n'a pas
été permise à l'évêque. fOmdat deze wijding ons niet
toegelaten wordt.) M. le Bourgmestre a hautement
déclaré qu’il n’est pas vrai qu’il ait empêché la béné
diction soit du cimetière soit-des fosses. Mais févèqu
a mis à cette bénédiction dus conditions incompati-
bles avec l’esprit et le texte de la loi. La-question de.
cimetières ne date pas d'aujourd'hui. Déjà en 1860 1;
ville avait agrandi le cimetière qui se trouve hors la
porte de la Colline. L’évêque, lors de cet agrandisse
ment, adressa au Collège une lettre où il marquait son
étonnement de ce qu’il n’eût* pas été invité à bénir la
partie nouvelle, il se déclarait prêt à la bénir sous cer-
taines conditions. La principale île ces conditions,
vous la devinez, c’est toujours la même. Il fallait ré-
server la 5e ou la 6e partie du cimetière, séparée par
une haie, un fossé ou un mur de la partie bénite, et
cette partie ainsi séparée devait, servir à ceux que
l’Eglise aurait jugés ne plus appartenir au culte catho-
lique, Le collége de l'époque refusa net d’obtempérer à
cette condition qui ressemblait à un ordre, à un
ultimatum. Il fut passé outre, la partie nouvelle ne
fut pas bénite et les enterrements s’y firent comme si
rien n’était arrivé. A la .création du nouveau cimetière
au faubourg de Bruges, l’évêque renouvela ses re-
grets... et ses conditions de 1866. Cette fois la lettre
episcopale était adressée non au Collége, mais à M. le
bourgmestre seul. Il va sans dire que M. le bourg-
mestre s’en référa à la réponse que je viens de vous
citer. Ainsi donc, si le cimetière n’est pas bénit, c’est
aux incroyables exigences du clergé qu’il faut l’impu-
ter. On ne s’en tient pas maintenant au silence pru-
dent gardé en 1866. On fait, une lettre pastorale men-
songère ou tout au moins équivoque et l'on réalise, ou
du moins on tâche de réaliser une menace con-
tenue dans une des lettres épiscopales,. “ Si le
cimetière n’était pas bénit, dit févéque, il y aurait
une grande douleur, des plaintes fort vives, peut-être
autre chose encore (sic). Interrompu soit par les
rires du Conseil à la lecture des phrases doucereuses
de l’évêque, soit par de vives adhésions en présence de
la fermeté de la réponse du collège de 1866 et de la
réponse actuelle deM. le bourgmestre, celui-ci tei’mine
en déclarant qu’il se maintiendra inébranlablement
sur le terrain de la légalité et que ni les menaces ni
les injures ne le feront dévier dé sa ligne de conduite.
— Cette déclaration faite avec l’énergie dont tout le
inonde sait notre honorable premier magistrat capable,
produit une sensation profonde, et le Coiiseil adopte â
l’unanimité un ordre du jour, proposé par M. Ad. Du
Bois, déclarant que le Conseil partage les sentiments
de M. le bourgmestre et qu’il est en parfaite commu-
nauté d’idées avec lui.
Voilà les deux, incidents sur lesquels j’ai cru devoir
appeler un moment votre attention : tous les dev.x
vous prouveront— surtout le dernier— (pie la ville de
Gand saura faire respecter, aussi fermement qu’An-
vers, les droits de l’autorité civile.
Conseil communal (TAnvers.
SIDF.NCE DE M.
POI.D DE , WAF.L, BOl IUiMF.STRK.
Séance du '.’/Édécembre.
A 7 1/2 heures lo conseil so constitue en comité secret.
On introduit (l’urgence une proposition tendant à approu-
ver le transfert de la concession èn tramway àMM; Nurea-
berg et O, d’Anvers. ,
Après une longue discussion, le transfert est approuvé,
moyennant une augmentation de cautionnement, de 15,000
francs et le maintien intégral detoutes les autres conditions
du cahier des charges.
On passe ensuite à l’ordre du jour : Budget de 1873,
traitements.
Une longue discussion s’engage au sujet de la proposi-
tion de MM. Kreglinger et consorts, relativement à 1 aug-
mentation des traitements des bourgmestre et éehevins,
ceux-ci refusant absolument cette augmentation. Finale-
ment le Conseil vote à l’unanimité l’ordre du jour suivant
proposé par l’un des signataires delà proposition :
« Le Conseil communal, en présence de l’opposition éner-
» gique opposée par le College à la proposition de MM.Kreg-
» linger et eonsorts, et tout en rendant hommage aux sen-
» timents démocratiques qui ont inspiré celle-ci, passe à
» l’ordre du jour. »
Le Conseil vote ensuite, avec quelques majorations, les
différents traitements proposés pour le personnel de la
ville, du port, des écoles communales, ete. Pour ces der-
nières les propositions de M. Gits, développées â la séance
du 28 décembre, sont adoptées.
A onze heures, la séance est rendue publique et le Con-
seil vote à l’unanimité l’ensemble du budget se balançant,
en recettes eten dépenses à la somme de fr. 10,123,734.68.
Nous lisons dans Y Economist que les actionnaires delà
Compagnie du Luxembourg se réuniront à Londres le 3
janvier, et à Bruxelles le 18 pour ratifier la cession de ce
chemin de ter à la Société beige-allemande.
Nous constatons ce fait curieux que pas un journal en
Belgique n’appuie la combinaison dont nous avons fait con-
naître ies principales conditions.
UEeunomist, dans son bulletin hebdomadaire de la
Bourse de Londres, dit que le bruit est répandu sur cette
place que le gouvernement beige reprendra la ligne du
Luxembourg.
Ce bruit circule également à Bruxelles, en dépit de l'an-
nonce de la cession à une Société financière.
Les Terreurs de M. Duplessis est une comédie
inénarrable, un embrouillamini de quiproquos, une
attaque d’épilepsie en trois actes et une vingtaine
d’accès. On y peut signaler quelques réminiscences :
Un souvenir de la Poudre aux yeux, et de son mé-
decin sans clientèle ; ici le médecin est avocat, mais
les consultations sont aussi rares dans son cabinet, et.
le truc qui lui procure un procès a déjà servi à MM.
Labiche et Martin; la donnée du Mari à la Cam-
pagne, exploitée avec moins de finesse et de distinc-
tion mais avec plus de fièvre que par feu Bayard ; un
accordage de piano qui fait penser à la Corneille qui
abat des noix ; une Clara, proche parente des Métella
de Meilhac et Halévy ; une belle-mère insupportable,
que connaissait il y'a quelque trente ans le Gendre
de Charles de Bernard ; un Vau courtois effacé, et
jusqu’à un Sganarelle d’occasion qui emprunte sa mé-
decine fantaisiste aux satires immortelles de Molière;
sans compter une situation volée à M. Hennequin par
M. Hennequin lui-même. Comme le Dupraillon des
Trois chapeaux, Duplessis a e déraillé. “ C’est un
mari qui se dérange, — sa belleonèpe est son excuse
— et auquel une faute à peine consommée fait une yie
d’agitations, de troubles et d’ahurissements indescrip-
tible et insoutenable.
En se piliant lui-même, M. Hennequin, pour le coup
était dans son droit. Gardons-nous d ailleurs d’exagé-
rer l’importance de ces souvenirs dramatiques. Le
théâtre vit d’emprunts sans cesse renouvelés. Seule-
ment pour que l’emprunt érqis par l’auteur soit souscrit
par le public, la mise à neuf est indispensable. -Faites
ia même chose, si vous voulez, à la condition de ffiire
autrement, sinon mieux.
Le mari qui en plein conjungo jette le reste de ses
gourmesest un décostypes impérissables qui appartien-
nent à la scèpe ej; dont les incarnations sont dix fois plus
nombreuses que celjes d.e yichnou. Les aventures de
ces donneurs de coups dp canif paraissent beaucoup
amuser M. Hennequin qui ss plgjt 4 varier leur odys-
sée burlesque et infiniment moins amoureuse qu’on ne
ne pense ; mais il leur tend de tels pièges, il leur fait
sybjr de si cruelles déceptions que Joseph ITudhomme
serait is premier à le féliciter de la pureté de ses in-
tentions, et de la haute moraijtp 2e sa verve comique.
On se prend même à reprocher àTauieur une rigueur
excessive envers les déserteurs du foyer domestiqué,
car les inventions plaisantes que leurs frasques lui
inspirent sopt aufept fie châtiments dont il lesaccablo.
Il est fâcheux que dans les Terreyrsfie 4L Duplessis
le mari émancipé soit un personpagê cjnélconqtie, un
de ces hommes commeon en voit beaucoup, maisqu’on
ne reconnaît pas, un monsieur qu’on salue parfois dans
la rue, mais dont on ne se rappelle jamais le nom. S’il
amuse, s’il excite à la fois unrireà la bonne franquette
et une pitié ironique, c’est à cause des incidents fan-
tastiques que sa malechance lui suscite à chaque pas,
et non à cause des traits particuliers de sa phy-
sionomie presque insaisissable. On peut en dire autant
de la plupart des personnages de M. Hennequin,
marionnettes as ez drôles dont il fait mouvoir les fils
avec une incomparable agilité,mais auxquelsil manque
un peu de sang dans les veines. M. Hennequin
est loin de la peinture des caractères, Il est même
douteux qu'il y ait jamais songé. 11 n’en est encore
ni au dessin des types, ni même au croquis des bi-
nettes. Il n’y a pasdansses pièces une seule silhouette
qui ressorte de l’action parla vérité ou le piquant de
l'observation intérieure. Des gens là se meuvent et
s’agitent plus ou moins follement; ils ne vivent pas.
Ils ne doivent un semblant d’existence factice qu’aux
complications et aux entortillements d’une mise en
scène perpétuellement frétillante. M. Hennequin
p’a pas non plp le goût ijn tour de phrase original, de
la saillie, de la fusée, de ce qu’on appelle'le mót. Mais
ses pièces, nullement .philosophiques, médiocrement
observatrices, et très peu littéraires, sont essentielle-
ment scéniques. Il possède à fond ia machinerie de la
scène, le sens de la charpente, l’art de corser une
intrigue et de la dénouer, l’instinct du mouvement,
une grande habileté à en compliquer les détails et à les
faipe voir, il y a dans cet auteur un réviseur île pre-
mière’ forcé, et Loi) ppurçajt dire, dans i-argot- des
boiîievai’diefs, ons M, ffephequin à un plancher de
théâtre,,., dans le plafond.
C'est là une qualité précieuse, déjà très apparente
dans J'attends mon Oncle ; beaucoup plus dévelop-
pée (laps les Trois Chapeaux ; un peu moins sepsi-
bfe peut-être dans la comédie les Terreur* de J/. Du-
plessis qui semble, sürtoüt 'ppqh les deux dérpiei’s
petpS; qvoir éfé quelque peu btjelée ; mais encore
assez remarquable dans cette pièce pour qu’on soit
sùr de la retrouver dansles autres productions de
l’auteur.
Il reste à M. Hennequin à étudier la vie d’un peu
plus près, et à peupler ses scénarios de personnages
en chai r et èp os. La cpll apoiation fie» maîtres du genre,
at un travail persévérant, — car le métier d'aqfcur
dramatique est peut-être celui qui exige le plusn’as-
siduité — lui donneront sans doute ce qui lui manque.
Nous apprenons que bon nombre Je fabricants d’étoffes
de laine de Mahnes, Bruxelles, Tirlemont, Louvain,
Hérenthals, Moll, Beaumont et St-N ieoias viennent d'adres-
ser une requête -M. le ministre des travaux publics,pour le
prier de vouloir bien, au renouvellement du traité de com-
merce avec la Hollande, é tablir à *10 p. c. sur le poids des
marchandises les droits aujourd’hui fixés art valorem. Les
pétitionnaires fondent leur réclamation sur ia situation
fâcheuse que l'ont à leur industrie la concurrence de la fa-
brication similaire du Brabant septentrional, par suite du
bas prix de la main-d'œuvre, ainsi que les inconvénients
qui résultent des déclarations à la valeur. < IÇ/le)
Commerce, marine, etc.
COMITE GÉXÉR VI. DE L EVOl STIUE CH VIUtOWlkltE.
Nous lisons dans YOrgane de Mons
Comme nous l'avons annoncé, le Comité général de l'in-
dustrie charbonnière belge a tenu, le 21 de ce mois, son
assemblée semestrielle ordinaire ; d’importantes questions
figuraient à son ordre du jour, mais celle encore qui'
devait l’occuper le plas concernait les chemins de fer.
Dieu ! quel concert de plaintes on a entendu ! que de faits
on a rapportés !
Detouteequi a été dit, il résulte à évidence que le
matériel est insuffisant, que les transports se font avec
la plus déplorable irrégularité, avec la plus incroyable
lenteur, qu’en un mot, l’organisation du service est
défectueuse dans toutes ses parties ; il a donc été décidé
qu’une réclamation serait immédiatement adressée à la
Législature par la Comité général.
Il s’est agi dans la discussion » de ia Commission légis-
lative du chemin de fer » instituée par le Gouvernement
dans le but de formuler un code des droits et des devoirs
de l’administration vis-à-vis de ses clients. L’assemblée
n’a pu dissimuler ses défiances vis-à-vis de cette commis-
sion; se rappelant tous les moyens rais journellement en
oeuvre par l’administration pour amoindrir sa responsa-
la commission de surveillance dos caisses d’araortls
ment,des dépôts et consignations, en remplacement de M.
Th. Fallon, décédé.
administration »j»„s CONTRIBUTIONS. — Par arrêté
royal du 27 décembre, n°l, sont nommés: Directeur des
contributions directes, douanes et accises à Bruxelles, .M.
Gilbert, inspecteur provincial de l™ classe à la même
résidence :
inspecteur provincial des contributions directes douanes
et accises de2e classe à Bruxelles, M. Williams, contrôleur
'e l*1' classe ;
Receveurs des contribution directes et des accises, à Be-
reren.M. Geerinkx, receveur à Héverlé ; à Héverlé, M.
Robyns , receveur â Perek :
, A Perek, M. Larnborelle, receveur à Gallon; à Hoog-
staede, M. Moulaei’t, receveur â Ramscappelle : à Rarns-
cappelie, M. Des Loges, commis des accises; à .St-Hubert,
M. Paquot, receveur à Grandcourt ;
Receveur des contributions directes douanes et accises â
Watervliet, ?J. Dhoedt, commis aux écritures ;
Receveur des douanes et des accises à Latrompe, M. Kon-
teyne, commis aux écritures.
— consulats. — Par arrêté royal du 2 décembre, M.
Joost de Kater Janzoon a été nommé consul de Belgique à
Brouwershaven (Pays-Bas).
— Par arrêté royal du 6 décembre, M. Garson Blake a
été nommé consul de Belgique à Yarmouth, en remplace-
ment deM. Preston, décédé.
— Par arrêté royal du II décembre, démission honora-
ble des fonctions de consul de Belgique à Glasgow a éié
accordée, sur sa demande, à M. Raid.
— Par arrêté royal du 11 décembre, démission honora-
ble des fonctions de consul de Belgique à Caracas (Vene-
zuelaia été accordée,sur sademanue, à M. Monsanto.
— Par arrêté royal du 18 décembre, démission honora-
ble des fonctions de consul de Belgique à Berdiansk (Rus-
sie) a été accordée sur.sa demande à M. Hammerlé.
— Par arrêté royal du 18 décembre, M. Bonnet a été
nommé consul de Belgique à Berdiansk.
par 1 administration pour .
bilité, elle a pensé, non sans raison peut-être, que’ cette
commision, dominée dans ses travaux par un esprit
exclusif, — l’intérêt de l’Etat — s’efforcerait de rechercher
toutes les mesures tendant à atténuer les principes de la
responsabilité consacrés par ies lois et la jurispru’e ice
actuelles. Elle a exprimé le désir que les projets de la
Commission fussent publiés et discutés par la presse avant
d’être soumis à la Législature.
C’est, nous semble-t-il, un vœu auquel le gouvernement
ne pourra se refuser d’accéder, car rl doit avoir à cœur de
mettre bientôt un terme aux récriminations et aux plain-
tes de jour en jour plus nombreuses, et, ajouterons-nous,
de se soucier un peu plus des intérêts du Trésor.
La perte d’un grand nombre de steamers cause une émo-
tion légitime parmi toutes les personnes qui, en Angleterre,
s’occupent d’affaires maritimes. La presse discuté cette
question fort grave, â laquelle le naufrage du Germany
va donner un cruel intérêt d’actualité. La Sehipping Ga-
zette contienr, dans son numéro du 27, une longue lettre
signée l’Observateur (Observer). Nous n’avons pas à entrer
ici dans ia discussion technique des mesures qu’il serait à
propos de prendre pour prévenir, autant que possibie,
d'aussi déplorables infortunes ; disons seulement qu’on at-
tribue bien des sinistres à ce que ies navires, trop chargés,
plongent dans l’eau d'une façon très périlleuse.
Trente grands navires partis du Canada pour l’Angle-
terre, avec des chargements de bois, ont péri cet automne.
Ce fait a produit également une vive sensation. U ne opinion
fort accréditée signale comme une des causes de ees mal-
heurs l’usage, de mettre de fort es quantités de marchan-
dises sur le pont des navires; des Compagnies d’assurances
ont proposé de stipuler expressément dans les polices que
les chargements de ce genre seraient formellement inter-
dits. ( (La Gironde).
Les principales dispositions de la convention monétaire
Scandinave sont les suivantes :
Le système a pour base l’étalon d'oc, avec l’argent et le
bronze comme monnaies d’appoint. L'alliage sera de 10 p.
e. pour l’or, et les pièces seroni de 20 et de 10'couronnes à
100 chacune.
Les monnaies conventionnelles auront cours légal dans
les trois royaumes. Toutefois nul ne devra accepter plus
de 20 couronnes en grandes pièces d’argent, plus de 5 en
petites et plus d’1 en monnaie de bronze.
Les monnaies d’or cessent d’avoir cours légal dans les
caisses publiques lorsque l’usure dépasse 2 p. c., et pour
les particuliers lorsqu’elle dépasse Ç2 p. c. du poids légal ;
les monnaies d’argent et de bronze lorsque les empreintes
ne peuvent plus se reconnaître.
Chaque Etat transformera ses monnaies usées ou réforr
niées, en monnaie nouvelle, dont l’emploi se fera au plus
tard le lr janvier 1875.
La conlection des monnaies employées jusqu’à ce jour a
cessé ; la convention restera en vigneur jusqu’ep 1884, et
au deià si elle n’est dénoncée un an à l’avance.
Actes officiels.
Ordre de Leopoi.d. — Par arrêté du 3 décembre, M.
Moxhet, directeur du commerce et des consulats au dépar-
tement des affaires étrangères, est promu au grade de
commandeur.
Banque nationale. — Par arrêté royal du 30 décembre,
M. Pirson, directeur de ia Banque Nationale, est continue
dans ses fonctions de vice-gouverneur de la Banque, fonc-
tions qui lui ont été conférées par arrêté royal du 29 mars
1870.
— Caisse d’amortissement des dépots et consigna-
tions. — Par arrêté royal du 30 décembre, M. Casier,
conseiller à la cour des comptes, est, nommé membre de
Comme nous l’avons annoncé il y â quelques jours,
une gerbe «I’Œuvres musicales nouvelles nous est
tombée sous la main. Mélodies, chansons, études et
caprices pour piano, tout y est.
La plupart de celles que nous avons examiné sont
jolies, chacune dans son genre particulier, et nous
croyons faire chose utile, en les désignant à l’attention
des dilettanti, vrais amateurs de bonne musique.
Les heureux auteurs de ces nof velles publications,
ont nom: MM. Auguste Durand, . B. Stephanv. Go-
dard, Wattine et Cœdès.
Tout le monde musical connaît, le talent souple et
élégant du brillant improvisateur-organiste, M. Aug.
Durand ; on ne sera donc pas surpris que nous disions
qu’on retrouve dans sa mélodie nouvelle, adaptée aux
belles staqces cj’Alfred de Musset Ton âme est immor-
telle cette largeur et cette élégance de style, qui le
distinguent.
Cette mélodie est écrite à la portée de toutes les
voix, et l’on s’étonne de trouver, dans cette simplicité
île rhythnift autant de grandeur et d’effet. M. Durand
ne se contente pas de bien écrire pour la voix, de
manière à lui donner toute sa sonorité, mais il
comprend en même temps, que pour bien chanter
il faut pouvoir bien dire. Sous ce rapport la musique
marche toujours d’accord avec la poésie, pour ne faire
qu’un tout. C’est cependant ce que les compositeurs
négligent trop souvent.
Sous les bois, caprice pour piano, est d 'une facture
fâche, soiprae une idylle légère toujours distinguée,
quoique simple et marquée au coin de la mélodie inspi-
rés sans recherche,
L'air de ballet, de M. Durand, très bien réussi,
rappelle comme manière de faire l’auteur de la Cha-
cone, qui eût jadis tant de succès.
Comme rnis lys bots, \\ sa distingue par sa belle
harmonie, sa spnorité, quoiqu’il soit écrit de manière
â pouvoir être exécuté par des doigts quelque peu re-
belles aux principe/; du mécanisme.
fie M. Stephanv. ont paru : L'invilo et la danse
des sorcières.
A l’audition des œuvres de M. Stephany, on voit
qu’il s’est familiarisé avec les couvres dès grands
maîtres, Quoique ses inspirations soient bien franche-
illefit à lui, cette mânière d'être se remarque dans sas
moindres œuvres.
L'invito est un joli moreçau de saion, qui débute par
fl h iqotif de polka-mazurka d’une facture très origi-
riâle et très élégante.La1Hanse des sorcières est un
— La Moniteur publie la loi fixant le contingent île
l’armée pour 1873 à 12,000 hommes.
NOUVELLESJTRAiNGÈRES
ESPAGNE.
On écrit de-Madrid à la Gazette de Cologne que le parti
réactionnaire accumule ses forces pour faire échouer le
projet de loi abolissant l’esclavage à Porto-Rico. Ces in-
trigues, menées sous prétexte de sauvegarder l’indépen-
dance et l’intégrité du territoire espagnol, sont esclava-
gistes et anti-dynastiques. Toutefois, le parti républicain
se trouvant dans cette question du côté du gouvernement
celui-ci aura une forte majorité.
L bnparcial annonce que le gouvernement fait fabriquer,
dans les arsenaux de Tolède, un sabre d’honneur pour le
président des Eta.s-Unis.
ITALIE.
On écrit de Rome, au Temps, le 27 décembre.
Démission de M. de Bourgoing. — Il y a déjà longtemps,
vous vous en souvenez, que les journaux italiens se plai-
gnent de ce que le vaisseau francais VOrénoqw, en sta
à Civita-Vecchia, par sa présence pernétuclfe depuis ]
comme refuge éventuel du Pape, et par les visites d<
À Pic» IX. 11'lT'ftisaA «vnii» nno airvnirîsiA-fion
que les journaux italiens se plat-
eau français YOrênogue, en station
, par sa présence pernétuolle depuis 1870
comme refuge éventuel du Pape, et par les visites de ses
officiers à Pie IX, paraisse avoir une signification liostile a
lTtalie.
Au premier jour de l’an passé, surtout, on remarqua our-
le commandant et les officiers du stationnaire étaient allés
au Vatican avec éclat, et que nul hommage n’avait été
rendu par eux à Victor-Emmanuel. Plusieurs organes re-
prochèrent à M. Visconti-Yenosta, de souffrir que ces
marins vinssent ainsi à Rome braver en quelque sorte l’o-
pinion publique. L’opposition trouvait dans ce fait une
preuve de l’excès de condescendance dont ce ministre
selon eux, s’ôtait fait un système à l’égard du gouverne-
ment français.
11 est à supposer que, tenant compte de ce qu'il v avait
de fondé dans ces réclamations, 'a diplomatie italienne eu
aura dit quelques mots à M. de Rémusat. '
Cependant, d’après une autre version, plus généralemem
répandue, la diplomatie italienne aurait été spontanémem
et activement secondée par M. Fournier, qui, chargé d’4*a#
blir de bons rapports entre les (leux pavs, né pbuv-'* ”
gliger de se prêter au désir qu’on avait J»* -» né-
une véritable anomalie, * -e voir cesser
Au palais Colonna o» ,.
dans tout cols lm gP^®.nd, Sue M. Fournier a agi
vernement itallerffon PaecusedWnLfi a^ce 1,011 p le g°l«-
fambassa,le spirituelle etc. Quand le
lavis de la détermination Drisc on’^vkk 1 e ^-v amva
dans les termes les plus vifs et lès plu/viofènSa
deur est parli hier soir pour Paris. que lamf)ass<*-
Pi® V de vait^we voir*trois deVifiplèm^esaèelidftéïprès’
Au moment de l’audience, M. de Bourgoing se fit excuser
par un secretaire, qui remit une lettregaù laXffiAnto-
nJifou o?tAtûnl0ttl‘ô»: dit-on, M. de Bourgoing annonçait.
W1 à Pans, « avec la crainte de ne pouvoir faire
autre chose que maintenir sa démission. » C’est du moins
m«a
vrai morceau de virtuose, un morceau de concert
écrit dans le style faijtastique. Le thème se dessine sur
une nigrche ascendante àla basse d’un beau caractère
L episode en si bémol a un cachet tout-à-làit humo-
ristique , cest bien un motif de danse de sorcières
Le motif ramené vers la fin, esttout-à-fait ébloûis-
sant, c est comme un bouquet de feu d’artifice, qui fait
ressortir davantage encore le caractère de la danse.
Maigre la difficulté du morceau, tous les traits
tombent sous les doigts comme si une fée bienfaisante
iGs guidait.
M- Godard est hauteur.des mélodies ayant pour
titre Chanson de berger, Automne, Viens, Je ne
veux pis d autres choses, et Fille à la blonde che-
velure.
L’originalité distingue toutes ces mélodies qui ont cha-
cune son caractère bien tranché. Toutes sont conçues
dans un style fin et spirituel M. Godard aussi trouve
des effets nouveaux, en s’inspirant de chaque poésie
dans son sens particulier. II brode spirituellement sa
musique, en laissant la plus large part à la diction.
Nous ne reprochons à M. Godard qu’un peu de ^cher-
cha , et cependant quand ou a la mélodie aussi fran-
che, on peut la laisser couler de source.
1 ,e choix serait difficile à faire dans ces cinq mélodies
toutes sont jolies. Nors citerons cependant plus spé-
cialement la Chanson du Berger et Je ne rtniT
pas d'autres choses,
. M-Cœdos a traité d’une autre façon la jolie poésie
ne M. Iluvé de Carel : Que voulez-vous que je vous
dise. Sa mélodie est simple, sans recherche, tout d’un
jet, comme le sentiment de la poésie. T’est comme
une petite intimité, qui demande ia demi-teinte
de a voix, et 1 expression concentrée de la confidence
Bien dite, elle doit produire un bel effet dans ce
sens là.
M. Wattine se fait remarquer comme compositeur
sous un double aspect. Il veut faire vibrer ies cordes
nu piano, aussi bien que celles de la voix, et il s’v
prend également hiep paur les deux genres.
La plainte de la Marguerite est vraiment jolie.
Fiffe est de bon goût, d’un rhvthme facile et franc
Tout l’fift'ptest rf.Mr.Ymu.slnn /IW «„«««««i _i.
bon goût, (l'im rhvthme facile et franc.
Tout 1 effet est dans l'expression d'un sentiment simple
mais profond.
Cette mélodie est écrite un peu dans le stvle de
celles de Gounod et bien faite pour être choyée par
toute demoiselle en possession du moindre fUet’de voix.
On retrouve dans sa composition pour piano ce
même sentiment et cette même manière d’écrire sim-
et élégante quj charme et impressionne.
paris, Havas, Lafitte, Bdllihh
a C», Place delà Bourse, 8. |