== OU — Ne nous mêlons point de ces querelles doctrinales ; implorons la. pitié pour les vestiges du passé; em- pêchons les vieilles villes de perdre leur caractère et leur originalité; arrêtons par nos protestations le vandalisme moderne là où il ne s'excuse pas. Certes, dans les centres populeux, l'industrie, le commerce, l'activité humaine sous ses mille for- mes exigent le percement de larges et spacieuses rues et votes de communication: les lois de l'hygiène ordonnent impérieusement d'empêcher sur un espace restreint entassement de populations trop denses. C'est entendu, convenu, indiscuté. Mais ne livrons à la pioche des niveleurs que lobligatoire. Parcou- rez, après avoir feuilleté les anciens bouguins des- criptifs, nos grandes villes, vous n'y retrouverez que de rares indices d'un passé glorieux et artisti- que. Bruxelles se dépouille un à un de ses anciens quartiers. Anvers se modernise selon les règles administratives. Ces villes deviennent quelconques et cosmopolites ; la vie nationale s'y concentre dans les bimbeloteries des musées; le langage se trans- forme et devient mitoyen entre plusieurs idiomes; la tour de Véglise n'est plus le centre de la cité; les intérêts menus de quartier s’évanouissent; chacun vit comme dans un désert et le seul lieu où les hommes se réunissent encore avec unanimité est le café proche de la Bourse. L'histoire d'un pays s’étudie non seulement dans le développement intellectuel et économique,