Full text |
IL ^ÉA.t(bii»£UR, Il'manche 9 Janvkr 1949.
Brabant-Diibus et affirme que malgré les bruits contraires,le projet sera
retiré. Voici le langage du journal de la capitule :
Si nous sommes bien informés (et nous avons tout motif de croire à
l'autbenticilé de nos renseignements;, le résultat de l’examen du Saint-
Siège a été une oÉSAupiumvrioN formelle, fondée, non pas sur l’illégalité
delà proposition, mais sur son inopportunité. en égard à la situation
des esprits en Belgique.au besoin de calme qui s’y fait sentir, et à l’es-
prit de rapprochement et de conciliation, qu’il paraît, de loin connue
de près, urgent défaire pYésider à notre situation.
Après cela, le parti que nous combattons n’esl-il point,malvenu à
crier à l’irritation et à l’anarchie ?
Mnriue brilnniiitiue. — Misère «le* ouvrier*
- ruittlais.
On recrute en ce moment dans toute l’Angleterre des marins et des
soldats pour de nombreux armements de vaisseauxà $Jieernesÿ, Ports-
mouth. etc.
Ce qui facilite beaucoup les enrôlements de matelots, c’est l’état dé-
plorabledu commerce maritime; à Huit, par exemple.plus de 5n navires
de 2ht)à 000 tonneaux restent désarmés,faute d’emploi; il en est de mê-
me dans les autres ports; depuis deux mois il est arrivé en Angleterre
deux millions de quarters de grains (environ six millions d'hectolitres)
dont 17|20m<‘ ont été apportés par navires étrangers à l’exclusion des
navires anglais. c’est-à-dire qu’en évaluant la moyenne des charge-
ments à mille quarters, 1,7oo navires étrangers ont été employés.et seu-
lement trois cents Anglais.
L’Angleterre ne peut plus entrer en concurrence avec les bâtiments
du Nord, qui sont construits armés, montés et approvisionnés pour la
moitié de ce qu'ils coûtent en Angleterre, où la construction d’un navire
coûte 14 liv. par tonneau de jauge . tandis que dans la Baltique et le
Nord ils ne coûtent que 0 liv., et cela se conçoit, lorsque, pour la con-
struction d’un navire de 100 tonneaux, il faut calculer :
t° Les droits sur les bois de construction. . . . L. 37i)
2» dito sur toiles à voiles. ....... » 45
3» dito. sur cordages......................... 53
L. 468
Les exportations des objets manufacturés diminue graduellement
dans tous les comtés manufacturiers; des masses d’ouvriers sont sans
travail, la misère règne partout, et c’est tout au plus si deux nouveaux
millions de quarters de grains que l’Angleterre devra se procurer pour
subvenir aux besoins de sa population, suffiront cet hiver; c’est encore
cinq ou six millions de liv. sterl. que l'Angleterre sera forcée de débour-
ser, ce qui. dans l’étal de crise où se trouve le pays, n’arrangera guère
ses affaires. '
Chemin de Fer. — Tran*port de* marchandise*.
M. Masui vient d’adresser un rapport au Ministre des travaux publics
sur l’exploitation du chemin de fer en ce qui concerne le transport des
marchandises. Voici quelques extraits de ce rapport qui commence par
la comparaison des trois systèmes successivement adoptés :
Le 1" (mars 1839) consistait à transporter, de station à station , des
marchandises que les messageries et les commissionnaires rendaient â
à domicile.
Le 2<- (août 1840) ne modifiait le Dr qu'en admettant, pour les petites
marchandises, la remise à domicile par le gouvernement, qui se substi-
tuait. par là. aux messageries et aux roulages.
Enfin, par le 3" (juin 1841). l’administration ajoutait au transport la re-
mise à domicile de toutes les marchandises indistiuctementet avec tous
ses détails. -
M. Masui termine ainsi son rapport :
« Voici quelles furent les conséquences de ces essais successifs.
» Résultats du I" système. - Alliance immédiate avec le chemin de fer,
des industries accessoires, intéressées à créer des relations à une grande
entreprise dont elles devenaient pour ainsi dire, les cô-associées.
» Absence complète de responsabilité de la part du gouvernement,
qui bien qu'il ne craignît ni les dépenses ni les obstacles, évitait toute-
fois de compromettre sa considération et échappait à d’interminables
récriminations, aigries encore par les lenteurs de la comptabilité admi-
nistrative, ainsi qu’aux exigences du public, volontiers injuste envers
tout ce qui tient au pouvoir. Produits fructueux de l’exploitation; du
chiffre mensuel de fr. 6.000, ils s'élèvent, en moins d'un an et demi et
par une gradation sensible, à l’r. 80.000; à une époque peu éloignée, ils
équivalaient à fr. 400 par jour, sans autres frais que ceux de traction;
sans camions, facteurs, ni locaux, en un mot sans dépenses extraordi-
naires.
a Résultats du 2'système.— Plaintes unanimes de la part des industries
froissées, qui organisent un système régulier de fraudes. — Déconsidé-
ration du service en général, par les retards dans la marche des con-
vois de voyageurs. — Complication de la comptabilité, jusque-là très
simnle. d’où augmentation de dépenses: le personnel supplémentaire
coûte, dès le Dr mois. 18,000 fr. qui s’augmentent jusqu’à 25,000 fr. (mai
1841); en somme, les petites marchandises produisent, en 16 mois. 248
millelr., tandisque les frais extraordinaires s'élèvent, à eux seuls, à 228
mille fr.
» Résultats du 5* système. — Ligue ouverte des industries que le gou-
vernement anéantit par son monopole; commencement d'une lutte dé-
sespérée; concurrencé rétablie sur certaines routes; exploitation obsti-
née de tons les moyens de transpor) restés en deiiors du chemin de fer.
Mécontentement général du commerce, qui perd à ces innovations
au lieu d’y gagner; majoration du prix des transports, qui s’élève au
quintuple de ce dont se contenteraient les commissionnaires et les né-
gociants. s’ils étaient admis à utiliser leurs moyens, chacun de son côté;
delà perte pour le commerçant et le inessagiste, oisifs malgré eux;
perte pour l'état, qui souvent paie au camioneur plus qu’il n’a reçu lui-
niéme.
» D’un autre côté, les résultats financiers ne sont pas moins remar-
quables.
» Le l»r système, après une marche graduelle de 17 mois, arrive à
produire plus de 79 mille francs, que l’introduction du 2r système ré-
duit bientôt à 57; mais, grâce à la progression naturelle du mouvement
des transports, le produit du 2e système se relève en dix mois de 57 à
toi mille francs, pour tomber à 86 sous l’application du 3esystème ac-
tuellement en vigueur.
» En sorte que, si l’on veut, arrondissant les chiffres, dresser un
compte synoptique des résultats des trois époques, on peut les résumer
ainsi :
PRODt’IT BROT. DÉP. EXT". PROD SET,
I" ststéhg ( Juill. 1840 79.000 » 70.000
L Août 1840 76.0UO 19,000 58,000
2» sis i cm. <
I Mai" 1841 'l20,o’oo' * 23.000 101,000
3» système \ Juin 1841 135,000 50,0u0 83.000
» On voit par là.qu’indépendamment des dépensesde locomotion.qui
ont dû s’accroître. la transition du 1« au 2» système (juillet à auût)a
amené dans les recettes une réduction de fr. 21,000 et celle du second
au o' (mai à juin) une diminution de fh 16.000.
a Dans mon opinion, le produit net des recettes mensuelles serait au-
jourd’hui de fr. 135,000, si l’administration avait continué de se renfer-
mer dans le premier système; tandis que les dépenses extraordinaires
seules s’élèvent déjà à plus deoti.OOO fr. par mois.
» Quoiqu’il en soit, appelée à prononcer entre ces trois modes de
tranuport des marchandises, il est à désirer, M. le ministre.que la com-
mission, sans s’écarter des bases admises pour les nouveaux tarifs des
voyageurs, adopte une sorte de transition, et que l'on évite au public,
comme à l’administration elle-même, les secousses toujours fâcheuses
d'un changement subit et complet.
■ Le directeur, Masui. »
Phare* et fanaux.
AVIS AUX NAVIGATEURS.
Fanal provisoire de la Jetée Ouest du port de Calais.
Les navigateurs sont piévenusqu’à partir du \" janvier 1842,l’extré-
mité de la jetée occidentale du port de Calais, qui a été récemment pro-
longée de 246 mètres, sera signalée par un feu fixe de 5 milles marins de
portée.
J dater de cette époque jusqu’au 1" mai suivant, ce petit feu sera al-
lumé et éteint en même temps que le feu de marée du Fort-Bouge, situé
à 330 mètres au S. 26» E. du monde de la nouvelle entrée des jetées de
Calais
A partir du I" mai 1842. le nouveau feu sera coloré en rouge, et restera
allumé pendant toute la durée des nuits, sans qu’il soit rien changé d’ail-
leurs au règlement établi pour le fanal de marée du Fort-Bouge.
il est essentiel d’observer que, durant les gros temps, I accès de l’ex-
trémité de la jetée de l Ouest pourra devenir impossible, auquel cas le
fanal de marée du Fort Bouge sera seul allumé, à moins que I entrée du
port ne soit jugée absolument impraticable.
MAB1NE.
ADJUDICATION l'UBI.IQl'B.
Le Ministre des affaires étrangères fera procéder le lundi, 17 janvier
1842. à midi, dans une des salles du ministère, rue de la Loi. à Bruxelles,
à l'adjudication publique de la fourniture de cuivre à doublage et de
clous en cuivre, pour le serv ice du pilotage.
Le cahier des charges est déposé chez MM. les gouverneurs des pro-
vinces d’Anvers, de Liège, et de Namur, ainsi qu’au miuislèredes affai-
res étrangères (Marine), à Bruxelles.
Monsieur le rédacteur du Précurseur,
J’ai fait l’épreuve du Ferreoxidateur de M. Young qui peut être ap-
pliqué à tous lesquinquets et qui produit la quantité d’oxigène néces-
saire pour la production d’une lumière plus brillante que le gaz; l’avan-
t. ge inappréciable de pouvoir brûler toutes espèces d’huiles sans qu'elle
répande la moindre fumée ni odeur, rend ce verre supérieur à tout ce
qui est connu pour l’éclairage jusqu'à ce jour.
Un abonné.
Théâtre Bayai «l'Anver*.
Aujourd’hui dimanche, 9 janvier: Le Drasseur de Preston, opéra comique
en 3 actes, avec grand divertissement de danses aux 1" et 2» actes.
On commencera par le Chevalier de St.-Georyes, comédie-vaudeville
en 3 actes.
COMMERCE.
Bourse «l'Anvers du 11 janvier.
Point d’affaires.
ÉTAT COiniEKCIAL
De la place d Amsterdam pendant 1941.
(S» partie).
Indigos : Les affaires en cette teinture se sont presque exclusivement
bornées aux qualités de Java; l’article acquiert chaque année plus d’im-
portance ; jamais il n'a été plus animé que pendant les douze mois qui
viennent de s’écouler.
Les arrivages, les ventes de la Société de Commerceet l’approvionne-
menl au 31 décembre, présentent les chiffres suivants :
Années.
1837
1838
1839
1840
1841
Importations.
1674 caisses.
3073 ■
2055 »
3923 ..
4555 »
Ventes.
1709 caisses.
2176 1.
2684 »
2950 »
4241 »
Avoir.
475 caisses.
877 >.
5(10 »
1230 »
1350 »
En Bengale et autres sortes, il y a eu peu de mouvement, à cause de
la demande restreinte et du peu d’arrivages.
Garance ■ Contre toute attente, cette racine n’a pas offert le résultat
qu’un espérait; le manque de débouchés pour les qualités supérieures,
est cause que les prix aient rétrogradé; mais par contre ceux des moin-
dres qualités, jouissant de quelque rercherche, se sont améliorés. —
Durant ces derniers jours, les bonnes sortes ont éprouvé de la demande;
mais jusqu'à présent cet état de choses a opéré peu de changement dans
la cote.
Les prix s'évaluent aujourd'hui comme suit (en descriptions hollan-
daises) :
1841. 1840 et 1839. 1858.
Fijne Krappen f. 32 à 39 f. 33 à 4o f. 32 à 40
Kleine ......... « 52 » 30 » 53 « 30 • 32
Onberoofde. . » 26 • 29 » 28 » 30 « 27 » 50
Kleine id. ... » 25 » 25 1 „. manque.
Gemeene ... » 20 24 j ” idem.
1857.
f. 33 à 44
» 31 » 34
» 28 » 32
manque,
idem.
par sa première lettre pastorale, l’auteur semblait regretter que l'état
de la religion en France ne permit pas d’y espérer I institution d'une
Eglise nationale comme en Angleterre. Un prélat catholique ne pouvait
manquer de protester contre ce vœu d’un nomme du monde, qui n’ul-
lail nen moins qu’à dénaturer le catholicisme dans son essence. Cet
écrivain, a dit l’évêque, semble préparer de loin et de toutes ses forces,
l'établissement en France d'une religion nationale, c’est-à-dire schisma-
tique et séparée du centre de l’Eglise catholique. C’est qualifier, connue
il le faut, une de ces rêveries politiques qu'on livre au publie sans trop
y songer II faut convenir que ce jour-là , le Journal des Débats était
bien distrait et bien inconséquent. 11 commence par vouloir être plus
orthodoxe que le clergé de France en matière de dogmes; puis 11 ajoute
aussitôt que c’est parce que le clergé ne l’est point assez, qu’une église
nationale, c’est-à-dire un schisme, est impossible. Voilà où conduit la
manie des analogies politiques. Une religion nationale fait la grandeur
cl la moralité de l’Angleterre; si l’on en établissait une en France! Nous
avons déjà dit ce que nous pensons de ces emprunts faits au peuple
qu’il est bon d’imiter le moins possible Mais comment l'auteur n’a pas
réfléchi, et il ne faut pas être grand théologien pour cela, que le catho-
licisme est un et 11e souffre point, comme le protestantisme, le frac-
tionnement infini. Une église française! Mais M.CIiâ tel. prima Ides Gaules,
a voulu la créer. L’idée n’est pas neuve, et voyez si l'on peut l'accomplir
sans scandale. L’est comme si l'on demandait une charte provinciale
pour la Bretagne un la Guyenne; que deviendrait dès-lors l’unité fran-
çaise? Dans sa réponse, il est vrai, le rédacteur neconvient pas qu’il ait
désiré une chimère; il ne veut point établir de schisme; il voudrait seu-
lement que la religion confondit ses intérêts avec les intérêts nationaux,
comme on le voit en Angleterre. Encore nue fois, c’est toujours vouloir
soumettre la religion à la tyrannie des passions politiques, et l'exposer
à partager leur sort.
Les masses en Francesont beaucoup plus religieuses et beaucoup plus
morales que les joui naux et ceux qui les lisent nesont portés à le croire.
Elles ont passé , il est vrai, par le dix-huitième siècle; mais touslesjours
elles s’en éloignent , eL le temps fait justice de toutes ces fausses reli-
gions que des utopistes maniaques improvisent à l'usage des esprits
ardents d'une grande capitaie.La France a ses communistes.sans doute,
dont le catéchisme est matérialiste; maisl’Angieterre n’a-t-elle poinlses
chartistes qui ne croient pas à grand’chose? La religion en France n’é-
teindra point les passions politiques; elle pourrait leur donner un ali-
ment de plus. Laissez-les d’abord s’apaiser d’elles-mêmes, elles mœurs
révolutionnaires céderont la place à ces mœurs privées et sociales que
le clergé n'aura point cessé de cultiver dans les consciences, à travers
les troubles elles révoltes. Alors il y aura une religion établie ou rétablie,
si vous l'aimez mieux, la religion commune à la plus grande partie de la
civilisation.
Le Journal des Débats ne sait pas sans doute ce que la religion catho-
lique perd à vouloir se constituer en Eglise nationale. Nous ne lui cite-
rons pas l’exemple de la restauration. parce qu'il nous répondrait que
c’était une Eglise dynastique que la branche aillée voulait établir. Mais
nous lui demanderons de jeter les yeux sur la Belgique où la religion
est populaire et nalionale.en ce sens que son influence embrasse même
les mœurs politiques d'un peuple sincèrement attaché à sa foi comme à
ses libertés. La grande majorité, chez lui. ne peut point concevoir que,
dans aucune action de la vie publique, le citoyen se sépare du croyant,
et l'on a vu, sous le gouvernement du roi Guillaume, que sa religion est
pour lui une affaire de patriotisme. Cependant, il s’est formé après le
triomphe de l’Eglise populaire, comme c’était inévitable, une minorité,
qui veut établir une séparation absolue entre elle et la Cité, et demande
qu’il y ait deux hommes dans chaque Belge, l’un temporel, l’autre spi-
rituel. étrangers l’un à l’autre, et faisant deux parts égales de la con-
science, sans s’inquiéter de les accorder enlr’eiles. Car. au fond, voilà
toute la querelle du libéralisme et du catholicisme, en tant que partis
politiques. Eh bien, croyez-vous que les mœurs publiques gagnent
beaucoup à ce que la religion soit nationale, et elle l’est, en Belgique ?
Croyez-vous que l'ordre social ait beaucoup à attendre de celte inévi-
table lutte entre deux principes, dont l’un a sur son adversaire l’avan-
tage sinon du nombre, du moins de l’audace et de l’attaque ? Non, non,
si cette lutte devenait sérieuse, et nous comptons assez sur le sens et la
gravité du pays pour ne pas trop le craindre, la religion aurait tout à
perdre, triomphante ou vaincue. On ne peut trouver mauvais qu'elle
soit un élément politique pour une nation qui le veut ainsi ; mais nous
l’aimons mieux élément social et dominant un peuple de toute lahau-
teur de sou unité et de son universalité, et puisqu'on France, il en est
autrement, n’y jetez point la religion dont la révolution se méfie, dans
des embarras dont elle ne sortirait pointsansde nouvelles atteintes.
Laissez-Ia plutôt travaille,- de son côté à rétablir la famille, pendant que
de l'autre, on s’efforce ne reconstituer la nation; l'ordre moral et l’ordre
politique marchent parallèlement et du même pas vers un but commun.
Chaque heure du siècle les rapproche. U11 jour viendra où fisse rejoin-
droiit.saus qu’fiait été nécessaire de les jeter hors delà voie particulière
que les événements leur ont tracée.
Puis, laissant de côté les circonstances qui ne permettent pas au ca-
tholicisme d’agir autrement qu’il 11e fait, nous dirons que cette idée
d’une Eglise nationale, en la supposant réalisable, irait moins au génie
de la Fi ance qu'à celui de tout autre nation. Un des grands traits du ca-
ractère de ce peuple, est d'universaliser tous ses principes, et de vou-
loir communier sans cesse en esprit avec les autres peuples de la terre.
S’il peut aimer le catholicisme, ce n’est pas comme religion nationale ,
mais comme religion du genre humain. Autant l’Angleterre individua-
lise, aulanUa France généralise. Ses révolutions, ses théories oui tou-
MARCHÉS.
Lille, 7 janvier.
Colza................fr.
Œillette rousse........
id. bon goût sur mardi .
Id. bon goût soutirée ...
Id. froissage soutirée__
Lin...... ...........
Catneline...............
Chanvre.................
Epurée p. quinquets....
Id. pour réverbères.....
Huii.es l’hect.
128 75 129 25
Graines l’hect.
32 — 36 —
29 — 31 —
Tourt. le lof).
17 50 18 50
16 50 17 —
97 — 97 25
22
27
27
29
18 25 22 50
17 - 17 50
17 —-----------
154 75 135 25
132 75 133 25
liew-!?«*«• U, 15 décembre.
Farines : La farine de froment a de nouveau fléchi ; la rareté de
l’argent et le manque d’acheteurs pour l’exportation au dessus de D.6-
rendent le marché loul-à-fait irrégulier, et maintenant les Western-
Canal ne se cotent que de ü. 0 à 0 25. La farine de seigle vaut de D. 4
12 l|2à 4 25
Cafés : Le marché aux cafés est fort calme, et les prix tendent à flé-
chir. Notre stock en Brésil augmente de semaine en semaine; celte sorte
se cote de 9à 10. Le St Domingtie a baissé de 1|4, et se vend de 8 l|4 à
8 1|2. Le Cuba et Lagayra vaut de 9 3|4 à 10 1|2 cents.
Biz : Le riz se vend de D. 3 12 1|2 à 3 57 i |2, suivant qualité, et fi a été
écoulé environ 400 tierçous. Le riz glacé est rare.
l’airuUa, 16 novembre.
Indigo : Les avis que nous avons reçus des fabriques d’indigo nous
confirment dans l’estimation que nous avons donnée du résultat
probable de la récolle 1841-42.
Quelques parties sont arrivées sur place, et à la vente publique qui a
eu lieu le 9 courant. 240 caisses de la marque bien connue PD Lochun-
gunge, Cossimpore (Ferridpore), ont été présentées, mais seulement 60
caisses ont trouvé acheteurs à des prix établissant une réduction de 25
à 50 roupies sur les prix de la dernière saison.
La réunion présente à la veille était très nombreuse , mais il y avait
peu d’acheteurs parmi eux, et nous ne pensons pas qu’on achètera beau-
coup, avant l’arrivée de la malle de Londres de novembre, qui appor-
tera le résultat de la vente d'octobre sur celle place.
Nous sommes maintenant sûrs qu’il ne reste que 76 caisses d’indigo
de l’ancienne récolte à Calcutta.
Change sur Londres 2 sh. 0 3|4 à 2 sh. I d., à 10 mois de date.
PARTIE MARITIME.
(EXTRAIT DES REGISTRES DU LLOYD-BELGE.)
lYouveltc-* «le mer.
OSTENDE, 8 janv. V. E. I|4 N.-E. bonne brise. — Arr. : du 6. le yacht
danois Zwcy-Gebruders, c. Jensen. d’Aalborg, ch. d’orge; du 7, le stea-
mer anglais de Doux res avec la malle et 5 passagers.
Dép. du n : la galiotte belge Actif,c.Vandenbroeeke. p.Exeler, ch. d’é-
corces; du7. le sloop belge Neptune,c.Block. p.Londres, ch.de pomme»
le steamer anglais Menai, c. Philips, p. Londres, ayant à bord 16 passa-
gers; du 8. le steamer anglais p. Douvres avec la malle.
LIVERPOOL. 6 janv. — Le brick belge Constant, c. Korte, a fait voile
le 2 courant pour Anvers.
DUNKERQUE, 7 janv. — Dép. : Tempérance, c Coeq. p. Boston, ch,
de tourteaux ; Destin, c. Lecomte, p. St.-Ubes ; May, c. Smits, p. Dun-
dee. cb. de gr. de lin; Morbihan, c. Luco. p. Morbaix; Cassard, c. Dejoie.
p. Nantes; Marie Chérie, c. Bouchy, p. Bordeaux ; Princes-van-Oranj©
(b à v.). c. Kool, p. Rotterdam.
* HAVRE, 6 janv. V. E. — Arr. du 5 : Arsène, c. Bouet, d’Anvers ; du fl,
le steamer James-Watt, c. Cullen. de Londres.
Dép. du 5 : le steamer William-F’awcett. c. Gasson, p. Londres.
En charge : Malvina, c. Croix, pour Anvers ; Arthémise, c. Dubosc,
pour Hambourg.
BAYONNE. 4 janvier. — En charge : Onderneming, c. Menneboog, p.
Anéefs ; Cifpêlan. c. Hiribarren, et Léopoldine-Rosa, c. Frappaz, pour
Monlevidêo ; Actif, c. Le Doré, p. .
CUXHAVEN. 4 janvier- V. E. — Arr. du 3 : Nimrod, c. Laum, de Rio-
Janeiro. el lesleamer Cily-of Hamburgh, c. Morris, de Londres.
Dép. du 3 : St.-Thomas-Paoket, c. Peiersen. p. St -Thomas.
BRAKE, 31 déc. — Arr. : Hermann-Wilhelm, c. Nodop, d’Anvers,
Vent (9), Est.
Marées du 10. — Hauteà5h.30deraprès-midi. — Basseà 9 h.SOdu matin.
Chargements «le* navire* déjà annoneé*.
URAGUAY (anglais) de Buénos-Ayres ; 12.370 cuirs secs, 2791 d" salés,
105 bques suif. 16 l]4 tonneaux os, E Rymenans, cous. — 1300 cuirs
secs, G. et C Kreglinger. — 3752 d» do, Mertens. Mosselman et O.
SOHO (anglais) de Londres; "Oballes marchandises,W. Lynenet O.— 9
colis acier, J. L. Lemmé et C'. — l caisse marchandises. Van den
Bergii-Aerts. — 7 fui. huile de coco, G. De Poorter. — 50 boucauts
tabac. I caisse d», Jacobs Casteels. — l d° indigo, 18 colis marchan-
dises. à ordre.
TWEE GEZUSTERS (hanovrien) de Ditzum; 65 lasts orge, J. Claessens.
ENIGHEDEN danois) de Corsœr; 930 tonnes orge, David et De Boe,
consignataire.
PATIENTIA (hanovrien) de Ditzum; 49 Ilasts orge d’hiver, 10 1)2 d»
d" d’été. 90 nattes, J. Claessens.
MARGARETH A (hanovrien) deDitzum; 30laslsorge, Reyniers-Vrancken •
TARIF DES VOYAGEUR».
d’anvers :
Ma'ine*. ...
Vilvorde...
Bruxelles ..
Termonde.
Gaud.......
Bruges....
D1LIG.
2
2 75
3 25
3 25
5 00
7 75
C.-A-ll
1 50
2 00
2 50
2 50
3 75
e oO;
WAG.
1 00
I 25
I 5rt
1 50
2 25
3 75
D ANVERS :
Oslende ..
Courlray..
Louvain ..
Tirlemonl
Ans.......
St Trond .
DILIG.
S 25
7 75
3 50
5 00
8 50
7 00
C.-A-B
7 00
6 00
2 50
3 75
6 25
i 25
WA».
4 5®
3 75
1 50
2 25
4 00
I 2f
jours pour objet la civilisation toute entière, et propagandiste par tem-
pérament, elle a eu au dix-huitième siècle l’ambition de substituer à
à l'organisation religieusedu moyen âge. qui s’écroulait de toutes parts,
une sorte de catholicisme temporel et républicain dont elle aurait eu la
papauté. La grandeur et l’unité catholiques vont si bien à son esprit,
qu'elle, la nation la plus révolutionnaire du monde, elle n’a jamais vou-
lu faire un schisme et a répudié la Réforme parce qu’elle sentait qu’elle
devait diviser et isoler la civilisation. Loin de vouloir créer une Eglise
française, elle se contentait d’une Eglise gallicane, qui, sans se sous-
traire aux lois de la papauté, contenait son obéissance dans certaines
limites indispensables à l’existence d'un grand Etat. La France a bien
fait de mal parfois au reste de l'Europe; mais on peut dire qu'elle n'a
jamais cru trouver un principe politique ou social,, sans vouloir par-
tager avec le monde les bienfaits qu elle en attendait, bien différente
en cela de l'Angleterre qui pense et agit pour elle seule. Quand le temps
sera venu pour la France de réconcilier la société moderne, qu’elle a
formée, avec l’institution sociale du catholicisme, elle ne la rétrécira
point, soyez-en sûr; elle l’étendrait au contraire, s’il était possible; car
occupée comme elle l’a toujours été de l'avenir du genre humain, elle
aime cette religion universelle qui l’enveloppe tout entier dans son om-
bre immense. Nous croyons que cette tendance du génie français vers
les généralisations, est si manifeste qu’on ne peut la nier; elle a sans
doule ses excès qu’il faut combattre, mais toute réaction trop vive d©
l’égoïsme de la patrie serait funeste à son esprit national. Etctest en ce
sens même que, politiquement, une Eglise en France n’aurait pas sur
les mœurs politiques toute l’Influence quel’on parait en attendre.
Un dernier mot sur cette question. La religion quia besoin de durée
ne doit point être enchaînée au destin précaire des empires. L’Eglise
établie triomphe en Angleterre depuis 1688; sans doute c’est beaucoup
pour une institution nationale. Elle a influé favorablement sur les mœur*
de la société politique; nous le reconnaissons volontiers, et pourtant le*
presbytériens écossais ne lui doivent rien, et ils ne sont ni moins mo-
raux, ni moins bons citoyens. Mais les sept millions d Irlandais lui doi-
vent et leur dégradation dont fi est à craindre que l’acte d’émancipation
ne les relève point de sitôt, et le paupérisme affreux qui les dévore et
les force d’aller chercher de lointaines pairies. Voilà une Eglise bien
nationale en vérité! Que l'Angleterre décline un jour, que le radicalisme
parvienne à renverser l’aristocralie, et l’Eglise établie tombera aussitôt,
et que deviendront dès lors les éléments conservateurs qu'elle contient
pour le moment? Une Eglise universelle vaut mieux;elle résiste à Luther,
elle se relève sous le sarcasme voltairien;elle sort saignante mais entière
de vln ;t révolutions; ori la retrouve debout sur les débris de l'Einpire
qui s’écroule; elle est nationale par instants, toujours catholique, c’est-
à-dire pour tous, et comme la famille humaine dont elle a fixé les rap-
ports et tes croyances, elle survit à tout. E. R.
(Judiparndamt)
4. |