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IiE PKËtUItöEiU , JLiamSi 1Ö Octobre 1848.
M. Ie directeur des postes de Liège, attendait à la station M. le ministre
des travaux publics pour l’inviter au bal qui devait avoir lieu le soir.
Le convoi, ou plutôt les convois d’honneur ne sont arrivés qu’à près
de quatre heures. M. le gouverneur est allé recevoir M. le ministre des
travaux publics, qui est descendu de voiture suivi de M. le baron d’Ar-
nim, ministre de Prusse, et de tous les autres fonctionnaires publics ou
ingénieurs prussiens dont nous avons parlé hier, ainsi que du directeur
et des autres membres de l’administration du chemin de fer rhénan,
de M. le lieutenant-général Evain, de M de Brouckère, gouverneur de
la province d’Anvers, de M. Legrelle, bourgmestre d'Anvers, etc-
Les fonctionnaires supérieurs du chemin de fer, et M. De Bavay, se-
crétaire-général du ministère des travaux publics, étaient en habit de
ville.
Le second convoi, arrivé un quart d’heure après, ne contenait que
peu de monde. .
M. le ministre, les fonctionnaires étrangers et les fonctionnaires bel-
ges invités ont été conduits, par M. le bourgmestre de Liège, à la salle
d’attente qui avait été préparée pour les recevoir.
Plusieurs discours ont été prononcés; l’un par M. le docteur Tom-
heur, au nom des actionnaires du pont ; le second par M.le bourgmestre
de Liège. M. le bourgmeslrea félicité M. le ministre de l’achèvement du
chemin de fer belge rhénan; il a reconnu que celte nouvelle voie de
communication ouverte avec un peuple ami avait la plus haute impor-
tance pour les destinées de la Belgique; mais tout en se félicitant de ce
mémorable événement, il regrette que l’administration n’ait pas pu s’oc-
cuper encore de la dérivation de la Meuse. M. le ministre a répondu que
ce projet était un de ceux qu’il regardait comme les plus importants ;
qu’il n’avait rien tant à cœur que de le mettre à exécution, et qu’il ap-
pelait de tous ses vœux le jouroù il pourrait accomplircegrand travail.
Après cette cérémonie d’inauguration, le pont a été livré à la circu-
lation, etle cortège s’estdirigé vers le théâtre,où l’attendaitun banquet
offert par la société des actionnaires du Pont de la Boverie. Comme ou
le voit,c’est encore une société qui fait les frais de cette partie de la fête;
la ville de Liège n’y est pour rien. Un plancher posé sur le parterre a
transformé le théâtre en une salle elliptique où la table est dressée; des
drapeaux, des guirlandes, des fleurs et des massifs d’orangers forment
une décoration de bon goût, où se mêlent heureusement des milliers
de lumières. Pendant le banquet, on entend la musique d’un régiment
d’infanterie.
Au dessert,des toasts ont été portés.
On quitte la salle du banquet pour se rendre au Casino, et l’on trouve
les rues dans une obscurité profonde. La lune avait compté sur les ré-
verbères, les réverbères sur les lampions, et les lampions sur la lune et
sur les réverbères. .
Au reste le bal était charmant. A peine avait-on passé le pont de la
Boverie, que déjà l’on voyait se dresser au loin l’élégant bâtiment du
Casino, entièrement illuminé en verres de couleur; cette profusion de
lumières,arrangées en galeries, en portiques, en gerbes et en guirlan-
des, produisait le plus bel effet. Dès le vestibule, des masses de fleurs et
des oranges répandaient une odeur suave; les escaliers, les palliers, les
salles d’attente, la salle de bal, tout était rempli de fleurs.
La salle entièrement blanche, d’une architecture élégante et simple,
éclairée par d’innombrables bougies, toute remplie d’une foule de fem-
mes en toilelledebal,offraitvraiment un coup-d’œil merveilleux. L’or-
chestre, habilement conduit par M. Victor Sacré, faisait entendre des
valses et des quadrilles pleins d’entraînement, et celte musique ajoutait
encore au charme de la fête.
Ainsi s’est passée la seconde journée de lacélébration de l’in-
auguration du chemin de fer international d’&nvers à Cologne.
Ce n’est pas d’une manière brillante, il faut l’avouer.
Pourquoi donc notre sœur, la ville de Liège, a-t-elle boudé?
Pourquoi cette indifférence des habitants est-elle venue former
un contraste affligeant avec le mouvement et, nous osons dire,
l’entrainement joyeux des chefs de l’Etat, des élus de la Nation
et des illustres Conviés?-La capitale de l’Industrie a-t-elle
moins d’intérêt que la capitale du Commerce au bienfait de la
jonction du Rhin à l’Escaut?
Jamais on ne pourra croire que dans celte grande occasion,
l’esprit de rivalité qui règne encore entre les villes principales
de la Belgique, ait paralysé à Liège l’élan national. Cet antago-
nisme ne peut se montrer dans le temps où l’on voit un autre
antagonisme bien plus puissant et vivace, celui des nations,
faire place à leur confraternité. On commence à comprendre, et
ce sentimentse répand de tous côtés, que les intérêts ne sont pas
essentiellement ennemis: ils sont frères comme les hommes qu’ils
concernent. Entre l’Industrie et le Commerce, l’alliance est
non-seulement utile elle est nécessaire. Opposés entre eux,
ces deux grands intérêts constituent l’anarchie sociale et pro-
voquent réciproquement leur ruine ; associés, ils concourent
harmoniquement à la prospérité générale.
A Liège comme à Anvers, on est pénétré de cette vérité, et
nous demandons encore une fois: Pourquoi la ville de Liège a-t-
elle boudé?
ÉTATS ISA Rll.tlt KSÇIIE8.
Tunis, 20 septembre. — Dans ma dernière lettre, je vous annonçai que
le bey, sous le prétexte de prendre ses précautions contre l’éventualité
des sécheresses, venait de prohiber l’exportation des céréales, sans ac-
corder les 60 jours de répit qu’exigent les traités.
Ce prétexte joint à quelques au tres de ce genre, parut assez plausible
aux consuls des nations prépondérantes dans ce pays, pour l’accepter
sans réclamation. Le consul d’Angleterre voulant cependant concilier
les intérêts de ses protégés avec ceux du bey, demanda et reçut comme
une faveur un permis d’embarquement pour quelques centaines de
couffes de blé. Le consul de Sardaigne seul a constamment refusé de
recevoir comme une grâce, comme une concession personnelle, ce qu’il
est en droit d’exiger comme un droit acquis.
Où d’autres ne veulent voir qu’une mesure toute paternelle, bien
qu’illégale, le consul de Sardaigne voit, lui, un monopole de plus, une
double violation des traités. Ses prévisions ont été justes, parce qu’el-
les étaient basées sur la connaissance du prince avec lequel il avait à
faire. Sa résistance est aujourd'hui justifiée. Le principal agent du gou-
vernement tunisien. Ben-Aïet, cherchait à vendre, ces jours-ci, le blé
qu’il avait amassé, pendant que le commerce paralysé par l’interdiction
de sortie, n’achetait plus. La rumeur qu’a soulevée sur la place cette
démarche impudente que le besoin d’argent faisait précipiter, a arrêté
l’accapareur. Sous peu. elle se renouvellera avec plus d’audace. Les
ressources que le bey s’était procurées jusqu'à ce jour, ont été englou-
ties par ses dépenses; son trésor est épuisé, il s’en prend donc aux Eu-
ropéens. C’est à nous maintenant à payer.
Ce qu’il y a de plaisant, c’est qu’il est des consuls qui prétendent
que le répit de deux mois qu’invoquele commerce, n’est point dans nos
traités avec le bey. Il est temps, nous le voyons, de mettre sous les yeux
du public, et peut-être des consuls qui les ignorent ou feignent de les
ignorer, les articles des traités relatifs au commerce ; articles que tout
le mondeinvoque.mais que bien que de gens connaissent véritablement.
Il fut passé le 22 février 1832. un traité signé d’une part, comte Filip-
pi pour le roi de Sardaigne, et de l’autre, Hussein-pacha-Bey, pour la
régence de Tunis.
ITALIE.
Napi.es, 30 septembre. — Le séjour du prince de Syracuse à Paris se
prolonge, contre toute attente, beaucoup plus qu’on ne se l’était pro-
posé d’abord. On en conclut ici que la mission dont il était chargé n’a
pas eu tout le succès désiré, ou du moins qu’elle rencontra encore de
grandes difficultés. Quoi qu’en puissent dire les journaux parisiens, il
est certain que cette mission se rapporte principalement au sort de la
famille de don Carlos, dont on désire ici vivement fixer l’avenir. Les
parlisans du prétendant ont repris de l’espoir depuis qu’on sait que
plusieurs grandes puissances insistent sur l’union de la reine Isabelle
avec le prince des Asturies, et veulent que la dignité royale soit trans-
mise à ce dernier. (Gazette de Cologne.)
ALLEMAGNE.
Prague, 9 octobre.— Les déclarations rassurantes qui ont été données
à Vienne, il y a quelques mois à nos délégués du commerce et de l’in-
dustrie, à propos des changements projetés dans le tarif des douanes
n’ont été d’une heureuse influence que fort peu de temps.Depuis le re-
tour du prince d’Ischl, du prince de Meltfernich, on s’est de nouveau
occupédela question des douanes, parce que le grand chancelier consi-
dère, prétenduement parde hautes raisons diplomatiques, l’abolition du
système actuel des douanes comme indispensable, afin d’opérer un
rapprochement commercial avec l’Angleterre. Des lettres de Vienne
parlent delà publication du nouveau tarif, comme d'une chose pro-
chaine, etl incertitude où l’on est sur les dispositions qu’il contient
agit d’une manière fâcheuse sur te commerce et l’industrie.
(Gazette de Cologne.)
ANGEETEKKE.
Londres, \ôoctobre.—La cour doit aller passer quelques jours àBrigh-
ton dans le courant du mois de novembre
— Dans les cercles diplomatiques on paraît avoir la certitude que M.
Bulwer ne sera pas nommé à l’ambassade de Madrid. M. Aston ne sera
pas remplacé à ce poste, ce sera un chargé d’affaires qui gérera la léga-
tion anglaise.
— Nos journaux s’occupent beaucoup plus ce malin de l’état du re-
venu et des démonstrations en faveur de la liberté du commerce, que de
M. O’Connell et de l’Irlande.
— On écrit de Dublin, Il octobre :
On ne sait rien de positif concernant les mesures que le gouverne-
ment se propose de prendre au sujet de M. O’Connelt. II paraît que des
poursuites seront intentées à l’agitateur, mais qu’on ne l’arrêtera pas.
Toujours est-il que M. O’Connell est encore en liberté et que le mee-
ting de l’association du rappel, qu’on s’attendait à voir interdire, se
tient en ce moment.
— City article du Globe, quatre heures.— Le marché a montré
de la feimeté et les affaires ont été passablement animées. Les spécu-
lateurs espèrent que le paiement des dividences va imprimer un plus
grand essor aux affaireset ils ont confiance dans les intentions et le
pouvoir de M. O'Connell, pour empêcher qu’on en vienne à des actes
de violence ouverte. Au marché des fonds espagnols, les spéculations
se soutiennent par des bruits relatifs au mariage de la Reine Isabelle.
La liquidation semi-mensuelle sur les fonds étrangers a eu lieu aujour-
d’hui, les mexicains ont fléchi, mais les espagnols ont montré une nou-
velle tendance à la hausse. La variation pendant la liquidation a été
d’environ 1 p. c. sur les fonds espagnols et mexicains, et 3|4 p. c. sur
les portugais et de 112 p. c. sur les fonds hollandais. Cons. 94 7|8,93, 93
1|8. — Esp. 197|8, 20; 3 p. c. 28 1[8, 1(4 au comptant. — Mexic. en bais-
se à 53 3|4, 1|2 et 51 sans les coupons d’avril et d’octobre. —Russes 115
I [2. — Holl. 3 p. c. 99, 99 118. — Portg. 70.
ESPAGNE.
On nous transmet de Barcelone en date du 7 octobre le rando,suivant:
BANDO. — Nous Laureano Sanz, lieutenant-général des armées na-
tionales, général en chef de l’armée d’opération du 2« district militaire,
faisons savoir quela province de Barcelone étant déclaré en état de siè-
ge. et attendu l’opportunité de fermer toute communication avec la
capilale, nous ordonnons ce qui suit :
Art. U. Est défendue l’entrée de toute classe de personnes dans la
place de Barcelone; ne pourra le faire que ceux qui seront porteurs
d’un permis signé par le chef de la ligne de blocus.
Art. 2. Tout individu quel que soit son âge, sa classe et sa condition,
qui sera pris en dehors de la ligne de blocus, sera conduit immédiate-
ment à la citadelle pour être jugé par le conseil permanent, siégeant à
partir de ce jour dans cette forteresse.
Art. 3. Si les individus arrêtés sont nantis de bulletins, dépêches, vi-
vres, munitions de guerre ou s’ils sont en connivence avec les révoltés,
ils seront jugés par le conseil permanent et condamnés à mort.
Art. 4. Tout individu qui sortira de la place de Barcelone, quel que
soit son âge sa classe ou sa condition, sera arrêté et mis à la disposition
du commandant-général de la ligne de blocus qui, après s’être assuré
qu’il n’appartient pas aux révolutionnaires, le mettra en liberté; les sus-
pects seront amenés à la citadelle et mis à ma disposition.
Art. 5. Tout porteur du permis dont est question dans l’article 1".
entrera en ville par la porte Saint-Antoine. Peine de mort contre qui
se présenterait sans ce permis.
Art. 6. Les sentinelles de la ligne du blocus qui verront quelqu’un se
diriger du côté de la ville de Barcelone, à moins tpie ce ne soit par le
point indiqué précédemment, intimeront au passant de s’arrêter et
d’aller trouver le commandant, et s’il refuse, le factionnaire fera feu.
Art. 7. Toute affaire relative aux articles précédents sera jugée
dans le délai de 12 heures. La condamnation aura lieu dans les 24 heures.
Art. 8. Les bâtiments de guerre et gardes côtes formant le blocus du
port, ne souffriront ni l’entrée ni la sortie d’un bâtiment sans l’autorisa-
tion expresse du gouverneur de Barcelonette. Ils ne permettront pas
que ces bâtiments aient des communications avec la place, quelles que
soient la classe et la nation auxquelles ils appartiendront.
Art. 9. Etablit la responsabilité des commandants de la ligne du blo-
cus.
Art. 10. Les vivres et autres objets saisies sur les individus arrêtés
seront donnés à celui qui aura fait la capture. Dans le cas où l’individu
arrêté porterait de l’argent, on m’en donnerait connaissance sur-le-
champ, et l’argent sera remis à ma disposition.
A ce que nul n’en ignore, etc.
(Signé) Laureano Sanz.
On écrit de Barcelone, le 12 octobre :
Les insurgés ont audacieusement donné l’assaut à la citadelle; déjà
même 400 Catalans déterminés avaient pu poser les échelles contre les
murailles et escaladé le premier mnr, ils ont alors donné le signal aux
soldats de la junte qui devaient les protéger de leur feu ; mais ce signal
était prématuré et a donné l’éveil à la garnison, qui a immédiatement
repoussé les assaillants et les a empêchés de s’emparer du deuxième
mur.
— L'Emancipation ne peut pas croire que la junte ait armé pour sa
défense les hommes condamnés aux galères, cependant notre corres-
pondant nous affirme que les présides sont le lieu où la junte va recru-
ter et renouveler ses forces affaiblies. Elle a si peu de monde qu’elle fait
garder certains postes par des gamins de 12 à 14 ans. (Muchachos).
— En présence du danger qu’elle a couru, la citadelle devait se ren-
forcer. Aussi le bateau à vapeur l'Isabelle, lui a-t-il amené 600 hommes,
400 sapeurs et 8 pièces d’allillerie, avec beaucoup de poudre et de mu-
nitions.
— Une grenade est tombée dans la rue de la Leona sur la maison
d’un français nommé M. Gile, qui a été grièvement blessé; il fut trans-
porté à l’hospice, où il expira quelques heures après. 15 projectiles sont
tombés sur la maison du consul de Portugal.
— Voici la proclamation que le président de la junte a adressée aux
Barcelonais :
« Barcelonais, vous venez de donner une preuve non équivoque de
votre héroïsme, dans l’assaut livré ce matin à la citadelle. Il a échoué,
il est vrai, par la précipitation avec laquelle les échelles ont été posées
et la junte a vu avec admiratisn. que toutes les troupes qui ont pris part
au combat, ont bravé à l’envi le danger. La plus grande partie des mem-
bres de celte junte, et de celle de l’armement et de la défense ont été à
votre tète dans cette hardie entreprise et le vice-président, ü. José.
Marie Boseiz y Pazzi a été blessé, en montant des premiers à l’asssaut,
tandis que ses collègues étaient en séance permanente. La junte s’occu-
pe de soulagerlesorl des famitles des malheureuses victimes de leurdé-
vouement et de récompenser ceux qui se sont le plus distingués ; soyez
assuré qu’au prix d’une perte légère, vous avez semé le terrain
parmi nos ennemis, qui vous admirent, sans pouvoir revenir encore de
la stupeur que leur ait causé votre bravoure sans exemple, et les accla-
mations que vous avez poussées pour la junte centralesous les murs de
la citadelle.
n Barcelone, 7 octobre 1843.
» Le président Rafaei, Degollada. »
(Suivent les signatures des autres membres de la junte.)
EMANEE.
Paris. 14 octobre. — Hier, le Roi, la Reine, la reine des Belges, M>»e la
princesse Adélaïde, la duchesse d’Orléans, la duchesse de Nemours et la
princesse de Joinville, sontallés au palais de Versailles.
LL. MM. et LL. AA. RK. ont visité plusieurs galeries, et particulière-
ment celles des' Croisades, des Résidences royales et des Sculptures.
Le Roi et la Famille royale sont revenus à six heures à Saint-Cloud.
— 11 paraît certain que l’on a annoncé à tort l’ouverture de la session
prochaine; nous apprenons d’une manière positive que le conseil des
ministres ne s’est pas encore occupé de cette question. Il est très pro-
bable que les chambres seront convoquées comme à l’ordinaire du 20
au 26 décembre prochain. (Corresp.)
— M le duc d’Aumale doit partir la semaine prochaine pour prendre
le commandement de la province de Constanline, en remplacement du
général Baraguey d’Hilliers. Le départ des gens de la maison du prince
commencera à s’effectuer dès le 14courant; ses nombreux domestiques
s’embarqueront à Marseille et à Tottlon , suivant l’ordre adressé à cet
effet à l'intendant de la 3e division militaire. Cet or dre porte que les offi-
ciers de bouche et les maîtres d’hôtel seront, à Toulon et à Marseille ,
admis à la table de l’état-major; les domestiques mangeront à la table
de la maîtrise.
On rapporte que M. le duc d’Aumale a reçu du ministère de la guerre
toutes les notes relatives à la colonisation, non-seulement delà province
de Constanline. mais encore de toute l'Algérie.
— On regarde maintenant comme une affaire décidée, que le minis-
tère demandera aux chambres quela ligne de chemin de 1er du Nord
soit abandonnée entièrement à l’Etat, afin que l’on puisse juger par l’ex-
périence des avantages et des mouvements réciproques du mode d’ex-
ploitation par l’Etat et par les compagnies particulières.
On se rappelle, du reste, qu’il avait été question dès le principe de
faire exploiter cette ligne par le gouvernement.
— On a enfin le dernier mot du sauvetage du Télémaque. Voici en
, quels termes eu est annoncé le dénoùnienl dans un avis publié chez M.
: Prévost, notaire à Quillebœuf :
! « Les actionnaires de l’entreprise du sauvetage du Telèmaque sont
; informés que les travaux viennent d’être entièrement terminés.La car-
gaison est déposée sur le quai de Quillebœuf. Elle consiste en 52 pièces
de bois de construction. On avait aussi embarqué à bord du Télémaque
une quantité considérable, de barriques, mais on n’en a retrouvé que
des débris qui attestent qu’elles ont contenu du suif et de l’huile.
» Jusqu’au 23 septembre, il était resté beaucoup de sable dans le na-
vire; mais des ouvertures pratiquées à dessein ont donné passage aux
courants ; les grandes marées de la fin de septembre ont suffi pour le
déblayer entièrement. Alors on a pu faire les plus minutieuses recher-
ches, et l’on a acquis la certitude que l’opinion de l’existence de valeurs
dans le Télémaque était absolument chimérique 11 ne reste plusaujour-
d’hni de ce navire qu’une carcasse informe. Il sera bientôt procédé,
par l’autorité maritime, à la vente, tant de la cargaison que des débris
du navire. •
ISulletln de la liourse du SA octobre. — La bourse a été languis-
sante et les cours ont fléchi peu à peu sur la cote d’hier. On disait que
les nouvelles de Barcelone étaient fort mauvaises, et que la junte cen-
trale ne paraissait pas encore disposée à se rendre.
La rente 3 0|p qui avait fermé hier à 81 80 a fait aujourd’hui 81 87 et
elle a fléchi à 81 75. A prime dont 50 c. fin prochain on faisait 82.
La rente 5 0|o qui était hier à 121 20 a fait aujourd’hui 121 25 et elle a
fléchi à 121 13.
Malgré les nouvelles d’Espagne l’actif était en hausse, elle a monté à
à 29 1|4; la passive à 5 1|8; les anciens différés à 41(4; le 5 0|o Portugais à
44 114.
L’emprunt romain qui avait repris il y a quelques jours, est très fai
ble maintenant parce qu’on dit que les troubles ont recommencé dans
les Etats Romains. Cette valeur était à 106 3|4 1(2.
Le 5 p. c. belge élaità 104 5i8, l’emprunt de 1840 à 106 3(4, le 3 p. c.
belge à 74-50 et la banque belge à 770.
BELGIQUE.
Bruxelles, 15 octobre, — La rentrée de la cour d’appel de Bruxelles
se fera en audience solennelle demain lundi à 10 heures. M. le procureur-
général prononcera le discours d’ouverture.
Le tribunal de première instance fera sa rentrée le même jour. L’ap-
pel général des causes se fera le jour suivant, à 10 heures du matin, à la
2° chambre, et le vendredi suivant à la première chambre.
—Sont attendus à Bruxelles: M. le lieutenant-général Goethaels, com-
mandant la 2e division territoriale à Anvers, chargé de l’inspection gé-
nérale du I" régiment des chasseurs à pied, dont un bataillon se trouve
détaché dans la capitale; el M. le lieutenant-général L’Olivier, comman-
mandant la 3« division territoriale à Liège, chargé de l’inspection géné-
rale du régiment d’élite.
ANVEKS, Mi OCTOBRE.
La cour d’assises de la province d'Anvers s’est ouverte aujourd’hui,
sous la présidence de M. le conseiller Lamvers. Le nommé Philippe Cha-
pelle y comparaissait sous la prévention de vol domestique. Le prévenu
a été acquitté.
— Comme nous l’avions annoncé, la régence a laissé subsister les dé-
cors de la bourse pendant toute la journée d’hier. Une masse de monde
a visité ce magnifique local jusqu’à 10 heures du soir où il a été fermé.
— Le courrier de France nous manque à l’heure ordinaire. Nous ne
savons à quoi attribuer ce retard.
— M. l’avocat Dévisser, ancien échevin de la ville d’Anvers, figure
parmi les personnes auxquelles un arrêté royal du 2 de ce mois accorde
l’autorisation de porter la décoration de chevalier de l’ordre du Lion
Néerlandais. —Nous croyons que leaiombre de décorés par S. M Guil-
laume Il s’élève à plus de 30.
— Une circulaire du département de la guerre prescrit le mode à sui-
vre par les autorités militaires, pour l’envoi des états biographiques et
notes sur les officiers des corps et les officiers hors cadre.
— On écrit de Liège. 14octobre:
Avant-hier, deux bateaux chargés qui descendaient la Meuse,ont été
submergés par un coup de vent vis-à-vis de Coronmeuse. Heureuse-
ment on est parvenu à sauver les bateliers par de prompts secours.
Tous les bateaux qui,ce même jour.se trouvaient chargésdans les ports,
ont dû être en partie déchargés, à cause de l’eau que le vent y entraî-
nait continuellement et qui aurait fini par les faire couler à fond.
— Un triste événement s’est passé le 14 à Charleroy. Deux jeunes
gen» arrivés par le chemin de fer, le soir, sont tombés dans la Sambre,
à leur sortie de la station. L’un a été sauvé par un ouvrier, l’autre M.
Charles Oudart, âgé de 29 ans,et employé au ministère des travaux pu-
blics, a péri. Son corps n’a été retrouvé que deux heures après l'évé-
nement. Un reverbère maladroitement placé serait la cause de ce mal-
heur.
— On écrit de Gand, 14 octobre :
Hier malin,vers les onze heures et demie.le nommé Emmanuel-Fran-
çois Berlot, journalier en cette ville, s’est introduit furtivement dans
une maison située à la Coupure et s’y est tiré un coup de pistolet dans
la bouche. La blessure, quoique dangereuse, ne présente point cepen-
dant le degré de gravité que l’on avait supposé d’abord. Après les pre-
miers soins qui lui ont été prodigués par MM. les docteurs Meulewater,
Fontaine et Spruyt, la victime de ce funeste attentat dont on ignore le
motif, a été transporté à l’hôpital.
— Une tentative de viol commise à Eecloo vient d’être dénoncée à
l’autorité judiciaire. La plaignante estune jeune fille à peine âgée de 16
ans. Le prévenu qui a été mis en état d’arrestation est le beau-père.
La place d’exécuteur public, autrement dit de bourreau, est en ce
moment vacante à Anvers : Il paraît que le nombre des postulants n’est
que d’une vingtaine jusqu’à ce moment, si noussommes bien informé.
On se rappellera que dans une ville de notre pays,où ta même vacature
eut lieu, il y a quelque temps, il se présenta une masse effrayante de
candidats, et que le ministre de l’intérieur de qui la place ressortit, fut
accablé de demandes. Ce serait le cas, à propos de cette vacature, de
demander s’il est nécessaire de conserver dans chacun de nos chefs-
lieux de province un exécuteur public, alors que le chemin de fer peut
transporter en quelques heures ce fonctionnaire de l’une ville à l’autre.
Un on deux exécuteurs, c’est tout ce qu’il faut à nos provinces, où les
exécutions sont si rares, et où la flétrissure est supprimée de fait. Ce
serait une assez bonne économie, car les appointements de ces mes-
sieurs sont de cinq à six mille francs C’est cet appas qui fait rechercher
la place, outre que le bourreau ne fait plus, pour ainsi dire, qu’assister
aux exécutions (pii se font par une mécanique qu’il touche du doigt.
Çette place a perdu de son odieux, surtout depuis qu’on est revenu de
certains préjugés qui la faisait considérer comme infâme : en effet,
c’était faire la critique de la peine de mort plus que de l’exécuteur que
de lui défendre, par exemple, d’habiter la ville où il faisait ses exécu-
tions, comme le portait la coutume de Paris.
Bisiirse «l’Anvers.
Les bourgmestre et échevins préviennent le Commerce, qu’à partir
de demain mardi 17 octobre, la Bourse sera rétablie dans son ancien
local.
Oieitiin «le Fer. — Inaiigurnlions.
Nous empruntons au Journal de Liège, les réflexions qui suivent :
Nous avons une question assez importante à adresser au départe-
ment des travaux publics, et voici à quel propos :
Le budget de l’Etat, si volumineux qu’il soit, ne renferme aucune som-
me spécialement destinée à subsidier les communes ou sociétés parti-
culières, dans le cas où elles doivent faire des dépenses pour l’inaugu-
ration du rail-way ou de telle autre construction publique qui les in-
téresse.
El cependant, il est de notoriété publique que le ministère accorde
des subventions en pareil cas. Cela s’est fait à Namur, à Soignies. à Ché-
née, à Chaufontaine,et si cela n’a pas eu lieu l’an dernierà Liège, parce
que notre ville n’avait point sollicité de fonds secrets, il en est tout au-
trement pour l’inauguration due pont de la Boverie, qe l’on célèbre
aujourd’hui.
Un subside de mille francs a étéoclroyé à la Société du Casino , et les
actionnaires du pont de la Boverie n’ayant voté pour les frais d’inaugu-
ration que 5,000 francs, somme qui n’eût pas même été suffisante pour
payer le banquet de 200 couverts qu’ils donnent à la salle de spectacle,
c’est le gouvernement qui doit pourvoir au surplus de la dépense, qui
s’élèvera bien au double,
11 y a une raison puissante, nous a-t-on dit, pour qu’il en soilainsi :
c’est que le ministère des travaux publics n’a pas réclamé moins de 140
cartes d’invitalion. On aime les bons dîners à la folie dans le corps res-
pectable des ponts et chaussées, et assister à quatre banquets en quatre
jours, c’était trop tentant pour ne pas saisir l’occasion aux cheveux.
Ceci dit, nous avons beau, répétons-le. consulter le budget de l’Etat, ■
nous n'y trouvons aucun poste qui ail une destination tout à-fait gas-
tronomique, et nous sommes fort intrigués de savoir par quel moyen
ces libéralités obtiennent, aussi intéressantes qu’intéressées, l’approba-
tion de la cour des comptes.
Il est probable que le montant en est pris sur les frais d'administra-
tion générale du chemin de fer : ce qui est passablement irrégulier.
Quoi qu’il en soit, ce point vaut la peine d’être éclairci, ne fût-ce que
pour obtenir au prochain budget une réduction sur le chiffre que les
chambres législatives votent globalement pour frais d’administration
générale du chemin de fer.
Nous n’avons plus, en effet, d’inauguration en perspective, ce qui
doit procurer à l’Etat une économie de dépenses, qui n’est pas à dé-
daigner. |