Full text |
la plume pour èn démontrer la stérilité. Dans une
lettre qu’il adresse à MM.les officiers de la garde-
civique de Liège, nous lisons ce qui suit :
Les membres les plus zélés de la garde-civique préten-
dent que cette milice, telle qu’elle est organisée et con-
duite en ce moment, ne peut rendre aucun service. Vous-
mêmes, messieurs, vous dites que « l’organisation actuelle
„ des milices citoyennes est illusoire et qu’aucun service
- militaire sérieux ne peut être attendu de troupes mal
- armées, mal uniformees,composées d’éléments disparates
et exercées d’une façon dérisoire eu égard au nombre des
» reunions. , , , , .
Cette situation, vous la déplorez, et vous demandez in-
stamment qu’elle soit modifiée. Mais obtiendrez-vous la
réforme importante, radicale, sans laquelle il n’y a pas
d’amélioration à espérer? Voussemblez le croire; or, si je
consulte les dispositions actuelles de la classe moyenne, de
la presse, de la législature et du gouvernement; si je con-
sidère l’insuccès de toutes les tentatives qui ont été faites
antérieurement dans le même but, et surtout la fâcheuse
reculade de 1853, je ne puis me persuader que vous ob-
tiendrez sous le rapport de l’instruction, de la discipline et
de l’élection des cadres, les garanties sans lesquelles la
garde-civique ne serajamais qu’une force militaire ineffi-
cace
de la Société philanthropique et de plusieurs autres
cercles où il rend les plus grands services.
Tous ces titres ne sont rien aux yeux de la bonne
presse. M. Florus a appartenu au petit commerce et il
irait s’asseoir à côté des nobles amis du Journal
d'Anvers ! Le démocratique Escaut lui-ipêine en
tressaille d’indignation ! Voilà bien nos adversaires.
Ils sont démocrates comme ils sont antimilitaristes...
dans leurs discours électoraux. Qttèé'eux qui én dou-
taient veuillent èn> prendre bonne note.
Les enveloppes portant le timbre de .10,. centimes pour-
ront être employées, à Légal des timbre-poste adhésifs de
la même valeur, quelles que soient la taxe et la destination
des lettres, à charge d’y appliquer, s’il y a lieu, des tim-
bres adhésifs complémentaires. JL ne pourra être fait usfige
des enveloppè's pour les objets àutoes que les lettrés.
Sénàt.
FAITS DIVERS.
une scène regrettable s’est passée mardi soir au con-
seil communal de Molenbeek-St-Jean.
C’est parce qu’on était arrivé depuis longtemps à une
conclusion identique en Franee quela gard e nationale a pu
être si facilement supprimée dans ce pays où l’institution
avait pris naissance. Vous espérez qu’on l’y ressuscitera;
vous le désirez même, et vous souhaitez aux gardes natio-
nalés françaises une organisation assez sérieuse pour em-
pêcher les coups d'Etàt, de quelque part qu’ils puissent
être tentés. . . .
Je crois fermement que ces prévisions et ces vœux ne se
réaliseront jamais, et que l’institution de la garde natio-
‘ nale ne survivra pas longtemps dans d’autres pays à la
grande réforme militaire qui s’accomplit en ce moment et
dont le principal caractère est de rendre le service mili-
taire obligatoire pour tous, eemme il l’est èn Prusse ou
comme il l’est en Suisse. . . ...
Il me reste une dernière observation a faire, vous dites,
messieurs : „ , , .. , , ,
- Quand nos vœux (en faveur de la reforme de la garde-
•> civique) seront traduits en loi, nous serons aussi une
„ forcé militaire sérieuse et l’armée pourra compter sur
» un concours efficace, en cas d’éventualités, de ceux qui,
■■ selon vous, né peuvent avoir aujourd’hui d’autreambition
» que celle d’être une faible annexe à la police des com-
» munes.
» Alors on n’aura plus à craindre le retour des tristes
- épisodes des sièges de Belfort que vous narrez avec une
» complaisance qui nous a vivement affectés. »
Cettè remarque et les protestations que vous croyez de-
voir faire en faveur de la garde-civique de Liège, dont nul
n'a jamais suspecté ni le courage ni le patriotisme, prou-
vent que ma pensée a été mal comprise ou mal interprétée.
En comparant la bravoure et la solidité des troupes de
ligne de Belfort à la faiblesse et à l’incohérence de la garde
nationale mobile, j’ai voulu simplement marquer la dis-
proportion qui existe entre les résultats qu’on obtient avec
des troupes imparfaitement organisées, instruites, disci-
plinées, commandées, et des troupes possédant toutes les
aptitudes, toutes les qualités et toutes les vertus militaires
qui distinguent les bonnes armées permanentes.
Faut-il, disais-je (p. 39 de ma brochure,) faut-il s’éton-
A «/t.+Fa ,1 i fTôuûPco p/vnHnitû ohov hnramAS
- ner de cette différence de conduite chez des hommes,
„ également braves et dévoués à leur pays ? Nullement.
« L’ordre, la discipline, l’instruction, la confiance mu-
« tuelle, toutes ces qualités sans lesquelles il n’y a point
» d’armées, ne sont pas inhérentes au courage et ne peu-
» vent pas être suppléées par lui. »
Très-préoccupé de la nécessité de défendre à outrance
les places fortes dont l’Europe nous a en quelque sorte
institué les gardiens,et désespérant de voir jamais la garde-
civique fortement organisée en Belgique, j’ai demandé que
l’on remplaçât par des bataillons de \L andwehr les! 50
bataillons de garde-civique mobilisée que l’organisation
actuelle affecte à la défense d’Anvers, de Liège, de Diest,
de Termonde et de Namur.
En faisant cette proposition, je n’ai nullement « tenté,
- comme vous le dites, de créer des antagonismes ou même
» des rivalités entre l’armée et la garde civique. « Si quel-
que chose dans ma conduite et dans mes écrits pouvait
pistifier cette imputation que je repousse de toutes mes
'forces, j’aurais en ce moment le regret d’avoir compléte-
ment échoué, puisque vous m’assurez qu’à Liège « les rela-
> lions entre la garde civique et l’armée sont des plus
, cordiales ! » vous ajoutez que ma brochure, <• qui est une
- œuvre individuelle,ne viendra pas troubler ces relatiôns.»
Je suis heureux dece résultat et de la détermination que
vous avez prise de me mettre seul en cause.
La sévérité de vos réflexions est du reste singulièrement
atténuée par l’assurance que vous voulez bien me donner
que Fannee ne sera pas rendue solidaire de mès opinions,
et par l’annonce du fait si honorable pour la garde-civique
de Liège, qu’elle combat en ce moment - par la plume ou
» par la parole en faveur d’une organisation militaire dont
- je me suis fait le champion. »
Vous terminez votre lettre en disant :
- Puissent nos efforts en faveurde l’armée réussir. Quant
» aux vôtres, nous avons la conviction qu’ils resteront sté-
x riles én ce qui nous concerne. »
Je vous dirai, àmon tour, messieurs : puissiez-vous réus-
sir à donner à la garde civique toutes les qualités que
vous reconnaissez vous-mêmes nécessaires pour qu’ellesoit
un utile Auxiliaire de l’armée! Quanta mes efforts pour
créer une Landioehr belge destinée à compléter les garni-
sons des places fortes, j’attendrai, pour y renoncer, que
vous ayez réussi, ou pour y imprimer une plus gtande
énergie, que vous ayez échoué.
Agréez,messieurs,l’assurance demaconsidération distin-
guée.
Le colonel d’état-major,
BRIALMONT.
Le colonel Brialmont n’a donc aucune confiance
dans le succès des efforts de la garde-civique {tour
obtenir une organisation solide. Pourquoi ce
scepticisme ? Parce que le gouvernement ne prend
l’initiative d’aucune réforme, parce qu’il semble
vouloir encourager les adversaires de la garde-
civique et décourager ses partisans.
L’inquiétude de notre milice citoyenne était
donc parfaitement motivée. M. David a, par pru-
dence même, jugé utile de préparer la manifesta-
tion régulière d’un sentiment vraiment patrioti-
que. Il pouvait inviter comme individus, comme
citoyens, tous les cliefs de la garde-civique et
examiner avec eux si une situation insolite
n’exigeait pas des mesures exceptionnelles. Il les
a invités en leur qualité de commandants. Tel est
le tort que M. Delcour peut lui reprocher. M. le
ministre a-t-il eu raison de se montrer aussi poin-
tilleux ? Nous ne le croyons pas. Sa décision four-
nit à l’agitation un aliment nouveau; si les gardes-
civiques ne peuvent délibérer comme force pu-
blique, ils peuvent délibérer comme citoyens et
ils ne laisseront assurément pas de demander
des réformes qu’ils ne les aient obtenues. Ils use-
ront du droit de réunion, du droit de petitionne-
ment. C’est donc pour une simple question de
forme que le ministre de l’intérieur a réuni ses
collègues et mis en campagne l’inspecteur-général.
Nous croyons qu’il eût mieux valu pour l’hon-
neur du gouvernement et pour le bien du pays
qu’il écrivit une lettre circulaire aux chefs de
corps pour leur demander leur avis sur la réorga-
nisation de la garde-civique et pour leur annon-
cer la solution prochaine d’une question qui ne
peut rester plus longtemps en suspens.
Association libérale et constitutionnelle
d’Anvers.
Assemblée générale des membres de l’Associa-
tion, vendredi prochain, 27 courant, à 8 heures du
soir, au local habituel Salle de ventes, courte rue
des Claires. .
ORDRE DU JOUR :
1° Rapport sur la situation et les travaux de
l’Association pendant l’année 1872; 2° renouvelle-
ment partiel du comité central. — Nomination de
4 membres en remplacement de MM. Cli. de Bos-
schaert, Léopold De Wael, Adolphe Nyssens,
François Gittens, dont le mandat est expiré et qui
ne sont pas rééligibles.
Le poil sera ouvert pour procéder à la nomina-
tion ues membres du Conseil central les vendredi
27 et samedi 28courant, de 2 à 4 et de 7 à 9 heures
du Soir, au local rempart Ste-Catherine, 23.
Le dépouillement se fera le dernier jour, à 9
heures précises du soir. Les membres sont invités
à y assister.
Une nomination récente faite par le Conseil com-
munal d’Anvers provoque les quolibets et les injures
de la presse cléricale. M. Florus, désigné pour faire
partie du Bureau de bienfaisance, a été débitant de
boissons alcooliques ; il est actuellement un des prin-
cipaux propriétaires de la quatrième section et il
a présidé avant les élections, des meetings où
l’on a combattu le projet de la rive gauche. Il
est d’une honorabilité que personne n’attaque, il est
indépendant par caractère comme par sa fortune ; il
aime à faire le biçn et il sait comment le faire effica-
Nous trouvons -dans les annales de la Société de
médecine d’Anvers, deux mémoires du docteur Dha-
nens, oculiste en cette Ville, siir deux questions d’hy-
giène trop importantes au point de vue de l’intérêt
général pour que nous ne nous en occupions pas quel-
ques instants, — L’un traite de l'assistance des oph-
thaimiques indigents dans les hôpitaux. L’auteur
envisage cette question aux points de vue humanitai-
re, économique et scientifique et nous communique ,
sous ce rapport, ses impressions recueillies pendant un
voyage scientifique qu’il a fait àLondres,en Hollande et
en Allemagne où il a visité les principales institutions
charitables, où sent traités les ophthaimiques indi-
gents. Ce sujet ne saurait nous laisser indifférents ;
car la réorganisation des services de santé en cette
ville ne peut manquer de venir à l’ordre du jour dans
un avenir prochain. Les renseignements fournis par
les travaux consciencieux et éclairés de nos médecins,
ne peuvent être perdus pour nous, quand il s’agit d’une
question qui touche d’une manière si directe à de
grands intérêts humanitaires. Car personne ne con-
testera que dans toutes les branches de l’industrie mo-
derne, il faut à l’ouvrier, qui veut se faire une position
honorable non seulement de bons bras mais aussi de
bons yeux, et le malheureux qui ne voit pas bien,
se voit par ce fait seul exclu de toutes les positions
lucratives qui pourraient faire son rêve d’avenir. A
quoi lui sert l’instruction, l’intelligence, si la faiblesse
de sa vue l’empêche d’en tirer aucun parti ? Et on ar-
rive à cette faiblesse de vue, à la cécité peut-être, par
des maladies de l’œil,peut-être insignifiantes au début,
qui ont dû être traitées (l’auteur de notre mémoire ne le
démontre que trop) dans de mauvaises conditions.Mais
les mauvaises conditions, dont notre auteur indique
l’influence pernicieuse dans l’assistance des ophthai-
miques indigents, n’existent-elles pas à un suprême
degré dans l’assistance actuelle de nos ophthaimiques
de l’hôpital Ste-Elisabeth.
Nous saurons qu’actuellement, à l’encontre de tout
ce qui existe dans les grands hôpitaux du pays et de
l’étranger, il n’existe pas même à cet hôpital un ser-
vice spécial pour le traitement de cette classe inté-
ressante de malades, les ophthaimiques. Ces derniers
sont confondus et placés pêle-mêle avec les autres
patients sans qu’on songe aux inconvénients et aux
dangers que cet .état de choses présente pour les ma-
lades et que le mémoire dont nous nous occupons,
met si bien en évidence. Au surplus, le chirurgien,
que l’on a chargé du soin des ophthaimiques, a en
outre à soigner dans les circonstances actuelles
plus de deux cents blessés! Est-il raisonnable de
demander à l’activité d’un praticien de suffire à
cette immense besogne? Et au milieu d'un ser-
vice général, où tant de blessés graves réclament les
soins les plus urgents, les ophthaimiques peuvent-ils
jouir de l’attention minutieuse que leur état réclame et
que la science ophthalmique.si importante denos jours,
considère, d’après ie mémoire du dr Dhanens, comme
indispensable à la guérison des ophthalmies, des
opérés.
Il est certainement regrettable que l’administration
des hospices n’ait pas songé jusqu’à présent à parer
aux inconvénients d’une telle situation; nous faisons des
vœux pour qu’elle s’inspire dans l’assistance des oph-
thaimiques indigents de l’hôpital Ste-Elisabeth, des
principes que le Dr Dhanens expose d’une manière si
claire et si précise au point de tue de l’assistance des
ophthaimiques en général : Nous avons l’espoir qu’un
résultat pratique, utile pour notre hôpital, sortira
de son étude consciencieuse et essentiellement hu-
manitaire. Voici d’ailteiirs les conclusions princi-
pales qui terminent son mémoireetsur lesquelles nous
appelons spécialement l’attention des administrations
de bienfaisance ;
1. Le but et le devoir de toute administration de
bienfaisance, qui vient au secours des pauvres en les
recueillant dans un hôpital, est de les assister effica-
cement.
2. La suprême tâche qui lui incombe est d’écarter
les conditions anti-hygiéniques, créées par la réunion
de beaucoup de malades et de séparer les malades
dont les services sont distincts, séparation et condi-
tions de bonne hygiène que la science réclame comme
bases indispensables dans le traitement des maladies.
3. Les dépenses directes qui sont nécessitées pour
bien remplir dans un hôpital ces conditions d’hygiène,
pour installer convenablement un service, peuvent
être considérées, si l’on analyse leurs résultats ultimes
non comme une dépense mais comme une économie
réelle.
4. La question économique, en effet, n’est pas dans
l’assistance des pauvres, de rechercher le mode d’as-
sistance qui occasionne le moins de dépenses directes
et immédiates, mais bien de trouver celui qui, d’après
les conclusions de la science et de la pratique, peut
produire les guérisons les plus nombreuses, les plus
promptes et les plus complètes.
5. La science et la pratique optlialmiques ont défi-
nitivement condamné le traitement des opthalmiques
dans les services généraux d’un hôpitalsans séparation
des divers malades et des salles. Des intérêts humani-
taires, économiques et scientifiques font un devoir sa-
cré aux administrations bienfaisantes de renoncer à ce
mode d’assistance suranné des ophthaimiques.
(Remarquons que c'est ce mode d’assistance
qui est adopté à lliôpital Ste-Elisabeth.)
6. Dans tout hôpital, où l’on traite les ophthaimi-
ques, un service spécial ophthalmique, dirigé par un
spécialiste, devrait être établi. Il devrait consister en
deux sections, l’un pour les malades résidants, l’autre
pour les malades ambulants (où du déhors), sous
forme de consultation gratuite se faisant journelle-
ment à une heure déterminée. Envisagée de cette
nanière seulement, l’assistance des opthalmiques
dans des hôpitaux généraux, peut remplir nos aspi-
r»aHnna lmn •tn irv3>« ÂPAnfiTMinnua ûf coût Inc ir»_
rations liur^ni(aires, et économiques, et sert les in-
..........Ma '
térêts de lUPcience.
(Nous nous demandions ce qui empêcherait la
création d'un tel service à notre hôpital Ste-Elisa-
beth et l'administration persévérera-t-elle à res ter
sourde aux enseignements de la science ; n’imi-
tera-t-elle pas ce qui existe dans tous les hôpitaux
importants du pays et de l'étranger.)
7. A tous les points de vue l’assistance des opthal-
miques dans des instituts spéciaux isolés, bien organi-
sés, est préférable et l’emporte “ sur tous les autres
modes d’assistance des ophthaimiques. •>
Venons-en au deuxième mémoire du D1' Dhanens :
La myopie dans les écoles : il touche à une question
d’hygiène non moins importante. L’auteur y recherche
les causes de la fréquence croissante de la myopie
dans la plupart des pays. Invoquant les statistiques,
dressées récemment dans les écoles allemandes et
russes par le D1' Cohn, deBreslau, et le Dr Erismann,
de Saint-Pétersbourg, l’auteur démontre que la
myopie est produite ordinairement par la mauvaise
organisation de la plupart des écoles et qu’elle dépend,
en grande partie, de la construction défectueuse de
ces écoles, des pupitres qu’on emploie , du défaut
d’éclairage,de l’emploi peu judicieux des lunettes,enfin
des occupations irrationnelles au point de vue de
l’hygiène oculaire, auxquelles on condamne les
jeunes élèves. Nous recommandons les idées émises
par l’auteur ainsi que les conclusions pratiques du
I)r Cahn qui terminent son travail, aux sérieuses mé-
ditations des pouvoirs publics et des personnes en gé-
néral qui, avec un généreux dévouement, président,
chacune dans sa sphère d’action, à l’instruction de la
jeunesse. Car il est certainement désirable que les
■bienfaits inestimables de l’instruction ne soient pas
acquis, et cela par notre faute, au prix de la santé
des yeux de nos jeunes écoliers et ne produisent pas,
ou produisent le moins possible une infirmité qui peut
devenir dangereuse dans ses degrés extrêmes. Nous
bornerons là nos réflexions sur ce travail intéressant,
en formant toutefois le vœu que, dans les écoles à
créer ou à organiser, l'on tienne un compte plus ri-
goureux qu’on ne l’a fait jusqu’à présent, des ensei-
gnements de la science dans la question très-impor-
tante de l’hygiène oculaire. D. Descamps.
Enveloppes timbrées.
cement, ce qui. n'est pas dbnné aux administrateurs
. jlrpeuple. Il est président de
qui n’ont pas vécu avec ,_______________,_________
la société dê bienfaisance Hulp vodr allen, membre
Un arrêté royal du 19 porte qu’il sera créé des envelop-
pes timbrées pour l’affranchissement des lettre?, lesquel-
les seront débitées à leur valeur nominale, augmentée d’un
centime par pièce en remboursement des frais de fabrica-
tion.
Ces enveloppes, d’une valeur nominale de 10 c., seront
émises le 1er mai prochain.
Le timbre cessera d’être valable s’il est détaché do l’en-
veloppe sur laquelle il est imprimé,
Daqs sa réunion d’hier, le Sénat À ajourné après les va-
cances du nouvel an la. discussion du projet de loi.relatif
aux servitudes militaires', à là'demandé uèM. îë‘ministre j
des finances qui a, comme on sait, fait ouvrir un registre |
au gouvernement provincial d’Anvers pour recevoir les i
réclamations des intéressés. ' ;
M. Malôu, toujours habile,Veut pouvoir constater devant j
l’assemblée que, personne ne refusant l’indemnité à la- ]
quelle il aura droit, le projet du gouvernement est excel- i
lent.
L’assemblée a voté le budget des dotations et s’est ajour- i
née au lendemain pour expedier les autres projets de loi
sur lesquels les rapports seront faits, notamment le projet
de loi décrétant la libre entrée des denrées alimentaires.
La séance publique vënait d’être levée et le comité secret
allait s’ouvrir. Le public n’était, pas encore sorti de la
jsalle, quand un des,conseillers de l’opposition, M- L.... se
leva* init son par-dessus et déclara à haute voix qu’il ^as-
sisterait plus désormais" â aucun comité secret.
Le motif do sa détermination était, disàit-il, que les
membres du collége, et spécialement M. Féchevin J,,.., à
qui il s'adressait, écrivaient dans un journal de la localité
qui U «^adressait, écrivaient
des articles où ils l’accusaient, au sujet de la conduite qu’il
avait tenue dans les précédents comités.
M. l’échovin J... lui adressa un démenti. M. L...,pâle
de colère, se dirigé®, tout en renouvelant ses accusations,
vers l'échevin J... et, arrivé près de lui, il lui appliqua un
soufflet que M. J... lui rendit à l’instant. Les conseillers
présents s’interposèrent immédiatement. L’émotion fut
longue à se calmer.
NOUVELLES ÉTRANGÈRES
ESPAGNE.
La question de l’abolition de l’esclavage dans les
colonies espagnoles produit, comme on le pense bien,
une grande sensation. Voici de quelle façon éloquente
le Journal des Débats s’en occupe :
Nous avons été heureux de pouvoir publier hier la
dépêche de Madrid annonçant que ce jour-là même le
gouvernement espagnol avait fait résolûmentun grand
acte d’humanité et de justice auquel son nom restera
attaché. Bravant la coalition dès négriers, des trafiquants
et des exploitateurs qui avaient formé une sainte alliance
pour le maintien de l’esclavage, il a convoqué les Cortès
pour leur présenter une loi abolissant immédiatement
cette honteuse institution dans l’ile de Porto-Rico, avec la
promesse d’étendre la loi à l’ilô de Cuba quand l’insurrec-
tion serait terminée.
Nous n’avons pas encore recules détails de cette séance,
mais nous fie voulons pas tarder un instant à féliciter le
ministère et son honnête et courageux chef, M. Zorilla,
d’une résolution qui effacera une véritable tache du grand
blason de I Espagne. On sait qu’il y a eu une Adresse pré-
sentée à M. Zorilla par la Société d’émancipation, et au
a m. zorilla par ................r___ ___, ,__
bas de laquelle figuraient des noms qui n’ont certëVriën
de révolutionnaire. La réponse était déjà faite à la tri-
bune espagnole, et le projet de loi qui vient d’y être porté
à été le couronnement des éloquents débats de la semaine
dernière.
La discussion engagée dans les Cortès au sujet de l’escla-
vage a été digne des plus grands jours des Parlements
anglais et des Chambres françaises. Jamais Castelar n’avait
été plus éblouissant et plus entraînant, et ceux même qui
le combattent le portent en triomphe. Les organes de la
coalition coloniale font un reproche à M- Zorilla et. à M.
Martos d’avoir applaudi de toutes leurs forces à l’orateur
républicain, comme si, dans cette question de justice ab-
solue, il s’agissait de république ou de monarchie. Il s'agit
d’un outrage permanent à l’humanité,à la religion, à la mo-
rale,à toutes les lois divines et humaines, et cela comporte
bien une crise ministérielle.
Les intérêts ligués contre le ministère Zorilla sont ar-
dents, cupidès, puissants. Ils remuent ciel et terre, et font
un immoral appel à toutes les passions nationales, même
les plus honorables. M. Zorilla est accusé de trahir la dig-
nité et l’indépendance de son pays, et de subir des injonc-
tions étrangères. Nous connaissons cela. Que M. Zorilla
poursuive courageusement la voie dans laquelle il est en-
tré; et quand même il y laisserait le pouvoir, il en retirera
du moins un nom pur et honoré.
, Les partisans de l’esclavage protestent surtout contre
l’abolition immédiate, et se plaisent à prédire le renouvel-
lement des scènes de Saint-Domingue. Ce genre d’argument
ne prouve rien contre la justice. Nous ne savons pas ce qui
arrivera ; mais ce que nous savons, c’est que l’institution
de l’eseiavage est un crime, et qu’il ne doit pas y avoir de
transaction avec le crime. Nous ne croyons pas à l’abolition
graduelle; l’esclavage est de ces institutions qui sont obli-
gées de vivre ou de mourir tout entières. C’est comme un
édifice pourri qui doit tomber d’un seul bloc, dût-il écra-
ser dans sa chute ceux qui s’y étaient retranchés et forti-
fies. Il a fallu la première révolution française pour procla-
mer l’abolition de l’esclavage; il a fallu la révolution
de 1848 pour l’appliquer dans les Antilles ; il a fallu la gi-
gantesque guerre du Nord et du Sud pour émanciper vio-
lemment les noirs et maintenir l’Uniôn américaine. Les
véritables auteurs des révolutions sont ceux qui les ren-
dent nécessaires.
BELGIQUE.
ANVERS, 27 Décembre.
Ou nous prie d’annoncer que M. le bourgmestre ne
recevra pas le jour de l’An.
Représentation extraordinaire de la Fille de
Madame Angot au profit des inondés de Gand, le
31 courant. — Nous rappelons à MM. les abonnés du
Théâtre royal qu’ils n’ont la préférence de leurs
places pour cette représentation que jusqu’à demain
samedi, à 3 heures de l’après-diner, en s’adressant au
bureau du Théâtre. Toutes les personnes qui désirent
retenir des places à l’avance peuvent se faire inscrire
jusqu’à dimanche à 3 heures.
Les lundi 30 et mardi 31 le bureau dé location sera
tenu à Y Hôtel de la Paix, rue des Menuisiers, de 2 à
3 heures de relevée.
Fédération libérale.
Sous-comité de la 5e section. — A l’occasion de
l’assemblée générale de l’Association libérale, la séance
d’aujourd’hui, vendredi 27 courant, n’aura pas lieu.
Ligue des Gueux. — Assemblée générale, aujour-
d’hui vendredi, 27 courant, à 9 h. du soir, dans la salle
au premier de la Taverne de la nouvelle Bourse,
Courte rue des Claires.
Ordre du jour ; l° Représentation extraordinaire
au profit des inondés de Gand ; 2° Règlement ; 3° Com-
munications. .
Le bruit est répandu en notre ville qu’une rencontre
a eu lieu hier après-midi à la station du Nord à
Bruxelles entre un train de marchandises venant
d’Anvers et un train de voyageurs quittant la gare de
Bruxelles. Voici en quels termes, le Courrier de
Bruxelles, seul des journaux de cette ville signale
cet accident :
•• Un grave accident vient d'arriver, à quàtre heures de
l’après-midi, à la station du Nord, Un train de marchan-
dises grande vitesse, venant d’Anvers, a heurté un train
de voyageurs partant de Bruxelles. Un déraillement s'en
est suivie. On assure qu’il y a un grand nombre de blessés.
Neus ignorons s’il y a des morts. •>
Nous attendons de plus amples informations.
— La société royale Nationale Regatta donnera
demain samedi, dans les salles réunies du Théâtre des
Variétés, un bal masqué, paré et travesti. —■ On sait
que les fêtes de cette société sont généralement très
suivies et très animées.
— Cercle artistique. — Section de musique. —
Demain samedi, 28 courant, PAS de répétition.
— Société de musique. — Aujourd’hui vendredi,
répétition générale à 8 heures du soir.
Demain samedi, séance musicale à 8 heures du soir.
—■ Voici les prix des denrées alimentaires des diffé-
rents marchés :
Place de Meir : Beurre, fr. 1-40 à 1-60 le 1/2 kilog.;
ommes de terre, fr. 7-80 à 9 par 100 kilog.; œufs, les
5, fr. 2-25 à 2-50.
Canal des Récollets : Beurre, fr. 1-60 à 1-80 le 1/2
kil.; id., en cuvettes, fr. 2-20 à 2-60 par kïl.; pommes de
terre, fr. 9 à 9-60 par 100 k.; œufs les 25, fr. 2-50 à 3.
Renseignements météorologiques transmis par
l’Observatoire de Paris.
Matinée du 27 décembre.
Retour des vents au S. en Bretagne ; ciel brumeux
dans toute la France ; une dépression barométrique se
montre en Irlande.
740 Greencastlé, Tlmrso ; 741 Valentia ; 750 Pen-
zance ; 755 Skudesnas ; 758 Stockholm ; 760 Nantes,
Cherbourg, Londres ; 703 Bayonne ; 764 Paris Gro-
ningue ; 767 Perpignan, Copenhague ; 768 Berne ; 770
Trieste.
Livres pour Ëtrennes.
PRIMES A NOS ABONNÉS.
Nous venons de compléter notre liste de primes par
deux œuvres bien remarquables, l’une est le recueil
de Légendes rustiques par Georges Sand, avec des-
sins de Maurice Sand ; l’autre est une collection de
magnifiques dessins sur les Vosges par J. J. Bellel,
avec texte par Th. Gautier, deux noms faits pour se
rencontrer et qui suffisent à faire le succès d une pu-
blication. — L’Album de Georges Sand est appelé à
figurer à la fois dans tous les salons et dans toutes les
bibliothèques d’enfants.
un souffre-douleur du hasard. — On enterrait mardi
dernier, à Clichy-la-Garenne, un vieux bonhomme âgé de
soixante-dix ans, qui fut toute sa vie le souffre-douleur du
hasard.
On le nommait Martin Clinchot. A l’âge de cinq ans, une
bande de saltimbanques, de passage dans son hameau,
l’enleva à ses parents. On lui désarticula les bras et les
jambes, et on lui plia les reins, si bien qu’il devint un
habile clown.
Saltimbanque contre son gré, il s’enfuit de la baraque
juste le jour eù un de ses collègues de tréteau enlevait la
caisse. Les gendarmes, le voyant fuir, lui mirent la main
au collet, et il fut condamné à cinq ans de prison, tandis
que le vrai voleur réussissait à se soustraire à la justice.
Mourant de faim, il voulut profiter de la souplesse de
ses reins et feignit une horrible maladie. Installé au coin
d’une rue, il passait des journées entières les jambes et les
bras contournés èt le corps plié en deux. Il recevait ainsi
quelques aumônes.
Un jour, il ne put se redresser. Il était vraiment perc'us
cette fois. Il se fit faire alors une pancarte sur laquelle on
lisait : Ayez pitié cl'un ancien saltimbanque..
A partir de ce jour, il ne reçut plus un sou. On le prenait
pour un mystificateur, et ses larmes ne purent jamais arri-
ver à convaincre de son infortune.
Il se fit conduire à l’hôpital, où on lui déclara qu’il n’y
avait rien à faire. Le malheureux résolut de redevenir
saltimbanque. Une troupe l’engagea comme homme-
cerceau, et chaque soir on le suspendait à un trapèze; des
enfants s’accrochaient à ses jambes et à ses mains pour
faire le bras de fer.
Lundi, après les exercices, quand on voulut le
descendre pour le rouler, comme d'habitude, dans la cou-
lisse, on s’aperçut que des gouttes de sang perlaient à ses
narines. Le pauvre diable était mort pendant les exer-
cices.
quoiqu’en très-mauvais état, pouvait encore être utilisé; il
fut amené etl’on se dirigea vers la terre. C’est alors quels
canot rencontra la barque de pêche J. T., patron Joseph
Tristan, de l’ile de Croix, et revint à bord au steamer en
même temps que le canot du feu flottant.
» Le steamer Mendoza, sortant de la rivière de Bordeaux
pour Marseille, envoya ses trois embarcations, et tous les
naufragés purent alors abandonner le steamer.
« De grands éloges sont dus au patron Joseph Tristan
pour les efforts faits par lui pour nous sauver, et nous pou-
voiis. assurer que sans son assistance opportune, nous
aurions à déplorer la perte de beaucoup plus de monde.
» Nous devons aussi exprimer toute notre gratitude au
capitaine et à l’équipage du steamer Mendoza pour la
service qui nous a été rendu par eux, car si le Mendoza;
n’avait, paru sur le lieu du sinistre que quelques heures
plus tard, cinquante personnes de plus auraient certaine-
ment péri.
» Quand tous les naufragésïarentà bord du bateau de
pèche, le patron Joseph Tristan nous conduisit à la Ro-
chelle, où chaque habitant était désireux d’atténuer par
ses soins l’horreur de notre situation.
» Nous ne pouvons dire combien leur bienveillance a été
grande pour nous, et les efforts faits par eux pour nous
soulager resterontà jamais gravés dans nos souvenirs.
» Un officier du bord. »
» Ce qué ces malheureux ne disent pas, ce sont les souf-
frances horribles qu’lié ont éprouvées pendant dix-huit
longues heures, dont douze d’une nuit noire et froide.
» Quelques instants après l’éehouement du Germany, la
mer déferlait avec tant de violence que le navire fut rempli
d’eau ; c’est alors que la vie de tous fut dans le plus grand
danger ; il faisait nuit ; le bâtiment se démolissait peu à
peu, et il devenait impossible de se tenir sur le pont, ba-
laye de l’arrière à l’avant par des lames furieuses.
•> A huit heures trente, le grand mât est tombé. Une
demi-heure après, le mât d’artimon tombait aussi, empor-
l’incendie de new-york. — Le vapeur l’risia, de la
Compagnie hambourgeoise, est arrivé à Plymouth le 22
décembre, apportant les détails de l’incendia qui a dévoré
l’hôtel de la 5° avenue, à New-York. Voici ce qui s’est
passé :
Le 10 au soir, un peu avant minuit, le feu prit au dernier
étage de l’hôtel. La plupart dés voyageurs étaient rentrés
chez eux ou étaient sur le point de le faire, lorsque le cri
d’alarme retentit.
Les plus timidqs se précipitèrent hors de leur apparte-
ment et se sauvèrent aussitôt, d’autres firent à la hâte
leurs malles, dans lesquelles ils entassèrent péle-mèie
leurs principaux effets, et ils descendirent au bureau de
I, où on leur fit. leur note, qu’ils payèrent avant de se
l’jiôtel, où on
retirer. Mais la panique était à son comble, surtout parmi
les femmes.
La fumée remplit bientôt toutes les parties de l’hôtel et
alla porter ainsi la terreur dans les appartements de ceux
qui n avaient pas été éveillés par le tumulte. Peu à peu le
vestibule et la ceur de l’hôtel s’étaient remplis de monde.
Les employés de la maison tout d’abord firent bonne
contenance et déclarèrent froidement que ce n’était rien.
Mais quand la fumée fut devenue encore plus épaisse,
lorsqu’on entendit les cris des femmes de service descen-
dant du dernier étage, il fallut bien se rendre à l’évidence.
II était déjà impossible de rien distinguer ; on ne voyait
point à un pas de distance.
La confusion fut bientôt complète au milieu de ce grand
nombre d’individus, éveillés trop tard par le tumulte ou
la fumée, et qùi faisaient les efforts les plus désespérés
pour trouver une issue.
Un détail bien étonnant, c’est que, pendant tout ce temps-
là, personne n’a songé à faire prévenir le bureau des in-
cendies, et il s'est écoulé une aemi-heure avant que l’os
crût la chose assez sérieuse pour appeler les pompiers. Ce
fut un agent de police qui, passant devant l’hôtel et remar-
quant la fumée èt le tumulte, en demanda la cause et
courut aussitôt donner l’alarme àl’extérieur.
En une minute, les pompes à vapeur furent à la porte
et commencèrent à fonctionner. Mais un temps précieux
avait été perdu ; le feu,qui n’avait d’abord exercé ses ra-
vages que sur le côté de l'hôtel qui donne dans la 23e rue,
s’était déjà attaqué au reste de l’établissement.
C’était un spectacle effrayant que de voir entasser dans
la cour, dans le salon de conversation et partout où l’on
pouvait espérer être à l’abri du danger, des valises, des
malles, des cartoas, dés boites, des corbeilles et ,-rÛille
objets divers apportés par des hommes ou des femmes,
quelques-uns à moitié vêtus et présentant les signes dê là
plus grande terreur.
Plusieurs personnes, affolées, couraient de tous côtés au
milieu delà fumée, poussant des cris d’épouvante et offrant
l’aspect étrange d’individusqui.sous l’empire d’une émotion
terrible, sont complètement égarés et hors d’eux-mêmes,
et incapables de savoir ni ce qu’ils veulent ni ce qu’ils
peuvent faire.
Aussitôt que les pompiers furent arrivés et pendant que
les pompes a vapeur lançaient des masses d’eau, ils déga-
gèrent les escaliers de tous les objets qui les encombraient
et attaquèrent immédiatement l’incendie dans l’intérieur
même de l’hôtel. Quand ils arrivèrent aux étages les plus
élevés, la fumée devint si épaisse qu’elle les empêcha long-
temps d’aller plus avant. Et cependant ils entendaient les
cris des jeunes filles de service habitant l’attique de l’hô-
tel. Elles n’avaient pu descendre, parce que le feu leur
avaitcoupé la retraite, et elles se sentaient sur le point
d’être étouffées ou brûlées vives. Leurs cris déchirants
arrivaient jusqu’aux hommes qui luttaient pour venir à
leur secours, et les faisaient redoubler d’efforts. Mais
ces cris devenaient de moins en moins fréquents , et
lorsque les pompiers, traînant leurs tuyaux après eux,
purent, après des peines inouïes, pénétrer dans l’atti-
que, les cris avaient complètement cessé ; il ne se déga-
geait plus qu’uH silence de mort, et quelques instants
après, lorsqu’un peu de lumière put être faite, on aperçut
treize cadavres.
L’hôtel a été presque complètement détruit par les flam-
mes ; mais, grâce aux pompes à vapeur, l’incendie a pu
être circonscrit. Dans lès bâtiments de l’hôtel, les pertes
s’élèvent à plusieurs millions de dollars.
le shah de perse, qui va visiter l’Europe au mois d’avril
prochain,laissera ses Etats probablement dans une situa-
tion des plus désagréables. L’hiver sera terriblo pour les
pauvres et le pain est trois fois plus cher que son prix
habituel. Le blé est entre les mains de quelques accapa-
reurs. Ainsi le gouvernement de la province d’Azerbijan,
dit-on. a acheté tout le grain à 6 shabis le battnan, et le
vend en détail à 2ô shabis ; personnellement, il n’est donc
pas intéressé à faire baisser les prix.
D’un autre côté, le gouverneur du Hamadan, Taniasp
Mirza, qui serait l’un des plus grands hommes de la Perse,
s’il n’était pas si orgueilleux et si avare, parait faire con-
scieusement son devoir.
Découvrant à son arrivée que le peuple mourait de faim,
au sein d’une abondance relative, il a fait une qnquête
pour se rendre compte de la cause de cette situation et des
noms des principaux coupables.
Muni de preuves, il invita le cazi en chef à lui rendre
visite, et lui adressa la parole en ces termes : — Cazi, que
dit la loi religieuse au sujet de la punition de ceux qui ac-
caparent le grain tandis que les vrais croyants meurent
de faim ? — Un tel crime, répliqua le cazi mérite la mort.
— Tu l’as dit, s’écria le gouverneur; il appela le bourreau,
et la loi interprétée par le cazi, reçut contre lui-même la
première application. Le lendemain le pain ne coûtait plus
que 6 shabis le batman.
après, le mât d’artimon tombait aussi, empor
tant avec lui sept malheureux qui s’ôtaient réfugiés dans les
agrès. Ce fut un horrible moment pour ceux qui étaient en-
core cramponnés aux épaves ; ils entendaient des craque-
ments sinistres ; le Germany s’en allait pièce par pièce,
et eà et là, dans la nuit, des cris désespérés, des appels
déchirants, auxquels on ne pouvait répondre, des amis
emportés par la mer auxquels on ne pouvait porter secours.
» Les lames qui balayaientcontinuellement le navire en-
levèrent quelques personnes. Une même vague entraîna
une pauvre mère de famille et ses quatre enfants. Vers
cinq heures du matin, une jeune fille de 18 ans, qui avait
passé la nuit sur l’avant du navire et que le désespoir affo-
lait., voulut so rendre sur la passerelle. Renversée par une
lame, malgré les secours d’un officier, elle fut bientôt pro-
jetée avec une violence sur les parois du navire et écrasée.
Son agonie fut horrible. Ses cris glaçaient d’épouvante ses
compagnons.
» Lorsque le jour parut,le premier voyage fait du stfeamer
à bord du bateau de pêche fut. un désastre. Ces pauvres
malheureux, fous de désespoir et de douleur, se précipi-
taient dans l’embarcation ; aussi leurs mouvements brus-
ques la firent-ils remplir et six d’entre eux se noyèrent.
» En quittant le navire on dut abandonner, enveloppé
dans une couverture, le cadavre d’un petit enfant de sept
mois, mort dans les bras de son père pendant cette affreuse
nuit.
» Le rapport des officiers du bord, dont nous avons cité
un fragment, attribue à de fausses manœuvres du pilote
dans les passes la perte du steamer le Germany. Il resuite
au contraire de la déclaration du pilote qu’au moment
d’entrer en rivière, lorsque le feu ue Cordouan doit être
tenu par celui du Grand-Banc, Cordouan aurait disparu
par l’effet d’un nuage. Le navire se trouvait alors entre la
Mauvaise et la pointe de la Coubre. De suite le pilote
donna l'ordre de mettre la barre à bâbord,mais c’était trop
tard et l’avant du Germany était déjà engagé. — Nous
croyons savoir qu’une enquête est ouverte.
” Le Germany était un magnifique steamer ayant plus
de 2,075 tonneaux de jauge. Il avait à son bord au départ
de Liverpool 127 personnes.dont 98 faisant partie de l’équi-
page et29 passagers : 13 passagers et 13 hommes de l’équi-
page ont disparu. Un matelot ayant la jambe cassée est
resté à bord du Mendoza, où il avait été transporté.
" Nous ne connaissons pas les noms des survivants ; mais
nous savons quêtons les officiers du bord, le docteur J.-J.
Wolf et le commissaire A. Clarke ont été sauvés.
» Nous nous joignons aux officiers du steamer pour féli-
citer les marins du Joseph-Tristan et le capitaine du Men-
doza qui par leur courage et leur sang- froid ont arraché à
une mort certaine une centaine de personnes. La conduite
de Tristan surtout ne saurait être trop louée; c’est à ses
manœuvres hardies qu’est dû tout le succès du sauvetage.
Déjà ce brave marin possède une médaille d’honneur. En
1809, il a sauvé à la mer l’équipage du navire le Zénith, de
Nântes, au moment où celui-ci allait sombrer. »
Lettres, sciences et A.rts.
M. le President da la République française a fait diman
che dernier une visite au nouvel Opéra. Il et ait accompagné
de M. Jules Simon. Il a été reçu par MM. Charles Blanc,
Charles Garnier et Jules Lenepveu.
M. Thiers a gravi d’un pas teste et sans se reposer une
seule fois les deux cents marches qui mènent à l’atelier de
M. Lenepveu : cet atelier est situé dans la coupole au-
dessus de la salle.
Le plafond de M. Lenepveu, représentant les génies du
jour et de la nuit, est peint sur cuivre et divisé en trois
fragments, qui s’ouvrent en éventails.
M. Thiers a fort longuement examiné cette peinture ma-
gistrale, et chaudement complimenté l’auteur. Il allait
d’un morceau à l’autre, et de là à l’esquisse, laissant échap-
per par intervalles des réflexions qui marquent un goût fin
et vif. Tout ie monde sait qu’avant d’être un homme poli-
tique, M. le Président de la République fat un critique
d’art et qu’il est resté fin amateur éclairé.
Après cette visite, qui n’a pas duré moins d’une demi-
heure, M. Thiers a parcoui u d’un bout à l’autre le nouvel
Opéra, faisant questions sur questions à l’architecte. Il a
paru très frappé du foyer, et surtout de cet. escalier monu-
mental qui sera une des merveilles du nouvel Opéra. Il en
a fait tous ses compliments à M. Charles Garnier avec
beaucoup de bonne grâce et de chaleur.
11 est sorti de l’Opéra à trois heures et demie.
Eu partant, il a annoncé à M. Lenepveu sa nomination
au poste de directeur de l’Ecole de Rome.
Il a serré les mains des personnes qui l’avaient accom-
pagné dans cette visite, a renouvelé ses compliments et
manifesté le désir que l’édifice sa terminât rapidement.
L'O
déceri
vour.
L’Ei
aux ai
dant i
versé
Dan
déeidi
La <
Au !
pefier
mins (
La c
MW
à la ri
commi
Le n
tétëgr;
: enve
D’af
vahi 1
forts (
2000. i
russe
Ont
Le t
héritif
La :
soir ai
Son
tre hei
satisfa
ün t
Riége
ij’afl'ai:
avec 1<
Les
magne
terinin
de la 1
Si le
citées i
Dépi
L’An
>as à 1
a Rus
1
rnpi’un
lonsôl.
ih. de fc
fi. de fe
FI
P-titr. re
Lots d’A
Déc
Chronique judiciaire
La Cour d’appel de Bruxelles, toutes chambrés réunies,
s’est assemblée aujourd’hui, à deux heures, en audience
solennelle et publique, sous la présidence de M. Gérard,
premier président, aux fins de procéder à la présentation
de deux candidats à la nomination du Roi, pour une place
de vice-président, vacante au tribunal de première in-
stance de cette ville, par suite de la promotion de M.
j Edouard Delecourt oomme conseiller à cette cour.
! M. le greffier en chef de Roissart a fait l’appel nominal
i qui ,a constaté la présence de vingt-six membres ayant
droit de suffrage. MM. les conseil'ers Baude et Corail, |
empêchés, étaient absents. La majorité absolue était de
quatorze.
Voici le résultat des divers scrutins ;
Pour la lre candidature, M. le juge J.-V. Delecourt (qui
figure le I7« sur la liste de rang des membres du tribunal
PAl
| ST-T1I
nglais
|hieà C
! misai
de Bruxelles) a obtenu 17 voix; M. le juge Drugman (11« sur I
lejugeBidart (15e id.)
la liste de rang) en a obtenu 7, et M.
en a réuni 2.
En conséquence,M. le juge J.-V. Delecourt a été proclamé
premier candidat.
Pour la deuxième candidature, un premier tour de scru-
tin a donné 13 voix à M. le juge Bidart. M. le juge Drug-
man a obtenu 12 suffrages ; il s’est trouvé un billet blanc
dans l’urne.
La cour, après une longue délibération en chambre du
conseil, a décidé qu’il y avait lieu de procéder à un scrutin
Le nanfl-age tin Germany.
Nous trouvons dans le Courrier de la Rochelle
d’aujourd’hui les détails suivants sur la terrible catas-
trophe dont le télégraphe nous avait apporté la nou-
velle, il y a deux jours :
» Dimanche soir, à huit heures et demie, le patron Tris-
tan, Joseph, pêcheur de l’ile de Croix, arrivait à la Ro-
chelle, ayant à son bord une centaine de personnes. Le
bruit d’un sinistre maritime se répandit immédiatement
dans notre ville; et c’est au milieu d’une foule nombreuse
que les naufragés débarquèrent. C’était un douloureux
spectacle. Les vêtements en lambeaux, mouillés et raidis
par l’eau de mer, ces malheureux, épuisés de fatigue, pou-
vaient à peine marcher. Dans le triste cortège, on remar-
quait quelques femmes dont lo visage pâle et contracté
portait encore latrace des terribles angoisses contre les-
quelles elles avaient eu à lutter. Secondée par le mouve-
ment spontané de la population, l’administration munici-
pale a pris immédiatement des mesures pour leur faire
prodiguer les premiers soins. Des vivres ont été distribués,
aes vêtements achetés ; divisés par groupes, les naufragés
ont été logés dans les différents hôtels de la ville et à l'hô-
pital Saint-Louis; l'hôpital Aufrédi en a reçu quelques-uns,
u’autres ont. été recueillis par les habitants.
» Le terrible drame s’est produit à l’entrée de la Gironde.
Le magnifique steamer anglais Germany, capitaine
Trooeks,de la ligne Allan, était parti do LiVerpool le 18
courant au soir pour Pauillao,ayantà bord un pilote de la
Gironde, afin d’éviter du retard dans son entrée en rivière.
Samedi soir, 21 décembre, il venait se jeter en travers de
la pointe de la Coubre, où il se brisait complètement.
“ Nous traduisons du rapport des officiers du bord le
passage suivant:
» Steamer Germany, de Liverpool d New-Orléans,
viâ Bordeaux, Santander et la Coruna.
» Le steamer qui avait laissé Liverpool le 18 décembre
fut jeté à la côte a l’entrée de la rivière de Bordeaux, pointe
de la Coubre, le 21 courant, à huit heures du soir.
n Les canots furent défoncés par la mer, aussi était-il
impossible de quitter le navire.
» Lorsque le jour parut, on reconnut que l’un des canots.
de ballottage, attendu qu’aucun postulant n’avait obtenu
la majorité absolue, et ce nonobstant le billet blanc.
Ce dernier scrutin a donné 14 voix à M. Bidart et 12 à
M.. Drugman.
En conséquence, M. Bidart a été proclamé second
candidat.
Le Conseil provincial du Brabant va être convoqué de
nouveau en session extraordinaire pour présenter ses can-
didats à ladite place vacante.
Nécrologie.
M. Capefigue, un des écrivains les plus féconds de ce
temps, vient de mourir à Paris, à l’âge de 74 ans.
Après avoir suivi les cours de l’Ecole des Chartes, M. Ca-
pefigue avait fait du journalisme pendant quelques années,
(l’abord comme rédacteur de la Quotidienne, puis comme
directeur du Messager de Paris, sous le ministère Mar-
tignac. Après la révolution de juillet, il collabora au Mo-
niteur du Commerce, au Temps, au Courrier français, à
{'Europe monarchique, à la Gazette de France, etc.
Mais il s’est surtout fait connaître par une quantité sur-
prenante de travaux historiques, remarquables par une
verve d’improvisation toute méridionale. De ces ouvrages,
le plus sérieux est l'Histoire de Philippe-Auguste, qui
parut en 1829 et fut couronné par l’Institut.
M. Capefigue était partisan des gouvernements absolus
et de l’intolerance pelitiqueet religieuse.
CADEAUX-ÉTRENNES
AUG. THIÉRY, 18 ET 20, KLAPDORP. 4202
MHNÎEBËS NOUVELLES.
AGENCE H A YAS-BUILIERREUTER.
Paris, 26 décembre.
mtonia
îahoif
Jasis, I
La première sous-commission de la commission des
Trente aura une conférence, samedi à l’Elysée, avec M.
Thiers.
Un dîner diplomatique aura lieu dimanche à l’Elysée.
Paris, 26 décembre.^
L’ambassade japonaise a été reçue à deux heures à l’Ely-
sée. Un cérémonial militaire extraordinaire a été déployé
à cette occasion. Un bataillon d’honneur était rangé dans
la cour de l’Elysée, avec deux musiques militaires.
Paris, 26 décembre.
Le dividende de la Banque de France, pour le deuxième
semestre, est fixé à 170 francs.
üiiQIXiLteX. i |