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et de proposer au prince les changemens et les modifications qu’il se-
rait nécessaire d’y faire en raison des mœurs et des usages des habi-
tans de la Servie. Il est certain qu’aussitôl que cette commission aura
fait ses propositions, le gouvernement s’en occupera immédiatement,
et qu’avant deux mois une nouvelle législation sera mise en vigueur
dans notre pays.
Le prince veut absolument convoquer les étals généraux pour le 15
février, et assurer la souveraineté de la Servie à sa dynastie ; à cet effet
de nouvelles notes ont été envoyées à Constantinople, à Saint-Péters-
bourg et à Vienne par le ministre des relations extérieures.
FRONTIÈRES D’ITALIE, 16 décembre.
L’éloignement de l’archevêque de Cologne a causé une sensation ex-
traordinaire à Rome. Sa Sainteté recevait en même temps les rapports
les plus contradictoires sur les événements de Cologne, et se vit par
1 à parfaitement en état de se former un jugement exact sur la conduite
respective du gouvernement prussien et de l'archevêque, et de l’exa-
miner sous son véritable point de vue. Les conséquences de ceci furent
que le Pape, dans le consistoire secret tenu le 10, déclara: qu’après
un examen scrupuleux et consciencieux, il trouvait la conduite de
l’archevêque complètement conforme aux prescriptions de l’Eglise,
qu’il l’approuvait entièrement, et que d’un autre côté il se vit obligé de
blâmer lés procédés du gouvernement prussien, comme compromet-
tant les droits de l’Eglise. Par conséquent S. S. a publié deux brefs,
qui ont été communiqués aux deux grandes puissances catholiques,
l’Autriche et la France. Sa Sainteté donna en même temps sa bénédic-
tion apostolique à l’archevêque de Cologne, pour les poursuites et les
torts qu’il avait déjà éprouvés en sa qualité de serviteur de l’Eglise, et
pour ceux qu’il aurait encore à endurer. Le chapitre métropolitain
a été sévèrement averti de ne faire aucun pas qui put nuire le moins
du monde aux droits de l’archevêque. (Gaz. d'Augsb.)
POLOGNE. — Varsovie, 20 décembre.
La fête de l’empereur Nicolas a été célébrée ici le 28 décembre; le
service divin qui se fait ordinairement à cette occasion a eu lieu à Te-
glise grecque de Novo-Guicorguievsk, située au milieu de la citadelle.
Les parades militaires ont été magnifiques , ainsi que les réceptions
chez les autorités et les illuminations; mais on remarquait une pro-
fonde tristesse parmi les habitans de la ville ; iis se tenaient dans
leurs maisons, ou formaient des groupes isolés, sans vouloir se mêler
aux troupes delà garnison. Le général Slorojenko,gouverneurde Var-
sovie, a fait de vains efforts pour obtenir au moins une apparence
d’harmonie entre le peuple et les militaires. Cette obstination de la
part des habitans a fait qu’on a doublé les postes et les patrouilles .
comme si on s’attendait à une émeute ; mais aucun désordre n’a eu
lieu. La morne tristesse des Varsoviens formait un contraste frappant
avec la joie bruyante des troupes russes.
BAVIÈRE.
Un rescritdu roi de Bavière vient d’autoriser l’étabiisseinentdedeux
chemins de fer dan9 le cercle du Rhin, ou, pour parler le langage de
Ja géographie officielle de Munich, dans le Palatinat. Ces deux chemins
auront leur point de départ à la redoute du Rhin, en facedeManheiin.
Le premier se prolongera dans la direction de Berbach jusqu’à la fron-
tière de Prusse, où il se joindra au chemin de Sarrenbeuck, à la
frontière de Bavière. Le second s’étendra dans la direction de Lauler-
bourg jusqu’à la frontière de France, où il sera mis en communication
avec celui de Strasbourg, à la frontière de Bavière. Les travaux seront
exécutés et dirigés par une soeiélé par actions ; le moulant de l’action
est fixé à fi !0 francs.
ANGLETERRE. — Londres, 5 janvier.
Une réunion ffe commissaires chargés de proposer une réduction
sur la dette nationale , a eu lieu hier au trésor. Le gouverneur de la
banque d’Angleterre y assistait.
— Les délibérations du conseil de-cabinet convoqué avant-hier au
bureau desaffaires étrangères, ont duré plusieurs heures. Les officiers
supérieurs de l’année font de frequentes visites au bureau des colonies,
et travaillent avec lord Gleneig.
— On mande de Waterfort (Irlande), que le choléra y a fait son
apparition ainsi que dans le voisinage, et que mercredi on y comptait
déjà 19 cas.
— Par suite d’un avis publié dans les journaux, il se tient dans ce
moment une assemblée à la taverne de la Couronne et à l’Ancre, pour
protester contre la série d’actes inconstitutionnels et tyranniques de
la part fies ministres envers le peuple du Canada, pour blâmer une
guerre qui ne pourrait procurer ni honneur ni profit, mais doit causer
du déshonneur et des pertes à la Grande-Bretagne, et pour préparer
des pétitions à ce sujet, à adresser aux deux chambres. Les principaux
membres radicaux de la chambre du commerce s’y trouvent, et M.
Hume a été nommé président. I! parlait encore au moment où les
journaux du soir allaient sous presse.
— On mande de Dublin que la santé de M. O’Connell est tellement
rétablie qu’il pourrait dans peu de jours reprendre ses fonctions.
Un phroriologiste de Dublin , M. Smith a déclaré que M. O’Conue 11
avait la plus grosse tête qu’il eût jamais vue dans les royaumes-unis.
MA VISITE CHEZ MEYERBEER.
C’est à Berlin, en 1794, que naquit le grand compositeur; tout enfant, il
manifesta sa vocation ; et à fige de sept ans, ii se. faisait déjà entendre et ap-
plaudir sur le piano. Placez cette organisation privilégiée su sein d’une fa-
mille pauvre, vous aurez un petit phénomène dont l'avenir risquera d'avorter :
car les besoins dé ses parens l’exploiteront comme «ne ressource. Heureuse-
ment que le sort en avait mieux ordonné
La vocation d'artiste de Giacomo Meyerbeer ne rencontra pas même ces
■ slacDs de famille avec lesquels ont eu à lutter tant d’hommes supérieurs,
. mmencer par Pétrarque et Michel-Ange. Son père aimait la musique ; il
r - -Giiiraria point les voeux intimes de son fils. Dévoué de cœur et d’âme aux
r , . de ses ancêtres, à lu religion juive, il n’avait pas rêvé pour Giacomo
: : tre destinée ; il ne lui avait pas arrangé d’avance une position en rap-
1 -. - sa fortune. A ses deux fils, il laissa ia liberté de suivre leur pente
. geile, d’obéir à leur instinct. L’un fut musicien, l’autre poète, ainsi qu’ils
...eut. Grâces en soient rendues à M. Jacques Beer 1 Nous recueillons
y jrd’hui les précieux résultats de sa condescendance,ou plutôt de sa haute
C -,'Cité.
i effet, les triomphes des deux frères ne sont pas seulement l’héritage de
.■gVire d’une famille, ils rejaillissent sur tout un peuple dont l’antiquité et la
T. ’oiesse font pâlir l’orgeuil de nos misérables généalogies féodales. Eu Alié-
na -ne surtout, un odieux préjugé frappait les Israélites et les enveloppait du
,i :d’une proscription sourde et continue. Si ce réseau se relâche aujour-
. si les mesures de rigueur tombent en désuétude , si les juifs peuvent
cevoir dans un horizon rapproché le jour où les états germaniques leur
i; seront comme la France le titre et les droitsde citoyens, cette perspective,
f : ;■ la doivent pas seulement à l’influence financière de la maison Rothschild,
_ r-i accès intellectuels do Giacomo et de Michel Beer y auront puissamment
l ibué. Après cela , dites que la gloire n’est qu’un mot stérile.
L’enfeat de sept ans, dont la brillante exécution surfe piano éiaitappiaudie
dans les concerts de Berlin , ne devait pas se borner à ces triomphes d’une
heure; pour lui le travail était la vertu du talent.
M le prouva en se plaçant à quinze ans sous la direction de l’abbé Vogler.
Là. dans cette école de Tienne, où avaient passé les f.neckt, les Bitter , les
; Winter, Giacomo Meyerbecr, rencontra Gaensbacher, et les deux frères We-
ber. Ainsi, l’auteur de /■'rcyrchüiz a été le compagnon d’études de l’auteur de
Robert. L’&naiogie que les ri!!,-Unm parisiens aimaient à trouver entre ces
deux chefs d’œuvre, celle analogie s’explique par l’intimité fraternelle qui a
négné entre ces deux compositeurs.
ESPAGNE.
nroüvsr.E.KS xse x,a ïRontisee.
( Correspondance particulière.)
■ Bayonne, 1" janvier.
Don Carlos était â Llodio le 29. On apprenait de ce coté que les 1>« et 2»
divisions de Castille et 4 bataillons de Biscaye et d’Alava s’étaient avancés dans
la vallée de Mena. Le gros des forces christines est àMadrina del Pomar. Les
divisions navarraises, pour faire une diversion utile, doivent attaquer les
christinos dans les vallées limitrophes de TArragon.
Des correspondances de Vera du 30 décembre parlent d’une affaire sérieuse
sur la ligne Christine d’Aviz.Urroz parallèle â celle de Valcarlos. Les divisions
christines auraient été forcés de se replier sur Lumbier et Valcarlo. 600 hom-
mes, commandés par Quinones, coupés du reste de l’armée, se sont jetés en
France. Iis sont entrés à Arnegui, village français sur la frontière. L’ordre a
été donné aux autorités de les désarmer, de garder en dépôt le butin qu’ils
pouvaient avoir et d’exiger ia remise des prisonniers carlistes.
Les lettres de Madrid, du 28, annoncent que le général Latre, sur la recom-
mandation d'Espartero, sera très probablement nommé ministre de la guerre.
On parlait également de M. Romo Gamboa comme devant être appelé aux
fonctions de chef politique de Madrid.
FRANCE. — Paris , S janvier.
CHH-OISXgOE EX BRCIIS ME SiXEOM.
le prince Charles LUCIEN. — Nous avons dit avant-hier que ce prin-
ce, fils de Lucien Bonaparte, connu sous le nom de prince Charles de
Musignano, avait assisté mardi à la séance de l’académie des sciences.
Le prince Charles est venu à Paris sans la permission du gouverne-
ment, mais il s’est présenté sur le champ aux autorités ; il a rendu
visite au roi, et il a obtenu l’autorisation de rester à Paris une ving-
taine de jours. Le prince a publié des ouvrages estimés sur l’histoire
naturelle de l’Italie et des États-Unis ; il est fort instruit, et en même
tems, fort étranger à ia politique. Sa première démarche a été d’aller
voir le célèbre Arago.
On annonce que le prince Antoine voudrait, comme son frère ainé
le prince Charles, visiter la terre de France.
Caroline, veuve de Murat, habite Paris.
La fille de Lucien, madame Wells, habite Paris.
La reine Hortense avait obtenu naguère de venir à Paris , une pre-
mière fois avec son fils, une seconde fois pour le rejoindre et le sauver.
Il y a quelque temps , à Stuttgard , la princesse Marie d’Orléans a
dansé avec les deux fils de Jérôme Bonaparte.
Tous ces faits prouvent surabondamment que le gouvernement lui-
même tient à adoucir les effets de la loi de proscription.
commission de l’adresse. — La commission de l’adresse a tenu au-
jourd’hui une séance. M. Saint Marc Girardin a lu son projet, mais on
n’a pu délibérer; un des membres n’avait pas été prévenu et n’a pu
se rendre au sein de ia commission. Il serait possible que cet incident
retardât la discussion de l’adresse, cl qu’il ne fut donné lecture du
projet à la chambre que lundi prochain. On disait aujourd'hui que la
| commission s’exprimerait d’une manière assez explicite sur laconver-
i sion des rentes et qu’il y aurait une phrase assez vive relativement à
l’Espagne. La commission ne demanderait pas l’intervention mais elle
i donnerait à entendre que la France ne peut souffrir l'établissement de
don Carlos à Madrid.
chemins de ter. — C’est le 20 janvier que doit être présenté à la
chambre des députés le projet de loi sur les chemins de fer.
On assure que les iignes des chemins de fer du Havre etde la frontière
de Belgique seront demandées en même temps aux chambres, mais le
premier sera accordé à une compagnie, et l’autre sera exécutée par
le gouvernement. Due des conditions principales de la concession du
chemin de fer du Havre sera de l’achever en 8 ans, de manière à ce
qu’il soit terminé avant celui de Bruxelles. Ou espère par celte condi-
tion empêcher le chemin de Bruxelles de faire du tort à la ville du Ha-
vre. (Corresp.)
dépôt de la banque d’angleterrk a paris. — Le gouverneur de la ban-
que d’Angleterre est venu passer quelques jours à Paris la semaine der-
nière, mais il est reparti immédiatement pour Londres. On dit que ce
voyage avait rapport aux arrangemens récens qui viennent d’être pris
pour établir un dépôt de lingots à Paris, et probablement aussi à d’au-
tres plans relatifs au réglement de changes continentaux.
beaucoup de breit pour rien. — Les efforts tentés par M. Cousin et
par M. Villemain pour rendre le paragraphe relatif à l’Espagne plus
explicite qu’il ne l’était, ont échoué.
M. Cousin a vigoureusement pressé le président du conseil jusque
dans ses derniers reiranchemens. Il l’a enlacé dans un dilemme auquel
M. Molé ne pouvait rien répondre. Si les mesures qui avaient été arrê-
tées lors de la conclusion du traité de la quadruple alliance étaient in-
dispensables, ainsi qu’on les avait fait envisager, elles sont plus indis-
pensables que jamais dans les circonstances actuelles, puisque l’Espa-
gne est dans une position plus précaire qu’elle ne l’a jamais été.
M. Mole a été fort embarrassé pour répondre aux argumentations
pressées de MM. Villemain et Cousin. Ce dernier a fort bien résumé
parce peu de mots, ni homme, ni argent, le fond de la politique du
ministère vis-à-vis de l’Espagne; mais M. Molé qui tenait à ne pas être
compris aussi clairement, a nié le sens que Ton donnait à ses paroles,
ce qui a provoqué un.démentide M. Cousin, et une vivacité de discus-
sion qui aurait pu faire craindre que la querelle ne dégénérât en une
rencontre anti-parlementaire.
En définitif après tant de bruit, la chambre n'en a pas moins voté
son cinquième paragraphe sans amendement, et ia discussion si animée
ItagBwaaBggggMgMiBMgggwgagggjHgnMagMgjgaMBgiMMgaiMgBjBiBttMaMMiijjMgMBjgmjigM
Seulement Charles-Marie Von-Weber était de huit ans plus âgé que Meyer-
beer ; il était déjà célèbre par ses travaux sous Michel Haydn, de üaltzbourg ;
sous Valesi et Kalchcr ; l'Allemagne entière avait applaudi avec transport ses
opéras de la Fille des Pois et de Pierre Sehmoll, d Abu-Hassan ; eu même
temps il revendiquait le titre d’inventeur des procédés lithographiques.
L’athlète couronné tendit une main amie à Giacomo Meycrbeer , qui devait
plus tard devenir son exécuteur testamentaire. Mais alors rien n’annonçait la
triste destinée et la lin prématurée de Weber; alors il portait légèrement la
vie, et pour lui la vie s’embéllissait d’un attachement sincère, de l’affection
vrai d'un cœur parent du sien, qui ne s'est jamais démenti.
Tout en évoquant rapidement ces souvenirs, tout en pensant aux premiers
opéras de Meyerbeer, la Fille de /epbté, les 2 Califes, j’arrivai à la porte de
son appartement. Il occupait à la fois te première! le second étage; sans m’ar-
rêter dans le salon, j’entrai vivement dans son cabinet de travail. Le piano
était ouvert, il vibrait encore sous le contact de cette main qui sème des
trésors d’harmonie. Je la pressai dans les miennes avec un sentiment d’orgueil.
Au fait l’amitié d'un homme supérieur nous élève à nos propres yeux.
C’était la même mobilité de physionomie . le môme regard de flamme et
celte expression de pénétration qui semble lui donner la clef de vos plus se-
crètes pensées ; seulement, il y avait de plus sur ces traits un rayon de bon-
heur, ce bonheur câline , intime et doux, qui est indépendant des jouissances
de l'orgueil, de Teuivremeut de la gloire, que Ton peut appeler uu reflet de
l'aine.
Je hasardai une question; la réponse jaillit de ses lèvres; ma fcinmey ma
Cille née d’hier....
Les saintes joies delà paternité inondaient son cœur;
Toutes les deuxélaient dans une situation de santé parfaite. Le père avait
de quoi adoucirle double deailqui lui avait coûté des larmes si amères auprès
du lit de mort de ses deux premiers nés.
Ces détails me Oreni du bien; iis me mettaient à mou aise; ils ne brisaient
pas le piédestal de la statue ; iis ajoutaient encore à mon admiration. On ai-
me tant à voir des êtres de ceite trempe appartenir à l’humanité. Aussi com-
me il ine rendit heureux, lorsqu'on rue parlant de Dantan, de sa merveilleuse
facilité â saisir la cîiarge d’une figure sans altérer la ressemblance, sans tom-
ber dans le trivial, il me dit : Je l’ai prié de ne pas me comprendre dans sa ga-
lerie, non à cause de moi, mais pour la femme qui m’aimerait., pour ma
femme.
A cet aveu, le front de Meyerbeer se colora d’une légère rougeur, Jo me
bâtai de détourner ia sou versa ti on, je lui parlai de son séjour i Vienne, de ses
. à laquelle ont pris part MM. Villemain, de Broglie, Cousin et Molé n’a
j pas fait changer un seul mot aux paragraphes de la commission. On
peut donc appliquer à cette séance orageuse de la noble chambre ce
titre d’une pièce célèbre de Shakespeare: Beaucoupde bruit pour rien.
succession de Charles x. — Il paraît que les difficultés qui s’étaient
élevées plusieurs fois entre les héritiers de Charles X, à l’occasion de
procès dans lesquels il devenait urgent de prendre qualité, n’existent
plus aujourd’hui, du moins en ce qui concerne une partie des repré-
sentants de ce prince. En effet, à la date du 25 décembre dernier, et
par acte reçu au greffe du tribunal civil de la Seine, M. Deblaire, an-
cien conseillerd’État, <i fondé de pouvoirs de M. le marquis de Pastoret
» tuteur de LL. AA. RR. Charles-Ferdinand-Marje-üieudonne d’Artois.
» duc de Bordeaux, et Louise-Marie-Thérèse d’Artois, Mademoiselle ,
» habiles à se porter conjointement héritiers pour moitié du feu Char-
» les X, leur aïeul paternel, ayant élu son domicile à Paris, décédé à
h Goritz en Frioul, le G novembre 1856, par représentation de M. le
« duc de Berri leur père, a déclaré n’accepter la succession de S. M.
» Charles X que sous bénéfice d’iuventaire. »
ANVERS , 7 JANVIER.
Hier au soir a eu lieu, dans la Maison-aux-Gaufres , la distribution
des prix de la Société d’Archimède, fondée çomme on sait dans le but
de propager la science des malhématiqnes.
Le premier prix de géométrie a été remporte par M. J. B. Dagge-
linckx et le deuxième par M. J. L. Dupont. C’est M, J. B. Van Rvse-
wyckqui a obtenu le premier prix d’algèbre et M. J. N. Cloostermans
le second. Les prix d’arithmétique ont été décernés, le premier à
M. P. Lauwers junior et le 2me à M. J. N. Clooslcrtnans susdit: cha-
cun de ces prix consistait en une médaille en argent.
Après la distribution, les élèves , voulant offrir à leur directeur,
M. Gys, un témoignage de leur gratitude pour les peines qu’il s’est
données à leur égard, lui ont fait don d’une médaille en or, faite par
M. Dehaes leur collègue, qui s’est acquitté de sa tâche d’une manière
digne de son beau talent.
A Londres, quand il fait du brouillard, on éclaire les rues, fut-ce
même à midi ; à Anvers, lors même qu’il y a du brouillard, si le ca-
lendrier indique que la lune se couche à onze heures ou minuit, ce
ri’est qu’à Tune de ces deux dernières heures qu’on pense seulement à
allumer nos réverbères , et jusque-là les rues restent plongées dans la
plus profonde cl dans la plus dangereuse obscurité! Les entrepreneurs
peuvent-ils donc faire à cet égard ce que bon leur semble ? N’y a-t-il
donc pas une autorité du ressort de laquelle il est de déterminer jusqu’à
> quel pointées Messieurs peuvent faire des économies aux dépens des
contribuables ? Et c’est au milieu de ces abus qu’on se hasarde à por-
ter de domiciles en domiciles de belles images avec des vers flamands
et français, prônant un zèle qui n’est que dans Timagination de celui
qui les a faits.
On nous écrit de Londres :
Antoine Bonaparte vient de nous arriver de la Nouvelle-Orléans ; il
est sur le point de rejoindre son oncle qui habite le Comté d’Essex.
Nous recevons par la voie de New-York des nouvelles de Montréal
qui vont jusqu’au 7 décembre , et nous y voyons que la révolte vient
de s’étendre jusqu'au Haut-Canada. Des insurgés profitant de Tabsenco
des troupes de la Reine s’étaient emparés sous le commandement du
d.' Mackensie de la ville de Toronto, dont plus tard ils avaient
été chassés. Celle nouvelle a causé une baisse dans les 5 °[0 consolidés
de 5|4
Le navire Vénus nous apporte aujourd’hui des nouvelles de Bahia
jusqu’au 27 novembre. Les habitants , toul-à-fait maîtres de leur
ville, ne songeaient qu’à se fortifier pour se defendre contre une atta-
que dont ils étaient inénacés à tous moments, les troupes du gouver-
nement ne se trouvant qu’à dix milles de distance de la ville»
Voici ce que Ton écrit de Liverpool, à ia date du 5 de ce mois:
C’est avec surprise que nous avons appris le baisse subite des fonds
brésiliens à la bourse de Londres d’hier, baisse attribuée à des nou-
velles défavorables qui seraient arrivées de Maranham et de Fernarri-
bouc. Le navire VAlbion qui vient d’arriver de Maranham , apporte
des nouvelles du 28 novembre (postérieures de 18 jours à celles qui
annoncent l’insurrection de Bahia) d’après lesquelles tous était par-
faitement tranquille à Maranham; on n’y avait rien appris de l’insur-
rection de Bahia, ni des mouvcinens révolutionnaires de Fernambouc.
On nous écrit de Valenciennes, le fi janvier, que la batterie d’artil-
lerie du troisième régimentarrivait à l’instant de La Fère et que le len*
demain elle devait se diriger sur Maubcuge. Les troupes devant venir
d’Arras avaient reçu contre-ordre. Une compagnie de mineurs arrivée
le, 4 est repartie pour Maubcuge. On s'attend à voir le dépôt sur cette
place.
— On nous écrit de Lille, le 6 janvier :
Il parait que le contrordre pour la formation du corps d’armée n’est
pas général, s’il a eu lieu toutefois comme on Ta annoncé ; car hier ii
nous est arrivé un régiment de cavalerie (le 2,ne cuirassiers) et une
batterie d’artillerie; celle dernière est cantonnée dans les faubourgs ;
les antres troupes arrivées jusqu’ici se trouvent casernées.
voyages en Allemagne avec l’abbé Vogler ; de l’impression qu’il avait ressen-
tie à la représentation de Tuncredi, de Rossini.
— C’était ia première fois, me dit-il, que j’entendais un œuvre do Rossini;
devant mes pas s'ouvrit un nouvel horizon ; un magicien m’avait frappé do sa
baguette ; non que je fusse infidèle au culte de ma jeunesse, à mon adoration
pour Gluck ; il y aura toujours dans mon cœur un autel debout en l’honneur
<ï Iphigénie en Tauride. Je regarderai sans cesse comme un des plus beaux
jours de ma vie celui où j’ai conduit à Berlin, la représentation d’un opéra dê
Gluck. Je puis me passer de la partition; elle est là gravée dans mon cerveau.
Mais Rossini me révéla une nouvelle manière, une autre formule d’art, je su-
bis une transformation complète, dont mon opéra de Romilda e Cnnsianza
peut être considéré comme la première expression. A cette époque de ma car-
rière se rattachent le commencement de mes travaux en Italie et l’emploi des
formations mélodiques reçues dans la Péninsule.
~ Formes mélodiques que vous deviez surpasser, m’écriai-je, en yjoignant
la science de Beethoven et les inspirations de Weber, sans cesser d’être vous,
sans abdiquer votre individualité.
Le nom de W eber lui causa une vive émotion ; un nuage de tristesse passa
sur scs traits.
— Pendant deux années, me dit-il, j’ai vécu dans l’intimité de Weber, j’ai
mangé avec lui, nous avons couché dans la même chambre. La mort seule
a pu bris r nos iiens que l’absence et les malheurs de Weber resserraient en-
core plus étroitement. A Londres, de son lit d’agonie , il m’adressait un der-
nier souvenir , il me léguait un acte â demi ébauché de son opéra des Trois
P “do. Pauvre Weber, à quarante ans , loin de son pays natal, privé des em-
brassemens de sa femme, de ses deux enfans, qui se trouvaient à Dresde , au
milieu du succès de son Obéron, mourir ainsi quand il portait dans soiTsein
une triple supériorité : compositeur, dessinateur, écrivain
Meyerbeer se leva, il marcha avec vivacité. Lorsqu'il revint s’asseoir, je lui
fis quelques questions sur sa seconde manière.
D me signala alors rapidement les divers opéras qui s’élèvent comme une
chaîne harmonieuse de Jiomilda au Crocialo. Je savais que le Crociato repré-
senté à Venise en 1825 lui avait valu le plus éclatant triomphe, qu’un public
justement enthousiaste avait voulu couronner l’auteur, et que tous les théâ-
tres de la Péninsule s’étaient empressés de monter ce bel ouvrage.
, ~ Vous oubliez, me d. t-i 1. tout ce que je dois au Crociato ; fi m’a valu une-
invitation de M. de la Rochefoucauld et mon arrivée à Paris
— Dites votre adoption par la France. a. R. |