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Dimanche
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««s nos hurennx et chez tous
, i. i reurs de postes (franc de
Tmile-septièine année. — Numéro 7.
La IJôl^iqxia....j
La Hollande......j
U Fcan.-e........
L'Angleterre.....
1,'Allemagne......
Les Etats-Unis...
grésil et Indes...
an, » oc.—
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6 47,'le vend., P!50,12.35, 3.45, 5.20. 8.23.-Termomle et Garni 5.55, P.50,12.35, 3.45. 4.50 F.
lé,«e et3e cl..8.45. — Alost 5.55, 9.50, 1.18,3.45 — I.okeren5.55.9.50, 12.35.4.50 E. K 2-et 3«
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cl ’(Ninove). — Bruges, Ostende,5.55,9-50,10,50,3.45, 4.50 F. 1», 2e et.» cl. —Courtrai,Mous-
cron. Tournai et Lille 5.55,9.50,12.35, 3.45, 4.50 F. K 2e et 3' cl. - Calais 5.55.12.35, 3.45E.
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et 3' cl.,8.25. 10 E. B et2«cl. — Tirlem., Liège et Verv. 5.55, 9-15 F. B, 2“ et 8“ cl., 9.50,
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Chapelle, 7.22, 9.33. 1.44, 5.42smr.
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Anvers, 7.00 h., 1. — Do IIàmmf. pour Anvers, 8.00h. — De Doel pour Anvers,
7 Janvier 4871
Agerte :
bouwde,M. U. Nue.h & Van Dit
ma v. à lief(erdam. et tous les Di-
, recteurs de postes du royaume.
r.\nrs,! Havas, Lafitte, BCllikr
et- Cic, Place de la Bourse, 8.
londkes, Delizv Daviks et Cie, 1,
Cecil Street, Strand, et A. Maurice
13, Tavistock Row, Covent Gar-
den.
I nsertions.
Annonces la petite ligne de vingt
cinq lettres...........fr.0.25
Réclames (flndujourn.) lalig.»’û.75
Faits divers....... - . 1 50
Rubrique Anvers.... . . 2.50
IFP Les annonces sont mesurées
au lignométro. Les titres se paient
d après l espace qu’ils occupent.
RÉSUMÉ POLITIQUE.
Aujourd’hui ont lieu en France les élections complé-
mentaires pour l'Assemblée nationale. Celle de Paris,
dont, nous avons longuement parlé, occupe au plus
haut degré l’attention publique. On ne peut prédire
nui l’emportera, de M. Vautrain ou de M. Victor Hugo.
4 \u dernier moment, quelques ultramontains, sous
l’inspiration de M. Louis Veulllot, ont tenté de mettre
en avant le nom du frère Philippe, supérieur des
frères de la docrine chrétienne. C’eût été du propre !
Mais on areculé devant cette démonstration insensée;
Les nouvelles parlementaires sont aujourd’hui inté-
ressantes. La commission chargée d’examiner la
question des coalitions a décidé d’ouvrir une vaste en-
quête, clans laquelle elle entendra les principaux chefs
d’industrie de France, ainsi que des ouvrierset des délé-
gués des chambres syndicales. En outre,elle se procu-
rera tous les documents publiés à l’étranger sur la
grave question qu’elle est appelée à résoudre.
On se souvient qu’un projet de loi a été déposé par
le garde des sceaux dans le but spécial d’assurer aux
possesseurs de titres au porteur la propriété de ces
titres qui auraient été perdus ou détruits lors des évé-
nements de l’année dernière.
Parmi les mesures protectrices que la commission
chargée de l’examen de ce projet proposait de pren-
dre, se trouvait la création d’un journal spécial ,
destiné A publier les numéros des titres perdus ou dé-
truits. Hieivla commission a proposé, en outre, d’as-
treindre les agents de change à enregistrer sur leurs
bordereaux les numéros des titres qu’ils sont chargés
de mettre en vente ; de la sorte, les titres au porteur
seraient assimilés à de véritables eréances hypothé-
caires.
La Gazette de Cologne apprécie ainsi les demandes
des Etats-Unis jjevant le conseil des arbitresdpnt nous
avons parlé avant-hier sous la rubrique Grande-Bre-
tagne : .
.. Le traité du 8 mai 1871 a été une concession faite
par l’Angleterre. Une commission mixte doit délibé-
rer sur les demandes américaines, qui sont tellement
considérables qu’elles sont trop ridicules pour être
sérieuses et trop sérieuses pour être ridicules. Mais
l’outrecuidance est un caractère distinctif du Yankee
et l’opinion publique d’Europe fera bien de soutenir
énergiquement l’Angleterre clans cette question. L’An-
gleterre a déjà fait trop de concessions à la grande
république, et celle-ci en a pris un ton que l’Europe
devra dans l’avenir contenir dans de raisonnables
limites. <>, . :
La Gazette de Cologne oublie un peu que l'opinion
publique n’a rien à voir encore dans cette affaire, sou-
mise à la décision du tribunal international qui vient
il peine d’en être saisi.
Quand on connaîtra le texte exact des demandes
américaines, on pourra se prononcer.
Lés nouvelles de Chine du 29 novembre, nous ap-
prennent que le vice-roi Tseng-Kwoh-fan, s’est rendu
à Shanghaï. 11 a reçu la visite des consuls et leur a
rendu visite. 11 s’est surtout informé de ce qui con-
cerne lés télégraphes et autres inventions étrangères,
qu’il a l’intention d’introduire en Chine.
On écrit de Bruxelles au Journal de Liège, le 5
janvier :
C’était une grande et noble figure que celle du premier
président de la Cour de cassation, M. Defacqz. Peu d’hom-
mesÉont joué dans leur existence un rôle aussi considérable.
Son immense mérite n’avait d’égal que son immense mo-
destie. Vertueux et simple, il est mort comme il avait vécu,
demandant que son corps ne fut l’objet d’aucune cérémonie
quelconque. En proie depuis nombre d’années à une mala-
die cruelle, il endurait ses souffrances avec un calme et une
patience dont on ne se fait pas d’idée; jamais la moindi'e
plainte ne sortait de ses lèvres ; il savait que le mal dont il
était atteint était de ceux qui ne pardonnent pas, et il
attendait l’heure du dénoûmênt avec la tranquillité d’un
homme dont la conscience n’a rien à se reprocher. Ce ma-
gistrat modelé avait des convictions -politiques ardentes;
il était de l’école des vieux libéraux qui avaient puisé dans
l’étude de l’histoire la juste appréciation des besoins de la
société moderne.
L’indépendance du pouvoir civil lui apparaissait comme
une nécessité absolue, devant laquelle toutes les autres
questions disparaissaient, ou plutôt dans laquelle se résu-
maient toutes les autres questions. Et lorsque cette indé-
pendance fut sérieusement menacée par la réaction triom-
phante, ce magistrat si digne, si honoré, si respecté, n’iié-
sitàpas à faire violence à .sa modestie et à venir présider
les grandes assises d’oiï sortit lq charte -du liberalisme
belge. M. Defacqz n’avait pas d’ennemi. Dans les derniers
temps, il ne voyait que quelques-uns de ses collègues de la
Cour fie cassation, amis iîdèfes et dévoués qui ont recueilli
son dernier souffle et assuré l’exécution de ses dernières
volontés. Cet homme, d’un caractère et d’un mérite hors
ligne, était d’une intégrité que ses adversaires politiques
eux-mêmes n’ont, jamais contestée. 11 restera le modèle des
magistrats et des hommes politiques.
La mort do M. Defacqz laisse une place vacante au sein
(le la Cour de cassai ion. Quand la Cour sera au complet,
elle devra procéder à la nomination d’un premier président.
H ost. probable que M. le baron de Crassier, président de
chambre récemment élu, sera'appelé à cette dignité, et
qu’il sera remplacé en qualité de président de chambre par
-V- de Longé, ancien.président du tribunal de 1“' instance
•le Bruxelles. D’après les indications résultant des der-
niers votes de la Cour de cassation, le nouveau conseiller
sera pris parmi les magistrats du ressort Je la Cour d’ap-
pel de Bruxelles. La Cour suit certaines règles admises
par un usage constant. Elle se recrute dans les trois par-
quets et dans les trois Cours du pays, en proportion de
1 importance numérique de ces cours et .parquets.
Mais voici, â mon avis, en quoi cette jurisprudence est
vicieuse. La cour tient, compte du lien de naissance du
candidat sans s’occuper du ressort dans lequel il a tait sa
carrière. Ainsi tel magistrat originaire dns Flandres, où il
n’a occupé que très peu de temps ses fonctions judiciaires
pour passer ensuite dans le ressort de la cour d'appel de
Bruxelles, où lia parcouru tons les degrés de la hiérarchie
judiciaire, est considéré par la cour comme appartenant
aux Flandres et représentant l’élément, flamand, il serait
plus rationel, me semble-t-il, d’attribuer les magistrats aux
ressorts dans lesquels ils ont, le plus longtemps exercé leurs
'fonctions. Il parait résulter en outre des dernières présen-
tations laites par la cour de cassation que notre premier
corps judiciaire a l’intention d’accorder une large placé à
l’ancienneté dans ses présentations, qui sont, A vrai dire,
des nominations.
On écrit de Bruxelles, à la Meuse :
-justice suivait le corbillard. Le Journal de Bruxelles a,
mieux aimé ue rien dire des funérailles du premier prési-
dent de la cour de cassation que d'y signaler la présence du
successeur do M. Cornesse. Peut-on mieux donner la me-
sure des mesquines passions qui inspirent aujourd’hui la
presse ministérielle ? Le silence du principal organe du
cabinet porte en lui quelque chose de plus éloquent et de
plus méprisable que les fureurs mêmes du Bien public et
des ultramontains qui ont au moins le courage de leurs
haines.
M. Defacqz était membre de l’Académie. Il n’y était entré
que fort tard et grâce aux énergiques efforts de quelques
amis dévoués. La classe des’ lettres de l’Académie est à peu
près exclusivement composée de catholiques. Il sera cu-
rieux devoir comment elle s’acquittera du soin de raconter
la carrière de ee collègue qui vécut et mourut en libre-
penseur.
A propos de l’Académie, je constate que M- De Decker,
président pour 1872, ne s’est pas montré à la réception
royale du l* 1'janvier, où il devait prendre la parole au nom
de la Compagnie. Il a laissé ce soin â M.Gallait, président
pour 1871, dont le mandat était expiré.
Il y a dans ce moment disette absolue de nouvelles poli-
tiques, etleseul objet, qui semble intéresser quelque peu
les journaux est la proposition dé loi de M. Bara, qui sera
présentée à la.reprisaides travaux parlementaires. Vous
connaissez l’ob.jet-de cette proposition.Elle tend à t’aire'tra-
duire les Annales parlementaires pour les distribuer en fran-
çais et en flamand â tous les électeurs du pays. Onestimeà
25,000 fr.les fraisde la traduction et à500,000 les frais de l’im-
pression et la distribution dans le pays. La presse catholique
fait à l’avance une opposition violente à cette proposition,
si simple et si rationnelle, qui ne fait que reproduire, sous
une forme plus pratique et plus étendue, ee qui se fait en
d’autres pays. Ainsi, en France, les débats législatifsétaient,
même sous l’Empire, affichés daus toutes les communes du
territoire, et. bien souvent, dans des villages, j’ai vu des
groupes de lecteurs se presser autour du Moniteur, pla-
cardé sur la porte de la mairie. Ici le Journal de Bruxelles
ne craint pas de dire que ce serait infecter l’esprit des po-
pulations que de mettre eh leurs mains les discours de
l’opposition. Si encore on ne leur donnait que ceux de MM.
Notnomb et Cornesse ! Mais répandre des idées libérales !
Mieux vaut mettre obstacle â la diffusion d’une idée quel-
conque et entretenir les esprits dans une sainte et naïve
ignorance, facile à cultiver en temps utile par les courtiers
langrandistrt? et les aimables petits-frères de la doctrine
chrétienne.
J’ai vu avec surprise qu’un certain nombre de journaux
libéraux se sont montrés hostiles à la proposition de M.
Bara, même avant de la connaître. J’aime à croire qu’ils
changeront d’avis quand ils en auront entendu le texte et
les développements. Il serait par trop étrange qu’une opi-
nion qui cherche sa force dans la discussion et dans la lu-
mière, mît obstacle à l’éducation politique du pays.
Je.rappellerai à ce propos que la proposition dont M.
Barà vient, d’annoncer qu’il prendrait l’initiative, a déjà
été formulée par M, Devaux dans sa récente brochure sur
le suffrage universel. Il la considérait comme l’accompa-
gnement indispensable d’une extension des droits politi-
ques. On .put se dire alors qu’elle serait utile en tout temps
et dans tous les pays, et M. Bara l’a reprise avec raison
pour l’appliquer A la situation présente.
En tout cas, il faut vous attendre à voir la majorité ca-
tholique la repousser comme un seul homme,sous prétexte
d’économie peut-être, mais assurément pour empêcher la
vérité de serèpandre dans les masses.
Quelle tendance et quel aveu !
. Depuis longtemps Bruxelles n’a vu do cérémonie aussi
imposante que celle dos obsèques de M. Defacqz. Toutes
les classes de la société étaient représentées à cette solen-
nité funèbre, et cette foule, silencieuse et recueillie, a suivi
a juod, par une pluie battante, jusqu’au cimetière de Saint-
1 hues, les restes mortels d’un homme qui fut à. la fois un
.grand esprit et, un grand caractère.
Que l’on compare cette démonstration solennelle et spon-
tanée de la sympathie publique au tapage qui se fit, il y a
linéiques années, dansjin pays voisin, autour d’un autre
personnage occupant le même rang, qui, lui aussi, avait
'de président d’une Cour suprême; qui, lui aussi, laissait
après lui la renommée d’un grand jurisconsulte. Je veux
parler de M. Troplong. L’Etat, paya ses funérailles; l'ar-
chevêque de Parts officia A Notre-Dame en l’honneur do ee
mort illustre. Il était mort au milieu do la splendeur dé
1 ancien palais de Marie de Médieis. Tout Paris courut voir
passer son cercueil, et. toute la France et toute l’Europe
répétèrent, sur sa tombe qu'un jnort si pompeusement
porteen terre, ne méritait ni ces honneurs ni ces lauriers
ue commande.
Combien a été plus grandiose et plus touchant ce con-
cours de citoyens escortant la dépouille d'un magistrat
pour qui la justice fut un sacerdoce et la vie publique le
laborieux accomplissement de-tous les devoirs.
jandis que la presse catholique accablait d’outrages la
mémoire de ce mort illustre, le nouveau ministre de la
Lorsqu’on a repris en mains un aussi beau livre que
Y Ancien Droit Belgique, que M. Defacqz a publie il
y a vingt-cinq ans, on a peine à s’en séparer, tant il y
a jouissance à le relire. Nos lecteurs nous sauront gré
de leur qn remettre quelques passages sous les yeux ;
ils apprendront ainsi à mieux connaître celui dont le
Bien Public a osé dire qu’il nese doutait point qu’il
eut une âme, sans doute parce qu’il n’en avait pointde
jésuitique.
Parlantde Philippe II, M. Defacqz dit (p. 21) ;
“ L’histoire lui reproche et les députes des Etats-
Généraux à la Diète cleWorms.en 1578, l’accusèrentà la
face de l’Europe,de s’ëtre vanté publiquement d’avoir fait
périr, par la main des bourreaux, plus de dix-huittnille
personnes en six ans. Et c’est de ce même Philippe II,
de ce même duc d’Albe, que des écrivains qui se disent
Belges, osent aujourd’hui entreprendre 1 apologie et
presque faire l’apothéose ! (1)
“ Il est vrai que ces atrocités ont peut-être (2) ar-
rêté dans nos provinces les progrès de la réforme reli-
gieuse, et ce résultat justifie tous les moyens aux
yeux de ces gens qui mettent quelque chose au-dessus
des lois éternelles de la justice et de l’humanité. •>
Partout ofj le jurlconsulte rencontre quelque san-
glante injustice, son indignation éclate, et souvent elle,
a des accents d’une véritable éloquence. “ Il est des
- cas, avait écrit le jurisconsulte Wynants, où l'on '
•• punit,- de mort les accusés sans jugementpréa-
- table ; tels sent les cfimes de lèse-majestè, de rébel-:
” lion, de commotion populaire. -
(’es lignes nous font songer à bien des pages sinistres
de la dernière guerre civile de France. Mais transcri-
vons les réflexions qu’elles inspirent à M. Defacqz : '
•• Qu’un gouvernement, dit-il (p. 57), menacé dans
son existence par une insurrection armée, résiste â
l’attaque et se fasse lui-même justice, s’il est le plus
fort, cela se conçoit: mais que ce droit survive â la
lutte,qu’au lieude livrer ses adversaires â leurs juges,;
le vainqueur répande leur sang â loisir, c’est ce qu’on
n’oserait croire sans la grave autorité qui l’atteste. :
- Il est vrai que Wynants ajouté qu’on faisait en-
suite le procès au cadavre pour aggraver la peine,
pour disposer sur la confiscation, pour justifier le
prince en prouvant que le mort était réellement cou-
pable; mais il ne nous apprend pas ce qui avait lieu
si l’instruction posthume, loin de justifier le prince,
faisait éclater au grand jour l’innocence de la victime
et l’iniquité de son supplice, Etait-elle au moins vengée
par les remords de ses bourreaux ? >•
N’en déplaise au Bien public, nous trouvons plus
d’âme dans ces quelques lignes, que dans tout un
volume de l'ennuyeuse histoire dé Flandre de M.
Kervyn-. v
Le chapitre des Tribunaux ecclésiastiques n’est
pas de nature à satisfaire mieux les catholiques : il .
contient tropdedétails qu’un croyant de l’école actuelle
supprimerait.
Ainsi un bon catholique n’eût point, A propos de la
création des nouveaux évêchés par Philippe IF, rap-
pelé ce détail ; ... Sa profonle piété toutefois ne lui
avait pas fait abdiquer la dignité de l’indépendance de
sa couronne : il avait pris soin de stipuler, et Paul IV,
en créant les évêchés, lui reconnut., ainsi qu’aux sou-
verains des Pays-Bas ses successeurs, le droit de
nommera perpétuité les titulaires. « (page 66.)
Parlant de l’appel qu’on pouvait interjeter des juge-
ments de l’offlciaüté, au pape, qui commettait unjuge
spécial, dont on appelait encore au pape, qui déléguait
un autrejuge, et ainsi d’appel en appel jusqu’àce qu’en-
fin il y eût trois jugements .conformés, il ajoute cette
réflexion : “ Si ces appels successifs, dont aucun de-
gré ne. pouvait être franchi, avaient pour résultat de
rendre les procès interminables, au moins ce recours
admis par le pape contre des décisions prononcées en
son nom, ces appels interjetés du pape égaré au pape
mieux informé, sont un hommage non équivoque rendu
par le chef de l’Eglise à la grande et triste vérité de
la faillibilité de tout ce qui est homme. » Aujourd’hui
cette dernière réflexion sent l’hérésie. Mais M*. Defacqz
écrivait ces lignes en 1846, et alors on pou /ait encore
sans hérésie prendre le pape pour un homme.
Nous terminerons par quelques réflexions sur les
ecclésiastiques :
« .... La classe des gens d’Eglise était, dit 1 auteur,
habilement organisée dans des vues politiques, sou-
mise à une étroite discipline et rattachée hors dg la
nation, par une puissante hiérarchie, âun pouvoir qui
(1) M. le Premier Président De Gerlache entre autres.
(2) Ce mot peut-être n’est ïl pas de trop ?
se prétendait sans égal sur la-terre. A l’aide de ces
moyens et de l’ascendant que lui donnait la nature de
ses fonctions, le clergé formait une association com-
pacte et formidable, qui non seulement s’était élevée
au dessus des autres catégories de citoyens, mais qui
avait pris le premier rang entre les grande corps de
l’Etat, « fp. 240.)
L’espace nous manque pour suivre M. Defacqz dans
l’énumération des privileges que les ecclésiastiques
de l’ancien régime s étaient arrogés. Rappelons
cependant, à propos de leur exemption des prin-
cipaux impôts, qu’on dut fixer une limite à la quantité
de vin que les gens de couvents pouvaient boire en
franchise de tous droits. A cette fin, le gouverneur
général arrêta pour la Flandre, le 28 mai 1725, un ta-
bleau que nous possédons et où l’approvisionnement
des couvents de la seule ville de Gand se monte à deux
cent cinquante pièces par an. (Placcarts de Flandre,
IV), p. 1095). ■
“ Un privilége.bienplus considérable, dit M. Defacqz,
celui qu’on nommait particulièrement le privilège
clérical, consistait â ne relever que de la juridiction
ecclésiastique en matière pénale. Anciennement, pour
l’acquérir, il n’était pas même nécessaire d’être admis
aux ordres mineurs ; il suffisait de la simple tonsure.
Un moyen si facile d’échapper aux tribunauxséculiers,
pour n avoir plus à répondre qu’aux poursuites souvent
illusoires dujuge spirituel, avait été avidement saisi ; et
les plus grands criminels se livraient impunément au
brigandage à la faveur d’une tonsure obtenue de la
coupable complaisance des évêques. •• (3j
Quel est le livre d'histoire qui jette d'aussi vives lu-
mières sur notre passé, que ce modeste livre de droit?
(Journal de Gand).
Les jésuites jugés en Allemagne.
Le comité de la Société protestante allemande, dont
M. Bluntschli, l'éminent jurisconsulte et député est
président, vient de publier une déclaration, dans la-
quelle elle constate que l’opposition qu’elle fait à la
Compagnie de Jésus n’est pas dirigée contre des indi-
vidus, mais contre “ une puissance habile qu’il faut
» expulser du sol allemand. «
L’ordre des jésuites, dit le document dont nous parlons,
a été depuis longtemps reconnu comme une institution
dangereuse pour l’Etat et contraire A la loi. Tout jésuite
est dressé de façon à être l’esclave de son supérieur ; il est
obligé de suivre les ordres du général de l’ordre, comme il
devrait suivre ceux de son créateur, et il lui doit l’obéis-
sance aveugle en toutes choses.
Les droits civils, les lois de l’Etat, le pouvoir temporel et
les intérêts du paysn’ont pour lui aucune valeur sais sont
en contradiction avec l’autorité de son général.
.... Lorsqu'un jésuite se soumet A l’autorité de l’Etat, il
ne le fait pas parce qu’il respecte la loi, mais parce que et
aussi longtemps que le général de l’ordre le lui ordonne....
L’histoire de tous les pays où les jésuites ont travaillé, a
prouvé sans le moindre doute que l’ordre a provoqué par-
tout des luttes religieuses, empêché le libre développement
de la science et (1e la vie intellectuelle, propagé la supersti-
tion et tendu à placer la hiérarchie religieuse aù-dessits
des souverains et des gouvernements. *
Le ptme Clément XIV a donné lui-même Un témoignage
public de cette vérité historique, en disant qu’il sera im-
possible de maintenir la paix dans l'Eglise, aussi long-
temps que la compagnie de Jésus existera.
L’éveque Semestrey, de Ratisbonne, dit le comité plus
loin, considère les révolutions de ce siècle-eotome « autant
» de punitions pour l’expulsion des Jésuites et affirme que
» toute mesure prise eontre l’ordre, sera suivie par la chute
» du gouvernement ou de la dynastie. «
Charles X, de France, perdit son trône en 1830, non pas
parce qu’il fut hostile aux jésuites, mais parce qu’il les
favorisa. Les cantons suisses du Sonderbund nirent conquis
en 1848 parce qu’ils avaient pris les armes pour les jésuites.
Les princes de Modône et de Toscane, qui furent renver-
sés de leurs trônes en 1859, n’étaient pas des adversaires,
mais des amis des jésuites.
"François II, de Naples, suivait secrètement les conseils
desjesuites, et perdit sa couronne en 1860.
La reine Isabelle d’Espagne ne voyait que par Rome et
les Jésuites, elle fut déposée en 1868.
Les désastres qui frappèrent l’Autriche en 1859 et 1866
furent précédés par un ministère ami des jésuites. ;
La guerre de 1870, si fatale pour la France, ftit entaïùée
par Napoléon avec l’approbation de l’ordre des Jésuites.
Le Pape perdit son pouvoir temporel partiellement en-
suite de la politique jésuitique, ;qui le détournait de faire
des réformes et de se réconcilier avec l’unité italienne.
Il est évident que cet ordre, qui exerce une grande in-
fluence sur le Vatican, et qui a fait voter la doctrine de
l’infaillibilité au Concile œcuménique, prépare une nou-
velle campagne.
Les organes menacent déjà dans leur existence les gou-
vernements et les Etats qui suivent l’impulsion des idées
modernes. ;
Il dispose d’énormes moyens d’action, et il compte sur le
fanatisme des masses, sur les intrigues secrètes des cours
européennes, et sur le désir- des puissances d’éviter une
nouvelle lutte.
Nous considérons donc comme le devoir de tous les amis
de la loi, de la liberté et des droits civils, et spécialement
des sociétés protestantes qui tendent Aune vie religieuse
en harmonie avec les idées modernes, de se préparer àia
lutte qui s’annonce, et qui, nous l’espérons, sera la der-
nière contre la résurrection artificielle du moyen-âge.
I.’Empejteur et l’Etat allemand seront victorieux dans
cette campagne comme ils l’ont été dans la dernière.
Le Journal d'Anvers consacre toute une colonne
à se moquer agréablement de nous pour la rapidité
avec laquelle nous avons été à même de publier la
lettre du Pape â Mgr Dupanloup.C’est tout bonnement
une impossibilité, déclare notre confrère, en nous de-
mandant, toutefois, comment nous avons eu connais-
sance de cette lettre.
A l'heure actuelle, le Journal d'Anvers est sans
doute déjà édifié ; les feuilles françaises lui auront ap-
pris ù qui mieux mieux que c’est l’agence télégraphi-
que de la Campana qui a transmis le texte latin de
la lettre du Pape,
Cour d’appel de Bruxelles.
PRÉSENTATION DE CANDIDATS.
La cour d’appel de Bruxelles s’est assemblée hier, 6
janvier, à deux heures ot, demie, toutes chambres réunies,
en audience publique et solennelle, sous la présidence de
M. Gérard, président de chambre, faisant fonctions de
premier président.
Le siège du ministère public était occupé par M. Dele-
court, le nouveau procureur général.
La cour avait à procéder dans cette audience à la pré-
sentation de candidats à la nomination du Roi, pour les
deux places de conseiller, vacantes dans son sein par la
promotion de M. Tillier comme conseiller A la cour de
cassation, et parla mise à la retraite de M. le premier
président F. Tielemans.
(La première présentation pour ces deux places appar-
tient à la province d'Anvers, et la seconde à la province de
Hainaut).
La cour avait également A procéder à la présentation
de deux candidats pour la place de président du tribunal
de première instance d’Anvers, en remplacement de M.
Hermans, mis à la retraite.
M. De Roissart, greffier en chef, a fait l'appel nominal
constatant la présence de 25 membres de la cour ayant
droit do suffrage.
Voici le résultat des divers scrutins :
. Nombre des votants, 23 ; majorité absolue, 1.3.
Première place de conseiller (Anvers).— Première candi-
dature : M. DeBavay, procureur du roià Turnhout, obtient
l’unanimité, moins un bulletin blanc. — Deuxième candi-
dature : Al. Scheyveh,jugea Bruxelles, a réuni 16 suffrages
contre 9 donnés à M. Boone, vice-président au tribunal
d’Anvers..
Deuxieme place de conseiller (Hainaut). — 1« candida-
ture : AI. Motte, du tribunal de Charleroi, réunit 22 suffra-
ges ; M. Bahut de Marès, président du tribunal de Mons, 2,
et M. Delecourt, procureur du roi près ce tribunal, l. —
(3) Van Espen, III Tit. 3 e 3. Ns 15 et 16. -
2e candidature : M. Bahut de Marès a obtenu 16 voix; M.
Delecourt, 7, et M._Aulit, du tribunal de Mons, 2.
Place de president du tribunal d'Anvers. — M. Smekens,
du tribunal d’Anvers, est proclamé premier candidat A
l'unanimité, moins un billet blanc. — Le second candidat
est M. Boone, qui a réuni 15 suffrages contre 7 donnés â
Al. Van Cutsem, du même tribunal, et trois billets blancs.
Lapopulation des athénées royaux et des écoles moyennes
do l’État, qui n’avait fait que s’accroître pendant les der-
nières années precedentes, a commencé A fléchir en 1371.
Ainsi, la population des athénées, qui était en 1868-de
3,419 élèves, en 1869 de 3,569 èt en 1870 de 3,651, est descen-
due en 1871 A 3,432. *
Celle des écoles moyennes, qui étal en 1868 de 8,030
élèves,en 1869 de 8,313 et en 1870 de 8,471, est descendue en
1871 à 8,430.
Pohr ces quatre années, voici respectivement les chiffres
de lapopulation de l’Athénée de Bruxelles ; 683, 743, 819
et 736.
Chemins de fer de l’Etat.
RELATIONS IXTERNATIOVALES.
Avis. — II résulte d’une communication de la Compagnie
du Nord que les t ransports de sucre à destination de Dun-
kerque peuvent être repris. ,
Commerce, marine, etc.
M. le ministre des affaires étrangères a reçu de la
légation de Belgique, à Madrid, la communication sui-
vante relative à une modification introduite dans la
législation minière en Espagne :
« Les nombreux intérêts que possèdent déjà et peuvent
posséder dans l’avenir les capitalistes belges en Espagne,
me font un devoir de vous signaler une modification intro-
duite dans la législation minière. Une dépêche précédente
Vous a fait connaître une réformé importante dans cette
matière, savoir: le caractère de perpétuité reconnu aux
conôessions et la diminution, pour certains produits, de la
redevance due a l’Etat. Aujourd’hui, un arrêté royal vient
de fixer certaines formalités additionnelles au règlement
du 24 juin 1868, que je m’empresse de vous communiquer :
« 1. Ait moment de faire une demande de concession, les
intéressés doivent présenter aux gouverneurs de pro-
vince la quittance justificative dè la consignation de 75 pe-
zetas exigée par l’article 73 du règlement précité, quand
le nombre d’hectares ne dépasse pas 12.
- 2. Si ce chiffre est dépassé la consignation sera de 4
pezetas par hectare de plus.
« 3. Les gouverneurs de province peuvent exiger, da
plus, la consignation do l’augmentation nécessaire pour
compléter le payement des travaux préparatoires (de re-
cherche), dans les cas extraordinaires où les dépenses pré-
vues sont supérieures aux sommes consignées, moyennant
le devis motivé de l’ingénieur qui doit faire les opérations,
à la diligence de l’ingénieur qn chef et sous l’approbation
des gouverneurs. L’exploitation minière en Espagne prend
un développement considérable, surtout celle du fer et du
plomb. Selon la statistique de 1869, celle du fer avait, lieu
dans 277 mines, produisant 311,345 tonnes métriques et
employant 3,003 ouvriers ; celle du plomb employait 15,468
ouvriers, produisant 278,374 tonnes.métriques extraites de
990 mines, 62 minières et 32 dépôts dé scories. -
VIndisch Weekblad van het Recht annonce que le gou-
vernement a décidé que l’extrait de viande en boites de fer
blanc,-importé saqs certificat d’origine néerlandaise, doit
être frappé à l’entrée du droit de 10 p. c. comme comestible
et non. du droit de 16 p. c. comme viande.
VAnnuaire géographique de E. Behm, donne les cliiffres
suivants relatifs à la consommation de sucre, café et thé,
par tête d’habitant dans les principaux pays : v
Pays. Sucre. Café. Thé.
Grande-Bretagne____ 35.96 0.90 .3.19
Etats-Unis........... 24.63 5.68 —
Pays-Bas............. 14.86 7.03 0.80 '
France............... 14.30 2.32 0.18
Norwége.............. 11.04 6.92 0.06
Suède................. 9.80 0.80 , 0.06
Suisse................ 9.60 5.28 —
ZOllverein............ 9.42 4.03 0.035
Danemark............... 9.— 3.40 0.400
Belgique.............. 7.18 8.59 0.018
Portugal ............. 6.33 0.09 0.04
Italie................ 5.20 0.90 0.012
Autriche.............. 4.95 1.30 0.012
Espagne.............. 4.-23 0.01 0.04
Russie................ 2.40 0.007 0.160
La consommation européenne de sucre pendant les der-
nières années, à été en moyenne de 31 millions de quintaux,
et celle du globe entier 51 millions de qtx, dont 3.4 sucre de
canne.
Les chiffres suivants font connaître l’augmentation de
la consommation de café dans quelques pays pendant les
dernières années :
Allemagne. 1827-36 2.09k. 1858 4.01 k. 1868 4.03k.
France.... » 0.54 k. « 1.57 k. - 2.32 k.
Autriche... 1831-41 0.29k. 1851-60 0.97 k. - 1.30 k.
Il résulte du premier de ees tableaux que c’est en Belgi.
que qu’il se consomme proportionnellement le plus, fie café-
Banque Nationale,
Siti tation. hebdomadaire. — 4 Janvier 1871.
Capital..............».............
Encaisse métall. Espèces et lingots.]
c ƒ Effets â rencaissera. 3,853.941.39.
S [Autres valeurs sur 1
g) la Belgique....... 220,952,979.49?
•s (Valeurs commero. )
îA sur l'étranger.... 26,026.20
ofld. id. rethhoursa-
“ l bles en Belgique. —
Billets de banque en circulation...
•Fonds publics.....................
» - de la réserve..........
Réserve.............................
Avances sur fonds publics belges...
CompU court». Trésor
public................ 69,560,573^4
Compta court-. Compta
particuliers......... 30.400,239.76
Immeubles matériel et mobilier______
Trésor public. — Fonds publ. dépos.
» « — Dépôts en numé-
raire et fonds publics.............
Dépôts volontaires.................
Valeurs de la caisse générale d'épar-
gne et de retraite ................
Camse générale d'épargne et de re-
traite, compte valeurs.............
Divers.............................
224,832,947.08
27,623,700.-
17,508,027.41
227,013,580.—
14,586*539.76
100,020,813.60
132,875,713.-
27,623*700.-
551,387.268.18
NOUVELLES ÉTRANGÈRES
ITALIE.
On écrit de Rome. 30 décembre, au Pall Mail Gazette,
que la réponse du Pape aux félicitations du Sacrè-Collége
a été si violente contre l’Italie, que les journaux cléricaux
n’ont pas osé l’imprimer et comme elle a été prononcée en
consistoire secret, le correspondant du Pall Mail n’a pu
réussir A s’en procurer le texte.
Le jour de Noël, le pape a reçu un grand nombre de
membres de la Société des intérêts catholiques, composée
de nobles restés fidèles au pape et de bourgeois ayant leurs
intérêts matériels engagés au Vatican. Le marquis Cava-
letti a lu une adresse exprimant l’espoir d’une prompte
restauration du pouvoir temporel.
1 Le pape a répondu que cet espoir l’a toujours animé et
que les sentiments qu'on venait de lui exprimer annoncent
un changement prochain.
Le 27 décembre le pape A reçu divers ambassadeurs,
notamment l’ambassadeur belge. Il a reçu ensuite l’équi-
page de VOrénoque, venu de Civita-Vecchia sur les ordres
du comte d’Harcourt, pour prouver que le Pape est tou-
jours sous la protection des armes françaises.
Ensuite les officiers de l ex-arméè. pontificale, conduits
par le général kanzlsr, ont remis une adresse * de protes-
» tation eontre les usurpateurs et en faveur de la restau-
» ration du pouvoir temporel.1 - ’ * ‘
FRANCeT
Paris, fi janvier.
Selon mes prévisions la lutte électorale est assez
vive et le parti nouveau-né des abstentionnistes ne
permet pas d’affirmer, autant qjie je le pouvais faire
il y a quarante-huit heures, que'Ai. Arictor Hugo pas-
sera avec une forte majorité.
Je persiste pourtant à penser cpiïl l’emportera sur
M. y autrain et alors adieu les espérances du retour à
Paris et u une trêve nécessaire t\ l’œuvre de réorga-
nisation !
Uest le Journal de Pains, par la plume habile de
AL Herve. qui a prêché le premiefie parti de l’absten-
tion et maigre la discrétion dé ses conseils, on voit que
1 organe des orléanistes veut presser fia solution, fer-
mer au plus vite la carrière des révolutions, même au
prix <j une crise finale : il répudie M. Arautrain qui
flest quun deini-communard, il le recommanderait
s H 1 était en entier et qu’il fût sans compétiteur parce
qu il semble au Journal de Paris que les conserva-
teurs de la sorte en auraient vite une indigestion.
Quant à recommander Victor Hugo, ce journal ni
ceux qui ont pris le pas après lui n’y songent par la
raison qu’ils s’efforcent, parlant au public, au public
de leurs lecteurs, d’être sérieux et que ee vieillard fé-
tiche ne prête guère X un appui sérieux, si. même an
pouvait être par conviction, pour un seul instant "aussi
radical, que Victor Hugo voudrait bien se dire et se
faire croire lui-même radical.
Les deux dernières séances de l’Assemblée ont été
peu importantes, AI. Princeteau avec sa loi contre les
députes tenant des fonctions salariées a fait éclore des
amendements qui sont autant d’exceptions déjà votées
au principe.
L incident le plus important a été la nominatidn
avant-hier et hier, par les bureaux de la commission
des 15 membres à qui sera confiée l’élaboration d’une
loi sur l’instruction primaire sur et probablement
u cote du projet ministériel de AI. Jules Simon.
Les choix ont porté sur MAL Keiler, Delpit, de
Meaux, de Ressequier, de Cumont, de Richement, de
iaCombe, Ernoul,Tailhand, Corcelles-Gaslonde, l’abbé
.Jaffré et Algr Dupanloup.
, Ces choix signifient instruction gratuite et non obli-
gatoire : ces choix signifient libertépourles commune.'
de choisir entre les laïques et les congréganistes pour
1 enseignement des enfants. On prête à Mgr 1’évêqiiö
d Orléans un contre-projet qui pourrait bien être voté
tel quel et ce sont les intéressés, les parents eux-
mêmes réunis en conseil de commune qui pour une
durée dé 5 ou de 9 années choisiraient entre les deux
modes d’enseignement.
, Oe qu’on voit de plus clair à cet état de la question,
c’est que AI. Jules Simon fera une rentrée triomphante
dans les bras de l’opposition après la destruction, de
tond en comble, d'un projet qui est l’fèuvre politique
fie sa vio ent ière.
Une démissionlplus prochaine et plus probable est
celle de AL de Larcy que 'les circonstances achè-
ventde mettre à l’aise pour quitter êncore une fois
M. Thiers, sans que celui-ci essaie de ,1e retenir
comme cela eut lieu il y a trois ou quatre mois.
AL Gambetta est de retour et l’ait tapage à la bu-
vette, se félicitant beaucoup de son voyage dans le
Midi. Le duc d’Aumale, qu'on eût voulu voir le l®r
janvier à la réception de M. Thiers, est simplement
venu à sa plus prochaine réception du soir, c’est-à-
dire avant-hier jeudi, et là le prince s’esi longtemps
entretenu avec le maréchal Mac-AIahon.
C’est à Chantilly, dans la chapelle du château,
qu aura lieu mercredi, à midi, le mariage de la prin-
cesse de.Nemours : les témoins sont le comte de Paris
et le duc d’Aumale, le prince Sapieha et le comte Zu-
moiskj de 1 emigratiou polonaise.
Demain, dimanche, dîner de trente couverts, à la
présidence en l’honneur de l’empereur du Brésil, qui a
désiré passer une soirée au contact des illustrations
littéraires et scientifiques, et qui aura pour voisins de
table, dit-on, MM. Claude Bernard et Alexandre Du-
Tnas fils. Le docteur Nelaton, invité.s’est fait excuser.
Ce matin, pour la première lois, la malle des Indes
est partie pour Brindisi par le tunnel du mont Cenis.
Les rapports se tendent un peu, entre le gouverne-
ment et la Banque de France; celle-ciarefusé d’abais-
ser létaux de son escompte protestant justement que
le commerce lui enlèverait les quatre cents millions
mis à sa disposition par la loi votée il y a huit jours.
M. Grévy vient de faire, transporter à Versailles
tout son mobilier de Paris,de même quelques ministres
vont rentrer dans une observation plus étroite des
volontés de l’Assemblée : AI. Dufaure et Casimir Pe-
ner ont rappelé quelques services qui avaient fait
sournoisement leur retour à Pai’is.
Le duc de Gramont a été entendu deux fois déjà
par la commission d’enquête sur les événements qui
ont amené le 4 septembre : l’ancien ministre des af-
faires étrangères veut trop prouver, parait- il ; pour-
tant il lui reste encore à nommer les puissances qui
avaient engagé léur alliance avec nous, ce qu'il ne
veut faire par égard pour les traditions de la di-
plomatie. ,
L’affaire Wittersheim, de l'Officiel, remplit les avis
et surcharge nos bureaux de plaintes libelleesen forme
de conclusions et de mémoires, tout cela afin non pas
de ressaisir la clientèle du gouvernement.mais d’obte-
nir une indemnité de cinq millions !
Nous empruntons à l'Industriel Alsacien ce por-
trait, dernière manière, de M. Léon Gambetta, que
l’opinion publique n'a pas souvent occasion d’appré-
cier sur des renseignements aussi fidèles :
....Gambetta est bien du parti ; mais il n’est pas exalté
du tout. Le sens politique est aujourd'hui en lui à la hau-
teur du patriotisme et du talent. U sait attendre. Il a pris
sur lui de ramasser la béquille de Sixte-Quint et de se re-
mettre à la lisière. Ses fautes passées étant venues de ce
qu’il avait coutume de trop s’abandonner aux ardeurs de
son imagination toute meridionale, il a compris que le
meilleur moyen des’en corriger était d’imiter de Conrart le
silence prudent. Je prends ici Conrart dans le bon
sens du mot. Un homme politique doit savoir se taire
à propos. Le don de l’observation ne s’accommode_guère,
d’ailleurs, des excès de .loquacité. On profite mal fies en-
seignements de la vie lorsqu'on ne voit en eux qûô fies su-
jets d’amplifieationsou clés thèmes de rhétorique. Gambetta
avait trop souvent été, dans le cours de la guerre, un
rhéteur. Il a jeté là le vieil homme. Son talent s’est déve-
loppé et fortifié. Il est devenu tolérant, et son effort princi-
pal est de recomposer le grand parti républicain.
Entendez-moi bien. Ce n’est pas avec les premiers élé-
ments venus que Gambetta veut former son armée. Il a
aussi horreur que vous et moi des cliques et claques du ra-
dicalisme français ; il tient les exaltés de fout ordre
pour les pires ennemis de notre pays. Ses sympathies
sont pour ees esprits éclairés qui comprennent qu’il
n’y a pas d’autre moyen d’échapper à la guerre ci-
vile que de fonder définitivement la République. C’est
à ces gens de bien qu’il fait appel, il leur demande de ré-
pandre autour d’eux, par la seule force de la persuasion et
à l’aide des soûles armes de la vérité et dé la justice, la
semence qui doit régénérer le sol français. C’est une noble
ambition que celle-là, vous en cou viendrez,et je m’explique
qu’elle ait séduit .Gambetta. S’il réussit dans cette tâche, il
sera vraiment l’homme delà situation, et la République
pourra du même coup se vanter d’avoir trouvé un pré-
sident pour de vrai. Hélas I il n’est pas sûr que M. Thiers
soit un président pour de vrai. Ce petit nomme a des
arrière-pensées. On se demande s’il est Washington ou
Monck. Gambetta n’a peut-être ni le désintéressement
du premier, ni la foi du second. Il n’est peut-être ni Was-
hington ni Monck. A coup sûr, il est lui. Gambetta est Gam-
betta. N’est-ce point assez?
BRUXELLES,O/i-ÎM de Publicité
de la Madeleine, 46.
v r.'
i- >• -tr
3.406,827.59
13-2,650,413 —
17,508,627.47
0.758,024.35
551, .'387.268.18 |