CHAPITRE IX. 139 plus artistique, et on le vit, jusqu’à une heure avancée de la nuit, exécuter des rondes animées autour de l’œuvre de M. Guillaume Geefs. L'auteur du Tombeau de Rubens n’est point d’avis que le grand peintre se soit représenté, lui et tous les siens, dans cet admirable tableau de Za Sainte Famille qui surmonte l'autel de sa chapelle mortuaire. Il tient cela pour un conte de Guide. Avec toute la déférence que nous devons à un éru- dit anversois, nous lui ferons observer que les principales figures de ce tableau rappellent d’une façon frappante les por- traits très-connus de Rubens, de ses deux femmes , Isabelle et Héléna, et du fameux chapeau de paille; que Rubens a usé souvent de cette méthode dans ses tableaux les plus cé- lèbres, et qu’enfin elle était plus qu'admissible dans la com- position d’une peinture que lui-même destinait à orner sa dernière demeure et celle des siens. Par un bizarre jeu du hasard, Rubens, peintre officiel de Marie de Médicis, était né à Cologne (1576), dans la maison même où devait mourir, un demi-siècle après, celte malheureuse princesse, ce qu’atteste une inscription com- mémorative gravée sur une plaque de marbre qui orne la façade de cette maison. 6. Église Saint-Paul. — La Flagellation. — Portement de croix, de Van Dyck. L'église Saint-Paul, peu ancienne et d’une architecture assez peu remarquable, frappe tout d’abord l’œil par des ornements extérieurs d’un goût plus que douteux. Ce sont, dans le préau qui l'entoure, les douze apôtres et les quatre évangélistes, et, à la porte de l’église, un calvaire de grandeur naturelle, sur- chargé d’apôtres, de patriarches et de prophètes, non loin du- quel est un caveau plus lugubre encore, où l'on a figuré le Christ au tombeau. Des bas-reliefs, faisant le tour de l'église, représentent les diverses péripéties de la Passion du Sauveur.