Sn impressions se succèdent, durent peu, car ces toits fascinent. On dirait une fête unanime des gouttiè- res. Les cheminées sont les hampes de légers dra- peaux d’ouate brumeuse s’agitant, s’allongeant, se renouvelant délicieusement au.gré des brises en des plis évocateurs de festins. Il y en at-il assez! Elles s'élèvent en forêts. Les unes, imposantes, écrasent des complications pesantes de leurs briques les pignons évasés. De petites, rondes, en argile rou- seûtre, attardent des lis blancs à leur rebord et l’on rêve au pot de fleur appendu à la corniche de quelque Mimi Pinson. D’autres ajourées semblent des jumelles dressées sur l'infini. De grandes noi- res, maintenues par l’enchevêtrement de cordages en fer, avec de longs tuyaux de fonte ou de tôle, évoquent des steamers et des voiliers cargués, pavillonnés d’une simple oriflamme, obéissant aux mêmes commandements. Les ferrailles des fumifuges et des tabourins se livrent à une danse folle. Les girouettes et les che- minées semblent souffletées par quelque rude coup de vent. La plupart, détraquées, penchent mélan- coliquement en des poses de vaincus; quelques-unes ricanent boursouflées et tordues,; les plus rares restent d’aplomb. Voici encore les lucarnes pittoresques barrées, en œil-de-bœuf, à meneaux, posées à mi-côte des toits de tuiles descendant raides vers les abimes qu'on ne voit pas. Ce sont de grands yeux de veil-