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Brésil et Indes... •
Un numéro ®0
KAtSMKNT PAR ANTICIPATION
STOM BELGE.
pour le. ville et la banlieue ;
L.e pris de l’abonnement à l'Etoile
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agt Vît A francs par trimestre.
Journal Politique, Commercial, Maritime, Artistique et Littéraire.
CHB&HN DE P1ÜK DK L’ÉTAT. — D’Anvers pour Matines et Bruxelles AS b. 56, 6.47 ie
vendredi. 7.05,0.15E. R 2* et 3« cl., 9.50, 10.50 E. 1« & et 3e e!„ 12.35, 1.18, 3.15 E. P, i-- et
3»cl.,3.15,4.50,5.50,7 E. 1» 2« et 3» cl.,8.25,8.45, '10 E. 1', 2»et.> cl.,p. Brux.) — Lierre 5.55,
ri.47, le vend.. 9.50,12.35, 3.45,5.20, 8.25. —Termondeet Gand 5.55,9.50, 12.55, 3.45, 4.50 E.
1’ 2» et Sa cl..8.45. — Aloat 5.55,9.50, 1.18,3. .45.— Lokeron 5.55,9.50, 12.55,4.50 E. 1«, 2»et 3*
cl., ■‘.'25. — Ninové, Gramm., Lessines, Ath (par Brus.) 5.55, S.33. 1.18, 3.45, 7 E. l«, 2* et 3»
cl. (N-ÎDove).— Bruges, Ostende,5.55,9.50,10.nO,3.45, 4.50 E. 1«, 2« et3« cl. — Courtrai, Mmis-
cron.Tournai et Lille 5.55, 9.50,12.35, 3.45,4.50 E. 1», 2« et 3e ci. — Calais 5.55,12.35,3.45E.
I» et 2«cl., 4.50E. R et 2<= cl. — Louvain5.55,9.15 E. 1*, 2* et 3« cl., 9.50,12.35.1.18, 4.50, 7 E. t«
2® et 3» cl., 8.25,10K.d° et2= c!. — Tirleraoat, Liège et .Verriers 5.55, 9-15 B. 1» cl., 13.50,
12.35,1.18,4.50,7, (8.25 jusque Tirlem.), 10B. R et 2» cl. — Landen 5.55,9.50.12..35,4.50.- Spa
5.55,9.15 E. I« 2“ et 3e ci., 9.50, 12.35,4.50. — Allemagne, départ 6 h., levée de la boîte 5.15
matin ; départ 4.50. boîte 4.15 soir ; départ 10 h., botte 9.15 soir.
CHEMIN DE FER GRAND CENTRAL BELGE. {Ligne de Hollande). — Départs d’An-
vers à 7.35, 10.20 matin, 3.37, (6.20 soir vers Roosendaal, Breda et Moerdyk).
P. A. DELA MONTAGNE,
J DIRECTEUR-GÉRANT,
Bureaux s rue de IMmsian, 1, X.ii
■ LIGNE UE LOUVAIN : Déparf d'A^v:: :s vors Lierre, Aersciiot, Louvaiu,Ottignles, v>uar-
wroi. Coatobnean, VlrcUx. Giv. t. GhaiV.vÛte, Reims, Paris, Namur, Arlon, Luxenih.. Trêves
. . 7 19. 9.3.5. I I’.. :> 5 .. .. i. li., ni 3 17 I. uivai r. - LIGNE DE HASSELT :
Départ .rANVKRs pourDiast, H isselt, \Ljéi\tricht et Aix-la-Chapelle 7.19, 9.35, i.45 et 5 35
— LIGNE DE TIUBQURG-: Départ d’AxvRhs p' Turnhout, Tilbourg. Eindhoven et Vénloa
ivia Aerechot) 7.19.9.35. < .45 et o.35 soir. - LIGNE DE .LIERRE A TURNHOUT: Départ
d Anvers pour Lierre, Hereutltals et Turnhout 6.55, 11.05 et 5.43 soir. '
CHEMIN DE PER DU PAYS DE WAE3. - D'Anvers 4' 40, 7,15, 8.50M0.50 150
3:50’, 6.50; 8.50. — D» Gand 4.25, 7,9-,25'. 10.4 ). 2.20, 5.30’. 6.30, 8.4(3 . '
BATEAUX A VAPEUR. — DépartsÆAnvers (Veerdam) polir Boom 7, 9, 11, 3 5 30-
pour Hainmè, 8h. matin ; pour Rupelmnnde 7. 8. 11, 3, 3.30,7 ; pour fort Fre.lerick-6 tr
soir. - De Boom pour Anvers H, 9. 11,2.5. —De Hammb peur Anvers l h. après-midi — De
RlTiîlMonde pour Anvers 5.30,6.30, 9.30,11.33, 1.45, 2.3* 5.30. - Da Fokt Frederick.:
pour Anvers 6 h. matin.
* AîgfiSsVte? *
miyiCBbi.Ka.Otf.oe de Publicité, ru*
de lu Mad'eleiqa, 46. ' '
Koi.i.AMpii.M, h. Nijgh & Van Dit-
May, a H< tterdam, et tous les Di-
recteurs de postes du royaume.
PARIS. Havas, Uasitte, Buiabs*
ét' Cie, Plÿqé de là Boursé,.8l '
Londres, Dklizy Davies et Cie, 1. •
Ceci! Street, Strand, et A. Malkio*
13, Tnvîstock Row, Govent Ggr-
tugertioiiSé
Annonces la. petite ligne’de vingt
cinq lettres............fr.O.iS?
Réclames (findujourn.) lalig.» 0.7S
Faits divers........ • . i.gjj
RiibriqueAnvers..... • » 2.50
Les annonces sont mesurée»
au lignométre. Les titres se paient
d après l’espace qu’ils occupent.
rWr.
RESUIVIE POLiTIQUE.
Le Journal officiel français nous apporte le texte
(fini décret du président de la République relatif à
certaines modifications apportées au règlement sur le
service intérieur des troupes.
' jjol trouvons rien de bien intéressant h y noter ;
citons toutefois le paragraphe suivant qui a été ajouté
à l’article premier :
' „ Le colonel porte une attention particulière sur
lY>:at moral de ses subordonnéset ne néglige rien pour
les diriger dans la voie du bien. 11 doit, laisser aux mi-
litaires de tous les cultes le temp» et la liberté néces-
saires pour l’accomplissement de leurs devoirs reli-
gieux.Il règle le service de manière à ce qu’ils puissent
assister aux offices le dimanche et les jours de fête.
Dans la semaine, si des permissions exceptionnelles
sont nécessaires il quelques-uns d’entre eux pour la
pratique de leur religion, il les accorde dans des pro-
riertions aussi larges que le permettent les exigences
du service. ••
Plusieurs députés appartenant à la réunion du cen-
tre gauche parlementaire ont fondé une agence dans
le but de fournir aux journaux des correspondances,
des informations et des indications politiques; le ma-
nifeste destiné à servir d’introduction à cette publica-
tioa vient do paraître sous les signatures de M. Chanzy,
président de ia réunion,etde quelquesautres membres
du groupe formant avec lui le comité de direction.
Nous reproduisons ce document rédigé avec une
grande modération de forme, comme il convient à des
des hommes d’opinions tempérées, mais en même temps
avec une fermeté et une sincérité qui ne peuvent que p ro
duireuneexcellente impression. L’adhésiou que le cen-
tre gauche avait déjà donnée à la république conserva-
trice y est renouvelée dans des termes encore plus
nettement accentués et appuyée sur des considérations
élevées, parmi lesquelles la question de nécessité
tient naturellement encore une place considérable, et
l’on aurait tort de s’en plaindre, car il n’y a pas pour
les gouvernements de meilleure raison d’être que la
nécessité. Le manifeste, en déclarant que la France
est màre pourla république,trace en effet, en quelques
mots frappés au bon coin, le tableau des expériences
que depuis longues années le pays a faites pour établir,
sous vingt formés diverses, le gouvernement qui pour-
rait lui garantir à la fois les intérêts et les droits aux
quels il est passionnément attaché.et constate que tou-
jours le complet échec de .ses tentatives et <* dans ces
derniers temps les vains efforts des partismonarchiques
l'ont ramené à la forme actuelle du gouvernement,
forme que la raison avoue, que l’intérêt bien entendu
conseille, et que l’honneur même réclame, puisque les
vieilles monarchies étant mortes, il a’y a plus qu’à
choisir entre le césarisme et la république. •• Tout le
manifesté est dans ce passage significatif,où les signa-
taires constatent en même temps qu’ils n’ont fait que
traduire la pensée de M. Tliiers et s’associer à ses ré-
centes déclarations. Le général Chanzy etses collègues
du comité de direction ajoutent que ce n’est pas assez
de donner la formule de la politique républicaine
conservatrice qu'ils se proposent de suivre. qu’il
faut de plus en définir les principes, en expliquer
le sens. en développer les conséquences , et que
c’est ce qu’ils comptent faire dans une correspondance
adressée quotidiennement aux journaux qui en feront
la demande. Peut-être rengagement, qu’ils prennent-
là leur sera-t-il assez difficile à tenir; mais nous ne
douions pas que leurs communications n’offrent sou-
vent un sérieux intérêt et n’exercent Une heureuse
influence sur l’opinion publique.
On écrit de Strasbourg que le. feldtna'réchal de
Moltke, chefd’êtat-majorgénéral de l’armée allemande,
est attendu dans cette ville le 24, venant de Berlin.
Les officiers attachés à sa personne et les officiers de
différents grades désignés pour faire cette année les
voyages d’'état-major sont autorisés à le rejoindre et
à raccompagner.
On sait qu’on a institué depuis longtemps dans l’ar-
mée allemande des voyages d’instruction, auxquels
prennent part des officiers désignés pour moitié par
l’autorité militaire et pour l’autre moitié par la voie
du concours. Ces officiers, commandés par un géné-
ral, parcourent de ; localités indiquées d'avance et y
font des études de Topographie militaire et de stratégie
appliquée.
Cette année M. de Moltke va exécuter un-voyage de
quelques jours dans l’Alsace et dans la Lorraine, et il
fera en personne aux officiers qui l’accompagneront
une conférence pratique sur la campagne de 1870-71,
sur les mouvements, les combats et les positions des
deux armées, La présence de M. de Moltke n’entrai -
nera aucuns mouvements de troupe, aucune prise
d’armes, il aura une escorte de cavalerie, et les hon-
neurs militaires lui seront, simplement rendus.
En quittant l’Alsace, il se rendra à Metz, où il fera
un séjour assez long pour visiter les environs de cette
place.
La Gazette officielle d’Espagne publie, avec un dé-
cret royal qui lui donne force de loi. le règlement de
mise à exécution de la loi qui abolit graduellement
l’esclavage dans les deux Antilles espagnoles, Cuba et
Porto-Rico.
Ce règlement, qui se compose de 56 articles, se di-
vise en quatre chapitres, dont le premier a pour objet
la formation et les attributions des juntes protectrices.
Le second traite des patrons, de leurs pouvoirs et de-
voirs, de la préparation des listes et registres d'affran-
chissement ef des cédules de liberté à délivrer aux
affranchis. Le chapitre 3 institue et définit le patronat
le quatrième et, dernier traite de la manière d'opérer
Ifuibarquement des affranchis et leur envoi à 1 a cote
d’Afrique aux lieux assignés pour leur résidence.
L’espace nous fait défaut pour publier uue corres-
pondance pariieulière qui nous parvient-sur lès (rou-
bles de Belfast; nous la donnerons demain.
line dépêche télégraphique nousappyend qu’aux
nouvelles élections partielles qui ouf eu lieu au-
jourd’hui à Namur, la liste libérale Fa emporté à
une grande majorité.
Honneur à là population namuroi-e! Elle a fait
la meilleure des réponses aux machinations de la
Députation permanente.
.La soirée de lundi, qui a suivi les élections de Ver-
viers,a été assez calme, bien qu'il y eût beaucoup df
Kiond j s ir la place des Récolleis
, li n’a pas dépendu de nos cléricaux , paraît il, que
fies conflits n’eclatassent, car ils avaient aposté des
individus, armés de cannes, qui faisaient, les bra-
vaches. et qui ont escorté les chefs du Cercle noir, à
leur sortie. Ces provocations auraient été relevées,
sans le bon esprit de la population et la présence de
bon nombre d’agents de police.
Voilà donc l’honorable institution des :stohs lagers,
fonctionnant à Verriers.
H est dit que nos adversaire? implanteront chez
nous toutes les mauvaises inventions des fanatiques
"es Flandres. • f Union libérale''.
Acte?, ofüciels
UE I70U!
A.M'.iN.STRAfiOSS l'OMMUNAI.ES. — NOMINA
Nôtres et d’échkvTSts. — Par sait* fin ivnouv.-lk-rae
•a.pgral des consens communaux, lu Roi 1 ■ • u amVés du
R?ut 1872, a nommé boiirsêniestivs et éduvin* dans i
uUMesignéoa ci-après : .
Province d’Anvers. — Lierre, hoargrn 's'r.'. MU. Y
Lamyeabergh ; échevins. Do Stryeker d Mhüt. Turnhoi
»., . 4 , Dierekx et Roest. Beraer-sur Nd!
b., De Rest; é., Lamhredit et La Greffe. Bevel, b., De We-
ver; é., Wageraans et, Dillen. Blaesrebi, b„ Wouters de
Jauehe ; é., Moens et Do Coster. Bonhoyden, b., Sdieers; é.,
Vanderauwera et Geys. Bornhem, b., le comte de Marnix ;
é., Van Roie et Van Mierlo. Breendonck, b., le comte de
Buisséret-Sfeenbecque ; échev., Tersago et Teck. Gestel,
bourgm. De G-root; échev. Le Greffe et Van Romphey.
Hingene, bourg, le due d’tïrsél ; écliav., Stas et, De Smét.
Iteghera, b., Vanden Wouver; é.. Verbist et Wellens. Ko-
nimdts Hoyckt, b.. De Bie; é., V-.-rmeylen et Dyck. Leest
b., De Meester; é.. Scheers . t Sellesiagh, Liezele, b., Van
Milders; é.. Van Heymbeek ut Rochtns. Lippeloo. b.. De
Beughem; é., Va 1 Ho verni-Gen a> Gommaert. Mariekerke-
sur-Escant, b., Heymans;é..Croketet.Verganwen. Nylen,
b., Goormans; é., VanLoov et Dillen Op-Puers, b., Huls-
bosch : é., Van Dammo et De Winter. Ruysbroeck sur-Ru-
pel, b.. De Wachter ; é. .V in Oo<tenryk et Cabuvi. Wavre-
Notre-Dame, b., De Pauw;é., Vertomraan et Torts. Wavre-
Sainte-Oatherine;b..Vanden Bergh; é., Goovaerfs et, Hel-
lemans. Weert sur-Escaut, b.. Do Meyer; é., Van Assche
et Boodfs.
— ARMÉE — Par arrêté royal, et date du 15 août, lo maré-
chal des logis Ransv, du 6* d’artillerie, est nommé sous-
lieutenant.
— Par arrêtés royaux, en date du 19 août :
Le lieutenant Crick, de 6° de ligne,est déchargé, sur sa
demande, des fonctions d’officier d’armement et est rem-
placé dansées fonctions par le sous-lieutenant Haftssen,
du même régiment,;
Le lieutenant Lambert du génie, est, déchargé, sur sa
demande, des fonctions d’adjndant-m ijor et est remplacé
dnnjs ses fonctions par le lieutenant Goffînet du môme ré-
giment.
service vététinaire. — Par arrêté roval du 19 août,
M. Furnémontest nommé provisoirement,‘pour un terme
de trois années, médecin vétérinaire du gouvernement
pour la première section du canton de Namur Nord. Sa
résidence est, fixée à Namur.
— Pensions. — Des arrêtés royaux du 15 août accordent
les pensions suivantes :
A l'orpheline Orts, une pension de 310 f'r. sur la caisse des
veuves et orphelins de l’ordre judiciaire ; à Mmes Dessart ,
veuve de Bayet, juge au tribunal de Liège, 1,225 ; Popp,
veuve de Delaite. auditeur militaire, 1,832 ; Nivard, veuve
de Dé fosse, greffier du tribunal de Verviers, 663 ; S'.vaan,
veuve de Van Bouwel.greffierdo lajusiiea de paix de Turn-
hout, 379,
NOUVELLESjTRAN6ÈRte_
JAPON.
Nous donnions hier une correspondance particu-
lière du Japon qui avait trait aux relations à établir
entre notre pays et cette contrée asiatique. Aujmir-
d’hui nous trouvons dans le Times un article extrê-
mement remarquable sur la formation politique de
cet empire et les développements incessants que son
gouvernement y apporte. Le journal anglais juge la
situation japonaise de haut et, tout comme notre cor-
respondant, engage fortement les nations européennes
à nouer avec ce peuple des relations suivies et du-
rables.
Voici son article :
Il n’y a. que onze ans, le Japon était encore aussi hermé-
tiquement clos que l’arrivée en Europe d’une ambassade
japonaise n'excitait que la curiosité. Ou disait les Japonais
plus exclusifs et moins traitables que les Chinois. Ou était
curieux de voir quelques-uns de ses grands hommes, mais
le pays et le peuple nous étaient inconnus. Aujourd'huiaous
sommes mieux informés sur les faits immenses qu'offrent
la Chine et le Japon. Quelque minime que soit, notre sym-
pathie pour la Chine, l’empire chinois est une des choses
les plus étonnantes du monde. Il est certain que depuis des
siècles nombreux, 370 millions d'habitants, ou environ un
tiers rie la race humaine, se trouvent là réunis sous un
gouvernement, et sons une môme civilisation. Ce résultat,
indique ou une singulière docilité de la part des gouvernés,
ou une singulière aptitude de la partdes gouvernants. Mais
ia Chine est trop vaste pour que nous puissions l’appréeier.
Le Japon est moins étendu et devait intéresser particu-
lièrement, les Anglais. C’est, un royaume insulaire, plus
grand que le nôtre. La Grande-Bretagne et l’Irlande comp-
taient, d'après le dernier recensement, 31 millionsd'habi-
t mts ou 265par lieue carrée; le Japon en a 35millions ou
229 par lieue carrée.
De même, ainsi que la civilisation anglaise ressemble à
celle de l’Europe,arec des particularités insulaires, le Japon
reflète la civilisation chinoise, avec quelques tendances
partie» lacis tes.
Cette Grande-Bretagne de l’Est, a été sans nul doute
consolidée avec un succès politique extraordinaire. Beu
d'étrangers aujourd’hui même savent ce qu’étaient le gou-
vernement et la civilisation du Japon, mais ce qui est cer-
tain c'est, qu’il y avait, là un gouvernement puis-ant et une
civilisntion avancée. Cela seul devait suffire à attirer notre
attention. Contempler avec indifférenee un royaume civi-
lisé comptant 35 millions d’habitants, sous prétexte qu’il
est sitné dans l’extrême Orient, ou que sa civilisation n'est
pas européenne, serait chose inexcusable.
Mais des circonstances extraordinaires ont augmenté
depuis quatre ans l’intérêt qu’inspire le Japon. Nos com-
mençants avaient reconnu depuis longtemps que des rela-
tions commerciales avec ce peuple, nous offriraient un
large débouché, en même temps que son industrie ouvri-
rait. un vaste champ à nos entreprises. Toutefois, l’ouver-
ture de quelques ports ne développa que faiblement, les
relations réciproques, et il y eut lieu de craindre que l’ex-
clusivisme japonais ne pourrait,disparaître que par un
cataclysme général dans l’organisation sociale. Or, le Ja-
pon, sons ce rapport encore, a prouvé sa ressemblance avec
l'Angleterre. Il saitexécuter la révolution la plus radicale
sans troubler la stabilité de l’ordre social et politique.
Au commencement de 1868, le pouvoir exécutif — exercé
par le shiogoon— fut renversé; l’ancienne autorité monar-
chique reprit sa suprématie ; un ancien ordre de noblesse,
composé d'homme6 du temps nouveau, vint au pouvoir.
Les institutions du pays restèrent, substantiellement les
mêmes; les actes du gouvernement précédent concernant
les étrangers, ne furent pas répudiés, l’organisation de la
société japonaise resta aussi ferme qu’auparavant, et ce-
pendant l’administration était chargée dit tout au tout.
Les hommes du nouvel exécutif, les nobles de la cour
du Mikado avaient été depuis îles siècles exclus de toute
fonction publique, et cependant, à peine à la tête des
affaires ils produisirent des administrateurs do premier
mérite. Ils reconnurent que l’invasion des idées de l’Occi-
dent était inévitable et ils résolurent carrément d’accueillir
la civilisation nouvelle comme une amie, non comme une
adversaire de leur ordre social.
Au lieu de combattre la lumière, comme ie firent, les
mandarins chinois, ils proclamèrent qu’ils accepteraient et
utiliseraient tout ce que l’Europe fournirait pour le bien-
être de leui pays. Honneur à ces hommes éminents, qui
exprimèrent un des traits caractéristiques de leurs com-
patriotes.
Les Japonais sont, intelligents et courageux.Leur histoire
et leurs légendes présentent des modèles aussi beaux
que les plus exquis de l’Europe, ei rien d’étonnant que ces
qualités seréflèienl dans leur vie politique.
Cependant, la barrière a été complètement brisée et l'as-
similation de la vie européenne va son train. Les méca-
n q ms, lu construction des navires, les chemins de fer, le
télégraphe, la monnaie, I.a médecine, les modes et même
la langue anglaise se naturalisent au Japon.
Les ambassadeurs qui viennent d’arriver à Londres ont
fait. connaît reqne leur gouvernement et. leur peuple veulent
goûter les fruits de la civilisation la plus éclairée et qu'ils
sont venus pour recevoir des stimulants dans la voie du
progrès et recueillir de nouveaux trésors de sciences.
Le peuple japonais s’est montré capable de comprendre
parfaitement, nos sciences et nos arts mécaniques, et ce
serait une grande méprise que de les croire incapables de
se mesurer avec nous en science politique. .
Une ambassade d’un tel peuple en ce temps-ci mériterait
toujours la plus haute considération : mais le caractère des
personnages qui la composent en augmente encore l’im-
portance.
Le chef de l’ambassade est, le minisira des affaires étran-
gères, connu des ambassadeurs d’Europe comme un homme
intelligent et. instruit. Scs principaux collègues sont: un
conseiller d'Etat, le rninistie des finances et le ministre des
travaux publics. En outre, le journal officiel anglais an-
nonce la présentation à la reine, d’un autre Japonais
éminent, le vice-ministre des affaires étrangères,qui res-
tera ici en permanence, comme envoyé extraordinaire et
ministre plénipotentiaire. Ci'S hommes no sont pas seule-
ment, de liants fonctionnaires d’un royaume plus ancien
que le nôtre, ce sont des hommes d'Etat qui ont. accompli
dans leur pays uno grande et bienfaisante révolntion.
C’est, de nos relations avec des hommes de cette valeur
que dépendront le développement île nos entreprises au
Japon, et 4a civilisation de ce pays. Cette question est
fortement engagée dans ,1’accueii que nous ferons aux
ambassadeurs, qui représentent un royaume important, et
sont, habitués à être traités avec respect. Pendant la visite
du due d'Edimbourg au Japon, on lui a fait les ovations les
mieux^êhties ; à nous maintenant d’agir avec réciprocité.
Nous regrettons qàe les ambassadeurs soient, arrivés à un
moment où la plupjsrt des personnages de la cour et du gou-
re moment sont àp>, campagne ; il faudra qu’on explique
aux ambassadeuHMfcriviriu de Londres, et qu’on leur prouve
que le gouverneraMTsait. exprimer dignement le vif inté-
rêt que nous inspire Une des plus remarquables races de
l’ancien continent.
RÜsliïl.
D'après un journal russe, la Gazette de la Bourse, la
fièvre de l’or règne en c.e moment sur les bonis rte l’Amour.
Les trouvailles qu’on a faites surquelques points ont,surex-
cité les esprits, et tout le monde s’est, mis à la recherche
du précieux mitai : quelques-uns ont, réassumais il y a
des chercheurs qui ont dépensé beaucoup de peine et d’ar-
gent et n’ont rien trouvé. Les découvertes les plus impor-
tantes datent de 1871 et. ont été faites dans ie bassin de la
Séléjâ, affluent de la Zéia qtti se jette tans l'Amour à Blà-
govètschenk ; P.-L. Appossow trouva à cette époque jus-
qu’à 26 minières très productives. Mais s parties les plus
richesse trouvent dans le territoire û ■ ..ctchinsk,. «ans
lequel on a découycrt l’hiver dernier u ■ sables aurifères
très riches.
Il y a, dit,-on. dans le bassin de i’Amazar quatre carrières
de sable aurifère tellement riche que toutes celles qui
sont exploitées pour le compte de l’Etat à Nértc.liinsk pri-
ses ensemble, ne valent pas la moitié du celles-là. On ne
peut, savoir au juste ce qu’elles rapportent, parié que. les
exploitants en font un secret, mais le correspondant, do la
Gazette de la Bourse croit qu’on en'peut, retirer plusieurs
milliers de pouds. Ûn n'aencore exploré quo la Centième
partie du bassin de l’Amour, et cependant, la compagnie
qui exploite ce pays depuis quatre ans en a déjà retiré 750
ponds, valant plus de dix millions de roubles, on suppose
qu’il reste dans cette partie exploitée encore environ 600
pouds à extraire du sol. Il faut désirer, dit; la Bourse en
concluant , que ['administration de la Sibérie orientale pro-
fitera de cette fièvre qui semble s’être emparée dès esprits,
pour tâcher que les capitaux qui vont sortir de là soient
employés au développement sérieux et régulier du pays
qui les fournit.
Les désastres produits en Russie par les incendies sont,
effrayants. Les renseignements reçus dans ces derniers
temps des gouvernem dits de Vladimir, de Viatka-, de Ka-
zan, de Livonie, de Moscou, dé Riazan, de Sam ara, de Sim-
birsk, de Tver et de Tch-rnigow, porte à 24 les grands
incendies, il y a eu 516 édifices détruits. Dans une grande
partie des gouvernements, les ineenffies ont eu quelque
chose de régulier, c’est-à-dire qu’ils ontrdévoré l’un après
l’autre un 'nombre consi lérable d’édifices. Sur les 21 cas
d’incendie, on en attribue 4 à la malveillance. Les pertes
sont évaluées h plus d ) 20i).0 j0 roubles.
Aujourd’hui encore, an télégramme de L'Agence Interna-
tionale, daté du‘3 août, annonce qu’un incendie a éclaté le
lr août, à Dunabonrg. IJn quartier de la ville a été détruit.
Les pertes sont évaluées a 800,090 r. Les pompiers de Riga
ont aidé à maîtriserledeu.
ESPAGNE.
El Anmoiciador, de ; Séville, rend compte d’un fait qui,
s’il était certain, révélerait qu’il existe encore chez ies gens
d’église des ressouvenus delà terrible Inquisition.
Il parait que le seigneur évêque d’Urgoî a commis un de
ces actes monstrueux qui n’auraient dû se passer qu’aux
époques sinistres de Torquemada.
Des personnes qui se prétendaient bien informées affir-
maientquele prélat, avait fait renfermerun préredeson
diocèse dans un cachot dépendant de son église, ci que la
victime y avait été l’objet de traitements barbares.
La rumeur publique avait appelé l’attention de l'autorité
judiciaire sur ces atrocités, et le seigneur j «va de première
instance s’était présenté en personne à l’evèehé pour obte-
nir des éclaircissements sur ce sombre invstère. Mais
l’évêque, informé par le magistrat de l’objet, de sa visite,
ne voulut donner aucune explication, refusa de lui faire
ouvrir les portes de l’Eglise et de lui permettre de visiter
le souterrain où se trouvait l’infortune prêtre-.
Plus tard, le même juge ayant eu connaissance du décès
de la victime, se présenta de nouveau à l’Eglise, mais cette
fois avec hvférce armée, et, sans égard pour les immunités
du lieu saeréf il fit ouvrir par un serrurier le cachot, où il
trouva le cadavre.
Voici en quel état les bourreaux avaient mis leur mal heu-
reuse victime : les bras ét dent criblés de piqûres faites, à
ce qu’on put en juger, par des alênes ou dos aiguilles; les
organes génitaux étaient carbonisés, ainsi que ic nez, et
suivant la déclaration des médecins chargés de faire l’au-
topsie du cada vre, la mort avait été produite par le manque
de nourriture. L’infortuné était mort de faim.
Tel est le fait qui vient de nous êi re signale, et nous avons
en notre possession la lettre, le récit et la signature de la
persou equi nous garantit la parfaite exactitude dasdét,ails.
Mais tout d’abord nous devons déclarer, ajoute le direc-
teur du journal El Annv.neiador, que nous avions déjà
reçu, il y a quelques mois, uns lettre destinée à fore pu-
bliée, dans laquelle le fait était raconté avec des incidents si
horribles, que nous ne pûmes y ajouter foi et que nous je-
tâmes la lettre au feu sans vouloir l’insérer.
Aujourd’hui le fait se dénonce publiquement, les auteurs
sont, nommés; il est absolument nécessaire que l’autorité
judiciaire s'assure de la vérité, et,sans égard pour sa haute
position, fasse une enquête sur les accusations dont un pré-
lat est l’objet.
FRANCE.
Voici le manifeste du centre gauche dont il est
parlé dans notre résumé politique :
“ Après deux années passées à réparer nos désastres,
après les premiers temps de confusion pendant les-
quels les partis , sous la garantie mutuelle de la
trêve de Bordeaux, ont mesuré leurs forces et tenté
de réaliser leurs espérances, une idee se dégage enfin
du chaos parlementaire qui a jusqu’à ce jour étonné
et effrayé les esprits sincères ét les cœurs patriotes.
» Nous désespérions de voir la France survivre à
ses malheurs, et nous la voyons relevée déjà et bien-
tôt délivrée de la présence de l’étranger, prête à ren-
dre tout son essor à son génie et à reprendre sa mis-
sion dans le monde.
“ Le§ luttes confuses des partis, l’incertitude qui
pesait sur leurs j rejets, les tâtonnements apparents
des groupes décidés à fonder la république, et dont la
sagesse a passé — tant elle était nouvelle — pour de
l’indécision et de la faiblesse, tous ces faits de la poli-
tique intérieure ont entretenu une grande inquiétude,
et trop souvent la presse, organe fidèle des idées du
moment, écho des bruits fie chaque jour, a propagé des
frayeurs que faisait naître l’obscurité du lendemain.
« Pendant cette période de souffrance, période sans
éclat pour l'Assemblée Nationale, mais nojj,sans profit
pour le pays, la nécessité, meilleure conseillère que
l’enthousiasme, s’est fait de plus en plus sentir, et la
vérité sur notre situation politique, vérité reconnue
dès les premiers jours par quelques esprits sagaces,
est apparue enfin à tous les yeux‘avec la force que lui
donne l’évidence.
” La France est mûre pour la république, s’il est
vrai qu’il lui soit réservé de s’appliquer à elle-même
les principes rie la Révolution de 80. Cédant à la pres-
sion des intérêts ou à la violence des passions, elle a
cherché jusqu’à ce jour à établir, sous vingt formes
diverses, le gouvernement qui pourrait lui garantir à
la fois les intérêts et les droits auxquels elle s'est at-
tachée comme à son bien propre. Vingt, fois elle a vu
I ses espérances détruites, et ces expériences successi-
j ves, dont l’enseignement a été rendu pins Sensible
dans ces derniers temps par les vains efforts des par-
I tis monarchiques, l’ont ramenée à ia forme actuelle j
I du gouvernement, forme que la raison avoue, que l’in- j
i térêt bien entendu conseille, que l'honneur même ré- I
1 clame, puisque nos vieilles monarchies étant mortes, I
| nous n’avons plus qu’à choisir entre le césarisme et !
I la république.
L’homme d’Etat, illustre à qui est dû, pour la plus
grande part, le relèvement de notre patrie, s'est rendu
lui-même à cette vérité; et, en adoptant naguère la
formule du centre gauche, en proclamant en quelque
sorte la république conservatrice, il nous a donné
le programmé de la politique qu’il faut suivre.
v Cette politique est si parfaitement conforme aux
besoins du momentetaux nécessités de l’avenir,qu’elle
est acceptée déjà par tous les hommes vraiment désin-
téressés, et quelle trouve tout préparé le terrain sur
lequel elle devra s’implanter et s’épanouir, terrain
aussi vaste que le pays tout entier.
’• Mais ce n’est pas assez d’en avoir donné la for-
mule, il faut en définir les principes, en expliquer le
sens, en développer les conséquences, et la mission de
la presse commence le jour où il faut rallier tout le
monde à cette œuvre de réédification nationale, à la
formation d’un grand parti qui adopte,appuie, défende
une politique impersonnelle et française par excellence.
* C’est ce qu’ont pensé quelques députés appartenant
à la réunion du centre gauche, à qui des circonstances
nouvelles ont permis de réaliser un projet depuis long-
temps conçu.
" Ils ont demandé le concours de. quelques-uns de
leurs collègues et orgamsp une correspondance qui,
sous leur inspiration, enverra chaque jour à tous les
journaux qui le demanderont un bulletin renfermant
des appréciations politiques, des indications précises
sur la ligne de conduite suivie par le parti conser-
vateur républicain, et des informations aussi nom-
breuses ét aussi sûres qu’on peut les souhaitér.
>* Le <if)mité de direction :
. • •• Général Chanzy, président du centre gauche,
• - député des Ardennes ; M VL Rivet (Corrèze).
comte Rampon (Ardèche), Gaulthier de
Rumilly (.Somme), Bertauld (Calvados), de
Marcère (Nord), de Maleville (Landes),
Ricard (Denx-Sèvres), Christophle (Orne).
Bardoux(Puy-de-Dôme),Gailly(Ardennes),
Francisque Rive (Ain). «
■ sept incendies a i' ap.is, — La journée d’hier a été signa-
lée par- plusieurs violents incendies. Vers onze heures et
demie, d’épais tourbillons de fumée montaient dans les.
airs de cinq ou six points de Paris.
A onze heures vingt-cinq, une dépêche arrivait à M.
Ansart, chef de la police municipale, à la caserne de la
Cité. Un grenier à fourrages, faisant partie des bâtiments
de te Compagnie générale des Petites-Voitures, venait de
prendre fen. On ignorait les causes de cet incendie.
M. Ansart télégraphia immédiatement aux principaux
postes de pompiers de la capitale, donna ordre d’envoyer
les deux pompes à vapeur remisées à la Préfecture, et se
disposa à aller diriger-iui-meme les secours.
Au moment où il sortait, une seconde dépêche arrivait.
Elle annonçait un commencement d’incendie aux Ternes.
Ayant peu « hammes sous la main, le chef de la police nn-
«ieipalo dépêcha deux.aJ8ciHrs da paix chez M. le général
de Geslin, commandant de place, pour lui demander de
mettre une compagnie du génie à sa disposition.
Peu après, on signalait à ia préfecture deux autres
sinistres, le premier impasse Rébeval, dans les magasins
Je graines et fourrages de MM. Lapostolet frères; la
second, rue Hautefeuiile.
Uno compagnie de l’infanterie de la garde républicaine
quitte la caserne avec une compagnie de gardiens de la
p .ix pour prêter aide aux sapeurs-pompiers. On envoya
aussi aux Ternes et à la Villette les échelles mobiles
récemment inventées.
Enfin, deux nouvelles semblables arrivaient encore. Le
feu s'était déclaré boulevard Courcelles, 34. chez un loueur
de voitures, et dans les greniers d’une usine de la rue de
St-Laurent.
Une dépêche fut encore envoyée à M. le général de Ges-
lin, qui mit deux compagnies; du 109° de ligne à la disposi-
tion du colonel des pompiers.
— A la Villette, le feu avait pris en quelques minutes uue
extension considérable. Les jr-mi «m, pleins de paille et d'a-
voine sèche, offraient un élément actif aux flammes.)
Huit pompes, appartenant au poste du boulevard delà
Villette, fonctionnaient.Vers midi et demi, arrivaient, deux
pompes offertes par l’administration du chemin de fer de
l’Est.
Tout le long de la rue des Chaufourniers, manœuvraient
des pompiers conduits par leur colonel, un capitaine et
deux lieutenants.
Ils étaient assistés par une compagnie du génie, sous les
ordres d’un capitaine et par les gardiens de I» paix de L’ar-
rondissement et des brigades centrâtes, commandés par
M. Ansart et deux officier? de paix.
Vers une heure les pompes a vapeur arrivaient. L’une
d’elles fut immédiatement mise en œuvre et fonctionna
presque aussitôt, l’autre fut expédiée vers les Ternes.
Peu après M. le général Geslin survint, amenant un dé-
tachement de chasseurs à pied, commandé par un sous-
lieutenant, M. de Vrezé.
Vers deux heures et demie le feu était moins ardent., les
bâtiments voisins étaient à peine atteints et on pouvait es-
pérer se rendre maître du feu.
Mais la panique dans le quartier avait été immense. Les
femmes s’enfuyaient affolées, des enfants sur les bras. On
a eu beaucoup de peine à calmer toute cette population.
A trois heures le feu était éteint.
— C’est vers onze heures que l’incendie des Ternes s’est
déclaré. Le feu a pris dans les ateliers de menuiserie du
carrossier Gnyot, sur la place Saint-Ferdinand, près de
l’église, au coin de la rue des. Acacias et de la rue Brunei.
L’iucendie a pris des proportions excessives avec Une
grande rapidité. Les maisons voisines brûlaient une heure;
à peine après le commencement du sinistre. Ces construc-
tions étaient, pour la plupart, en bois.
A une heure, l’incendie avait une étendue dé deux cents
mètres du côté de la rue Saint-Ferdinand et une étendue
d’au moins trois cent cinquante mètres sur la rue Brunei.
Parmi ces maisons se trouvait i’imprimeriè-lithographie
de M Jules Cliéret.
Au fur et à mesure que le feu s’étendait, les habitants se
sauvaient ou jetaient leurs meubles par la fenêtre.
On manquait, au début, de pompiers etde soldats. Quel-
ques gardiens cle la paix coururent à Neuilly et ramèneront
la compagnie de pompiers de la localité avec quatre pom-
pes. La môme démarche fut faite à Courbevoie, Passy, Le-
vallois-Perret, et dans les arrondissemeuts voisins.
Tous les efforts furent dirigés vers les maisons qui n’a-
vaient pas encore été atteintes.
Vers 3 heures,on emmenait sur une civière un lieutenant
des sapeurs-pompiers, blessé à la tète par la chute d’une
poutre. Un peu («us tard, c’étaient deux sapeurs-pompiers
et un soldat du génie.
Vers trois heures et demie, le général de Geslin arrivait
avec 50 hommes qui étaient employés aussitôt à relever
et à transporter , dans un terrain de la rue Poncelet, les
meubles qui couvraient la voie publique. .
Enfin, un peu avant quatre heures, toute flamrpo avait
disparu. r ■,
Les dégâts devront se chiffrer par centaines de* mille
francs. .. i
Vingt-trois maisons sont absolument détruites. Hutt ont
été fortement atteintes.
Près de soixante menages sont ruinés par le sinistre.
Douzeseulement de ces bâtiments, étaient assurés.
— L’incendie de la rue Hautefeuiile était moins im-
portant. ..
Dans la maison portant le no 30, le feu avait, pris à des
copeaux dans un atelier appartenant au sieur Kceniig,
tourneur en bois qui, à ce moment, était absent.
Quatre pompes ont été employées. Il a été inutile d’avoip
recours à la troupe. Un détachement composé de 50 heau-
mes appartenant au poste des sapeurs-pompiers de 1 ar-
rondissement était accouru.
Pour pénétrer dans l’atelier, les pompiers ont d$ démolir
la toiture.
Un pompier, le neur Thibault, a été gravement bjessé.au
visage. Le propriétaire de la maison, M. Faillon, a été éga-
lement blessé au visage.
A deux heures on était maître du feu.
Les dégâts sont évalués à 70,000 francs.
Les greniers de MM. Lapostolet frères, impasse Rébeval,
ont été détruits eu quelques heures. Le manque d’eau a été
pour beaucoup dans la perte de ces magasins qui représen-
taient une somme de quarante mille francs. .
Un homme attaché au service de MM. Lapostolet a été
blessé. . . ...
— Au boulevard de Courcelles, un grenier approvisionné
considérablement de foin et un autre de paille, ont été la
proie des flammes.
Cinq pompes amenées en toute hat 3, ont manœuvre dix
heures consécutives.
Les dégâts son évalués à 20,ÎK)ô fît, non compris l’im-
meubie. .
— Rue Saint-Laurent,, une usine a été en par tie détruit»
par fes Hammes. Les dégâts sont considérables. Il n’y a pas
eu d’accident à déplorer. '
Enfin, rue du \ ert-Bois, n° 41, le feu à pris dans un
appartement situé nu quatrième étage de l’hôtel Saint-
Onarles et habite par le sieur Edouard Lainv, emplové, et
la demoiselle Pauline Fortin, sa maîtresse. ‘ ’
PAYS-BAS.
. . septembre prochain que doit s’ouvrir à Middel-
bourg (Hollande) le douzième congrès infernational de lin-
Sinstuque et.de littérature, lequel 'présente,' ôette année, un
vu mieret. . - ’
Plusieurs Belges sont inscrits peur prendre la parole en
cette occasion; parmi eux on remarque MM. J. Van
dei; Antv’ra;L- G3.Mhaiiî H. Stallam’,., G.’ Van Driessohe,
r. Herremans, deMaere-Limnrnder, NjahEyen et.Sleeckx.
Les q,.collons reiaiives à 1 enseignement dominent dans
le programme et méritent à tous égards cleffi -r l’attention
des orateurs avec celles qui se rattachent aux différentes
branches de la littérature et de l’histoire, ainsi qu’à la
presse et à la librairie. _
BELGIQUE.
.-!kNYES^j, 29 août.
Association libérale et constitutionnelle
(l’Anvers.
Sous-comité de la 2a section. — Réunion des mem-
bres du sous-comité de la 2e section, aujourd’hui jeudi
22 courant, à 8 1/2 heuresThrsoir, au local De Groote
Klak, rue Klapdorp.
Ordre du jour : Révision des listes électorales.
Nouvelle Bourse — Boîte aux lettres.
Il y a quelques jours nous manifestions dans nos co-
lonnes le désir exprimé par plusieurs négociants, de
placer à la nouvelle bourse une boite aux lettres qui
serait d’une utilité incontestable pendant la négocia-
tion des affaires commerciales.
Nous apprenons aujourd’hui que l’idée émise rece-
vra son exécution dans un bref délai.
Une excellente nouvelle! L’artillerie.et la cavale-
rie de la garde-civique d’Anvers organisent pour la
fin du mois prochain uu grand concert-promenade qui
aura lieu dans l’enceinte de la nouvelle Bourse au pro-
fit de 1 œuvre du Denier des Ecoles. Annoncer ce
I roj -t, c’estenprédire lésucCès. Lebut est sympathique
à notre bourgeoisie, comme les'organisateurs le sont,
eux-mèmes. Mais il y a plus : ces messieurs ont songé
à renforcer les ressources musicales dont ils disposent
l*ar un élément étranger, vivace ét puissant, dont le
concoiïirs fût. presque une nouveauté, et ils se sont
adressés à la Société royale des Chœurs de Gand
Cette célébré phalange chorale, avec le plus gracieux
empressement, a accepté de se rendre à Anvers pour
la circonstance indiquée. Nous disons qtm son
concours sera presque une nouveauté : en effet, il y a
longtemps, trop longtemps,que de magistrales exécu-
tions chorales, à la manière pratiquée par les Gan-
tois, n’ont plus été entendues parmi nous. Il nous
souviênt que nos administrateurs meetjngistes s’avi
sèrent un jour de demander la participation des
Chœurs de Gand à une fête communale : la Société
refusa fièrement.. Elle se rend aujourd’hui avec satis-
faction à nos désirs, et son empressement prouve une
fois de plus que la paix d’Anvers avec le pays est faite
et bien faite.
Elle sera ia bien-venue dans nos murs; si, sous l’ha-
bile direction de son chef M. De Yos, elle ne vient pas
y chercher une de cès brillantesTvictoires artistiques
qui remplissent ses annales, nous espérons bien que la
cordialité de notre accueil et l’enthousiasme avec
lequel notre population ira jouir du talent de tous ses
membres, lui laisseront un bon souvenirde son voyage
à Anvers.
Le comité provisoire de l’œuvre du Denier des
Ecoles, — composé de MM. L. De Wael ; A. De Rou-
baix ; Ed. Pecher ; F. Vandertaelen ; Aug. Micbiels •
F. Delvaux; E. De Posson; G. Van Havre; A. Goemaere;
J. David; J. De Geyter; d1' Bessems; H. Kreglinger;
G. Grisar; — nous prie d’annoncer que dans sa der-
nière séance les deux décisions suivantes ont été
prises :
1° Le premier projet dont il est désirable de pour-
suivre la réalisation, c'est l’établissement à Anvers
d’une école moyenne pour filles, si la commune ne le
fait pas ;
2° Un sous-comité est spécialement chargé d’étu-
dier la mise à exécution de ce projet et de tous les
autres qui entreront dans le cadre d’aetion de l’œuvre
du Denier des Ecoles ; les listes de souscription ne
seront émises que lorsque les bases pratiques auront
été clairement arrêtées.
Il résulte de cette communication que nous nous
empressons d'enregistrer, que le comité provisoire,
assuré de l’avenir de l’œuvre au point de vue finan-
cier, se préoccupe avant tout de préparer et de réunir
les meilleures conditions d’existence pour l’institu-
tion projetée. Laissant tomber dans le vide les criail-
leries et les calomnies de la presse cléricale, il marche
à son but avec tranquillité et conviction et saura, par
les faits, inspirer aux familles la confiance que mérite
sa généreuse entreprise.
Notre N° d'hier était sous presse quand nous avons
reçu des renseignements relatifs à un acte de vanda-
lisme commis à l’Hôtel-de-Ville, dans la salle Leys.
Profitant d’un moment où la surveillance faisait dé-
faut dans cette salle, un individu, ou peut-être plu-
sieurs, ont tracé au couteau des croix sur un des pan-
neaux du célèbre artiste. Ce méfait a pu se perpétrer
à l’insu de tout le monde; ce n’est qu’après le départ
des coupables qu’on s’en est aperçu pour crier au van-
dalisme et fermer les portes de la salle.
Un de nos confrères demande qu’un3 enquête soit ou-
verte à ce sujet, et que l’administration sévisse quand
il sera établi que ce méfait a pu se commettre par dé-
faut de surveillance.
Nous nous joignons à lui.
. Hier soir, vers six heures, la Plaine des Jésuites
était tout en émoi. Une tentative de meurtre venait
d’y être commise.
- Voici en quelles circonstances :
M. Van A. second aumônier à la prison cellulaire de
notre ville, sortait de l’Eglise St.-Charles-Borromée et
fut accosté par un individu de petite taille qüi lui
adressa à voix basse quelques paroles. L’ecclésiastique
se courbant vers son interlocuteur pour saisir mieux
ce qu’il voulait, celui-ci leva le bras et porta au
prêtre un coup de couteau-poignard qui l’atteignit en
pleine poitrine...
Ce lâche attentat commis, l’individu se sauva et dis-
parut dans l’église que l’aumônier venait de quitter.
M. Van A. cependant n’était pas tombé. Maîtrisant
la douleur lancinant que devait lui occasionner sa
blessure e_t se serrant la poitrine des deux mains, il
eut la force de so rendre jusque, dans la demeure du
sâcristafn de l’église St.-Charles, à quelques pas de là.
M. le médecin De Wolf, aussitôt averti, accourut en
toute hâte et donna les premiers soins au blessé, qui
perdait beaucoup de sang, mais dont heureusement
la blessure n’était pas mortelle.
Entretemps l’adjoint de police Raes; assisté de deux
agents auxquels s’étaient joints trois ouvriers tail-
leurs qui avaient été fortuitement témoins de l’atten-
tat, étaient pénétrés dans l’église à la recherche du
meurtrier qu’ils ne tardèrent pas à découvrir blotti |