KON milieux les impressions qui lui conquirent une place spéciale dans le monde des lettres. Bazin a forcé les portes de Académie fran- caise grâce à sa continuelle communion de vie avec la province. Et Balzac, le maître des écrivains impression- nistes, n’étudie-t-il pas la vie et les drames mys- térieux des petites cités? Il fouille leurs mesqui- neries monotones, leurs grandeurs calmes et leurs paysages coloriés. N’est-ce point là qu'on peut voir les hommes politiques dans le débraillé de leurs convictions, les magistrats à la conscience austère, à la clairvoyance chercheuse, les hommes d'affaires dans Pinépuisable variété de leurs moyens, les gentilshommes inflexibles, les militaires énergi- ques, les voyageurs, les employés, le commissaire de police, les bourgmestres potentats, les échevins importants, les conseillers communaux vaniteux, les femmes jeunes et vieilles, les épouses résionées, les bourgeoises curieuses et celles qui veulent tout ignorer, le bon curé et ses vicaires, le sacristain mêle-tout, les sociétés de musique, les haines de quartier, les rivalités de clochers ? Dans les petites villes, tout est menu, les moin- dres faits se gonflent : ainsi les coeurs et les con- sciences se dévoilent mieux à l'analyste. Les écri- vains en rapportent des apercus nouveaux, des découvertes étonnantes et une science profonde de la vie.