gi LA BELGIQUE. cloitre; enfin, au midi, l'énorme bloc de Sainte-Gertrude, une des plus belles architectures romanes du pays, superposant à sa partie antérieure quatre étages de massives a presque pareilles, avec leurs sévères surfaces dénudées, aux escarpements rigides d’une bastille. Tout le sévère catholicisme primordial -se reconstitue ici, à la faveur de ce grand organisme. La ribambelle des insoumises chanoinesses a eu beau passer par là : leur souvenir frivole n'altère pas l'austérité du vieux cloitre, poussé à l'ombre du temple, presque barbare en sa rudesse fruste, et dont les piliers le couvrent comme une forêt. Et, = = NS ÈS sir i ns Dessin de J.-P. Taelemans. LE CLOÎTRE DE NIVELLES comme pour ajouter à cette impression d'une religion d'un autre ige, on vous montrera dans le trésor de Sainte-Gertrude d’étonnantes orfèvreries, calices, reliquaires du douzième et du treizième siècle, crucifix ornés de miniatures par Memling, deux châsses renfermant dit-on, les restes de Pépin et de sa femme, puis un prodige de ciselure, la merveilleuse châsse de sainte Gertrude, en or et argent, et cette superbe coupe à pied octogone, avec ses huit niches ogivales, dans laquelle les pélerins venaient boire les eaux miraculeuses de la fontaine située sous la crypte. À ces richesses s'ajoutent des tableaux, des statues, un bas-relief en pierre de 1553, des stalles sculptées, deux chaires du Nivellois Laurent Delvaux, l’une en marbre, l'autre en bois, d’une exécution large et grasse, imitant les plis sinueux et l'épaisseur ronde de la chair, avec des nus, des draperies et des feuillages comme savaient en faire les vieux tailleurs d'images réalistes.