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Un numéro “ÏO centimes.
PAIEMENT PAR. ANTICIPATION
ÉTOILE BILGS.
/Va»- la ville et la banlieue :
Le prix de l'abonnement à l'Etoile
Peine parl'entremisedu Précurseur
*si dt 'S francs par trimestre
Twutc-septicme aimée. - N° 199.
LE PRECURSEUR
Journal Politique, Commercial, Maritime, Artistique et Littéraire.
CHEMIN DE FER DE L’ÉTAT. — D’Anvers nour Matines et Bruxelles à 5 h. 55, 6.47 le
vendredi, 7.05,9.15 E. 1® 2® et 3® cl., 9.50, 10.50 E. 1* 2« et S» cl., 12.35, 1.18, 3.15 E. 1®, 2° et
3® cl.,3.45,4.50,5.50.7 E. 1® 2® et 3® cl.,8.25,8.45, '10 E. 1®, 2» et3» cl., p. Brux.) — Lierre 5.55,
6.47, le vend., 9.50,12.35,3.45,5.20, 8.25. — Termomloet Gand 5.55,9.50, 12.35,3.45,4.50 E.
1» 2* et 3" cl., 8.45. — A lost 5.55,9.50,1.18,3. .45.— Lokeren 5.55,9.50,12.35,4.50 R. Ie, 2» et 3»
cl., a.25. — Ninove, Oramm., Lessines, Atli (par Brux.i 5.55, 9.50,1.18, 3.45. 7 E. 1«, 2® et 3e
cl. (Ninove).- Bruges, Ostende,5.55.9.50,10.50,3.45, 4.50 E. 1«, 2» et3= cl. — Courtrai,Moue-
cron,Tournai et Lüie5.55, 9.50,12.Ù5, 3.45.4.50 E. 1«, 2» et 3® cl. — Calais 5.55, 12.35, 3.45 E,
1* et 2= cl., 4.50 E. 1® et 2= cl. - Louvain5.55,9.15 E. 1®, 2® et .3® cl., 9.50,12.35,1.18, 4.50, 7 E. 1®
2® et, 3® cl., 8.25,10 E. 1® et2® cl. —Tirlemont, Liège et Verriers 5.55, 9-15 E. 1® cl., 9.50,
12.35.1.13,4.50.7,(8.25 jusque Tirlam.), 10E. 1® et 2® cl. — Landen5.55,9.50,12.35,4.50.— Spa
5.55,9.15 E. 1® 2® et 3® cl.. 9.50, 12.35,4.50. — Allemagne, départ 6 h., levés de la boite 5.15
matin ; départ 4.50, boite 4.15 soir ; départ 10 b., botte 9.15 soir.
CHEMIN DE FER GRAND CENTRAL BELGE. (Ligne de Hollande). —Départs d’An-
vers à 7.35,10.20 matin, 3.37, (6.20 soir vers Roosendaal, Breda et Moerdykl.
P, A. DELA MONTAGNE,
DIRECTEUR-GÉRANT,
Bureaux : rue de l'Amman, I, Anvers.
LIGNE DE LOUVAIN. — Départs d’Anvers ver» Lierre, Aerschot, Louvain, Ottlgnies
Charleroi, Châtelineau,Vireux,Givet, Charleville, Reims, Paris, Namur,Arlon, Luxembourg,
Trêves (par Ottignies) 6.55,7.19, (7.47 le dim.), 9.35,11.05,1.45,5.35. 5.45,8.17.
LIGNE DE HASSELT. — Départs d’Anvers pour Diest, Hasselt, Maastricht et Aix-la-
Chapelle, 7.19,9.35,1.45,5.35 soir.
LIGNE DE TURNHOUT. — Départs d’ANVERS pour Lierre, Hérenthals et Turnhout6.55,
11.05,5.45. —Pour Turnhout, Tilbourg, Eindhoven et Venloo,7.19,1.45, 5.45.
CHEMIN DE FER DU PAYS DE WAES. - D’Anvers 4.40, 7.15, 8.50% 10.50, 1.50,
3.50% 6 50, 8.50. - De Gand 4.25,7,9.25% 10.40,2.20, 5.30% 6.30, 8.40.
BATEAUX A VAPEUR. — Départs d’ANVERS (Veerdam) pour Boom 7,9,11, 2*, 3,5,
6', 7 ; pour Hammebrug, 8 h. matin, 7 soir; pour Tamise, 8, II, 7 h.; pour Rupelmonde8,
11,2% 5,6% 7; pour Fort Frederick, 8'h. m.,7 soir. - De Boom pour Anvers, 5,7,9, U,
1, 3,4’, 5, 8' h., — De Hammrbrug pour Anvers, 5,10.30 mat. — De Tamise pour Anvers,
5.30,11,1 h. — De Rupelmonde pour Anvers, 6,11.30,1.30,4.45'. 8.45* h. — De Fort Fre-
deiukpour Anvers, 6 h. m. —Les départs marqués d’une * indiquent les trains supplé-
mentaires du dimanche, qui seront institués à dater du R juin.
17 Juillet 1872.
Agents 3
Rituxeli.es,Office de Publicité, rua
de la Madeleine, 46.
hollande,M. H. Nijgh & Van Dit-
MAY.âRrtterdam, et tous les Di-
recteurs de postes du royaume.
paris, Havas, Lafitte, Bullikr
et Cie, Place de la Bourse, 8.
Londres, Dklizy Davies et Cl®, 1,
Cecil Street, Strand, et A. Maurich
13, Taviatock Row, Covent Gar-
des.
Insertions.
Annonces la petite ligne: de vingt
cinq lettres...........fr.O.îS
Réclames (findujourn.) lalig.» 0.75
Faits divers....... » » 1.50
Rubrique Anvers.... » » 2.50
?£?- Les annonce» sont mesurée»
au lignométre. Le» titres ae paient
d’aprè* l’espace qu’ils occupent.
Listes électorales. ■••• Révision.
AVIS ISXjPOIIT A1VT.
Nous croyons devoir rappeler à dos lecteurs que
l’administration communale doit procéder du
1er au 14 août prochain à la révision des listes
électorales. Il importe donc que les intéressés qui
ont à régulariser leur position, soit en ce qui con-
cerne le domicile, soit en ce qui concerne les con-
ditions d’indigénat et de cens, fassent les diligen-
ces nécessaires avant le 31 juillet. Ils pourront
s’adresser à cet effet au bureau de l’Association
libérale, rempart Ste-Caüierine, n° 23.
RESUME POLITIQUE
L'Assemblée de Versailles continue, sous l’influence
deM. Tliiers, à déblayer le terrain de foutes les propo-
sitions d’impôts destinés à donner, les ressources que
le président de la république veut trouver dans l’impôt
sur les matières premières. Hier encore, après un dis-
cours du chef du pouvoir exécutif, elle a repoussé, par
387. voix contre 218, l’amendement de M.Feray tendant
à reviser et à doubler l’impôt sur les patentes.
Elle a ensuite repoussé la demande d’urgence faite
par M. Louis Blanc pour la proposition d’amnistie
qu’ont déposée, il y a un certain temps déjà, des dépu-
tés de la gauche.
Cette décision est d’autant plus regrettable qu’il
n’est pas encore possible d’entrevoir le moment où la
justice militaire aura flni son œuvre. Au lieu de se
restreindre, sa tâche s’étend de jour en jour. Il res-
sort du rapport lu avant-hier au sein de la commis-
sion d’amnistie que 32.837 affaires ont déjà été jugées,
mais que l’autorité se trouve en ce moment saisie de
documents nouveaux à l’aide desquels elle constituera
encore 18 mille dossiers. On estime que sur ce nombre
la moitié environ nécessitera, une information en
règle.
On annonce de Paris que les tentatives de rappro-
chement entre une partie du centre droit et le centre
gauche n’ont pas abouti. Les membres du centre
gauche n’ont pas eu confiance dans la sincérité des
nouveaux alliés qui se présentaient à eux , après
avoir échoué dans leurs essais d’alliance avec la
droite.
Les élections municipales à Rome continuent à se
présenter sous un aspect très-animé. Plusieurs per-
sonnages de la cour du Vatican sont même allés se
faire inscrire sur les listes électorales. L’Opinions,
après avoir parlé de l’attitude des catholiques qui,
selon ce journal, conspirent contre l'ordre actuel des
choses, dit :
** Nous avons la confiance que les sentiments de mo-
t modération du pays se maintiendront malgré les pro-
vocations persévérantes des cléricaux , mais nous
sommes convaincus que la solution de la question des
•ordres religieux doit désormais être complète, afin
qu’elle soit acceptée par l’opinion publique et approu-
vée par les Chambres, comme un des moyens recon-
nus indispensables pour garantir l’Etat contre les at-
taques d’un parti qui vit dans l’Etat et néanmoins ne
reconnaît pas son autorité légitime ? «
Les dépêches d’Alexandrie nous apportent d’aima-
bles nouvellës.La diplomatie ne se contente plus, pour
traiter avec les puissances amies, d’employer les ar-
guments persuasifs, elle emploie le révolve’r. Le con-
sul américain et son secrétaire, en sont, à propos
d’une querelle, venus aux mains avec MM. Lovina
etReynols et le major Campbell, officiers au service
du Khédive, et qu’lis ont échangé avec ces derniers
des coups de pistolet.
C’est là un fait d’une gravité exceptionnelle et qui
pourrait avoir des conséquences fort tristes ; espérons
que, malgré les affirmations du consul américain, qui
prétend avoir été victime d’une tentative d’assassinat,
l’affaire restera dans le domaine des dissentiments
psrsonnels et que les gouvernements ne se croiront
pas obligés de prendre fait et cause pour leurs agents.
Il paraît que l’exemple donné par le gouvernement
allemand est contagieux , car le gouvernement, de
Guatemala vient de décréter la suppression des jé-
suites et la confiscation de leurs propriétés. Le Salva- _
dor et le Nicaragua sont tombés d’accord pour expul-
ser aussi de chez sux, les Jésuites.
Nous recevons quelques nouvelles de l'Amérique du
Sud. '
On pensait en Bolivie que M. Moralls serait élu pré-
sident.
Les élections présidentielles continuaient au Pérou;
Arenas et Pieta se partageaient les suffrages.
Au Chili le manq ue de- bras entrave le travail des
mines, et le manque de houille entrave celui des fon-
deries.
Il est beaucoup question en ce moment de l’em-
prunt français,et il n'est pas inutile.à la veille de cette
colossale opération, de reproduire quelques-unes des
réflexions qu’elle fait naître tant à l’étranger qu’en
trance, avant même que les conditions spéciales dans
lesquelles elle s’effectuera, soient déterminées.
L’impression est généralement bonne et fait honneur
au crédit de la France.
Laphrasefinaledu rapport deM. Vitet aété accueillie
avec satisfaction. La voici :
» N’oublions pas qu’il y a dix-huit mois à peine le tribut
accablant, qu’il nous fallait subir semblait au monde entier
un de ces fardeaux que le désespoir accepte, mais sous le-
quel un peuple doit sombrer, et nous voilà, grâce à ces dix-
huit mois de courage, d’efforts, de travail national, nous
voilà qui nous préparons à solder ce tribut. Espérons que la
rTovidonce ne s’en tiendra pas là ; que ce n’est pas seule-
ment dans l’ordre matériel qu’elle nous réserve ce retour
uindulgentep^tié, et quo l’ordre moral aura aussi son tour.
votre commission, messieurs* vous propose d'adopter le
projet de loi et de l’adopter, j’ose dire, dans des conditions
qui témoignent d’un véritable patriotisme, c’est-à-dire en
«usant trêve à toute divergence, à tout dissentiment. C’est
notre honneur à tous devant l’Europe qui nous regarde,
que le succès de cet emprunt. Si sur tant de questions nous
sommes divisés, montrons au moins qu’il en estuneoù nous
n avons qu’une âme, une pensée : la délivrance de notre
diere patrie !
Les journaux commentent également, avec éloges,
‘a partie du rapport où M. Vitet a déclaré que le gou-
vernement/* voulant faire l’émission de l’emprunt sous
les conditions les plus solides, se, préoccuperait bien
puis du «caractère réel et sérieux de chaque souscrip-
teur que des sommes hyperboliques offertes par de
prétendus prêteurs qui n’ont l’intention d'entrer dans
cette affaire que pour en sortir aussitôt les mains
Plus eu moins pleines. « Et M. Vitet a ajouté : « ce
qu il faut ce n’est pas que l’emprunt soit surabondam-
ment souscrit, c’est qu’il le soit suffisamment, et se
maintienne dans les cours moyens, sans un de ces
mouvements de hausse exagérée que suit nécessaire-
ment un mouvement contraire, exagéré lui-même. «
| p journal financier français, le Messager de
\ 1 dns, appuie ces sages considérations en disant :
dans le
Le succès de la souscription aété enregistré d’avance
rapport de M. Vitet; les faits ne démentiront pas
oiw hfllrmation. Espérons, en outre, que le monde finan-
cnm .mh'a compte des conseils de modération que la
oramission, on pourrait dire le gouvernement, lui a
semM8’ par la pLimo de l’honorable rapporteur. La crainte
«mole grande en haut lieu quo la spéculation ne joue un
rôle disproportionné dans le triomphe réservé à l’emprunt ;
plus la part de l’épargne et du capital sera considérable,
plus on y sera rassure, non sur le résultat de l’émission,
qui n’est à aucun degré mis en doute, mais sur la sécurité
du marché au lendemain de l’emprunt, sur le classement
des nouvelles inscriptions et la consolidation de leurs
cours. »
Le Constitutionnel de Paris, analysant le rapport
de M. Vitet, dit spécialement à propos du contrat fait
avec la Banque de France :
« La commission ne se montre pas moins frappée que
nous-même du dangerqu’i! y aurait, en favorisant les ver-
seme.its en espèces, d’amener ue nouveau une hausse sur
l’or qui pèserait sur les affaires. Ce n’est pas, en effet, au-
trement qu’on arriverait à faire éclater avec plus d’inten-
sité peut-être une crise monétaire, dont le moindre
inconvénient serait de déprimer notre fonds public.
Aussi ne peut-on qu’approuver hautement les dis-
positions prises d’ores et déjà de concert avec la
Banque de France. L’honorable M. André a justement in-
sisté au cours de ce débat sommaire pour demander que
l'art. 4 ne fût pas détaché du projet d’emprunt. De cette;
façon, la Banque est armée d’une faculté d’émission discré-
tionnaire dont l’opinion n’aura pas lieu de s’émouvoir le
moment venu. Une assez longue expérience a déjà fait voir
combien notre première insùt ution de crédit répugne à dé-
passer certaines limites. Seulement, mieux vaut être armé
pour les éventualités qui peuvent survenir que d'avoir à
user en hâte de mesures qui prendraient le public au dé-
pourvu et pourraient, par cela môme, l’inquieter. Le crédit
veut être ae loin ménagé, et ii se trouve toujours mal des
solutions brusques. »
Les journaux étrangers parlent avec sympathie des
efforts financiers delà France. Le Fremdenblatt,
de Vienne, écrit :
« L’emprunt de 3 milliards auquel la France s’apprête,
attire de nouveau les regards du monde politique et finan-
cier sur la situation intérieure de ce pays. Le lait seul de
voir les marchés financiers européens accueillir avec tant
d’empressement, un emprunt si exorbitant, suffirait déjà â
témoigner de l’indestructible puissance financière de la
France. Lorsque, durant la guerre franco-allemande, il
fut pour la première fois question d’une indemnité de
guéri e de plusieurs milliards que le prince de Bismark
songeait à réclamer, les financiers les plus sérieux se-
couèrent la tête avec incrédulité. On soulevait la question
de savoir si la France serait en état de réunir ces sommes
dans la limite du court délai qui lui était accordé et si elle
serait capable de porter le lourd fardeau des intérêts. Les
Français eux-mêmes doutaient de pouvoir fournir ce que
l’Allemagne exigeait d’eux. Les organes de fa publicité
allèrent jusqu’à expliquer l'acceptation des conditions de
paix par ce motif que promett re et tenir sont deux, et que la
France, avant l’extinction complète de sa dette, s’en verrait
affranchie par une heureuse guerre de revanche. En dépit
de toutes ces prévisions, la France fait ce qui était tenu pour
impossible, avec une facilité aussi étonnante que s’il s’agis-
sait, non pas de milliards, mais de simples millions, et elfe
a encore assez d’argent de reste pour réorganiser son ar-
mée. Il est certain que cela ne se fait pas sans un déficit,
et, en ce moment même, l’Assemblée nationale française
discute les moyens d’y parer. On propose une élévation
combinée de plusieurs impôts, au moyen de laquelle le
déficit budgétaire doit être couvert. Mais l’intérêt de ces
débats n’est pas tant dans les détails financiers que dans
les discussions politiques qui s’y rattachent. »
Un autre journal de Vienne, la Ta g es Presse, s’ex-
prime en ces ternies :
« D’après ce qu’on nous annonce de Paris, laparticipation
du capital européen à l’emprunt français dépasse toutes les
espérances, et dans les cercles du gouvernement français,
on considère comme certain que, bien qu’en ce moment il
n’existe encore aucun accord entre les diverses maisons de
banque, ces dernières seront en état de réaliser, à la der-
nière heure, une souscription d’un milliard et demi.
« Le groupe-Ro'hschild a reçu jusqu’à présent des de-
mandes de souscription pour 1 milliard 750 millions ; dans
ce chiffre, les demandes do l’Angleterre figurent pour un
demi-milliard environ. La place de Vienne se dispose à
souscrire une respectable somme. De divers côtés, on re-
commande l’adoption démesures pour que le paiement des
coupons soit effectué en tliaiers à Paris et à Londres comme
sur toutes les places allemandes. »
Enfin nos lecteurs trouveront ici avec intérêt cer-
tainement, les détails suivants transmis au Fait Mail
Gazette, et que nous reproduisons sans pouvoir toute-
fois en garantir l’entière exactitude. Ils sont, dans
tous les cas, une preuve de plus de ia puissance finan-
cière de nos voisins français :
» Il semble que l’emprunt ne sera émis ni avant le 55
juillet, ni après le 5 août. M. Thiers est d’avis de n’ouvrir
la souscription qu’après la prorogation de l’Assemblée,tan-
dis que M. de Goulard, ministre des finances, désirerait
une date plus rapprochée, afin de ne pas coïncider avec le
paiement de ia rente 5jp. c., qui se fait au commencement
d’août.
» Le modo d’émission sera le suivant :
15 p. c. en souscrivant ; -
85 p. e. en versements mensuels échelonnés en deux ans.
« Le versement total au comptant jouira d'une bonifica-
tion de fr. 4.50 p. c.
Les plus grands efforts sont faits pour empêcher que
l’emprunt ne devienne un objet de spéculation étrangère.
Le versement requis au comptant est de 500 millions et
chaque versement mensuel de 117 millions.
D’après l’emprunt précédent,, la France est en mesure de
payer 70 millions par mois pour la libération île son terri-
toire, et si cette proportion est maintenue, ie capital étran-
ger n'obtiendra que 2/5 dG l’emprunt.
En vue d’empêcher qu’une partie de l’emprunt prise à
l’étranger soit revendue en France avec bénéfice, ie gou-
vernement fera un sacrifice temporaire de quelques mil-
lions et consentira à payer pendant quelques années les
obligations étrangères à un prix fixe, au dessus du pair.
L’augmentation de la dette française pendant les dix huit
dernières années, l’a portée à neuf milliards 250 millions.
L’empire a contracté sept emprunts, savoir :
250.000. 000 fr. en mars 1854.
500.000. 000 fr. en décembre 1854.
750.000. 000 fr. en juillet 1855.
500.000. 000 fr. en mai 1859.
300.000. 000 fr. en janvier 186?.
450,00 1,000 fr. en août 1868
740.000. 000 fr. en août 1870.
Total des emprunts de l’empira 3 1/2 milliards.
Il faut y ajouter :
250.000. 000 fr. en octobre 1870.
2.000. 000.000 fr. en juin 1871.
Nous croyons savoir que la Députation perma-
nente du Conseil Provincial ne se réunira que
samedi prochain pour examiner la demande d’an-
nulation des élections communales.
Le rejet de cette demande n’est pas douteux,
mais les chefs du parti clérical ont, paraît-il, in-
sisté vivement auprès des députés pour que leur
décision fût retardée. Les conseillers communaux
dont le mandat expire voudraient, avant de se
retirer, pouvoir met l re en ordre certaines affaires
trop longtemps négligées. Il importe donc que le
gouvernement ne fixe pas l’installation du nou-
veau Conseil à une date trop rapprochée. Le
moyen de l’en empêcher c’est de traîner en lon-
geur la vérification des opérations électorales.
Ainsi fait la Députation permanente. Elle est
dans son droit. Cependant, comme les esprits
sont très montés à Anvers, il eût été sage de sa
part de ge conformer à l’invitation du gouverne-
ment et de statuer sur le champ.L’agitation électo-
rale a duré longtemps cette aimée ; l'entretenir sans
raison sérieuse est un acte de mauvais gré de l'au-
torité vis-à-vis des administrés.
Les membres de la Députation permanente
trouvent le temps d’assister au banquet annuel ;
ils ne peuvent donc alléguer que le temps leur
manque pour prendre une décision qui n’exige
que quelques minutes de délibération.
La proclamation que voici est affichée sur les
murailles de la ville : .
Libéraux !
ATTENTION!
Le Collége des Bourgmestre et échevins
Demande à la population d’Anvers d’illuminer
le jour de l'accouchement de S. M. la Reine, en
signe d’allégresse.
Libéraux, à qui s’adressent-ils donc,ces hommes
qui, pendant dix ans, n’ont rien fait pour soutenir
le principe monarchique xlans Anvers ?
A qui parlent-ils,ces hommes qui se sont oppo-
sés à l’érection de la statue de Léopold P, le Roi
FONDATEUR DE L’INDÉPENDANCE NATIONALE?
Pour qui ont-ils fait cette proclamation ces
hommes qui, pendant dix ans, ont travaillé a la
DISSOLUTION DE LA PATRIE BELGE ?
A qui s’adressent-ils? ,
Aux cléricaux qui les ont élus en 1863, aux clé-
ricaux qui ont été impuissants à les maintenir au
pouvoir en 1872 ! ! !
Aux cléricaux honteux, aujourd’hui, de leurs
actes anarchiques, anti-djnastiques! ! !
Quant à nous, Libéraux, nous n’avons pas be-
soin de stimulant pouriiùnorer la Patrie, ses Lois,
ses Libertés, dont le Roi est le premier défenseur.
La proclamation du Collége des Bourgmestre et
échevms ne s’adresse donc pas à nous.
Nous, Libéraux, nous illuminerons et nous pa-
voiserons nos maisons parce que nous sommes
aujourd'hui ce que nousr étions hier, ce que nous
serons demain :
BELGES ET PATRIOTES.
Le Journal d'Anvers est très-vexé contre nous
parce que nous avons pris la liberté de toucher aux
cloches de l’église St-Jacques. Il nous consacre à ce
sujet toute une colonne de sa prose habituelle ; par la
raillerie de sacristie il cherche sans succès à couvrir
l’inanité de son raisonnement.
Tout comme celui de St-Jacques, legros bourdon du
Journal d'Anvers « cloche » parfois de façon fort
insolite. Dans notre article relatif àcefait, nous avons
dit que nous n’en voulions nullement aux sonneries
religieuses ; nous tenons seulement à ce que la tran-
quillité publique soit respectée surtout pendant les
heures où tout le monde — même les dévots — est ha-
bitué au repos. La manœuvre des cloches de nos églises
a d’ailleurs la part très-large : les sonneurs peuvent
s’en donner àcœur joie depuis 5 heures du matin jus-
qu’à 9 heures du soir. Cela doit leur suffire amplement,
et personne ne s’oppose, que nous sachions, à leurs
exercices pendant ce temps. Mais troubler dans son
repos tout un quartier de la ville à trois heures et
demie du matin ci le soii 'à dix heures, cela nous a
semblé un abus et nous avons protesté à bon droit.
Et si au lieu de voir en cela des Gueux, des man-
geurs de prêtres, des chasseurs de messies et des dé-
molisseurs de cultes, le Journal d'Anvers y trouvait
comme nous un simple abus que les réglements de
police répriment,il serait plus sensé et moins ridicule.
La note des frais dressée par la gendarmerie pour le
service fait pendant le séjour deM. de Chambord en
notre ville, selève à 3000 fr.
En ajoutant ce montant aux 9000 frs de gratification
alloués à la police également à l’occasion de ce séjour
mémorable, nous arrivons à un chiffre de 12,000 frs
qu’aura coûté aux contribuables l’équipée clérieo-légi-
timiste dont notre ville a été le théâtre sous les
auspices de l’administration communale.
Dans la réunion des fondateurs du Denier des
écoles qui a eu lied àBruxelles,les résolutions sui-
vantes ont été adoptées à l’unanimité :
« I. L’œuvre du Denier des écoles a pour but
l'établissement dans le pays entier d’écoles libres
et exclusivement laïques.
» IL II est constitué à Bruxelles un comité cen-
tral — provisoire — chargé :
» 1° De se mettre en rapport avec les libéraux
de province, afin de favoriser l’organisation dans
les principales villes du pays de comités locaux ;
» 2° De remplir à Bruxelles les fonctions de co-
mité local, — c’est-à-dire de recueillir dans l’ag-
glomération bruxelloise les souscriptions destinées
à y créer des écoles laïques.
r> III. Le comité est chargé de convoquer en-
déans les trois mois, une assemblée générale des
souscripteurs qui nommera un comité définitif et
prendra les mesures nécessaires pour l’établisse-
ment de l’œuvre. «
Il résulte de là que les dons ne doivent pas être
centralisés à Bruxelles et que chaque province doit
chercher à se former un fonds spécial. De nom-
breuses souscriptions ont déjà été recueillies à An-
vers. En attendant la constitution définitive du
comité local, nous recevrons celles qu’on voudra
bien nous adresser.
Les souscriptions et les offrandes seront reçues
également dans les bureaux du Courrier de la
Semaine, de cette ville.
La Constitution, en décrétant la liberté d’enseigne-
ment, a décidé en même temps qu’il y aurait un ensei-
gnement organisé par la loi et donné aux frais de
l’Etat.
Bans un pays comme le nôtre, où existe, dans toute
son étendue, la liberté de conscience et des cultes, un
tel enseignement ne peut être que laïque. On n’a pas
plus le droit d’exiger une profession de foi religieuse
des fonctionnaires publics qui enseignent dans les
établissements de l’Etat, qu’on n’a le droit d’imposer
cette profession de foi aux élèves qui fréquentent ces
établissements. C’est ce que les lois sur l’enseignement
supérieur et l’enseignement moyen ont formellement
reconnu. L’instruction primaire a été organisée sur
des bases différentes ; le clergé y a été admis à titre
d’autorité et un grand nombre de libéraux avaient
admis cette transaction à une époque où, le clergé se
montrant encore fidèle aux traditions libérales de
1830, sa présence dans les écoles primaires, ne pou-
vait présenter aucun danger pour l’avenir de nos
institutions.
Depuis lors, cette situation a complètement changé.
Le Syllabus a remplacé, pour le parti clérical, la Con-
stitution de 1830, et tandis que tous les libéraux de-
mandent aujourd’hui que l’on rende à l’enseignement
primaire son caractère exclusivement laïque, les jour-
naux cléricaux insistent au contraire, pour qu’on
étende aux deux degrés supérieurs de l’instruction
publique les principes sur lesquels repose la loi de
1842.
Si nos adversaires parvenaient à réaliser leurs pro-
jets et à faire prévaloir leurs doctrines politi ques dans
tout l’enseignejnent de l’Etat, nos institutions n’au-
raient plus longtemps à vivre. Heureusement que
nous n’en sommes pas encore arrivés là ; la grande
majorité des électeurs l’a bien prouvé aux dernières
élections.
Les feuilles cléricales ont découvert, à l’appui de
leur thèse, un argument qu’elles croient décisif : « Les
catholiques, répètent-elles sans cesse, sont en majo
rité dans le pays ; or, vous ne pouvez les obliger à
payer un enseignement anti-catholique. »
Nous leur répondrons que l’enseignement laïque
n’est pas plus anti-catholique qu’il n’est anti-protes-
tant ; il est tout simplement laïque, c’est-à-dire qu’il
n’intervient pas dans les questions religieuses, les-
quelles ne sont pas de son domaine. Or, c’est ce carac-
tère que le corps électoral est fermement résolu à lui
donner ou lui conserver. De deux choses l’une ; ou les
électeurs qui professent sur ce point les principes
libéraux peuvent encore se dire catholiques, religieu-
sement parlant, ou ils ont cessé de i’ètre. S’ils le sont
encore, de quel droit parlez-vous en leur nom, puis-
qu’ils répudient vos doctrines? S’ils ne le sont plus,
comment osez-vous prétendre que les catholiques sont
en majorité dans le pays ?
Malgré tous vos efforts et toutes vos récriminations,
vous ne parviendrez ni à asservir, ni à supprimer nos
écoles publiques. Et n’allez pas supposer surtout que
les libéraux qui patronnent en ce moment l’œuvre du
Denier des écoles aient le moins du monde, comme
vous feignez de le croire, l’intention de vous abandon-
ner renseignement de l’Etat. Cet enseignement, nous
en revendiquons plus que jamais la nécessité et nous
persisterons à demander qu’il soit organisé, à tous ses
degrés, d’une manière conforme à nos institutions. Le
denier des écoles n’a d’autre but que de suppléer aux
lacunes qu’il présente. Il a été institué pour complé-
ter,mais non point remplacer l’enseignement officiel,
(Meuse.)
On écrit de Bruxelles au Journal de Liège :
Quelques échos d’Anvers :
Je sais bien que la fête est passée depuis huit jours, mais
il s’écoulera bien plus de temps encore avant qu’il nous
soit donné de revoir une pareille manifestation.
On n’a peut-être pas assez-insisté sur l’état d’exaltation
de la population d’Anvers ; cette fièvre, cet enthousiasme
étaientplus extraordinaires que chez toute autre population
du pays. Anvers tient déjà de la Hollande, et ce n’est point
là que vous trouverez les caractères inflammables du pays
de Liège ou de celui de Tournai. Et cependant il fallait
voir l’entrain avec lequel les groupes répondaient par le
cri de : Vivent les libéraux ! et celui de : Vive Anvers ! Le
peuple y allait de tout son cœur et, chose curieuse, le pu-
blic féminin, appartenant à toutes les classes de la société,
paraissait plus animé encore que la moins belle moitié du
genre humain. Dans la salle de l’Harmonie, j’ai vu des
dames jeter leurs bouquets.
Tout au pins remarquait-on, au milieu de l’allégresse
générale, un groupe sur dix ou quinze, dont la mine refro-
gnée contrastait avec la' joie qui animait tout le monde ;
mais cette opposition ne faisait pas mauvais effet : c’était
comme un repoussoir qui donne plus d’éclat à la lumière
d’un tableau.
Inutile de dire, d’après cela, que l’oppression déshono-
rante dont les élus du meeting ont afflige cette noble ville,
que leur morgue et leur insolence avaient provoqué une
exaspération dont rien ne peut donner l’idée.
Si cela avait duré encore deux mois, me disait un Anver-
sois, je ne réponds pas que L’ordre eut pu être maintenu.
J’ai vu, lors ae l’affaire Chambord, les passions politiques
surexcitées ; j’ai vu une colonne de 8,000 hommes au moins,
dont deux ou trois mille armés de canues, protester contre
le parti clérical ; je les ai vus braver de grandes bandes de
stockslagers, qui s’avançaient en diamant le Lion de
Flandre ; mais cela ne durait pas deux minutes : le temps
de lever les cannes, et les stockslagers étaient soufflés
comme une chandelle (sic). Eh bien ! à ce moment, les es-
prits n’étaient guère aussi exaltés que dans ces derniers
jours.
Les efforts des libéraux ont été grands. Mais il n’était
pas facile de réussir eu présence des moyens variés em-
ployés par l’administration. Rien n’était épargné par le
meeting : promesses, visites de tous les curés et moines,
menaces de ruiner les négociants, menaces de tracasseries
de la part de la police : tout cela n’a servi à rien.
L’avant-veille de l’élection, les libéraux avaient flni leur
travail et les rapports étaient excellents, quand on apprit
soudain que les catholiques avaient fait un nouvel effort.
Dans la 4e section, notamment, M. Delaet et ses fils s’étaient
partagé les quartiers, et tous, accompagnés de moines,
avaient été lacérer les bulletins libéraux.
L'Association libérale et les Gueux sont avertis à temps.
Après le premier moment d'irritation, on se dévoue de
nouveau ; on recommence tout le travail, en faisant com-
prendre aux électeurs l’immense intérêt qui s'agite en ce
moment et les fautes de l’ancienne administration ; on
raffermit ceux qui s’étaient laissé terrifier, et la victoire
vient récompenser tant d’efforts.
Conseil provincial d’Anvers.
Séance publique du 10 juillet.
Présidence de m. blondel.
La séance est ouverte à 10 1/2 heures, par les lectures
ordinaires.
m. le gouverneur y assiste.
m. van cauwenbergh présente le rapport de la commis-
sion spéciale, qui a examiné les modifications à faire subir
aux règlements sur la taxe des chiens et sur la taxe pour
débits de cigares et île boissons alcooliques.
La commission propose, en ce qui concerne ces débits à
retourner au tarif existant avant la perception, par la pro-
vince, des taxes qui les concernent.
La commission propose en outre de nombreuses modifi-
cations aux règlements dont s'agit.
Impression et distribution.
Le conseil reprend la discussion du budget, à l’art. 4 des
dépenses. (Chapitre II, travaux publics).
Relativement aux embarcadères sur l’Escaut et le Rupel,
m. gheysens rappelle que le corps des ponts et chaussées
évalue la moyenne de la dépense par embarcadère à
12,000 fr. et insiste pour quel’accôs des rives soit facilité par
la construction de nombreux embarcadères.
m. eg. mertens constate que l’embarcadère de Hobokeu
est en construction, avec un subside de la province ; Niel
fait les diligences pour arriver à en avoir un.
L’embai’cadôre ae Boom est impraticable à marée basse,
et il suffirait de prolonger l’embarcadère dans la rivière
pour permettre d’aborder à toute marée, tout en amélio-
rant le régime de la rivière. Les frais seraient peu consi-
dérables.
Le conseil doit tenir compte que Boom n’a pas de chemin
de 1er et que les services de diligences ont été supplantés
par les bateaux à vapeur, service très-apprécié, mais qui
doit être secondé par la province, vu l’inertie de l’autorité
communale de Boom.
m. dell a faille confirme l’immense utilité des embar-
cadères ; il fait remarquer toutefois que les frais à en ré-
sulter sont assez considérables et que les rivières naviga-
bles et flottables relèvent de l’Etat, qui généralement y
exécute les travaux.
L’orateur serait d’avis que l’Etat fût invité à faire la dé-
pense des pieux et de l’estacade, la province intervenaut
dans les frais du tablier.
m. van ertborn appuie les observations de M. Mertens.
m. le gouverneur expose quela province n’a pas le droit
et ne pourrait sans danger pour ses finances, construire des
embarcadères.Quant au tablier, c’estdifférent ; on peut le
considérer comme l’équivalent de routes pour des commu-
nes qui n’en ont pas et la sécurité des voyageurs exige
qu’on prenne des mesures.
L’orateur fera volontiers des instances auprès du gouver-
nement et pense que la province doit subsidier les embar-
cadères.
Sur la question des chemins de fer projetés dans la pro-
vince, - ’
m. geelhand propose que tous soient appuyés auprès du
gouvernement au même titre, tous ayant ia même utilité.
La députation permanente est chargée des démarches
à faire à ce sujet.
Une longue discussion s’engage sur la question des inon-
dations dans la prevince, qui sont déclarées, par divers
orateurs, être devenues tout à fait intolérables.
La séance est suspendue à 1 heure et demie.
Elle est reprise à 2 heures.
m. kempeneers donne lecture du rapport sur la demande
de la fabrique d’église de Rumpst, en obtention d’un sub-
side de 1000 fr., pour trois autels dans cette église.
Discussion à l’article correspondant du budget (art. 15, c.)
La discussion de l’art. 4 du budget continue.
L’art. 4 est adopté ainsi que l'art, 5 et l’amendement de
la section centrale tendant à allouer à la ville d’Anvers 12
annuités de 2500 fr. pour la restauration de la partie mo-
numentale de l’Hôtel de ville.
La séance est levée à 4 heures.
NOUVELLESJÎTRMGÈRES
ITALIE.
Rome, il j/
La lutte électorale. — Comme je crois vous l’avoir iiutt»
qué, la lutte des élections administratives, transformée en
lutte à caractère politique, n’a pas eu lieu seulement à
Naples et à Rome. Elle se produit dans tout l’ensemble du
pays, à l’occasion du renouvellement annuel d’un cinquiôm ^
ues conseils locaux.
Ces élections partielles ont lieu chaque année dans toutes
les communes, après la session municipale de printemps,
et au plus tard, dit la loi, dans le mois de juillet. Elles sont
déjà faites dans une foule de localités, par exemple à Vé-
rone, où leâ libéraux l’out emporté d’environ 300 voix sur
les catholiques. Le plus favorisé des libéraux a eu715 voix,
et le plus lavorisé des cléricaux n’en a eu que 323.
Le ministère s’était abstenu au sujet de ces élections,
comme il fait toujours. Seulement, pour Rome et Naples,
le mouvement ayant pris un caractère très accentué, les
comités catholiques ayant déclaré qu’ils se servaient de
la dernière arme qui leur était laissée pour s'opposer aux
*• ennemis de Dieu », et ayant clairement indiqué que leur
but est la destruction de l’ordre de choses actuel, on s'ex-
plique la circulaire île M. Lanza aux préfets, dont le texte
vous sera parvenu avant cette lettre.
Cette circulaire, tout en exprimant la certitude de la dé-
faite des rétrogrades, engage les électeurs libéraux à se
rendre en grand nombre au scrutin. Elle indique ce que les
organes gouvernementaux ont longuement et énergique-
ment expliqué, savoir que, si les papalins et légitimistes
comptent sur la débonnaireté du parti national, quand la
question de l’unité est mise enjeu, ils se trompent du tout
au tout. Point persécuteurs, dit Y Opinione, mais, qu’on le
sache, indomptables dans la résolution de ne pas descen-
dre la pente que nous avons montée. Et quand bien même
vous réussiriez dans tel ou tel scrutin, ajoute le même or-
gane, croyez-vous par hasard que vous nous imposeriez?
Ces articles et d’autres encore dénotent que 1 esprit rela-
tivement conciliateur des libéraux italiens serait, en cas de
nécessité, d’une énergie dontj on ne se fait peut-être pas
assez idée au dehors.
Les 13 candidats qu’il va falloir choisir à Rome pour les.
élections du 28 juillet ne sont encore indiqués ni de part ni
d’autre. On ne connaîtra sans doute les deux listes qu’au
dernier moment.
Pour les libéraux, on parle deréélire la plupart des mem-
bres du conseil désignés comme sortants par le sort. Ce
sont des hommes peu connus, sauf le marquis Vitelleschi,
le prince Ignace Boncompagni, etc.
Pour les cléricaux, on lance au hasard dans les conver-
sations le marquis Cavalletti, ex-sénateur ou maire de
Rome sous le pape, le prince Borghèse de la branche Al-
dobrandini, le frère ou neveu du cardinal-vicâire Patrizzi,
le comte Adolphe Pianciani, garde-noble du pape, frère du
député démocrate ou gauçbier, M. Louis Pianciani, etc.
L’émotion que cause ce mouvement électoral est si vive,
que les lycéens eui-mêmes s’en mêlent. Un lycéen libéral
écrit gravement aux journaux une lettre où il raconte à sa
façon que ses camarades.les lycéens libéraux,ont été insul-
tés et attaqués par les lycéens cléricaux et zouasistes, et
que dans cette mémorable occurrence, sur la place Navone
le lieutenant des carabiniers, d’un esprit consortiste très
évident, a montré de la partialité pour les zouavistes, qui
étaient incontestablement les provocateurs.
J’ai assisté, au moment de la musique du soir, à cette pe-
tite escarmouche à coups de poings entre les lycéens des
deux nuances. Ils étaient également dans leur tort, à ce
qu’il m’a paru, et le lieutenant des carabiniers m’a produit
simplement l’effet d’un ange de longanimité et d impar-
tialité.
A Naples, le préfet, M. d’Afflitto, voyant que son nom
exposait le parti modéré, s'est démis, et M. Lanza a accepté
sa démission.
Du reste, les nouvelles sont confuses. On ne voit pas très
bien si les électeurs du cardinal Riaxio-Sforza sont cares-
sés par la gauche ou par la droite. Ces bons Napolitains
enveloppent et embrouillent tellement leurs polémiques,
que je renonce à en démêler le véritable sens. Je pense, vu
le tempérament de la contrée, que tout se terminera, là-
bas, par des compromis de nuances diverses. Déjà on croit
entrevoir que le nicotériste est moins rude au san Dona-
tiste, que le cléricaliste n’est pas intraitable, et que le
consortiste gesticule à tout venant avec aménité.
Nouvelles de brigands. — Une partie de la Basilicate et
la province de Salerne sont toujours dans les anxiétés que
cause cet éternel brigandage. Je vois le famigerato Manzi,
et le non moins famigerato Capuceino (le capucin, ancien
frère servant d un monastère), se livrant tous deux aux
exercices ordinaires de la profession; ayant d’ailleurs
chacun un caractère particulier ; Manzi, avide d’argent,
mais non de sang ; le Capuceino, plus avide de sang que
d’argent. .
Capuceino, depuis onze ans qu’il exerce, a commis des
cruautés sans nombre. Manzi, pour dernier exploit, vient
de prendre un riche propriétaire, appelé M. Maneusi. et,
après avoir'mis son otage en un fieu inaccessible, il de-
mande à sa famille, pour sa rançon, la bagatelle de 800,000
fr, en or. (Je dis huit cent mille fr.) On croit qu’il finira par
consentir à enlever un zéro.
Le brigandage des Abruzzes et de la campagne romaine
a beaucoup diminué. Il n’y a plus d’histoires ae rançonne-
ments, de gens emmenés dans la forêt sur la montagne.
Toutefois, le pays romain n’est pas exempt de vols à main
armée. Nous avons eu la bataille de la route de Palestrine,
où trois paysans voleurs ont été tués par les carabiniers,
l’attaque de la diligence d’Albano à Porto d’Anzio, l’atta-
que à coups de fusils contre un propriétaire de Cerveteri,
dans la direction de Civita-Veechia, etc.
L’autorité déploie une grande activité dans la campagne
romaine et à l’ancienne frontière du Napolitain. Dans mes
excursions je vois à tout moment des patrouilles de gen-
darmes et de troupe. J’ai pu aller sans crainte sérieuse à
Casamari vers Sors / l’un des centres de l’ancien brigan-
dage romano-napelitain. Cependant j’étais fort aise de ren-
contrer un peu partout deux honnêtes carabiniers avec un
fantassin. Si la population les secondait ? Mais que faire ?
L’immense majorité regarde le gendarme de travers et a
des tendresses indéfinissables pour les bandits.
Dans cette excursion, en allant à Casamari, j’ai vu une
douzaine d’individus enchaînés, qu’une partrouille con-
duisait d’Alatri à Frosinone. Les bandits gueuxallaient à
pied ; deux charrettes portaient les bandits plus aisés. Un
de ces bandits aisés et en voiture était une femme de
trente ans, haute en couleur, à l’œil hardi. Elle était
appuyée sur un mauvais fusil. Je m’étonnai qu’elle gardât
ainsi une arme, et le gendarme me donna bonnement cette
explication : » Que voulez-vous ? elle crie ; elle veut abso-
lument faire son entrée à Frosinone avec son fusil ; elle
dit que c’est sa propriété. » Quelle race de femmes ! et
comme il doit être facile de faire comprendre aux enfants
sortis de leurs flancs, et élevés par elles, que le banditisme
n’est pas la plus honorable des professions !
Dans cette même excursion, un jeune gars, d’apparence
fort honnête d’ailleurs, m’exposait que décidément il n’y
avait plus aucune liberté dans le pays à cause du tenente
piémontais.
— Quel tenente ?
— Le lieutenant qui commande la gendarmerie.
— Et qu’est-ce qu’il fait donc ?
— Il empêche tout.
— Et quoi encore ?
— Il va dans la macchia (la tâche, la forêt) ; il empêche
les gens d’y coucher ; il fait fouiller le monde pour les cou-
teaux; enfin, c’est un tyran, et nous taisons une pétition au
gouvernement pour qu’on le change.
— Et pour qu’on vous en donne un plus convenable ?
— Gia !
L’innocence scélérate de ce gia, c’est-à-dire oui, sans
doute, ne saurait s’exprimer.
Espérons que le tenente, secondé par le maître d’école,-
donnera peu à peu à ces âmes 'obscures le sens moral qui
leur manque si complètement. Quand on a vu toutes ces
choses de près, et bien en détail, on se sent pris de ten-
dresse pour le lieutenant de gendarmerie.
BELGIQUE.
AmUERS, 1V Juillet.
Garde civique d’Anvers. — Avant-hier, à3 heures de
relevée, est décédé le major Andriessens, commandant
le 4e bataillon d’infanterie de la Garde Civique, cheva-
lier de l’ordre Léopold, décoré de la médaille de cou-
rage et de dévouement, 2e classe.
Son enterrement militaire aura lieu jeudi 18 juillet,
à 10 heures du matin.
Les officiers du 4e bataillon et les gardes convoqués
pour lui rendre les honneurs militaires, sont priés de |