i E Î t 8 É 8 Ì 268 Vo yagG Ee à-dire, la partie de 'Egypte-qu'on cultive & qu'on habite, eft inondée par le Nil pendant cinq mois de année. Ainfi il eft impoffible que des vipères y abondent. La vipère change de peau au mois de Mai, & fe trouve alors rajeunie & pleine de vigueur. Si elle étoit en Egypte, elle feroit condam- née pendant tout ce temps-là à vivre fous Peau, ou à fe cacher dans quelque trou. Or, ceft précifément le temps où ibis vient en Egypte; & fi le but de fon voyage étoit de chercher des ferpens ou des vipères, il feroit bien inutile, puifquil ne pourroit pas y en voir. Les vipères habitent les déferts de la Lybie, que le ciel n’humette jamais de la moindre rofée, & où les fables, enflammés par les ardeurs du foleil & par le fouffle des vents brûlans , font auf continuellement agités. Mais Pibis ne peut pas vivre dans ces déferts Les hommes n'y demeurent pas : ainfi les vipères ne peuvent leur nuire. Nous favons en outre que les vipères de la Lybie font un objet de commerce pour Egypte. On s'en fert dans la compofition de la thériaque à Venife & à Rome, & leurs propriétés médicinales les font répandre dans toutes les parties du monde.