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Et tous ces coeurs émus battaient l'unisson. Dans cette
Cependant, l’immense espace s'est rempli; après le Sénat
commémoration solennelle de cinquante ans de paix, de
après les Chambres, après des députations et des représenta
li berté et de progrès, on revoyait avec attendrissement les
tions de tous les éléments de la nation, les robes rouges et
vaillants d'autresois, et ceux-ci jouissaient, au spectacle de
noires de la magistrature ont pris place leur tour. La grande
cette manisestation Si noble, du Succès de leur ceuvre. Le roi
allée est redevenue vide
et tous les grands corps de l'Etat semblaient renouveler le
Et, tout coup, une nouvelle acclamation, colossale, un
pacte d'alliance, et l'esprit de la Constitutiou, de cette Cons-
mouvement unanime qui met les mouchoirs et les chapeaux
titution belge qu'a faite Si large et si généreuse le Congrés
au bout de cent mille bras, fait palpiter et gronder toute cette
soule. Les voitures de la Cour arrivent au
crot, et la famille royale en descend, au
milieu de cette expression grandiose des
sentiments affectueux de la nation; en
la
même temps, l'orchestre, les choeurs,
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soule entière chante la Brobancoume Sur
par
paroles de Rogier, qui se terminent
0t
ces mots: le Roi, la Loi, la Liberté,
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l'on sent alors la grandeur de notre devise
nationale, qui de l'union de ces trois prin-
cipes fait notre force
Et rien n'était plus touchant et plus
empoignant que ce spectacle unique, ce
mouvement général de tous ces drapeaux
s'avancant au-devant de l'estrade royale et
venant faire, au premier citoyen de ce
pays, le plus merveilleux, le plus éclatant
Salut qui ait jamais été fait: ces drapeaux
de gilde et de sociétés, c'était bien toute
la nation Saluant le chef que la Constitu-
tion lui donne, inclinant devant lui ces
chers, précieux et vénérables Souvenirs
CHAR DE NAMURCISSO,
d'un merveilleux passé.
Depuis le Souverain, qui recevait la plus
national, qui ne douta pas un instant
de la liberté, resplendissait sur cette
ête comme le Soleil éclatant dont les
rayons l'enveloppaient d'une magni-
46ggprcre.
ficence Souveraine
L
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Le roi, d'ailleurs, dans les paroles
qu'il avait prononcéés quelques ins-
tants auparavant, on réponse aux
divers discours qu'on lui adressait,
avait bien traduit cette émotion.
se joindrai mes efforts aux v6-
tres, avait-il dit, pour travailler la
tache commune. Mon unique ambi.
sins
tion est de servir ma patrie, comme
1e l'aime, de tout mon coeur et de
t ute mon me.
Et Léopold Il a tenu parole
Noublions pas de noter auSsi un
des Succès de la cérémonie: l'exéou
tion d'une cantate de M. Edouard
Lassen, paroles de Louis Hymans
Le lendemain, un cortège histo
rique et allégorique parcourut, comme
Sn 1866, les rues de la capitale. Il
ne le cédait en rien tous ceux qui
CEREMONIE DE LA DOSE DE LA PREMIÉRE PIERRE DE LA COLONNE DU CONGRÉS 11S66,
l'avaient précédé. C'était, une sois
encore, la résurrection pittoresque et artistique de tout ce
pelle ovation que jamais prince ait pu réver, jusqu'au plus
passé de gloire et de prospérité. Il y avait onxe groupes, com
humble des assistants, tout le monde était dominé par une
posés de chars et de troupes pied et cheval: le char des
émotion profonde et d'une indicible puissance: c'était entrai-
Libevéés commuimales-- un vrai monument, un château féodal,
nant. Lame la plus froide, la plus sceptique, eût en vain
avec la célébre cloche Roelant annoncant jadis les conquêtes
utté contre ce courant patriotique immense, irrésistible
des vieilles libertés l'Epoque brovincigle, chevaliers de la
contre cet élan prodigieux et unanime
Loison d'or, choeurs du seixième Siècle, amaxones, etc;
e coeur se gonffait, les larmes venaient invinciblement aux
l'Epoque de Mavie-Thérèse et des Etoats généraux, tambours et
veux l'évocation de tant et de Si glorieux Souvenirs, ce
fisres, pages et seigneurs, dragons, et la reine Marie-Thérèse
majestueux défilé, devant le roi, devant ces emblèmes des
l'Epoque
en personne, cheval, sous un dais magnifique;
libertés publiques, devant cette vivante image, ce radieux
de Léopold ser, cosaques de la Meuse et Léopold ser couronné.
tableau de toutes les forces et les grandeurs de la patrie, ces
le char de
dans une apothéose, sur un char gigantésque,
témoignages d'une indissoluble union, ce gage d'une splen
l'Agvicaduve, trainé par vingt-quatre bceufs;-le char de la
lide destinée
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