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Le baptème du prince royal, sous le nom de Louis-Phi
lippe-Léopold-Wictor-Ernest, eut lieu le 8 aout, en présence
de la reine des Frangais et des ducs d'Orléans et de Nemours
Ce fut une vraie sête nationale, courte mais Singulièrement
enthousiaste. Tous les corps constitués, l'armée, la garde
civique, la diplomatie, assistèrent la célébration du baptème
par l'archevéque de Malines, Sainte-Gudule. Puis un granc
panquet réunit les députations de l'armée, un banquet en
plein air, dans la grande allée du Parc
Rien n'était plus curieux que l'aspect de cette allée, ou
s'étendaient deux longues rangées de tables, depuis le bassin
usqu' la grille faisant sace au Palais. Le public ciroulai
autour des tables, et le roi lui-même vint s'y promener avec
les ducs d'Orléans et de Nemours
Hélasl la joie fut de courte durée. Le 16 mai 1881 le prince
royal mourait, emporté par des convulsions
Mais, leur tour, les regrets et les craintes qu'avait
inspirés cette perte inattendue de l’héritier du trone ne
surent pas longs. Moins d'un an après, le 9 avril 1836, un
notre roi actuel,
Second sils naissait nos Souverains,
éopold Il.
L'inauguration du chemin de ser, le S mai 1889, fut célébréc
en grande pompe. Détail piquant, dans le programme officiel
de la cérémonie, le premier train de voyageurs qui devait se
:
mettre en marche, partant de Bruxelles et se rendant
Malines, s'appelait- un cortège,
Ce cortège Se composait des trois locomotives la Flèche, le
Slephenson et l'Eléphant, remorquant respectivement Sept, sepl
et Seixe voitures, appelées- chars-, comme dans l'antiquité
Chacun de ces trois convois était précédé d'un corps de
musique; les poteaux indiquant le nom des communes par
ou passait le: cortège, étaient pavoisés aux couleurs natio
nales; le signal de départ fut donné par une Salve d'artillerie,
et, le Soir, on tira un seu d'artificel
On ne dit pas s'il y eut aussi une illumination
n trouvera plus loin, dans l'article intitulé les Cheuins de
ser, les gravures qui ont trait cette inauguration
1818
Les: fêtes de septembre-, régulièrement, étaient célébrées
tous les ans avec le même cérémonial et suivant un programme
identique, ce même programme qui sert oncore aujourd’hui,
bien peu de détails près, agrémenté des tirs l'arc et l'ar-
balète, des sestivals de musique, des cortèges de Sociétés, et
du seu d'artifice et de l’illumination
cela va Sans dire
de rigueur.
Mais une année on fit exception. C'était en 1848. Cette
année-l elles prirent le caractère d'une véritable manisesta
tion patriotique. La Belgique, libre et indépendante depuis
dix-huit ans, venait de passer par une période d'anxiétés et
d'inquiétudes; la république en France, l'échauffourée de
Risquons-Tout, les idées annexionnistes qui excitaient chex
nous tant de craintes, le soussse de révolution qui semblait
emuer toutes les cervelles, tout cela avait créé une agitatior
pien faite pour nous émouvoir. Mais, par bonheur, tout cela
auSSi n'avait eu qu'un temps, et le calme renaisgait dans les
coeurs et dans les os prits.
AuSSi, les fêtes de septembre de cette année surent-elles
l'occasion de manisestations touchantes et grandioses.
Le 28 le roi distribua des drapeaux aux légions de la garde
civique et les passa en revue, ainsi que les troupes de la gai
nison de Bruxelles. Une grande solennité fut donnée la
cérémonie. Sur la place des Palais avait été dressée, s'ap
puyant aux arcados de la demeure royale, une estrade portant
le trone; un dais blanc et or l'abritait. Des portraits en piec
de Charlemagne, Godefroid de Bouillon, Baudouin de Cons
tantinople et Charles-Quint ornaient le fond de l'estrade,
dominés d'écussons et de trophées. La place qui souvre
devant le palais de la Nation avait reçu comme décoration un
Ll
petit monument symbolique en forme d'obélisque, sur les faces
duquel étaient gravés les prinoipaux articles de la Constitution
l était slanqué de figures allégoriques représentant les quatre
libertés fondamentales
Lprès la remise des drapeaux aux délégations de toutes les
légions de garde civique du pays, le roi descendit de l'es trade
et, au milieu des officiers, prononca un discours ou nous
recueillons cette phrase:
Vous avex traversé glorieusement une crise politique Sans
exemple dans l’histoire, si glorieusement que beaucoup de
pays ont adopté votre organisation politique comme modéle
que votre nom est partout res pecté et honoré et que vous
devex avoir le sentiment qu'il mérite de l'êtrel,
Le roi monta ensuite cheval et, suivi des princes, passa
avec eux le long du sront des troupes, salué partout par le
vivats de la soule. Il revint ensuite la place des Palais e
remonta Sur l'estrade pour assister au défilé. Lorsqu'il en des
cendit pour rentrer au palais une manisestation émouvante
Se produisit. Les cordons de soldats surent franchis. De toutes
parts on se précipita sur les pas du roi. On l'entourait, on lu
criait aux oreilles: Vive le roil Des hommes du peuple lui
SaisissSaient les mains et les serraient dans leurs paumes dur
cies. Ce fut une explosion Soudaine et irrés istible.
le premier qu'on eût vu en Bel
Un cortège historique
gique dans les fêtes populaires depuis 1880 fut promené
dans les rues de Bruxelles. Les chars représentaient la Gloire
militaive, la Chasse, l'Hovticulture, la Belgique, etc. il y eut des
fêtes, des concerts, des congrès, dont le plus important fut le
Congrès de la Paix universelle, où l'on développa nombre
d'idées généreuses; enfin, en présence du roi, dans la séance
de distribution des prix aux lauréats du concours de l'en-
Seignement supérieur et moyen, on exéouta un Chanl de la
patrie, paroles d'Adolphe Siret, musique de Ch. de Bériot,
qui fut acclamé très chaleureusement
Un grand bal fut organisé par le Cerole des Arts. Cette fête
vraiment féérique, fut donnée dans le marché de la Madeleine,
qui avait été transformé en exposition des beaux-arts, voici
comment: un peintre renommé eut la fantaisie de remplacer
une dos glaces par une splendide esquisse; aussi tôt vingt autres
artistes se disputèrent la saveur d'une place dans ce musée.
Cétait un spectacle rendre muet d'admiration, disent les
papiers du temps
La fête donnée au VVauxhall ne fut pas moins belle. Le
facade était étincelante de lumière et, au milieu d'encadre
ments de verres de couleur, on lisait, en caractères de seu, les
noms des différentes communes qui avaient envoyé des dépu-
tations
1838
Autres fêtes: l'occasion de la majorité du duc de Brabant
le 9 avril 1868. mais celles-ci n'eurent aucun caractère
populaire, et l'occasion du mariage du duc de Brabant
avec l'archiduchesse Marie-Henriette d'Autriche, aujourd’hui
notre reine, au mois d'août de la même année
Les jeunes époux surent reçus, leur arrivée en Belgique,
par de viss transports de sympathie. On trouva l'archiduchesse
charmante, et le peuple manisesta Sa joie en l'acclamant avec
une expansion toute fraternelle. Comme la soule avait coutume
d'approcher le roi et les princes avec une familiarité que
ceux-ci ne redoutaient pas et qui resserrait entre eux les
iens, sans que la couronne y perdit de son prestige, le popu-
laire rompit la haie des soldats, s'entassa aux portières du
sandau ou se trouvaient les fiancés, en poussant des cris d'en
thousiasme. La jeune archiduchésse n'était point accoutumée
ces démonstrations bruyantés, et il sallut que le roi la rassu-
rêt et lui dit qu'elle n'avait rien craindre de tous ces braves
gens venus l pour la saluer et l'acclamer, avant qu'elle reprit
Son calme.
Les cérémonies civile et religieuse du mariage surent acco
pagnées de grandes fêtes
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