f Î (16t 4 1 { + 138 LA BELGIQUE. la part qu'eux aussi ils prenaient à la perte de leur illustre confrère. Rubens appartenait à toutes ces sociétés. « D'après l’usage du temps, l'enterrement eut lieu le soir. Tout le clergé de la paroisse, accompagné des marguilliers, des chapelains, des aumôniers et de toutes les confréries de l'église, assistèrent à cette lugubre cérémonie. Les magis- trats en corps et en robes, suivis des personnes les plus no- tables de la ville, avaient le pas immédiatement après les personnes de la famille. Le convoi était précédé d’un grand nombre de religieux des divers ordres monastiques , tels que ceux des RR. PP. minimes, des augustins, des carmes dé- chaussés , des dominicains, des frères mineurs et des beg- gards, qui tous, en avançant d’un pas grave, entonnèrent d’une voix pénétrante, sous la voûte des cieux, les cantiques des morts. À la tête marchaïent soixante orphelines portant chacune un flambeau allumé. » (Extrait du Tombeau de Ru- nes, par Frédéric Verachter, archiviste, ancien bibliothé- caire de la ville d'Anvers.) Les funérailles, c’est-à-dire le service religieux et le festin mortuaire, eurent lieu trois Jours après, avec une affluence, une pompe et une dépense extraordinaires. On en a conservé les comptes ; et le repas funèbre, dans la maison du mort seulement, car il y en eut beaucoup d’autres, coûta 400 flo- rins, somme très-considérable pour l'époque ; tout le reste fut en proportion. En 1643, les restes de Rubens, provisoirement déposés dans Je caveau de famille de sa femme, Hélène Fourment, qu'il laissait enceinte d’une fille, furent définitivement pla- cés dans le caveau qu’ils occupent encore sous le parvis de la chapelle où se voit sa pierre tumulaire. Deux cents ans après, en 1843, eut lieu à Anvers l’inau- guration de sa statue; et les mêmes transports, mais cette fois c’étaient des transports de joie, éclatèrent dans la cité tout entière. Le populaire s’y associa avec l'enthousiasme le