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même temps une députation était envoyée par les Bruxellois
Le Soulévement prit tout de Suite un caractère déciSif et
La Haye.
national. Déj le drapeau vouge, jqune el noix flottait partout
Arrivé Vilvorde, le prince d'Orange manda le commandant
au cri incessant de: Vivent les Belgesl Le drapeau frangais,
de la garde bourgeoise, qu'il reçut fort mal. En apprenant le
qui dans les premiers moments avait été arboré comme un
ésultat de cette entrevue, le peuple courut aux armes, et des
symbole de liberté, avait déj disparu, et le toemps semblait
barricades s'élevèrent partout. Une nouvelle députation fut
venu de faire disparaître aussi le drapeau de la maison
envoyée au prince. Celui-ci déclara qu'il entrerait le lendemain,
dl'Orange, parce qu'il ne représentait plus celui d'un peuple.
Sans troupes, ontouré de son état-major.
En conséquence, les emblèmes de la royauté hollandaise surent
Ce fut une étrange réception
faite par le peuple défiant, dans
une ville moitié dépavée, au mi
ieu d'un silence troublé de cris
hostiles.
Sur ces entrefaites, les députés
envoyés La Haye revinrent sans
apporter de réponse favorable. La
population se montra de nouveau
menacante; le mot d'ordre de la
révolte était devenu; Séparation.
Le prince d'Orange dut se décider
quitter Bruxelles
Dés volontaires arrivèrent de
tous les points du pays pour pré
Server Bruxelles menacé par l'ar-
mée hollandaise qui campait
Vilvorde.
Une proclamation tardive du
roi, qui annoncait la démission du
ministre Van Maanen, fut brulée
Sur la Grand Place. Le mouvement
antihollandais gagnait chaque jour
du terrain. Les journaux de La
Haye, comprenant mal la Situa.
tion, l'aggravaient par des artioles
inconsidérés. Lorsque les Etats
généraux souvrirent La Haye,
les députés belges s'y rendirent,
non Sans danger. Le roi ouvrit la
Session par un discours qui eut
Bruxelles le Sort de Sa précédente
proclamation. En voici un pascage
caractéristique;
; La ession extraordinaire que Jourre au
jourd’hui, a été rendue nécessaire par des cir-
constances déplorables et impérieuses
e L'Etat. en paix avec tous les peuples de
l'Europe, venait de voir la guerre heureusement
terminée dans ses colonies il florissait dans un
heureux repos par l'ordre le commerce et l'in-
dustrie le m'occupais d'alléger les charges du
peuple et d'introduire successivement dans l'ad-
ministration intérieure les améliorations que l'ex-
périence avait indiquées Tout coup une émeute
éclate Bruxelles, et cet exemple est imité dans
quelques autres localités; l'incendie et le pillage
signalèrent ces défordres. trop affligeants pour
mon coeur, la nation et l’humanité. pour que i en
offre cette assemblée le triste tableau
LAFEUILLADE DANS LE ROLE DE MASAVIELLO REPRÉSENTATION DE LA C MCETTE DE DORTICI V LE 26 2OUT 1S80.
1 En a ttendant le concours de vos nobles et
uissantes seigneuries dont la convocation a été
ma première pensée, 'ai pris sans délai toutes les mesures qui dépendaient de moi pour
abattus, brisés, soulés aux pieds, et le peuple ne s'arrêta que
arrêter les progrés du mal, protéger les bons citoyens contre les malveillants, et détourner
lorsqu'il vit les derniers vestiges de ces insignes complétement
du royaume le fléau de la guerre civile
Remonter aux causes de ce qui s'est passé, en examiner avec vos nobles et puis-
détruits
santes ceigneuries le vérita ble caractère, la tendance et les suites probables, est moins
urgent dans l'intérêt de la patrie que de chercher les moyens de rétablir l'ordre, la
Cependant une garde bourgeoise était organisée. On nom
tranquillité et l'empire des lois, non seulement pour le moment. mais d'une manière
mait le baron Emmanuel d'Hooghvorst commandant supé
assurée et durable.
rieur de cette garde, A la tête de la cavalerie était le chevalier
1 De plus d'une part s'est manisestée l'opinion que pour atteindre ce but il convien
drait de procéder une revision de la loi fondamentale, et même une séparation des
Hotton, et les autres chefs étaient MM. Fleury-Duray, sans
provinces que les traités et la Constitution ont unies.
Sens, sean Palmaert, le comte de Bocarmé, le comte de
1 Cette question, néanmoins, ne peut être résolue que dans les formes prescrites par
cette même loi fondamentale, que nous avons Solennellement juré d'obserre
Hogendorp et le baron Frédéric de Sécus
Elle sera l'objet principal des délibérations de vos nobles et puissantes seigneuries le
Un conseil de notables se réunit l’hôtel de ville et prit sur
désire que leur opinion se forme et soit manisestée a1ec le calme et l'entière franchise que
lui d'annoncer aux habitants le renvoi du ministre Van Maanen,
réclaime une question d'un ordre aussi éle ré. De mon cété, animé, par-dessus tout autre
entiment, du désir d'assurer le bonheur des Belges, que la Providence divine a confiés
qui se trouvait La Haye. Un calme relatif s'établit alors.
mes Soins, je suis prêt concourir avec cette assemblée auxmesures qui peurent y conduire.
Le roi Guillaume apprit avec stupéfaction et colère les évé-
1 Cette réunion a en outre pour objet de vous faire connaître que les circonstances
exigent impérieusement que la milice reste réunie au del du temps pendant lequel, aux
nements de Bruxelles. Il resusa la démission que Van Maanen
ermes de la soi fondamentale, elle doit etre exercée annuellement au maniement des
lui offrait, et envoya ses deux sils, le prince d'Orange et le
aTrnes.
prince Frédéric, se rendre compte de la situation. Vers le
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