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Mercredi
Treole-sepliême année, -- Numéro 3.
3 Janvier 1871
Âlionnements s
! avis nos bureaux et chez tous
les Directeurs de postes (franc de
part), pour :
Anvers........par rlin.fr. 1|.50
' l «oui. «-S»:-
LaJîelgujue.
Lu Hollanile.
Mim.fl. F.’è _
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ci Cie, Place de la Bourse, 8.
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au lignomètre. Les titres se paient
d apres 1 espace qu’ils occupent.
résumé politique.
L» nonce du Pape ne pouvant plus prendre la parole
au nom du corps diplomatique,les réceptions officielles
du jour de l’an ont eu cette année à \ ersailles un ca-
ractère particulier. Chaque chef d ambassade ou de
légation s’est presenté lui-même et a presente son
personnel, sans prononcer de discours; la ceremonie
s’est bornée à un court entretien avec M. Thiers Une
dépêche de l’Agence Havas dit que le président de la
République semble même avoir affecte de parler a
voix basse, de manière à ne pas sortir du ton et des
allures d’une simple conversation. » Cette réserve a
été jugée un acte de prudence et de sagesse en un
moment où la moindre parole du chef de 1 Etat pouvait
donner lien à des interprétations fausses ou mal-
veillantes. , , , . , ,
M. d’Arnim n’assistait pas à la ceremonie, n ayant
pas encore été relevé de ses fonctions d’ambassadeur
de Prusse à Rome. Il avait d’ailleurs écrit à M. Thiers
pour lui exprimer ses regrets de ne pouvoir se joindre
en cette circonstance aux autres membres du corps
diplomatique. . , ,
Le duc d’Aumale et le prince de Joinville n ont pas
paru non plus, mais on a remarqué la présence de plu-
sfours de leurs amis qui ont assuré M. Thiers de leur
dévouement et ont. protesté vivement que, dans la re-
cente discussion surla Banque, il n’y avait eu, de leur
part, aucune arrière-pensée politique, mais un simple
dissentiment financier. .
Après sa visite à M. Thiers, le corps diplomatique
est allé se faire inscrire chez M. de Rémusat. La plu-
part de ses membres se sont aussi présentés chez, le
président de l’Assemblée nationale.
Il n’y a qu’un incident à relever dans les réceptions
qui ont eu lieu à l’étranger à l’occasion du 1er janvier.
Le roi Victor-Emmanuel a cru devoir envoyer le ge-
neral Gralormo, un de ses aides de camp, au Vatican,
pour complimenter le Pape. Mais le général n’a pas
été reçu auprès du Saint. Père,qui se trouvait indispo-
sé. Le cardinal Antonelli s’est chargé de transmettre le
message du foi, et il a congédié le général avec les
compliments d'usage. Ajoutons toutefois que l’indispo-
sition du Pape, qui ne lui a pas permis d’accorder une
audience au général Gralormo, ne l’a pourtant pas
empêché de recevoir au Vatican bon nombre de Ro-
mains et d'étrangers, entre autres M. d’Harcourt. Il
faut donc croire que cette indisposition n’avait aucune
gravité, et qu’il n y a pas lieu de s’inquiéter de la santé
au Souverain-Pontife.
Les nouvelles qui nous arrivent des autres Etats de
l’Europe n’ont rien de bien saillant. De Madrid, on
dément la rumeur qui courait de l’imminence d’une
crise entre les membres du cabinet formé il y a quel-
ques jours à peine par M. Sagasta. En Autriche, 011
s’occupe de la résolution que les députés polonais vien-
nent de présenter au Reichsrath, et qui contient le
programme desrevendications galliciennes.Lesfeuilles
centralistes de Vienne, comprenant toute l’importance
d’assurer au cabinet Auersperg l’appui de cette frac-
tion parlementaire, paraissent faire un accueil assez
favorable à la proposition ; seulement elles demandent
qu’en échange les représentants de la Gallicie s’en-
gagent à donner leur concours A la loi annoncée
dans le discours de la couronne et qui doit substituer
l’élection directe des députés au système actuel
de nomination par les Diètes. La question est de savoir
si les Polonais voudront aller jusque-là: En Bohême,
les feuilles tchèques fulminent contre les paroles mises
par le ministère dans la bouche de l’empereur à l’ou-
verture des Chambres, et les déclarent fatales : “ C’est
le gant jeté à l’opposition, dit l’une d’elles; cependant,
on verra quel est celui qui finira par succomber. »
En ouvrant les Cortès, le roi de Portugal a annoncé
que plusieurs changements seraient apportés à la Con-
stitution pour la mettre davantage d’accord avec l’es-
prit du siècle. Le discours du Trône a fait une vive
impression ; nous en publierons le texte aussitôt qu’il
nous parviendra.
50 francs fut décrétée sur toutes les personnes
fréquentant la Bourse. S011 produit, fut, en 1849,
évalué à fr. 10,000.
Un droit de 1/16 0/0 sur le produit des ventes pu-
bliques commerciales fut le second moyen accepté.
On en évaluait le produit à fr. 8,000. Ces deux res-
sources commerciales réunies donnaient alors
environ fr. 17,500 chiffre déclaré indispensable
pour payer les intérêts et l’amortissement de l’em-
prunt.
La couverture de la Bourse disait la Chambre
de Commerce,présidée alors par M. Fuchs,est une
oeuvre trop utile, trop vivement réclamée par
toutes les personnes qui fréquentent ce local pour
ne pas justifier ce sacrifice temporaire ; mais, il
demeure entendu que si le produit de ces deux
impôts dépasse les précisions, I'excédant, quelle que
puisse être sonimportanee,sera entièrement affecté
à l'amortissement et ne pou rra jamais être destiné
à un autre usage.
Le. commerce ratifia l’œuvre deses mandataires.
Les deux taxes : impôt personnel et droit sur le
produit des ventes, furent consenties.
Plus tard,en 1854, les dépenses de la couverture
de la Bourse ayant dépassé les prévisions, l’em-
prunt primitif de 250,000 francs lut remboursé et
remplacé par un emprunt de 450,000 fr. émis dans
les mêmes conditions que le premier et aussi a vec
l’assentiment nouveau de la Chambre decommerce.
Une seconde fois, sur la demande de la ville les
deux taxes furent consenties et leur affectation
spéciale nettement déterminée comme en 1849.
Cet engagement solennel a du reste été fidèle-
ment observé par l’autorité communale jusqu’en
1868, lorsqu’en février 1809 le bulletin communal
porta à la connaissance du public un décret des
élus qui gèrent la fortune publique à l’hôtel de
ville. Le voici :
“ De belasting van 1,16 p. c. op de handelsveilin-
gen wordt (afgeschaft ais bijzonder dotatie voor
de geldleening van de Beurs) maar behouden als
gewopne ontvangst voor de stadt, ten titel van
bijdrage'in de algemeene kosten.
Ainsi, sans plus de façon, la ville confisquait à
son profit le produit de la redevance sur les-ventes
publiques. Il est vrai que ce chiffre estimé 8000 fr.
en 1849 était porté à 30,000 fr. comme prévision
budgétaire pour l’année 1870.
Cette ressource appliquée à l’amortissement de
l’emprunt ainsi que le prescrit l’accord rappelé
par les honorables présidents M. Fuchs en 1849 et
M. Cateaux-Wattel en 1854, suffirait pour liquider
promptement le solde de l’emprunt, libérer du
même coup le commerce de taxes consenties dans
un but nettement déterminé et pour une durée
très temporaire. Mais, nos édiles déchirent le con-
trat qu’ils ont signés. S’ils ne sont point les
adeptes de fa haute école àeoup sûr ils sont ceux
d’une école nouvelle,' tout à fait inconnue à
Anvers.
En équité l’impôt de 1/16 0/0 sur les ventes pu-
bliques devrait être aboli immédiatement par la
simple raison que les ressources créées par la taxe
personnelle proportionnelle imposée à toutes les
personnes fréquentant la Bourse suffit à élle seule
pour assurer dès aujourd’hui le service des inté-
rêts et de l’amortissement de l’emprunt, soit 5 0/0
plus 2 0/0, total 7 0/0.
En effet le capital à amortir au
conseiller provincial et les fonctions de ministre. La loi du
26 mai 1848, par extension à l’article 40 de la loi 1836, a
prononcé l’incompatibilité pour les magistrats et les offi-
Le budget de 1872.
Da ns un premier article nous avons montré que
l’administration communale avait surpris la
bonne foi du gouvernement en affectant aux re-
cettes ordinaires de la ville le produit dé la taxe
de 1/16 p.c. sur les ventes publiques commerciales.
Nous nous proposons de prouver aujourd’hui
qu’en posant cet acte la ville viole un contrat passé
entre élle et le commerce.
En tout d’abord il est essentiel de ne point con-
fondre les obligations de la ville envers les déten-
teurs de l’emprunt de 450,000 francs fait pour la
couverture de la Bourse, avec les engagements
contractés, sur cette même question, par l’admi-
nistration communale avec la Chambre de com-
merce, mandataire du commerce.
Nous n’avons point à nous préoccuper dés obli-
gations de la ville envers les détenteurs de l’em-
prunt. Elles ont été déterminées par arrêté royal
et elles sont observées.
Mais, quels sont les engagements contractés par
la ville envers la Chambre de commerce agissant
an nom du commerce ? Nous allons les indiquer.
Dès l’année 1849 le public réclamait avec in-
stance la couverture de la Bourse. La dépense
était, alors évaluée à environ 200,000 francs.
L’administration communale tout en désirant
vivement la réalisation du projet ne voulut pas
faire contribuer-la caisse communale à une forte
dépense faite exclusivement dans l’intérêt du
commence. Ellebornâit son concours à, la négocia-
tion d liai ' m prunt dont les intérêts et l’amortisse-
mmu .1 -vnicnt être couverts au moyen de certaines
charges auxquelles se soumettrait lêcommerce de
la place et qui cesseraient d’exister dès que le
rembourse)nent du capital aurait été complète.
i me fondit î m sine quâ non était donc posée par
la ville Le commerce devait consentir à des taxes
qtn’ auraient garanti la caisse communale contre
J.011 entualfté onéreuse. Tl doit, disait alors
' ait 01 ’' ommunale, se soumettre, pour quelque
te,nJ • a ua '' gêr sacrifice individuel pour obtenir
uir; ; mènerai, ion qu’il réelame lui-même avec les
plus v vos i stances, et dont il profitera presque
t-\r: LSivonicnt : il sait que ce sacrifice ne seranue
mooi m fa-né. 1
m lie est la base officielle sur laquelle s’ouvrit
• cn ] 849 une négociation entre la ville et la
fl. unbroih «•omrâerce pour déterminer les taxes
11 iperairos qui devaient assurer le service des
(' e-etsel (U ramortissementd’unemprunttnôyen-
' lequel la Bourse serait couverte,
lys devis des travaux s’élevaient alors à250,000
intérêts à 5 0/0 et l’amortissement à 2 00
u mt m total de fr. 17,500 pour lesquels l’autô-
' ‘jmimunale et la Chambre de commerce re-
■ ii -i l n,'ut ensemble, suivant l’expression offi-
■ ' oe 1 époque, des ressources commerciales.
fo ’oimnun accord les deux autorités contrae-
n .f s irrêtèrent au plan suivant :
1 !| • ‘ individuelle et proportionnelle de 10 à
lr janvier 1809 s’élevait à. .
F •> 1870 a dû s’élever
F » 1871 »
F » 1872 »
194,199.18
163,199.—
101,000 —
159,000
légale n’empêcherait donc M. de
deyontinuer à Siéger au Conseil de la province, et de par-
-iciper à la présentation des candidats pour certaines places
dans la magistrature. — Il va de soi que le ministre de la
justice n’usera pas-de son droit, mais le Lait, m’a paru assez
intéressant pour être signalé.
On continue prétendre que c’est M. Varidensteen, repré-
sentant de Termonde, qui est destiné à se sacrifier pour
faire place à M. de Lantsheere. Ce jeune homme, tout frais
entré dans la carrière parlementaire, était employé dans
une Compagnie d’assuraucesde la capitale à l’époque de la
mortde M.deTerbeeq;iI n’avait jamais songé ilia viepoli-
tique quand lo doigt de l’épiscopat, le désigna, à son grand
étonnement, pour aller siéger sur'ia basane législative.
Lorsqu’il raconta sa bonne fortune à ses camarades, ils cru-
rent à une plaisanterie ; mais l’ét.onnement se changea en
stupéfaction quand ils apprirent que leur jeune collègue
avait été accepté sans contestation et nommé sansi lutte.
Le pauvre jeune homme disparaîtrait donc comme il a
siégé, sans avoir fait grand bruit dans le monde, et pour
céder la place à un ministre qui, le mois dernier, ne son-
geait pas plus à un portefeuille que lui même à un mandat
législatif.
Mais j’ai quelques raisons, de croire que les récits qui
circulent à ce sujet ne sont pas absolument exacts. D’abord,
il n’y a pas d’élections dans la Flandre orientale avant
1874, et si M. Vandensteen renonçait à son siège, je ne
serais nullement surpris de voir "les catholiques porter
M. De Decker, à qui l’on ménagerait aipsiune rentrée
triomphale dans la vie politique. Enfin, fon'assuré quo
M.de Lantsheere est destiné â devenir représentant d’An-
vers en remplacement d’un membre de la députation de
cette ville (M. Hayez) qui se retirerait de là Chambre.
Sur cette dernière somme il suffirait donc de
fr. 11,100 pour paver les intérêts de 5 0/0 et amor-
tir 2 O/O du capital.
La taxe perso unelle payée par les personnes
qui fréquentent la Bourse rapporte, d’après les
chiffres officiels, 12,955 francs, c’est-à-dire plus
que de nécessité pour remplir les obligations de la
ville envers les détenteurs de l’emprunt négocié
pour assurer la couverture de la Bourse.
Dès Jors nos édiles n’ont plus trouvé indispensa-
ble de faire figurer la ressource provenant du 1/16
0/0 prélevé sur le produit des ventes publiques
commerciales contre le service des intérêts et de
l’amortissement de l’emprunt, comme s’il ne s’agis-
sait dans l’espèce que d’une question de compta-
bilité ! Nous savons bien que cette invention
a jeté de la confusion dans une question très
claire et qu’ainsi la bonne foi de l’autorité
supérieure a été surprise, mais il reste à voir si la
députation permanente, si le gouverneur, si - le
gouvernement autoriseront, cette fois encore, le
détournement d’une ressource aussi importante
de l’affectation toute spéciale qui .seule a pu jus-
tifier une infraction à la politique du gouverne
ment dont le but est de dégrever le port d’Anvers
de tous les frais qui pourraient le placer dans une
condition d’infériorité vis-à-vis des autres ports
concurrents.
Le rapport présenté par M. Del vaux dans j/as®
semblé* annuelle de l’Association libérale et con-
stitutionnelle d’Anvers est pour Y Escaut un pré-
texte ;V invectives contre les libéraux anversois.
L”organe de la maison Delaet, Coremans et G.0
affirme dès -aujourd’hui qu’il est inutile de cher-
cher à ébranler la position de ses honorables amis.
Ils ont l’appui de l’Association catholique; cela
suffit pour assurer leur réélection ; le maître a
parlé, le corps électoral est un esclave qui ne doit
qu’obéir !
Ainsi en juge YEscaid, mais Y Escaut pourrait
très bien se tromper cette fois. Car le corps élec-
toral a été à tel point mystifié, dupé, joué que la
coupe trop pleine est bien près de déborder. M.
Jacobs en sait quelque chose; les avertissements
et les reproches ne lui ont pas été épa rgnés depuis
trois mois.
Nous engageons donc la presse cléricale à Comp-
ter moins surla fidélité de sa majorité. Les destins
sont changeants.
On écrit de Bruxelles à-la Meuse .-
Un fait qui n’a pas été signalé jusqu’à ce jour et dont je
crois pouvoir affirmer l’exactitude, c’est qu’au moment
mémo de la révocation du ministère d’Anetnan, devait pa-
raître un arrêté royal accordant l’anonymat à une nou-
velle association langrandiste, dont le directeur était M. le
baron de Haulleville, et l’un des administrateurs M. No-
thomb. Cette Société, qui devait opérer en Hongrie, s’appe-
lait le Syndicat’industriel.
Il est probable que le Conseil provincial de Brabant devra
s'assembler dans un avenir prochain pour présenter des
candidats à des places' qui deviendront vacantes dans les
rangs élevés de I» magistrature. A ce propos, il est assez
curieux de constater qu’il n’y a aucun article de loi qui
décrète une incompatibilité quelconque entre le mandat de
Eugène Defacqz.
Une grande et noble existence vient de s’éteindre.
M. Eugène Defacqz, premier président de la cour de
cassation de Belgique, ancien membre du Congrès
national, membre de la classe des lettrés de l’Acadé-
mie royale, grand-officier de l’Ordre de Léopold et
décoré de la croix de Fer, est décédé dimanche, à 10
heures du soir, à la suite d’une longue et cruelle ma-
ladie, dans la modeste habitation qu’il occupait au
boulevard de Waterloo, 57. — Il était âgé de 74 ans.
Les dernières volontés exprimées par cet homme
éminent définissent d’une façon éloquente sa modestie
profonde, l’austérité de ses mœurs et la fermeté de
ses principes.
M. Defacqz a voulu être enterré sans aucun apparat,
sans aucune cérémonie civile ou religieuse. Il a voulu
que sa dépouille fût transportée au cimetière le plus
rapproché de sa demeure et qu’aucun discours ne fût
prononcé sur sa tombe.
Tous ceux qui ont connu ce magistrat modèle ont
admiré en lui cette simplicité qui touchait à la gran-
deur, cette inépuisable bienveillance pour la jeunesse,
cette inaltérable confiance dans la justice, qu’il ne se
bornait pas à rendre, mais qu’il sut pratiquer dans
toutes les circonstances les plus solennelles comme
les plus ordinaires d’une carrière glorieusement
remplie.
Dans la politique, clans la science du droit, dans les
lettres belges, M. Eugène Defacqz a laissé des'traces
profondes.
Tout le monde sait quelle large part il a prise aux
travaux de notre immortelle Constituante. C’est à lui
que la Belgique est redevable d’avoir vu inscrire dans
la Charte de 1831 le principe du cens électoral, qui est
resté jusqu’à ce jour l’une des plus puissantes garanties
de l’ordre politique'et du maintien des libertés natio-
nales.
C’est encore lui qui fut l’un des principaux auteurs
du décret sur la presse, et qui soumit aux délibéra-
tions du Congrès la plupart des idées qui devinrent,
longtemps après, les articles de foi du libéralisme
belge.
Après avoir quitté la politique militante pour entrer
à la cour suprême, dont il était appelé à devenir le
premier président, il reparaît sur la scène en 1846,
lorsque l’opinion publique, fatiguée de la domination
cléricale, eut résolu d’affranchir le pays du joug de
l’episcopat.
C’est Eugène Defacqz qui, prêtant alors aux libé-
raux le concours de sa magistrale éloquence, de son
nom universellement respecté et d’un courage à toute
épreuve, prit en main ce drapeau sur lequel il inscri-
vit pour devise ; Indépendance du pouvoir civil, et
conduisit nos phalanges à une victoire dont la nation
recueillit paisiblement les fruits pendant un quart de
siècle.
Eugène Defacqz était de ces hommes qui ne se pro-
diguent point, qui ne demandent de.satisfaction qu’au
travail ex à leur conscience, mais qui, dans les mo-
ments critiques, savent se dévouer pour une grande
cause et sacrifier leur repos aux nécessités d’une en-
treprise généreuse et patriotique, sans briguer d’autre
récompense que celle du devoir accompli.
Que'd’hommes aujourd’hui, qui pourraient rendre de
précieux services à la chose publique, se complaisent
dans uné indifférence égoïste et propagent par leur
exemple cette dangereuse théorie, que la vertu du ci-
toyen s’accommode d’une majestueuse abstention des af-
faires de l'Etat ! Eug. Defacqz prouva par ses actes que
l’on peut condescendre à s’occuper des intérêts de tous
et se hasarder dans l’arène des partis, sans rien abdi-
quer du prestige d’une haute position et sans permet-
tre à personne de trouver dans la passion politique un
prétexte pour révoquer en doute l’intégrité ou l’indé-
pendance du magistrat.
Il est vrai que pour mener de front l’accomplisse-
ment de ces grands devoirs, pour mériter cet hom-
mage universel dont l’illustre vétéran du libéralisme
a défendu que l’expressiorpse fitentendre sur sa tombe,
il faut réunir en soi des qualités exceptionnelles et
rarement associées dans un seul homme. Il faut qu’à
une haute intelligence, à une science incontestée, à
une longue expérience des hommes et des choses, se
joigne cette élévation du caractère, ce détachement'
des choses humaines, qui imposent, dans les milieux
les plus divers, à la fois l’admiration et le respect.
Ces facultés multiples,Eugène Defacqz les possédait
toutes au même degré. La passion ehez lui naissait de
l’amour du bien; la raison, qui était son idole,éclairait
son âme d’une lumière douce et sereine, et une indul-
gence naturelle tempérait chez cet esprit d’élite ce
que la logique pouvait donner de trop ardent à ses
convictions. Affranchi de tout fanatisme, il respectait
la liberté chez les autres, et savait revêtir la sienne
des formes les plus conciliantes et les plus aimables.
Inaccessible à toute influence extérieure sur son
siège de magistrat, plein de verve et d'irrésistible
entrain dans les débats politiques, il était dans la
conversation intime le plus doux et le plus charmant
des causeurs, le plus expansif et le plus affectueux
des amis.Dépourvu de toute ambition, il ne rechercha
ni les honneurs ni la fortune, et cet homme qui occu-
pait la première place daiis la hiérarchie judiciaire,
vivait comme le plus humble, juge de paix d’un village,
consacrant toutes ses heures à l’étude, et répudiant
avec une sorte d’effroi tout ce qui pouvait mettre
en relief sa personnalité, presque aussi timide qu’elle
était grande et respectée.
Certes, nous n’aurions jamais de son vivant, osé
tracer ici l’hommage que nous rendons à l’un des plus
nobles citoyens dont la Belgique s’honorera jamais
devant l’histoire. Il eût été tourmenté, presque affligé
de l’éclat dont on eût cherché à entourer son nom.
Souffrant des étreintes d’une maladie cruelle, inces-
sante, implacable, il s’accrochait à son obscurité
comme à un refuge. 11 comprenait à peine que l’on pût
s’occuper de lui, sans utilité pour son pays et par
unique intérêt pour sa personne et pour sa gloire. Il
ne semblait pas même se douter que d’autres que ses
proches pussent songer-encore à cette existence si
noblement remplie et qu’il se félicitait de croire à l’abri
des indiscrétions de la renommée.
Mais aujourd’hui qu’il n’est plus, ce serait de la part
du pays qui lui doit d’inappréciables services, de la
part du libéralisme qui lui doit sa constitution, sa
charte, l'affirmation officielle • de ses droits et- de ses
principes, et en même temps son plus glorieux triomphe
— de ne pas élever la voix pour rendre à ce mort
illustre, un témoignage solennel de ses regrets et de sa
gratitude. .
On parie beaucoup depuis quelque temps d’union des
libéraux. Il est des principes sur lesquels on ne peut ni
transiger ni s’unir, — et sur lesquels Defacqz à coup
sûr n’eût point transigé — mais nous affirmons sans
crainte de nous tromper, qu’on verra tous les libéraux
se confondre dans un même sentiment de tristesse à la
nouvelle de la perte de ce chefregretté des luttes d’un
autre temps, et se promettre de lui ériger dans leurs
cœurs un monument de reconnaissance et de respect,
pour l’honneur du pays, d’une grande opinion, et de la
conscience nationale. (Echo du Parlement.)
Le comité qui s’était formé au sein de la garde civique de
Bruxelles pour offrir un ^témoignage de reconnaissance au
bourgmestre de Bruxelles, à l’occasion des récent? événe-
ments, s’est rendu à l’hôtel de ville, après la réception
royale.
Un grand nombre d'officiers s’étaient adjoints à la dépu-
tation! L’Adresse suivante a été lue par M. Vanhumbeeck,
président de la commission ;
« Monsieur lo bourgmestre,
x II y a peu de jours, une partie de notre population
exhalait, dans ses manifestations bruyantes, son méconten-
tement de certains actes du gouvernement. L’émotion ne se
traduisait guère que par des clameurs, mais on pouvait
craindre de la voir dégénérer en violences. Vous avez, dans
ces circonstances difficiles, réclamé pour la garde civique
le droit d’être appelée la première à veiller au maintien
de la tranquillité publique.
» Votre milice citoyenne a répondu avec dévouement à
notre appel. Son attitude a été modérée et prudente, mais
ferme et indiquant l’intention arrêtée de réprimer, dès
qu’il aurait fallu renoncer à l’espoir d’apaiser. Elle a eu le
bonheur de prévenir de graves et regrettables conflits ;
elle reste flère et reconnaissante de la preuve de confiance
que vous lui avez donnée.
» L’idée de vous offrir un témoignage de ces sentiments
s’est produite ; elle était accueillie dans nos rangs avec un
véritable enthousiasme.
- Vous nous demandez cependant de ne pas y donner
suite. ? *
» Malgré les regrets que votre manière de voir nous fait
éprouver, nous croyons devoir montrer une condescen-
dance respectueuse pour une décision que vous avez pu-
bliquement annoncée.
» Mais les chefs de corps et les membres du comité orga-
nisateur n’en ont pas moins la certitude d’avoir répondu
dans cette circonstance à la pensée de tous leurs cama-
rades. Ils tenaient à vous expi’imer-cette conviction, qui
reste entière, et à vous donner l’assurance que toujours
vous pourrez compter sur la garde civique pour maintenu* 1
dans notre chère ville de Bruxelles l’ordre et la securité,
dont nos anciennes franchises comme nos lois modernes,
ont surtout confié la garde au chef de la communë.
- Bruxelles, Hjanvier 1872,
» Le secrétaire, » Le président,
- ÉMILE DEGAND, UVOCat. - l‘. VANHIMDEECK. »
Suivent les signatures des chefs de corps et des délégués
de l’état-major, des corps spéciaux et des quatre légions, i
M. le bourgmestre a répondu, en témoignant sa recon-
naissance pour les sentiments bienveillants qui lui étaient
exprimés.
Cette cérémonie, qui eut lie.u dans la salle gothique de
l’hôtel de ville, était terminée à 4 heures.
La section centrale du budget de lajustiee a désiré savoir
si le gouvernement avait examiné la question de rétablis-
sement d’un ministère public spécial près les tribunaux de
simple police. .
Le ministre a répondu que le gouvernement n’a pas per-
du cet objet de vue. Il examinera les mesures à prendre
pour mieux organiser le service de la police judiciaire dans
les villes et dans les cantons ruraux et si, notamment, i\ y
aurait lieu d’établir un substitut cantonal à l’effet de rem-
plir les fonctions du ministère public près les tribunaux de
police, pour un ou plusieurs cantons selon les besoins dp
service.
NOUVELLES ÉTRANGÈRES
. ITALIE.
Fêtes papallues <!*- IVoël.
On écrit de Rome, 30 décembre, au Temps :
Depuis l’avant-veille de Noël, le Pape a reçu chaque jour
des députations qui venaient, comme on dit ici, - lui sou-
haiter les bonnes fetes.» Il a parlé à tous ses visiteurs avec
sa fermete accoutumée.
On a surtout remarqué son allocution aux fidèles Ro-
mains, présentes par M. le marquis Francesco Cavaletti. Il
s est un peu moque avec eux d’une opération administra-
tive fort naturelle que fait en ce moment l’autorité italienne
le recensement de la population. Il croit que Celte opéra-
tion, ordonnée parla loi, est un caprice, un tic (ticçhio) qui
a pris les nouveau-venus. Il y voit une aventure étrange
qui lui rappelle le même tic qu’eut Auguste au moment où
Jésus devait naître. Ces paroles mystiques, et d’autres en-
core, ont produit un effet d’exaltation sur l’assistance.
Il n est pas nécessaire de vous dire que cette affaire du
recensement, ainsi comprise par le pape, est assez mal vue
des femmes du Monti, des quartiers populeux. Elles refu-
sent de donner les renseignements qffion demande sur leur
famille, sur le nombre de leurs enfants, etc. Il faut exercer
une certaine contrainte. Je vous dirai en passant qu’une
commission formée pour cet objet et qui, en visitant tontes
les maisons, a parmi ses membres un journaliste, rédacteur
de 1 Opinions, et qu on apprend par lui les plus tristes dé-
tails sur certains états de misère profonde inexprimable
dans lesquels se trouve une partie de la population.
Pour revenir aux réceptions du Saint-Père, notons la vi-
site faite au \atican parle commandant, les officiers et les
mousses de 1 Orénoque, vaisseau français en station à CF
vita-Vecehia. Pie IX a été plein de cordialité. H a donné
des médailles; ilatapesur les joues. Les mousses ontpassé
la nuit à Rome dans un de nos établissements nationaux
et, le 27 au matin, ils ont communié en corps à Saint-Louis-
des-Français, de la main du nouveau curé, M. l’abbé de
Reyneval, itère de l’ancien ambassadeur de ce nom
Outre les réceptions du Vatican, les fidèles papalins ont
eu des ceremonies d eglise, où ils se sont rendus en grand
nombre A St-Pierre, la messe de Noël a été célébrée par
Mgr de M erode. A St-Jean-de-Latran, le jour de la St-Jean
1 Evangéliste, on a célébré la fête onomastique du parie
qui s appelle Jean Mattëi, comme on sait. ’
Je n’ai pas assisté à toutes ces cérémonies politico-reli-
gieuses J ai vu seulement, l'après-midi de Noël, celle de
bamte-Marie-Majeure. Il y avait grande foule. J’ai discer-
ne un certain nombre de nos plus célèbres dévotes fran-
çaises de résidence à Rome, dont le zèle est connu. Ce sont
de vraies mères de l’Eglise. Elles croient que tout ce qu’el-
les désirent arrivera certainement. Elles étaient frappées,
comme je lm etc moi-même d’ailleurs, de la grande quan-
tité de belles voitures manifestantes qui étaient rangées
près de la basilique.
La particularité de la lete de Sainte-Marie-Majeure, c’est
que, selon 1 usage de Noël, on y montrait sur l’autel papal,
on y portalten procession la cullasanta, la santa vresepio,
c est-a-dire le saint berceau, la sainte crèche. Ce sont des
objets sur lesquels aurait reposé l’enfant Jésus naissant.
D apres la tradition, ify a, dans le charmant reliquaire
d or, en foriqe de berceau d’enfant, des fragments de la
crèche de Bethleem, du foin de l’âne et du bœuf, des more
ceaux de langes, etc. On est autorisé à supposer que ces
objets furent apportes d'Oriont un peu après le commence-
ment au7iTeuYement des croisades, vers le milieu du dou-
zième siècle. A ce moment-là, on apporta une foule de re-
liques. Saint-Jean-de-Latran et Saint-Pierre reçurent
spécialement des objets ayant servi à la passion, le mou-
choir de sainte Véronique, la lance du soldat, l’éponge vi-
naigree, les clous, la couronne d’épines, la table du souper
de 1 Eucharistie, vingt autres choses évangéliques. Sainte-
Marie-Majeure, elle, l’église de la vierge-mère, reçut par-
ticulièrement,— et c’était assez gracieusement imagine,—
les objets relatifs a la naissanoe de l’enfant divin.
Ces productions de reliques se plaçaient en général avec
une naivete sincère. On crut alors, vers 1150, avoir re-
trouvé près de Bethléem, le tombeau ét le corps du grand
docteur saint Jérôme. On sait quelles ardentes paroles
saint Jerome écrivait sur la sainte étable; « Cette crèche
où mon sauveur vagit, ne petit se décrire que par le si-
lence, .. Ici il a ete enveloppé de langes, visite par les ber-
...... Saint Jerome et l’étable de Bethléem étaient
Dans sa réponse au bourgmestre de Bruxelles, à la récep-
tion du jour de l’an, le Roi a constaté que l’administration
communale a rendu et rend de grands services à la ville, ét
il a insisté sur l’harmonie qui existe entre les vues de cettp
administration et la Couronne.
M. le ministre des affaires étrangères a reçu de M. le mi-
nistre de Belgique à Saint-Pétersbourg avis de la vente
d’un certain nombre de mines et d’usines de la couronne
dans l’Oural.
Les intéressés peuvent prendre connaissance de la lettre
de M. le comte ErrembaultdeDudzeele, dans les bureaux
de la direction du commerce et des consulats. (Moniteur).
Banque Nationale.
La Banque Nationale vient -de fixer ainsi qu’il suit ses
taux d’escompte et d’intérêt ;
Traites acceptées.....................2 1/2 p. c.
Effets de commerce non acceptés. . . . 3 p. c.
Coup® d’emprunts belges àmoins de 100 jours 2 1/2 p. c.
Achat et vente de valeurs étrangères ... 2 1/2 p. c.
Prêts sur fonds publics nationaux . . . . 4 p.-c.
Ces nouvelles conditions sont applicables à partir d’au-
jourd’hui.
Commerce, marine, etc.
Notre correspondant de Berlin nous informe que l'en-;
quête parlementaire mixte et publique, dont le Parlement;
fédéral avait exprimé le vœu, au sujet des irrégula rités]
dans le service des chemins de fer, aura lieu dans le cou-[
rant de ce mois.
La commission d’enquête se composera de 15 membres'
du Parlement, 5 délégués des chemins de fer, 5 délégués)
de l’agriculture et 5 délégués du commerce et de l’indus-
trie. Les chemins de fer seront représentés par deux fonc-
tionnaires de l’Etat et trois fonctionnaires ae compagnies.
Le Congrès agricole nommera les délégués agricoles et le
Handelstag allemand les délégués du commerce et de l’in-
dustrie. Ces deux derniers corps ont désigné leurs bureaux
et on a eu soin que toutes les parties de l’Allemagne et tous'
les intérêts fussent représentés.
La commission proprosera un projet de loi fédérale sur
l’organisation et l’exploitation des chemins de fer et fo
chancelier fédéral s’est déclaré prêt à l’examiner.
Chemins de fer de l’Etat.
RELATIONS INTERNATIONALES.
Avis. — Pour cause d’encombrement et à la demande de!
la Compagnie du Nord, l’interdiction d’accepter des trans-
ports à petite vitesse pour Tourcoing est maintenue jus-;
qu’au 7 janvier courant inclus, sauf en ce qui concerne la)
houille'et le coke. En outre, cette interdiction est étendue!
aux expéditions à grande vitesse.
Actes officiels.
Justice consulaire. — Par arrêté royal, sont institués
Juge au tribunal de commerce de Tournai, le sieur V
Peterinck, fabricant en cette ville, en remplacement du
sieur Boucher, non acceptant ;
Juge suppléant au même tribunal, le sieur P. Dumortier,
fabricant à Tournai, en remplacement du sieur Coniart-
Dureulx, non acceptant ;
Juge au même tribunal, le sieur H. Dutoit, industriel à
Clercq, en remplacement etpour achever le terme du sieur
Vandris-Boulogne, démissionnaire.
deux idees connexes. En fait, cette étable était véné-
çee en Orient depuis les temps les plus reculés. On
joignit a ce qui était cru lé’corps-de saint Jérôme des
Objets qu on trouva dans cette grotte, qu’il avait tant
aimée. On n examina, point si tout cela était authen-
tique. Mais qu’on le crut généralement authentique, il
est difficile d’en douter. En général, il convient d’expli-
quer les reliques du moyen-âge par la foi spontanée et uni-
yerselle, çar un état de -l'esprit humain, et nullement par
le subterfuge systématisé. Le subterfuge est chose plus
moderne, et même ;I est encore mélangé de beaucoup de
candeur relative.
Les compétitions ministérielles. — Je vous ai dit que la
droite et le cabinet, qui étaient dans des termes assez
froids ont forme une sorte d’alliance plus ou moins intime,
plus ou moins solide, en vue de résister à l’avénement de
M. Rattazzi et de la gauche. Vous avez vu que la majorité
a été, dans le mois de décembre, d’environ cinquante voix.
Cette majorité se maintiendra-t-elle ? -
Une partie de la droite voudrait bien, à ce qu’il semble,
opprimer un peu le cabinet, le dominer du moins, lui impo-
ser une certaine direction de M. Ricasoli et d'autres élé-
ments, le démembrer par quelques changements de porte-
feuilles ; bref, se glisser peu à peu à la place de ceux qu’elle
a promis de seconder. C’est là le danger du ministère. On
lui propose une abdication relative, une Subordination as-
sez caractérisée. Cette subordination, cette confiance à
demi, il ne peut naturellement s’y résigner. De là des con-
flits sourds qui persistent dans la majorité.
A la vue de la persistance de ces conflits, la gauche sent
revenir sa conflance. M. Rattazzi — ce qui ne lui arrivait
jamais — écrit des lettres aux journaux pour les engagera
critiquer les plans de M. Sella, dans lesquelles il voit un
grand danger.
Qu’adviendra-t-il de tout cela ? Je suppose qu’au dernier
moment, la droite, qui redoute de voir arriver M. Rattazzi
encore plus qu’elle ne désire gouverner elle-même, conti-
nuera de donner son appui an cabinet de caractère mixte
qui dirige actuellement les affaires. D’autre part,ce cabinet
sera sans douté amené à faire honorablement quelques sa-
crifices, surtout en ce qui concerne les plans financiers de
M. Sella. Les changements partiels de portefeuilles dont on
parle ne viendraient sans doute qu’au moment où le gouver-
nement pourrait y consentir sans «crainte d’en être trop
amoindri. Dans ces bruits de changements de portefeuilles,
il ne s’agit que des discastôres qui ont le moins de ca-
. , ______presen-
téespar un liommesans parti-pris et de juste milieu comme
M. de Falco, ou par un homme qui serait plus résolument
favorable au développement de la liberté religieuse. Mais
reste-il un légiste qui veuille la liberté religieuse sans ré-
ticence et sans détour ?
Les projets de la gauche. — La gauche se prépare à
battre en brèche le cabinet sur deux points.
A M. Sella, elle opposera des contre-projets financiers ;
elle inclinera à ne pourvoirai! déficit que pour une année,
au lieu d’adopter le système des mesures pour cinq ans ;
elle essayera d’enlever à M. Sella le compteur de la mou-
ture, machine à laquelle il tient essentiellement, et qui, à
vrai dire, semble assez impopulaire, etc.
En même temps, la gauche va pousser aux discussions
relatives à Rome et à la papauté. Orr annonce qu’elle de-
mandera l’urgence pour les pétitions qui ont été déposées
au sujet de l’expulsion des jésuites, de l’application à Rome
des lois italiennes qui suppriment les corporations reli-
gieuses, ete. -
On peut prévoir que la gauche trouvera, cet hiver, des
arguments de fait contre les jésuites et autres religieux. Les
prédications ordinaires vont commencer, et si, comme on
le dit, le père Curci, du Gésu, s’en mêle encore, comme l’an
passé, gare !
Les évêques libres. — Le propos affable, mais discordant
au fond, continue entre les évêques récemment élus et les
municipalités. A Spolète, la lettre aimable de l’archevêque,
annonçant son installation au jsyndie, a reçu une réponse
où il est constaté que les deux sphères sont séparées, que
l’évêque est entièrement libre ; mais on ajoute ; « En
accomplissant avec charité et zèle les devoirs de son mi-
nistère. Votre Seigneurie Révérendissime n’aura certaine-
ment pas besoin du concours de l'autorité civile, dont l’ap-
pui, du reste, serait impuissant si le sentiment ecclésias-
tique se trouvait eh désaccord avec la civilisation et le
progrès actuel.
— M —
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