Full text |
ÙpiCill Ü juin.
1891. — Cinquante-sixième année, — f 178.
Samedi 27 Juin.
ABONNEMENTS !
Dans nos bureaux et chez tous les Directeurs d»
poste (franco de port), pour
Anvers............ par trimestre,
La Belgique...... . » semestre.
PAYEMENT PAR ANTICIPATION.
ON S’ABONNE : A paris, à l’Agence Havas,
Place de la Bourse; A Londres, chez MM. davies
& O, 1, Finch Làne, Corrihill, etJA sïRASBOû’rg,
chez M. aug. ammel, libraire, 5, rué Brulé.
Prix du numéro : 20 centimes,
(Lee manuscrite ne «ont pas rendus).
LE PRÉCURSEUR
Journal Politique, Commercial, Maritime, Littéraire et Artistique.
raKMINSDAgER DE L’ETAT. — Pour Bruxelles 2.40 F. 1«, 2« et 3* cl. corr. Londres via
<5. ?dm’ ,‘6,v& 7-2G. E„ 8.58 E., 9.10, 9.56, (10.39 S. mercredi
^A10'4^ É ' j--44 & P°ur Bruxelles et Pans (corr. dir.J. - 12.30,1.10 E., 3.07 £.,3.38, 4.20
G-54F directe a^cl Paris), Luxemb.-Suisse-Italie, 4.59, 5.50, 6.44 F, 7.43, 8.09 F.,
9-.23. 9. U dimanche sep 1, 10.18 F. (ëorrèsp. Paris Ret 2* classe), 11.10 pour Malines, Bruxelles
les^ihiaivches seulement —Pour Termonde et Gand 5.40, 6.55 8 23, 9.25, 1.14, 2,37, 4.41,
Lin, 1,41 par Boom- 9.56, 3,38 bar Mal. — Pour Alost (par Termundc) 9.56, 3.88, - (par
FH^atesJ a.00, 6.1g, 9 GO, l ^.95, 6243 E-< 12-3Ü- 110 E- 3;07 4.20, 5-èo. - Pour
Louvain 5,00, 5.38 a., 6.18, 9.10, 936, 1.10 F., 3.38,4.54 F., 6.43 F.. 9.23, 10.18F. — Pour
Njmive, ammtnont, Lessmes ct Ath (par BruxeUes-Nord) 3.00, 10.44 F., 12.30, 3:38, 6.43'F.
- Pour Hérent. et Turnh. par Contich 6.05, 8.02,10.45, 2.51, 5.43. T.20, 10.05 Jusqu’à Lierre.—
Pf Termonde (par Mal.) a.38, 9.o6. 9.23, (par liruat.) 8.02. - Pour Courtrai 6.55, 9.56, 2 38,
4AUpar Iiruæ:), 4.50.9.56 10.34 F. 12.30, 4.20, s. 50. - Calais 9.10,12.30. 6.43 F. - Tirlem.,
Uto et_Yeryieg 6.18 9 10 9,56, 12.3Q, 1.10 F., 4.20, 4.54 F., 5.60, 6.44 F., 10.18 F.-
I*Men.f r4 R> 5-50- 6 44 E" 10-18' ~ Pour Spa' 5100,5 38 F.
I^t2«-cl, 9.10, 9.K,12.30, 1,10 E., 4.o4 F. — Pour Allemagne5.00, 5.38F., 6.18, 9.10, 9.56,
|2,30,-4,54 F., 10.18 F. — Pour Booin 5.40, 6.55, 8.23, 9.25, 11.05, 1.14, 1.52, 2.37, 4.41, 7.15
7 41, 10.20 - Retour 4,50. 7.40 9.20, 9.40_, 12.20, 12.23, 3.05, 3.20,6.07, 6.33. 8.58 9.16. -
ïïêpm (Swj) a ‘Boom .5:85, ïVmWi 11.35, 4.14, 7.07, 8.18. - Retour : 4.48, 6.15, 7.55, 10.41,
’SA- r®^e£F^#BAeï?n> Cappell-, Calmptb., Esschen et Roosend. 6.08, 7.49,
1$. 11, 12.10, 2.30, 5.18,6.47,8.13. — Pour RsRplion Rnffût«/Ï T. o Hntm Awvr-f
6.#. 7.35 F, P» et. 2«d.. 10.36 E.
P. A. DELA MONTAGNE
ÜÎRKCTKUR-GÉRANT.
BUREAUX : Rde de l’Amman 1, et
Place du Musse, Anvers.
$y%&l?lR’Ccolr-/irJe Paris), 7.13,8.15 F.,9.17 F.,9.30
corr- dir.Pans, 3.43, (mercredi seulom. 4.37
E"hÆ’ 6’25’ 6*21dimanûhe 8.30F.
«H^.^ÔEFElt àR^D CENTRAL BELGE. -D’Anvmrs pour Lierre 6.12, 7.09,9.21
Marienb., Vireux7.09,1,33.—Diest, Aasselt, Maastricht, Aix-la-Chapelle 7.09, 9.2Ï 1.33,5.17.’
12, 7.09, 9.21,
5.17, 7.25. — Ottignies,
P0Ur H(5ranthals’ Gheal’ Neorpolt
3.28 E.. 6.47. -Kn <
« pour Rotterdam 8.13 soir.
LIGNE D’ANVERS A CONTICH
Cbriticlfet Lierre 6(02, 8.48,3.18f 7.
PAYS DE WAES. — D’Asv'ir.s pour Gand 6.
2.05, 4.25 1“ et 2" ci.,5.4'2, 6.39,8.47F. jute Ta Gi
9.03 B.: 1» et 2<cL, 10.50; l.pO F , 2(22, 4.187?. b
SOCIETE-ANONYME DE NAVIGATION ESCAUT et RU P EL
d’été. — D’ANVERS pour Tamise 7 et 10h. mat., 3 et 6 h, sdir. — De
et lO.h, mat., 1 et 6 h.,soir. — Les dimanches et Joilrs de Ü!te : D’Anvisrs' jioàPr"
mat.. 1, 3,et Ch. noir. — De Tamiso'pour Ahvers 6 3f et 10 h. mat, 1, 3 et C h. soir
.02,7,12,8 F., 4L 15 F. l»ec 2® cl., 10.55, 42,7)
^aLVÏKgriûi* 44vers 5.02, 7.05, 8 F.
et 2» cl.,- 0.25, Î.29 , 9 12.
TAMIS/E. — Service
ANNONCÉS i
Les annonces et réclames sont reçues au*
bureaux de MM. legros &c«,rue de l’Àmmsn' )
ouverts de 9 heures du matin à6 heures du so’i> ’
Pour les ahnonces de l’étranger on peut é&àï* -
ment s’adresser :
A paris, à l’Agence Havas, place üe la Bourse
MM. John f. jones & c«, 81bis, rue du Paubo^rè
Montmartre.
A LONDRES, chez MM. DAVIES & Ce. 1 Fine'
Làae, Cornhill. , , -uc
- AlA hollande,à MM.NUGHetVAN Di’rvi -i i-
a Rotterdam, et ha a senstein & voguer, à <-0.
logne et a Amsterdam.
Pour 1 ALLEMAGNE, aM.RUD-.MOSSE, -
A BRUXELLES, à MM. LERÈGUE & C*
teurs de l’Office-do Publicité et à l’Agence' i j • \-.u,
Rue de la Madeleine.
IIWSER’rïOT*»
Annonces ordinaires; la petite ligue.... Fr o 30
» financières, . » „ » n ,
Réclames (fin du îôtü*nal) la ligne....... .
Faits-divers, la ligne.... . Vv
Rubrique Anvers, la ligne... T
Réparation j udiciaire, La ligne... »
Les annonces sont mesurées au lion,
mètre. — Les titres se paient d'après t’ejpâc
’d/insertïmi6™'1' °n ”e peMt garantir Les date
AVIS
Les nouveaux abonnés, pour le trimestre
prochain recevront le journal à partir de ce
our, gratuitement jusqu'au lr juillet 1891.
Ils recevront tout ce qui a paru du feuilleton
en voie de publication dans le corps du
journal.
Ceux qui souscriront ün abonnement pour
un an recevront en outre une série dé romans.
Nos abonnés de la ville et de l’intérieur
reçoivent gratuitement notre ÉDITION
SPÉCIALS qui paraît tous les jours entre 7
et 8 heures du matin et qui contient les clô-
tures des principaux marchés, tels que New-
York, Chicago, Londres, Paris, Havre, Ham-
bourg, Magdebourg, etc., ainsi que les der-
nières dépêches politiques importantes de la
nuit.
Les abonnés, à la poste, dont Vabonnement
finit au 30 juin, sont priés de le renou-
veler en temps opportun, à leur bureau de
poste respectif, pour ne pas éprouver dinter-
ruptions dans la réception du journal.— Les
nouveaux abûiinés peuvent s'inscrire au bu-
reau de poste le plus voisin de leur localité.
RESUME POLITIQUE
Comme on le sait, la Chambre française a ajourné
l’Acte général de la conférence de Bruxelles. Cetté
résolution votée par 439 voix contre 104, suspend la
mise en vigueur des mesures adoptées, à Bruxelles
contre la traite,, ainsi que l'arrangement à trois
conclu entre la France, l’Etat du Congo et le Por-
tugal pour la fixation dés droits d’entrée sur les mar-
chandisesquipénètrent dans le bassin Commercial
du Congo. On avait recommandé la disjonction des
deux actes diplomatiques, dontle second assurait à
l’Etat du Congo un urgent secours. M. Ribot en a
dissuadé la Chambre, pour une raison de procé-
dure diplomatique, et la Chambre a ajourné en bloc
la Déclaration avec l’Acte général.
D’après le texte dé la résolution, la Chambre fran-
çaise « sursoit à.donner l’autorisation de ratifier »,
maison craint que ce ne soit là que l’expression polie
d’un refus délinitif.La République française blâme
cette décision :
“ On sait assez notre opinion sur la question pour
deviner que nous regrettons vivement Ce résultat
de longs et laborieux efforts. En rejetant l’Acte
général de Bruxelles, la France, là première puis-
sance coloniale qui ait aboli l’esclavage, parait, en
effet, refuser de s’associer au reste du monde civi-
lisé pour faire disparaître les derniers vestiges de la
traite des noirs. Elle trompe eu outre d’une façon
fort cruelle les espérances du roi des Belges, qui
pensait pouvoir compter sur l’appui dé la France
pour le succès de l’œuvre qu’il a entreprise au Congo.
v Personne n’a nié l’intérêt, à la fois, politique et
économique, qu’avait notre pays à donner à l’Etat
du Congo les moyens d’exister. On a fait pis que
cela: on a passé sous silence ce point si important, »
lp, Temps dit assez délibérément que l’acte gé-
néral et la déclaration sont “ en l’air L et que la
France ne remettra probablement pas en mouve-
ment ce rouage diplomatique. Ce journal essaye de
justifier le vote de la Chambre, en disant qu’en
s’opposant à l’interdiction absolue de l’importation
en Afrique d’armes perfectionnées, interdiction pro-
posée par les délégués français, la Conférence avait
rendu illusoire la répression internationale de Ja
traite. Le Temps ajoute : .
« D’ailleurs, depuis le jour de sa signature, un
grand fait international s’est produit, un fait réel
et plus efficace, si on le veut, pour la sincère
répression de la traite. L’Afrique a été partagée
entre les nations civilisées. A chacune, dans son
» territoire et sur ses côtes, la responsabilité de sa 1
conduite en face de la question de l’esclavage. La
France ne sera pas la dernière â faire dans les
eaux de Madagascar, comme au Congo, son devoir,
» tout son devoir, >•
Le journal parisien aurait pu se dispenser de jus-
tifier le vote de la Chambre, qu’il considère comme
un » rejet pur et simple », car il en donne la vraie
et pitoyable raison au cours de son article. II . s’agit
du droit de visite. « Toute l’argumentation de MM,
Charmes et Ribot, dit-il, est tombée devant le ta-
bleau esquissé par M, Piou du “ capitaine français
subissant cet outrage d’être obligé de recevoir cet
étranger qui vient en juge », La Chambre a prouvé
une fois de plus qu’il en va de même en politique et
en amour, où “ le cœur a des raisons que la raison
ne connaît pas ».
Et nunc erudimini ! Toutefois, le Temps n’es-
saye pas d’expliquer par des raisons de sentiment —
et pour cause — l’incroyable égoïsme dont la cham-
bre française a fait preuve à l’égard de l’Etat du
Congo, en ce qui le regarde personnellement.
BULLETIN TÉLÉGRAPHIQUE.
[Service particulier du Précurseur;.
Lisbonne, 27 juin.
Chambre des pairs. — Le ministre, des affaires
étrangères déclare que la politique extérieure du
gouvernement est inspirée par le seul désir de main-
tenir des relations cordiales avec toutes les puis-
sances étrangères, d’éviter les conflits sans cesser
limais de défendre les droits du Portugal; le gou-
vernement, a dit le ministre, ne cliôrche pas à suivre
bue politique d’isolement mais les alliances ne s’im-
provisent pas ; elles se fondent sur la base d’intérêts
soiwniins ; la politique exclusivement basée sur les
intérêts peut n’ètre pas toujours la plus digne niais
Apolitique de sentiment est presque toujours la
Plus dangereuse.
Le ministre a expliqué ensuite que les désirs du
gouvernement étaient d’exécuter de la manière la
plus loyale et la plus scrupuleuse le traité conclu
byec l’Angleterre.
bans ce but il a nommé un commissaire royal
rouipétent.
_ L’Angleterre a pr js les mêmes dispositions et il est
à espérer qu’on arrivera à un résultat satisfaisant.
Le ministre affirme ensuite que le gouvernement
Portugais n’a pas la moindre intention d’aliéner une
clonie quelconque.
,(3$te déclaration a été accueillie par des applau-
bissejnents.
Passant à la question financière le ministre dé-
paré que le gouvernement compte relever la pros-
périté financière et economique du pays par des
mesures qui sont en préparation ,• il réformera l'ad-
ministration, protégera le travail national et déve-
loppera les forces vives du pays.
Le journal la Valcuarda annonce que quelques
OiHefs indigènes Uiîhanvàns se sont révoltés contre
.Je colonel Fornazini, commandant général des mi-
lices indigènes portugaises.
Cette nouvelle mérite confirmation.
Madrid, 27 juin.
La convention commerciale entre l’Espagne et les
Etats-Unis a été signéè et sera publiée le 1er août à
(Madrid.
Paris, 27 juin.
La soirée a été absolument calme et nulle part les
agents de planton aux abords des boulangeries n’ont
dû intervenir.
La manutention de la marine à Brest est en
permanence, pour le cas du le pain manquerait à
Paris. Un trainde pain venant de Versailles a amené
hier 19,000fcgr. de pain.
Cherbourg, 27 juin.
La manutention de la marine a reçu l’ordre de
fabriquer du pain pour Paris. Ün premier charge-
ment va, être expédié.
Lyon, 27 juin.
Sur un ordre envoyé de Paris la.nuit dernière à
l’intendant militaire la manutentions’ést mise à
fabriquer immédiatement du pain.
22,000 rations vont être expédiées.
La manutention de Grenoble aurait également
reçu des Ordres.
Paris, 27 juin.
Le XIXe Siècle annonce que des perquisitions ont
été faites hier au sujet de la compagnie du Panama.
Londres, 27 juin.
Le gouvernement a l’intention de clore la session
parlementaire dès les premiers jours d’août.
M. John Morley va mieux.
Le Morning Post dit à propos de l’acte de
Bruxelles : ,
Iœs anglais ont pour la plupart et depuis long-
temps reconnu avec satisfaction que MM. de Freycinet
et Ribot soutenaient invariablement les grandes
traditions de la diplomatie française dans leur atti-
tude envers des amis de la République. Il est regret-
table.que la Chambre ait repoussé la propesition de
loi sanctionnant l’acte de Bruxelles.
Le journal anglais déclare qu’il n’y a pas la moin-
dre raison de croire; que le droit de rechercher le
vrai caractère des navires dans les régions infestées
implique'denouvelles prétentions delà part de l’An-
gleterre, ni que ce travail puisse tourner à la glorifi-
cation de son drapeau.
Il en résulterait simplement une charge nouvelle
pour sa marine.
Le refus de la France peut donner une nouvelle
impulsion au hideux trafic dés esclaves.
Lettres bruxelloises.
Le vote du Palais Bourbon et l’Etat indépendant
du Congo. — L'assistance publique et les pro-
grès de l’ajournement.—Une spéculation sur le
dossier Nieter.
On nous écrit de Bruxelles, 20 juin :
Le vote dé la Chambre française renvoyant au
gouvernement l’Acte de la Conférence antiesclava-
giste de Bruxelles a naturellement causé quelque
émotion dans nqtre monde congolais où,-après avoir
passé par d’assez vives inquiétudes provoquées par
les délibérations de là Commission et les interviews
des journaux, on avait fini par se flatter d’obtenir
la ratification du traité. Les efforts du ministre des
affaires étrangères M. Ribot, son adjuration à l’As-
semblée pour la supplier de ne pas voter l’iàoleinent
de la France, montrent que cet espoir n’était
pas sans fondement, et plus encore le langage du
rapporteur de là Commission, M. Francis Charmes,
dont on sait les relations intimes avec M, Savorgnan
Se Brazza et la très médiocre sympathie pour
l’œuvre du Congo belge. La conclusion de son
rapport et de son discours nettement favo-
rable à la ratification, ses explications sur le droit
de visite, point toujours sensible de l’amour propre
français, sur le contrôle des papiers de bord et la
vérification du pavillon, dans l’intérêt même de
l’honneur français compromis par des fraudes éhon-
tées, par des faits trop fréquents d'exploitation des
trois couleurs, tout cela semblait en effet d’un heu-
reux augure, et donnait à penser que d’habiles né-
gociateurs avaient réussijà apaiser les susceptibilités
françaises, La déception a donc été iorte quand on a
vu le gouvernement lui-même suggérer à la Cham-
bre le renvoi.du traité tout entier, et l’assemblée le
voter à une majorité considérable.
Pour apprécier exactement ce vote, il faudrait en
connaître les dessous, et il est assez difficile de les
démêler. A en juger par les discours des orateurs
qui ont je plus directement influencé le résultat
final, il semble que rassemblée ait visé l’Angleterre
bien plutôt que l’Etat indépendant du Congo, et il se
pourrait que les bruits de quadruple alliance y
fussent pour beaucoup plus que l’appréhension du
droit de visite à fond de cale. Si l’Etat indépendant
est visé, c'est dans ses organismes d'exploitation
commerciale, non dans son administration politique,
exploratrice et civilisatrice. Mais quoi qu’il en soit,
le vote forme un fâcheux contraste avec la manifes-
tation à laquelle donnait lieu dernièrement, à la
Chambre belge, l’interpellation de M. Jules Carfier,
Quelles en seront les conséquences ? Le renvoi au
gouvernement équivaut-il à une rupture définitive
du traité, et n’y a-t-il là qu’une atténuation de forme
qui, sous le couvert de la courtoisie diplomatique,
laisse subsister une véritable hostilité ? Ou bien ce
renvoi prélude-t-il à de nouvelles négociations quj
ssraiententreprises parla France avec l’espoir d’oo-
tenir, sinon des modifications à l’Acte de Bruxelles,—
ce qui nécessiterait une nouvelle réunion de la Con-
férence — et l’adhésion de toutes les Puissances
signataires — du moins des compensations à côté,
au Qongo ou ailleurs, tant do la rue Brederode que
de Saint-James ?
Je pose ces questions sans avoir la prétention de
les résoudre, et sans juger nécessaire de motiver ma
prudente réserve. Laissez-moi vous rapporter ce-
pendant ce que me disait un spécialiste des ques-
tions africaines que je consultais à ce sujet : « LfEtat
indépendant du Congo a un moyen très simpLe de
tourner la difficulté. Il a dit et répété qu’il n’accep-
jait la mission et la charge de la guerre à la traite
que spqs la condition d’en percevoir les frais sous
les espèces des droit? d’entrée. Si les droits d’entrée
lui sont refusés, en supposant que le renvoi déguise
un refus définitif de ratification, il se rattrapera
sur les droits de sortie dont l’Acte de Berlin ne dit
pas mot. Et il n’aura pas besoin d’une Conférence de
Bruxelles pour les augmenter. »
U y aurait peut-être un autre moyen, un peu
moins expéditif, mais plus sûr, d’une efficacité plus
durable, et qui aurait pu devancer l’Acte général dp
Bruxelles, en admettant que cette tentative de révi->
‘sjon de TActéBe B'prliïi fût prématurée, comme il y
parait aujdurdhui : féconder le Congo, : utiliser
méthodiquement les ressources du sol,' y - organiser
les plantations coloniales, faire produire en ira mot,
et pousser fermé à f achèvement du cnemjn de fer
'qui malheureusement n’avance guèrç, 'd’après ce
qu!qn m’assure. J’ai lieu deçroire qne : l’attention de
l’Etat indépendant a été attirée sur ce côté de la,
questîôn pàr des compétences autorisées.
La discussion continue à la Chambre sur l’assis-
tance publique, et à en juger par les hésitations et
les contradictions des orateurs de la droite, dont
l’embarras est visible, placés qu’ils sont entre l’en-
clume ministérielle et le marteau Woeste, il est per-
mis de croire que la majorité est très travaillée par
lés ministres et que ceux-ci ne négligeront rien pour
amortir l'effet de la vive attaque de l’ancien garde
des sceaux.
Je ne vous dis rien de la réplique de M. Le Jeune
qui est à peine amorcée, mais alors que je vous
signalais dans ma dernière lettre l’aiournement du
débat comme une éventualité presque inévitable,
permettez-moi de constater que cet expédient a été
suggéré aujourd’hui, ,par un membre de la gauche,
il est vrai, par M. Buis, mais par un orateur dont
les opinions en la matière sont, au juste milieu des
solutions étourdiment radicales du ministère, des
tripatouillages incohérents de la section centrale et
des arrière-pensées vindicatives de M. Woeste. Il
n?y~aurait rien d’invraisemblable à ce que cette sug^
gestion .de gauche déterminât une motion formelle
de droite.
Alors que nous sommes toujours dans l’attènte
du dossier Nieter, l’imprimeur de ce document par-
lementaire invite les curieux qui désireraient en
recevoir un exemplaire, à s’inscrire au plus vite et
à verser le prix de la souscription» C’est la première
fois, je pense, qu’on voit une spéculation commer-
ciale se greffer sur une publication officielle. On se
demande si c’est avec l’autorisation de la questure.
P.-S. — La questure vient d’interdire à l’impri-
meur la mise en vente de ce document.
L’imprimeur vient en conséquence de faire savoir
aux journaux'que le dossier Nieter ne sera pas mis
en vente.
Les financiers cléricaux.
Dans son numéro d’hier l'Eseau ta. publié un
article émaillé de gros caractères dans lequel
il raconte que la Ville, pour payer le million
aux Banques intéressées dans l’affaire de l’en-
lèvement des marchandises â l’Entrepôt,a mis
en report une partie de lots d’Anvers. Cette
maniéré de faire ne plaît pas à YEscaut qui
nous somme de répondre.
Faisons-lui ce plaisir !
Nous déclarons tout d’abord ■ que la Ville
n’a pas l’habitude de nous informer des opéra-
tions de trésorerie qu’elle fait ; il arrive dans
toute administration qu’on n’a pas un million
en caisse pour satisfaire à une condamnation
judiciaire inattendue.
D’autres communes se seraient fait tirer
l’oreille et auraient été fort en peine de payer;
la Ville d’Anvers, grâce à la gestion prudente
de nos édiles, a su payer sans recourir à un
emprunt ou à de nouveaux impôts.
En attendant que les ressources soient dis-
ponibles, elle aurait, suivant YEscaut, mis
une partie de lots en report par l’intermé-
diaire d’un agent de chaijge. L’Escaut trouve
cela exorbitant et aurait préféré probable-
ment qu’on demandât l’avance, toute provi-
soire du reste, à un banquier qui aurait
compté le même hltérôt, plus une commis-
sion, ou bien le grand financier de son cœur
aurait émis des bons de caisse à une échéance
plus ou moins éloignée et qui aurait fait per-
dre à la Ville l’intérêt sur le capital pendant
tout un temps.
Il est certain en effet que le report, si report
il y a, peut être liquidé de quinze en quinze
jours, et au fur et à mesure des rentrées, ce
qui ne serait pas le cas avec des bons de
caisse.
On voit que même dans Thypothese de
« VEscaut ”, la Ville a agi sagement.
A notre tour à poser une question à YEs-
caut.
Quepense-t il delà conversion des emprunts
de la Province d’Anvers?
Voici ce que nous lisons dans la correspon-
dance anversobe du Moniteur des Intérêts
matériels de jeudi dernier :
La conversion des emprunts de la province d’Anv s
est entrée dans la période d’exécution, Le projet dp
budget de 1892, qui vient d’être distribué, ne contient
plus que l’emprunt de 1867 et un nouvel emprunt de
11/2 million à 3 1/2 0/0. D’après mes renseignements,un
conseiller provincial d’Anvers a proposé un tout autre
projet qui unifierait complètement la dette, en conver.
tissant également le 4 p c. 1867. Le type choisi serait le
3 p. c, La Députation permanente parait s’être ralliée
à ce nouveau projet et le présentera au Conseil ' par
une note spéciale,
Il est à remarquer : l°que le projet qui sera
soumis au Conseil est l’œuvre d un de ees
financiers gueux tant décriés par Y Escaut et
2° que les financiers cléricaux reconnaissent
eux-mêmes qu’ils ont fait fausse route!
Mais il y a plus : l’année dernière pendant
la session du Conseil provincial, l’honorable
M. Sheridan a prouvé la nécessité absolue d’un
nouvel emprunt ; son collègue M. François
Rosseeis en a profité pour traiter séance
tenante la question de la conversion et il a
conclu à la conversion de tous les emprunts
en démontrant qu’il y avait là un sérieux
bénéfice à opérer et de grandes ressources à
trouver,
Toute la droite avec la Députation en tête
se sont récriés et ont prétendu que la gauçhe
ne savait pas ce qu’elle disait.
Cèttè année la Députation doit humblement
venir confesser que M. Sheridan avait dit vrai
et qu’un emprunt était indispensable ; elle
semble n’avoir voulu donner que partiellemént
raison à M. Rosseeis, puisqu'elle propose seu-
lement la conversion des emprunts de 1872 et
de 1877.
Dans son orgueil incapable, la Députation
a voulu produire un projet, mais son projet
ne tenait pas, et elle est forcée aujourd’hui de
venir publiquement reconnaître qu’elle a fait
fausse route et que M. Rosspels, pomme H,
Sheridan, avaient complètement raison.
Les aigles' de la Députation ont ou un an
pour .étudier Je&.donriées de ALRosseels, et ils
onb-produikun projet mort-né. _
La. gauche avait à peine été consultée
qu’elle produisit un contre-projet tellement
supérieur, que la Députation a été forcée d’énj
convenir.
Voilà donc les ‘financiers gueux et cléricaux’
on présence ; on voit de quel côté se trouvent
les capacités et les connaissances financières.
Postés et Chemins de fer.
La gare de l’Est était inondée aujourd’hui,,
même sous la toiture qui recouvre, — mais
pour la forme seulement, — mie faible partie
des débarcadères. j
Aussi les voyageurs en descendant de train
étaient-ils obligés d’ouvrir leurs parapluies.;
Le spectacle était édifiant et caractérise
bien le sans-gêne avec lequel lès Anversois
sont traités depuis plusieurs années.
11 est vraf qu’ils paraissent enchantés de cé
régime puisqu ils -le supportent.avec une pla-
cidité exemplairequifaitdire dans les bureaux
ministériel, que le comble dé jà/patience est
là patiénceanvérsoise, et dès lors nous aurions
mauvaise grâce à vouloirêtVe ' plus royaliste
que le Rôi.
L’avis suivant concernant la délivrance des
billets de voyageurs vient d’être publié :
En vertu d’une décision ministérîêlle, la délivrance
fies billets cessera, à'partir dur juillet prochain, dans
toutes les stations, dans toutes les haltes et à tous les
points fi’arrét, deux minutes avant l’heure officielle de
départ des trains de voyageurs.
Et comme, par suite-de la réduction extra-
ordinaireœt insensée du personnel, le Service
du guichet se ftiit: presque partout en dépit
du sens commun, il arrivera fréquemment
dans les. gares importantes qu’un grand
nombre de voyageurs stationnant devant le
guichet depuis des cinq et des dix minutes se
verront réfuser le ticket etne'pourrontipartir.
La nouvelle mesure serait rationnelle si
l’Etat possédait un service1 des guichets orga-
nisé de manière à faire face aux exigences de
tous les voyageurs qui se présentent dans le
délai voulu. Que nous sommes loin de là! Et
quel triste gâchis que le service actuel des
guichets. .
Après la critique méritée, l’éloge mérité!
Donnons donc une bonne note à M. Yanden-
peereboom.
Le ministre des chemins de fer, postes et
télégraphes vient de décider la création d’un
nouveau timbre poste de 35 centimes, spécia-
lement destiné à l’affranchissement des léttres
express.
Ce timbre sera de couleur rouge-brun et sera
émis le lr juillet prochain.
D’autre* part l’enveloppe postale timbrée, de
petit format, est supprimée.
Cette formule continuera néanmoins d’être
utiliséejusqu’à épuisement des quantités exis-
tantes.
La situation au Chili.
Un de nos amis nous communique une lettre
particulière reçue de Santiago sur les événe-
ments dont le Chili est-le théâtre, et-dont on
connaît si peu de cliosés en Europe.
Nous publierons demain cette communica-
tion qui est très-longée ; en attendant, nous
reproduisons aujourd’hui la courte-lettre sui-
vante, communiquée] au Figaro, écrite à
Santiago à la même date que la nôtre et qui
confirme pleinement de que dit celle-ci.
La lettre communiqhée au Figaro est écrite
par une Française appartenant à une famille
des plus honorables ét qui habite le Chili de:
puis quatre ans. Elle prie fait pas de politique;
elle n’est ni congressiste, ni balmacèdiste ;
elle raconte simplement cé qui se passe sous
ses yèux.
Voici des extraits qe sa lettre :
1 Santiago, le 28 avril 1891.
J’ai-bien reçu les paquets de journaux et je suis con-
fondu de voir l’ignorancèfVjUi existe en France au sujet
de ce qui se passe ici. Tout ce qu’il y a d’honnête, de
riche et d’intelligent au Ohiii est avec les congressistes,
c'est-â-dire avec le gouvernement légal, et ce sont les
partisans de Balmaceda qui sont des insurgés.Les ban-
quiers, les grands prolétaires, le haut commerce, les
députés et sénateurs Soiit à bord de la flotte congres1
siste, tandis que Balmaceda est entouré d’un ramassis
de gredins de la pire espèce.
Là terrëur régne ici, le change monte toujours, tous
les magasins sont fermés ; le blé, qui valait trois pias-
tres, en vaut actuellement 8, c’est-â-dire 40 francs le
sac. La ville est au pillage et, pour vous en donner une
idée, chaque nuit mon beau-frère est obligé de tirer
par la fenêtre sur les bandits qui cherchent à crocheter
lg porte. .
Tout cela ne nous a pas empêchés de bien rire, il y
a un instant, en voyant des agente de police balmace-
distes en train dé recruter des sqldàts. Ce' sont pour la
plupart-des gamins de 14 à 15 ans. Quand ils refusent
de se laisser enrôler et prennent la frite,, on les pour-
suit et on les prend- au lasso comme de vulgaires
bestiaux ; quand lls në sont pas étranglés, ue qui arrivfe
de temps en temps, on leà ficelle et on les emmène à là
caserne, où ils sont immédiatement équipés à Tèuroj
péenne, sauf ce détail que"soldats et officiers sont génél
râlement pieds nus.
Mais revenons à Balmaceda et aux horreurs qui se]
passent ici. Hier, on a soumis huit congressistes à la
torture ; on leur a broyé les membres et six sont morts
immédiatement.Toüs les jours, il y a des exécutions au
moyen du terrible fouet chilien ; de 25 à 50 coupa,au 35°
ou 40e, on pe frappe plus qu’un cadavre. Un cousin de
pion beau-frère, M. V..., en a reçu 30 avant-hier ; il est
mourant.
Les ambassades d’Angleterre, d’Italie et d’Allemagne
servent de lieu d’asile et la fermeté des représentants
de ces puissances empêche la violation des demeures
de leurs nationaux,
j’ai honte dp dire qu’il n’en est pas de même pour la
France. Nous sommes sans ambassadeur depuis trois
mois et le chargé d’affaires est un trembleur qui laisse
journellement insulter notre pavillon et violer les
domiciles de nos nationaux- Hier encore, la police de
Baimaeeda a saccagé la maison d’un Français. On yâ
trouvé un malheureux vieillard, père d’un sénateur
congressiste, et on lui a administré 25 coups de fouet
dans la cour de cette maison portant le pavillon tricolore.
Il fkut absciiuhiérit tjüe ftfct sache èn Frâncè’toût cela.
Je confie cette lettre à nu Anglais qui la portera lui-
iipême à Valparaiso, à bord d’un navire de là Pacific
steam Navigation autrement nn l’ouvrirait à la
poste et nous serions surs rie notre affaire ; le chargé
d affaires sa tiendrait coi, comme ri’habitude, et nous
ferions connâiBsànee aveé -le fouet chilien.
Je le répète de nouveau, les Français riosentpas
-sortir de chez eux, tandis que les Anglais et Allemands
circulent partout, la tète haute, sans avoir rien à
craindre.
On savait que Balmaceda avait une abomi-
nable manière fie gouverner. Les grandes
puissances ne jugeront-elles pas qu’il est enfin
temps de le.mettre à la raison ?
Postés. — Avis.
Le départ du steamer Preussen, de la ligne du
Norddéutscher Lloyd, d’Anvers pour la Chine ei le
Jkpon, est fixé au 28 juin, à 2 h. du soir.
La dernière levée de là boîte au bureau central.
Place Verte, aura lieu le 28; à 1 heure du soir.
NOUVELLES ÉTRANGÈRES
RUSSIE.
Nouvel impôt sur les blés.
5 St-Pétersbourg, 27 juin.
Le Conseil de l’Empire vient de décider que doré-
navant les droits d’entrée sur le thé seraient ainsi
répartis : le thé venant par bateaux etrangers paiera
21 roubles or par quarante livres: le thé importé
par voie de terre et passant par Kiakhta paiera 13
roubles or par quarante livres. Le Conseil d’Etat a
repoussé le projet du tarif douanier augmentant les
droits d’entrée sur le thé, considérant que cette
denrée étant d’une consommation très usitée dâns le
peuple, celui-ci se trouverait gêné par cet impôt.
[Dépêche de la Correspondance russe).
HAWAII.
Il a été parlé dernièrement d’une révolution sur le
point d’éclater d'Hawaii. D’après les nouveïïes offi-
cielles, datées du 4 juin, reçues au consulat général
en cette ville, rien de semblable ne s’est produit, le
pays est calme et prospère.
BELGIQUE
Bruxelles, 27juin. .
UNE GRANDE COURSE AÉROSTATIQEE INTERNATIONALE
est organisée à Bruxelles, au Parc du Cinquantenaire,
pour le jeudi 23 juillet, à 4 heures del’après-midi.
Les aérostiers'de tous pays peuvent y prendre part
moyennant certaines conditions qü’ils pourront con-
naître à l’hôtel-de-ville.
Le but ësfd’atferar lë plus près possible d’une loca-
lité déterminée choisie, au moment de l’ascension, dans
la dirèction des courante généraux de l’atmosphère et
dans un périmètre dë, 25 a 50 kilomètres. Une carte gé-
nérale de la Bèlgique sera' mise, â cet effet, à la disposi-
tion de chacun des concurrents.
Lé but sera indiqué trente minutes avant l'heure fixée
pour le départ, d’après la direction des ballons pilotes
qui seront lancés à çèt effet.
A chaque aéronaute est acquis le prix du voyage de
ses passagers.
La’viLle prend à Sa charge lafournituré du gaz et le
salaire des hommes chargés de maintenir les ballons.
Elle alloue, deplus, à chaque aéronaute étranger à la
ville, une somme fixe de 120 francs, pour couvrir ses
frais de voyage, dë séjour, de transport de son matériel
en petite vitesse et de camionnage de celui-ci.' Une
somfne de 10’francs, pour frais dè transport,:èst allouée
aux aéronaufés dë la ville.
En1 cas de mauvais temps, la course pourra être ajour-
née; daus ca cas, il sera, pour chaque remise, alloué
aux àéronautés étrangers ünë indemnité supplémen-
taire de 10 fr, par jour. Les aérona'utes qui no pren-
draient pas part â là coursé n’aurâient pas droit à cette
indemnité.
Les prix à décerner sont fos-suivants :
Pr prix, line sommé de 5Ö0 francs et une médaille en
or, vatèm‘i60 fr.; 2e id., 400id, id. Ÿërmeil ; 3e kl., 300
id. id. argent; 4e id„ 200 id. id. argent.
Une médaille commémorative eiihronze et un diplôme
de participation seront remis à chaque concurrent. Les
inscriptions seront reçues jusqu’au 16 juillet.
noyée dans un i*uiTs. — Un bien pénible aeeident
s'est produit jeudi soir au numéro 25 de la chaussée de
Waterloo, dans la maison des époux C..., négociants
en porcelaine.
L aiiiée des filles C..., âgée de dix-sept ans, préparait
vers neuf heures et demie, avec sa mère, la lessivé pour
le lendemain.
Elle eut l’imprudence, tandis qu’elle portait à sa mère,
au jardin, deux seaux d’eau qu elle venait de prendre
au puits situé dans le Couloir, de ne pas replacer le cou-
vercle de ce puits; sa petite sœur, une enfant do cinq
ans et demi, en voulant la rejoindre, trébucha et dis-
parut daps l’eau qui atteignait une hauteur d’environ
un mètre soixante,
Aux cris poussés par la mère et la fille, M. C...
accourut, essaya de descendre dans le puits à l’aide
d'une échelle, mais sans y parvenir ; la jeune fille eut
alors à soutenir une véritable lutte contre ses parents
qui. affolés, voulaient se jeter dans le prits,
Alors survînt un voisin, ouvrier blanchisseur, qui,
résolument, descendit dans le puits. H put ramener
l’enfant, mais l’asphyxie l’avait déjà tuée.
Les malheureux parente sont fous de douleur.
la iiANDE somers. — On se rappelle l’arrestation très
mouvementée, àu mois de décembre dernier, de
Strosnisky, de sa fournie et de sa belle-sœur, membres
distingués d’une bande de dévaliseurs qui commettaient
depuis longtemps déjà des vols d’argenterie dansles
quartiers riches de Bruxelles et qui mirent à sac la
maison de M, Beernaert, à Boitsfort, et celle de
M. Legrand, à Mons,
Cette bande |avgit pour chef un Allemand, Somers,
dévàlisëur dé trains celui-là, déjà condamné'à quinze
ans de travaux forcés à Anvers et à dix ans à Dussel-
dorf, ayant réussi du reste à s’évader àçux fois et â
échapper jusque maintenantaux recherchés de la police.
Gette affaire était inscrite au rôle de la deuxième
session des assises. Elle va très probablement être
remise, par suite de l’arrestation, à Haarlem, d’un
complice, le nommé KcqI, sujet hollandais. Kool sera
sans doute jugé dans son pays.Une commission roga-
toire va être envoyée à Haanem.
CHRONIQUE LOCALE
Notre supplément,
Le Précurseur de ce jour est accompagné
d’un supplément (demi-feuille) dont voici le
Sommaire : 1° Le commerce de la Belgique en mai
1891 ; — 2° Conseil supérieur de l’Industrie et du
Commerce (séance du 25) ; — 3° Chronique des
Expositions ; — 4° La récolte du blé aux Indes ;
— 5° Chronique locale, Lettres, sciences et arts,
Etat-civil ;une série de marchés et l’état indiquant
les exportations effectuées par les trois bureaux
des Douanes d’Anvers, pendant le mois de mai
1891 ; enfin, la suite de notre feuilleton : Grand
Cœur, en voie de publication.
La police des marchés. — Soùs ce titre dans
notre numéro du 20 juin nous avons relaté un inei-
dent qm venait de se produire Place de l’Ancien
nnl iv,av°rs appJns n’a pas eu de-suite,
que 1 agent de police est revenu sur le théâtre de la
querelle quelques munîtes après le moment où notre
récit finissait, et que la hâte avec laquelle il s’était
éloigné du marche était justifiée parle fait nue. en
s approchant dû lieu du premier incident son inter-
vention avait été instamment sollicitée par une
femme contre un cocher qui, conduisant deux chc-
vasx -non attelés, .'venait de détériorer gravement
sa charrette. Il s’é taitmiis à la poursuite'de ce eo-
clier apres avoir réussi à constater son identité-rue
du Ciel, ! est revenu a la Place de l’Ancien Cakl
Peut-etre deux agents, n’y séràiênt-ils pas de trop
les jours dp riarche ? v 1
Société royale d’Harmonie. - Encore du
nouveau pour le concert de dimanche Sain
Laudition première d’une Marche IIoMmiemif
et d’une Mille Printanière de M. J Callaerts
un CÔmpôsiteur anversois qui n’en est pai à set
premiers succes: puis l’exécution.d’unesVmphonie
concertante pour deux violons avec accomSè
ment doreïtestre jouée par MM .T Bacut et
J. Van den Broeck solistes de l’prchestre
STri,011 ne chôme pas à l'harmonie et les
attraits ai hstiques sy succèdent sans relâche •' ce
qui explique du reste l’empressemènt avec lequel les
membres de cette société suivent ses concerts.
Reçu pour les pauvres honteux. — Fr 3 95
produit d’une fausse interprétation de pari entre dé
honteux F UP ^ ^ PIatkop ~au Proflt des Pauvres
Nous versons cette somme dans la oaisse des in-
digents des hôpitaux qui en a grandement besoin.
^ Cest unede nos institutions charitables, sortie de
initiative privée, qui n’a pas, jusqu’ici attiré toute
1 attention qu’elle merite. — On 11e saurait cepen-
dant ignorer les misères qu’engendre dans les
lamilles d ouvriers 1 inaction du chef, retenu malade
a 1 hôpital. Les personnes charitables doivent avoir
eu a intervenir souvent dans ces cas douloureux-.
Notre eaisse des indigents y pourvoit dans la limite
de ses laibles ressources, et, bien qu’insuffisantes,
elle a déjà pu soulager bien des infortunes.
Sur la recommandation des directeurs de nos hô-
puaux, la Caisse des indigents s’ouvre pour tous les
malheureux, sans distinction d'opinion ou de reli-
gion comme doit le faire toute œuvre charitable.
Toute personne peut aussi, de son côté, recomman-
der a la sollicitudé du directeur, un oü plusieurs de
ses protégés séjournant à l’hôpital. Ces secours, se
taisant sous le contrôle d’un membre du bureau des
Hospices, offrent par conséquent toute garantie de
bon placement.
Nous nous autorisons donc à taire un pressan
appel aux âmes charitables qui veulent avec nous
soutenir cette œuvre mérifôire.destmée à sauver de
la misère noire d’honnêtes familles ouvrières, frap-
pées de fatalité. M. P. Delà Montagne, trésorier de
I œuvre, recevra avec reconnaissance les dons que
ses concitoyens généreux voudraient bien lui adres-
ser pour cette catégorie de malheureux.
Les représentations de bienfaisance.—Nous
apprenons avec plaisir que la société Lief'dadia-
heidsvrtewlen s est entendue avec la direction du
Cirque Européen, pour une représentation de gala
à donner le mercredi P juillet prochain, à a 1/2
heures du soir au profit de l’hospice St. Charles.
Apiculture. — On nous écrit de Louvain : La
dermere fête apicole en Belgique donnée par la société
coopérative d’apiculture du canton de Louvain aura
lieu dimanche 12 juillet, à 3 heures de relevée à
Herent, au rucher de M. S. Verdeyen. Cette fête
comprendra une exposition des produits du rucher
et des objets employés pour les nouvelles méthodes
et une demonstraxion de différentes innovations
heureuses. La lete sera clôturée par un concert.
Emprunt de Conversion. — 25° Tirage —
II sera procédé vendredi 10 juillet prochain, à 16 1/2
heures du matin, au 25e tirage pour primes et amor-
tissement de cet emprunt.
Le-remboursement des obligations sorties se fera
u partir du F Juillet 1892. '
Le ciel de chaque jour. — Les derniers jours
chauds viennent de nous apporter, non sans peine
uu premier orage rafraîchissant, et pas dur surtout
comme ceux dont nos compatriotes et l’Etranger
ont déjà souffert. A Anvers toutes les choses clima-
tologiques sc font en douceur. Nous ne connais-
sons aucun des cataclysmes des régions plus acci-
dentées, et si nous riavkxns pas eu Thiver dernier le
spectacle imposant de l’Escaut pris par les glaces —
•spectacle que le gouvernement, par une sage lenteur
■dans ses décisions semble, vouloir gracieusement
nous réserver encore — nous serions vraiment mal
partagés au point dé vue des émotions un peu vives.
En attendant le, ciel a peu d’éclaircies favorables à
l’observation. Ce matin au point du jour on a pu
cependant constater une assez belle conjonction de
Jupiter et de la lune.
A propos, l'heure de culmination d’Antarès, la
lucida du Scorpion, est assez favorable actuelle-
ment, au dédoublement de cette étoile, pour ceux qui
auraient une lunette permettant de trouver le petit
compagnon vert.
Leséruptions solaires eontinuentà être absolument
remarquables. Il y a en ce moment deux groupes
simultanés boréal et austral, qui se le disputent en
beauté. La figure de la tache Nord à l’extrême droite
est originale : elle affecte la forme d’un masque
grimaçant et semble nous rire au nez.
Cadavre de jeune fille repêché. — Comme
noùs l’avons dit dans notre édition du matin, c’est
bien le cadavre de la jeune servante de la rue aux
Cheveux, la nommée Van Gorp, qui a été retiré de
l’Escaut à hauteur du grand embarcadère flottant.
Accident de travail. — Hier après-midi à 4 h.
un ouvrier mécanicien nommé William Ashhy. âgé
de 41 ans, travaillant dans la scierie en construc-
tion de M. De Waele, au Polder Ferdinand, est
tombé dans la cave et a été relevé avec des lésions
internes.
Chevalier d’industrie. — Sur une plainte por-
tée par Mme veuve Adriaensen, demeurant rue de
l’Autel 16, du chef de vol dé bijoux d’une valeur de
800 à 900 francs commis à son préjudice à l'aide de
de fausses clefs, on a arrêté un nommé Guillaume
Laine, âgé de 30 ans, à Forest, et qui avait demeuré
chez la plaignante.
Il a été trouvé en possession deces bijoux ainsi que
de 3 bagues en diamant qu’il avoue avoir volées le 14
de ce mois dans une mafsonde l’avenue duMargrave.
Laine est le type du voleur gentleman. Il n’opère
que ganté et pommadé, en complet fashionablo,
pardessus sur le bras et chapeau haute forme. Il n'a
pas subi moins de 19 condamnations.
Dénouement fatal. — L’Ouvrier Jean Van der
Reeth, tombée dans la nuit d’avant-hier d’un écha-
faudage, dans une chaudière vide de la brasserie
Schul, a succombé hier soir à l'hôpital Stuivenbarg.
Une terreur. — Il y a en oe moment riandat
d’amener à Boirendrecht contre un individu nomme
Van Gorp, poursuivi pour viol. Il ne vit que dans
les bois, où il semble impossible à la gendarmerie de-
le découvrir, et est la terreur dès femmes d’alentour.
Tout abonnement Jse poursuit jusqu’à rem*
(orme! |