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Lundi ï Septembre.
18üt. — üiipanleskiémc année. — K( 280.
Lundi 7 Séptemltr
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La Belgique.j ^tre. Z gL-
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Journal Politique, Commercial, Maritime,
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lePfi 1 mnf10'u B’ <«?rresP- j3arls lr et 2* classe), 11.10 pour Malis-.es, Bruxelles,
les dimanches seulement. —Pour Termonde et Gand 5.40, 6.55 8 S, 9.25, 1.14, 2.37. 4.41
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Bruxelles], 5.00, 5.18, 9.10, 9.50, 6.43 F., 12.30, 1.10 F. 3.(77 B.. 4.20. 5.êo. - Pour
Louvain 5.00, 5.38 h
12^30^ 1.10IC 3.07 B., 4.20, --5.èo. ' ^
Ninove, Granimont, Lessines et À’th (par Bruxelles-Hord) 5^(30, ^i(L4? j?9, R?.30,’393S 6 431?
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lovo/il 9-lü.9-^, 12-30, 1.10 £, 4.54 E. ~ Pour Allemagne 5.00, 5.33 E., 6.18, 9.10, 9.58,
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7.41,10.20. — Retour 4.3Î, 7.40, 9.20, 9.40, 12.20, i2.2Si, 3.05, 3.20, 6.07, 6.33. MôS 9.16. —
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12.11, E., l.fW, 1..^, 2.89 a., coït. dir.Paris, 3.43, ;mercredi seuk-m. 4.37
o 0À in r,-'PMUr Anv-',Sufl- 4-^. o.19E.,? 28 A.,5.45, 6.35, 6.21 dimanche seulement,6.55, 8.30E.,
9.06,10.Ou E. dimanche seulement, 12.17.
DK EER ORAND CENTRAL BELGE. - D’Anvhus pour Lierre 6.12, 7.09,9.21,
49..>3, 1 ■ •>>, 3.09, o. 17, 6..18, 7.25. — Aerschot, Louvain 7.09, 9.21, 1.33, 5.17, 7.25. — Ottiarnies.
£**“>». LodoUnsara 7.09 9.21. 1.33, 5.17. - Charleroi 7.09, 9.21, 1.33. - Berzoo. Watcourt
Mane„b., Vireux 7.09, 1.3J. — Diest, Hasselt, Maastricht, Aix-la-Chapelle 7.09, 9.2ï 1.33,5.17.
Rurmnondo.^MXBiache^l^l’hLM^à 40 fp.jo*738'3 “oü. Noerpelt
(SUd) P°UrHObOÎMD‘ ***** Vie“*Diea’
,„P«Y,S,.?» vP’^',VRR3 pour Garni 5.28, 6.33E„ 7.10, 7.53 B., 9.20 E. 1» et 2» c).,
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et 8 heures du matin et qui contient les clô-
tures des principaux marchés, tels que New-
York, Chicago, Londres, Paris, Havre, Ham-
bourg, Magdebourg, etc., ainsi que les der-
nières dépêches politiques importantes de la
nuit.
Les abonnés à la poste, dont Vabonnement
finil au30 septembre, sont priés de le renou-
teler en.’ temps opportun, à leur bureau de
poste respectif, pour ne pas éprouver tf inter-
ruptions dans la récéption du journal.— Les
mumuæ abonnés peuvent s'inscrire au bu-
reau de poste le plus voisin de leur localité.
fflCIATIO! LIBÉRALE DIM
Listes électorales.
Les listes électorales qui seront mises on
vigueur à partir du r mai 1892 sont affichées
^PhôteL de ville depuis le 15 août.
i Des exemplaires ae ces listes se trouvent à
la disposition des intéressés au local du se-
îrétanat de l’Association ainsi qu’au siège des
sous-comités sectionnâmes.
Ces listes, en vue des élections législatives
de 1892, auront .une importance toute excep-
tionnelle et nous ne saurions trop engager les
littéraux qui croient avoir le droit dv être
inscrits, soit en vertu du cens électoral, soit
par leurs titres de capacité électorale, à s’as-
surer immédiatement si leurs noms s’y trou-
vent portés. .
Nos amis politiques peuvent s’adresser au
bureau, Cité n° 1 (de 9 heures du matin
à 4 heures de relevée) ; il leur sera fourni les
renseignements nécessaires et on se chargera
gratuitement de faire valoir leurs droits.
;^ous prions également les libéraux de nous
signaler sans retard les amis politiques qui
«liraient été omis sur les listes électorales
sinsi que lès cléricaux qui y figureraient
muement.
Tous les avis et renseignements pour nous
être utiles devraient nous être parvenus «rant
ye30 septembre au plus tard.
RESUME POLITIQUE
U congrès socialiste allemand se réunira décide-
nt le 7 octobre à Erfurth. La questien la plus
Importante qui lui sera soumise sera la rédaction
p® programme du parti le comité directeur a déjà
jWièeelui qu’il proposera à l’adôption de l'assem-
JPj-i'l est, comme on s’en souviendra, suffisani-
yW.avancé et tranche beaucoup sur la politique de
[Wderice que les chefs du parti avancé avaient re-
l’an dernier, à. jrlalie. Il est vraisem-
iw Sble pourtant que d’auires.pt'ugrammcs beaucoup
Ipms violents seront soumis au Congrès par les
comité directeur: ils ont échoué en
4-o t u ^eur °PP0Sff4°n; mais il semble qu’ils se
r'n?n-f UC09P fortifiés (jepui.s.jin a,n,ç.t, jsi le comité
IFirait cwtain de sortir çnçdrë^vqihquènr cette fois-
I ’0n Péùt croire, que la luttel sera sérieuse et que
Feuilleton du PRECURSEUR N0'106
ffiAMB CŒUR
PAR
PAUL D’AIGREMONT
5e(à,Ü0uryu qu’elle ne nous lasse pas encore du mal,
XJsaudite?...
lin se cabra encore plus que M. de Rhodes à
Haviin 1e?1, Maurice porter son pardon à celle qui
* ïtrahl si odieusement, 1
.Uurn,,comrne ne résistait pas plus aux prières de
Itietip Jacques ne savait résister à celles d’Hen-
Iqu»,^ par se décider,
ni pnJ, a Maurice, ü haussa les épaules, et avec
aain profond qu’il ne sut pas dissimuler, il dit;
1% nai» I1 on Pardon lui est nécessaire pour mourir
Ris-ip i’Jf De veux pas le lui refuser. Mais ne pour-
llortpf eavoyer par la jxiste, au lieu de le lui
ne[ Wô'-mème?...
KZ:-j%on abnégation et sa grandeur d’âme,
I sentent , n(t Put s’empêcher d’éprouvor un ravis-
Ritsi ]l'eéîîe011^ ^evaili" cette indifférence qu’on sen-
Si'f,,1? clemande, insista-t-elle. Il faut y aller.
ACes ieimniiei >’öux’. Partons. Mais quelle corvée !...
Itacle iuwi i1 se 5loil,?éroflt donc toujours en spec-
lÆJImHUà laur Dernier jourl..
sâ4nn5ei,nain- la faim
Val!:,’
wernain, la familie entière repartait pour la
e la rue Denfert, où depuis quinze mois
«Wiailh » « i » . 'v> L/tl UCUUlô UU1U4C/ I1IUIÖ
afin, tlisni?6;1! cîlait allé faire de rares apparitions,
ritjRàt mV1 ’ De .constater si le mobilier ne se dèté-
^barations °U Sl les murs Savaient pas besoin de
, et avait Pair de le croire. -
llarnaindp’o«. bayait que revoir son usine, serrer
I ^ ses manha? ancîiePs ouvriers, entendre le ronron
IH heurenv 6S’ etaient Des choses qui le rendaient
| “i aeureux pour qu’elle s’y opposât.
les vieux chefs du parti auront peine à faire ad-
mettre plus longtemps leur autorité sur les impa-
tients qui les accusent de transaction et de faiblesse.
Le steamer norvégien Alert, arrivé à New-York,
apporte la nouvelle d’une crise prochaine à Haïti.
En prévision d’une attaque de la capitale par les
révolutionnaires, le président Hippolyte a envoyé le
27 août sa famille au Cap-Haïti. Des bruits circu-
laient dans l’ile que les exilés haïtiens, qui avaient
établi leur quar tier général à Kingston et qui ve-
naient d’être renforcés par de nouveaux réfugiés,
méditaient une descente à Haïti conformément à un
plan arrêté par l’ex-président Légitime et ses con-
seillers. On dit que les partisans de Légitime sont
bien disciplinés et que ce dernier disposait de gran-
des sommes d’argent. En outre, on est persuadé qu’il
a reçu l’adhésion Secrète de plusieurs partisans
d’Hippolyte. En prévision d’uno attaque prochaine,
le président Hippolyte a ordonné de renforeer les
garnisons des ports en même temps que des troupes
considérables gardent le palais présidentiel de Port-
au-Prince.
BULIJETIN TTÉl.KOEiAPïSIQïJK.
[Service particulier du Précurseur.)
Sofia, 7 septembre.
Pour des raisons d’économie et sur les instances
du ministre des finances le gouvernement bulgare
renonce aux grandes manœuvres projetées. ! -
Paris, 7 septembre.
Le Gaulois publie un interview de John Bum
qui constate les progrès faits par les socialistes en
Europe. IL estime que la paix est solidement établie
mais que si la guerre survenait entre deux pays il
pourr ait mener une révolution internationale.
New-York, 6 septembre.
On mande de Santiago au Herald en date de ce
jour : M. Egan, ministre d’Amérique, a reçu aujour-
d'hui une dépêche du département d’Etat de Was-
hington, lui ordonnant de traiter la Junte comme
le gouvernement « de facto ».
Londres, 7 septembre.
Le Morning Post,h son tour, dans un article très
sympathique à la France se félicite de ce que son
gouvernement est devenu plus stable et qu’il existe
plus d’aecord entre les différents groupes du paiii ré-
publicain. La manière dont M. Ribot a dirigé les
affaires étrangères,ja contribué aussi dans une cer-«
tainc mesure à rendre le gouvernement plus fort. Il
n’est pas douteux que le ministère actuel composé
de radicaux, de modérés et d’opportunistes a fait
naitre l’accord entre ces différents partis.Cet accord
a_produit une profonde impression sur les républi-
cains de toute nuance et a fermé la porte à tous les
prétendants.
Londres, 7 septembre.
Le Standard commentant les nouvelles de son
correspondant de St-Pétersbourg dit :
L’opinion générale à St-Pétersbourg est que la
Grande Bretagne et la Triple alliance ont subi un
échec en Turquie. 11 ne faudrait cependant pas at-
tacher une trop grande importance à cet incident.
L’opinion publique de notre pays est restée calme
sous la provocation et à vrai dire cette question
des détroits a causé plus d’inquiétude dans les autres
pays que dans le nôtre. Les principaux journaux se
demandent ce que la Grande Bretagne va faire pour
rétablir l’équilibre qui tend à se rompre du côté do la
France en faveur de la Russie. Ce que nous pouvons
répondre c’est que la conduite du cabinet britan-
nique dépendra de celle qu’adopteront les cabinets
étrangers. Si ces derniers trouvent que la Russie a
indûment réussi à extorquer une concession tout à
fait préjudiciable aux intérêts de l’Europe,nous agi-
rons de concert avec eux, mais nous ne salirions
prendre sur nous s’il estune opinion contraire de
nous constituer les seuls défenseurs des intérêts do
tous. Cependant la Grande Bretagne saura sauve-
garder ses intérêts malgré les tendances politiques
delà Sublime Porte. Si le Sultan et ses ministres
s’imaginent qu’eu faisant leur soumission entre
les mains de la Russie ils avancent l’époque de
l’évacuation de l’Egypte parles troupes de la Grande
Bretagne ils se trompent du tout au tout. Nous
sommes en Egypte pour les trois raisons suivantes :
I. Pour en assurer la possession et la conserva-
tion à l’Empire ottoman.
II. Pour assurai’ à ce pays un gouvernement
stable, fort et bon marché.
XI11
LE CHATIMENT
Si Louis d’Astarac qui, ainsi que sa digne cousine,
n’entreprenait jamais rien à la légère, s'était décidé
à cette chose toujours si grave, de faire quitter le
domicile conjugal àunejeune femmaayant un enfant,
cela n’avait pas été uniquement poussé par l’amour
que lui inspirait la femme de Maurice.
Nod, de même que la marquise d’Argelles à
laquelle il ressemblait tant, Louis était toujours
maitre deses passions, surtout quand ses intérêts
étaient en jeu.
Mais si jadis la flls du notaire de Navailles, en le
prévenant que Jacques de Rhodes pouvait manger
sa fortune entière dans le sanatorium qu’il avait
établi, l’avait détourné de l’idée d’épouser la fille de
Diane, il y avait une autre chose qu’il ne devait
apprendre que beaucoup plus tard, et qui, à ce
moment-là, modifia toutes ses dispositions.
Lors de son dernier voyage à Argelles, quand il
était revenu avec Diane, dans les montagnes, après
la visite de celle-ci à Levallois-Perret, Louis d’Asta-
raé, dans ses longues courses aux environs, avait
rencontré de nouveau sonançien ami, etavail renoué
connaissance avec lui.
Au courant d’une de leurs conversations, le jeune
tabellion s’était grandement étonné de la froideur
apparente de Jacques de Rhodes envers les Vallauris.
— D’autant plus, ajouta-t-il, que la conduite de
ces braves gens est admirable envers le comte
— Admirable ?... répéta Louis ne comprenant pas.
Est-ce parce que les Vallauris laissent .M. de Rhodes
dans son château comme un sanglier dans son bouge,
que vous employez ce mot, cher ami ?
Il me semble bien gros pour une si petite chose...
— Il y a autrement grave que cela.
— Quoi donc ? demanda le duc toujours très leste
à flairer la poudre,et surtout certaine poudre.
— C’est encore un secret professionnel que je ne
devrais pas trahir.
— Vousêtes-vousrepentide m’avoir confie l’autre !
— Oh ! jesaisbienque vousêtesun galant homme.
— Eh !... Allez donc !
—Voiei la chose à laquelle je faisais allusion tout
à l’heure :
M. de Rhodes n’avait pas passé do contrat de
mariage avec sa femme.
La comtesse de Rhodes avait donc droit à la
moitié de l’immense fortune de son mari,
III. Enfin, nous sommes en Egypte parce que
nous possédons les Indes dont l’Egypte est le chemin
et que nous sommes ainsi directement intéressés
aux destinées de cette province.
Il en résulte que toute mesure prise par des puis-
sances pour rendre notre tâche en Egypte plus diffi-
cile ne saurait avoir d’autre but que de nous con-
traindre à prendre de plus grandes garanties pour
assurer le statu quo. Les autres puissances ne sau-
raient sauvegarder aussi efficacement que nous
mêmes les intérêts, de l’Egypte qui sont solidaires
des nôtres, mais il semble qu© jusqu’à un certain
point les intérêts de l’Allemagne, de l’Autriche-Hon-
grie et de l’Italie sont atteints tout aussi bien que les
nôtres par cette évolution politiaue d'Abdul Ilamid.
Lu Russie pourrait sans inconvénient avoir accès
dans les eaux Méditerranéennes, si en revanche les
autres nations pouvaient obtenir pour leurs flottes
l’entrée de la mer Noire mais la Russie ne l’entend
pas ainsi et cette façon de comprendre les choses ne
saurait être goûtée par les autres puissances.
Nous préférerions certainement ne pas agir isolé-
ment dans cette occurence et nous ne redoutons
nullement l’influence que peuvent exercer la France
et là Russie sur la Turquie, influence dônt le triomphe
entraînerait cette dernière puissance au suicide.
Nous aimons mieux,diten terminant leStandard,
nous en tenir à l’opinion qui prévaut à Vienne où
l’on pense que la nature même des choses amènera
bientôt le Sultan à une politique plus sage et plus
apte à garantir la sécurité de son empire.
Voir plus loin la rubrique
DESUNI ÈÜES NOUVELLES
Le bill (rindemuité.
L'Etoile belge nous attaque parce que nous
avons proposé un bill d’indemnité en faveur
de M. Vandenpeereboom. Notre confrère dé-
veloppe, comme nous l’avions annoncée, cette
thèse : on viole aujourd’hui la Constitution
pour supprimer l’entrée én Belgiquedes publi-
cations pornographiques; onia violera demain
‘pour confisquer nos grandes libertés publiques.
Il insiste aussi sur le danger de permettre à
riionorable ministre des chemins de fer d’ap-
pliquer sa censure,au mépris de la dite Consti-
tution et 8ans contrôle.
Notre confrère ne reproduit pas la partie de
notre article où nous faisions précisément re-
marquer que ce n’est nullement sa propre
censure que M. Yandenpeereboom applique,
c’est la nôtre, c’est celle ae tout le pays. Il ne
faut que les deux tiers des voix des représen-
tants du pays pour reviser la Constitution,
M. Vandenpeereboom a pu constater que le
pays entier, y compris T Etoile belge, est hostile
a 1 invasion de la pornographie.
Pour l’empêcher il fallait procéder dans les
formes strictement légales. Nous l’avons dit,
c’est convenu, c’est entendu. Mais alors pour-
quoi ne sommes-nous pas tombés tous en-
semble sur l’honorable ministre de la justice
qui oubliait son devoir, sur nos amis du par-
quet qui ne remplissaient pas le leur. Si nous
avions déployé pour secouer le zèle du parquet
le dixième cte l’énergie que nous avons ap-
portée à attaquer M. Vandenpeereboom, eeiui-
ci n’aurait pas dû intervenir.L’ZiYoe'/eapprouve-
t-elle la saisie parle parquet de Bruxelles
d’une feuille qui, pour le plaisir de faire une
farce à un ministre belge, a causé un tort sé-
rieux à de nombreux confrères ?
La Constitution est une belle chose. Mais
pour un pornographe elle est une lettre-morte;
il n’a plus la force morale nécessaire pour la
comprendre, l’aimer et la défendre. Toute
tentative pour développer la pornographie on
Belgique est donc en réalité une attaque à la
Constitution, l’essai contre elle d’un moyen
de destruction.
L'Etoile semble, au surplus, avoir perdu de
vue qu’un bill d’indemnité n’est pas une ap-
probation d’un principe, d’un droit. Notre
confrère, tout en condamnant vivement notre
langage, reconnaît que nous n’avons agi que
par amour de la vertu et ajoute que c’est là
notre excuse.
' C’est un bill d’indemnité qu’il nous accorde.
C’est un bill d’indemnité que nous avons
proposé pour M. Vandenpeereboom.
Par un sentiment, où il y avait à coup sûr plus
d’apathie ou d’ignorance que de générosité, le
marquis d’Argelles, après la mort deMœe de Rhodes,
n’a jamais demandé à son beau-père de comptes sur
la succession qui revenait à sa femme.
Par je ne sais quelle aberration d’esprit, votre
cousine, la marquise d’Argelles, cependant très
pratique, n’en a pas demande davantage qnànd elle
est devenu e la tutrice officieuse de la fille de son mari.
— El cependant, ma cousine a l’esprit subtil
quand il s’agit d’affaires, lit Louis qui depuis un
instant paraissait fortement préoccupé.
— Alors, — continua le fils du notaire, — v. lis
me comprendrez maintenant quand je dis que la
conduite des Vallauris, vis-à-vis de M. de Rhodes,
est admirable. Si Maurice Vallauris, en effet, votre
nouveau cousin, le voulait, rien ne l’empêcherait de
réclamer au comte la moitié de ses richesses.
Les yeux du jeune duc de Caudales papillotaient,
tandis que tout un horizon s’ouvrait devant lui.
Mais c’est que la situation changeait diablement...
Et si le mari d’Inès pouvait véritablement forcer
le comte de Rhodes à lui rendre compte de la suc-
cession de sa femme, c’était bien une autre chanson.
Louis d’Astarac venait de se convaincre par une
dernière tentative qu’Henriette Vallauris ne voulait
pas, no voudrait jamais de lui.
Il était perdu de dettes.
Depuis que la bourse de Maurice ne s’ouvrait plus
comme jadis pour lui, il ne savait plus de quel côté
se retourner.
N’ètait-ce pas une chance extraordinaire que lui
annonçait le flls du notaire?
Et en sachant manœuvrer autour de sa cousine,
ne.pourrait-ü parvenir à inspirer à Inès un de ces
coups de lblie desquels elle était coutumière, et qui
sans scandale arriverait naturellement à un bon
petit divorce que la lui livrerait !
Il commença alors vis-à-vis de la jeune femme
une cour savante, on s’on souvient,au château d’Ar-
gelles même.
Et deux mois ne s’étaient pas passés, on s’en sou-
vient encore, que Laure Vallauris trouvait sa belle-
fille, une clef à la main, s’apprêtant à entrer parla
porte dérobée qui donnait rue de Fieu rus, chez son
cousin Louis d’Astarac.
Et peu à peu, do jour en jour, malgré tes efforts
de Diane, malgré, les conseils que Laure donnait
à sa belle-fille dévoyée, le duc do Caudales luttait
victorieusement auprès d’Inès, attisant avec une
La pornographie.
Dans l’impossibilité où l’on est de trop
compter sur l’action énergique et continue
des autorités, il vient de se fonder dans plu-
sieurs grandes villes de France, et même à
Paris, des Associations qui se donneront pour
mission de faire elles-mêmes la police des
bonnes mœurs. Le Journal des Débats s’occupe
des moyens par lesquels elles peuvent attein-
dre leur but :
Elles peuvent d’abord signaler aux parquets les
délits qu’elles constateront, et en réclamer la répres-
sion, mais, comme nous l’avons fait remarquer, il
ne faut compter que jusqu’à un certain point sur le
concours des parquets. Un moyen plus efficace serait
faction exercée, par voie de citation directe, à la
requête des représentants des Associations, devant
la juridiction répressive. Mais dans l’état actuel de
la législation, la recevabilité de cette action serait
sans doute contestée. Il serait juste, cependant, qu’il
y eût en pareille matière une sorte d’action popu-
laire ouverte à tous les pères de famille, à tous les
citoyens. On en viendra là peut-être, et nous nous
en féliciterions. Eu attendant, le comité lyonnais a
cru devoir commencer par un appel à l’opinion pu-
blique. Une note publiée dans lés principaux jour-
naux de Lyon, sans distinction de parti, demande à
tous les citoyens soucieux de la moralité publique de
ne pas acheter leurs journaux dans les boutiques et
dans les kiosques qui exposent des gravures et des
dessins pornographiques. Dans une ville comme
Lyon, nous ne doutons pas que cet appel ne soit en-
tendu et il serait à désirer que l’on en fit autant dans
d’autres villes de province. Nous n’aurions pas au-
tant de confiance dans une tentative de ce genre qui
serait faite à Paris, où le mal est beaucoup plus
répandu et où la consigne serait probablement mal
observée.
« Quoi qu’il en soit, ajoute 1 o. Journal des
Débats, on ne saurait trop approuver ces
efforts de l’initiative privée, dans un intérêt
général et public. Au lieu de se consumer en
lamentations vaincs ou d’adresser d’inutiles
remontrances au gouvernement, à la police,
à la magistrature, d’honnêtes gens so sont
résolus à prendre eux-mêmes i’affaire en
mains et à s’unir pour agir. Cela est d’un bon
exemple. Dans ce cas comme en beaucoup
d’autres, la puissance de l’Association peut
s’exercer utilement et suppléer à la notoire
insuffisance et à l’habituelle inefficacité des
circulaires ministerielles. »
Le commerce des Etats-Unis.
Le commerce des Etats-Unis de l’Amérique
du Nord avec les pays étrangers, pendant
l’année finissant le 30 juin dernier, accuse de
nouveau une augmentation considérable com-
parativement à celui de la période précédente.
Les importations ont atteint un chiffre qui
n’a jamais été obtenu jusqu’ici; quant aux
exportations, elles n’ont été dépassées que
par celles de 1881. Le commerce total, impor-
tations et exportations réunies, s’est élevé à
345,866,000 livres sterling; cette valeur n’a
jamais été enregistrée auparavant. Voici les
résultats des cinq dernières années :
Années
finissant la Importations. Exportations.
30 juin. Liv. st. Liv. st.
1891 ............ 168,981,000 176,885,000
1890 .......... 157j867,000 171,571,000
1889 ............ 149,025,000 148,480,000
1888 ............ 144,791,000 139,191,000
1887 ............ 138,464,000 143,237,000
L’augmentation des importations est due
en partie aux quantités considérables de mar-
chandises qui-ont été envoyées aux Etats-
Unis avant la mise en vigueur du nouveau
tarif. Il est à remarquer toutefois que pour
le fer-blanc, le nouveau droit n’est entré en
vigueur qu’à partir du 1er juillet dernier, c’est-
à-dire à la fin de l’aimée fiscale 1890-91. Les
importations de fer-blanc, pendant les onze
premiers mois de la dernière année fiscale,
dépassaient celles delà période correspon-
dante de l’année antérieure, de plus de deux
millions de livres sterling. Le café accuse une
plus-value encore plus considérable, puis
viennent par rang d’importance les peaux et
les cuirs, les produits chimiques, les drogue-
ries, les matières tinctoriales, les médicaments
habileté infernale le feu de sa passion, l’âttirant peu
à peu vers l’ablme.
Comptant sur la générosité naturelle des Vallau-
ris, il se disait :
— Jamais ces gens-là ne demanderont un divorce
pour cause d’adultère. Ils sont trop bourgeois pour
n’avoir pas peur du scandale à cause de l’enfant. Ils
s’arrangeront pour l’obtenir sans cela ; et alors je
pourrai me marier avec Inès, et toucher les chers
millions de la comtesse de Rhodes.
Afin d’éviter toute rencontre avec Maurice et, par
conséquent, toute cause d’irritation plus graude, il
avait poussé la prudence jusqu’à permuter lors de sa
nomination au grade de capitaine adjudant-major,
et il étai t allé s’installer à Amiens.
Là, depuis la fuite de sa cousine, il faisait le mort
le plus possible, n’allant à Boulogne qu’avec toutes
sortes de précautions et juste ce qu’il fallait pour
qu’Inès, toujours si difficile à contenir et à diriger,
ne commît pas quelque irréparable folie.
Il ignorait complètement la lettre qu’en quittant
la rue Denfert elle avait écrite à sa mère, et il était
tranquille, se croyant à l'abri de tout désagrément.
Plus que jamais, il jouait avec Inès la comédie de
la passion et de l’amour. Et comme avec cela, il
voyait très peu la jeune femme, celle-ci, irritée par
1 obstacle, était bien dans l’état d’exaltation où il
avait voulu la conduire.
A Diane qui, plus pratique, se préoccupait de
l’avenir, et lui disait un jour avec une irritation
mal contenue :
— Tout cela est fort joli, mais enfin comment
feras-tu vivre tafemme ? Elle surtout qui a toujours
été habituée à dépenser sans) compter ?...
Il répondit avec une sorte de mélancolie triste et
un peu hoissce :
— Pour qui me prenez-vous donc, ma tante ? Et
nie croyez-vous assez peu délicat pour consentir a
ce qu’Inès me sacrifie sa si tua lion sans en avoir une
au moins équivalente à lui offrir ?
— Toi ? répéta Diane, toi ? Tu as une situation
quelconque à offrir à ta cousine, en dehors de tes
appointements ?
— Doutez-vous de ma parole?
— Des mots!... Explique-toi.
— Eh bien! un parent éloigné de ma mère, vient
de me laisser en Amérique 500,000 dollars.
Il faut encore plusieurs mois probablement de for-
malités avant de pouvoir loucher mon legs, et si
vous no m’aviez pas forcé à parler, vous ne l’auriez
certainement su qu’après mon mariage.
et les fruits. Pendant les neuf mois de l’année
pendant lesquels le Mac Kinley tarif!'a été
mis en vigueur, il y a eu une augmentation
dans l’importation clés produits exempts de
droits de 400/0. Les articles passibles de droits
ont donné, au contraire, pendant, la même
période, une diminution de 14 0/0. En ce qui
concerne les exportations, nous constatons
une diminution d’environ 5,500,000 liv. sterl.
pour les denrées alimentaires et une augmen-
tation d’env. 8,000,000 liv. st. pour le coton.
Le mouvement des monnaies est également
très-intéressant à étudier. Comme on s’y
attendait, les exportations de l’or ont été très
fortes en 1890-91 et dépassent de beaucoup
les importations. L’exportation de l’argent ne
dépasse l’importation que de 880,000 liv. st.
Voici les chiffres (en milliers de liv. sterl.) :
Années finissant on argent
30 juin. Import. Export. Import. Export.
1891. . . 3,649 17,273 3,593 4,473
1890. . . 2,583 3,455 4,397 6,971
1889. . . 2,057 11,990 3,736 7,338
1888. . . 8,787 3,676 3,081 5,608
1887. . . 8,582 1,940 3,452 5,259
Les finances du Portugal et ses colonies
Nous recevons de Lisbonne l’article suivant
en réponsè à celui que nous avons publié sous
ce titre le 23 juillet dernier. La seule observa-
tion que nous avons à faire c’est que ce n’est
pas une réponse, notre contradicteur ne dit
pascommenton peut relever le crédit du Por-
tugal : »
Le Précurseur, du 28 juillet et sous le titre « Les
Finances du Portugal », s’est fait l’écho de ceux qui
s’efforcent de peindre ce pays dans une situation déplo
rable. La guerre, qui, surtout de la part de la presse
anglaise, s'estdernièremenf renouvelée d’une manière
si acharnée, est facile à expliquer si l’on fait attention
à ce que, dans presque tous les articles, les arguments
employés pour montrer le Portugal à bout de res-
sources, sont invariablement suivis de références à
l’aliénation de quelques-unes do ses colonies,
La présentation à la Chambre des députés du Portu-
gal d’un projet de vente de kl province de Mozambique
est venue réveiller les' ambitions anglaise». Cela so
comprend, qu’ils tâchent d’obtenir par un achat à bon
marché ce qu’ils n’ont pu prendre au moyen des négo-
ciations diplomatiques. Iis convoi lisent Mozambique,
et ils ont donc profité du projet de vente, quoique ce
projet ne représente que l’opinion d’un député, pour
tâcher de-rendre la situation du Portugal tellement
gênée, qu’aucune autre ressource ne lui restât.
La guerre ne peut donc étonner, en parlant des An-
glais; mais il serait bien triste quo la presse des autres
pays se laissât séduire parles arguments de ceux qui ne
sont guidés que par des projets bien peu dignes d’ap-
plaudissement.
L’auteur du projet le présenta, lui aussi, comme une
solution aux difficultés flnancières. Personne nïgnore
de quelle façon la ei'iso actuelle s'est appesentie sur le
pauvre Portugal. Il en a souffert horriblement, et
ce n’est qu’après des efforts surhumains, des sacri-
fices énormes, qu’il commence à s’en remettre. Mais,
en dépit de tous ses attraits comme remède aux mal-
heurs qui assiégeaient le pays de tous côtés, le projet
n’a presque trouvé aux chambres, dans la presse portu-
gaise, aux associations, partout enfin, que des protes-
tations énergiques.
Et, chose remarquable, l'industrie et le commerce
n’ont fait dès lors que d’étudier les moyens de resserrer
leurs relations avec les, colonies; le gouvernement
s’empressa de mettre, à l’œuvre tous les moyens d'en
obtenir une exploitation plus régulière et plus produc-
tive, et personne ne songe à présent en Portugal à
vendre la plus petite de ses colonies.
Et les portugais ont tout à fait raison. La crise linan.
cière et économique s’évanouira et :les colonies .leur
resteront comme un,des plus puissants ressorts de leur
progrès et de leur importance dans l’avenir.
On comprend, aisément que les anglais, désirant pos-
séder Mozambique, profitassent d’une occasion qui leur
semblait la plus favorable. Au plus fort des difficultés,
quaud on pouvait craindre do n’en point éviter los
suites fatales, ils pouvaient croire facile de faire un
bon marché. Et assurément il le serait. Qu’est-ce qu'fis
achetaient au rabais ?
La colonie la plus riche, la plus valable, la plus ca-
pable de payer largement toutes les dépenses et tous
Ah! votre manque de confiance en moi, en ouvrant
mes lèvres closes, empoisonne tout mon bonheur.
J’étais si heureux de l’idée que ma cousine m'ai-
mait pauvre !...
Diane était abasourdie.
Qu’est-ce que c’était que ce parent dont elle n’avait
jamais entendu parler ?
Et cependant si catégorique était l’accent de Louis
d’Astarac, si franche son attitude, si sincère son
émotion, qu’elle n’osait émettre un doute sur ce qu’il
disait.
Inès rayonnait.
L’argent et le titre, elle aurait les deux !... Rien
ne lui manquerait...
De ce passé si souvent maudit par elle, la mal-
heureuse inconsciente oubliait tout, même l’enfant.
— Tu sais, lui dit-il ce jour-là en la quittant, je
te recommanda plus que jainais de la prudence. Nous
pouvons être surveillés et s’il prenait à M. Vallauris,
ton ex-seigneur et maître, la fantaisie de demander
son divorce pour cause d’adultère, non seulement
nous irions en prison tous deux, mais nous ne pour-
rions plus nous marier.
— Qu’est-ce qui a dit cela ? demanda la jeune
femme ignorante comme une carpe.
— La loi.
— Elle est absurde la loi...
— C’est possible,triais il ne faut pas moins nous y
soume ttre, ne pouvant faire au tremen t.
Et Inès plus désireuse que jamais de ce mariage,
pour la première fois obéità quelque chose qui if était
pas son caprice ou sa fantaisie.
Lorsque la mère et la fille partirent pour l’Angle-
terre, après la lutte de Laure Vallauris, en donnant
le prétexte que l’on sait de la securité d’Inès, le due
de Caudales trouva la chose naturelle. Elle obtint
môme un congé d’un mois et alla installer lui-même
ses cousines duns un joli cottage dos environs de
Londres.
Les 50,000 fr. de M. de Rhodes n’étaient pas en-
core ébréchés et permirent à la mère et à la fille do
vivre toujours sur le même pied qu'autrefois.
Là, la passion d’Incs arriva à son apogée.
Louis qui avait une connaissance approfondi, de
ce caractère faible et. violent, sans consistance ni
profondeur, ne lui cédait jamais, et savait, au con-
traire, par des résistances habilement calculées,por-
ter lé caprice de la jeune femme aussi loin qu’elle
était capable de l’éprouver.
— Je vais voir où en est ce divorce dont on ne
parle plus, lui dit-il, en la quittant après ce mois de
1.juillet Juillet
1891. 1890.
Janvier à juillet
1891. 1890.
congé, et surtout pas d’imprudence. Qu’on ne sache
ni qui vous êtes ni où vous clés.
Plusieurs fois Louis revint à Londres.
Il n’avait pas trop osé se renseigner. On croyait
l’action en divorce introduite par les Vallauris, mais
comme le duc n’avait pas de connaissance dans le
monde de la magistrature, il ne savait que des choses
fort approximatives.
De plus, les assignations et les divers actes
n’avaient pu arriver à la jeune femme, puisque la
mère et la fille n’avaient laissé leur adresse nulle
part et se cachaient à Londres sous un nom d’em-
prunt : Mme et MUe d’Àvelines.
Mais un jour, comme M. d’Astai’ac était attendu,
on ne le vit point arriver.
Inès le guetta avec une impatience folle, écoutant
tous les bruits de la rue, la tète à la fènêtre, malgré
le brouillard qui se levait, anxieuse et palpitante à
chaque voiture qui passait devant la porte.
Rien...
Le soir arriva, rien encore...
La nuit, une longue nuit d’insomnie et d’angoisse
se passa... Toujours rien.
Le lendemain même attente, même déception.
N’y tenant plus, elle envoya une dépêhe, deux
dépêches, trois dépêches...
Point de réponse.
Dans la quatrième, elle eut l’idée de dire :
“ Si tu ne réponds pas immédiatement, j’arrive. »
Alors, Louis, sans doute effrayé de cette perspec-
tive de quelque scandale dans sa caserne ou a sa
pension, se décida à donner signe de vie.
“ Inutile de te déranger, repondit-il le lendemain,
devant scandale épouvantable, renonce à toi. »
— Scandale épouvantable? s’écria Inès comme
une folle, en montrant le papier à sa mère, qu’est-ce
que cela veut dire? Quel est celui qui perd la tète, lui
ou moi ?
Diane, le cœur serré à en mourir, pensa aussitôt
à son procès en substitution d'enfant. '
Elle en t la certitude immédiate que c’était de cela
qu’il s’agissait.
Toutelois, elle essaya encore de donner le change
à sa fille, comme si, île cette façon, elle allait se de-
barrasser de tout souci, de toute angoisse.
— Il est probable, dit-elle, que ton divorce a été
prononcé, non pas sans bruit, comme l’espérait
Louis, mais bien pour adultère, avec quelque grosse
condamnation pour toi.
Elle haussa les épaules.
(A continuer)
les sacrifices, parmi cellos que le Portugal possède dans
son vaste domaine colonial.
A C.ibo Delgad tout porte à croire qu’il y a d’énormes
gisements carbonifères. Ces gisements se rallient peut-
être à ceux de Sete. Le charbon de cette région est déjà
connu, et même les bâtiments portugais du Zambèze
l’emploient déjà comme combustible.
La région de la Zambezie est d’une fertilité remar-
quable. Le commerce des graines oléagineuses atteint
déjà une haute valeur ; il se fait surtout avec Marseille.
Mais combien d’autres exploitations pourront s’y
développer? Il suffira de la canne à sucre pour que cette
région acquière un progrès énorme. Une compagnie y
est déjà à l’œuvre et d’autres sont en projet.
Dans le Nord du Zambèze et à l’Ouest du Nyassa,
dans la région do Maniea, on trouve des richesses -
minières d’une valeur exceptionnelle. Ceux qui ont
suivi la question entra le Portugal et l’Angleterre, qui a
abouti par le traité dernièrement signé, ne sauraient
ignorer ce que ce dernier pays a fait pour s’emparer
d’une partie de cettexégion minière.
Ait Sud il y a dés territoires très propres à l’exploi-
tation agricole, surtout à Inhambarre.
Lorenço Marquez est un entrepôt commercial de pre-
mier ordre. Lorsque le chemin de fer en construction
pour Pretoria sera achevé, ce port deviendra le plus
important de l’Afrique australe. En quelques années
la douane de Lorenço Marquez a- vu accroit.ro ses
recettes de quelques dizaines de mille francs à 1,509,000
francs en 1S90.
Le port de Beria, où aboutira le chemin 'de fer qui
doit relier le littoral et la Machona, sera aussi un des
premiers de l'Afrique orientale.
Nous pourrions écrire là-dessus bien des pages ; mais
notre projet était tout simplement de prouver que le
Portugal a agi sagement en ne sacrifiant pas à des dif-
ficultés passagères une de ses plus riches provinces
d’outre-mer.
Maintenant des compagnies s’organisent pour l’ex-
ploitation de Mozambique. Nous sommes sûrs que le
capital ne leur fera pas défaut, tant en Portugal qu’à
l’étranger.
Les acheteurs à bon marché auront le déplaisir de
reconnaître que le Portugal a su vaincre ses difficultés
financières, sans leur abandonner, pour quelques mil-
liers do francs, mie de ses plus riches colonies. ..
Commerce, industrie, marine, finances
La Revue économique d’Anvers. N ’ du â septembre
1891. — Sommaire : Le futur régime économique de la '
Belgique. — Les récoltes en Europe et l’or. — Société
d’économie politique de Paris. Los spéculations de
Bourse. — Bulletin économie politique de Paris. Les
spéculations de Bourse.— Bulletin économique. L’ex-
portation de l’or et le stock actuel des Etats-Unis. —
Produit houillière de la Belgique en 189 ). — Partie
commerciale et industrielle. Charbons, métallurgie,
sidérurgie, verreries, métaux, céréales, cuir, frets. —
Chronique financière. — Aunones.
Le commerce de l’Allemagne. — On vient de
publier les statistiques concernant le commerce de
l’Allemagne pendant le mois de juillet. Nous y em-
pruntons cequisuitpourlesimportations des grains,
en qtx doubles :
Froment.. 1.302,170 794,779 4,008,468 3,733,605
Seigle.... 1,166,147 988,559 4,662,163 5,523.399
Avoine... 192,168 299,253 811,938 1,418,583
Orge...... 736,687 614,OOS 3,460,853 3,771,921
Maïs...... 518,824 627,084 2.043,855 3,750,477
Une preuve que les pommes de terre font défaut,
cVst que les importations ont dépassé de plus de 100
O/o celles de l’année passée, soit 177,324 qtx, contre
74,537. Très frappante également, c’est rénorme
augmentation dans l’importation du riz (271,958
qtx, contre 181,822 en 1890).
Dajis l’industrie cotonnière nous avons une plus-
value à signaler dans la matière brute : importations
220,436 contre 127,859 qtx, l’exportation des fabri-
cats est tombée de 26,503 qtx à 24,235. L’importation
des laines brutes a également augmenté d’une ma-
nière sensible, soit 156,965 contre 74,439 qtx, l’ex-
portation des laines fabriquées s’est élevée à 30,357
contre 29,828. Dans l’industrie du fer, les importa-
tions des fontes brutes ont de nouveau diminué, soit
250,937 contre 467,150 qtx.
Le commerce de la Roumanie pendant le
1er trimestre de 1890. — Voici le résultat du
commerce pendant cette période':
Quantités Valeur Produits de
Qtx Fr. la douane
Importations. . 1,089,930 91,289,049 5,561,787
Exportations. . 2,415,920 25,230,941 —
Ensemble. . . ~3,508,85u 116,528,990 5,501,787 |