du pays, dans les petites villes austères ou enflées, dans les villages gras de la Hesbaye, sur les pla- teaux gris du Condrez, dans la vallée mosane, dans les plaines noires du travail. La fièvre des grandes cités les a fascinés comme l’âpreté des dunes. Ils se sont arrêtés aux petites villes, ils en ont chanté le charme et la beauté. Flamands ou Wal- lons, artistes ou bardes populaires, nos écrivains démélent la vie nationale ; ils en décèlent les mys- tères: ils tissent l’histoire véridique prenante et utile de la patrie, ils apportent une contribution sincère à l'étude complète des historiens. Leurs livres sont aussi des livres d'énergie, puisqu'ils apprennent aux Belges à mieux se con- naître et s'aimer. Quand ils posséderont la connaissance d’eux- mêmes, les Belges seront forts et pourront regarder franchement au dehors. Ils y seront parfaitement préparés, parce qu'ils auront pénétré, par leur propre histoire, celle des autres peuples. Au con- tact des différentes civilisations, mêlée, par la conquête ou la domination, à toutes les grandes nations, la Belgique a retenu des principes de vitalité, un instinct qui la porte vers le cosmopo- litisme, et, par-dessus tout l’endurance. Telle doit être la conclusion de ces modestes notes dont le but est de faire aimer notre pays et d’inspirer aux belges le souci de le connaître dans ses moindres recoins.