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SjC Précurseur.
— L'intention de la reine parait être de donner cet hiver plusieurs
soirées et de rendre plus fréquentes les réunions afin de multiplier sous
ses yeux les rapports des hautes classes.
— La Gazette (feuille officielle), publie dans son dernier numéro
un ordre du conseil portant que par suite du traité de commerce et de
navigation conclu entre l’Angleterre et les Pavs-Pas, les navires hol-
landais qui entrent dans les ports du Royaume-Uni de la Grande-Bre-
tagne ou qui en sortent ainsi que les cargaisons de leur bord ne seront
sujets à d’autres droits ou frais que les navires anglais dans les mêmes
circonstances et que leurs cargaisons jouiront des mêmes avantages
que celles à bords des vaisseaux anglais.
— Le colonel Cathcart est parti pour le Canada, porteur de’dépê-
ches pour le lieutenant-général sir Colborne, commandant des forces
militaires dans cette colonie.
— Le prince Antoine Bonaparte est arrivé à Liverpool lundi, venant
de la Nouvelle-Orléans ; après un séjour de deux fois vingt-quatre
heures, il a continué sa route vers Londres.
— Le prince et la princesse de Capoue qui résident en ce moment
dans le midi de la France sont attendus incessamment en Angleterre.
ESPAGNE. — Madrid , 25 décembre.
Correspondance particulière.
On parle dan9 quelques salons de l’opposition que ferait M. Latour-Mau-
bourg, ambassadeur de France, a l’installation définitive du brigadier Canus,
au ministère de la marine, commandant des forces navales espagnoles sur les
côtes de Canlarabie. Cet officier s'est emparé, dit-on, de deux navires fran-
çais, chargés de munitions pour les carlistes, et il est demeuré sourd à toutes
les réclamations ayant pour but d’obtenir la remise des marchandises confis-
quées; devenu ministre, il ne manquerait pas de ratifier la saisie, et désor-
mais toute tentative deviendrait superflue. On assure que le cas a paru assez
grave pour déterminer l’envoi d’un courrier de l’ambassade de France à Paris.
Le marquis de Espeja, nouvel ambassadeur à Paris, ayant fini par trouver
quelques avances, se décide, dit-on, à partir dans quelques jours; mais son
départ sera nécessairement retardé par les craintes qu’inspire la position prise
par Cabrera avec 10 bataillons sur Monte-Fôrrero.
Le bruit s’est répandu à la bourse que M. Mon, ministre des finances, se
flatte d’avoir trouvé des capitalistes disposés à lui procurer quelques avances
sur délégations des recettes de la Havane.
FRANCE. — Paris, 2 janvier.
CHRONIpUS BT BRUITS DE SAIiON.
contre ordre. — Nous apprenons à l’instant que les régimens d’ar-
tillerie et de grosse cavalerie qui devaient se rendre à Maubeuge ont
reçu contr’ ordre; cependant, l’ordre dé rejoindre est maintenu provi-
soirement pour tous les autres officiers sous-officiers et soldats.
Leduc d’Elchingen. fils du maréchal Ney, et aide-de-camp du duc
d’Orléans est nommé chef d’escadron. (Correspond.)
enquête vidocq. — La commission d’enquête composée de 6 com-
missaires de police délégués pour examiner les dossiers saisis chez
Vidocq, vient de terminer son travail. Un assure que le rapport qui
ne contient pas moins de 18 rôles, signale 15 chefs de prévention.
nécrologie anticipée. — M. Tardieu, dont la fin malheureuse a été
annoncée il y a quelques jours, est M. Baptiste Tardieu, graveur en
géographie.
Le Moniteur , qui depuis quelque temps semble aspirer à perdre
son titre d’infaillible, avait cru qu’il s’agissait de M. Alexandre Tar-
dieu, graveur, membre de l’académie des beaux-arts , et il lui avait
consacré une notice nécrologique très-étendue, et remplie d’éloges
d’ailleurs bien mérités. Le célèbre graveur , âgé de 84 ans , aura eu
ainsi l’avantage, déliré de son vivant, le bien qu’on dira de lui après
sa mort. C’est une expérience qni pourrait ne pas être aussi agréable
à tous les artistes contemporains.
pluies. — 11 parait que depuis quelques jours, il est tombé dans le
pays haut, des pluies violentes et considérables, car les èaux de la
Sèine deviennent de plus en plus troubles, et il y aura long-temps
qu’on ne les aura vues aussi extraordinairement limoneuses. C’est au
point que l’eau des fontaines publiques est vraiment tout à fait im-
potable, même pour les moins délicats, et que l’usage des bains, sur-
tout ceux de la rivière, est presque entièrement suspendu, peu de
personnes se souciant de prendre des bains dits de propreté , dans de
l’eau aussi sale. Il est à craindre que ce fâcheux état de choses ne se
prolonge en pareille saison.
AFRIQUE. - Alger, 23 décembre.
Des ehangemens assez notables vont avoir lieu dans le personnel de l'état-
major général. Voici ceux que l’on donne comme certains :
M. le lieutenant-général'Trezel entre en France ; il sera remplacé à Bone
par M. le lieutenant-général comte Castelkmne qui vient de Perpignan.
M. le lieutenant-général Rapalel va revenir en Afrique ; l’on ne sait s’il
prendra le commandement des troupes de la division d’Alger ou s’il ira com-
mander à Oran.
M. le général Auvray, maréchal-de-camp. commandant à Oran est appelé
à Alger pour y remplir les fonctions de chef d’état-major-général ; il est rem-
placé par M. le général Galbois, qui va arriver de France, où il commandait
le département de l’Ain.
M. le général Bro rentre en France.
M . le maréchal Valée travaille sans relâche; il veut tout voir par lui-même,
et parait bien décidé à réformer les abus qui existaient.
Demain le maréchal passera la revue des troupes de la division.
Au départ du Vautour, qui a apporté ces nouvelles, on disait que le maré-
chal Valée allait rentrer en France :
Il est arrivé à Alger des nouvelles récentes de la province de Constantine ;
lies son favorables ; tout a repris sur ce point son aspect accoutumé.
faut pour vivre : c’est que, tout en ayant l’air de chercher du pain, ils entrent
dans les maisons, et parviennent quelquefois à s’emparer de la bourse du pro-
priétaire. Chercher du pain est un excellent prétexte ; lorsqu’ils ne reçoivent
point de distributions régulières, on ne peut pas les empêcher de marauder.
La grande réponse des pillards d’une armée est celle-ci: «J’ai faim, je cher-
che du pain. « Cette phrase est sans réplique, comme le sans doi d’Harpagon.
Quand ou ne peut pas leur donner du pain, il faut les laisser faire. Les cava-
liers ont une double excuse : ils cherchent du fourrage pour leurs chevaux.
Un cuirassier fut surpris par son capitaine pendanlqu’il fouillait une armoire?
— Que fais-tu là ? lui dit l’officier en coiêre.
— Je cherche de l’avoine pour mon cheval.
— L’endroit est bien choisi !
— J’ai déjà trouvé dans la bibliothèque du paysan (1) une botte de foin
enveloppée d’un millier de feuilles de papier, pourquoi ne rencontrerai-je pas
deTavoine dans cette armoire?
Le brave cuirassier avait pillé l'herbier d’uu amateur de botannique sans y
voir autre chose qu’uu botte de foin pour son cheval.
Dans chaque régiment, dans chaque compagnie, il existait des miraudeurs
déterminés qui voyageaient sur les côtés de la roule , A deux ou trois lieues
de la colonne. Quelquefois ils étaient attaqués par l’ennemi ; mais on peut
dire que l'intelligence du soldat français égale sa bravoure. Ces messieurs
choisissaient entre eux un chef qui commandait en dictateur , et souvent ces
généraux improvisés ont livré des combats sérieux et remporté des victoires.
Lorsque l’armée anglaise du général Moore faisait sa retraite sui la Corogne,
notre avant-garde, qui la poursuivait, fut très-étonnée de rencontrer un vil-
lage palissadé: Le drapeau tricolore flottait sur le clocher, les sentinelles por-
taient l’uniforme français. Des officiers s’approchèrent, et bientôt on leur dit
que, depuis trois mois, deux cents maraudeurs habitaient ce village.
Coupés dans leur retraite, ils s’élaient établis dans ce pn-te et l’avaient for-
tifié. Souvent attaqués, toujours ils avaient repoussé l’ennemi. Leur général
en chef était un caporal ; souverain de cette colonie, on obéissait à ses ordres
comme à ceux de 1 empereu. Les officiers entran t dans le village se dirigèrent
(1) Les soldats appellent paysans tout ce qui n’est pas militaire.
— Mon lieutenant, me ditait un jour mon Philistin (c'est ainsique nous
nommions le soldat qui nous servait de domestique), un paysan est venu pour
vous inviter à manger la soupe (dîner) demain avec lui.
— Comment se nomme-t-il ?
—. C’est le baron chez qui vous logiez la semaine dernière.
On écrit d'Oran, le 17 décembre :
M. Larni, maréchal-de-camp du génie, est arrivé dernièrement d'Alger ,
avec mission d’inspecterles troupes du génie qui se trouvent dans notre pro-
vince. Cette opération est terminée ; M. Lami doit s’embarquer aujourd’hui
sur le bateaujà vapeur le Papin, en partance pour Alger ; il visitera en pas-
sant les ports d’Arzew et de Mostaganem.
On a embarqué le lt, sur un navire de commerce quia fait voile pour Mar-
seille, vingt-trois chevaux de toute beauté que l'émir Abd-el-Kader envoie au
roi des Français ; il y en a deux à l'adresse du duc de Nemours.
Nos marchés ne sont plus aussi bien approvisionnés ; on y trouve peu de
bestiaux, peu de grains et presque pas de laine. Cependant Abd-el-Kader est
toujours pour la paix ; mais à l’exemple des nations d’Europe, il veut avoir,
lui aussi, une armée permanente, et ce projet, qu’il s’occupe à réaliser, lui
donne beaucoup de peine. L’émir remonte sa cavalerie.
BELGIQUE.
ANVERS , 4 JANVIER.
L'une des deux chaudières , arrivées le 8 décembre dernier de Se-
raing et destinées pour le Havre, a été déchargée aujourd’hui et sera
embarquée à bord du navire belge Catharina, pour sa destination.
— Les babitans des environs du Marché aux Bœufs se plaignent
assez fréquemment des coups de fusil et dccanon qui s’y font enten-
dre le mercredi à l’occasion de certains mariages , dès 4 et 8 heures
du matin. Nous croyons que la police devrait mettre fin à ces réjouis-
sances matinales et bruyantes.
—Nous regrettons de n’avoir pu donner avant aujourd’hui le tableau
des importations et exportations en ce port pendant le mois dernier,
sur lequel nous appelons l’allention de nos lecteurs.
Nous avions bien pensé que la diète germanique ne laisserait pas
aller la question de Grüncwald, jusqu’à une guerre, qui aurait forcé-
ment enüatnmé l’Europe entière. Les nouvelles de France et de Belgi-
que prouvent que nous avions raison et rendent presque sans valeur
celtes que nous pouvons recevoir de la Hollande. Cependant il n’est
peut-être pas sans iutérét de connaître quelques faits de detail dont
on n’a pas parlé.
Bien des gens font coïncider la question du Luxembourg avec le
voyage de M. le marquis de Los Valles, en Hollande, (le marquis de
Los Valles, est le même que le S.r de St.-Sylvain qui a accompagné
Don Carlos lorsqu’il traversa la France pour entrer en Espagne). Il s’est
présenté au commencement de décembre à l’audience publique du roi
Guillaume,qui a lieu le mercredi, s’étant approché du monarque il se ’
fit reconnaître par S. M. seulement, et lui remit une lettre de la main
du prétendant.
D’un autre côté, le roi Guillaume a été fort irrité du langage tenu
par lord I’almerston à M. DedeL Le ministre anglais a trouvé la pro-
testation de sir Ed. Disbrowe trop faible et a parlé plus vertement en-
core. La protestation, ferme mais mesurée, de la France remise par
M. le baron Mortier depuis le refus de surseoir aux mesures ordonnées,
n’était pas dénaturé à calmer l’irritation de ce prince, qui ne voit de
chances pour ressaisir la Belgique que dans un conflit général ; heu-
reusement l’intérêt personnel n’aveugle ni la diète germanique ni le roi
de Prusse, et l’estime que ce dernier porte à Louis-Philippe, est un ga-
rant assuré de paix et de conciliation.
La chambre des représentants a terminé hier la discussion du budget
de la guerre. L’article relatif au service de santé n’a donné fieu qu’à
une très courte discussion. M. de Jaegher ayant annoncé que depuis
la publication du rapport de la section centrale il lui a été fourni des
reuseignemens et des pièces officielles qui ont dissipé tous les doutes
qui existaient encore sur les cinq derniers imputés contre le service de
santé, et fait disparaitre toute apparence de culpabilité.
M. le minisLre avait demandé 160,000 francs pour le crédit destiné
à l’école militaire. M. Brabant a proposé de ne Voter, provisoirement4
que le quart de cette somme, pour faire face au premier trimestre, jus-
qu’au moment où la loi sur l’école militaire sera définitivement adop-
tée et mise en vigueur. Cet amendement a été adopté par 56 voix
contre 33.
Une majoration demandée par M. le ministre pour location de bâ-
timens destinés à une écolé transitoire pour les sous efficiers, annexe
de l’école militaire, pour construction de baraques au camp de Bras-
schaet, réparation de baraques et construction d’une chapelle au camp
de BcverloO, a été renvoyée à la section centrale, et ne sera discutée
que samedi, lors du second vote du budget.
Oslende vient d’offrir une nouvelle preuve du danger qu’il y a de
laisser des armes aux militaires hors du service. Avant-hier vers 6
heures du soir, quatre matelots français passaient sur le quai d’un des
bassins , quand ils aperçurent un sergent du 2a bataillon du 6 régi-
ment qui tient garnison dans cette place, souffletant un mousse de
leur équipage. Sur l’observation qu’ils firent à ce militaire qu’il ne
devait point frapper cette personne, il tira son sabre et poursuivit
ces matelots en vociférant les plus grossières injures contre tes Fran-
çais, etc. Un d’eux, déjà blessé au pied, ne put éviter les coups de ce
furieux, et entr’autres reçut un coup de pointe de sabre très-grave
dans le ventre. Ce malheureux a été transporté à l'hôpital ; on espère
le sauver quoique sa blessure soit fort dangereuse.
On assure que M. le consul de France à Ostende, est décidé à
poursuivre cette affaire, et déjà une enquête a dù être faite à sa solli-
citation.
vers la demeure du commandant; H était à la chasse avec son état-major. Peu
de temps après il revint et raconta son histoire ; on vît alors tout ce que peut
la bravouie aidée par l'intelligence.
Ce caporal, avec sa vieille expérience routinière, avait fortifié ce village
aussi bien qu’un officier du génie, et, chose remarquable, il avait su parfaite-
ment se concilier l'amitié des habitants. A son départ il reçut de l’alcade les
plus honorables certificats ; nous avons connu bien des généraux qui ne pour-
raient pas en montrer de pareils.
De temps en temps des distributions de vivres étaient faites à l'armée, alors
le pillage était sévérepicnt défendu, souvent on faisait de terribles exemples;
mais to..t cela n’avait pas de suite, et ne s’exécutait que par boutades.
Lorsqu’on restait pendant quelques jours dans une ville ou près d’une ville,
tous ces moradeurs n’avaient d’autre souci que de se débarrasser de l’argent
gaÿ'iédans leurs courses nocturnes. Iis lie craignaient qu’unechose, c’était de
mourir avec la bourse bien garnie. Ils obtenaient une permission d’un jour ,
ils en prenaient trois Une heure avant que ie troisième jour finit, ils arri-
vaient au bivouac où se trouvait leur régiment, car ils savaient fort bien que
plus tard on les aurait signalés comme déserteurs. A Vienne.à Berlin, à Var-
sovie. on les voyait revenir dans des voitures élégantes qu’ils avaient louées ;
des dames les accompagnaient • leur tendresse était en raison directe des écus
qui restaient encore dans les poches de ces messieurs ; elles ne voulaient se
séparer d'eux qu’à la dernière extrémité.
Connaissant d’avance la punition qui devaitleur être infligée, ilsdonnaient
l'ordre au cocher de les conduire à !a garde du camp, qui sert de prison en
campagne. L’équipage s’y dirigeait au milieu des cris, des ap'plaucjissemens
envieux de leurs camarades. (Jne fois installés, ils envoyaient prévenir le ca-
pitaine et le sergent-major; et en attendant leur liberté, les gaillards se con-
solaient en racontant longuement les parties de billard qu’ils avaient jouées
les repas qu’ils avaient faits, les bouteilles bues, et le reste.
— Mon lieutenant, me disait le sieur Dieudonné , le plus intrépide marau-
deur de l’armée, si vous vouliez m’en donner la permission , j'irais dans un
village qui doit être de l’autre côté de ce bois, car j’entends chanter des coqs,
et probablement j’y trouverais des poules.
— Vous savez que c’est défendu.
— Oui, mais si vous vouliez....
— (Juoi ?
— Ne pas vous apercevoir que je manque à l'appel.
— Allons, partez, et faites en sorte que je n’en sache rien.
Dieudonné revenait avec une voiture chargée de provisions, dont il faisait
On fit dans l’Indépendant :
Le Courrier Selge, qui n’a pas d’article de fond aujourd’hui, repro-
duit une excellente appréciation du Livre du Peuple de M. de Lamen-
nais, appréciation qu’il attribue au Journal d'Anvers. Nous devons
apprendre au Courrier que le Journal d'Anvers s’est paré des plumes
du paon, suivant son habitude. L’article en question est de M .Graniet-
de Cassagnac , et il a été publié dans la Presse, il y a trois jours. Le
Journal d'Anvers pille ainsi très-régulièrement six fois par semaine
(il ne paraît pas le dimanche) les articles qu’il trouve à sa convenance.
Aux yeux des personnes qui ne lisent pas d’autre feuille, ses rédacteurs
doivent passer pour des hommes très-supérieurs.Ceux qui ont connais-
sance de la manière de procéder de ces messieurs ne les soupçonneront
pas de trop de délicatesse.
On nous écrit de Lille, le 5 janvier, qu’une compagnie de mineurs
venait d’arriver d’Arras, et d’un autre côté le bruit se répandait que
le 12™° de ligne, arrivé le 2janvier à Douai pour se diriger vers la
frontière, avait reçu ordre de rétrograder
— On nous écrit de Valenciennes, le 2 janvier, que le bruit se répan-
dait d’un contr’ordre pour l’arrivce du cQrps de 38,000 hommes diri-
gé vers le Nord. Cependant on attendait pour le lendemain six esca-
drons de dragons, une batterie d’artillerie de Vinceunes, une aulro
batterie de La Fère, et 3,000 hommes d’infanterie.
Les trois escadrons du 8° chasseurs s’étaient déjà mis enroule pour
Maubeuge, où se trouvait l’état-major.
— On nous écrit de Dunkerque. 2 janvier :
Le premier bataillon du 67e, de ligne, en garnison en notre vlile ,
a reçu subitement l’ordre de partir pour Lille hier 1°T janvier ; il est
aujourd’hui bien certain que ce départ est causé par un mouvement
général de concentration de troupes sur la frontière; la place de Lille
recevra en outre de ce bataillon , un bataillon d’un autre régiment,
une batterie d’artillerie et une du génie. Il résulte de ces mesures dû
prudence de notre gouvernement, la conviction pour tous que la ru-
meur qui existe en Prusse par suite de l’affaire de Cologne , et surtout
que ledifférend entre la Hollande soutenue par la Prusse,et la Belgique
appuyée par la France et l’Angleterre, au sujet de la forêt de Grünen-
wald réclamée par la Hollande, sont plus graves qu’on ne le disait
et pourrait rompre la bonne harmonie , qui règne entre les grandes
puissances de l’Europe. Il faut môme penser que le gouvernement pré-
voit depuis plusieurs jours qu’une rupture est possible puisqu’il a rap-
pelé les sempstriers de toutes les divisions de l’est et dispose ainsi sur
la frontière de la Belgique et de la Prusse des forces suffisantes pour
former promptement un corps d’armée. Il faut louer le cabinet de sa
prudence et surtout de sa fermeté : la France doit être toujours prête
à soutenir les décisions qu’elle a prises, ainsi que les alliés qui se sont
mis sous sa sauve-garde: la paix est d’ailleurs toujours d’autant plus
assurée que les nations qui la désirent sont plus en mesure de faire la
guerre.
JVouvefles diverses.
On écrit de Coblentz, le 29 décembre: Un malheur effroyable a
eu lieu hier soir, presque sous nos yeux. Un peu après 6 heures, lors-
que le pont venait de partir pour notre rive (à cause des glaces), un
certain nombre de personnes , revenaient de la foire de Neuwied , et
qui ne voulaient pas attendre le retour du pont, entrèrent dans un ba-
teau, dont le batelier était ivre; arrivé au milieu du Rhin, ce malheu-
reux heurta contre une nacelle d’attache, appartenant au pont volant,
avec son bateau, qui fut renversé; un cri lamentable et déchirant
perça un moment les airs, et un moment après il ne régnait plus que
le calme de la mort. Tous les passagers avaient péri, deux enfans ex-
ceptés, qui s’étaient accrochés à la chaîne du pont et qui ont été sauyés;
nulle trace n’a pu être découverte des autres; on porte le nombre des
victimes do 18 à 21.
Une lettre adressée aujourd’hui à la Gazette du Rhin et de la Mo-
selle rectifie la nouvelle, en assurant que le batelier n’était pas ivre,
que deux personnes seulement avaient passé l’eau et qu’on les a sau-
vée».
La suite devra nous apprendre laquelle des deux versions est con-
forme à la vérité.
— Un journal de Liège annonce que le Roi de Hanovre aurait été
assassiné par un étudiant.Nous croyons le fait faux. La Gazette d’Augs-
bourg qui donne des nouvelles de Hanovre du 25 décembre dit que !o
Roi est indisposé depuis quelques jours par suite de l’affliction que lui
ont causée les événements de Gœttingue ; il ne quitte pas ses apparte-
ments. Toutefois son indisposition n’a pas été annoncéeofficiellement.
(Indépendant.)
— Le bruit s’est répandu dans les salons de Vienne que l'archiduc
Etienne devait épouser la grande-duchesse Marie, fille de l’empereur-
Nicolas. Le comte Clain-Martinitz, aûje-de-canip de l’empereur d’Au-
trichc, devait se rendre à St-Pétersbourg pour celte affaire.
— Il parait que les filoux profilent de l’affluence des spectateurs qui
fréquentent le cirque Loisset à Bruxelles, pour y faire de bons coups
de main. Nous connaissons trois personnes auxquelles on a volé la
bourse. L’une de ces personnes a ainsi perdu plus de cent francs.Uno
autre personne a eu te’üésagrêment de se voir enlever sa montre. Il
est donc essentiel de prendre ses précautions, et de ne pas com plète-
ment oublier ses poches en regardant les chevaux de M. Loisset.
— Plus actifs que les années précédentes, les théâtres de Paris, qui
n’avaient donné que 198 pièces en 1836, en ont joué, en 1837, deux
des cadeaux à ses officiers pour se maintenir en faveur, et grâce à lui, notre
table au bivouac était toujours fort bien servie. Notez que, chemin faisant,
quelques lièvres , quelques perdreaux avaient pendant le jour gonflé noire
carnassière. Le soir venu , tous ces précieux éléments, mis entre les mains
savantes d’un ancien sous-chef des Frères Provençaux . que la conscription
avait arraché de leur illustre cuisine, prenaient alors une tournure charmante;
l’odeur s’en répandait au loin jusqu’aux vedettes ennemies, et si vous songez
que nous avions marché tout le jour, vous concevez facilement que nous dî-
nions fort bien. Un bon dîner fut toujours une bonne chose ; mais, à laguerre
comme à la chasse, aucun superlatif n'est assez fort pour le calilier.
On dira peut-être que c’était mal d’autoriser le pillage,je réponds à cela que
ma conscience ne m’a jamais reproché les pigeons, les poulets , les canards
que je me suis procurés de cette manière, flous aurions été, ma foi, par trop
bêtes si, lorsque nous servions d’instruments à nos généraux pour s’enrichir ,
n ous n’avioos pas osé nous permettre un rôti de volaille quand leurs excel-
lences le défendaient. Souvent ces défenses leur étaient bien payées; ils vou-
laient aussi parfois se faire à nos dépens une réputation d'intégrité dont quel-
ques-uns d’entre eux avaient grand besoin. Ils ressemblaient à deux dames de
la cour qui voulant faire pénitenee des plaisirs du carnaval, et trouvant tou*
les autres moyens trop gênants pour elles, résolurent de faire jeûner leurs
gens pendant la carême.
Lorsqu'il arrivait un détachement de conscrits, on demandait à chacun
quelle était sa profession avant d’entrer au service: quand le jeune homme
prenait le glorieux titre de cuisinier, on se disputait à qui l’aurait dans sa
compagnie. Un artiste habile leur fait subir toutesies transformations: entre
un poulet cuit à la guinguette et celui que l’on sert aux habitués du Rocher
de Cancale, il y a la différence de la lune au soleil.
Ces cuisiniers conscrits ne se battaienl pas; on les laissait en arrière, on ne
voulait point exposer leurs précieuses vies; un capitaine est tué, son lieute-
nant le remplace; allez donc remplacer un cuisinier ! a Etre ou n’être pas,
dit Shakspeare, voilà toute la question, » et moi je dis : « Bien dîner ou mal
diner, voilà ce qu’il faut toujours envisager. » De tout temps le travail d’un
cuisinier fut dignement apprécié chez les rois et chez les heureux du siècle.
Henri VIII qui ne plaisantait pas toujours, éleva son cuisinier à l’une des
premières dignités de l'Angleterre pouravoir fait rôtir àpropos unmarcassin.
L’empereur Venceslas fit embrocher et cuire un marmiton pozr avoir laissé
brûler un cochon de lait.C’est de la justice distributive ou je ne m’y connais
pas; voilà deux souverains qui savaient punir et récompenser à propos.
(La suite à demain.)
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