142 NOUVEAU VOYAGE Langnau: timent lui auroit été peu favorable. A l'é¬ Réßdence du poque où nous l'avons vu, il annonçoit Médecin de environ soixante-dix ans; sa taille étoit mé- la Monta¬ diocre; en revanche son embonpoint, des gne. plus volumineux: sa physionomie intéres- fante; c’étoit celle d’un beau vieillard : on remarquoit dans ses yeux un feu & une vi¬ vacité que l’on avoit quelque peine à sou¬ tenir. Il ne favoit & il ne parloit que la langue allemande : son gendre (Chirurgien de pro¬ fession & auquel on accorde du mérite) lui servoit d'interprète (pour les françois seu- lement) vis à vis des étrangers que la cu¬ riosité ou leur maladie conduisoient à Lan- gnau. L’Epouse du Docteur, rendoit éga- lement près de lui le même service (aussi dans la langue françoise) aux Dames qui se présentoient pour consulter, & qui se seroient fait scrupule de s’expliquer avec le Chirurgien. On raconte fur les lieux, & même fort loin de la Suisse , tant de cures opérées par cet homme extraordinaire, qu'il falloit bien que sa science eût quelque réalité. Il avoit originairement exercé avec succès la chi¬ rurgie; on le disoit grand anatomiste, bon chimiste, & botaniste supérieur. Sa cons- tante application dans la recherche & la pro¬ priété des simples, lui avoit donné des connoissances à cet égard que journellement il justifioit par des guérisons les plus sur¬ prenantes. Si quelque chose pouvoit altérer la haute réputation dont il jouissoit, c'étoit la base sur laquelle il avoit établi son pre-