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(] Septembre.
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Dimanche 6 Septembre
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’eposte le plus voisin de leur localité.
:.ff£SÜME POLITIQUE
mmeace, en Norwège, à se préparer à la
ne électorale, en vue des élections législa-
^Bfixces au mois de décembre et dont le résultat.
fiera le cabinet Steen au pouvoir ou y ra-
ie cabinet Stang. .
rappellera que M. Stang fut obligé de se
par un vote de coalition qui n’a pas donné
prité stable au cabinet Steen. C’est cette
' qüé le chef-actuel du ministère c'uerçlle, en
tient, à se-.constituer et qu’i,t demande aux
1rs de lui 'donner.
à présent, les circonstances paraissent être
orables au ministère actuel. La question de
Srèsentâtion diplomatique spéciale de la Nor-
■qui a provoqué une sorte de conflit entre les
yauines, a encore accentué les chances de
s il n’y a pas que la question des rapports entre
^ux royaumes Scandinaves qui figure a.u pro-
jdu parti radical. La question de l’extension
Iffrage y est également portée. M. Steen va
là proposer le suffrage universel.
|u’iûi, lé parti agraire a toujours très éner-
pient résisté à toute réforme dans ce sens. C’est
, en èfièt, une question de vie ou de mort.
■ lyslème- censitaire est encore actuellement
leur en Norvège. Nul n’a le droit de vote s’il
um minimum de 800 couronnes d’impôts dans
fies et de 500 dans les campagnes,
sde deux cent mille citoyens jouissant de tous
î civils et politiques, ayant l’âgé requis,
|ivent de la sorte exclus de l’exercice du droit.
slesuffraga universel est-il une réforme qui
wœpter en Norvège sur l’appui de tous ceux,
ifo/électorale prive actuellement dé toute ac-,
P la. conduite des affaires du pays. C’est ce
pô* au ministère Steen :dé grandes chances.
’ On erpit assez. généralement à Christia-1
ie, ducs le nouveau 'Storthing, il aura une
lté d’au moins quatorze voix.
■vratualité de ce succès du parti radical ne'
| pas de préoccuper vivement le monde politi-
J Suède. Si M. Steen sort victorieux de' la
■y'Ci,raie, son premier devoir sera d’exiger
B’:"01' d’un ministère norvégien des affaires
■L'eîVS- Or. à Stockholin, on considère vol te
Jn.' e):3ni:;-le prélude certain d’une dissolution
.......-'htm les Jeux i’ovâùmés..'' '
Utufiieton du PBÉCt) ï;;
3AUL D’âIGREMONT.
Rlhi, surveillait main tenant, les deux do-
ioiiaTmfl6 lëfaisait jadis Fabién d’Argeiles,
^deièsdevo'6 diaboliclue tle l'eût dé-
P®u à îa maison.
»‘a.hde mélancolie était en lui. '
afa nilrreSS^r ^ Paro^e a üenriôUe ; pas
pé°sit>n^ at£t’Qûi grandissait,,'adoré par Laure,
^entvoüiî
aeusament par Souriquetto, av
mam qui ne se démentait jâihâis
'"’yehxvr Tvne ia:liüôre frappante à Inès,
râoitrrtî- ^iane> et cette ressemblance, pa-
1 que lû malheureux petit, presque au-
6flaiale,.A+ îgïiait M/dê Rhodes lui-même,
riant siui« «mT sa v°l?®.lé,ne pouvait regarder
jH son visage, se figeât dans une •
_ figeât i
presque désespérée,
U“d«S!ins nue s
BggÆ
■l^lûureuse.
isdi^ïf ^Uûe, Maurice Vallauris voyait
“Yble toL1? plu,s frequeminent.
Visitaiom i cieuxi pendant qu’ilenriette et
PS’Mlsalhlont • livres ou s’occupaient de la
||iDs 1,1 doihm au'e ^'mterminabies promenades
jiâ'lmV’ slJlté^ux environs.
_ , -somiV a i - bénres so passaient sans
psiŒle fecirs jôèrçs.'
Qu’à CM‘mî-eat aataut tm communion intime
niVuSS^desiience et de...........
ias p.,n ar‘goissôÿ, eu er - -
pîH8l5Jg®0î?!'aufart'
verait-il à
assurer le boiiheur d’Hén-
BÏJÏ.Ï.ETWB ’I'jëk.ÉO.tïAJPiaïQaJÆ.
[Service particulier du Précurseur.)
Berlin, 6 septembre.
On assure que l’on a arrêté à Stuttgard 8 anar-
chistes qui avaient oniÿj,un complot contre Guil-
laume II. • . «SM.. ■ .
Paris, 6 septembre.
Par décrets sont nommés : Consul de France à
Anvers, M. D’Angelis, consul général à Charleroi, en
remplacement de M. Robcis-Borghers, admis à faire
valoir ses droits à la retraite ;
Consul de France à Charleroi,M. Jules Arène, qui
est actuellement consul à Ste-Croix de Ténérifie ;
Vice-consul de France à Ostencle, M. Capdevilia,
actuellement vice-consul à Douvres.
New-York, 6 septembre.
On mandé de Valparaiso au Neio-Yorh Herald
que le ministre d’Allemagne a fait notifier à l’amiral
allemand qu’il pourrait devenir nécessaire de livrer
aux autorités chiliennes MM. Vicuna, Fentes et
Viel. L’amiral a protesté et a envoyé un télégramme
à l’empereur Guillaume, lui demandant la permission
d’envoyer les réfugiés à Mohando à bord de 1 ’Ale-
æsmdrlne.
New-York, 6 septembre.
Un télégramme de Valparaiso dit que le président
Harrison a décidé de reconnaître le gouvernement
provisoire du Chili. Des instructions dans ce sens
oqt été envoyées.
Athènes, 6 septembre.
La démission du ministre des finances résulte de
dissentiment avec M. Delyannis sur le régime fiscal.
On croît que M. Delyannis prendra le département
dés finances.
Berlin, 6 septembre.
La Gazette libérale se félicite de l’abrogation du
décret interdisant l’importation des porcs améri-
caüns. Mais elle constate que le droit de vingt marks
sujrles lards et les jambons subsiste toujours.
Elle ajoute qu’il faut maintenant supprimer les
drioits sur lès céréales, car à quoi servira d’avoir la
viande à meilleur compte. Si les pauvres gens payent
le pain cher, il ne leur restera pas d’argent pour
acheter de la viande.
Lettres berlinoises ,
Notre correspondant de Berlin nous écrit :
La Gazette Nationale constate dans son numéro
dd ce matin que certains journaux français conti-
nuent, « avec une étonnante opiniâtreté », leurs
absurdes mais perfides attaques contre ce qu’ils ap-
pellent la politique intime du roi Léopold.
Il n’est pas vrai, dit la Gazette Nationale, que le
•oi des Belges ait subi avec joie la défaite de l’armée
française en 1870.
La Gazette Nationale a raison. Le fait auquel le
Petit Journal faisait dernièrement allusion est
parfaitement connu en Allemagne. A l’époque de la
guerre franco-allemande, le roi Léopold a écrit une
lettre au prince royal de Prusse pour le féliciler,non
pâs au sujet de la défaite de l’armée française, mais
par rapport à la fondation de l’empire.
La lettre du roi Léopold est conservée aux ar-
chives de la cour de Berlin, comme celles des autres
souverains de l’Europe qui, à l’occasion de ce grand
événement politique, ont également envoyé leurs
fé|icitatiôiis; commandées en quelque sorte par les
usages politiques.
Dans cette lettre le Roi des Belges constate que la
Belgique fait tout ce qui lui est possible pour remplir
les devons que lui impose sa neutralité,'en ajoutant
qne les circonstances rendent parfois l’exécution de
ces devoirs très difficile. On se trouvait alors au
milieu de la guerre et personne n’a oublié les événe-
mênts qui justifiaient pleinement le langage tenu
par Léopold II.
Cette lettre, à laquelle on fait si souvent allusion
dans la presse française,était parfaitement correcte.
Elle ne confient pas un mot qui fût de nature à
blesser les susceptibili tés de la France et c’es t,comme
le dit justement la Gazette Nationale, une tenta-
tive « absurde » que de vouloir l’exploiter soit contre
la Belgique soit contre son chef d’Etat.
M. Ottomar Haupt publie dans le N eue Wiener
Tageblatt un article sensationnel sur “ le Spiel-
wuth in Ostende ».
Il est dit dans cet article que « la rage du jeu »
a atteint à Ostënde des “ proportions insensées ». Un
rièlte et, par suite, la tranquillité de ses vieux jours?
: Maiiriceobtieudrait-il l’annulation de son mariage?
Et son mariage annulé, Souriquette consentirait-
eLlr à devenir sa femme ?
(Comme tous les véritables amoureux, il était
ayeugle, plein de doutes et de terreurs...
;NeTaVâit-il pâslassée ?
! La longue habitude de voir un frère en lui, pour-
rait-elle être perdue par IfeurieUe ?...
Car Souriquette, maintenant,1 ne parlait plus
jamais d'e ses sentiments ou de ses projets...
' !Son grand œil d’azur sans une liamine, le visage,
impassible et calme, elle travaillait sous les pius à
cété de Laure, sans que rien maintenant parût
tiioubler sa quiétude reconquise.
Que Maurice arrivât, qu'il partit,elle ne tremblait
ni ne s’émouvait ; le plus souvent eile ne paraissait
pas le voir.
(Tandis que pour Jacques, quelle différence !...
Dès qu’elle l’apercevait venir de loin, eile allait à
sâ rencontre, se jetait à son cou, restait do longues
minutes la tête inclinée et immobile sur la poitrine
du comte, dans une attitude de joie suprême, ou de
recueilleriient infini.
— Elle ne m’aimera jamais en fiancée, se disait
Maurice de plus en plus triste, à mesure que le temps
s’écoulait, sans paraître entamer l’enveloppé de glace
de son idole.
i Et il arpentait les champs et les bois avec M. de
Rhodes, qui trouvant chez son nouvel élève un
terrain admirablement propice, se passionnait pour
lai, et lui enseignait tout ce qu’il savait,
j A quelque temps de là, alors que dans les lueurs
roses du couchant, le soleil lentement disparaissait
derrière les montagnes; que dans La vallée féconde'
lés bruits du travail et de ia vie s’éteiguaieni pou à
l eu, annonçant que l’heure du repos arrivait,Laure,
Jacques, Maurice et Souriquette respiraient avec
délices les parfums des fleurs éparses autour d’eux
sur la grande terrasse, et encore avivés par les pre-
mières brises du soir.
Un silence presque solennel régnait.
Chacun, enfoncé dans ses méditations, regardait
au fond de lui-mème, pris par ses espoirs ou ses
terreurs.
Tout à coup, la grande porte du salon s’ouvrit, et
Roseiin Vallauris apparut, un papier à la main.
Il n’avait point annoncé son retour, aussi Laure
poussa-i-elle un cri et vola-t-elle vers lui.
Henriette et Maurice furent presque en môme
Anglais a mis, en un jour, six cent mille francs sur
le tapis vert -et s’est retiré avec 350 mille francs de
gain, La banque a perdu, en trois jours, 700 mille
francs.
•î Monte-Carlo est de beauooup dépassé par Os-
tende. Au trente-et-quarante on ne parle pour ainsi
dire plus que l’allemand ; ce sont les Allemands qui
jouent le plus... Le Crédit-Lyonnais, qui a une
filiale à'Ostende, a payé, en. une après-midi, 400
mille francs à des joueurs malheureux. Des perdants
signent des billets de 125 et même de 250 mille
francs. Il y en a même un qui a perdu, en une fois,
370 mille francs.
“ 1,1 se fait ainsi que le Cercle ostendais manipule
plus d’argeut que bien des grandes banques. La
Ville retirera 300 mille francs, cette année-ci, des
jeux. Au Kursaal, où on joue également toute la
journée, l’affluence (des joueurs) est réellement
«norme. Au Casino des paris très-élevés et qui
attirent un public nombreux, durent jusqu’à 5
heures du matin. »
Naturellement, ces chiffres « épouvantables »,
donnés par lafeuille viennoise,ne sauraient manquer
dé faire leur tour d’Europe. Déjà ou les reproduit
partout en Allemagne. Avis à ceux que la chose
concerne.
L’opéra de Berlin célébrera, cette année, le 150me
anniversaire de sa fondation qui a eu lieu, en 1741,
sous le régne de Fréderic-le-Grand.
, On ne jouait alors que deux fois par semaine dans
le temps du Carnaval, en tout une douzaine de fois
par an. Les entrées étaient gratuites mais ne s’obte-
naient que par invitation. Presque tout le bas du
théâtre était pris par le parterre, réservé aux mili-
taires qui se tenaient debout, en grand uniforme.
Devant ia scène se trouvaient deux rangées de fau-
teuils pour le Roi et son entourage. Au 1er étage
était la loge de la Reine et des princesses de la Cour ;
au second étage se tenaient les ministres et les hauts
fonctionnaires civils ; Te troisième rang était pour
les bourgeois, qui devaient avoir « une toilette
soignée ».
Les représentations commençaient à 5 heures du
soir.Le Roi alors faisait son entrée, toute l’assistance
se levait, des trompettes de la garde-du-corps
soufflaient un Tuscli et le Roi, s’étant assis, donnait
l’ordre de lever le rideau. On dit que la mise en
scène était très riche ; celle des deux premiers
opéras coûta 630 mille mark.
Ceux qui prétendent que Bismarck n’a pas vieilli
et qu’il serait parfaitement capable encore de re-
prendre ses fonctions, sont contredits par les per-
sonnes qui, le 3 de ce mois, ont pu voir le prince de
près à Stolp, près Varzin.
Il y avait dans les environs une inspection mili-
taire présidée par le prince Albert de Prusse. Bis-
marck, en sa qualitéde général, avait à se présenter.
On a remarqué qu’il était très pâle, qu’il avai t grand’
peine à prendre une attitude martiale, enfin qu’il
offrait l’aspect d’un vieillard dont le regard seul
avait conservé une étonnante vivacité.
Le prince, en faisant son apparition, n’a rempli
qu’une formalité. C’était, dit-il au prince Albert.
« mon devoir » de venir saluer Votre Altesse Royale,
Le prince Albert a été fort poli avec lui.
La flotte allemande s’àccroît. Les derniers relevés
constatent qu’elle se compose à présent, sans tenir
compte des torpillas, de 77 navires de guerre, mesu-
rant ensemble près de 200,000 tonnes de déplacement.
Elle porte 511 canons de gros calibre, compte près
de 1000 officiers et ingenieurs et plus de 16,000 ma-
telots.
Tout celareprésentedéjàuneforcetrès respectable.
Lettres bruxelloises,
Le Roi Léopold II et le « Petit Journal.» — Mort
de M. Adolphe Van Gaubergh. — La suffrage
des femmes aux Antipodes. — La princesse
Maleine en Angleterre. — Nouveaux arrêtés
royaux. — En congé illimité. — La commission
d’études des questions monétaires. — Une
mesure hygiénique. — Le père Boom saisi.
On nous écrit de Bruxelles, 5 septembre:
Nous n’en finirons pas avec leî documents falsi-
fiés. Le Petit Journalde Faris a consacré ces
jours-ci au Roi des Belges des articles signés Thomas
Griimn. L’attitude de notre souverain pendant, ia
temps dans ses bras, tandis que M do Rhodes serrait
ses mains.
— Ah! ma Laurelte, monsieur Jacques, mes
entants, s’écria le brave homme dès qu’il put parler,
embrassez-moi fort, très fort, encore et encore...
Je vous apporte une si bonne, une si heureuse
nouvelle !...
Henriette tomba mourante dans les bras de M. de
Rhodes, qui s’était précipité vers elle en voyant son
émotion subite.
Maurice demeura droit,les pieds fixés au sol, plus
blanc qu’un linceul, balbutiaut eperdu, car il devi-
nait bien de quoi son père voulai t parler :
— Qu’est-ce que c’est?...
— Aiais rarmulation de ton,mariage, parbleu !...
mon cher tlltbt !
Elle a été prononcée hier tout simplement... et
je n’ai pas voulu confier au télégraphe une'si délicate,
si gravé nouvelle. Cela fait vingt quatre heures de
retard, mais je vous l’apporte moi-même... excusez
mon égoïsme !
Maurice sanglotait déjà, la tète appuyée sur
l’épaule de Roseiin.
— Que tues bon ! balbutiait-il.
— Pauvre petit! fit Vallauris avec une émotion
infinie, tu dis que je suis bon, et c’est moi qui t’ai
monté la tètp jadi$ avec mon enthousiasmé bête; moi
qui suis par conséquent cause de toutes tes douleurs.
C’est à moi à te demander pardon, mon fillot !...
— Tâis-toi, papa. Ne parle pas ainsi. Tu n’as
jamais lait que du bien dans ta vie et je t’adore !
Laure, silencieusement, serrait à les briser les
mains de M.’, de Rhodes.
Squriquélte, revenue à elle, avait rapidement
repris possession de sou calme et4e?ou'.énergie.
Mais son visagq était reste affreusement décom-
pose, et ses yeux baissés ne laissaient pas deviner
ses impressions.
Maurice finit par s'arracher à l’étreinte de Val-
laüris. ‘
It lit quelques pas vers Henriette.
Il voulut linrier.
— Ma liberté..'; 'balbutia-t-il'éperdu... enfin!...
Mais ayant levé son regard vers .elle, en présence
ié ces traits Blancs comme du marbre, il s’arrêta
net, ne. trouvant .plus un mot, subitement troublé
par une angoisse sans nom.
M. de Rhodes fit un signe à Laure.
Cel!e-ci comprit vite.
— Roseiin, dit-elle à son mari, viens te reposer un
peu dans ta chambre, mon ami, tu dois être fatigué.
guêtre franco-allemande y était présentée sous un
jouriinattendu,et si étranges que fussentles attaques
dirigées contre lui, elles étaient de nature à impres-
sionner l’opinion non pas seulement en France, mais
en Belgique même, car elles s’armaient de citation?
empruntées au Tagebuch du Kronprinz Frédéric,
quâ^epuis fut pendant quelque temps empereur
d’Auemagne et roi de Prusse sous le nom de Frédé-
ric III. Or voici qu’il est établi que ces citations ont
été tronquées et altérées dans leur texte et dans les
dates qui s’y rapportent. Le Petit Journal a été
mystifié pour n’avoir pas pris la précaution de com-
parer aux traductions des passages cités le texte
originel allemand du Tagebuch publié dans la
Deutsche Rundschau de Berlin par M. Geffcken
peu de temps après la mort de l’empereur Frédé-
ric III. On n’a pas oublié le tapage que fit cette
publication, la disgrâce de M. Geffcken, le procès
qui lui fut intenté pour violation de secrets d’Etat-
et son acquittement.
U Indépendance belge de ce soir rétablit les
textes exacts. Je me borne à vous signaler cette
rectification qui fait complète justice des assertions
signées Thomas Griinm. Il en résulte notamment que
si quelqu’un a songé à la couronne de France pour
le roi Léopold II, ce quelqu’un serait non pas le roi
des Belges, mais M. Thiers en personne- Gela en
octobre 1870. On peut concevoir à la rigueur qu’un
mois à peine après le 4 septembre, alors qu’il sentait
l’impossible pour rallier à la France les sympathies
des puissançes étrangères, M. Thiers ait jeté, plus
ou moins hj’pothêtiquèment, cette idée dans la cir-
culation des chancelle l ies. Ce qui est inconcevable
c’est que même en France, surtout en France, on ait
pu attribuer cette idée au roi Léopold ÏI.
J’en suis' pour ce que je vous écrivais hier. L’offi-
cine des faux documents se reconstitue. Il faut que
ces,gens-là gagnent leur vie. Mais comment se laisse-
t-on prendre à leurs malices cousues de ficelles?
M. Adolphe Van Caubergh vient de mourir, âgé
seulement de 42 ans. Avocat, conseiller communal à
St-Gilles, fi avait pris, il y a quelque dix ans, une
part active aux agitations électorales et aux luttes
politiques de la capitale. Ses opinions étaient des
plus ardentes, et s’il ne les exprimait pas toujours
avec beaueoup-de tact, il lui arrivait parfois d’em-
porter le morceau, comme on dit, tant sa conviction
était évidente et sa parole chaude. Une fois descendu
de la. tribune aux harangues, il étonnait par sa dou-
ceur et sa tranquillité ceux qu’il avait enflammés ou
irri tés Depuis deux ou trois ans, ses facultés avaient
baissé et ses amis ne se faisaient plus d’illusion sur
leur relèvement. I! succombe, dit-on, à un ramollis-
sement de la moelle épinière.
Anvers s’intéresse trop à la Nouvelle-Zélande, —
où l’un de vos concitoyèns, M. De Harven, fat en-
voyé il y a quelques années par les principales nota-
bilités de votre commerce, — pour que l’initiative
prise par cette colonie anglaise, en ce qui concerne
les droits publics des femmes, laisse votre ville indif-
férente. Repoussé par la colonie australienne de
Victoria, voici le droit électoral des femmes admis
dans la Nouvelle Zélande, et non pas seulement le
droit de suffrage, mais l’éligibilité, en même temps
que l’électorat. Peut-être ira-t-elle dé l’éligibilité
parlementaire jusqu’au pouvoir ministériel. C’est
logique, et si peu qu’on soit disposé ici à entrer dans
cette voie, on n’en suivra pas moins avec une sym-
pathique curiosité cette tentative coloniale.
Une nouvelle intéressante pour les lettres belges.
La Princesse Maleine do M. Maurice Maeterlinck
sera prochainement traduite en anglais.
L’arrêté royal chargeant le ministre de la justice
de présenter aux Chambres législatives le projet de
loi concernant le contrat de louage de services des
ouvriers et des domestiques a été signé à Ostende le
10 août.
Le texte du projet a été distribué ce soir en même
temps qu’un second projet portant modification aux
articles 151 et 187 du codé d’instruction criminelle
qui seraient remplacés par la disposition suivante ;
Tout jugement de condamnation par défaut sera
signifié à la partie condamnée dans les formes
ordinaires.
Cette partie peut former opposition à partir de la
condamnation jusqu’à dix jours, au plus tard, après
celui où le jugement aura été exécuté, înètnopar-
-- Pas du tout ! répondit naïvement le Provençal,
auquel Fintention de sa femme échappait absolu-
ment.
Je ne suis pas las le moins du monde, continua-
t-il, et j’aime bien mieux rester ici.
— C’estégal, viens tout de même.
— - Ali ! pourquoi ?...
— Je te le dirai là-haut.
Il se leva, ne sachant pas lui résister, et la suivit
docilement, tandis que Jacques s’en allait silencieuse-
ment d’un autre côté.
Maurice était déjà-debout, entraînant Henriette
vers le parc, désert à celte heure.
Mais la jeune fille chancelait, malgré sa volonté
de demeurer impassible, Vallauris sentait son bras
trembler sur le sien, il dut la faire asseoir sur le pre-
mier banc de gazon qu’ils rencontrèrent.
Par une circonstance bizarre, au loin, dans une
échappée de pays admirable, on voyait la chapelle
de marbre blanc se dorer ét resplendir aux derniers
feux du jour.
Dans le dernier rayon de soleil qui les entourait,
les mortes n'envoyaient-elles pas à leur fille un su-
prême sourire, une divine bénédiction?...
Au lieu de prendre place à ses côtés, Maurice
s’agenouilla devant la fille de Marguerite.
— Mon Dieu! fit-elle émue à mourir, que fâisriu,
Maurice ?
— Je t’adore,ma Souriquette, comme tu mérites1
de l’être, comme les saintes du ciel ou la vierge des
auteis, et je t'offre ma vie !
Elle ne put répondre, suffoquée d’émotion, mais ie
paradis étai t en elle.
Vallauris se méprit àson émotion et d’une voix un
peu tremblante continua :
— C’est une vie brisée, inutile jusqu’ici,-bêtement
engagée, mais toi, ô mon égide, mon amie et mu
reine, tu peux la refaire grande, bonne, droite et
honnête, comme ton cœur fui-inèïïie !... Ne veux-ttr
pas l’accepter cette tâche, dans laquelle mon bon-
heur seulement ne sera pas en jeu, mais aussi ma
réhabilitation ? '
Elle voulut protester par un geste très doux.
Pouvait-elle; même par lui, entendre, rabaisser
son idole?... .
Maurice ne la laissa pas parier.
It reprit, do plus en plus ému, à mesure qu’il évo-
quait les souvenirs d’autrefois.
— Oui, ma Souriquette, c’est surtout cela que ;o
le demande, de m’aider à me relever à mes propres
yeux...
tiellement, contre elle, ou, à défaut d’actes d’exécu-
tion, après celui où elle aura eu connaissance de la
signification qui lui aura été faite.
Si la partie condamnée n’a pas eu cette connais-
sance et s’il n’y a pas eu contre elle d’acte d’exécu-
tion, son opposition sera recevable jusqu’à l’expira-
tion du délai de la prescription de la peine ou de la
condamnation-civile, selon les cas.
L’opposition se forme par acte signifié par la
partie condamnée aux autres parties en cause.
L’opposition rend le jugement non avenu.
Néanmoins, les frais causés par le défaut seront
mis à charge de l’opposant qui ne prouve pas que le
défaut ne lui est pas imputable.
Le ministre de la guerre a décidé que les miliciens
delà classe de 1888 versés dans les régiments de
ligne et de chasseurs â pied, seraient envoyés en
congé illimité le lo septembre.
La commission spéciale d’études des questions
monétaires dont font partieMM. Victor Jacobs,Emile
de Laveleye, Montefiore-Levy, Sainctelette, Allard
et Bayens, vient d’envoyer à M. Beernaert son pre-
mier rapport.
Ce rapport contient toute une série de renseigne-
ments extrêmement intéressants qui sont le produit
de nombreux échanges de vues avec les commissions
similaires de France et d’Allemagne.
La commission belge, entre autres propositions,
a formulé celle de voir, à Favenir, la Banque Na- :
tionale frapper monnaie chez nous.
On prête au gouvernement l’intention d’installer
au Doel, près d’Anvers, d’immenses étuves dans
lesquelles les passagers des navires arrivant des
pays transatlantiques infeçtég de maladies conta-
gieuses seraient tenus de prendre des bains de
vapeur désinfectante.
Ce système est en usage en Angleterre ou il rend
de très grands services. lia notamment cet avantage
précieux d’abréger de beaucoup les quarantaines.
Le parquet a procédé cet après-midi chez les
depositaires des journaux parisiens à de nouvelles
saisies du journal Le Père Boom dont je vous
parlais hier.
Chez certains de ces dépositaires ces perquisi-
ons n’ont pas duré moins de trois heures.
Il y a quelque chose de réellement original dars
ce fait du pudibond ministre des cheminsfle 1er don-
nant l’ordre de saisir le Père Boom.
L’épargne scolaire.
Le Congrès des instituteurs de Bruxelles a
émis un vœu en faveur de la suppression de
l'épargne scolaire qui, fondée en Belgique par
François Laurent, semblait avoir donné de
bons résultats. La Flandre libérale regrette
qu’un pareil vœu ait pu être formulé. Notre
confrère fait observer que les œuvres de pré-
voyance ne peuvent réussir qne si l’on habi-
tue de bonne heure l’homme à l’épargne,
La Flandre cite à ce propos l’exemple de là
France où, depuis 1874, l’épargne scolaire a
été - organisée dans 24,000- établissements
d éducation. Plus dé 4 millions de jeunes gens
ont passé par cet apprentissage depuis dix-
sept ans. En réalité, l'épargne est plutôt une
affaire de mœurs et d éducation que de légis-
lation. Et l’on ne saurait s’y prendre trop tôt
ipur inculquer à l’enfant des habitudes
d’ordre.
On dira que les parents peuvent donner
eux-mêmes à leurs enfants le goût de l’épar-
gne, mais beaucoup, malheureusement, man-
quent à ce devoir, et l’initiative de l’institu-
teur suppléait à la leur. On a tait une autre
objection-qui, à première,vue, paraîtplus spé-
cieuse, et nous croyons qu’elle a été repro-
duite au Congrès. On a prétendu que les
enfants pauvres étaient humiliés par les élèves
appartenant à des familles aisées, en ce âens
que ceux-ci apportaient à l’instituteur des
sommes plus fortes, d’où une mortification
pour leurs condisciples moins favorisés. Le
scrupule est honorable, mais nous nécroyons
as qu’il résiste à un examen sérieux.
A l’école, comme partout, les inégalités sont
manifestes. Rien ne mortifie plus un élève
pauvre que de se trouver en contact avec des
condisciples élégamment1 vêtus. Personne né
S;^dant flue, e? parents aisés doivent
négliger la mise de leurs enfants pour n’hu-
miher personne. Il y a aussi des élèves qui ont
de beaux plumiers, un canif.des porte-plumes
élégants, cent objets dont d’autres sont en
partie prives. Si l’on voulait établir une égalité
parfaite, on arriverait à la tyrannie. Qu’im-
tiU?X. apporte un franc à
1 instituteur, lorsque l’élève Z. ne dispose
que d un cens? Le principe de l’épargne n’en
est pas moins sauf.
*La société est faite d’inégalités, et la dIu-
part des inégalités sont fondées en nature
Un peut en tempérer quelques-unes, mais
non les effacer toutes. Si l’on parvenait à
faire regner légalité à l’école, l’enfant serait
desoriente en entrant dans la vie active. L’é-
cole, cest le monde en petit, avec ses qualités
et ses défauts. L’enfant doit apprendre, aussi
tôt que possible, à connaître le monde. Il
soutire, dit-on, de l’inégalité; elle l’aigrit elle
lui inspire de la haine. Cela dépend des na-
tures. On s’occupe des envieux, mais on ne
parle jamais des enfants à qui le sentiment,
d une conditipn intérieure a donné le courme
et ia fierté nécessaires pour s’élever à force de
travail et d activité.Regardez autour de vous-
iis sont légion les hommes qui, partis de bas’
se sont élevés par leurs, seules forces* Et ils
sont légion aussi ceux qui, nés de parents ri-
ches végètent misérablement, par suite de
leur dissipation et de leur inconduite.
Sachons réparer, dans; la mesure du possible
les vraies injustices’Sociales. En particulier’
u obligeons pas le- pauvre à défendre seul
1 honneur du drapeau et l'intégrité du terri-
toire, alors que nous le déclarons indigne du
cil oi t de vote. Mais ne poussons pus ie souci
de l’égalité jusqu’à la manie, et laissons l’en-
tant pauvre apporter son denier à l'épargne
scolaire, à côté de la pièce blanche du riche.
Les consuls.
Fréquemment nous avons eu à nous occu-
per de la Teprésentation commerciale officielle
a 1 etranger. Plusieurs fois déjà nous avons
eu i occasion de reprendre, d’appuyer une idée
emise il y a bien des années par un ancien
consul beige. M. L. Strauss, qui avait repré-
sente la Belgique dans l’Extrême Orient et y
avait observé ie fonctionnement; de l’institu-
tion dans les pays hors de chrétienté, a tou-
jours réclamé contre l'emploi du titre de con-
sul pour désigner aussi bien les agents appar-
tenant au commerce qui ont leur domicile
dans les pays de leur résidence et y exercent
le plus souvent les droits politiques, que les
fonctionnaires publics dont les devoirs offi-
ciels absorbent tous les instants, les agents
préparés par des études spéciales et un stage
a la mission qu’on leur confie.
Le titre de consul devrait être réservé à ces
agents envoyés, véritables ministres publics
protecteurs à l'étranger du commercé et de ia
navigation, des intérêts de leurs nationaux.
A ces serviteurs de l’Etat on doit accorder
aussi les immunités que le droit des gens ac- -
aorde aux agents officiels des gouvernements-
etrangers.
fout autre est le caractère des négociants
charges de représenter le pays. Ce ne sont
que de simples agents commerciaux qu’il
faudrait désigner sous ce titre.
Dans quelques jours, l’institution de droit
international tiendra sa 13? session à Ham-
bourg; elle a à son ordre du jour la question
des immunités consulaires. Notre correspon-
dant de Bruxelles nous a donné, dans sa lettre
d’avant-hier, les conclusions du rapporteur,
M. Engelhardt. Celui-ci présente « un projet
de résolution conventionnelle oui attribuerait
formellement aux consuls envoyés ou cou-
suies aussi la qualité de ministres publics,
tout en lés distinguant plus nettement des
consuls non envoyés ou consules electi (le plus
souvent à titre étranger) qui prendraient dé-
sormais le nom d’agents commerciaux. »
C’est évidemment la seule solution pratique -
et qui trancherait aussi cette question s|
controversée du caractère diplomatique des
cou mis. Comme i’a fort bien dit, dès la fia du
dernier siècle, M. de Steek, conseiller de
Jadis, comme je guérissais à peiné d’une très grave
maladie, qui sans toi eût certainement été mortelle,
tu me disais, avec ton joli petit visage tout blanc,
que l’angoisse avait pâli :
— Guéris vite, mon chéri, car sans , son Minou,
Souriquette n’est pas grand’ehose.
Eh bien, c’est le contraire qui a été vrai...
Sans sa Souriquette, Minou a été bien peu de chose
t a mené bien mal sa vie...
Il n’a été capable que de sottises...
Bien plus : il a fait souffrir tout ce qui l’entourait
t n’a été bon à.rien.!...
Tandis qu’avec toi, chérie, tout ce qui est droit et
.en n’arrivera-t-il pas?...
Au contact de ton cœur, de ta générosité, de- ton
intelligence, de ta droiture, le peu que je vaux se
développera...
Il me semble que tous ensemble ici, nous ferons de
andes et bonnes choses...
Et puis... et puis...
il hésita, pris d’une timidité subite, presque invin-
ible.
— Et puis, quoi? soupira-t-elle le' cœur battant à
ompre sa poitrine.
Il se décida soudain, et dans une explosion de
adresse et d’amour infinis :
— Eli bien, lui dit-il, toutes ces raisons ne sont ni
vraie ni la bonne.
La première, la seule, i’imique, c’est que. je t’aime
omme un fou que je nuis.
L’amour!... L’amour profond, absolu et despote
i même temps... Mou cœur en est plein pour foi...
Je croyais t’aimer en frère seulement, et la pre-
mière fois que j’ai vu un autre homme te regarder
une certaine façon, j’ai pensé en mourir de
buteur... Quand j’ai entendu certaines paroles qui
tient adressées, j’eusse voulu tuer celui qui osait
eles dire.
Je ne comprends là vie qu’avec toi...
Un foyer où tu ne serais pas assisen’aurait que des
ides et des regrets pour moi...
J’ai souffert, par ma faute..-, beaucoup souffert
même*..
Maisà mesure quel’erreur d’un instantsedissipait,
:equi me faisait le plus de mal, c’est qu’en mon
cœur je découvrais une tendresse infinie pour toi,
alors que je frétais plus libre* quedes devoirs et des
liens m’ençhaînaient ailleurs !... '
Ah ! mon adorée, pour t’apprécier telle que tu es,
si droite, si grande, si pure, si bonne, il faut eri avoir
vu d’autres de près !...
Et: comme elle se taisait, suffoquée dejoie,heureuse
a amure l’âriièjhè trouvant pas unmot pour traduire
ses impressions, frosant môme , pas l’interrompre,
Maurice ne sut pas interpréter le silence de la jeune
fille;
— Mon Dieu !... soupira-t-il,rie me trompe peut-
être, et cette vie d’intimité et a’àinour que j’avais
rêvée, cette communion absolue, de tendresses
d idees, d’affections, ue te séduisent pas...
Ali ! malheureux que je suis... Mon long aveugle-
ment ta iassee.
Doucement, lentement, avec un geste enivré et
chaste, Henriette attira la tète de Maurice, toujours
agenouillé, jusqu’à ses lèvres, elle l’entoura de ses
bras et très bas, lui dit :
—- Souriquette ne change jamais...
— Alors?... Achève, grand Dieu !
— Elle t’aime depuis toujours !...
Comme un fou, il se releva pour la presser sur
son cœur, mais il n’osa qu’effleurer ses cheveux
comme le faisait Jacques; tandis qu’Henriette au
comble de l’emotion heureuse répétait encore plus
— Depuis toujours... et pour toujours !...
En s’appuyaat l’un sur l’autre, sans prononcer
une parole, car leurs cœurs parlaient trop haut ils
revinrent vers le château.
M. de Rhodes guettait leur arrivée.
A l’aspect du visage heureux de sa petite-fille, une
suprême joie entra en lui.
Eh bien ? lui dit-il, plus encore avec les ytux
qu’avec les lèvres. n
Elle se jeta àson cou. „
— Tu avais raison, papa, fit-elle, (a Souriq îeite
te devra son.bonheur complet.
Maurice était déjà courbé-sür celle des mains que
Jacques de Rhodes avait èe libre.
— J’ai mal dirigé ma- vife, mon père, dit-il, en lui
donnant aussitôt ce cher nom dont l’appelait S jupi-
quette ; mais l’amour pur, l’amour vrai ma fait
comprendre de nouveaux devoirs, de nouveaux bon-
heurs. Accordez-moi celle que j’adore, et si jamais
un danger la menace, comme Vous, je saurai la de-
j fendre.
; — Vous l’accorder, mon citer enfant, réponiiir
; Jacquesavecunetendresseinfinie, maisjenedemande
1 pas mieux.
j Ce rêve a même depuis longtemps été lo mien
I puisqu’il était le sien.
i Maintenant je vous ai vu à l’œuvre à Paris, ici •
. je sais que vous avez un cœur loyal, que l’esprit dû
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