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DU JEUDI 26
Conseil communal d’Anyers.
Séance du 24 décembre.
PRÉSIDENCE DB M. LÉOPOLD DE VVAEL, BOURGMESTRE.
La séance s'ouvre à 7 1/2 heures du soir par la lecture et
l’approbation du procès-verbal de la séance précédante.
Ce conseil passe à son
Ordre du Joui* >
Nouveau réglement de là taxe pour fréquentation de la
Bourse et suppression de celle d'I/lè 0/0 sur le produit
des ventes publiques commerciales. — Rapport des
commissions des finances et des taxes.
« VAN DEN NEST, rapporteur, fait l’historique du conflit
aui s’est élevé, depuis 4 ans, entre l'administration com-
munal* et la Chambra de commerce, au sujet des taxes
spéciales dont il s’agit, qui furent créées en 1849, pour cou-
vrir les intérêts et l’amortissement de 1 emprunt de lr.
4j0 000, contracté parla ville pour la couverture et 1 orne-
mentation de l’ancienne bourse brûlée.
Ce conflit n’était pas terminé encore lorsque nous
soiïuüôs arrivés à l'administration de la ville. Il lait 1 objet
d’une nouvelle dépêche ministérielle du 28 septembre der-
siier, envoyée pour avis au collège éehevmal, par apostille
iJeM. le gouverneur, en date du 15 octobre dernier. Le
collège sTest mis immédiatement en rapport, à ce «ujet,
âvecla Chambre de commerce et l’accord s est «vaali ci® la
façon ci-après :
ta ville prend à sa charge exclusive, à partir du fr jan-
vier prochain, les intérêts et l’amortissement du restant
dû de l’emprunt de fr. 450,800, sans qu’il y ait encore lieu,
lie ce chef, à un décompte quelconque avec la Chambre da
commerce. Moyennant ceia, la taxe d’I/ld^sur le pro-
duit des ventes commerciales (qui a produit en lsoê fr-
•A 907.64, ea 1870 fr. 13,308.03 et en 1871 fr. 3û,o36.13) est
supprimée à partir de la même date, et les taxes person-
nelles pour fréquentation deviennent permanentes et sont
augmentées d’après la classification, enoncee dans le pro-
jet dérèglement ci-après.
‘ pes rôles de taxes personnelles ont produit en 1&70 fr.
t:l 160, eten 1871 fr. 13,300 et celui-ci, de 1872,a été arrête au
chiffre de fr. 15,015. Ce dernier chiffre sera pour 1# moins
doublé, d’après notre appréciation, par l’application du
nouveau règlement que bous avons l’honneur de soumettre
.......................—Î J-li 4e nos membres,sa
. snp-
» Si je rappelle ces faits que les préposés de ia ville sont,
je !e répète, impuissants à empêcher, c’est, Messieurs, pour
en tirer cette conséquence logique : que, tout impôt dont
ie mouvement ne peut matériellement pas se faire d’une
façon régulière, doit être supprimé ou modifié. Or, pour
modifier Ta perception des amendes de manière à ce que
personne n’y échappe, il faudrait établir des tourniquets
aux quatre entrées de la Bourse, mesura vexatoire qu’au-
cun de nous. Messieurs, ne voudrait préconiser.
» Reste donc la suppression pure et simple.
>• Je sais qu’on m’objectera la nécessité de commencer la
Bourse à heure fixe, mais je ms hâte de répondre à cet
argument qu’une Bourse de commerce n’est pas une école
où il faille infliger un pensum aux retardataires ; c’est, au
contraire, une réunion libre de personnes sachant appré-
cier leurs intérêts, et supporter, ie cas échéant, les consé-
quences d’une négligence. Ce n’est pas à l'autorité commu-
nale à leur dicter des lois sous ce rapport ni à prendre
contre elles des mesures préventives.
- Je ne saurais donc en aucune manière, approuver le
maintien d’une amende à ia fois traeassière et improduc-
tive.
» Pour me résumer,messieursj’ai l’honneur de vous pro-
poser les amendements suivants au projet qui vous est
soumis :
>• 1° A l’article fr, modifier la classification comme suit :
- lr< classa ou catégorie fr. 160: 2*, fr. 75; 3*, fr. 50: 4*, fr.
30 ; 5», fr. 20 ; 6', fr. 10.
» 2° Au même article, ajouter à l’alinéa final les mots
suivants
*• Sans que le montant total de ces taxes puisse dépasser
>■ le maximum de cent francs » ajouter après l’article 2,
Hn article nouveau ainsi conçu :
p Art: 2 bis. A partir delà même date les amendes pour
entrées tardives à la Bourse cesseront d’être perçues —
Toutefois le passage restera interdit de I à 2 heures aux
personnes ne fréquentant pas la Bourse ; les agents de
police de service veilleront à l’exécution de cette dispo-
sition. "
n. KBEeus«M appuie la proposition de M. Gits. Il entre
dans quelques oonadérations au sujet, du système d’impôts
qui règne en d’autres pays et se déclare partisan de l’im- ’
position directe. Il accepte le tarif présenté par M. Gits, sauf
toutefois ia limite de l’imposition fixée à 10 francs. L’hono-
rable membre propose un 7° à l’amendement-Gits ; ee 7°
portera 5 francs.
Quant aux compagnies étrangères d'assurances, l’ora-
teur est également d’avis qu’elles doivent être taxées
somme les imposés de première classe.
Quant h ia taxe pour l’entrée de la Bourse, l’honorable
Cala dit, m. vander taklen donne lectûre du rapport
suivant de la Commission des finances :
Messieurs, .
Le Collège nous a transmis au commencement de c*
mois, conformément à votre décision du 7 octobre d«rni«r,
le projet de budget de la ville pour l’exercice 1873.
Nous l’avons soigneusement examiné dans tous ses détails
et y avons proposé quelques modifications auxquelles le
Collège s’est rallié, et dont nous a’avons plus à vous entre-
tenir, les chiffres du projet imprimé ayant été modifiés ea
conséquence. Il en reste une, au sujet de laquelle !e Collége
ne s'était pas encore prononcé définitivement, au moment
de l’impression du budget, et que nous rencontrerons ei-
après au ehap. 8 art. 4.
Tel qu’il ss trouve arrêté, ce document, est sérieusement
établi et mérite votre approbation. lise balanee en recettes
et ea dépensés à la somme de fr. 10,113,584.68.
L’art. fr du chap, l1 des recettes extraordinaires com-
prend ie solde refiqnataire du compte de 1871 et. des exer-
cices antérieurs.
À votre aoprobation.à l’unanimité de nos membres,sauf an membre désire réserver ce point pour une discussion ulté-
qui a uniquement voté contre l’article 2, décrétant ia snp- rieure. . .
pression de la taxe de 1/16 °/o
Réglement pour la perception de la taxe pour fréquen-
tation de la Bourse.
Le Conseil communal revu le lèglement du 26 mai 1*49
»t les modifications qu’il a successivement subies :
Revu entr’autres la dernière délibération du 12 décembre
1868 qui maintient la taxe de 5 à 25 francs, pour fréquen-
tation de la Bourse, jusqu’au complet amortissement de
l’emprunt de fr. 450,000 pour la couverture de la Bourse,
et. renouvelle, à titre de ressource pour les besoins géné-
raux de la ville, la taxe de 1/16 0/0 sur le produit des ventes
commerciales et des ventes des navires.
Considérant qu’il a été, dès ie principe, déclaré for-
mellement que le droit de 1/16 0/0 devait être supprimé,
dès que sou maintien ne serait plus nécessaire pour
l’amortissement de l’emprunt susdit ;
Considérant, d’un autre côté, les frais considérables fait s
par la ville dans l’intérêt du commerce et pour la recon-
struction de la Bourse brûlée; .
Vu l’avis de la Chambre de commerce.
Arrête :
Art. 1. Les taxes personnelles pour la fréquentation de
la Bourse deviennent permanentes, à partir du fr Janvier
prochain, et seront fixées d’après la classification suivante:
fr elasse ou catégorie 50 francs.
q* r r 40 »
S® » « 30 *■
4* » * 20 »
5« r s 10®
6* * » 5 »
Elles seront dues par toutes les personnes qui fréquentent
habituellement le local, d’après l’appréciation de la corn-
mission de taxation, instituée par l’art. 5 du règlement pri- j
»itif du 26 mai 1849. 1
Les fondés de pouvoir de plus d’une firme, société ano-
nyme ou compagnie d’assurances, paieront la taxe autant ,
dé fois qu’ils représentent de firmes ou de sociétés diffé- ’
rentes. , , „ , .
Art. 2. La taxe de 1/16 0/0 sur le produit des ventes corn- i
mereiales et des ventes des navires est supprimée, à partir 1
du l« janvier prochain.
Art. 3. Les autres dispositions des règlements antérieurs, s
non contraires aux présentes, restent «a vigueur.
Art. 4. Moyennant ce qui précède, la ville prend à sa I
«harge, *t sans qu’il y aura encore lieu de sa part à d«» l
décomptes, de ee eher, avec le commerce, l’amortissement
intégral de l’emprunt de fr*. 450,000, contracté, en 1854,
pour la couverture de l’ancienne bourse brûlée. ’
Après une,discussion relative A la position de la que?
tion, l’amendement de M. Gits, appuyé par M. Kregîinger
est rais aux voix et accepté par 26 voix contre 2. _
Ensuite M. le président donne lecture des articles qui
sont tous adoptés.
Enfin le règlement amendé est adopté à l’unanimité,
moins une voix et une abstention, celle da M. Vanden Nest.
m. kreglixcer. Je demande la parole pour une motion
d'ordre.
m. le président. I.a parole est à M. Kreglinger.
m. kreglingkr, aunom de plusieurs de ses honorables
collègues a l’honneur de proposer au Conseil qu'il invite le
Collège à faire auprès de M. le ministre de l’intérieur les
démarches nécessaires pour obtenir que le gouvernement
présente aux Chambres législatives un projet de lei ten-
dant à porter au Rombr# de cinq les échevins de la
ville d’Anvers.
Avant d’indiquer les solides raisons qui justifient la pré-
sentation de sa proposition, l’honorable membre adresse
de justes éloges, ratifiés par les applaudissement s du Con-
seil, au collége pour son activité et son zèle,
i Ensuite l’nonorable orateur aborde les raisons qui plai
: dent pour l’adoption de cette mesure réclamée par les be-
i soins du service. Ces raisons développées successivement
sont la surveillance des intérêts maritimes et ceux du
commerce ; les immenses travaux publics qui se font
à Anvers; les nombreux proeès soutenus par la ville
devant les différents degres de juridiction ; l'augmen^
i tation delà population et l’instruction publique qui en est
S la conséquence; les finances, etc., demandent impérieuse»
j ment l’adjonetion d’un cinquième membre au collège
■ éehevinal.
i La dérogation à la loi communale demandée par l’hono-
! râble conseiller n’est pas la violation de la loi communal*
Il y a un précédent : celui de la ville de Bruxelles dont l
nombre des éehevin# par une loi, en date du 0 juin 1856, a
j été porté de 4 à 5. Cette loi a été proposée aux Chambres
' par M. P. De Decker, ministre de 1 intérieur et défendu
par lui.
L’orateur donne ici lecture de S’expose des motifs pré-
senté par M. le ministre De Decker a ia séance où ia toi
en question a été discuté*. Ce même projet d’augmenter le
nombre d’écbevins de la ville de Bruxelles avait été ap-
prouvé par ia section centrale. La loi ensuite a été votée
par 35 voix contre 4. ? t
L’orateur, en terminant., dit qu’il se base *ar ces précé-
dents législatifs çour demander en faveur d'Anvers ce qui
a été accordé a Bruxelles et il croit que la situa-
tion exceptionnelle d’Anvers, la démolition de ses anciens
remparts, la construction d’une ville nouvelle, en un mot
des intérêts matériels et moraux de l’ordre le plus consi-
dérable, commandent au Conseilla devoir envers ses eon-
m. jeannauts. Messieurs, un de nos collègues M. Gits j eitoyenset envers le pays de demander que six magistrats
,1a cia nniulflnûll r» ATT (2/ai 1 TA AIT T* A Q 11 C A (\ a TV» Q I O H i A TV» - A ,, Il .... ^ ^ — ,1 I ,4 A - 4 1 .A T L. ^ a., - I n.rann
empêché de se rendre au conseil pour cause de maladie,me
prie d’être son interprète pour vous soumettre ses obser-
vations et ses proposition? sur le rapport dont lecture vient
de vous être donnée.
Voici donc les observations et propositions de mon ho-
norable collègue :
.. Le Conseil approuvera, je n’en doute pas,la proposition
du Collège ayant pour but la suppression de la taxe de
1/10» 0/0 sur les ventes publiques ; toute entrave portée à
la liberté des transactions doit être condamnée, et si la
taxe en question a pu un jour être admise d’un commun
accord avec le commerce anversois, ce n’était — le rap-
port l’expliquo parfaitement — que dans un but spécial et
pour un temps limité. Il y avait là un engagement, formel,
pris de bonne foi, et que jamais une administration com-
munale n’aurait dû méconnaître.
» Nous pouvons done féliciter le Collége d’avoir si promp-
tement recherché les moyens de mettre fin à une sit.uà-
tion anormale, source dis regrettables conflits entra la
Chambre de commerce et la ville, tous les torts étant évi-
demment du côté de celle-ci.
» La suppression de la taxe de 1/16 0/0 prive ie budget de
1873 d’une ressource qui, dans les trois dernières années,
a varié de 16 à 30,000 francs. En présence des besoins de
toute nature qui s’imposent, ànous, nous ne pourrions sans
danger renoncer à rechercher l’équivalent de c# produit ;
C’est ce que la collége a compris, et c’est pourquoi il nous
propose de rendre permanentes les taxes personnelles ,
pour la fréquentation de la Bourse.
» Ici encore, messieurs, votre approbation ne me paraît j
pas douteuse ; la ville met à la disposition du commerce j
un superbe local, dont le coût dépassera un million de
francs ; il a’est que juste que tous : négociants, industriels, j
banquiers, courtiers, etc., qui fréquentons régulièrement ,
ee local, nous aidions la ville à payer l’intérêt et l’amortis- I
sement d’une dépense faite exclusivement» notre intention, ;
au lieu d’en faire retomber une partie sur les petits contri- j
buables qui n’y mettent jamais les pieds. Je ne pense pas i
qu’il puisse, deee chef, s’élever raisonnablement une seule j
réclamation.
» Le projet duCollég*,approuvé par les commissions des
finances et des taxes, stipule six catégories d'imposé*
payant une taxe qui varie de 5 à 50 fr. ; il estime que cette
combinaison produira un revenu annuel de 30,000 fr.
» Ici, Messieurs, je ne suis plus d’accord avee ce projet, i
d’abord parce que je trouve l’echelie da la taxe trop peu
élevée, ensuite, et comme conséquence, parce que le retenu
présumé est beaucoup inférieur à ia somme nécessaire
pour couvrir l’intérêt et, l’amortissement de la dépense.
» D’après moi, Messieurs, on peut sans hésister porter à
100 fr., au lieu de cinquante, le maximum de l'imposition.
Nos grandes maisons l’acquitteront volontiers, j’en sais
certain ; elles n’oublieront pas qu’on est encore loin du
chiffre fixé récemment à Bruxelles.
» Quant au minimum,il ne devrait pas descendre au-des- .
sous de dix francs, comme cela était le cas, lors de la pre-
mière application de la taxe : un minimum de 5 fr. est
presque dérisoire, on en conviendra.
* De 10 fr. minimum à 100 fr. maximum,je propose d'éta- j
hlir les 6 catégories suivantes : 1» à 100 fr.; 2» à 75 ; 3* à 50 i
fr à 30 ; 5e à 20 ; 6e à 10 fr. Cette répartition produira au
delà de 50,000 fr., étant bien entendu que toutes les per-
sennes qui fréquentent habituellement la Bourse seront
taxées. * j
» Comme conséquence de l’augmentation que je propose,
Messieurs, je crois qu’il serait équitable d’apporter une
petite restriction au dernier paragraphe de l’article pre-
mier et de limiter à cent francs le total les taxes imputa-
bles à une même personne.
» -Je soumets cette modification à votre appréciation.
» Messieurs, à !a question do la taxe pour la fréqnen
tatioa de la Bourse vient se joindre inévitablement, selon
moi, celle de l’amende infligée pour entrées tardives à ee
aême local, et qui n’est, en définitive, qu’une taxe dégui-
sée dont le produit brut, est évalué au budget à la somme
de 5000 fr.
- Tandis que la première s'acquitte une fois l’an, la se-
ronde s’impose à vous presque journellement, comme les
octrois.i’iraposaient à l’entrée des villes.
» Rien d’ennuveux, messieurs, comme de se trouver face
à face avec un agent figeai venant vous réclamer un im-
pôt, ne fût-il que (ie cinquante centimes !
» Aussi que de discussion?,que de contestations ne voyons-
nous pas surgir aux entrées de la Bourse ; que d'encom-
brement aussi lorsqu’un retardataire,n’avant pas de menue-
monnaie, est obligé de faire changer une’pièce ou un billet.
‘1 #st vrai, d’autre part, que tous ces petits incidents sont
mis à profit, par les autres qui, pressés d’être en Bourse,
pissent à la barbe de l’employé, auquel il faudrait bien
adjoindre une escouade de police pour en venir à bout.
” Qu’oh b® s’étonne donc pas si la recette—môme augmen-
tée pour 1873 — n’est évaluée qu’à 16 francs par jour (soit
»,000 fr. pour 300 jours ouvrables), alors que plusieurs cen-
-aiaes de personnes arrivent après l'heure règlementaire.
3,751,918.41
3,248,744.50
303.173.71 .
Il s’élève h................ fr.
dont........................................
sont destinés au paiement des dépenses pour
lesquelles de? crédits, non soldés à l’époque de
la clôture du compte, avaient été votés ea 1871
ou antérieurement. Ces dépenses forment
l’objet du chapitre il, Rappels, su nouveau
budget.
L’excédant de
forme le boni réalisé sur te compte de 1871.
11 provenait, jusqu’à concurrence :
1» de fr. 426,321.53 d’une augmentation extraordinaire,
conséquence des événements de
guerre, de» divers droits sur la na-
vigation ;
- ... 22,894,90 d’un rapport plu» élevé de centimes
additionnels sur les contributions
* foncière et personnelle :
3° •• » 10,423.08 d’un plus grand produit des diverse»
taxes locales;
4° - » 84,142.14 d’un loyer plus élevé des propriétés
communales ; et de
5» » - 8,049.29 de bénéfice sur la réalisation du fonds
spécial d’amortissement, existant de
temps immémorial.
Ce boni, qui aurait du constituer la grande ressource du
budgetde 1873, se trouvait dépensé et au-delà, tu moment,
où nous avons repris l’administration de la ville.
En effet, l’administration précédente, comme vous pou-
vez vous ea convaincre, en examinant, le ehap. 12, Régu-
larisations, du nouveau budget, avait voté le3 crédits ex-
traordinaires qui font l’objet des 31 premiers articles de ce
chapitre, ensemble......................fr. 1,304,932.13
dont nous déduisons eorame votés par nous :
le 2° de l’art. 21 . . . . . fr. " 1,713.-
lo 2° de l’art. 22...........» 4,000.—
Nous en déduisons encore le * 1,600,000.—
vote pour le percement de l’a-
venus-De Keyser, quoique nos
prédécesseurs u'aient pas voté
des ressources régulières pour
le paiement des intérêts, dus
sur la partie de cette dépense
qui devra être ultérieuremeat
régularisée.après revente d«s
terrains excédants......................... , 1.005,718.—
TITRE I. — RECETTES.
CHAPITRE 1. — RECETTES EXTRAORDINAIRES.
SL ” Restant disponible des exercices antérieurs .
§ 2. — Autres recettes extraordinaires.
Aucun article ne donne sujet à des observations.
CHAPITRE II. — RECETTES ORDINAIRES.
Tous les articles sont approuvés.
A l’art. 21 (Marché aux Poissons). m. elskamp demande
eît en est la quest ion de la disparition des hangars et la
construction des marchés couvert».
m. vandkr taelkn, éehevin. Ces constructions sont pro-
jetées.
A. l’art. 23 (Propriétés communales. Location.) m. nvs-
«e.\s désire savoir pourquoi ia maison n°7 de la rue Saint-
André ne figure pas au budget.
m. van der taelen, éehevin. Cette maison a’est pas une
proariété communale ; elle est affectée à la fabriqua d’église
de la paroisse de St-André.
A l’art. 27. (Bourse. Entrées tardives.) Une discussion
s’engage-
m. NAiiTS propose ia suppression des amendes.
m. KRECLiNGER en demande an contraire le maintien. Si
nous les supprimons, dit l’honorable conseiller, nous au-
rons une Bourse pendant toute la journée. Il consent, ce-
pendant, à modifier les amendes, en eesens qu’on accorde-
. rait aux retardataires ua quart d’heure de répit, e’est-à-
; dire de fixer l’heura d’entrée àl heure, mais de n’appli-
j quer les amendes que le quart après une heure. "
ss. nvssens appuie la modification de M. Kreg'iinger et
propose subsidiairement d’accorder un abonnement,
i m. le président fait remarquer que l’on discute ie rè-
; glemept et propose, par conséquent, d’en faire an point
j pour l’ordre du jour d’une prochaine séance.
: m. van PE80RGH propose de laisser provisoirement le
; chiffre au budget (5,000 fr. pour les entrees tardives) et.de
j renvoyer l’article au collége qui le soumettra à son tour à
; une commission compétente,
j Approuvé.
; A 1 art. 37. (Enseignement, primaire g 2, subside de l'Etat
• et de la Province pour les écoles d’adultes ; fr 8,525),
■ , v*x NEST fait observer que si l’on soustrait les
j écoles adultes à la loi de 1842, i’Etat et la Province ne
i devront plus payer.
! L’observation de M. Van dea Nest est prise ea considéra-
tioa. L’art. 37 sera provisoirement ajourné.
CHAPITRE III. — BOURSE DK COMMERCE.
L’article est approuvé.
. m. ragheno. Où ea est le dossier relatif â ia voirie ?
m. le président. Il est distribué pour eu fairena prompt
rapport.
Arrivé au titre IL (Dépenses), le Conseil demanda la
clôture et la remise de l’examen du budget à une prochaine
séance.
Après avoir décidé que l’examea du budget continuera
dans les séances de vendredi et de samedi prochains, M. le
président lève la séance publique à 10 heures.
Reste. . . .
A ajouter : Chap. 12 art. 32. fr. 0,000.—
et chap. 12 art. 42. r ]ü(ooq.—
deux crédits que nous avons
dû voter pour apurer la ges-
tion de no* prédécesseurs.................
ainsi que les 4 premiers articles du chap. 13
qui se trouvent dans le même cas, ensemble .
Total.
fr.
299,219.18
16,500.—
21,326.60
337,045.79
Ensuite nos prédécesseurs avaient reçu de
leurs devanciers 1 million pour la reconstruc-
tion de la Bourse. Iis en ont employé pour
d'autres be»oin*214,398 fr. 56 c.,et n'avaient re-
constitué le capital primitif,avant leur départ,
que jusqu'à concurrence de fr. 976,601.44
Quoique nousayonsdù por-
ter encore au budget de 1873
un nouveau crédit de franes
150,000 pour la continuation
des travaux d’achèvement de
ce local, nous né débitons ici
nos prédécesseurs que de. .
23,398.56 28,398.56
au lieu de cinq, défendent les intérêts belges qu Anvers
représente dans la Belgique.
La proposition de M. Kreglinger est renvoyée à l’exaiaen
de la commission du eententieax.
Budget de la ville pour I»>3
m. vander taelen, éehevin. Avast de vous donner eos-
naissanee du rapport de la commission des finances, j
pense non-seuiement satisfaira à votre d ésir, mais aussi
de remplir un devoir en le devançant,en faisant connaître,
par une courte introduction,la situation financière de la ville
telle qu’elle était, en 1863, quand nos amis ont quitté l'ad-
ministration, ce qu’est la situation actuelle et ee qu’elle
devrait être.
Il sera inutile de rappeler et de réhabiliter la mémoire
de M. Loos; car depuis longtemps la bourgeoise tempo-
rairement induite en erreur, a fait justice de cette lâche
calomnie qui l’accusait, lui et le eonseii d’alors, d’avoir
laissé derrière lui un déficit de deux millions.
j^.Mais il peut pourtant être constaté officiellement que
ceux qui ont posé une pareille accusation, ont menti et
calomnié d’une manière indigne et de propos délibéré; car
s’ils l’eussent, fait involontairement, ils auraient du faire
connaîtra officiellement la réplique de leurs devanciers,
afin de laisser juger la population, le juge souverain en
1« matière.
Mais ils n’ont osé ni voulu le faire, car la vérité aurait
témoigné contre eux, puisque, au lieu d’un déficit de 2
millions, il se trouvait dans la caisse communale un boni
d’environ fr. 325,000, en dehors des deniers (250,000 fr.) du
transfert des ateliers de bienfaisance, et 1,000,000 de fr.,
disponible pour la reconstruction de la Bourse.
Telle était la situation réelle,lors qu’ils arrivèrent à l’ad-
ministration. Comment est elle aujourd’hui? Le rapport
de la commission va vous le faire connaître à l’instant.
On ne saurait la qualifier de mauvaise, ear Anvers est
trop riche ; la ville a sous tous les rapports trop de pros-
périté et dispos* de tant et de si grands moyens que,
malgré les fautes graves et criantes commises, la situation
peut encore être envisagée comme favorable.
Que n’aurait-elle donc été si une administration intelli-
gente eût dirigé depuis dix ans les destinées d’Anvers ?
Je l’affirme sans nésiter : Nous aurions eu la plus bril-
lante situation financière de là Belgique; si nos devanciers
n’avaient pas, par un entêtement impardonnable, refusé,
par haine et e.-prit de parti,les propositions de l’ancien
ministre M. Frère, qui avait engagé la ville de la façon la
plus pressante à transférer les terrains militaires en
compte collectif à la Société Immobilière de Bruxelles, à
condition de paiement par eelle-ci du prix d’achat(10,000,000)
et des autres avances nécessaires, à an intérêt à fixer,
ainsi que ia réglementation des bénéfices d’après con-
vention.
Cette proposition fut faite dans le courant d# mai 1803 et
fut définitivement déclinée, par le Conseil, au mois d’août
1864.
MM. Selb, Van Ryswyck et Haghe s’abstinrent.
L’orateur cite iei'les motifs d’abstention relatéB au Bul-
letin communal du mois de mai 1863.
Les prédictions de ces derniers, eontinue-t-il, ne se sont
que trop réalisée*. L’opération a été, en effet, fatale.
Elle a attiré sur la ville, le terrible et inintelligent em-
prunt dont elle paiera pendant 06 ans la dotatioa de
fr. 1,100,000 sans compter les suites de l’émission provi-
soire de bons de caisse.
Comment les choses se seraient-elles passées si les pro-
positions favorables de la Société Immobilière bruxelloise
avaient été acceptées ?
Ces prix de vente des terrains par ia Société immobi-
lière anversois®donnent un minimum de 55 à 150 fr.
Des miüiens de bénéfice seraient afflué» dans la caisse
communale, tandis qu’un emprunt de 28 millions àdu
s’effeetuer. Et à quelles conditions ?
m. cuvLiTs, éehevin. A 27 1/2.
m. van der taelen, éehevin. Même procédé quant aux
travaux d’agrandissement. Oa y a gaspillé les millions.
A la vente des terrains, on a cîû y ajouter quelques mil-
lions par le fait d’accorder des bordereaux non-justifiés
pour les travaux sur les terrains militaires, dans la per-
spective de faire une brillante affaire.
Quant à la question du remblai des terrains, je n’ai pas
besoin de vous dire que le pubiie a baptisé, et avec raison,
le sable qui devait y servir, du nom de poussière d’or,
car, en effet, il a coûté le prix que veut en dire l’épithète.
L’orateur donne ensuite brièvement un tableau deee que
peut devenir la ville d’Anvers, confiée à dc-s administra-
teurs qui prennent leur mission au sérieux et visent avant
tout à l’honnêteté et à l’économe emploi des deniers des
contribuables. Il décrit à larges traits les travaux qui res-
tent à faire ei déclare, au nom de ses collègues,que le Col-
lège fera tout ce qui est en son pouvoir pour mériter 1».
confiance de ses administrés et en rester digne.
montant de la différence res-
tant à combler sur le million. fr. 1,000,000.—
qu’ils avaient trouvé à cat effet en caisse à leur
arrivée à l’administration.
Nous les débitons également de la somme de
que nous avons dû inscrire au chap.14 art.lô,
pour la continuation des travaux de construc-
tion du nouveau théâtre flamand, travaux
adjugés par eux sans que les crédits àcet effet
requis eussent été voté*.
23,398,50
150,600.—
Total.
fr. 510,444.35
Nous pourrions étendre encore ia nomenclature des
dépenses" de la même catégorie ; mais sous tenons uni-
queraent à constater que le boni d’un demi-million qui
paraissait nous avoir été légué par nos prédécesseurs, à
l’époque de la clôture du compte de l’exercice 1871, se trou-
vait complètement absorbé par eux avant leur départ.
Après avoir terminé l’examen de ce point nous sommes
passés à celui de la situation financière générale du nou-
veau budget.
Les chapitres 2 et 2 comprennent les recettes normales
ordinaires de la ville, qui sont évaluées à fr. 4,797,647.22
somme qui, d’après notre appréciation, pourra
se réaliser.
Les 10 premiers chapitres des dépenses,
généralement désignés comme dépenses ordi-
naires, s'élèvent à........................
Excédant des recettes ordinaires sur les dé-
penses de même nature .................fr.
Avec cet excédant on doit, done faire face aux
dépenses des 5 derniers chapitres, 11 à 14, du
budget.
L» chapitre 11, Rappels, ne vient pas en
ligne de compte pour rétablissement de la
situation. Son import se trouve toujours daas
le solde reliquataire du compte du pénultième
exercice, formant l’objet de Partiels frdu fr
chapitre des recettes extraordinaires.
Leehapitre 12, Régularisations, comprenant
les crédits qui se votent en dehors du budget,
doit trouver également sa compensation dans
l’art, frdu lr chap. des recettes extraordinaires
sur le boni que le compte du pénultième exer-
cice a délaissé.Cette considération prouve que
nous devons être excessivementréservés dan?
la vote des crédits de cette nature.
Le chapitre 13, Dépenses extraordinaires,
dont ie montant peut-être évalué en moyenne
de 50 à 60,000 fr. l’aa, peut-être compensé en
général par les recettes extraordinaires, for-
mant l’objet du chapitre lq article 2 jusqu’à
la fin.
L’exeédant normal des recettes ordinaire#
sur les dépenses de la même catégorie,
s’élevant, comme nous venons de l’établir,
à fr. 511,040.06 peut done être affecté aux
dépenses du chapitre 14, Travaux neuf*
et dépenses spéciales. Ce chapitre com-
prend une masse do dépensas dont les unes
sent pour ainsi dire permanentes, et les autres
remplacées chaque année par d’autres, de
haute utilité, et dont l’execution ne peut
être différée.
La moyenne du total de ee ebapitre, pris*
sur les 21 dernières années, après défalcation
des travaux tout-à-fait extraordinaires et qui
ont été payés sur des emprunts, s’élève à fr.
546,000 l’an. Et celle prise sur les 5 dernières
années, alors qu'on a été dans le cas de diffé-
rer, pour manque de ressources, divers tra-
vaux de la plus haute utilité,est de fr.507,000.
Nous n’exagérons done pas en portant la pré-
vision moyenne du total de ee chapitre, eu
égard aux’nouveaux besoins qui résultent de
l'agrandissement de !a ville, et en arrondis-
sant les chiffre# à........................
4,286,007.16
511,040.06
586,040.00
Différence fr, 75.000.0»
Il y a donc momentanément encore tin écart de fr. 75,000,
au détriment d’une situation normale. Cet écart se nivel-
lera lorsque nous seron# parvenus à l'aplanissement de
tous les procès que nos devanciers ont laissés s’accumuler
avec la Société immobilière, et qui sont cause de l’existence
d’un déficit d* caisse de près de 3,000,000 fr., somme due
par ladite société pour solde du prix de reprise des terrain»
militaires, et dont elle refuse le paiement, en attendant le
règlement de la procédure et la complète mis# en état de
ses terrains. Ce déficit de caisse forme au ehap. 10, art. 12
et 15, l’objet de deux crédit*, ensemble fr. 75,000, pour le
service dès intérêts sur lesbons de caisse, temporairement-
à émettre pour combler ce déficit.
Ces observations préliminaires générales terminées nous
allons entrer dans quelques détails, à l’effet d’expliquer le#
motifs des principales modifications que le budget de 187?
a subies, comparativement à celui du précédent exercice.
M. Vsnder Tarten donne ensuite lecture du projet du
buget :
Concert du Cercle Artistique.
La section de musique du Cercle nous a fait connaî-
tre une œuvre de Schumann intitulée : l'Anathème
du chanteur. En présence de la brillants réputation
dont cet autour jouit, en Allemagne surtout, la section
de musique du Cercle devait à son auditoire, comme à
elle-même, de ne pas laisser ce compositeur dans
l’oubli. Ne fût-ce qu’à ce seul titre, nous lui devons des
éloge».
L œuvre de Schumann est ia mise en musique d’une
ballade dont voici sommairement le sujet : — Un jeune
chanteur est conduit par un vieux barde dans un ma-
noir royal où régnait un prince à l’âme fière et mé-
chante. Le roi n’èst pas satisfait du chaut sentimental
et des refraihs de femme, que lui débite le chanteur,
il veut des chants plus mâles, où l’on entende le choe
joyeux des glaives, où le sang coule à flots. Le barde
répond à cet ordre du roi en lui faisant le récit des
faits cruels d’un prince, auquel il reproche l’usurpa-
tion et le fratricide. Le roi semble se reconnaître dans
ce récit, et impose silence au barde. La reine à son
tour demande que l’on revienne à des chants plus
doux, ou bien à cet hymne triomphant du grand peu-
ple allemand. Ce chant est bientôt suivi par des accents
qui retracent des souvenirs d’amour, dont le chanteur
et la reine elle-même auraient été l’objet. C’est alors
que le roi, déjà exaspéré par le chant du barde,
tue le chanteur qu’il accuse de porter atteinte à
son honneur. C’est dans ce moment que le barde pro-
nonce l’anathème centre le roi, » dont le manoir fait
bientôt place à une aride plaine semée de ronces «t
d’épines. «
Cette légende qui n’est ni meilleure ni plus mau-
vaise que beaucoup d’autres du même genre, est dé-
layée dans 350 vers environ, dont le principal mérite
est de conserver assez exactement la césure et le
sens du poème allemand.
Schumann s’est attaché à ce poème, il le raconte en
guise de mélopée ou déclamation lyrique, et semble
n’avoir visé en rien à produire des effets de musique
proprement dite. Les cinq solistes qui sont en scène
n’ont d’autre mission que la marche de l'action, qui se
traduit généralement par des récits faits de main de
maitre.et des phrases déclamatoires.Quelques chœurs
parfaitement réussis, mais rentrant toujours dans le
genre déminant de la composition, vieenentporter une
heureuse diversion, et rompre une certaine monotonie.
Vers la 9œ* scène, où la reine rayonne de plaisir au
récit des grands exploits et des tendres souvenirs,
l’auteur s’anime, les effets deviennent puissants ; des
chœurs alternés de voix de lemmes et de voix d’hom-
mes animent l’action : on se retrouve un moment en
belle et puissante musique ; mais cet éclair n’est que
passager, et quoique plus animé le reste rentre dans
l’idée première; l’anathème prononcé parle Barde,est
dans le genre déclamatoire. Le chœur final en ut
mineur, d’un caractère triste, est d’une belle concep-
tion et produit un grand effet.
Pour celui qui peut et veut suivre consciencieuse-
ment l’idée du compositeur, cette ballade est un chef-
d’œuvre du genre. Mais ce genre n’est pas le fait de
tout le monde. Il n’y a pas là ces élans de génie se
résumant en puissants effets de l’harmonie, de la mé-
lodie, de lame musicale enfin, auxquels les Mozart,
Beethoven, Haydn et autres ont habitué nos oreilles.
C'est un autre ordre d’idées, à l’endroit duquel nous
laissons à ehacun sa propre appréciation. N’oublions
pas de faire remarquer que l’orchestration de cette
ballade est, dans son genre, riche ea tous points.
L’exécution a été très satisfaisante, surtout en pré-
sence des difficultés d’intonation pour l«s voix, que
l’auteur s’est plu à accumuler. Peut-être à une
seconde audition, lorsque les nuances et certaines
intentions seront mieux comprises, cette œuvre
recevra-t-elle un accueil plus chaleureux.
La cantate de Oounod rappelle le faire de l’auteur
de Faust, si nous en exceptons une espèce d’intro-
duction qui se répète dans le courant de l’œuvre, et
qui manque de noblesse. — Pour le reste c’est un
charmant morceau, qui se distingue par un duo qui a
surtout éveillé l’attention ; mais aussi quelles belles
et fraîches voix ? — La fortune a souri à la section de
musique ; le cadre de ses solistes s’est enrichi. La
magnifique voix de M1!a D. M., élève de M. A. Galle a
fait sensation ; M114 C. A. est une précieuse acquisi-
tion, et ces conquêtes sent couronnées par la voix si
belle, si pure, et si bien cultivée de MUe M. Thomas.
Dans MM. A. Galle, J. Van Camp et J. V... la sec-
tion de musique a trouvé des ressources d’un vrai mé-
rite. Avec de pareils éléments, joints à ceux qu’elle a
le bonheur de posséder encore, le Cercle peut aborder
les plus grandes choses. Les chœurs sont heureuse-
ment renforcés, et marchent avec vigueur et entente.
En avant donc les études ; de précieux matériaux sont
à pied d’œuvre.
Arrivons au grand événement de la soirée :
Tout a été dit sur Vieuxtemps: et tout est toujours
à redire. C’est bien l’artiste le plus complet de nos
jours. Comme compositeur, et en dehors de son im-
mense talent comme violoniste, il tient un rang dis-
tingué. Ses concertos symphoniques sont des chefs-
d’œuvre, où brillent toutes les qualités du grandiose,
jointes au talent tout exceptionnel de l’orchestration.
Ces qualités se retrouvent dans toute leur intégrité
dans son andante et son rondo, qui sont la suite d’une
œuvra complète. Sa fantaisie appassionata a non
moins de mérite, l’auteur y donne un libre cours à
toute sa fougue et à tout son talent de virtuose. Les
belles productions ont été bien accompagnées, et diri-
gées avec ce calme et cette entente, qui distinguent
M. F. Cailaerts,
f .ettres, «eîenec# et Art».
LES BEAUX-ARTS DANS L’AMÉRIQUE DU NORD.
M. Arnaud Dumaresq, peiatre de sujets militaires, fut
chargé, en 1870, de la mission d’étudier dans les établisse-
ments d’instructien primaire, secondaire et technique de
l'Amérique du Nord, les différentes méthodes de l’enseigne-
ment, du dessin et de ses applications aux arts et àl’in-
dustrie. , , , , , . .
Ce rapport, publié récemment dans les Archives, des
Missions scientifiques e.t littéraires, reeueil publié sous
les auspices du ministère de l'Instruction publique réserve
avee raison, les questions d’esthétique, et renferma en re-
vanche un corps de faits ti ès intéressants. Nos hautes in-
dustries artistiques feraient bien de se préoccuper do ce
mouvement qui, par de’à 1 Océan, emporte le Nouveau-
Monde à ia recherche d’un art qui ne serait plus celui de
la vieille Europe. A ne s’en tenir qu'à l’énumération des
etablissements fondés par les Etats ou par des particuliers
dans tous les grands centres de l’Amérique pour renseigne-
ment du dessin.au choix des professeurs qui les dirigent
au nombre des élèves qui les fréquentent, les faits pra-
tiques seraient déjà curieux.
L'éducation générale se complète par la fondation de bi- •
bhothèques, de collections spéciales et de musées.
La centralisation n’existant point aux Etats-Unis chaque
Etat gère les beaux arts à sa guise. L’émulation n’eu est
que plus grande entra les établissements des gouverne-
ments et ceux dus à la munificence des particuliers Les
méthodes les plus diveeses peuvent être essayées et fonc-
tionner parallèlement. C’est un grand avantage.
L’étude da dessin élémentaire et géemetrique, le seul que
l’on enseigne dans l’enseignement primaire, a’été ren ia
obligatoire, en 1870, dans le programme des écoles du Con-
necticut. A Washington, le bureau de l’éducation est une
division du ministère de i’intérieur.
L’Académie nationale de dessin de New-York a été fon-
dée par M. Morse, que nous connaissons en Europe surtout
par ses travaux en télégraphie électrique. Elle fut, con-
struite par souscription, dans ie goût du palais ducal à
Venise. Quinze à vingt élèves en suivent les cours d’après
1 antique et la nature. L’Institut Cooper, qui porte le nom
de son fondateur, contient, outre une vaste bibliothèque
un second étage pour des eours de dessin, uniquement
reserves aux lemtnes, classe d’après la bosse atrtier de
modelage et de gravure sur bois, salle de démonstration «t
amphithéâtre de conférer,res.
L étude de ia nature est défendue aux femmes, par scru-
pule religieux, en dehors de la tête et des extrémités. M.
Rtrmner qui dirige eet Institut, paraît être un professeur
remarquable, à la fois très pratique et très instruit Dan?
1®. college Columbia, créé en 1864 et dont l’installation
h ôtait point terminée en Iî?70 les projets de construction
et d exploitation, dessinés au concours, doivent éfre
appuyés de mémoires. On y délivre des diplômes à ia
suite d examens. La durée des cours est de trois ans.
L’Institut de technologie, à Boston, fondé en 1865, est
destine à former des architectes, et en général à montrer
los applications dos arts à l’industrie. Le cours d’archi-
tecture compte une vingtaine d’élèves. L’Institut Lo Wells,
a'tos cours de dessin appliqué à l’industrie, qui ont lieu
le soir et sont gratuits, pour les jeunes gens âgés de dix-
huit ans au motos. Près de 500 élèves sont inscrits. Le pro-
gramme des conférences est très varié et s’étend de la chi-
mie et ia physiologie à la littérature et à l’histoire.
L'Athénée a uae bibliothèque avec salle de lecture pour
les journaux. Au-dessus o*t une galerie contenant des ta-
bleaux anciens et servant également pour les expositions
des artistes contemporains. Mais ee n'est que provisoire.
Les riches citoj eus de Boston doivent, centraliser leur coi-
léction dans un vaste Musée, et s’engager à les lui léguer.
Déjà M. Appleton 3. fait don de sa précieuse collection de
gravures à la bibliothèque delà ville. Le célèbre banquier
Peabody a egalement, offert à ses concitoyens de Baltimore
une bello bibliothèque artistique. Ces traits de munificence
républicaine tendent à se multiplier, Souhaitons qu’ils
rencontrent chez nous de nombreux imitateurs.
L# collége de Ya'e, à New-Haven, est celui’qui jouit,
aux Etats-Unis, de !a plus grande réputation. Cent trente
elèvès suivent les cours do dessin, qui sont de 400 fr. par
an, et six ceux de peinture, qui sont de 600 fr. On y subit
des examens.
L’Institut de Maryland, à Baltimore, est une école libre,
entièrement destinée à fétude des beaux-arts. On v fait
des cours du jour et du soir. On y déclare cinq cents hommes
et soixante femmes. L’entretien des professeurs et de l’école
est payé par le revenu de la donation du fondateur, par les
entrées de l’exposition et, par les cotisations des élèves A
la fin da l’année, on délivre un diplôme de capaeité à ceux
qui soRt assez habiles pour fournir un dessin original sur
des sujets se rapportant à l’art et à l’industrie.
Il y a également une Académie des beaux-arts à Phila-
delphie.
Tel est le résumé de notes prises pendant le cours d'un
séjour d ailleurs fort court.En dehors de ces établissements
qui centralisent les cours et les conférences,il faut compter
1 éducation technique qui se distribue à domicile. Ce n’est
point seulement par mode que les Américains achètent et
exposent les cbefs-d’œuvres de nos vieilles civilisations,
ils sentent tous les avantages qu’ils peuvent tirer de eette"
assimilation dans ia pratique de la vie.
Ajoutons encore que, surtout depuis les derniers événe-
ments, l’Amérique du nord a largement accueilli les meil-
leurs artistes de nos hautes industries, la bijouterie, l’or-
fèvrerie, les tapis, les étoffes, les papiers peints, «te. ces
artistes forment eux-mêmes des élèves dans les ateliers où
ils s’établissent, et fondent ainsi une concurrence qui
pourra quelque jour devenir inquiétante pour nos modèles
de fantaisie, pour ceux de nos produits d’exportation dont
le goût et l’originalité font toute la valeur.
journal bes économistes, sommaire du numéro de dé-
cembre : l. Etude sur le mandarinat français, par M.
Courcelle-Seneuii ; — 2. Be l'humaine société, sa,nature et
sa loi, par M. Pérès ; — La question monétaire interna-
tionale en 1872, par M. de Parieu, membre de l'Institut ; —
4. Le nouveau traité de commerce avecVAngleterre, pan*
M. le comte de Batenval, ancien ministre piém'poteB-
taire ; — 5. Correspondance, — a. La nécessité des écono-
mies. — Le vote du budget. — La progression des dépen-
ses, par M. Léon, ancien ingénieur en chef; b. Utilité d’un
guide du colon en Algérie, par M. Frédéric Passy; — 6.
Bulletin. — a. Situation économique, financière ét politi-
que de la France. — Message de M. Thiers, Président de
la République française ; b. L’opinion des libre-éehangistes
français sur le traité de commerce. — Lettre à M. Bagehot,
rédacteuren chef de V Economist, par M. Michel Cheva-
lier, de l’Institut; — 7. Nécrologie. — Sir John Bowring,
par M. Ath. Coquerel fils; — 8. Société d’économie politi-
que. — Réunion du 5 décembre 1872 ; — 9. Bibliographie.
— Le tour du monde, 12‘ année. — La Russie libre, parM.
W. Hepworth-Dixon. — La Fronce industrielle, par M.
Paul Poiré. — Histoire de la céramique, par M. Albert
Jacquemart; comptes-rendus par M. Chartes Letort, —
L'administration locale en France et en Angleterre, par
M. Paul Leroy-Beaulieu; compte-rendu par M. J. Lefort.
— 10. Chronique économique, par M. Joseph Garnier, ré-
dacteur en chef; — 11. Bibliographie économique. — Pu-
blications récentes du mois d’ostonre 1871 au mois d’octo-
bre 1872.
On s’abonne à la Libraire Guillaumin, rue Richelieu 14 à
Paris, 36 fr. par an pour la France et la Belgique.
Bienfaisance.
La Société royale de bienfaisance \'Etoile, rue du
Chaperon, en cette ville , vient de s’enrichir de nou-
veaux dons aussi remarquables par leur richesse que
par leur bon goût; notamment une superbe pendule
en verre, qui forme maintenant le 107® prix de la tom-
bola.
Le succès toujours croissant de cette belle œuvre
permet à la direction de multiplier ses secours. Aussi
vient-elle de décider qu’une 3® distribution sera faite
aux membres à partir de Noël.
Les membres sont priés de retirer leurs bons au
local.
Chaque bon vaudra 1/8 hectolitre de charbon.
d’un
voir
Chronique agricole.
LES SOURIS OU CAMPAGNOLS .
Les cultivateurs de ce pays ne font pas preuve
bien grand zèle pour la destruction des souris. A
l’insouciance avec laquelle ils ent accueilli le cri d’alarme
jeté par les organes de la presse, on croirait que le danger
n’existe pas pour eux. Et cependant le fléau qui les menace
continue ses ravages. Il faut remonter assez loin dans
l'histoire de notre agriculture pour retouver le souvenir
d’une invasion de campagnols aussi désastreuse. C’est ee
qui exp.ique l’illusion de la plupart des cultivateurs. Mais
ceux d’entre eux qui ont été témoins de» désast res de 1832
ne s’endorment pas dans une trompeuse sécurité.
Chose étrange ! c’est chez les petits cultivateurs loca-
taires, chez eeux dont l’avoir peut être englouti dans un#
mauvaise récolte, que l’on remarque le moins de vigilance.
Ils auront tort de se plaindre plus tard, lorsqu'ils verront
leurs récoltes perdues pour une moitié et pour un tiers ;
ils ns pourront invoquer la raison de force majeure lors-
qu’il s’agira de payer leurs propriétaires, car ils seront
vietimes de leur seule incurie.
Heureusement que, à côté de ees agriculteurs iadolents,
il s'est trouvé un bon nombre de propriétaires qui ont mi*
la main à l’œuvre et donné ainsi un exemple salutaire.
Nous sa avens vu. aux environs de Warsage, parcourir
leurs champs accompagnés de cinq ou six ouvriers, refou-
lant les trous creusés par les campagnols et répandant la
lendemain du paia empoisonné aux abords de» trous nou-
veaux pratiqués pendant la nuit
Pour se rendre compta de. l’efficacité de procédés si
simples, il suffit de comparer deux champs dont l’un a été
traité de la sorte, et l’autre abandonné sans soins. Tandis
que le premier présente à peine des traces de dévastation,
le second est ravagé, et la récolte prochaine déjà fortement
compromise.
Un demi-remêdè consiste à boucher simplement l’entrée
des terriers sans répandre du poison aux environs. Grâce
à la fonte des neiges et aux pluies continues ée ces der-
nières semaines, ce moyen a donné de bons résultats, les
eaux ayant envahi les galeries des campagnols et ayant
détruit une bonne partie de eeux-ci. Aussi ces aaimaux
ont-ils fui pour le moment les plaines basses pour se réfu-
gier dans les talus des chemins et partont où la pente du
terrain ne permet pas à l’eau d# s’arrêter et d# pénétrer
abondamment dans le sol. Naturellement, les campagnols
s'empresseront de regagner le* champ# 4é» que l'inonda-
tion aura cessé. |