Full text |
LE PRECURSEUR, Mardi 3 Janvier 1843
a*
Chambres <!e collimeren.
Par arrêté royal du 51 décembre dernier, les nominations suivantes
ont eu lieu dans les chambres de commerce de diverses villes du
royaume :
Sont nommés membres delà chambre de commerce d’AIost : MM. Be-
noit Spilaels, banquier, à Grammont; Albert Boone. tanneur, à Alost;
Adolphe Servaes, imprimeur d’indiennes, à Alost; Charles Cools, négo-
ciant, à Ninove.
De la chambre de commerce d’Anvers : MM. Gevers-Van de Vyver,
ralïineurde sucre, à Anvers; Pierre de Feyter, négociant, id.; Jules Le
Jeune, id., id.; Joseph Kreglinger, id., id.; Auguste Ceulemans, id.. id.;
Edouard Kums, fabricant de toiles à voiles, id.; Joseph Van Behingen,
fabricant de soieries, id.
De la chambre de commerce de Bruges : MM. Louis de Lescluze, né-
gociant, ancien armateur, à Bruges; Pierre Bouvy, ancien négociant en
toiles, à Bruges; Jacques Saney, négociant-commissionnaire, id.; Char-
les Stevens, négociant, à Tliielt; Louis Serweytens, ancien négociant
en toiles,à Bruges. .
[$iCe dernier en remplacement du sieur B. Debreyne, dont la démission
est, acceptée.
De la eban ère de commerce de Bruxelles : MM.P.-J. Van der Elst,fa-
bricant d'aciiiès, à Bruxelles; J.-P. Mathieu, banquier, id.; J. Verreyt,
fabricant négociant, id.; J.-E.Van der Elst, armateur, id.; C. Delcoigne,
négociant, id.
De la chambre de commerce de Charleroy : MM. Jules Frison, maître
de verreries à Lodelinsart; J. YVautelet, négociant administrateur de
hauts-fourneaux, à Charleroy; J. Pirmez, membre de la chambre des
représentants, à Cliàtelineau.
Delà chambre de commerce de Courtrai : MM. Félix Buyse, négo-
ciant saunier, à Courtrai; Arnould Bruneel, négociant en toiles, id.; P.
Van Daele, saunier, id.; Verbeke-Beek, banquier, id.
De la chrmbre de commerce de Gand : MM. E. Grenier-Lefebvre, né-
gociant à Gand; J. de Cock, négociant-armateur, id.; DeSmet Bassaert,
négociant, id.; Jacques Baligand, négociant, id.; De Smet de Noyer, fa-
bricant, id.
De la chambre de commerce de Liège : MM. Félix Capitaine, fabricant
de savon, à Liège; Frédéric de Sauvage, négociant en vins,id.; Louis
Plumans, brasseur, id.; Joseplie Lamarche, fabricant de draps, id.;
D.-D. Joiris, batelier.
De la chambre de commerce de Louvain : MM. Van Campenhout, né-
gociant en toiles à Louvain; A. Everaerts, fabricant de papier, id.;J Car-
lier, brasseur.
De la chambre de commerce de Mons : MM. Auguste Pillion.constrnc-
teurde bateaux et maître de carrières à Mons; Sigart Capouillet, r a dî-
neur de sucre, à Mons; Ch. Saintclelette, directeur de charbonnages, à
Mons; Victorien Dessigny, industriel et banquier, id.
De la chambre de commerce de Namur : MM. François de Fonvent,
négociants, à Namur; Victor Zoude Gillain, maître de forges, à Namur;
Bourguignon-Noël, négociant, commissionnaire, à Namur; Alexandre
Arnould-Laymond, fabricant de coutellerie, à Namur.
De la chambre de commerce d’Ostende : M il. J. Van Iseghem, négo-
ciant armateur à Ostende; E. de Brouwer, id., id.; Théodore Hamman,
armateur à la pèche, id.;
Delà chambre de commerce de Saint-Nicolas: MM. Talboom-Joos,
fabricant, id ; Van Hese-YVauters, négociant, id.; Roels-Dammekens,
id.,à Lokeren.; Janssens de Decker, fabricant, à St-Nicolas.
De la chambre de commerce de Tonrnay : MM. Dumon-Dumortier,
fabricant de chaux, à Tournay ; Ernest Daluin, fabricant de bonneterie,
idem; N. Delannoy, négociant en denrées coloniales, idem ; Victor,
Cherquefosse, tanneur, idem.
De la chambre de commerce de Verviers : MM. Henri Peltzer, fabri-
cant de draps, à Verviers; François Mullendorff, négociant, id. ; Iwan
Biolley, fabricant.
De la chambre de commerce d’Ypres : MM. J.-B.Van den Peereboom,
ancien négociant, à Ypres; Théodore Van den Bogaerde, négociant,
id. ; Ch. Becue, pharmacien, id.
Exposition permanente «le tablennx.
On suit avec intérêt les progrès que l’institution de l’exposition per-
manente de tableaux ne cesse de faire. L’artiste et l’amateur trouvent
également leur compte à ce mode d’exposition : l’un n’a pas besoin d’at-
tendre que l’on vienne à son atelier pour prendre connaissance de ses
Iiroduclions; l’autre est toujours sûr de rencontrer réunis la plupart des
ions tableaux qui sont exécutés par nos artistes.
Aujourd’hui la société de l'exposition permanente a déjà vu augmen-
ter le nombre de ses membres jusque près de 500, et tous appartenant
à l’élite de notre population. Il est facile à voir, par ce résultat signifi-
catif, que l’on tend à favoriser l'institution et à entretenir l’émulation
des artistes. Si l’on feint de compter, en certains lieux, les peintres
d’Anvers pour peu de chose, il n’en est pas de même de leurs conci-
toyens qui savent les apprécier dignement et les encourager selon leur
mérite.
La société a acquis plusieurs bons tableaux pour le tirage de ce mois.
Les membres verront avec plaisir que parmi ces acquisitions, il se
trouve des productions de Jacob-Jacobs , Ruyten, Verheyden.Venne-
man, Dejonghe, Verreyt,Marinus, Noterman, Carolus, Fissette,Verbeek,
et tant d’autres qui sont l’espérance de notre jeune Ecole. En voilà cer-
tainement assez pour que l’on désire ardemment la propriété d’un lot
heureux.
Nous continuerons à appeler l’attention du public sur toutes les œu-
vres remarquables qui orneront dorénavant la sallede l’exposition per-
manente. On sait que c’est une des salles de la Bourse donnant entrée
par la rue des Douze-Mois.
Académie de 8t.-Lue. — Soirée*.
Les soirées musicales et littéraires del’Académiede Sl-Luc deviennent
plus attrayantes que jamais. Celle qui a eu lieu samedi dernier,a surpas-
sé toutes les autres par le charme particulier que lui ont prêté le talent
îles exécutants et la variété du programme Pour notre part,nous aimons
fort ces petites fêtes qui se passent en quelque sorte en famille, où l’on
entend de la bonne musique et où règne constamment la cordialité qui
sait mettre si bien tout le monde à son aise.il y a là certains agréments
ue l’on ne saurait trouver aux concerts plus brillants mais plus froids
e leur nature. C’est une excellente idée qu'a eu l’Académie de St.-Luc
de se donner à elle-même de ces judicieuses récréations où le cœur et
l’intelligence tout autant que l’oreille, savent découvrir d'agréables
sensations.
L’Académie de St.-Luc a donc fini l'année par une soirée dont tout le
monde a emporté un souvenir d’une évidente satisfaction. En jetant un
coup-d’œil sur l’exécution du programme,on se rendraaisément compte
de cette impression.
D’abord,nous signalerons M, Félix Riccio,artiste de la chapelle royale
de S. M. le roi Je Sardaigne, et professeur de chant au conservatoire
de Bruxelles, qui a charmé tout l’auditoire par son excellente méthode
et par l’aisance et l’entrain qu’il a déployés dans un aria buff'a. Les Ita-
liens sont inimitables dans la musique bouffe dont ils savent rendre si
bien toute la physionomie animée jusqu’au pittoresque. M. Riccio sem-
ble exceller dans ce genre;cependant,sa méthode puiséeaux meilleures
sources, nous autorise à supposer qu’il sait triompher de tous les ob-
stacles qu’offre nécessairement l’interprétation des différents caractères
du chant. En un mot, M. Riccio est un artiste très habile.
En seconde ligne, nous devons placer un brillant élève de de Bériot,
M. Siron. Ce jeune homme que nous croyons placé devant un avenir
riche de succès,a joué le Deuxième Concerto de son maître et un Caprice
de Vieux-Temps. Les deux grands artistes ont trouvé en M. Siron un
interprête des plus intelligents. Il y a à la fois de la force et de la dou-
ceur, delà passion et de la tendresse dans son coup d’archet. Les tours
d’adressene semblent pas être en grand honneur chez M. Siron; la sim-
plicité paraît avoir beaucoup plus d’attrait pour lui. Une pareille dispo-
sition est loin d’être un mal. On ne doit affronter les casse-cous qu’avec
une extrême réserve et quand on commande en maître absolu à son
instrument et à ses impressions.
Un membre de la Héunion Lyrique, M. L. S., a chanté avec beaucoup
de charme une jolie romance, et M. Fr. K„ membre de la Société d’Or-
phée, a fait vivement applaudir sa belle et puissante voix de baryton ou
pour mieux dire de basse-chantante dans un air de Moïse.
M. Ed. Vander Plassche a récité avec chaleur une pièce de vers inti-
tulée Alvarez de Tolède, et dont la pensée et la contexture rappelaient
vaguement l’énergique poésie de l’auteur des Jambes. — M. Th. Van
Kyswyckalu deux de ces pièces à l’allure dégagée, à l’expression pi-
quante, qu’il sait faire avec un bonheur si original. A plusieurs repri-
ses, un rire fou s’est emparé de l’auditoire. C’est qu’il n’est pas facile
d’écouter gravement les saillies du poète flamand, alors qu’il les fait
couriravecla prestesse dont lui seul a le secret. La verve de Van Rys-
tvyck, c’est comme la lille court-vélue dont la tournure un peu leste et
le minois chiffonné vous font sourire en dépit de tout.
Quelques membres delà Société d’Orphée ont exécuté avec un en-
semble digne d'éloges un Quatuor de Mozart et une Quintette de Hum-
mel. Qu’il est de belles et grandes pensées dans ces œuvres des grands
maîtres allemands ! Certainscompositeursd'aujourd’huiensaveutquel-
que chose.
Nous devons un mot à M.Schermers 01s qui a bien voulu tenir le piano
Pendant toute la soirée. C’est un excellent accompagnateur, les exécu-
tants n’avaient qu’une voix là-dessus. D’un autre côté, M. Schermers a
Parfaitement mérité de la reconnaissance de l’Académie de Sl-Luc, par
sa rare complaisance qui ne s’est pas démentie un seul instant.
Au résumé, la soiréemusicale et littéraire du 51 décembre a été char-
mante, on peut le dire. Puisse l’Académie de St-Luc en donner souvent
de pareilles à ses nombreux membres.
Théâtre Royal.
Plusieurs artistes viennent de nous adresser la lettre suivante avec
prière de l’insérer dans nos colonnes. Nous obtempérons avec empres-
sement à ce désir, d’autant plus que par là le public pourra se convain-
cre de l’impérieuse nécessité qui a entraîné ta récente conduite de ces
artistes.
Anvers, le 5 janvier 1845.
A Messieurs les abonnés et habitués du théâtre d’Anvers.
Messieurs,
La situation nouvelle où se trouve le théâtre par l’étrange conduite
du directeur à notre égard, nous porte à entrer ici dans quelques ex-
plications , propres à justifier notre refus de jouer jusqu’à ce que nous
soyons fixés sur nos intéréts.
Samedi dernier, nous lûmes tous convoqués par M. Francis-Cornuau
foyer du théâtre. Interrogé sur sa situation,il nous répondit que, quant
à présent, il lui était impossible de nous payer, mais qu’il aviserait au
moyen de nous satisfaire vers le 15 de janvier. Lui ayant demandé une
garantie à cet égard, il nous répondit qu’il avait sous la main une per-
sonne qui consentait à lui prêter dix mille francs. Ne pouvant croire
à une pareille assertion,nous lui demandâmes le nomdecette personne,
disposés que nous étions à la bénir à deux genoux ; mais le directeur
garda le silence,et il fit bien, car le moyen de croire qu’il puisse exister
a Anvers un homme disposé à prêter en ce moment dix mille francs à
M. Francis-Cornu ! CetLe fois-ci le leurre était trop grossier pour nous
y laisser prendre. Ledirecteur nous parla ensuite de la Heine de Chypre,
des recettes probables qu’elle procurerait;mais tout cela était éventuel,
tout cela à nos yeux, n'offrait aucune sûreté,et à défaut d’argent comp-
tant, nous avions le droit d’en exiger. N’en obtenant point,nous fûmes
d’accord pour lui déclarer, séance tenante, qu’il ne pouvait plus comp-
ter sur nos services. Remarquez, je vous prie, que ceci lui fût annoncé
samedi dernier à8 heures du soir. Rentrés chez nous, nous lui répétâ-
mes, sous la date du Dr janvier, notre résolution par écrit, et notre let-
tre lui fût remise dimanche avant neuf heures du matin. Par là vous
voyez que le directeur avait tout le temps nécessaire pour faire chan-
ger l’affiche qui annonçait le spectacle du jour, et prévenir l’incident
survenu entre lui et nous. M. Francis-Cornu a préféré agir autrement,
et provoquer le bruit et le désordre dont vous avez été témoins diman-
che au soir.
A présent qu’il nous soit permis de dire deux mots sur notre position
particulière :
Dans le monde, comme au théâtre, n’importe pour quelle industrie,
les engagements et les devoirs doivent être réciproques; ces engage-
ments ne peuvent lier une partie et affranchir l’autre. Entre M.Francis-
Cornu et nous, il existe un acte auquel il ne peut plus satisfaire; ceci
résulte de sa position et de ses aveux. Ce fait démontré et acquis, com-
ment pourrait-on prétendre de nous un service et des charges onéreu-
ses,sans indemnité, sans compensation:’ Est-il quelqu’un dans la société
qui ne soit rétribué pour ses peines:’ Chez nous, messieurs, à part nos
veilles et nos travaux, à part nos dépenses journalières, nous avons en-
core nos frais de costumes, qui nous constituent en dépenses bien plus
considérables; ces dépenses absorbent quelquefois au-delà d’un mois de
nos appointements.
Ainsi, et d’après le système de M. Francis-Cornu, non-seulement nous
n’aurions point nos appointements, mais il nous faudrait encore des-
servir le théâtre à nos propres frais! Cette opinion est-elle soutenable?
et si elle ne l’est pas, pourquoi voudrait-on l’invoquer contre nous?
Mais il y a plus. En refusant nos services au directeur.nous lui avons
proposé la résiliation de nos engagements, sauf ensuite à rester et à
jouer jusqu’à ce qu’il fût parvenu à nous remplacer. Cette résolution,
nous l’avons prise en nous imposant un nouveau sacrifice, car à cette
époque de l’année, il n’y a certes plus de place à espérer nulle part. Ces
offres ont été repoussées et on le conçoit; remplacés, nos successeurs
se feront payer; restant à Anvers, on "espère nous payer par des pro-
messes qui ne peuvent se réaliser jamais. On voit qu’à ce mode-là, M.
Francis-Cornu avait tout à gagner et rien à perdre; mais le directeur
ne résume pas le théâtre à lui tout seul et en cette occasion, messieurs,
il nous était probablement permis d’écouter aussi un peu nos intérêts.
D’ailleurs, quelle est cette idée de vouloir contre tous, conserver une
position à laquelle désormais il vous est impossible de faire honneur !
Encore une fois, dans le monde comme au théâtre, la persévérance n’est
estimable que pour autant qu’elle n’entraîne le malheur de personne ;
si votre position est viciée au point qu’elle n’engendre plus que des
désastres, alors retirez-vous, eL n’exposez pas au besoin et à la misère
quarante familles qui sont arrivées ici sous la foi de vos promesses, sous
la foi d’un engagement et d’une signature donnée.
Des personnes nous ont blâmés d avoir adopté la lignede conduite que
nous venons d]expliquer. Cette conduite constitue un acte de la vie
privée, et à ce titre nous avons droit à l’indulgence de tous, et nous sau-
rons en prendre sur nous toute la responsabilité. Ces mêmes person-
nes, tout en nous portant beaucoup d’intérêt, auraient préféré nous
voir recourir aux tribunaux, au juge compétent, pour nous faire ren-
dre la justice qui nous est due. Sans doute, le moyen était pour nous
une ressource; mais ces formes lentes et calculées, prescrites par le
Code pénal, nous avons été contraints d’y renoncer. Deux d’entre nous,
pour obtenir leurs appointements du mois de novembre, ont été forcés
de citer le directeur devant le Tribunal de Commerce. Cette affaire leur
a coûté fr. 500--Ainsi pour se faire payer 1,500 fr. d’appointements,
par exemple, l’artiste se verra obligé de faire une dépense de fr. 500.
Où conduisait ce système renouvelé tous les mois ? Sommes-nous à An-
vers pourles plaisirs du public, ou pour occuper les juges et les avocats
de nos débats particuliers ? De cette manière, non-seulement nous
compromettrions le présent, mais nous engagerions encore positive-
ment notre avenir. On a appelé du jugement intervenu, et les frais oc-
casionnés restent suspensifs jusqu’à ce que l’appel soit vidé ; et comme
avec un avocat un peu habile, et à coup sûr, Anvers n’en manque pas,
les choses traînent ordinairement long temps, l’année théâtrale peut
finir avant que nous ayons une solution sur un droit et un litre qui sont
incontestables partout. Les tribunaux sont d’excellents moyens pour
ceux qui ont de la patience et de l’argent; nous n’avons plus ni l’un ni
l’autre.
Dimanche pendant le tumulte, une ou deux voix se sont élevées pour
s’écrier que nous avions manqué d’égards au public. En présence de ce
que nous venons de dire, une pareille accusation serait injuste, et nos
antécédents, comme les habitudes des artistes en général, protestent
assez haut contre cette allégation.Ce ne sont point les artistes,Messieurs,
qui sont la cause du désordre dont vous avez été témoins, mais bien
le directeur, qui aurait dû vous prévenir de nos dispositions à son égard,
parce que ces dispositions, il les connaissait depuis la veille; mais en
cette occasion . comme en une foule d’autres. M. Francis-Cornu a cru
pouvoir vous traiter aussi cavalièrement, qu’il nous traite quelquefois
nous-mêmes; la différence seulement, Messieurs, c’est que pour le rap-
peler à l’ordre, nous n’avons pas les mêmes moyens de coercition que
vous. A nous les tribunaux et la ruine, à vous Messieurs une justice
prompte et sans appel, mais toujours tempérée par l’équité et la bien-
veillance.
Messieurs, si vous pensez que notre absence du théâtre se trouve,
non pas dans nos intérêts, mais uniquement dans un défaut de procé-
dés envers le public; dites un mot, et nous sommes prêts à jouer de-
main, à reparaître à l’instant, dussions-nous ne recueillir de notre zèle
et de notre bonne volonté que l’hommage de votre approbation et de
vos suffrages, aux dépens de notre situation si précaire et si malheu-
reuse. C’est la preuve la plus forte que nous puissions vous donner.Mes-
sieurs, que dans celte circonstance nous n’avons agi que pour céder à
un devoir aussi nécessaire qu’indispensable.
Agréez, Messieurs, l'assurance de notre profond respect.
MM. Sémiladis; Mesd. Neveu;
Poppe; Neret;
Neveu; Dorsan ;
Grosseth ; Poppe.
Rommy.
KRt\» COSiCERT VOCAL ET I * * T K C M E IV TA L,
DONNÉ PAR
SIGISMOM) THALBERG,
Premier pianiste de S. JM. l’empereur d’Autriche,
Le jeudi 5 janviér 1845, dans la salle de la Société Philharmonique.
Programme.
Première partie.
1° Ouverture à grand orchestre.
2° Air exécuté par M™ Willenl-Bordogni.
5° Fantaisie sur la Somnambule, de Bellini, exécutée par
Thalberg.
4° Chœur des Buveurs, exécuté par la Réunion Lyrique.
5» Première partie du 2m>- Concerto de violon, exécutée
par Aug. Moeser.
G» Andante final (2mc acte) de Lucia di Lammermoor, varié,
suivi d’une grande Etude en la mineur, exécuté par
Thalberg.
Deuxième partie.
1» Ouverture à grand orchestre.
2° Variations délia Cenercntola, exécutées par M™'Willent-
Bordogni.
Thai,berg.
Lixtekmaxs.
De Bériot.
Thalberg.
Rossini.
5" Adagio et Rondo russe, (deuxième partie du Concerto),
exécutés par Aug. Moeser. De Bériot.
4° Hymne à l’Amitié, exécuté par la Héunion Lyrique. Limnander.
5“ Grande Fantaisie sur la Sémiramide , exécutée par
Thalberg. Tiialberg.
L’orchestre sera dirigé par M. Léo* Kiwis.
Le prix de la souscription est de 4 francs. - Les billets pris à la porte
coûteront 5 francs. — On souscrit chez les fils de B. Schott, éditeurs de
musique, Marché aux Œufs.
Les personnes auxquelles l'usage du café ou du chocolat est défendu,
celles dont l'estomac réclame un déjeûner léger et nourrissant, trouve-
ront dans le Racahoot des Arabes l’alimentation la plus agréable et la
plus salutaire ; cet aliment est aussi très convenable aux dames, aux en-
fants , et à toutes les personnes faibles de la poitrine ou de l'estomac.
(Dépôts à Anvers, chez les principaux pharmaciens.) ('1710)
'/La préparation connue sous le nom de Pommade Dupuytren, compo-
sée par M. Mai.lard, pharmacien à Paris, et que cet illustre chirurgien
avait composée dans le but de remédier à la cliûte prématurée de la
chevelure, vient par suite de nombreuses expériences, de recevoir une
bien heureuse application : on peut aujourd’hui affirmer que les dames
qui en feront usage pendant et après la grossesse n’auront pas à regret-
ter la perte si fréquente de la chevelure. Dépôt à Anvers, chez C. Koc-
nig, coiffeur, Place de Meir, 1066. (1597)
COMMERCE.
Pince «TAnvers du 3 janvier.
SUCRE BRUT. — On a fait environ 150 caisses Havane blond à diffé-
rents prix.
Le marché n’a rien offert de remarquable pour les autres articles.
Tentes publiques.
SUCRE BRUT. — Env. 154 caisses Havane blond plus ou moins avarié
de frs. 25 à 28 1|4 par 50 klg. entrepôt.
toauchï<:s.
Amsterdam , 2 janvier. — lie vue de la semaine.
Cafés : Très calmes; on se procure difficilement le Chéribon ord. au-
dessous de 25 1|2 c.
Tabac : Sans mouvement.
Sucre brut : Les affaires ont été bornées à 752 caisses Havane de f.
26 à 50.
En raffinés il se fait peu d’opération, à cause de la saison avancée. —
Les mélis ord. sec. se cotent f. 26 1|2. — Sirop f. 26 1[2.
Havre 50 décembre. — Revue de la semaine.
Coton : Les arrivages, cette semaine, se sont élevés à 5,975 balles et
les ventes à 7,768 balles, ce qui nous laisse avec un stock avoué de
108.000 balles.
La demande s’est maintenue assez régulière, mais le désir de réaliser
de la part des détenteurs a toujours dominé dans le marché; les der-
niers avis reçus des Etats-Unis, par le paquebot Emerald, n'ont pas
changé la face’ des affaires sur notre place, et l*s importeurs ont conti-
nué à faire classer et offrir leurs cotons, ce qui a contribué à laisser
continuellement les prix en faveur des acheteurs.
Après la forte réduction que nos cours avaient éprouvé la semaine
Erécédente, on n’a pas remarqué pendant celle-ci de variations sensi-
les dans les prix, qui se sont maintenus, à peu de chose près, comme
par le passé.
Les nouveaux cotons ont toujours été plus offerts que les anciens, et
on a encore pressé davantage la réalisation des Géorgie, qui seuls ont
présenté de nouveau une faible baisse pour les bonnes sortes. Jusqu’à
présent, les acheteurs donnent une préférence marquée aux Louisiane
sur les Géorgie, et qualité pour qualité, les importeurs en tirentencore
un meilleur parti.
Les cours paraissent être maintenant à un taux assez bas pour ne pas
faire craindre de chute nouvelle, et les consommateurs font d’excellents
achats, qui ne peuvent que leur laisser de beaux bénéfices.
Ce qui prolonge seulement cet état de choses sur notre place, c’est la
conviction, dominant chez tout le monde, que notre marché sera toute
l’année largement approvisionné, par suite de l’abondance de la nou-
vélle récolte et des prix modérés auxquels on obtient les cotons aux
Etats-Unis; mais, dans la position où l’on se trouve, le moindre événe-
ment pourrait agir d’une manière favorable k l’article et le faire sortir
de son engourdissement.
En résumé, les cours actuels sont arrivés à un point où, s’ils n’offrent
que peu de chances de bénéfice, d’un autre côté, de nouvelles pertes
sont à peu près garanties.
— Au 1er décembre, le stock sur place était de 114,000 balles. — Nous
avons reçu, dans le mois, 28,500 balles, et vendu 51,000, expédié 5,500;
ensemble’ 54,500 balles débouchées, ce qui nous laisse, fin de ce mois,
avec un stock de 108,000 balles, non compris environ 15,000 balles qui
proviennent d’anciens dépôts restés sur place.
Voici à peu près la situation des colons sur notre place, pendant les
années 1842 et 1841 :
Années 1842. 1841.
Stock au Dr janvier............ 90,500 balles. 77,000 balles
Arrivages pendant l’année. . . . 570,515 — 557,517 —
461,015 — 454,517 —
Débouchés pendant l’année. . . 355,015 — 544,017 —
Stock au 51 décembre........... 108,000 — 90,500 —
Ainsi, les arrivages, en 1842, excèdent de 15,000 balles ceux de 1841.
Les débouchés, en 1842, sont de 9,000 balles plus élevés qu’en 1841.
Et le stock, fin décembre 1842, présente une augmentation de 17,500
balles sur celui fin décembre 1841.
Sucres : Les sucres de nos Antilles ont de nouveau joué un beau rôle
pendant toute cette semaine. La certitude que l’on a acquise, que la loi
qui sera présentée aux chambres par le ministère, comprendra le ra-
chat de la production indigène, a donné un nouvel élan à cet article, et
les prix s’en sont ressentis d’une manière favorable.
Les ventes de la huitaine sont encore d’environ 1,500 barriques brut.
On a successivement payé 200 barriques sur la base de fr. 58 50 pour
la bonne 4<-; puis 800 barriques, base de fr. 59; 400 barriques, base de fr.
59 25, et enfin, hier soir, 82 barriques ont été payées sur la base de fr.
59 50, cours qui se maintient aujourd’hui, bien que l’on n’ait pas cité
de nouvelles ventes à ce taux. Il est probable pour peu que l’on pousse
encore les achats, que la bonne 4e obtiendra le cours de fr. 60, qui sera
un cours raisonnable pour terminer l’année.
Tous ces achats ont été faits, soit pour les raffineries de notre place,
soit pour les environs et pour Paris.
La semaine se termine donc sous une impression favorable.
Il n’a pas été question d’affaires dansles autres sortes.
Deux petits navires sont arrivés de la Guadeloupe, la Mathilde et le
Nestor, important ensemble 542 barriques brut.
La Cécile a introduit de Fernambuco,15caisseset 265 sacs sucre Brésil.
Nous estimons que le stock actuel sur place en sucre, est de 15 à 14,000
barriques de nos colonies, 5,000 sacs Bourbon, 1,500 barriques Porto-
Ricco et 800 à 1,000 colis sucre du Brésil.
Par aperçu, le Havre a reçu cette année :
64.000 biques brut Martinique et Guadeloupe, contre 55,000 l’an der-
nier.
61.000 sacs Bourbon, contre à peu près la même quantité en 1841.
60.000 biques brut Porto-Rico, id.
Cafés : Les affaires ont été languissantes, et elles se ressentent du
manque de bonnes provisions dans les arrivages, et de la clôture de la
fin de l’année.
Nos prix restent toutefois sans changement.
Il s’est écoulé pendant la semaine :
400 sacs Java, à fr. 102 acq., solde d’une partie d’importation directe.
175 sacs Haïti ordinaire, à fr. 59 entrepôt français.
485 sacs Rio, ord. à bon ord. régulier de fr. 38'l[4 à 42 1 j2 E. Fr.
Nous n’avons reçu, en importations, que 17 quarts de la Guadeloupe.
11 reste sur placé environ 30,000 sacs diverses sortes, dont à peu près
22.000 sacs Haïti.
Daraperçu, il est arrivé, cettearinée :
800 tierçôns et 5,600 quarts Martinique et Gadeloupe, soit à peu près
autant qu’en 1841.
5,400 balles Bourbon, contrei,500ballesseulementen 1841.
145.000 sacs diverses sortes (dont environ 60,000 sacs Haïti), contre
155.000 sacs en 1841.
New-York, 15 décembre.
Cotons : Depuis nosavis du 30 nov., nous avons reçu des nouvelles de
Liverpool,du 18. et du Havre, du 15 novembre. Les affaires en coton ont
été assez régulières cette quinzaine, mais à des prix tendant graduel-
lement à la baisse. On l’estime à 1|2 cent environ et en particulier sur
les sortes inférieures; cette baisse doit être attribuée à la hausse du fret.
Hier le marché était assez ferme aux cotes suivantes :
Inf. Ordinary. Midi in g L'air. Goodfair
d mid fair.
Louis, et Mobile. 5 5 l]4 | 5 li2 61(4 I 6 1(2 71(4 | 7 5|8 8 1(4 | 8 1(4 81|2
Upland et Florid. 5 5 1|2 | 5 1j2 61i4 j 6 5(8 6 3|4 | 7 7 1(4 | 7 5]8 7 5t4
Ventes depuis notre dernière, 12,0000 b.—Stock, 16,000 b. |