68 senre tout opposé à celui des deux tableaux à volets. La vierge est glorieusement portée au ciel par une multitude d’anges, dont les uns voltigent autour de sa tête et lui présentent des couronnes , les autres forment un cercle au dessous d’elle et poussent en se jouant le nuag transparent qui enlève la mère de Dieu. Le naturel et la vérité de carnation qui dis tinguent toujours les figures de Rubens, ont fait place dans cette admirable tableau à quel- que chose de vague , de poétique et de céleste. Il ne s’est pas servi pour la Vierge de ses mo- dèles ordinaires, la terre n’en offre pas de sem- blables, et ce sont bien des anges qui l’accompa- gnent. Malgré l'éclat éklouissant de ce tableau il y règne une harmonie parfaite : c’est un vé- ritable bouquet, où les tons les plus chauds et les plus vigoureux s’allient imperceptiblement aux teintes les plus suaves et les plus délicates On a peine à comprendre comment le peintre a su produire une effet aussi frappant avec aussi peu d’ombres et de lumière. La perspective aérienne y est portée au plus haut point d'en tendement ; le dessin en est irréprochable ; le groupe des sept apôtres et les tètes de caractèr( montrent une étude approfondie des meilleurs