148 LA BELGIQUE. bien qu’inférieure aux Xermesses de Téniers. D'innombra- bles personnages remplissent ce tableau, qui paraît dater du milieu du xvi° siècle. Martin de Voss, élève de Franz Floris, est largement re- présenté au musée de sa patrie. On voit d'abord de lui une belle Résurrection et un Baptème de Constantin, non moins remarquable; puis une belle et vaste composition représen- tant les Pharisiens qui veulent éprouver Jésus. Nous omet- tons plusieurs de ses tableaux plus faibles, et nous passons à une Tenfation de saint Antoine, vaste composition dans le style burlesque, et qui a du mérite, mais dont la couleur est mauvaise ou du moins a subi les outrages du temps, re- marque générale, et qu’il faut appliquer presque à toutes les œuvres de Martin de Voss. On dirait, à les voir aujourd’hui, que cet artiste très-éminent peignait à l’eau ou à fresque. Ses lignes ne sont pas non plus très-pures; elles sont, si l’on peut ainsi dire, embues, et son dessin a quelque chose de co- tonneux et d'indécis. Franck le Vieux a fait un remarquable Christ à Emmaüs, et François Franck se recommande par dix ou douze ta- bleaux très-estimables, dont, à regret, il faut omettre le dé- tail. Jérôme Franck n’a qu’une Cène, et Ambroise Franck a traité plusieurs Martyres, dont celui des Saints Crépin et Crépinien, tableau un peu confus, très-vaste, où ce qui attire d'abord l'œil est la singulière grimace du bourreau, s’arrê- tant tout court au moment où il va planter son couteau dans le corps de l’un des deux saints. Martin Pepyn a un Saint Luc et un Passage de la mer Rouge. Otto Venius, le second maître de Rubens, à cinq ou six tableaux du plus grand mérite. On sait que cet artiste étu- dia beaucoup en Italie et imita les Italiens. Il est permis d'imiter ainsi. Otto Venius fut un très-grand peintre et di- gne de son illustre élève. Il a peut-être moins de pureté, mais