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LE PRECURSEUR , IVIardi 3 Janvier 1843
de la Lozère; le comte Clabarèdc, lieutenant-général; le baron Malouet;
Morel de Vindé.
Lieutenants-généraux — Le duc de Castries, Lemoine, Cambrone, Mer-
lin, le comte Rampon, le comte de Tromelin, Heymès, Marulaz, le duc
de Clermont-Tonnerre, le baron Saint-Cyr Nugues, le comte Claparède.
Maréchaux de camp.—Le baron Rey, le comte de Montbadon, Com-
blement, le baron Schaffer, Castex, Fleury-Bourckholtz, le baron Seru-
gues, le marquis Vidal, le baron de Ravel, Possesse, Mazan, Huz, Rollée
de Boudreville, Louis-Xavier Morel, le baron Prêtez, Boulard, de la
Vergne, le marquis de Tressen, le vicomte d’Uzer, Schilz, Bonaventure
Sabatier, Boy.
t Cour des comptes. — Dnssomerard, baron Malouet.
r Marine. — Le baron Vattier, Dumont-d’Urville, Baudin, contre-ami-
raux; Freycinet, capitaine de vaisseau.
Peintres. — Bouchot, Dunoux, Delaberge, Révoil, Lemarié, Berlin,
Octave, Blanchard, Darondeau, Flandrin,Victor Bruyère,Cléau fils,Clé-
ment Boulanger, Villeneuve.
Statuaire. — Rapatel.
Sculptures. — Athanase Jovart. Moulive.
Médecins. — Le baron Larrey, Double.
Institut. — Alex. Du val, Roger,Costaz.Guénepin.Cherubini, Mionnet,
Double,Edwards,Freycinet, le baron de Gérando,Alex.Delà borde, Morel
de Vindé.
Auteurs dramatiquas. — Alex. Duval, Caignez, Camille Bernay, Chà-
teauneuf, le marquis Carion de Nisas, Raymond,
Compositeurs. Cherubini, Pixis.
BEIiGIQITE.
Bruxelles, 2 janvier.— La reine a fait célébrer ce matin lundi à onze
heures en l’église St.-Jacques-sur-Caudenberg, ainsi que S. M. a cou-
tume de le faire depuis trois ans, un grand service funèbre en commé-
moration delà mort de la duchesse de Wurtemberg, princesse Marie
d’Orléans, aînée de la reine des Belges.
S. M., accompagnée de M"w la comtesse Vilain XIIII, damed’honneur,
eide M. le comte d’Arschot, grand-maréchal du palais, est arrivée à onze
heures et a pris place dans la stalle destinée à la famille royale.
Le chœur et le maître-autel étaient entièrement garnis d’ornements
et emblèmes funéraires. Un catafalque s’élevait au milieu.
L’assemblée, sans être fort nombreuse, était composée de beaucoup
de notabilités de premier ordre. On remarquait, placés dans le chœur,
à droite et à gauche du catafalque, Mgr. Fornari, nonce apostolique et
archevêque de Nicée; M. le marquis de Rumigny, ambassadeur de S. M.
le roi des Français, les secrétaires de légation, plusieurs autres mem-
bres du corps diplomatique , les officiers de la maison du roi, MM. les
généraux Wilmar, Goblet, Brialmont, etc.
On remarquait aussi, outre les dames du palais, bon nombre de dames
du corps diplomatique et de la noblesse, quelques Français de distinc-
tion habitant momentanément la capitale, assistaient également à celte
cérémonie.
L’office des morts a été chanté en plein-chant. C’est M. le curé T’Sas
quia dit la messe et fait l’absoute.
Itéceptlonx «lu jour «le l'an.
A l’occasion du renouvellement de l’année, L. M.,ayantauprès d’elles,
le duc de Brabant, MM. les ministres.les officiers et dames de leurs mai-
sons, ont reçu successivement le corps diplomatique, les députations
du sénat et àe la chambre des représentants, la cour de cassation, la
cour des comptes,la haute cour militaire, la cour d’appel, le conseil des
mines, l’Académie royale des sciences et belles-lettres, l’Académie royale
de médecine, les fonctionnaires supérieurs des ministères, le gouver-
neur et la députation permanente de la province, le tribunal de pre-
mière instance, le corps communal, le tribunal et la chambre de com-
merce, le gouverneur et les directeurs de la Société-Générale, le direc-
teur et les administrateurs de la Banque de Belgique, le clergé de Bru-
xelles, le consistoire évangélique, les directeurs et professeurs de l’é-
cole vétérinaire et d’agriculture, le conseil d’administration de l’Uni-
versité de Bruxelles, etc.
A 3 heures ont été reçus par LL. Mïl. les étals-majors et les officiers
de la garde civique et de l’armée, à 3 heures et demie les personnes
présentées.
Discours adressé à LL. MM. par M. le comte Vilain XVIII1,
vice-président du sénat.
Sire ! Madame !
Le sénat a l’honneur de présenter à vos majestés l’hommage de son
profond respect. Il forme les vœux les plus ardents pour que l’année
qui commencesoit heureuse pour le roi,la reine,leurs augustes enfants,
et prospère pour la Belgique.
Sous vos auspices, sire, notre nationalité se consolide tous les jours;
constituée en 1830,soutenue efficacement parle roi, reconnue plus tard
par toutes les puissances, elle verra bientôt se clore cette période diffi-
cile pour tous les états nouveaux.
Nous avons, sire, dans la session précédente, voté toutes les lois né-
cessaires pour réparer les maux causés par la révolution. Douze années
auront suffi pour liquider définitivement le passé, et, nous placer avec
toute notre force nationale en face de l’avenir. C’est à la sagesse des
différents pouvoirs que cet avenir est confié; moins préoccupés main-
tenant de questions politiques, nous pouvons employer tous nos moyens
au développement graduel denos institutions, de notre industrie et
de notre commerce.Nous sommes heureux de pouvoir assurer votre ma-
jesté que son gouvernement peut toujours compter sur la coopération
active et patriotique du sénat.
Daignez, sire, daignez, madame, agréer avec bonté l’expression de
notre profond respect.
M. le comte Vilain XIIII, s’adressant à M. le duc Je Brabant, s’est ex-
primé en ces termes :
Monseigneur,
Nous nous trouvons heureux de vous offrir nos hommages pour la
première fois, dans ce jour solennel : Puisse la divine providence veiller
sur vos jours si précieux ; puissiez vous continuer à croitreavec la pros-
périté de la patrie; puissentenfin les exemples de vos augustes parents
vous enseigner encore pendant de longues années comment on obtient
et comment on conserve cet amour des peuples qui est le plus ferme
boulevard de l’avenir des dynasties.
Discours adressé à LL. MM. par M. Raikem, président de la
Chambre des Hepiéseulunts.
Sire !
Dans ce jour qu’un antique usage a fait compter parmi les fêtes de
famille, la chambre des représentants vient renouveler à V. M. les sou-
haits qu’elle ne cesse de former pour le bonheur du roi, pour celui de
l’auguste princesse qui s’est généreusement associée à notre sort, pour
celui de nobles enfants, objets de notre constante affection.
Les cœurs s’épanchent avec plus d’abandon dans une fête de famille
que dans une solennité politique. Alors, ils se rallient plus facilement;
les vœux sont unanimes; et si, dans une circonstance toute politique, la
chambre des représentants vous disait, sire : « Heureuse et confiante
dans le souverain qu’elle s’est choisi et dont la dynastie s'élève et gran-
dit pour le bonheur de la patrie, la nation n’oubliera jamais que la Bel-
gique ne peut trouver de force réelleque dans la concorde et I union de
tous ses enfants, » aujourd hui, nous dirons à V. M. que les enfants de
la grande famille s’unissent pour la manifestation de leurs sentiments
envers le père de la patrie.
Madame !
Yous exprimer de nouveau la vénération qu’inspirent les vertus qui
brillent dans votre majesté, bien plus que l’éclat de la couronne, paraî-
trait une flatterie usée, si la réalité ne frappait tous les yeux. Mais nous
n’éprouvons pas de surprise, lorsque les regards se portent sur cette
sage reine, qui, au milieu des grandeurs, n’a pas oublié les soins de la
famille, et dont les rares qualités semblent vous avoir été transmises
avec le sang. Quel heureux augure pour une nation morale! Il nous
promet que les mêmes vertus revivront dans une postérité à laquelle
vos exemples serviront de leçons.
Sire ! Madame !
Nous ne pouvons faire de souhait plus digne de vos majestés, plus fa-
vorable à la patrie, que celui de voir les princes devenir l’image de leurs
augustes parents. Daigne la divine Providence, qui tient dan» ses mains
les destinées des peuples et des rois, exaucer les vœux que nous for-
mons si ardemment.
Le roi a répondu en substance : .
Je remercie la chambre des représentants, en mon nom et en celui de
la reine, des sentiments bienveillants qu’elle vient de m’exprimer par
l’organe de son président.
C’est la douzième année qu’à la même époque, la chambre vient me
présenter l’expression de ses vœux. Dans cet intervalle de temps, nous
avons fait des choses qu’on pourrait qualifier de colossales, surtout re-
lativement à l’étenduedupays.'
Mais aussi je puis dire que la chambre m’a toujours prêté un appui
sincère et solide. Je compte également sur son concours dans l’année
qui vient de s’ouvrir.
L’union nous est nécessaire dans toutes les circonstances. C'est de là
maintenant que nous pourrons heureusement traverser celles que le
temps peut encore emmener.
Je vous remercie,messieurs,des sentiments que vous venez de m’ex-
primer à l’égard des princes. Ils ont déjà pour leur pays le plus grand
attachement. Et je n’en doute pas, vos neveux trouveront dans leurs
personnes des princes dévoués à la patrie.
Discours de M. le chevalier de Sauvage, président de la cour de cassation.
Sire,
Nous nous acquittons d’un devoir bien doux, en venant, au renouvel-
lement de l’année, faire hommage à votre majesté de nos félicitations
respectueuses.
Nous confondons, sire, dans une même pénsée, le passé et l’avenir.
Nous remercions votre majesté de tout ce qu’elle a fait, pour le pays
depuis qu’elle est venue s’associer généreusement, il y aura bientôt
douze ans. à nos destinées nationales, et nous supplions la bonté divine
devons réserver, sire, des jours longs et heureux pour compléter l’œu-
vre de nos institutions politiques et civiles.
Puissent tous les Belges, unis de cœur et de pensée, concourir de
tous leurs efforts, chacun dans la sphère où il est placé, à l’exécution
des desseins de votre majesté; et puisse la devise inscrite sur notre ban-;
nière, l'union fait la force, rester une vérité. C’est ainsi que se conso-
lidera une nationalité qui est déjà si forte parsa durée et par les fruits
qu’elle a portés et qui, en dedans comme au dehors, continuera à ins-
pirer d’autant plus de respect, que les actes des différents pouvoirs po-
litiques de l’état seront plus propres à favoriser tous les intérêts moraux
et matériels du peuple belge.
La cour de cassation, placée au sommet du pouvoir judiciaire, sera fi-
dèle à la haute et grave mission qui lui est confiée. Elle continuera à
accomplir avec zèle tous les devoirs qui lui sont tracés par son institu-
tion. C’est en faisant respecter les lois et les pouvoirs chargés de les
appliquer, que nous devons espérer, sire, de bien mériter du pays et de
répondre à la haute pensée de votre majesté, constamment dirigée vers
le bien-être de la patrie.
Madame, ,
Votre majesté partage avec le roi tous nos sentiments de respect, de
reconnaissance et d’amour; daignez, madame, en accueillir avec bien-
veillance la vive et sincère expression.
Nous saluons en vous, madame, l’aimable compagne qui embellit les
jours du roi; l’auguste mère dévouée à ses enfants avec tant d’amour et
de sollicitude; la reine qui, du haut du trône, donne au monde l’exem-
ple de toutes les vertus.
Puisse le ciel vous bénir, madame, et exaucer nos vœux pour votre
bonheur et celui de toutes les personnes qui vous sont chères. Qu’il
daigne répandre ses grâces les plus éclatantes sur vos augustes enfants,
l’espoir de la patrie et l’avenir de la noble dynastie qui règne sur la Bel-
gique.
ANVERS, 3 JANVIER.
Avant-hier soir.un individu se présentedans un magasin de nouveau-
tés, Pont-de-Meir, et y fait choix de deux magnifiques écharpes du
prix de 57 francs. — Sous le prétexte de n’avoir pas assez d’argent sur
lui, pour solder la facture, cet individu se fit accompagner par la ser-
vante à l’hôtel Rubens, où il prétendait être logé; mais tandis que la do-
mestique attendait patiemment son argent à l’entrée de cet hôtel du
côté de la Place-Verte, l’adroit filou s’esquiva par la sortie du Marché
aux Œufs. — Au moment où une foule de ces industriels semblent vou-
loir exploiter notre ville, les propriétaires de nos magasins feront bien
de redoubler de surveillance et dese tenir en garde contre ces escrocs.
— Nous apprenons que diverses promotions viennent d’avoir lieu
dans l’arme de la gendarmerie.
M M.le premier lieutenant Mertens est nommé capitaine à la résidence
deGand ; le premier lieutenant Lebeau passe en qualité de capitaine à
la résidence de Mons;
MM. le sous-lieutenant Cantillon est nommé premier lieutenant ; le
sous-lieutenant Goflinet, premier lieutenant, et le sous-lieutenant Se-
vrain. premier lieutenant ;
Et MM. l’adjudant-sous-officier Erme à la deuxième division à Bruges,
est nommé sous lieutenant,et lemaréchal-des-logis Lecomte est promu
au grade de sous-lieutenant.
-— On écrit de Courtrai, le 29 décembre :
Hier, pendant la nuit, l'habitation deM. le notaireVandevenne, bourg-
mestre à Sweveghem, a été l’objet d’une tentative d’invasion des plus
audacieuses. Les brigands, après avoir forcé la porte de l’avant-cour,
formant un grillage en fer des plus solides, sont parvenus, probablement
au moyen de leviers ou autres instruments dont on suppose qu’ils ont
été munis, à soulever hors de leurs gonds et à ouvrir les persiennes
d’une croisée de la maison, du côté opposé à celui où ils dùrent aper-
cevoir de la lumière au premier.
En finissant cette opération, ou en commençant une autre, ils ont
brisé deux carreaux de vitres qui sont tombés a l’intérieur ; le bruit a
réveillé la servante, qui avait de la lumière et qui est descendue pour
voir la cause de ce qu’elle venait d’entendre. Grande fut sa fayeur, elle
remonta précipitamment chercher le domestique, et à eux deux, ils ré-
solurent de faire la garde le restant de la nuit, afin de ne pas effrayer
leur maîtresse qui se trouvait indisposée.
Ces malfaiteurs n’en sont sans doute pas à leur coup d’essai en ces
sortes d’opérations : personne n’a rien entendu, pas même les deux
gardes qui circulent la nuit dans les rues du village. Un tas de terre-
meuble avait été apportédevant la croisée, de sorte que lebruit de tou-
te chute à l’extérieur a été étouffé.
La recette de la douane à Anvers s’est élevée pendant le mois de dé-
cembre 1842,à fr. 655,914-76.
La recette totale de l’année écoulée se monte àfr. 5,750,235-59.
Relations de la Relæique et des États-Unis
Révocation de l'arrêté royal du 22 octobre 1842.
Léopold, roi des Belges,
A tous présents et à venir salut.
Revu notre arrêté du 22 octobre 1842 qui. en exécution des lois et ré-
glements en vigueur en Belgique, a appliqué aux navires des Etats-Unis
le traitement des nations non favorisées;
Considérant que les mesures prises aux Etats-Unis, envers le com-
merce belge et qui avaient donné lieu à notre arrêté susdit, ont été
rapportées et les surtaxes restituées ;
Sur la proposition de nos ministres de l’intérieur et des finances,
Nous avons arrêté et arrêtons :
Article unique. Notre arrêté du 22 octobre 1842 est rapporté.
Seront restitués aux navires américains les surtaxes et péages qui
auront été perçus en exécution dudit arrêté.
Nos ministres de l’intérieur et des finances sont chargés, chacun en
ce qui le concerne, de l’exécution du présent arrêté.
Donné à Bruxelles, le 51 décembre 1842. Léopold. (Moniteur.)
Noiiiiiinlioii des Bourginestrek.
Le. Moniteur est. toujours muet : voici cependant quelques nomina-
tions qui déjà sont connues ;
Par arrêté royal du 28 décembre 1842, sont nommés bourgmestres,
pour le terme de 8 ans:
AAnvers, M. Gérard Legrelle. —A Malines, M.lebaron deSteenhault.
— A Lierre, M. Mast de Vries. — A Turnhout. M. Van Lieshout.
A Bruxelles, M. Wyns. — A Laeken, M. Debie. — A Louvain, M. d’Hu-
deghem. — A Hasselt, M. Bamps.
A Gand, M. De Kerckhovje.—A Alost, M. Vander Noot.—A Audenarde,
M. Liefmans-Bonné. — A St-Nicolas, M. De Munck-Moerman. — A Ter-
monde, M. Gaman. — A Grammont, M.Druwé.
Par arrêté du 50 novembre, le roi a accepté la démission donnée de
ses fonctions de bourgmestre de la ville de Lokeren par M. Verheyden,
et a nommé en son remplacement M. l’échevin Blanquaert-de-Moor.
A Liège, M. Piercot. — A Verviers, M. Warnolle. — A Huy, M. Par-
najou.
A Namur, M. Dufer.
A Tongres, M. Van Muysen. — A St-Trond, M. Gillis. — A Maeseyck,
M. Neyssen.
En 1842, il y a eu au port d’Amsterdam 2,154 arrivages maritimes;
en 1841, il n’y en avait eu que 2,051, ce qui fait, pour 1842, une augmen-
tation de 103 bords.
Notirelles de Cnmpècfie.
Par la goélette Fretand, arrivée le 2 décembre à la Nouvelle-Orléans,
on a des nouvelles de Campêche du 22 novembre.
Un combat général, qui a duré plusieurs heures, a été livré sous les
murs delà ville. Les Mexicains ont perdu environ 200 hommes tués ou
blessés; la perte des Yucatais a été de 150 soldats; leur armée est forte
de 6,000 hommes et reçoit chaque jour des renforts de l’intérieur. Deux
schooners américains, partis de la Nouvelle-Orléans pour Campêche, et
portant le pavillon de l’Union,ontétécapturés parla division mexicaine.
Us étaient chargés de vivres. Le consul du Mexique à la Nouvelle-Or-
léans a prévenu que le port de Laguna était rouvert au commerce, mais
que celui de Campêche reste en état de blocus.
Pendant que l’on se battait ainsi sous les murs, la flottille mexicaine
canonnait du côté de la mer; mais la portée était trop grande, même
I
pour les boulets d’un canon Paixans de 80, qui se trouvait sur le stea-
mer Guadelupe; la force navale des Yucatais se composait de 6 grandes
chaloup s canonnières, qui répondirent aux salves de l’ennemi.Une de
ces embarcations fut assez audacieuse pour s’avancer dans les eaux du
Guadelupe assez près pour lui briser la proue avec un boulet de 16.
Nouvelles tic Haïti.
Nous avons reçu les journaux de Port-au-Prince, du 16 novembre. Le
seul événement important qu’ils mentionnent, c’est une réclamation
d’indemnité adressée par le gouvernement britannique au gouverne-
ment haïtien, en faveur des résidents anglais qui ont été victimes des
pillages infâmes dont fut suivi le tremblement de terre du 7 mai. L’opi-
nion publique s’est vivement émue de ce témoignage de.sympathie
donné par la grande nation négrophile. Iln’ya qu’une voix pour repous-
ser les exigences du cabinet de Saint-James.
Nouvelles de la Havane. >
Une lettre de la Havane, en date du 20 novembre, publiée g?r le Neu>-
Orleans Tropic, annonce qu’une expédition a été envoyée dqia Havane
contre St-Domingue. Il parait que les Haïtiens, avaient, il y à quelque
temps, mis dehors un petit bâtiment armé qui, après avoir croisé dans
ces parages, est entré à Porlo-Ricco, où il a été saisi par les autorités.
En repésailles, les Haïtiens firent appareiller une corvette qui captura
plusieurs navires marchands espagnols. En apprenant cette nou-
velle. un steamer a été dépêché, avec ordre aux croiseurs espagnols
de rallier St-Jean-de-Porto-Ricco, où la frégate Isabelle II et un brick
ont été envoyés pour les rejoindre.
La division espagnole se compose d’une frégate de 50, de quatre
brick de 18 à 20, de deux bateaux à vapeur armés de quatre caronades
chacun et d’une pièce de68 à la Paixhans, et de quelques goélettes. La
seule forcequeles Haïtiens puissent lui opposer est, dit-on, une cor-
vette de 24. Comme le gouvernement espagnol paraît avoir pris fort à
cœur l’insulte qu’il a reçue des Haïtiens, on attend avec intérêt le
résultat de cette expédition.
— Voici quelques détails ultérieurs sur l’origine de cette querelle,
extraits du Courrier des Etats-Unis .-
« Il paraît que, dans les traité par lesquels certaines puissances euro-
péennes ont reconnu l’indépendance de Saint-Domingue, il a été sti-
pulé que la république noire ne pourrait armer aucun navire de guerre.
Les Haïtiens avaient toujours exécuté fidèlement celte clause, lorsque,
naguère, on ne sait sous quel prétexte, ils arborèrent leur pavillon au
mât d’un petit brick armé qui s’en alla parader jusque dans la rade es-
pagnole de Porlo-Ricco. Les autorités de cette ville, voyant là une vio-
lation flagrante des traités, s’emparèrent du brick, et c’est pour se ven-
ger de cette saisie que les Haïtiens ont ensuite armé des corsaires qui
ont pillé deux navires espagnols. » _
On lit dans l'Organe des Flandres-:
Nous venons d’apprendre une nouvelle qui fera une agréable sensa-
tion dans nos Flandres, le Brabant, le Limbourg et dans la province
d’Anvers : Sa Majesté vient de faire choix de M. l’abbé Olinger pour
enseigner la langue flamande à LL. AA. RR. le duc de Brabant et le
comte de Flandre. C’est là une nouvelle preuve du désir du souverain
de rattacher sa dynastie à tout ce qui se rapporte à la nationalité et à
l’indépendance Belges. Le roi a parfaitement bien compris l’influence
«lue la langue exerce sur les principaux éléments de cette nationalité,
et S. M., avec le tact exercé qu’on lui connaît, s’efforce par tous les
moyens possibles de vivifier les sentiments patriotiques. Elle connaît les
services rendus par la langue flamande sous le rapport religieux et mo-
ral; elle sait que l’attachement des provinces flamandes à leurs institu-
tions, à leurs antiques privilèges, puisait sa principale force dans cette
langue, et par un sentiment éminemment national, Sa Majesté a décidé
que les princes ses fils apprendraient notre idiôme.
Rien ne caractérise mieux la situation du pouvoir actuel en Espagne
qu’un certain fait rapporté par les diverses feuilles espagnoles. Dans
plusieurs localités, la défaite de Barcelone,c’est-à-dire le bombardement
de cette ville et les exécutions militaires qui en ont été la suite, a donné
lieu à des réjouissances publiques:inutile dedirequeces réjouissances
ont été provoquées par les autorités, par les hommes spécialement dé-
voués au pouvoir, par le très petit nombre de ses fanatiques partisans.
Hâtons-nous d’ajouter que ces infâmes profanations ont été de pures
mesures administratives. Nous ne pouvons croire que les peuples y
aient pris une part spontanée Tel est donc le régime d’autorité en Es-
pagne: il faut des fêtes pour célébrer le massacre des citoyens. Admet-
tons que le bombardement de Barcelone et 1rs exécutions militaires
fussent nécessaires; toujours est-il qu'aux yeux d’un gouvernement
national, celte nécessité serait restée une nécessité douloureuse : en
faire une occasion de réjouissances, c’est trahir la colère au lieu de la
justice, la soif aveugle du pouvoir au lieu de la sage et paternelle fer-
meté. Le souvenir de la marâtre demandant devant Salomon la mort
de l’enfant, se présente ici à notre esprit, et l’on conçoit aussi qu’un
journal de Madrid rappelle dans l’occasion présente celte sentence d’un
jurisconsulte romain : Il est plus facile de commettre un parricide que
d’en faire l’apologie. (L’Univers.)
On se plaint parfois de l’immoralité de certains romans et de certains
feuilletons; mais conDaissez-vous rien qui approche de l’impudicité du
procès Dietz ?
Le latin dans les mois brave l’honnêteté.
Le flamand, paraît-il, n’est pas moins déhonté.
Jamais une affaire pareille n’eût été plaidée en France, autrement qu’à
huis-clos. Il est vrai que les juges ne pouvaient s’attendre à une aussi
complète inaptitudede la part des témoins à gazer de scandaleux dé-
tails, el pourtant les journaux, à peu d’exceptions près,n’ont pas hésité
à remplir leurs colonnes de cette ignoble procédure.
Les pères et mères n’auront plus désormais l’avantage de pouvoir re-
jeter sur le compte de l’imagination déréglée d’un romancier, les récits
impudiques qui ne souillent que trop fréquemment les livres d’aujour-
d’hui; la jeune fille sait qu’une procédure est chose officielle : elle dou-
tait de la possibilité des crimes du roman, elle ne doutera plus de la réa-
lité des infamies étalées au grand jour de la cour d’assises. (Fanal.)
Législation tlu ïlollverein.
Le gouvernement a reçu du ministre plénipotentiaire belge à Berlin,
le nouveau tarif de l’association des douanes allemandes, pour la pé-
riode triennale de 1845 à 1845.
Les négociants ou industriels du pays qui désireraient en prendre
connaissance ou en obtenir des extraits, peuvent s’adresser à cet effet
au ministère de l’intérieur (division du commerce). ,,
Les changements apportés au tarif de 1840-42 sont de diverses espè-
ces, ils consistent :
1" En droits nouveaux;
2° En augmentations de droits;
31 En diminutions de droits. .
Nous donnons ci-après la liste de ces modifications, avec l’évaluation
proportionnelle par 100 kilog. et en francs.
DROITS D’ENTRÉE.
L’alkali minéral (soda) non épuré, à l’entrée par la frontière maritime
de Prusse, par rivières en Prusse, en Saxe et dans la Hesse-Electorale,
ainsi qu’en Saxe par la frontière de terre sera imposé à 7 l|2silbrg. par
centner, ce qui correspond à 1 fr. 88 c. les 100 kilog.
Le verre concave blanc,seulement avec bouchons,fonds ou bords dé—
brutis sera imposé à 4 th.15 silbrg. équivalant à 35 fr. 75 c.les 100 kilog.
Le fil desoie teinte, tors et le fil de soie brute.comme : soie à coudre,
à boutonnière, etc.; seront imposés à 11 th. le centner,—équivalant à
82 fr. 50 c. les 100 kilog.
Les nattes et paillassons de paille et de roseaux ordinaires et teints,
seront imposés à 5 th. le centner , — équivalant à 22 50 les 100 kilog.
Le zinc brut, sur la frontière vers le Tyrol, paiera 1 th. le centner,
équivalant à 7 fr. 50 c. les 100 kilog.
Les fils de coton ourdis en chaîne, seront imposés à 5 th. le centner,
équivalant à 22 fr. 50 tes 100 kilog.
DROITS MODIFIÉS.
Les cigares et tabac à priser paieront un droit à l’entrée de 15 th. le
centner ou 112 fr. 50 c. les 100 kilog. — (L’ancien droit était de 11 th. le
centner ou 82 fr. 50 c. les 100 kilog.)
Les toffes de laine non foulées, les marchandises de laine et colon im-
primées, brodées ou brochées, paieront un droit d’entrée de 50 lhalers
le centner ou 575 fr. les 100 kilog. (On a formé une catégorie spécialede
ces espèces de tissus : précédemment ils n’étaient soumis qu’au droit
de 30 th., ou francs 225 par 100 kil.)
Le sucre brut et le sucre en poudre, paieront un droit de 8 th. le
centner, c’est-à-dire 66 fr. par 100 kil. (L’ancien droit était de 9 th. le
centner, ou 67 fr. 50 c. les 100 kil.)
Le sucre brut à raffiner par des raffineries indigènes, sous les condi-
ditions et le conlrôlespécialement prescrits pour cet article,payera 5th.
le centner, ou 37 fr. 50 c. les 100 kil.
Les sucres lumps sont désormais soumis au même droit que les su-
cres (8 th.) Ils ne payaient précédemment que 5 th. par centner ou 57
fr. 50 c. les 100 kil. |