CHAPITRE IX. rappelle Rubens par son faire, se distingue par une très- belle allégorie et de beaucoup d’effet : Jésus-Christ, source de salut et de santé, et une Réunion de famille, d’un coloris magistral. Maës, un des derniers Romains, figure au musée d’An- vers avec un martyre de ce brave saint Georges qu'’aimait tant Rubens , et qui fut décapité sous Dioclétien. Viennent ensuite Van Lindt avec de beaux portraits, Bes- chey, Lens, Kerckx, ettant d’autres dont nous ne pourrions ici prolonger l’énumération sans fatiguer le lecteur. Quelques tableaux étrangers à la grande école d'Anvers illustrent encore le musée de cette ville; mais, si le nombre en est petit, le mérite et le prix en sont grands. Ce sont, dans l’école italienne, deux Antonello de Messine (l’impor- tateur en Italie du nouveau procédé de la peinture à l'huile), et un Titien : Alexandre VI présentant à saint Pierre l’évéque de Paphos nommé général des galères. Voici ce que je trouve sur mon livret à propos de ce tableau, dont le sujet est an moins fort extraordinaire : Je n'aime pas beaucoup ce Titien : ilest dur et sec ; et un peu plus bas : Je viens de le révoir et J'ai changé d'avis. Veuille bien, cher lecteur, contempler le tableau deux fois, comme j'ai fait, à un jour de distance, et tu décideras ensuite par toi-même laquelle de mes deux im- pressions est la bonne. L'école allemande a pour coryphées à Anvers un Albrecht Durer, La Vierge des sept douleurs, très-beau, très-fini et très- bien conservé; un Lucas Kranach, Adam et Eve, excellente miniature; trois portraits : l’un, de François Il; l’au- tre, d’Érasme; le troisième, de Thomas Morus, par Hol- bein : toutes choses authentiques et de premier choix. Quant aux vieux Flamands, ils sont glorieusement repré- sentés par les deux plus grands d’entre eux : Van Eyck et Hemmling. Van Eyck a plusieurs portraits, une répétition du Chanoine de Pala et un Calvaire, triptyque que l'on peut