Full text |
PRUSSE.
0Correspondance 'particulière du Précurseur'!.
Berlin, 27 août.
On parle très-sérieusement ici de la pr chaîne re-
traite du ministre des finances M. de Patow ; on
attribue non sans grandes raisouscettedécisiorr regret-
table à des scrupules se rattachant à la réorganisation
définitive, de l’armée prussienne. Vous n’ignorez
point, que bientôt après la réouverture de la session
législative, les chambras auront ù se prononcer, pour
la forme seulement, sur la réforme militaire et à voter
l’augmentation annuelle dorénavant régulière. Comme
le ministre des finances act uel s’est toujours prononcé
très-énergiquement contre toute augmentation du
budget de l'armée, sa position dans le débat lors de la
discussion du budget pour 1861 deviendrait réellement
intolérable.
On m’assure que les Chambres ne seront convoquées
que fort tard, et peut-être pas avant, le mois de jan-
vier 1831.
Un bruit assez singulier préoccupe ici surtout les
cercles diplomatiques; on parle du rappel prochain de
l’ambassadeur napolitain prince Cariai et de son rem-
placement par l’avocat Leopardi, un l.béral très-
avancé. Ce changement est d’autant plus singulier,
quo ce serait le premier qui se ferait dans le corps
diplomatique napolitain à l’étranger, depuis l’inva-
sion de la Sicile par Garibaldi.
On exécute maintenant dans la fonderie de Spandau
la fonte de Gj canons rayés. Ces canons sont surtout
destinés à la défense des côtes.
L’entrevue que le Roi des Belges aura à la fin de ce
mois à Darmstadt avec le Roi de Bavière et d’autres
princes allemands, est un fait assez significatif. On
lui attribue ici généralement uneimporfance politique.
A la conférence des directeurs de la police de toute
l’Allemagne, qui a eu lieu à Stutfgardt, fi y a quelques
semaines, le représentant du Hanovre a été seul à de-
mander des mesures de police contre l’association
nationale ayant sou siège à Cobourg.
L’ambassadeur autrichien, comte Karoly, envoie
depuis quelque temps dépêche sur dépêche à Vienne.
Deux courriers extraordinaires sont encore partis la
semaine passée par Oderberg, porteurs de dépêches
pour le comte de Rechberg,ministre des affaires étran-
gères à Vienne.
Les conférences pour le droit maritime ont été clô-
turées il y a quelques jours à Hambourg. Reste à voir
si les gouvernements allemands tomberont d’accord
poursauctionnnerlesrésolutions de la dite conférence.
L’ambassadeur russe, baron de Buddberg, a quitté
pour quelque temps notre ville.
La corvette prussienne Lorely, est actuellement en
rade à Naples.
ÎTAL'E.
l'Opinion nationale publie une correspondance de
Messine dont l’auteur apprécie comme il suit et le rôle
de Garibaldi et la cause de ses étonnants succès :
« Les forces dont Garibaldi dispose, et que j’ai pu appré-
cier, sont considérables et réellement excellentes. La haute
Italie, la Hongrie, la France môme ont fourni leur contin-
gent. Il ne s’agit ici ni de république, ni de monarchie, ni
d’aucun système politique ; il s’agit d'une idée morale, fin-
dépendance dos peuples. C'est pour cela que dans certains
états-majors les convictions politiques les plus divergentes
vivent côte à côte en bonne intelligence et concourent avec
ardeur nu môme but.
» Il ne faut cependant pas se dissimuler que la vraie, la
seule puissance de cette armée, qui rappelle par tant de côtés
les gardes mobiles de 1848. gît dans son chef suprême. Gari-
bnlrii est bien moins un général qu’un apôtre armé. Si Pierre
l’Ermite a existé, il devait être semblable à Garibaldi
Comme lui, il devait avoir le cœur simple, l’âme haute et
une foi inébranlable dans l’humanité.
» On s’est étonné dans l’Europe diplomatique du succès
de Garibaldi; on a vu des trahisons en sa faveur partout où il
réussissait ; on n’a pas compris que, débarqué à Marsala avec
mille virigt-deux-hommes, ayant pris Palerme avec seize
ùertt vingt-trois, il ose maintenant tenir en échec les Roma-
gnes et les Etats Napolitains. Certes avec son armée compo-
sée de vingt-quatre mille hommes, peu de généraux
auraient l’audace d’aller attaquer lessoixante-mille hommes
du roi de Naples et les vingt-mille de Lamoricière; mais
Garibaldi l'osera et il est porté par une idée ; il représente
un besoin ardent de toute lltalie continentale ; sa voix
résume tous les cris; tous les cœurs battent dans son
cœur ; il n’a qu’un mot de ralliement : unité, et quoi que l’on
fasse contre lui, on peut lui dire avec certitude : In hoc signo
rinces.
» Tout ce grand peuple, issu de même race, est fatigué
outre mesure de ces divisions arbitraires que les tyranneaux
dn moyeu-âge et la diplomatie moderne lui avaient impo-
sées ; ii veut se réunir à lui-même, il veut-être un. Dans son
impatience d’arriver à ce résul tât, devenu en quelque sorte
son idée fixe, il s’est lassé des lenteurs indispensables de la
diplomatie, tout en reconnaissant la haute intelligence de
M. de Cavqur. Il a trouvé qu’il louvoyait trop quand il fallait
agir,et alors il s’est tourné tout entier vers Garibaldi,homme
de sentiment et d’action avant tout, qui a résumé en lui les
aspirations légitimes de toute la race italique,et qui réussira
fatalement, parce qu’il a pour lui la volonté d’une nation
entière,une foi absolue dans la justice de sa cause et le droit.
» Ne croyezpas cependant que cette croyance à sa mission
providentielle ôte à Garibaldi la prudence*et le vulgaire bon
sens ; non certes. On avait médité une irruption en Ombrie ;
on avait réuni en grand nombre des soldats qui, assemblés
dans fîle de Sardaigne, devaient se jeter dans les Etats de
l’Eglise. Garibaldi a été lui-même contremander cette expé-
dition, qu'il regardait comme intempestive ; il l’a arrêtée, ou
du mo ns ajournée. Il exerce ses soldats, qui sont alertes,
et très-subordonnés, sinon tout à fait disciplinés : au pre-
mier signal, il les a sous la main ; hier au soir, j’en ai eu la
preuve.
! » Il était onze heures ; je venais de me coucher, quand
j’entendis retentir dans la rue le cri : « Alarme ! alarme ! »
Je m’armai en hâte et je courus à la Marine. Toutes les
fenêtres de la ville étaient éclairées dès la première rumeur,
et en bon ordre, officiers en tête, les garibaldiens arrivaient.
» Ce n’était rien qu’une simple alerte : des sentinelles s’en-
nuyant aux avant-postes avaient imaginé, pour se distraire,
de tirer des coups de fusil sur les factionnaires ennemis ;
ceux-ci avaient riposté, et de là était née une-petite harvffa
qui n’eut pas de suite. »
D’après les dernières dépêches que nous recevons, la
situation de Naples devient de plus en plus grave. Les mou-
vements insurrectionnels se propagent avec rapidité dans
les provinces, (ft la défection des troupes prend des propor-
tions chaque jour plus étendues.
Une panique croissante domine tous les esprits L.t/.as,
malgré la tranquillité matérielle qui se maintient encore en
cette ville.
On croit que le roi François II, danscétte situation : •" ‘(lie
iésespérée, a fini par se déterminer h quitter trôs-p.ocnai-
mernéni sn capitale.
Les dernières nouvelles de la Calabre et l’attit' dc de la
marine, que nous avons constatée plusie' .o fois, auraient,
décidé le roi à prendre cette résolution. [Pays.)
Les dernières dépêches de l’Italie méridionale arrivées
Jüljônrd’lmi confirment les nouvelles relatives aux succès de
Garibaldi dans la Calabre ni térieure première. En outre, des
débarquements s’opéraient chaque jour sur le littoral des
, -"très Calabres. Des insurrections venaient d’éclater
deux a.. autres provinces. Ces révoltes étalent le
dans plusieu.„ Ensemble arrêté entre le comité central
résultat d’UO plan - v. i.ayillede Naples continuait à
révolutionnaire ,ot W* • - la'sUnation du royaume
être calme, mais tciisemme ue [Patrie.)
s’aggravait. —J , . -, ,, .
On écrit de Naples, te 22 août, au JouftoUi lles D^ts :
r„i rlf, vous écrire que sur les navires piémontais ôfl
rade so fronvaient des bersaglieri. Ces zouaves italiens
rade h . w i0llvs se promener clans la ville. Les
descendaient tous lesMg ces btaves soldats
s’éta^èirt bat tus en Crimée et dans la dernièreguerre d’Italie
.s étaient nauus quent ; 0n les régalait dans les cafés ;
c" ïni pouvait leur serrer la main, s’estimait heureux et
honoré. bersaglieri traversaient la rue de Toledo,
” wSrr» ordinaiie de bourgeois et de plébéiens, et
renaSTvSlarie de Capo-di-Monte, la plusbellede
n{\fA rif» la ville se iruuvu; : ... . v -
soldats démontais, sept ou huit tirailleurs so mirent a
soldats p d’autres camarades se réu-
nirenTaux^ÏreSers et'puis Vutres , ,et puis d’autres
encore Bref Us étaient une quarantaine, lorsque ms
rina Piémontais s’arrêtèrent pour admirer le^ pontde
la Kanita ce pont magnifique jeté par-deosus les s.p
tièmts étages des maisons de la ville comme un tiret entre
uernes "v,, ____ ___A U, u mnisnn de cam-
railleurs se mirent delà partie.En somme,la mêlée s’engage.
Le peuple se déclare pour les Italiens. Un lazzarone fend la
figure d’un tirailleur d’un coupderasoir,un autre enfonce son
couteau dans le dos d’un soldat qui blessait de pointe et de
taiile.Un troisième casse le bras d’un sergent avec un rondin.
Quelques chasseurs qui passaient par là se déolarentaussi en
faveur des piémontais. Une agitation immense se propage
dans le quartier Stella. Voyant cela, les tirailleurs prennent
la fuite. Un piquet de la garde nationale arrive. Un garde
national enfonce sa baïonnette dans Je eau d’un tirailleur
et l'arrête. Des Piémontais, 3 étaient blessés, 5 des tirailleurs.
Une demi-douzaine de gardes nationaux on traînèrent au
poste cinq autres. L’alarme se met dans la caserne des tirail-
leurs. Us voulaient tous sortir armés, mais la contenance
froide de la garde citoyenne les contint. « Ne touchez pas à
la garde, » s’écriait la populace devant la caserne des tirail- !
leu rs à San-Polito, tandis que ceux-ÿi se mettaient sous les
armes. — On s’attend à quelque coup pour aujourd'hui.
M. de Villamarinaa fait auprès du gouvernement les dé-
marches nécessaires. Le ministre lui a promis une satisfac-
tion et la punit on des criminels.
» J'ai sous les yeux le tableau de la position des trospes,
sorti du ministère de la guerre. Il y a à Naples quatre ba-
taillons de chasseurs, trois régiments de ligne et deux bat-
teries do montagne; à Caserte, quatre bataillons de chas-
seurs; à Capoue, deux régiments de ligne et deux batteries
de campagne; à Nocera.deux bataillons de chasseurs-légers;
à Nota, une batterie de montagne; à Portici, deux régiments
de grenadiers de la garde, un de chasseurs de la garde, des
tirailleurs du régiment de marine, deux bataillons; àGaëte,
un régimentde ligne et trois compagnies choisies d'autres ré-
giments, six régiments de cavalerie, unde carabiniers à che-
val, et deux batteries à cheval. Toutes ces troupes peuvent
être concentrées à Naples en moins de deux heures, et for-
ment une armée d’environ 48,500 hommes et sept batteries.
Il y a à Bari deux régiments et une batterie ; à Monteleono
quatre régiments et deux batteries ; à lteggio, deux régi-
ments et une batterie : on vient d’y envoyer cinq autres
bataillons de chasseurs ; à Cozenzaet à Paola, un régiment
de ligne et un bataillon de carabiniers à pied; dans les
Abruzzes, quatre bataillons.de chasseurs et deux batteries.
On vient d’envoyer deux compagnies du 10° de ligne à
Campo-Basso. Toutes ces troupes sont sur le pied de guerre,
et forment un total d’environ 90,000 hommes.
» Voici la substance des dépêches reçues par le gouverne-
ment hier soir : Un débarquement de 5 à 6,000 hommes à
Villa San-Giovanni. Garibaldi a présidé et assisté à cette
opération ; on ignore s’il est resté sur la terre ferme, lteggio
est tombé dans les mains des garibaldiens après trois heu-
res de combat: à midi, insurrection à Benevento. Des ban-
des armées se montrent vers Avellino. La révolution dans la
Basilicatc se propage et se renforce des contingents révolu-
tionnaires des Pouilles et de Molise. I.e commandant terri-
torial de Pouilles, Florès, demande des renforts. Débarque-
ment de 18,000 fusils à Salerne. Le corps étranger a continué
sa route vers Potenza. A Meüto (en Calabre), une bande de
200 hommes, bien armés, s’est montrée et a continué son
chemin vers le camp insurrectionnel d’Aspromonte. Grande
effervescence à Salerne. Le soir précédent la ville avait été
illuminée, à cause des nouvelles de la Basilieate.
« On parle d’une insurrection à Cosenza : cela est peut-
être un peu prématuré.
» Deux heures. — Raggio a été bombardé du château.
Voici les nouvelles que je reçois du théâtre de la guerre.
« Torre di Faro, 20 août.
« Notre coup de Casteîlamare avec le Tuckery nous a
coûté la perte de deux soldats ; un officier, de Fieno.etun
sergent, llotendo.ont été blessés. Cette nuit, ont débarqué
en Calabre 4000 hommes, commandés par Garibaldi. Le dé-
barquement a eu lion sans la moindre difficulté. Le Tuckery
a amené à Messine un corps do volontaires. — Le 9 août eut
lieu un débarquement en Calabre de 256 hommes, comman-
dés par Missori ; hier un autre débarquement de 1,000 hom-
mes. Plusieurs officiers et soldats ont déserté de Rcggio et
de la citadelle de Messine, Garibaldi, qui est embarqué sur-
la City-of-Aberdeen, où je suis, s'apprête à attaquer h l-’âbor-
dag-e les vapeurs napolitains s’il rencontre de la résistance.
A Messine sont concentrés plus de 25,000 Italiens. Missori
resta une semaine à lteggio, vit tout, s’informa de l'état des
choses en Calabre, et, le trouvant excellent, revint faire son
rapport à Garibaldi. Nous nous exerçons tous les jours au
tir du canon et avec succès. Un débarquement essayé l’autre
nuit fut contrarié par les batteries de la côte de Calabre et
quatre canonnières napolitaines. 11 fallut rebrousser che-
min. »
Je complète ces nouvelles par celles que je puise dans
d’autres lettres et dépêches. Le 19 de ce mois à dix heures
précises du matin. Garibaldi se rendit au Faro.A une heure,
il montait sur le City of Aberdeen avec son état-major et le
commandant de la 13* division, h Messine. A 5 heures il
partit pour Giardino, afin de passer en revue la brigade
Bixio. A 9 heures toutes les troupes étaient embarquées sur
le Torino et sur le Franklin. A dix heures les deux vapeurs
firent semblant de filer vers Catano. A dix heures et demie,
s'étant assuré que le passage n’était pas surveillé,leFranklin
avec pavillon américain fit route vers Capo dell’Armi, à la
droite de lteggio, forçant la machine. Le Torino resta en
observation. Le général, voyant la plage déserte, mit pied
h teire le premier. Dans une demi-heure le débarquement
du Franklin fut effectué. En attendant, une fumée lointaine
annonçait quo deux vapeurs s'approchaient. Le Franklin
signala au Torino de marcher et d'exécuter le débarquement
à son tour. Les deux vapeurs de la marine royale survin-
rent sur ces entrefaites et ouvrirent leur feu. Le capitaine
du Torino,ne connaissant pas bien ces parages, échoua. Au
milieu de cette grêle de boulets et tandis qu’un troisième
vapeur pointait à l’horizon, le débarquement fut fait. La
marine royale, croyant que ce nouveau venu était un gari-
baldien, alla à sa rencontre pour une reconnaissance. C’était
un navire des Messageries impériales. Garibaldi, en atten-
dant, avait exécuté son débarquement sans perdre un seul
homme, une seule minute de temp3. Le Franklin travaillait
depuis deux heures pour remorquer le Torino. Voyant re-
venir les deux bâtiments napolitains, il hissa le*pavillon
anglais et rentra à Messine. Les troupes royales se vengè-
rent en criblant de boulets le Torino immobile.
» La nuit dernière, 130 barques, 2 steamers, 5 brigantins
et 16 grandes barques ont exécuté un autre débarquement
entre Bagnara etScylla. La marine du roi a laissé faire. Vial
avait concentré à Seylla neuf compagnies, qui n’ont presque
pas opposé de résistance. Vial est parti pour Monteleone. Il
demande au gouvernement un autre général pour prendre
le commandement territorial qu’il quitte. »
On écrit de Turin , à la Presse :
» Le corps Nicotera, à Castel-Pucci, prèsFlorence, a reçu
l’ordre de sedissoudreimmédiatement. Cet ordreaété donné
de Turin le 21, le jour même où Nicotera recevait une fête
de ses soldats, à l’occasion de l'arrivée au campde sa jeune,
épouse. Il a dû produire sensation, d’autant, plus que, paraît-
il, vu les bons rapports de Nicotera avec Ricasoli, on ne pou-
vait guère s’y attendre.
» Ce qu’on frappe dans Nicotera, c’est Mazzini. Le cabinet
a déclaré une guerre à mort à ce ressuscité desanciem-es
luttes italiennes, qui vient de déclarer lui-même dans i ?-
ticle saisi de VUnità italiana que les trois projets d’expédi-
tion Zambianeliî, Corte etPianciani sont son œuvre.
» Nous nous perdons en conjectures sur les résultats
européens que pourra avoir le débarquement de Garibaldi.il
semble que les nuages soient moins noirs, maintenant que
le fait est accompli. Maintenant, le Rubicon ne serait plus
le détroit de Messine pour les Pompées de la diplomatie ; le
Rubicon que l’on tracerait à Garibaldi serait au nord de
Naples, au Carigjjano, aux frontières de l’Etat pontifical.—
« Je n’en demande pas davantage pour d'ici l'hiver, aurait
» dit Garibaldi, et, pendant l'hiver nous nous recueillerons.«
!.a diplomatie commence à paraître très-amusante à certains
salons d’Italie, où l’on ne manque pas d’un certian esprit.
ESPAGNE.
Madrid, 20 août.
Une dépêche de Madrid du20 août porte ce qui suit:
Dans la Castille, les prix des blés a éprouvé une- forte
hausse par suite d’achats pour compte de maisons françaises.
On mande de Pampelune, le 26 août, que le chemin de
Pampelune aux rives de l’Ebr-e est terminé, et qu'il pourra
s’ouvrir le mois prochain.
la Sanita ce pont magnifique jeté par-dessus les sep-
tième étages des maisons de la ville comme un tiret entre
deux co’Unes. A quelques pas de là .est la maison de cam-
pagne du marquis de Villamavina. Los bersten, penchés
sur le parapet dupont, s’extasiaient dadmiration en Me
du Vésuve.qui fume, de la nier qui dort, de cette vaste col-
line de Capo-di-Monte, joneliée de maisons de campagne,et
voyaient passer sous l’arche immense du pont une four-
milière de peuple. La garde du corps des tirailleurs se
tenait derrière eux, se parlant bas, sa lançant des éelair.8
sinistres d’yeux, en partie blêmes de colere et partie
rouges de vin. Tout, à coup une dizaine parmi eux dégainent
et commencent à frapper sur les soldats italiens.Un cri d hor-
reur jaillit de la part du peuple : A la trahison I Les bersa-
o-lieri revenant soudainement de leur surprise, dégainent $
leur tour sous une grêle furieuse de coups, car tous les ti-
meurtres. les incendies, le pillage commencèrent. Les villa-
ges de Jassenofe, Zanjeviee, Izgore. Beruchice furent brûlés;
les hommes furent massacrés en partie ; quelques-uns
d’entre eux parvinrent à se sauver, d'autres furent emmenés
eri esclavage. Les femmes furent maltraitées sous les tentes
turques et les enfants tués. On tua les cinq fils du YVoïivode
liogdan ; plusieurs petits enfants du woïwo.ie Zeinmic et son
fils plus âgé ; à d’autres on arracha les cheveux avec la peau
de la tête. Ces massacres eurent lieu le 11 et le 12 août, et ne
finirent que parce que les oiirétiens'qui restaient s’étaient réfu-
giés dans les montagnes Toute lu contrée de Gars ko, Pova,
Drobujjak, Rubine, Banjani, jusqu’àla frontière de Dalmatié
en a été alarmée; et on a lieu de craindre maintenant une in-
surrection générale des chrétiens ou des Turcs. On assure
qu’on a trouvé en tout dans-un .soul’jour, 70 morts, et qu’il y
a eu ICO maisons brûlées. Les Turcs ont pris tout ce qu'a-
vaient les chrétiens, notamment les troupeaux. Ici. à Mostar,
ou craintque ces événements ne restent pas isolés.Les esprits
sont très-agités ainsi qu'à Son tari et aSarajewo.
l.zDaily-Nems du 27 août publie la correspondance
suivante, qui Lui est adressée do Beyrouth en date du
8 août. Nous la reproduisons à titre de renseignement :
On attend à toute heure la division française. Les offi-
ciers du commissariat et du génie sont arrivés déjà. Les
Mahométans et les Druses sont également effrayés de cetto
démonstration.Les derniers ne savent point encore comment
ils agiront. Quelques-uns sont d’avis qu’il faudrait se retirer
dans quelque place forte du désert et d'autres sont d’opinion
qu’il faut tenir bon.
Les Français demanderont, sans nul doute, qu’on livre les
sheiks druses et ceux des paysans auteurs des massacres,
et dans le cas où les autorités et les troupes turques s'y
refuseraient, ils s’avanceront dans les montagnes druses
pour effectuer l’objet de leurs réclamations. A Beyrouth,
les maliom-tans disent déjà bien haut qu’ils s’opposeront
au débarquement des Français et proclameront une guerre
sainte; mais, la semaine dernière, Fuad pacha a envoyé ua
ordre qui a été imprimé et distribué dans tout le pays. Il y
est déclaré que c’est à titre d’alliés du sultan que viennent
les Français, qu’il faut les recevoir en qualité d’hôtes, et
qu’ils ne "feront dans 1 intérieur aucun, mouvement sans sa
permission.
Les autorités turques, tant militaires que civiles, voiont,
en général, avec autant de jalousie que les mahométans
l’occupation française, et ils envisagent les Français avec
un sentiment mai déguisé de défiance et de haine. Les Fran-
çais feront bien d’être sur leurs g-ar les,car, du moment qu’ils
mettront le pied à terre, ils seront environnés d’ennemis et
de traîtres.
Sans cette occupation, néanmoins, je suis convaincu que
tout ce que feront les Turcs pour châtier les assassins sera
infiniment au-dessous de ce que les puissances chrétiennes
ont le droit d'exiger et que, sans nul doute, elles exigeront.
En outre, pour être efficace, l’occupation française doit être
permanente. Car il y aurait un crime flagrant a laisser ici
îles troupes européennes une année ou deux, puis à les re-
tirer, laissant, comme auparavant, les chrétiens au milieu
de leurs ennemis altérés de sang. .
Us sont torturés par l’idée que le sang maliométan ayant
été versé dans des exécutions publiques, sous la pression et
grâce à la présence des troupes européennes ou des vais-
seaux de guerre européens pour venger les chrétiens, le
jour de la vengeance (si malheureusement ces troupes sont
jamais rappelées) sera salué avec une joie frénétique par les
Turcs et les autres mahométans et que tôt on tard quelque
accident servira de prétexte à un nouveau soulèvement et à
un autre massacre qui extermineront et déracineront du
pays le christianisme.
Les Turcs se sont trop souillés du sang chrétien pour qu'ils
puissent offriren faveur delà sécurité ultérieure deschrétiens
une garantie de nature h être acceptée dos puissances chré-
tiennes.
S’il faut encore accorder un répit à l'empire ottoman, s'il
faut encore soutenir et protéger ce fantôme sanglant, ce no
peut être désormais que par la présence continuelle des
troupes européennes sur sou territoire. C’est à ces condi-
tions qu’il peut so régénérer, c’est-à-dire quo l’ordre y soit
maintenu, qu’une justice impartiale y soit administrée, et que
ses plus précieuses ressources y reçoivent leurs développe-
ments.
op.SEfrr.
Une correspondance de la Gazelle de Trieste contient
le récit suivant du massacre des chrétiens dans l’Her-
zegoviiie, que nous annonçait, il y a deux jours, une
dépêche télégraphique :
Mostar, 1-1 août.
Comme on pouvait s’y attendre, la persécution contre les
chrétiens vient d’éclater ici Quelques Uscoques monténé-
grins qui avaient quitté leur pays pour échapper à la puni-
tion de leurs crimes, s’étaient sauvés dans l’Hèrzegovine. Ils
se donnèrent pour des capitaines monténégrins , et on crut
à leurs affirmations. Vassif-Padia, gouverneur de THerze-
goviue, y crut également et s'adressa au prince de Mon-
tenegro pour qu’il rappelât ces individus. Le prince demanda
au pacha de lui envoyer dos hommes de confiance pour
qu’il arrangeât l'affaire avec eux et qu’on pacifiât le pays
d'un commun accord en s’emparant des malfaiteurs. Le
pacha promit d’écrire, mais n’envoya personne pour prendre
qos mesures en vue de l'arrestation des Uscoques ; il devra
donc/supporter ia responsabilité de tqqt ce qui pourra, arriver
dans l’Hoizégovihe. Derviseb-Pacha crut devoir agir d’après
ses propresinspirations et réunit des troupeà régulières et
îles bachi-bozouks sur la frontière monténégrine. lise ren-
dit lui-même à Nevesihde avec des nizams et desbaehi-
bbzoûks'et convoqua plusieurs woïwodes en leur promettant
sa fol s’ils rassemblaient tons lés gïavares fie l’Herzs^avjq'e
iiNevesigne. Il donna sa parole aux woïwodes chrétiens
qu’il n’entreprendrait rien' contre les chrétiens et les
■ lavares.Les Woïwodes amenèrent les glavares à Neve-
Üjgne le -Uège de Dervisch-Pacha, et là tous furent
arrêtés et er/eiiafrms. Ensuite Ali-ljaehaconiluisitses troupes
à Garsko et dans les environs, lé long do la nouvelle fndn-
iière du Montenegro et occupa toute la contrée.
Comme si le signal a eût été donné, on attaqua alors les
çljrçtiçrçs (Jars? toute la contrée le vendredi 11 août, et les
25 Conseillers parmi les éligibles des 4 sections in-
térieures; 5 parmi ceux de la 5e section, et 1 parmi
ceux des cinq sections indistinctement.
MEXIQUE.
Les nouvelles du Mexique deviennent encore un
peu plus contradictoires que do coutume.
Un correspondant écrit :
•i Miraraon sa trouve aujourd'hui à Lagos, à 69 lieues de
Guadalajara et à la tête de 2000 hommes,sans argent et sans
ressources. Nous avons appris ce matin que 5000 constitu-
tionnalistes commandés par Ortega, Henri Ampndia, Antil-
lon et Carvajal, marchaient sur Lagos pour livrer un
combat qui sera décisif, s’il est favorable aux libéraux.
Le général Castillo est resté à Guadalajara avec 4000 hom-
mes ; les hommes de Valle et d’Ogazon ont dû l’attaquer
avant-hier,
h Tout le pays fonrmillede bandes insurgées ; on n’entend
parler que de meurtres, d'incendies et de ruines. Lavallée
de Mexico est occupée p»- trois chefs prononcés, et l’autorité
du fameux gouvernement suprême est, attaquée aux portes
mêmes de la capitale. U se passe peu de jours qu’on ne fasse
le coup de fusil dans les environs. Nous entendons chaque
matin des détonations de mousqueterie,et je puis vous assu-
rer que les troupes du gouvernement sont généralement
assez maltraitées et malmenées dans ces rencontres.
» Les capitalistes de Mexico, ceux-là mêmes qui ont allu-
mé cette guerre qui nous consume, effrayés des calamités
de la conflagration, aujourd’hui que le feu prend à leurs de-
meures et à leurs propriétés, les capitalistes, dis-je, fauteurs
de la réaction et complices du clergé, é,A-bnt la voix et se
désespèrent ; ils viennent de rédiger une pétition adressée
à Juarez et à Miramon, pour les prier de s’entendre, de faire
la paix et do s’embrasser sur les deux joues. Juarez a refusé
de céder. MM. les capitalistes subiront jusqu’au bout les
conséquences de leurs crimes et de leurs lâchetés. »
h D’un autre côté, ce même Miramon, quo l'on vient de
voir aux abois, que l'on nous avait représenté comme pri-
sonnier, prépare, dit-on, contre Vera-Cruz, une nouvelle
expédition dans laquelle il aurait encore une fois l’appui de
l’Espagne.
» il «st encore question d’une intervention franco-espagnole
ou' aurait pourbutd'en finir avec l’anarchie au Mexique, en
convoquant le congrès. D’autres veulent que cette même in-
tervention a<t en vue de ressusciter le vieil empire d’Iturbide
au profit de Miramon lr.
» Nous nous garderons bien do chercher à démêler une vé-
rité quelconque dans ce pêle-mêle de contradictions.
Les navires en fer construits en Belgique sont ap-
préciés à l’étranger de la manière la plus flatteuse
pour notre industrie nationale. Ce sont les Anglais
eux-mêmes, nos plus grands concurrents, qui r rndent
un sincère hommage à nos constructions mar times.
Voici ;:en effet quelques extraits d’un article que nous
trouvous.dans un des derniers numéros du Times :
« La société Cockeriil, d’Anvers, a donné une nou-
velle preuve de son savoir-faire par la construction
d’un magnifique steamer à hélice, le Congrès, de 2000
tonneaux de jauge.Depuis quelque temps les chantiers
belg-es font une rude concurrence aux Anglais dans
la construction des navires en fer d’un très-fort ton-
nage. Par les efforts réunis d’Anvers et de Liège, il
vient encore d’être fait dans les constructions navales
un nouveau progrès qui ne peut manquer d’exciter
l’émulation de ce côté du détroit. Les voyages d’essai
qui viennent desetermiuer.ont confirmé les préventions
favorables que l’on fondait sur les qualités pratiques
du Congrès. Le navire a filé 15 3/4 nœuds, soit 18
milles à l’heure, et sa marche était si facile que l’on
ne pouvait croire qu’une aussi grande vitesse eût été
atteinte ; c’était vraiment admirable de voir la manière
dont il fendait, l’eau avec un déplacement comparati-
vement si minime. Le Congrès est le frère du Prince
Albert, navire acheté il y a peu de temps par M. Lever
pour la ligne de Galway, et qui fait des voyages si
satisfaisants. »
IftDES ET GHmE.
Le correspondant du Times, de Calcutta, le 20 juillet,
résume ainsi qu’il sait la situation au départ delà dernière
malle.
« S’il était possible de résumer les nonvelles de la quin-
zaine en un seul mot, je n’hésiterais pas à employer celui de
stagnation comme celui qui exprime le plus clairement la
situation du moment. Le commerce est suspendu, la légis-
lation est suspendue, le progrès est suspendu ; mais il est
une chose qui marche, et c’est la perspective d’une famine
dans le nord-ouest. Nous y avons eu l’année dernière une
mauvaise saison, et cette année la sécheresse, qui s’est pro-
longée pendant neuf mois, menace de dessécher fout le
pays. Le grain a augmenté d’une manière énorme et le prix
des autres choses nécessaires à la vie a augmenté en pro-
portion. Une des conséquences de ce fait, c’est que les mar-
chandises de Manchester sont entassées dansles magasins de
Calcutta,et que l’argent qui, en temps ordinaire, aurait
servi à les acheter, est mis en réserve pour faire face aux
besoins du moment. Nous devons ê.re reconnaissants, néan-
moins,de ce que la famine,bien qu’elle menace, ne se soit pas
encore positivement déclarée. Des pluies opportunes peu-
vent encore sauver les provinces du nord-ouest, et, avec
elles, les Indes, de ce terrible m alheur ; mais ii faut qu'elles
tombent bientôt, sans cela le sort de cette année sera fixé.
« Ou a de toutes les parties de l’Inde des renseignements
pacifiques. L'impôt du revenu continue à être perçu dans
Oude sans un murmura, et dans aucune partie dès Indes
notre autorité n’est aussi fermement établie que dans cette
province.., »
Nous avons, par la voie anglaise, des nouvelles de Chine
en date du 8 juillet.
Lord Elgin et le baron Gros avaient quitté Shanghaï pour
suivre les commandants en chef au golfe de Petchi-li.
Les Chinois semblent vouloir renoue ries négociations,mais
on a peu de confiance dans ces ouvertures, et le général en
chef aurait, dit-on, la conviction que les Chinois sont déter-
minés à combattre.
On était sans nouvelles précises de l’armée des rebelles; il
paraissait néanmoins certain qu’ils gagnaient chaque jour du
terrain.Ils étaient toujours,aux dernières nouvel les,en posses-
sion dé Souchow.
Les autres nouvelles de Chine sont sans intérêt.
On écrit toutefois, de Hong-Kong, le 8 juillet, que la tran-
quillité la plus parfaite régnait à Canton, mais que des soup-
çons avaient été conçus de la présence inattendue dans le
voisinage de troupes impériales, dans le but avoué de tenir
en échec les rebelles (qui se sont retirés.dans les provinces
de l’intérieur) m?is dont la tactique peut être également de
profiter des revers, que les Chinois prévoient tsonune ie résul ■
tqt de l’attaque (Ds alliés ail bei- ’ -1. ; ù !"
WELLES dTj OfESilliR.
Chronique .\ripei*s«lse et faîte divers.
La Députation prmrinsnte du Conseil provincial
vient de faire droit aux réclamations des électeurs de
la 5° section.
Ert veptu <je la loi du 27 février 1839, établissant une
nouvelle classification des communes et aux termes
de l’art. 4 delà loi communale, seront à l’avenir élus :
Le brick anglais Sululerland s’est échoué à Aus-
traweel en quittant hier après-midi notre port. Ha
été renfloué cette nuit avec quelques avaries à son
gouvernail.il a fait quelques dégradations à la digue.
— Le temps exceptionnel dont nous avons joui hier,
a fait affluer dans la soirée un nombre considérable de
visiteurs au jardin de Zoologie. Le corps de musique
du 8n de ligue s’y faisait entendre et tous les morceaux
du programme out été bien exécutés et Le u:oup ap-
plaudis. Les curieux se portaient principalement vers
le temple égyptien en face duquel se trouve Y Agava
arnericana, août l’absence de soleil semble aussi retar-
der la floraison. La tige florale s’élève en ce moment à
la hauteur de 6 m. 7o c..,hauteur qu’elle ne dépassera
plus de beaucoup. Ou pense qu’il ne faudra plus main-
tenant que quelques jours de douce chaleur pour voir
les fleurs s’épanouir. I.e plan incliné que la commis-
sion directrice a eu l’heureuse idée d’établir près de la
plante, permet de l'examiner dans ses moindres dé-
tails. Le tige florale a en ce moment la forme d’un
gigantesque candélabre d'où s’échappent perpendi-
culairement plus de trente branches qui portent a leuj-s
extrémitésdes milliers de fleurs prêtes à s’épanouir.
— Demain, jeudi, à six heures et demie du soir, il
y aura à la Société Royale de Zoologie concert d’har-
monie , exécuté par le corps do musique dirigé par
M. J. F. Janssens.
— Les membres de la direction de la société royale
dramatique flamande de Scheldegalm, se sont réunis
hier dans un banquet ù T Hôtel de la Prairie aux Che-
vaux, ii l’occasion de la fête patronale de leur président
M. A. Lemaire, dont l’habile direction a su donner un
si bel essor ù cette société.
Son buste, exécuté par notre jeune statuaire Suys,
lui a été offert pendant ce banquet, dont on loue beau-!
coup l’ordonnance et le service, et durant lequel la,
plus grande cordialité n’a cessé de régner.
— La distribution solennelle des prix aux élèves de!
l’institution de M. Schilders aura lieu lundi 3 sep-
tembre, ù 3 heures de relevée, à la salle du café de
la Cité.
Les examens des élèves auront lieu le D septembre
de 9 heures ù midi, pour les classes inférieures, et de
2 ù 5 heures pour les classes supérieures.
— Ou comptait au marché d’aujourd’hui 142 veaux.
— La vache arrêtée avant-hier par la police dans la
rue Porte aux Vaches et mise eu fourrière ù l’estaminet
de la Grande Porte d'Or a été réclamée par un vacher
de la Montagne d’or. Ii paraît qu’effrayée des coups
de canon tirés avant-hier au port, cet animal a brisé I
la porte de son étable et s’est mis à se promener dans
la ville d’une manière très inoffensive.
■ — l.e jeune fils d’un forgeron de la ruelle aux
Chiffons est tombé hier sur un morceau de fer placé
verticalement et s'est fait une très-grave blessure à
l'abdomen.
— M. Daems, mort subitement aux funérailles de
M. Govaerts, sera enterré demain ù 10 heures. Ses
•funérailles auront lieu Ix l’église St-Cliarles-Borromée.
— Ua cocher de vigilante et un charretier se sont
pris de querelle hier soir vers 6 heures hors la porte
de Lillo. Le premier a porté au second un coup de
manche de fouet sur la fête. Il a dû être transporté
chez lui dans sa propre charrette.
— Nous avons vu avec plaisir que les mots Hôpital
Ch' cés à la craie rouge sur la porte de l'ambulance,
place Hanséatique, avaient été remplacés par une
inscription sur la façade, conçue dans les deux
langues : Secours aux blesses ; Hulp aen de gekwetsten.
— Un jeune cheval s’est emporté hier, Boulevard
Léopold, et a renversé à la chaussée de Berchem son
cavalier, qui a été relevé évanoui et conduit ù l'hôpital.
Il en est sorti ce matin; il n’avait reçu que quelques
légères contusions à la tête. Le cheval a été arrêté à la
porte St-George.
— Hier vers 8 heures un individu se présenta
dans un estaminet de la 4e section avec deux lourds
cruchons en gré et présenta une note acquittée pour
solde. Voyant qu’on lui refusait le paiement, il se mit
en fureur saisit une de ses cruches et en frappa le
baes si violemment qu'il le terrassa et lui fit une pro-
fonde blessure à la lête. La tille de l’établissement, fut
blessée.aussi à la joue par un tesson de la cruche en
voulant défendre son père. Ce forcené a été arreté et
conduit en prison.
— On écrit de Saint-Pétersbours, le 20. « Depuis quelque
temps, plus d’un illustre visiteur a été reçu a la cour de
Russie. Je ne vous entretiendrai que du derniev, le comte de
Flandre,fils puîné du roi des Belg-es dont le Journal de Saint-
Pétersbourg a pu vous apprendre officiellement l'arrivée dans
cette capitale on plutôt à Péterhoff, où se trouve encore la
cour. Ce prince venait de visiter la Suède et il rencontrai!
lielsingfors le grand-duc Constantin, que les évolutions de
la flotte russe dans le golfe avaient amené dans cette ville.
S. A. I., conformément au désir exprimé par l’empereur,
pressa le départ du comte de Flandre pour Peterhoff. Ici, sur
une invitation télégraphique du czar, en ce moment au camp
de Krasnoé-Sélo,l’illustre voyageur monta en waggonet fut
bientôt auprès du souverain russe, qui le reçut avec un em-
pressement aussi bienveillant que gracieux. "
« Le fils du roi des Belges assista aux grandes manoeuvres
de la garde, après quoi l’empereur le ramena à Péterhoff, où
l'auguste famille lui fit l'accueille plus prévenant. Tl retour-
na a suite au camp pour se trouver avec l'empereur à la
tête du régiment de Préobrajensky, le 6/18, et le lendemain
il était de nouveau à Péterhofi'où il assista au baptême do
la fille du grand-duc Michel, qui reçut le nom d’AnastqSie.
» Le prince belge doit visiter les établissements publics
les plus importants de la capitale et partir ensuite pour
Moscou, où des appartements lui ont été préparés au palais
impérial. Après avoir passé quelques jours dans la ville des
ezars, il reviendra à Saint-Pétersbourg, pour en repartir
bientôt et quitter la Russie, l’esprit et le cœur, à coup sûr,
remplis des meilleurs et des plus reconnaissants souvenirs.'
« Quant h l'impression produite par ce jeune prince royal
sur la société, elle a été excellente; peu do jours ont suffi
pour que pleine justice lui fût rendue. On a trouvé son
esprit cultivé sa laison solide, ses manières à lafois simples
faciles et distinguées ; en un mot, sa personne sympathique
de toute façon. C'est le sentiment d'un des plus grands per-
sonnages de la cour. Que s’il a paru à quelques-uns un peu
grave et froid pour son âge, la cause en a été attribuée, et
non sans raison, ce semble, à l'éducation sévère qu'il a reçue
et aux études sérieuses qui longtemps ontoccuqé son esprit!
Il n’est pas jusqu'aux personnes étrangères à’la cour, qn.
l’ayant rencontrée partasard, n’aient porté sur lui le iùge-'
ment !e plus favorable. C’est \\v, fia t que je puis vous certifier.
» I,e départ du eqitfte de Flandre pour Moscou sera peu
éloigné de celui do l’empereur pour la mêm.s ville ; mais on
ne ma pasjdit s'il doit avoir lieu en même temps. »
— Nous'apprenons qu'à l'occasion du prochain voyage en
Belgique d'un membre de la famille royale de Hollande, il
sera accordé un certain nombre de décorations do l'ordre du
Lion Néerlandais à d’anciens fonctionnaires du gouverne-
ment précédent, qui sont restés en Belgique.
( Echo de Bruxelles.)
— On lit dans les journaux de Bruxelles :
La boucherie économique dent nous avons annoncé le
prochain établissement dans notre capitaleetse» faubourgs,
a pris corps et fonctionnera dès sarqedi prochain.
Son premier étal s'ouyrjra dans ia boucherie communale
d'ixellas,
Les prix sont fixés ainsi qu'il suit, malgré la hausse qui a
en lieu dans le cours du gros bétail sur pied :
Le bœuf premier choix, 70 c. le demi-kil,
h second » 69 »
» troisième » 5Q a
— On nous annonce qu’un établissement financier,devant
commencer ses opérations le lr novembre prochain, vient d.i
se fondera Bruxelles sous la dénomination de Banque mutuelle.
Indépendamment des opérations d’escomptes,de changes"
etc., que traitera cette nouvelle maison de banque, elle fera
en même temps office de caisse d'épargne, et, par une heu-
reuse combinaison, les déposants à ces caisses participeront
comme l’actionnaire à une part,dans les bénétices réalisés.
— On mande de Louvain : « A l’occasion de la kermesse,'
la Société de l'Union ouvrira, les 9. 10 et 11 septembre, avec
le concours de la ville, un grand tir à la carabine (système
Flobert), auquel tous.les tireurs sont invités. Il y aura onze
prix en argenterie ; en outre , une belle médaille en
argent, frappée au coin de la ville, sera décimée à 11 foui’ti
étrangère qui se présentera au concours aven le plus grand
nombre de tireurs. La mise est fixée à I fr. par série de cinq
coups.
» Le programme du tir sera envoyé franco aux amateurs
qui en feront la demande. »
— On écrit de Liège : Nous apprenons que dimanche soir
des mandats ont été décernés à charge do trois individus
contre lesquels il s’élève, dit-on, de graves indices de culpa-
bilité concernant l’assassinat de Flémalle. Cos individus sont
les deux jeunes gens do la commune de Chokier, chez les-
quels des perquisitions avaient été faites dès le lendemain
du crime, et un veilleur de nuit de la station de Flémalle.
Tous trois ont été amenés hier matin à Liège, et, après
avoir été interrogés de nouveau par M. Cartuyvels, juae
d’instruction, ils ont été écroués dans notre maison d’arrêt.
L’instruction continue.
— On lit dans le Journal de Charleroi :
Nous apprenons qu’une société en commandite vient de
se constituer puur fonder, en notre ville, une maison de
banque sous le titre de : banque de chari.eroi.
Cette Société, dans laquelle sont intéressées plusieurs
sommités industrielles de notre arrondissement, est consti-
tuée au capital de : trois millions de francs.
Elle a pour raison sociale : Balisaux-Lebeau, J. l.eborne
et Comp.
Le comité de surveillance est composé de Messieurs :
Ch. Lebeau, bourgmestre de Charleroi et membre de la
Chambre des représentants ;
A. De Decker, secrétaire de la Banque des Flandres ;
G. Gorel, bourgmestre de Pont-de-Loup et membre du
Conseil provincial du Hainaut ;
A. Dulait, bourgmestre de Mont-sur-Mareliienne et mem-
bre du Conseil provincial du Hainaut;
Et A. François, industriel à Charleroi.
— On fit dans le même journal :
Au moment de mettre sous presse, nous apprenons
qu’une autre maison de Banque sous la dénomination de
ttanque du Hainaut, au capital do 5 millions de francs,
ayant son siège h Charleroi, vient de se constituer sons le
patronage de la Caisse Commerciale de Bruxelles et de la
Banque de Huy.
On nous assure que cette maison établira immédiatement,
des succursales, dans les principaux Centres industriels de
notre province.
Le développement considérable qu’ont pris nos diverses
industries, semblait appeler depuis longtemps ces nouvelles
institutions de crédit.
Hier, l'après-midi, l'on a enterré la 7rao victime do la mal-
heureuse catastrophe survenue au puits N°2 du Hambourg,
à Charleroi. C’est la lnereheu.se qui avait été retiré» blessée
mortellement. La veille, à la fin du jour, l'on avait confiait
au cimetière les six autres victimes. Une foule énorme!
attendrie et émue, en tête de laquelle ou remarquait Àl!
AlexandreGendebien avec tousses employés et ouvriors.
suivait le lugubre cortège des six cercueils.
— Nous recevons de la Flandre orientale quelques ren-
seignements sur l’état de la récolte dans ©ette province : le-
seigle peut être considéré comme entièrement rentré ; il ne.
fallait plus qu’un jour de beau temps pour achever la matu-
ration du froment. Cette journée, nous l'avons obtenue, le
froment va donefitre coupé et mis debouten gerbes à l’instanc
même. Le mal souffert par ce genre de récolte n'est pari
aussi grand qu’il aurait pu l’être, parce que nous n’avons m
que rarement de la chaleur et du soleil après la pluie; le
grain n’a germé que lorsque le blé a complètement versé! c»
qui n’a eu fieu que par exception, cette année.
Malheureusement, les pommes de terre sont atteintes
dans une très-forte proportion. Toutefois, il faut encore
attendre avant de se prononcer sur l’étendue réelle du mal
certains cantons sont moins maltraités que d’autres.
[Écho de Bruxelles.)
— Le Times do New-York, résume ainsi les caractères de-
l’été de 1860 en Amérique :
« Les caractères météorologiques de cet été, méritent:
d’être signalés. Une saison où la température a commencé
par être si peu élevée, qu’elle frappait de désespoir les gens,
qui soupiraient après la chaleur; une-saison durant laquelle-
on a été témoin de phénomènes atmosphériques si fréquente
et d’une si rare splendeur, offre aux amateurs do ces cu-
rieuses questions un vaste champ d’observations intéres-
santes. On a vu plusieurs aurores boréales so succéderait
début du printemps, et causerun grai.d dérangement dans
les communications télégraphi \s. Mart.,, )e^ perturba-
tions magnétiques provenant de la même "cause ont été-
toiles, que pendant quelques heures on a dû suspeojr la-
transmission des dépêches européennes d'Halifax. ,,
» L’été a amené avec lui un.e série de violents orages, ùe>
trombes, de coups de vent qui ont désolé les Etats dé f’Oiiest
et occasionné à l'aiguille aimantée des perturbations sans
précédents. Il arrive, journellement des tremblements de'
terre. La Caroline du Sud en a eu un samedi ; et le télé--
graphe nous apprend que plusieurs secousses bien distinctes,
ont été ressenties, mardi, dans le Kentucky. L'absence.'
presque totale des pluies, dans les Antilles, depuis plus fl’un
an, et les fréquents tremblements de terre, ont fait naître
avec assez de raison, dans ces contrées, l’appréhensi on d'un
■ouragan destructeur. Des capitaines venant deft, Antilles
rendent compte du phénomène non moins surpayant d’un
changement total de direction dans les vents c.'iisés, phéno-
mènes, croyons-nous,dont il n’a pas été fait ïneation depuis
plus de cent ans dans l’histoire de la navigation. » 1
Cl!i‘»uiqae Jleidieiaii'c.
Le tribunal correctionnel d’Anvers a condamné hier
u h matelot du navire américain Loef invar, à trois mois
d’emprisonnement et ù 10 fr. d’amende, pour avoir
fait tles blessures air second du même navire,au moyen
d’une pierre qu’il lui avait lancée à la tête.
Un marin belge, actuellement sans navire, a été
condamné A la même audience à trois mois d’empri-
sonnement, pour vol d’un tonneau, commis a
d’un navire amarré dans les bassins.
bord
Théâtre royal ô’Anver».
M. Moras nous prie d’annoncer qu’il fera repré-
senter dimanche prochain, 2 septembreau Théâ-
tre Royal , une grande pièce-féerie en 5 actes et
14 tableaux. Cette pièce qui a également été jouée
au Théâtre National de Bruxelles y a attiré tin nom-
breux public et les journaux de la capitale, ont fait le
plus grand éloge des décors et des machines qui
jouent toujours le rôle principal dans los œuvres de ce’
genre.
Ils vantent beaucoup aussi les facultés extraordi-
naires du petit Arthur, âg-é de sept ans , qui remplit
huit personnages différents dans cette féerie.
DERRIÈRES NOUVELLES
DÉPÊCHES TELEGRAPHIQUES'..
Parts, 2‘J; «©ût.
I.e Monitmr a reçu de Chambéry, 28 août, la dépêche-
suivante ;
« L’Empereur et l’Impératrice ont reet» tes autorités et
les notabilités du département. LL. MM. ont visité l’établis-
semeut du Sacré-Cœur et se sont promenées aux environs
de Chambéry. Le soir il y a eu grand bal dans la salle du
théâtre.
» Une dépêche privée ajoute que LL. MM. ont reçu M-
Fariniet le général C'ialdini. «
Marseille, 28 août.
Naples 25. — Depuis deutx jours, des négociations ont eu
fieu entre le baron Brenior et le gouvernement napolitain,
au sujet de la satisfaction qu'il a demandée en raison de’
l'attentat commis sur sa personne.
Le ministre français, a indiqué comme moyen (le faire'
acte de justice et de courtoisie, qu’il conviendrait de procéder
immédiatement à la liquidation de l’indemnité (lue ans
Français quiontépr-ouvédes pertes pendant le bombardement
de Palerme et de charger extraordinairement l’ambassadeur
do Naples à Paris de présenter des excuses convenables.
Les pourparlers continuent encore. On ig’noï-ç. si le bunw
B renier restera à Naples.
Plusieurs bersaglierieri piémontais ayant été tués et bles-
sés dans une rixe aveo des tirailleurs napolitains, M. de Tù-
lamarina aurait déclaré quo les Napolitains ayant ét«/es
agresseurs, il se croyait fondé à demander une réparation
immédiate. Aucune réponse n’avait encore été faite à cette
réclamation au départ du courrier.
Ur.e émeute à Naples paraît imminente, des appels à H
révolte sont distribués publiquement, et un mouvement a
Salerne est annoncé comme étant très-prochain.
Le pro-dictateur de Potenza arme, dit-on, 10,000 hommes
dans ia Basilieate.
_ M. do Martine a annoncé officiellement au corps diploma-"
tique la défection des deux brigades napolitaines à Reg'S10'
et la reddition du fort.
Turin, 28 aoiit.
La Gazette officielle annonce que Ml Farini et le général
Cialdini sont arrivés le 27 au soir à Chambéry pour; compli-
menter LL. MM. l’empereur et l’impératrice des Français,
au nom du roi Victor-Emmanuel.
Munich, 28 août.
La Bavière a conclu avec l’Autriche une alliance en virtu
de laquelle, en cas d’uno guerre entre l’Aatrleh«)’ct l’ItoDe,
les troupes bavaroises occuperaient le Tyvol. |