Full text |
Vingt-Cinquième Améb
1860. — N. 260.
ANVERS, Dimanche 16 Septembre.
•mm
gfer ^..gwa. Ma-tfwa.igSBgr1 * AAWWjfWjw^aaBaiiBg.»
AGENTS:
ABONNEMENTS :
BRUXELLES, VOjflce de Publicité,
Montagne de la Cour, pour les
annonces de cette ville.
botterdam, M. H.Ktch, pour
toutes annonces des Pays-Bas.
tOXDRES, M. Gouache, RodLion
Pourt, Fleet strest, city EG.
AIX-LA-CHAPELLE, BerhatiI, et
Vogklsang, libraires.
BERLIK, Emile Boas, »
BREME, J. G. HeVSE, »
COLOGNE, Lengfeld, >
HAMBOURG, IIofeman
et Campe »
vienne, Gerold et rus, >
Inscriptions j
Annonces..........0.25 la ligne
Rdclamestlndujourn. 0.60 »
» faits divers
corps du journal. . fr. 1.00 •
LE PRECURSEUR
UNION COMMERCIALE.
chemins de fer. — Départs d’Asvers : Ponr Malines et Bruxelles à 6.15, 9 E. 1« cl.,
10.15, 1, 2.50 B. Ie cl., 4.30, 7.30, 9. — Lierre, 7, 11 50, 5. — Term. etGand,6.15,
10.15, {1 Termondo) 2.50 E. 1»cl., 4.30.— Alost, 6.15, 10.15, 1, 2.50 E. 1- cl., 4 30. —
Lokeren, 6.15, 10.15, 4.30. — Ninove, Gramm., Lessines, Ath, par Bruxelles, 6.15,1,
2.50 E. 1» cl., — Bruges et Ostende, 6.15, 10.15, 2.50 E. 1" cl., 4.30. — Court., Mouse.,
Lille, 6 15, 10 15, 2.50 E. 1e cl., 4.30. — Tournai, 6.15 10.15, 2.50 E. 1"cl., 4.30.—
Calais, 6.15, 10.13, 4.30, 1= et 2» cl. — Louvain, Tirlem., Lioge, Verv., 6.15, 9 E. 1ecl.
1, 4.30, (7.30 Tirlem.,) 9 E. 1 et 2 cl. — Landen, 6.15, 9 E. 1 cl., 1, 4.30. — Aix-la-Chap.
Cologne, 9 E, 1 cl., (1 Aix-la-Ch.), 9 E. 1 cl. —Gladbach. Dusselj, Crefeld, Ruhr, 9 E. 1 q
Toutes les communications concernant l’administration du
journal, doivent être adressées à M. Jacques De Winter ,
directeur-garant, et celles concernant la rédaction à M.
Eugène Dumoulin , rédacteur en chef.
Bareanx : rue de rAsiman, a0 1.
chemin DE fer hOllasd-belge. — Départs d’Anvers pour Rotterdam et Bréda,
7.40,12.20, 3.50, 5.35 (pour Bréda).— De Rotterdam p* Anvers et Bréda 5.30, 10.15, 3. —
DeBrédapour Anvers et Rotterdam 7.50,12.35, 4.15 h.
chemin de fer du pays de k aes. — Départs d’Anvers pour Beveren, St-Nicolas,
Lokeren et Gand, 5.30, 8.30, 10.30, 2.30, 4.30, 7 h.— De Gand pour Lokersn, SWNieolas,
Beveren, Anvers, 6.10, 9, 10.20, 2.30, 4.20, 7 h.
Dans nos bureaux et chez fois
les directeurs de poste {fr. déport.
Pour Anvers . . fr. 12.50 p. trim
» la Belgique. » 15.00 »
» » » 28.00 p. sem
» • » 62.00p. an.
» la Hollande. » 17.00p. trim
» l’Angleterre. » 22.00 »
» la France. . » 22.00 »
» l’Allemagne. » 18.00 »
Paysd’Outre-Mer » 27.50 »
PAIEMENT PAR ANTICIPATION.
POUR LA VILLE ET LA BANLIEUE.
L’ÉTOILE BELGE, journal du
matin et le PRECURSEUR, journa
du soir, fr. 62.00 par an. '
WM
Anvers, 16 septembre.
Les personnes qui s’abonneront pour le tri-
mestre prochain, commençant le lr Octobre,
recevront le journal gratuitement à partir d’an-
jourd’hni.
Les nouveaux abonnes recevront en prime tout
ee qui a paru jusqu’ici de la nouvelle série de
Tablettes en voie de publication.
RÉSUMÉ POLITIQUE.
Les nouvelles d’Italie ne viennent pas en première
ligne dans les préoccupations du public. Le résultat
de la campagne entreprise par le Piémont, est connu
d’avance. Le télégraphe ne nous surprend pas en
nous apprenant que le général Fanti est entré à Pé-
rouse, que les troupes papales se sont rendues, ainsi
que la forteresse et que 1600 Autrichiens et Suisses
ont été faits prisonniers , avec le fameux général
Schmidt. Il devait en être ainsi. L’armée pontificale,
privée de son chef que la goutte retient au lit, n’op-
posera aucune résistance sérieuse, et le Piémont sera
bientôt maître des Etats de l’Eglise si aucune compli-
cation nouvelle ne surgit. Or, ces complications peu-
vent être amenées par deux causes : par l’intervention
de l’Autriche et par la conduite que tiendra Garibaldi
à l’égard de la capitale des Etats pontificaux.
S’il faut en croire une lettre adressée par Garibaldi
aux Palermitains, qui lui demandaient l’annexion
immédiate, l’intention du dictateur est de ne plus faire
d’annexion, mais de proclamer l’unité italienne du
haut du Quiriml. Garibaldi veut donc aller à Rome,
où il se heurtera contre les troupes du général de
Goyon. Le Times qui prévoit cette rencontre, s’en
alarme et en conçoit des pressentiments funestes,
i Le prince des patriotes italiens, dit-il, commettrait
une faute grave, si Ifes succès qu’il a obtenus jusqu’ici
le poussaient à s’attaquer aux vieilles troupes fran-
çaises, qui forment la garnison de Rome. » Le Times
rappelle aussi qu’il a toujours adjuré les patriotes de
ritalie de ne pas se jeter dans un conflit avec l’Au-
triche s’ils n’étaient fortement appuyés par la France.
« Une attaque contre la garnison française de Rome,
ajoute la feuille anglaise, équivaudrait pour l’Italie à
un véritable suicide. j>
. On éprouve donc dans le monde politique quelque
inquiétude au sujet des opérations futures de Garibaldi.
Quant à l’Autriche, ii devient de plus eu plus probable
qu’elle .n’iuterviendra pas, et cette attitude réservée
d’une puissance qui dominait naguères la Péninsule
lui semble commandée par les symptômes de rappro-
chement qui se manifestent entre la Grande-Bretagne
et la France. On trouve en effet dans ce langage des
journaux anglais, la preuve du vif désir qui anime la
Grande-Bretague de voir la cause italienne sortir
triomphante de la crise actuelle. La prisse anglaise
s’est aussi singulièrement radoucie depuis quelques
jours et le changement qui s’est opéré à cat égard est
si sensible qu’ou va jusqu’à parler d’une alliance nou-
velle ayant pour but de contrebalancer l’union des
trois grandes puissances du Nord.
A Turin, malgré le rappel de Vambassadeur de
France et le langage assez rude du Constitutionnel, on
persiste à croire que les deux gouvernements sont
d’accord. Les feuilles italiennes regrettent générale-
ment le départ de M. de Talleyrand et déclarent que
le Piémont n’entend point rejeter sur son alliée la res-
ponsabilité desévénements dontil a seul pris l’initiative,
mais au fond de ces compliments de condoléance ou
sent percer la certitude que Napoléon III n’abandon-
nerait pas l’Italie si la lutte qu’elle commeuce lui deve-
nait fatale. Un article de M. Grandguillot, publié par
le Constitutionnel, semble confirmer celte opinion des
feuilles italiennes.
La Gazette officielle da Turin contient, outra le
mémorandum de M. de Cavour, la nomination officielle
du générai Fanti, ministre de la guerre, comme com-
mandant en chef des deux corps mobilisés dans les
Etats du saint-siège, et celle du général Menabrea
comme commandant supérieur du génie près ces
mêmes troupes.
MM. le marquis Pepoli et Valerio sont nommés gou-
verneurs des Marches et de l’Ombrie. M. Gualterio est,
comme nous l’avons aunoucé, désigné pour le poste de
commissaire ou intendant-général avec résidence à
Orvieto.
Les préoccupations publiques, à Turin, se parta-
gent entre l'impression produite par la dernière note
française qu'a remise M. de Talleyrand au cabinet,
relativement aux événements de guerre actuels, et
les appréhensions que causent les démonstrations
très-armées de l’Autriche. Nous répétons que nous
avons, quant à présent, lieu de croire ces dernières
inquiétudes peu fondées. ’
L’espèce de ministère Ut defuncUs qu'avait maintenu
auprès de lui François II à Gaête s’est dismus dès
avant le départ de ce prince. Nous apprenons que
MM. Spinelli et de Martine sont à Rome.
Les correspondances et journaux de Berlin conti-
nuent de démeutirles bruits d'uue coalitiou.
Capitaines. — Enquête.
Nous avons annoncé dans un de nos derniers
numéros que l’un des .signataires du procès-verbal
d'enquête dans l’affaire du capitaine Frautzen, répon-
drait aux observations dont cette enquêtea été l’objet.
•M. Pougin ayant dù s’absenter, n’a pu répondre encore
au Z eemané Collegie, mais cette réponse ne se fera plus
attendre. Nous avions l’intention de ne pas nous occu-
per Je cette affaire, mais comme nous avons soutenu
le principe de l’enquête et que nous voyous la mal-
veillance travestir les Arts qui ont accompagné
l’examen dont la conduite du capitaine Frantzen a été
l'objet, nous croyons, en attendant la réponse de
M. Pougin, devoir rectifier les allégations erronées
que Tou a répandues à ce sujet :
Lecapîtaine Frautzen a demandé une enquête légale
au ministre ; ce n’est que sur le refus de ce dernier de
la lui accorder, attendu,que la loi belge ne contient
jusqu’ici aucune disposition de ce genre, que le capi-
taine proposa de nommer une commission composée
de deux membres dont l’un serait choisi par lui, l’autre
par les assureurs ; ces deux messieurs étant autorisés,
s’ils n’étaient pas d’accord dans leurs appréciations,
de nommer entre eux un arbitre.
M. Frantzçn choisit M.Pougin ; M. Engels qui avait
été un des assureurs qui s’étaieut réfusés de signer sur
le capitaine Frautzen, es qui est constaté par tous
les courtiers, informa ses collègues qu'il était d’avis
de choisir le capitaine Smit, expert de la réunion,
pour opérer avec M. Pougin, ce qui fut approuvé
avec la réserve toutefois que chacun conserverait
la liberté, quel que fût le résultat de l’enquête, de
signer ou de ne plus signer sur le Mohamed-Saïd.
M. Engels assista à l’enquête pour prouver Tim-
porlance que les assureurs attachent il ce que ces in-
vestigations se fassent. C’est encorna la demande des
principaux assureurs que M. Engels proposa à la
Chambre de commerce de solliciter par la suite une
Pareille mesure du gouvernement belge.
Il était donc parfaitement exact,comme le Précurseur
le soutint, que l'enquête avaiteu lieu ii la demande du
capitaine Frantzen et des assureurs. D'un autre côté
h se peut parfaitement bien que l'un ou 1 autre assu-
reur n’ait pas été individuellement consulté. Il y en a
parmi ces messieurs qui se rallient généralement à ce
qui est décidé par leurs confrères, mais nous croyons
être certains que tous demandeut l’institution par le
gouvernement d’enquêtes légales où la vérité se
fasse jour.
L’enquête en question eut lieu avec tous les soins
dont on peut en pareille circonstance l’entourer. Le
premier second, M. le capitaine Seykens, a principa-
lement donné les renseignements sur lesquels on s’est
basé et qui ont été reconnus exacts par le second
officier.
On n’a nullement, dans le rapport,disculpé entière-
ment le capitaine Frantzen.On l’a au contraire blâmé
d’avoir accordé trop de confiance à un jeune homme,
mais en tenant compte de toutes les circonstances
aucun blâme légal ne peut être infligé au capitaine
Frantzen qui avait été sur le pont depuis 7 heures du
matin,et qui n’a pas cédé la manœuvre de son navire,
bien qu’il eût pu la déléguer à des officiers de quart
ayant passé les examens et navigué pendant plusieurs
années.
Il est entré dans sa cabine, qui se trouve surle pont,
pour diner, indiquant au second la route qu’il avait à
suivre et en lui recommandant de le prévenir immé-
diatement si la moindre chose arrivait. Ceci est à tel
point exact et reconnu par cet officier qu’il a prévenu
le capitaine de l’approche d’une chaloupe qu’on lui
recommanda d’éviter.
Dix minutes après, il a vu le Trinity Bacon du
Goodwind-Sand et continua sa route sans en prévenir
son commandant et le navire échoua en conséquence.
Le capitaine Frantzen est un homme qui a fait preuve
de capacité comme*marin. qui a navigué pendant un
grand nombre d’années sur des bateaux à vapeur dans
tous les parages du monde et qui jusqu’ici n’a pas eu
d’avaries graves. Du reste, il se justifiera à son retour
des imputations qu’on s’e3t plu à lui lancer et que
nous nous abstenons de qualifier aujourd’hui, igno-
rant jusqu’à quel point, elles sont fondées.
Les capitaines belges ont eu tout cas mauvaise
grâce de s’attaquer à lui en sa qualité d’étranger,
attendu qu’en Hollande où les bous marins ne man-
quent pas plus qu’en Belgique, il y a plusieurs de
leurs compatriotes qui exercent un commandement et
qui y trouvent depuis nombre d’années l’accueil le
plus bienveillant.
En résumé nous maintenons que la conduite d’un
bateau à vapeur demande une expérience spéciale des
mouvements d’un tel navire, et nous savons qu’un
marin expérimenté du Zeemans’ Collegie pourrait nous
dire s’il n’a pas été dans le cas de l’éprouver dati3 son
voyage d’essai de la Hollande en Belgique. S’il a si-
gné ou approuvé la lettre en question, il devrait bien
s’en ressouvenir.
Un dernier mot. Le Précurseur ayant toujours té-
jmoigné beaucoup de bon vouloir au Zeemens'Collegie
et n’ayant jamais refusé de lui ouvrir ses colonnes,
nous nous étonnons que dans la circonstance actuelle,
cette société n’ait pas cru devoir nous communiquer
directement ses observations. Les questions de per-
sonnes, discutées entre honnêtes gens, ne risquent pas
de s’envenimer. C’est pourquoi nous engageons le
Zeemans'Collegie, dans le cas où il croirait devoir ré-
pondre à la lettre de M. Pougin, à venir à nous fran-
chement de même que nous irions à lui au besoin.
On écrit de Bruxelles, le 15 ;
La politique est aux champs, et grand serait mon
embarras si je devais vous dire de quoi l’on s’occupe
aujourd’hui dans les régions gouvernementales. J'ai
pourtant surpris quelques nouvelles que je crois
devoir vous rapporter.
On m'apprend que la commission militaire estime
que pour armer tous les travaux des fortifications
d’Anvers en construction, il ne suffit pas d’uu cré-
dit de vingt millions ; car toute l'artillerie actuelle-
ment existante ne serait même pas assez nombreuse
pour défendre, eu cas d’attaque bien entendu, l'im-
mense développement des ouvrages avancés. Je vous
livre sans commentaires cette nouvelle qu’il serait
impoiitique de discuter avant que le gouverne-
ment ne se soit prononcé sur les propositions de la
commission militaire.
C’est au grand banquet que donnéra le parti libéral
à M. Verhaegen que se décidera l’attitude à prendre
par l’Association dans les prochaines élections com-
munales. Il paraîtrait qu’on a des raisons de croire que
M. Orts assistera à ce banquet, et qu’on tuera le veau
gras pour célébrer le retour du fils prodigue.
■S’il m’était permis de rectifier dans ces colonnes des
renseignements qui vous ont été transmisdeBruxelles
par un correspondant officieux, je vous dirais un mot
sur le sort futur de notre Académie des Beaux-Arts et
sur l’artiste illustre à qui la direction en sera confiée,
beaucoup de médiocrités se sont présentées, il est vrai,
ppur recueillir la succession de M. Navez, mais il res-
sort d’un document officiel présenté au Conseil com-
munal, que la commission nommée par lui a fait
tenter les démarches nécessaires pours'assurer le con-
cours de M. Gallait et qu’il lui est aujourd’hui assuré,
lî, Gallait a déjà, en effet, approuvé ie programme des
epurs, il Ta trouvé très-bon, et s’il est décidé à n’ac-
cepter définitivement la direction de l'Académie,
que lorsqu’on l’aura installée dans un local con-
venable, au moins la direction provisoire s'inspirera
de ses conseils et M. le ministre de l'intérieur s’est
engagé à ne pas négliger les besoins de l’Académie
dans un nouveau projet de travaux publics destiné à
remplacer celui qui a été retiré parle gouvernement
quand la Chambre a rejeté fe premier projet d’agran-
cjjssement d’Anvers. Vous pouvez donc considérer la
nomination de M. Gallait comme un fait accompli.
Il ms reste quelques mots à vous dire du remarqua-
ble compte-rendu des opérations du chemiu de fer
pendant l'année 1859, présenté par M. le ministre des
travaux publics à la Chambre des représentants dans
là séance du 12 juin de cette année.
La loi du lr mai 1834 avait tracé au chemin de fer
de l’Etat un programme magnifique et qu'on croyait
alors irréalisable.Il s'agissait de « consolider l’indépen-
dànce du pays et d’asseoir la Belgique au rang des na-
tions, d’assurer au pay-s la conservation du transit vers
i’Allemague,d’ouvrir une source féconde et abondante
de richesse nationale, de contribuer au développement
du commerce et au progrès de l’industrie, de tenter
enfin une œuvre qu’aucun gouvernement n’avait en-
core essayé d’accomplir. » Et ce but multiple et gran-
diose, il fallait l’atteindre sans qu’il en coûtât uu cen
time au trésor public.
Vingt-cinq années seulement nous séparent du jour
où le problème a été posé, et M. le ministre des travaux
publics croit pouvoir affirmer aujourd’hui qu'il est
résolu : tous les obstacles ont été vaincus, et lesuccès
a couronné la périlleuse tentative que des esprits
sérieux considéraient, dans l’origine, comme ne pou-
vant engendrer que d’amères déceptions. Beaucoup
affirmaient que les opérations du chemin de fer sol-
daient et solderaient toujours a des découverts suc-
cessifs dont l’accumulation finirait par compromet-
tre l’équilibre des finances publiques. Le rapport que
je résume ainsi met en évidence cette vérité que les
découverts constatés n’avaient guère l’importance
qu'on leur avait attribuée* qu’ils ne s’étaient produits
que parce que la chemin de fer, entreprise essentiel-
lement industrielle, n’avait point été traité comme
telle, ni sous le rapport des intérêts annuels à servir,
ui sous le rapportde la reconstitution,par voie d’amor-
tissement, des capitaux engagés dans l’opération.
A l’heure qu’il est, les immenses bienfaits que
le réseau uatioual a répandus sur le pays nu
coûtent plus que 8 millious, et Tou a la perspective,
justifiée par l’expérience, de recouvrer cette somme en
moins de deux années.
En 1859 on a réalisé un bénéfice net de fr. 4,375,000;
il a été amorti un capital ayant une valeur effective de
fr. 2,493,000, et le trésor public a encaissé, toutes dé-
penses quelconques couvertes, une somme de francs
1,882,000.
L’excédant des recettes de l’exploitation sur les dé-
penses représente un tantième de 5.864 p. c. des capi-
taux utilisés, et malgré les événements politiques
qui ont, en 1859, neutralisé le développement du tra-
fic et ralenti les mouvement des affaires, la recette
s’est néanmoins accrue de 803,000 francs , et con-
trairement à ce qui semblait devoir être la consé-
quence de cet accroissement, la dépense a diminué de
fr. 186,000.
Enfin le rapport des frais d’exploitation relativement
au produit brut perçu, est descendu au taux de
50.17 p. c.
Quant à la voie elle est dans l’état ie plus satisfai-
sant, et grâce aux nouvelles sommes mises récemment
à la disposition du gouvernement, l’exploitation tout
entière ne tardera pas à se trouver dans une situa-
tion parfaite.
Conseil Communal.
Séance publique du 15 septembre.
La séance est ouverte à 6 heures et.quart, sous la prési-
dence de M. Loos, bourgmestre, et en présence de MM.
Delvaux, De Vinck, Van Bellingen, Joostons, échevins,
Hermans, Cateaux-Wattel, Gheysens, Van Haesendonck,
Cogels-Osy, Elskamp, Mast, Van Cuteem, Van Honsem,
Grisar, Van de Leemput, Van Put, Bavuis-Claessens, A.
D’Hanis, De Wael, Van Geètruyen, Cornelis, Verhaegen,
Servais, Koyen, Augev et Wilmotte, conseillers.
Etaient absents : MM. De Cock, Leys et Conard. Ce der-
nier s’est excusé de ne pouvoir assister à la séance.
M. delvaux, échevin, donne lecture du procès-verbal de
la séance précédente. La rédaction en est approuvée.
M. le bourgmestre fait connaître que depuis la der-
nière séance est arrivée la réponse de M. le gouverneur au
sujet des observations faites par lo Conseil communal sur
le fractionnement électoral adopté par la députation perma-
nente du Conseil provincial, pour la répartition des conseil-
lers communaux entre les sections intra et extra rauros.
M. delvaux, éclievin, donne lecture de cette pièce. M. le
gouverneur regrette de ne pouvoir se rallier aux observa-
tions du Conseil ; il discute longuement celles-ci et s’attache
à les réfuter par des considérations tirées de la loi électorale
et de la nature même dès élections communales. Il prouve
la légalité de la mesure prise par la députation permanente
et combat le système proposé par le Conseil communal.
Uarrêté de la province, n’exclut pas du reste la possibilité
d'une réélection générale des conseillers sortants, si telle
est la volonté des électeurs. Il conclut en disant qu’il ignore
si le conseil communal tout entier s’est prononcé pour le
système préconisé par le Collége, mais ce qu’il sait parfai-
tement c’est que les nombreuses pétitions adressées à la
province contre ce système, portent les signatures de quatre
conseillers communaux (MM. Van Cqtsem-Molyn, Van
Honsem, Conard et Mast).
M. le bourgmestre. Il ne serait pas difficile de réfu-
ter lus nouvelles considérations présentées parla députation
permanente à l’appui de sa décision; maie .1 est inutile de
diseutor là OÙ l’autorité aveo laquelle on Kluut- a le droit
de faire tout ce qu’elle veut. Il ne reste donc qu’à prendre
pour notification la réponse du gouverneur. — Adopté
Le Conseil passe à l'examen des objets à l’ordre du jour.
PUBLICITÉ OBLIGATOIRE.
1° Compte communal de 1859. — Rapport.
M. CATEAUX-WATTEL présente ce rapport. Il résulte
de la vérification à laquelle on s’est livré que Tordre le plus
complet, l’entente la plus parfaite ont présidé à la compta-
bilité communale. La commission en exprime toute sa sa-
tisfaction et conclut à l’approbation du compte. — Adopté.
M. van put demande par motion si, par suite de l'aboli-
tion du droit d’octroi sur les charbons, la Compagnie du
gaz, dont les frais de production doivent être diminués en
conséquence, a diminué dans la même proportion son prix.
M. le Bourgmestre pourrait peut-être donner sur ce fait
quelques explications, ou tout au moins dire jusqu'à quel
point le contrat passé avec la Compagnie, lie la ville.
M. le BOURGMESTRE. Quand il y a quelques années un
nouveau contrat fut passé avec la Compagnie pour un terme
assez long, il n’était pas question de l’abolition des octrois,
jet naturellement les droits de la ville n’ont pas été prévus
pour ce cas. Toutes les villes qui ont traité avec cette
compagnie, se trouvant Jdans les mêmes circonstan-
ces, il a paru inutile au Collége de faire des réclama-
tions, ou, dans le cas où la ville aurait des droits, de les
poursuivre judiciairement. Le Collége s’est dit que cette
affaire ne pourrait tarder de se régler d'elle-même à
jl’expiration de l’un des contrats passés avec d’autres villes,
'Anvers ayant le dtoit d'être traité de même que les autres
villes. D’ailleurs on sait qu’en considération du long
[terme du contrat, la Compagnie a accordé une immense
réduction pour l’éclairage tant de la ville que desparticu-
Uiers.
. Quant à l'influencs de la suppression du droit d'octroi des
charbons sur la production du gaz, c'est là un point difficile
i déterminer. Dans aucun document ce calcul n’a été établi
jusqu’ici. Comme M. Van Put Fait une interpellation sur ce
.point, il aura sans doute'étudié la question et pourra donner
quelques éclaircissements à ce sujet. Quoi qu’il en soit, le
Collège est d'avisd'attendre quelle tournureprendra l’affaire,
ut de ne faire des démarches que si la Compagnie accordait
lune diminution ailleurs.
il. bavais-claessens se proposait de faire, lors de la
discussion du budget , . les observations qu'a présen-
tées M. Van Put. Il vient donc les appuyer. Le contrat
passé avec la Compagnie n'a pas prévulecasdontons'oocupe,
mais rien n'empêche que le Collége ne fasse des démarches
pour faire accorder aux particuliers Ta diminution de prix à
laquelle leur donne droit la suppression de la taxe sur les
charbons.
M. le BOURGMESTRE. Quand la ville a traité avec la
Compagnie, il a été dit dans le contrat que si d'autres villes,
par des moyens nouveaux, parvenaient à s'éclairer plus
économiquement, le contrat Serait résilié ou la Compagnie
devrait nous faire jouir des mômes avantages.
M. «AVAIS. Cela regarde la ville.
M. LE BOURGMESTRE. Et les particuliers. La diminution
■le prix accordée pour l'éclairage de la ville à cause du long
terme du contrat, Ta été aussi pour l'éclairage des parti-
culiers.
Le plus rationnel est donc d’attendre pour revendiquer une
réduction , que la Compagnie Tait consentie ailleurs.
M. VAN PUT. M. le bourgmestre a dit qu'il est difficile de
déterminer l'influence de l’abolition de l’octroi des chatbons
sur la production du gaz ; rien n’est plus simple au
contraire : les frais généraux auront diminué précisé-
ment de tout ce que l'octroi coûtait à la Compagnie.
Toute la question est de savoir si une diminution
existant dans les frais généraux, laquelle des deux parties
contractantes doit en jouir. M. le bourgmestre dit qu’il con-
vient d’attendre patiemment qu’une réduction ait été accor-
dée ailleurs. L’orateur pense au contraire que si le Collège
ne veut pas prendre l’initiative d’une action judiciaire, il
pourrait au moins s’entendre avec d’autres villes qui sont
dans le même cas qu’Anvers.
M. VAN DE LEEMPUT. L’affaire en discussion vaut certes
la peine qu’on s’en occupe. On so ferait illusion toutefois en
la croyant dos plus simples. Chaque ville a uu contrat spé-
cial,celui d’Anvers, le dernier fait, contient des restrictions
qui nous donnent le droit de réclamer tous les avantages qui
seraient accordés dans l’avenir à d'autres villes. Or, comme
tl existe des villes dont le contrat expirera sous peu, et que
probablement elles feront à l’expiration de leur contrat,
valoir leurs droits, attendons jusque là pour réclamer à
notre tour.
Pour ce qui est de déterminer l’influence de la suppres-
sion de l'octroi des charbons sur la production du gaz, la
question est complexe: la Compagnie a deux établissements
à gaz, J’un iutrèr, l’autre extra muras, où le droit sur le
charbon n'existait pas. Il faudrait donc préalablement
déterminer la quantité de gaz produiteà l’intérieur et à l’ex-
térieur de la ville. On le voit, la question n’est pas aussi
simple qu’on se l'imagine. Ayons donc confiance dans le
Collège; celui-ci a examiné déjà l’affaire : il s’en occupe
encore, mais avant de rien entreprendre, il croit qu’on doit
mûrement examiner quelle différence il existe entre les
cahiers de charges d’Anvers et d'autres villes,
M. delvaux, échevin. Le Collége, en effet, n'a pas at-
tendu l’interpellation de M. Van Put, pour s’occuper delà
question. Mais il n'a pas oublié que la ville est liée par
un contrat qui est la loi privée II convient , dans
l’intérêt même de la ville, de no pas insister sur ce point.
Mais en supposant même que la ville eût des droits ou seu-
lement dejustes réclamations à faire valoir, encore faudrait-
il avoir des éléments certains pour les appuyer; or, le peu
d’intervalle qui nous sépare de l’abolition des octrois, n’a
pas permis d’en apprécier tous les résultats.
La question demande à être traitée avec de grands ména-
gements : unexemple suffira pour le prouver. La Compagnie
a entreprisl'éclairage de la ville et des particuliers pour un
grand nombre d'années. Il en est de cette entreprise comme
de toute autre, comme des entreprises de pommes de terre,
etc., qui se font d’ordinaire à Tannée. Eli ! bien,supposez que
dans l’intervalle les prix des pommes de terre baissent, pen-
sez-vous avoir le droit de demander une diminution en con-
séquence? Une autre question: si l’octroi sur les charbons
au lieu d’être supprimé, avait doublé, et il n’y a rien de
chimérique dans cette supposition, parce que depuis le con-
trat passé avec la compagnie, ce droit a été augmenté de
10 0/0, la compagnie aurait-elle pu exciper de cette augmen-
tation de droit pour élever son prix ?
Que le Conseil se rassure donc, le Collége s'occupe de la
question et si on peut faire quelque chose, on le fera.
M. AUGER croit savoir que l’administration communale
de Bruxelles est en négociations avec la compagnie pour
obtenir une diminution de prix. Il ne connaît pas le
contrat de la ville de Bruxelles , mais il serait facile
d’obtenir des renseignements. Dans tous les cas la question
est assez importante pour mériter d’être examinée mûre-
ment par la commission des finauces ou par celle du con-
tentieux.
M. le bourgmestre. Le Conseil sait qu’il est stipulé
dans le contrat que si une autre ville parvient à être éclairée
à meilleur marché, Anvers peut revendiquer les mêmes
avantages pour l'éclairage tant de la ville que des particu-
liers. Cela doit suffire et tranquilliser tout le monde.
L’incident est clos et le Conseil continue l’examen des
objets à Tordre.
2° Taxe sur les chiens, 1800. — lr Rôle supplémentaire ;
Ce rôle s'élève à 1219 fr. depuis le 1er février dernier jus-
qu’au 1er septembre. Il est approuvé.
3® Temple»anglican. —Restauration. —Subside;
M. le bourgmestre. Il a été alloué au budget une
somme de 250 fr. pour frais de restauration du temple an-
glican évalués à 2,000 fr., M. le gouverneur porte à la con-
naissance du Conseil que ces frais s’étant élevés à 6000 fr. j
le gouvernement et la province ont accordé un subside sup-
plémentaire, subordonné à une nouvelle allocation de la
ville. Le Collége propose en conséquence de voter pour cet
objet une nouvelle somme de 250 fr. — Adopté.
4° Travaux maritimes. — Bassin aux bois. — Rapport.
M. VANDE leemput présente le rapport, au nom des
commissions du commerce et des travaux adjointes au Col-
lège. Il rappelle que dans sa séance du 11 août dernier le
Conseil a adopté les conclusions d’un premier rapport, ten-
dant à faire construire auprès des nouveaux bassins du Kat-
tendyk, dos magasins à guano. Les commissions réunies se
sont occupées depuis de la seconde partie des travaux com-
plémentaires proposés par le Collège, notamment du bassin
au bois.
Le commerce des bois s’est considérablement développé
depuis quelques années et a apporté ainsi beaucoup de
main-d’œuvre pour la classe ouvrière; mais il a eu aussi
pour résultat d’occasionner dans les bassins et sur les quais
un encombrement qu'il était désirable de voir disparaître.
En reléguant le commerce des bois au Kattendyk, les quais
seraient débarrassés de cet encombrem mt et resteraient
plus apéffialemont ufiuotés k leur destination générale,
D’un autre côté la ville n’ayant pas assez de terrain U
mettre à la disposition du commerce aux anciens bassins,
les négociants ont dû se procurer, dans tous les quartiers
de la ville, des magasins et des dépôts supplémentaires, ce
qui les entraînait à des dépenses considérables.
Pour mettre un terme à tous ces inconvénients, le Collége
a proposé cette seconde série de travaux supplémentaires,
que les commissions ont approuvés à l'unanimité.
Ces travaux consistent en :
1° Un bassin servant au chargement, déchargement et à
la conservation dos poutres et au déchargement des
planches.
2° Un quai de débarquement des planches et dépôt pro-
visoire pendant 30 jours ;
3° Magasins particuliers clôturés à ciel ouvert pour le
dépôt et le débit des poutres et planches ;
4° Hangars à étage, couverts et à claire-voie.pour emma-
gasiner les planches.
5° Dépôt de bois de charpente en consignation;
6° Chantier pour la construction de navires, dont une par-
tie sera effectue provisoirement au dépôt des marbres, mé-
caniques et marchandises encombrantes.
7“ Chenal de communication entre le grand bassin et le
bassin aux bois.
La dépense totale s'élèvera à la somme de fr. 858,880.
Les commissions réunies concluent à l’adoption des pro-
positions du Collége.
m. gheysens. La Chambre de commerce a-t-elle été
consultée dans cette affaire?
M. le bourgmestre. Le Collège a cru inutile de con-
sulter la Chambre de commerce. Ce corps représentant les
intérêts généraux du commerce, et le bassin aux bois ne
concernant qu’une spécialité, on s’est borné à consulter cette
spécialité.
M. GHEYSENS. Il aurait été bon dans un dossier de cette
importance d’avoir un rapport d'un corps officiel comme la
Chambre de commerce.
M. van put fait remarquer qu’il existe dans le sein du
Conseil une commission de commerce et que celle-ci a été
consultée, en même temps que la partie spéciale du com-
merce intéressée.
M. le bourgmestre déclare que personne ne fait plus
de cas que lui des lumières do la Chambre de commerce.
Aussi a-t-il l’habitude de la consulter on toute circonstance
où son avis peut être utile. Ici comme il s’agissait d’intérêts
matériels que lés personnes intéressées directement con-
naissent seules, il s’est borné à consulter les marchands de
bois. Il ne croit pas qu’on puisse avoir pour le commerce
plus d’égards que n’en a eus le Collége dans cette circon-
stance.
m. gheysens doit faire remarquera M. Van Put que la
loi communale ne dit pas que la commission de commerce
sera composée de commerçants ; c’est donc par hazard
qu’elle Test. La Chambre de commerce est le seul représen-
tant légal du commerce et à ce titra elle aurait dû être con-
sultée.Lo Collége a faitaussi bien que possible en consultant
les intéressés ; mais il aurait mieux valu que ceux-ci l’eus-
sent été par la Chambre de commerce elle-même. Telle est
l’opinion de l'honorable conseiller.
Les conclusions des commissions réunies sont mises aux
voix et adoptées.
PUBLICITÉ FACULTATIVE.
1° Passage de l’Escaut durant les glaces. — Rapport.
m. van de leemput présente ce rapport au nom de la
commission des travaux.
, Il s’agit d’nn projet de M. Louis Goethals, pour passer
l’Escaut d’une manière sûre et prompte lorsque pendant
l’hiver, le service des bateaux à vapeur est interrompu à
cause des glaces.
Ce système consiste dans l'établissement d'un câble en
fil de fer reliant les deux bords du fleuve et qui servirait de
guide à un canot d’une construction particulière dont le
fond serait plat et armé de deux fers formant patins. Ce
canot serait attaché à des poulies roulant sur le câble et un
treuil permettrait de l'élever ou de l’abaisser suivant la
nécessité de monter sur les glaçons ou de nager entre
ceux-ci.
Un second câble , pareil au premier, partant du même
point sur le quai d’Anvers, mais se reliant à une deuxième
culée établie à la Tête de Flandre, et distante d’environ 500
mètres de la première .doit servir au retour du canot.
M. Goethals demande à la ville un emplacement ayant
environ un mètre carré de superficie pour établir une culée
on fer, au sommet de laquelle s'attacheront les câbles. Cette
construction aura la forme des supports de nos ponts-levis,
ainsi qu'il est indiqué dans le plan joint à la demande.
La commission des travaux reconnaît que la traversée
de l’Escaut est très difficile pendant le charriage des
glaces et elle apprécie le service que rendrait à 1 huma-
nité celui qui pourrait améliorer ce passage et le faire
effectuer d'une manière plus régulière et moins dangereuse;
elle croit cependant dovoir faire des réserves sur la pratica-
bilité du système proposé dont elle n’a pas pu suffisamment
saisir toutes les combinaisons et elle ne peut rien oréjuger
du résultat que Tou obtiendrait, quelle que soit la conviction
dont semble être animé l’auteur du projet.
Elle propose pourtant d’accorder à M. Goethals un endroit
des quais qui lui permette de faire ses expériences parce
qu’il ne faut pas qu’il soit dit que l’administration commu-
nale d’Anvers se refuse à autoriser un travail projeté dans
un but d'hamanitè et de progrès.Il doit être, toutefois, bien
entendu que cet emplacement ne pourra gêner ni la circu-
lation, ni le service des bateaux et des navires.
% Le concessionnaire devra également s’entendre avec
l'administration du chemin de fer du Pays de Waes qui a un
intérêt matériel dans cette question et dont il devra obtenir
deux emplacements pour établir les piles, ainsi que les
cabestans destinés à tendre les câbles qui relient les deux
rives du fleuve.
M. le bourgmestre déclare que le Collège ne voit au-
cun inconvénient à mettre à la disposition de M. Goethals le
mètre carré de terrain qu’il demande sur les quais. Si l’em-
placement devait être plus grand et gêner la circulation, il
en serait auparavant référé au Conseil. — Adopté.
M. GHEYSENS. La commission n'a envisagé la question
qu’au point de vue de l’humanité : il aurait voulu qu’elle
l’eût examinée aussi au point de vue de la communication de
la province d’Anvers avec les Flandres. Quant à lui
il a toujours déploré cette absence de communication
et au Conseil provincial comme au Conseil communal,
il a demandé qu’un pont fût jeté sur l’Escaut, Cette com-
munication selon l’honorable conseiller, enrichirait le pays
et doublerait en quelques anuées la population d’Anvers.
Dans les Flandres cette idée a rencontré beaucoup de
sympathie, et la Chambre de commerce de Gand a émis
même un avis favorable sur cet objet et a déclaré qu’un
pont sur l’Escaut était le complément indispensable de la
métropole commerciale. Aussi M. Gheysens espère-t-Il que
tôt ou tard le pays sera doté de cette précieuse communi-
cation.
M. van de leemput. A. propos d'une corde tendue
d'une rive de l’Escaut à l’autre, M. Gheysens vient entretenir
le conseil d'un pont sur l’Escaut. La commission n’a pas
cru devoir étendre autant la question, et elle s’est bornée à
faire rapport sur la demande qui lui était soumise.
M. le bourgmestre ne croit pas pourvoir laisser sans
réponse les observations présentées par M. Gheysens. La
question soulevée par l’honorable conseiller date de loin :
lorsqu'il en saisit le Conseil communal, il lui fut démontré
qu’il n’était pas de l’intérêt d’Anvers de jeter un pont sur
l’Escaut. Au Conseil provincial, il fut également battu.
L’Idée de M. Gheysens est une belle utopie, douce à
caresser, mais ne souffrant pas un examen sérieux.
Quand cette idée d’une ville de l'autre côté de l’Escaut,
reliée par un pont à Anvers, se fit jour, M. le bourgmes-
tre la combattit de tout son pouvoir, et il ne fut pas
seul de son opinion ; le Conseil tout entier et la Cham-
bre de Commerce déclarèrent que la réalisation de ce
projet aurait eu pour conséquence de déplacer le commerce
d'Anvers, au lieu d’apporter des avantages à la ville, comme
on le soutenait. Et c’est après avoir vu sa proposition
repoussée au Conseil communal et au Conseil provincial, que
M. Gheysens reproduit incidemment sa proposition, en
1860, au moment où la ville va être agrandie du triple.
Que Ton agite cette question dans une publication
spéciale, mais au Conseil Communal, où Ton ne diseute que
les questions à Tordre du jour, on peut employer mieux son
temDS.
M.ghe ysens. M. le bourgmestre n’a pas la mémoire tout-
à-fait fidèle.La proposition n’a pas été repoussée au Conseil
provincial : elle y a été seulement examinée et personne n’a
parlé contre. Le Conseil provincial n’a pas eu du reste à se
prononcer sur la question. Quant au Conseil Communal,
il s’est prononcé surle projet de M. Tarte, et nullement sur
la proposition qui a été introduite incidemment. Il croit donc
que la question n'a pas été tranchée en dernier ressort et il
en appelle à l’avenir pour la réalisation de cette idée.
M. delvaux, échevin. La proposition de M. Gheysens a
étélrmg-uement examinée dans le temps,débattue etdiscufée;
dans un rapport remarquable, dont tes conclusions ont été
adoptées, il a été prouvé qu’un pont sur l’Escaut serait un
grand embarras pour la navigation, lès piles jetées dans
l'Escaut devant faire naître des atterrissements considé-
rables. L’orateur ne dira pas qu’il ne serait pas avanta-
geux de tendre la main aux Flandres; toute communi-
cation nouvelle emporte certains avantages ; mais le pro-
blème ne sera résolu que lorsqu’il se produira un projet
qui n’entravera pas la navigation.D’ici là les choses resteront
forcément dans l’état où elles se trouvent. Quant à la com-
mission, son mandat était restreint à la question de savoir si
au moyen d’un double cable, on pourrait durant les glaces,
faire glisser sur l’Escaut une barquette.
Elle a rempli sa mission et on doit lui rendre cette justice,*
elle Ta remplie consciencieusement.
M. gheysens déclare qu’il n’a pas entendu le moins du
monde blâmer la commission.
L’incident n’a pas d'autre suite.
La séance publique est levéeà 7 heures trois quarts.
HUIS-CLOS.
Dans sa séance à buis-clos le Conseil a autorisé la fabrique
de l’église de St-Willebrord a aliéner un terrain de 68 ares,
situé à proximité du cimetière actuel de Borgerbout. Ce
terrain est cédé à la commune de Borgerhout pou'r y établir
un nouveau cimetière, l'ancien devant être abandonné pour
les travaux de l’enceinte.
Le projet d’arrêté fixant le sort des employés de l’octroi est
renvoyé à la commission des finances.
Le Conseil approuve la nomination de M. Van Roy comme
médecin des pauvres en remplacement de M. Koyen, démis-
sionnaire.
Il approuve également la nomination de MM. Grégoire et
F Van Aertselaer comme chirurgiens élèves-internes u
i'hôpital Ste-Elisabetli, en remplacement de MM. Dupont et
Allewaert, démissionnaires.
Le Conseil avait à s'occuper de la nomination du person-
nel enseignant de la nouvelle écolo de St-Willebrord. Ont
été nommés : M. Van Lippeloy, instituteur eh chef.
MM. Caers, Van de Vyverët Witlems sous-instituteurs.
— (La quatrième place rèste encore vacante.)
M»« Philips, Slfles, Van Kieven et Wuyts sous-mai-
iresses pour la classe des filles.
LeConseil s'occupe encore de divers objets non portés à
l'ordre du jour et lève la séance à U 1/2 heures.
Actes officiels.
MINISTÈRE DES FINANCES. — COMMISSIONS PROVIN-
CIALES DES PENSIONS. — DÉSIGNATION DES MEMBRES.
— Sont désignés pour faire partie des commissions provin-
ciales des pensions, eu vertu de la loi du 17 février 1849 :
Province d'Anvers : L'ingénieur en chef directeur des
ponts et chaussées à Anvers ; le Chevalier Pyckê, membre
delà députation permanente du conseil provincial.
ENREGISTREMENT ET DOMAINES. — PERSONNEL. —
NOMINATION. — Par arrêté royal du 16 août, le sîejur J.
Trouet, garde, général au eantonnement de Saint-Hubert,
est nommé sous-inspecteur des eaux et forêts des provinôès
des deux Flandres. Sa résidence est fixée à Gand.
— Par arrêté royal du 31 août, le sieur F. Trouet, briga-
dier des forêts à Thibessart (Luxembourg) est nommé garde
général des eaux et forêts au cantonnement de St-Iiubert.
inspection de Marche en remplacement du titulaire actuel
uppeléà d'autres fonctions.
CONTRIBUTIONS DIRECTES, DOUANES ET ACCISES. —
NOMINATION. — Par arrêté royal du 23 août, le sïÇur
Dumont, commis d’inspection dùrrondissement à Charleroi,
est nommé receveur des contributions directes, douanes et
accises de 7e classe à Beauwelz.
MARINE. — Par arrêté royal du 31 août, l'écrivain de la
marine Allo, est nommé agent comptable.
ECOLE MOYENNE DE MALINES. — PERSONNEL. —Utl
arrêté ministériel, du 15 septembre, aecepte la démission
offerte par le sieur Cassiers, de ses fonctions de premier insti-
tuteur dédoublant àlasectionpréparatoire de l’école moyenne
de Malines.
issociatioii libérale et constitutionnelle.
SOUS-COMITÉ DE LA lr« SECTION.
MM. les membres habitant la première section sont
instamment priés de se réunir lundi 17 courant, à 8
heures précises du soir, au local le Renard, Grand’
Place.
La séance commencera à heure fixe.
Ordre du jour: Elections communales. Formation
de lu liste des candidats, discussion et voie. |