LE BRABANT. al ne point voir obéies, dans un pays où l'atmosphère un peu éteinte réclame des saillies pittoresques et des patines généreuses, conformes avec le goût public. Le règne actuel, il faut l'en louer, se montra toujours préoccupé des embellissements de la grande cité brabançonne. On lui doit la création de pares et de squares nombreux ; on lui devra bientôt la transformation de la vaste et monotone arène que bordent les façades du Palais de la dynastie. Les plans prévoient, en prolongement à celles-ci, la construction de deux galeries ouvertes en quart de cercle et rejoignant les facades transformées, les mosaiques fleuries de spacieux jardins, séparés par une grille monu- mentale du reste de la place et peut-être une terrasse dominant les bas-fonds du Parc. Ces grands travaux correspondraient avec la réalisation du vaste projet qui, sous le nom de Mont des Arts, comprend le dégagement des musées nationaux, l'agrandissement de la biblio- thèque de Bourgogne et le percement des voiries nouvelles s'amorçant entre le Grand Sablon, la place Royale et les quartiers en contre-bas. Les faubourgs, de leur côté, n'ont pas cessé de se développer et font aujourd'hui à l'agglomé- ration bruxelloise une ceinture de villes minori- tives qui connaissent à la fois les derniers remous des agitations de la capitale et les paisibles silences des campagnes prochaines. C'est presque un site champêtre que ménage, au bas des GRAND ESCALIER DU PALAIS DE JUSTICE. squares en pente, le lac où les habitants de Saint-Josse-ten-Noode vont chercher la fraicheur des soirs d'été. Et Ixelles a toujours ses étangs, s'il a perdu les courbes molles de ses anciens vallons. Là, près d'un saule, le sculpteur Samuel érigea un monument de piété émue, commémorant ainsi la destinée mélancolique d'un grand écrivain, de ce Charles de Coster qui écrivit la « Légende d'Uylenspiegel » et ne connut la gloire qu'après sa mort. VIII Les environs de Bruxelles. — Le bois de la Cambre. — La forêt de hêtres. — Tervueren. — Waterloo. À mesure qu'on s'éloigne de Bruxelles, la variété de la contrée brabançonne se fait sentir dans le contraste des paysages et des habitations ; toute une partie rappelle les Flandres par le déroulement de ses pâturages où, dans les hautes graminées, les bestiaux plongent à pleins fanons. Le long de la Senne, surtout, les herbages, fréquemment arrosés par les débordements de la rivière, ont une ampleur riche et saine qui annonce les laitages abondants et les viandes affermies par une alimentation inépuisable. Du même coup, on perçoit la nature du travail et les directions de l'industrie, celle-ci agricole, EH PAGE A | | ST