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vous pensez bien que, lors même que les choses finiraient comme nous
le supposons, il faut s'attendre à ce que pendant quelque teins il y ait
stagnation dans les affaires.
Les commerçans portugais sont très effrayés, mais les étrangers
n’ont rien à craindre. Vous verrez sans doute dans le's journaux des
lettres écrites sous des inspirations plus sombres que la nôtre ; cela ne
doit point vous effrayer; chacun voit les choses à sa manière; notre
opinion est basée sur l’expérience du passé et la connaissance exacte
que nous avons du pays.
CANADA.
Nous lisons dans le Journal de A'ew-Yorek du 8 décembre ;
Des bandes nombreuses de rebelles armées sont rassemblées aux
envtrous de l’Acadie, prêtes à se réunir sur un point désigné, au pre-
mier siguai. Un canadien sur la véracité duquel nous pouvons comp-
ter, noiis à dit que le général Brown, ayant abandonné l’étendard
qa’il avait lui-même arboré, a été arrêté par ses propres partisans.
Voyant qu’ils étaient trahis par Papineau, U’Callagharn et Nelson, et
que leurs chefs les laissaient livrés a leurs propres forces et à leurs
propres inspirations, les rebelles proposèrent de faire juger le général
par une cour martiale et de le fusiller.
En vain il protesta qu’il était chargé d’une mission très importante
à la cause des patriotes; les insurgés ne voulurent pas ajouter foi àses
paroles, et l’ayant fouillé, ils trouvèrent sur lui une somme considé-
rable en or (on dit plus de 5000 I. st.) ; ce qui 1 es convainquit de ses
intentions perfides. Après l’avoir dépouillé, maltraité et battu, ils le
laissèrent aller et gardèrent son argent. Plusieurs saisies depoudre ont
eu lieu à Montréal. Une personne qui a quitte cette ville samedi der-
nier nous annonce que des troupes nombreuses d’insurgés se sont
montrées au nord de la ville, y ont construit des batteries et ont fait
des démonstrations pour en venir à un engagement avec les troupes
delà reine..
On dit que le maître de poste de Vaudeuil a rejoint le camp des
rebelles, et que la malle partie pour Bytown a été obligée de revenir
à Montréal, n’ayant pu aller jilus loin que Saint-Eustache. Une cin
quantaine environ de familles loyalistes se sont réfugiées à Mon-
tréal pour leur sûreté. On assure que le nombréjâes insurgés en ar-
mes au Grand-Brûlé,est beaucoup plusconsidérable qu’il ne l’était à St-
Charles. Le colonel Welherall devait marcher contre le Grand-Brulé.
Le Courier and Enquirer dit : nous apprenons que Papineau a été
vu dans un petit viilage vis à vis de St-John, de l’autre côté de la ri-
vière. Quant à nous, nous croyons certainement que Papineau n’agit
pas avec les insurgés, mais que s’il est avec eux, il doit être a peu
près leur prisonnier; c’est un insurg é malgré lui.
TURQUIE. — Constantinople, 7 décembre
Une chaloupe de guerre turque vient de faire voile pour Alexandrie,
chargée de dépêches pour Méhéined-Ali.
Des Tarlares arrivés de Tauris, et qui ont fait ce trajet en 15 jours,
viennent d’apporter à la Porte des nouvelles bien inattendues de Té-
héran le 15 novembre, suivant lesquelles le shah de Perse s’était avancé
avec son armée, sans trouver de grands obstacles, jusqu'aux environs
de Hérat, Üe manière que la nouvelle de la reddition de cette ville
était attendue à Téhéran de moment à autre. Lord Ponsonby a expé-
dié tout de suite un courrier à Londres pour y annoncer cet événe-
ment important.
—- —— ■ ..................... .. -
FRONTIÈRES DE L’ITALIE, 17 déimbre.
Le saint-père a fait publier une déclaration adressée aux fidèles, dans
laquelle il prend l’archevêque de Cologne sous sa protection spéciale ,
et donne l’assurance de la ferme résolution qu’il a prise de défendre
son autorité apostolique. Tous les états de la Péninsule italique pren-
nent le plus vif intérêt à ce débat et sont très impatiens d’en connaître
l’issue : depuis long-temps le saint-siège n’avait point fait entendre un
langage si énergique. On attend une réponse du gouvernement prus-
sien à la déclaration du saint-siège. Suivant la nature de cette réponse,
on pourra se former une opinion sur la portée de cet événement si
extraordinaire dans le temps où nous vivons. Cologne est le mot d’or-
dre de nos politiques qui ont perdu leur temps à s’occuper des affaires
d’Espagne.
ESPAGNE.
SOtrmLlB DE U FHOHTIEEE.
Des lettres de Bayonne du 26 annoncent, quoique d’une manière pen posi-
tive, que les troupes de l'expédition carliste sont parties le 21 sous le comman-
dement de don Basilio Garcia, dans la direction de l'Ebre. De son côté, le gé-
néral Espartero s’avance du côté de Vitiator, pour être plus à portée de pré-
venir ou de suivre les mouvemeas de l’ennemi.
Les journaux de Saragosse, du 24 , annoncent que, dans la matinée de la
veille, les rebelles qui restaient encore aux environs de celte ville s'étaient
retirés sur quintos, d'où ils étaient partis le 23 au matin, dans la direction
de Laida; le même jour, le général Ban-Miguel était arrivé à Saragosse et la
brigade sous les ordres d'Abecia s'était portée sur Muet.
Voici ce qu’on lit dans le Mémorial bordeluis du 27 :
« Nous trouvons quelque chose de remarquable dans 1 'Een del Commercie
du 20 : c’est que le général Cordova aurait écrit au général Espartero, qui se
trouvait à Logrono, une lettre dans laquelle le premier félicite le comte de
Luchana de sc trouver à la tête de l'armée espagnole au moment heureux qui
doit voir terminer la guerre fratricide qui désole l’Espagne, a car, dit le gé-
» néral Cordova, les fiançailles du troisième fils du roi des Français avec la
j) reine Isabelle ont eu lieu, et le futur roi catholique, à la tète de 50 mille
» Français, viendra le primeras prochain en Espague pour pacifier déûuitive-
b ment la Péninsule. »
«Le ministère d’Ofaliaest toujours vivement attaqué par la presse libérale.»
PORTUGAL. — Lisbonne , 20 décembre,
M. Oiiveira, ministre des finances a presenté aux cortès plusieurs
projets tendant à relever le crédit du Portugal, mais il est fort douteux
que ses projets soient adoptés , attendu que les capitalistes sont fort
contraires à ses plans , qui leur paraissent impraticables. Cependant
M. Oiiveira a déclaré dans la séance du 19 que si les cortès rejettent
scs projets, il se verra obligé de sc retirer.
Les guérillas miguélistes continuentà infester les provinces, et il pa-
raît même qne quelques chartistes se réunissent de nouveau sur les
frontières de l’Espagne. Une complète anarchie règne dans le Nord.
•— Les élections pour le corps municipal de Lisbonne venaient de
se terminer. Les candidats libéraux ont eu le dessus. On attribue ce
résultat aux intrigues du commandant de la garnison; les xninislres
sont fort contrariés de ce résultat.
FRANCE. — Paris , 30 décembre.
CHEOBIQSS ET BRUITS DE BAX.OH.
»n bit. — On dît que le duc d’Orléans doit partir pour BruxelK s le
21 janvier. 11 irait ensuite se mettre à la tête de, Farinée d’observation
du Nord.
arrivée a paris b’cr colonel HOLLANDAIS. — U est arrivé hier matin
àParis un colonel hollandais avec des dépêches du cabinet de lm Haie
pour le cabinet desTuileries. On croit que ces dépêches sont relatives
aux affaires du grand-duché de Luxembourg.
envoi d’un corps de troupes. — Nous avons parlé hier de l’envoi de
trente-cinq mille hommes sur la frontière du Nord. Tous les rensei-
gnemens que nous avions pu recueillir à une source certaine sontau-
jourd’hui reproduits et confirmés par les journaux de toute couleur ,
mais comme nous, les diverses feuilles de la capitale sont portées à
croire que ce sont là des démonstrations qui n’auront pas la guerre
1*0, Précurseur*
pour conséquence. La Hollande à l’aspect de nos régiments se gardera
de bouger , et la Prusse qui a à craindre tout à la fois une conflagra-
tion, dans les provinces rhénanes et un mouvement dans le Hanovre
ne voudra pas se mettre mal avec le cabinet des Tuileries.
On nous assure à l’instant que le roi des Français vient de recevoir
une lettre autographe du roi dePrusse, dans laquelle il lui dit qu’il sera
toujours d’accord avec lui relativement aux affaires de Belgique et
qu’il s’en rapportera à sa sagesse pour terminer le différent. (Corresp.)
DÉPARTS DE SIX OPPICIEBS PRANÇAIS POUR BRUXELLES. — NOUS apprenons
que six officiers français sont partis ces jours-ci pour Bruxelles avec
des ordres du ministre de la guerre. On prétend aussi que le corps
d’observation du Nord qui ne devait être d’abord que de 35,000 hom-
mes, sera porté à 55,000 hommes.
On dit que la formation de ce corps d’armée n’a pas étédécidéedans
le conseil sans donner lieu à de vives discusions. Une partie du cabi-
net se serait vivement opposée à cette démonstration qui paraît inutile,
puisque les nouvelles de Belgique et du Luxembourg sont pacifiques.
On prétend que c’était surtout M. de Montalivet qui s’opposait à cette
mesure. (C orresp.)
le duc de Nemours. — La presse a déjà parlé d’un second voyage en
Allemagne que serait sur le point de faire M. le duc de Nemours. Au-
jourd’hui nous croyons pouvoir dire que cette nouvelle a plus de con-
sistance qu’un simple projet, et S. A. R. ne tardera pas, assure-t-on ,
à se mettre en route.
Il s’agirait d’un mariage secrètement négocié. Il ne nous est pas
encore permis d’indiquer dans quelle maison princière serait choisie
la future épouse du prince. Mais sous peu, nous pourrons donner à ce
sujet des informations plus complètes.
timbre des journaux. — On annonce qu’un projet de loi ayant
pour objet de diminuer et même de faire disparaître l’impôt du timbre
sur les journaux a été présènté au conseil des ministres par M. le mi-
nistre des finances. Ce projet a été généralement bien accueilli, et n’a
trouvé de résistance que de la part d’un conseiller de Louis-Phi-
lippe, qui doit sa fortune politique au hasard de sa collaboration dans
le Journal des Débats. (Bons Sens.)
chronique. — D’après des rameurs diplomatiques qui ont une cer-
taine valeur , l’empereur Nicolas non content de persister dans ses
projets d’unionentre la grande-duchesse Olga et M.le duede Bordeaux,
négocierait depuis long-tems une alliance du même genre pour son
fils et son héritier avec la princesse Clémentine de Bade. Celte jeune
princesse n’a que dix-huit ans, et joindrait aux qualités extérieures
les agrémens d’un esprit cultivé. S’il faut en croire des indiscrets de
cour, son portrait aurait été envoyé il y a déjà deux ans à l’autocrate,
et la négociation se trouverait en ce moment assez près de se conclure.
Les bruits que nous rapportons font dépendre désormais le succès
d’un condition exigée parle monarque moscovite; c’est la démis-
sion de deux ministres badois qui passent pour appartenir au parti
français et leur remplacement par deux hommes d’état attachés au sys-
tème russe. La Russie profiterait, en attendant, du surcroit d’influence
que lui donnent ces négociations matrimoniales, pour appuyer de tout
son pouvoir l’érection de la forteresse deRastadt, élevée, comme on sait,
contre la France et avec les contributions de guerro qu’elle paya en
1815. Nous ne présentons pas ces faits comme officiels, mais nous les
donnons comme ayant quelque crédit dans le monde diplomatique.
(Commerce.)
caligula.—Hier, pendant la représéntalion de Caligula au Théâtre
Français, on vendait au foyer une médaille portantjsur la face une tête
de Caligula avec ces mots : Caligula, tragédie en cinq actes et en vers,
et sur le revers : Théâtres français, première represenhzliv
gula, d'Alexandre Dumas, le 26 décembre 1857. M. Alexandre Dumas,
s’est conduit, on le voit, à la manière des empereurs romains. Comme
eux, sans doute, il a voulu perpétuer le souvenir dtun grand'événe-
ment. f,
BRUXELLES, 31 décembre.
Le 9 décembre , M. le comte Tilain XIIII a été reçu par le roi des
Deux-Siciles en audience particulière, et a remis à S. M. les lettres de
créance qui l’accréditent en qualité d’envoyé extraordinaire et ministre
plénipotentiaire du roi des Belges.
Le même jour, M. le vicomte et Mm0 la vicomtesse Vilain XIIII, ac-
compagnés de M. Amédée Vilain XIIII, attaché de légation , ont été
successivement reçus par S. M. la reine, et LL. AA. RR. le comte et la
comtesse de Syracuse, le prince et la princesse de Salerne.
— Le bruit court à Bruxelles que le nommé Chrétien Hoeben, con-
damné comme auteur du vol considérable en fonds espagnols commis
en celte ville au préjudice de M. Schlim, pharmacien, faubourg de
Schaerbeek, a enlevé récemment à Paris des valeurs d'environ 60,000 fr.
avec lesquelles il a réussi à dépasser la frontière d’Italie.
— Une dame de Bruxelles, qui trouve souvent des pierres dans son
charbon, demande si, par hasard, on en serait déjà réduit à exploiter
des carrières au lieu de houillières. Nous lui répondrons qu’il faut
prendre garde, en fait de houille, aux poids creux et aux cailloux
noircis, comme elle prend garde à l’eau dans son lait, et à la farine
dans son beurre. Nous sommes tellement civilisés, et les moyens de
fraude sont tellement perfectionnés, que nous avons vu vendre 10 fr.
un corbeau plumé avec une tète de bécasse. (Courrier Belge.)
— Hier soir, un individu descendant la rue de la Madelaine étant
tombé sur le pavé, plusieurs personnes s’en approchèrent pour lui
porter secours; mais c’était en vain, il ne donnait plus aucun signe de
vie. II a été transporté à l’hôpital St.-Jean.
ANVERS , 1« JANVIER.
Hier, vers minuit la société de la grande harmonie â donné une
sérénade à MM. Rogier, Verdussen, Smits et Ulens représentans d’An-
vers, ainsi qu’à M. Liedts, pour les remercier de la manière chaleureuse
avec laquelle ils ont défendu les intérêts de la ville, liés aux intérêts
généraux du pays, dans la question des sucres. Toute la population
s’est associée de cœur à ce témoignage de gratitude.
Nous ne pouvons que féliciter la société royale d’Harmonie d’avoir
pris l’initiative en celte circonstance et de s'êtrcjrendue ainsi l’inter-
prète de toute la ville. >
La chambre avait décidé qu’il y aurait séance hier dimanche; con-
tre toute attente, elle s’est trouvée en nombre suffisant pour délibérer,
et a commencé la discussion générale du budget de la guerre.
Wmiveiles diverse»*
On se plaint souvent et avec raison, tant à Paris qu'à Bruxelles et
Anvers du retard qu’éprouve l’arrivée de l'estafette. L’article suivant,
àe l'Echo de la Frontière, explique une des causes de ces retards:
« L’état des chaussées et des acàtements est tel qu’il se passe peu
de jours et pas une semaine sans qu’il y ait à constater quelque verse-
ment de voiture ou maints bris d’équipages. Lundi dernier, la maile-
estafelte a été pour ainsi dire broyée, par suite de la rencontre d’un
roulier qui n’a pas pu se déranger, vue le peu de largeur du pavé.
Les dépêches ont éprouve un retard de plusieurs heures, encore le
courrier les a-t-il apportées vers midi par les moyens extraordinaires;
quant à la voiture ou plutôt le* pièces de la voiture, elle ne sont arri-
vées à Valenciennes que dans la soirée. Ces accidents arrivent trop
fréquemment sur la route de Paris pour ne pas enfin couvaincre l’au-
torité de la nécessité toujours.croissante.de l’élargissement delà voie
pavée.
—. On écrit de Liège;
Le 30 au matin, au passage de la diligence VanGend par Tongres, |
vers 5 heures et demie, le tocsin avait mis toute la ville en mouvement.
Un violent incendie , rallumé pour la troisième fois pendant la nuit,
consumait le moulin dit des Quatre-Fents, près la porte de Visé. Le
feu s’était aussi communiqué à 3 ou 4 maisons voisines. Les dégâts
ont dû être considérables.
M. le sénateur Van Muyssen, bourgmestre de Tongres, qui arrivait
avec la diligence de Bruxelles s’est empressé dese rendresur les lieux.
— On écrit de Francfort, le 25 décembre : .
La conjecture que nous avons faite hier sur les motifs de la réunion
subite des memhres de la diète germanique, aussitôt l’arrivée d’un
courrier, n’est probablement pas fondée. Des lettres arrivées aujour-
d’hui de Bruxelles, assurent que le différend concernant Grünenwald
est entièrement applani. On ignore encore le motif de la convocation
•des membres de la diète présents à Francfort, ce qui n’empêche pas de
faire naître bien de suppositions. (Mercure de Souabe.)
— Le célèbre graveur Tardien, de Paris, dont le nom est si répandu
en Europe, vient de s’asfixier arec sa femme , pour quelques billet»
échus qu’il se trouvait hors d’état de payer ; les huissiers se sont ren-
contrés sur les escaliers avec la justice qui venait faire la levée des
corps. Si les amis de Tardien eussent connu sa position , plusieurs
d’enir’eux seraient, dit-on, venus à son aide; il n’est pas rare do trou-
ver de ces dévouemens posthumes.
—On écrit de Bruges, 30 décembre :
« Ce matin deux ivrognes se disputaient le long du canal, près du
pont des Carmes, se menaçant l’un et l’autre de se jeter à l’eau ; Iç»
témoins de cette scène, d’abord comique, prenaient ces menaces'pour
de mauvaises plaisanteries ; elles ont malheureusement tourné au
tragique et sont devenues fait accompli ; les deux ivrognes sont tom-
bés ensemble dans le canal et y ont trouvé la mort, sans que l’on ait
pu leur porter secours , leur disparition immédiate a été cause que
tous les moyens employés ont été infructueux. Une femme , jeune
encore, dit-on, ayant son enfant dans ses bras, s’est jetée dans la Cou-
pure et s’est également noyée ; on ignore à quelle famille elle apparte-
nait et la cause de son désespoir, aucun de ces quatres cadavres n’a
encore été retiré. »
OHAKBBE DSS BÉPHàSRMTAJU. — Séante du 31 décembre.
(Présidence de M. Raikem.)
La séance est ouverte à midi et demi , par l’appel nominal, la lecture du
procès-verbal et l’analyse des pétitions. ”
L’ordre du jour appelle la discussion du budget de la guerre.
M. buabant commence par se plaindre de l’insuffisance des réglemens mi-
litaires, en Belgique. Il se plaint que l’administration de la guerre n’ait rien
fait pour l’instruction des soldats. En effet, nos troupes savent à peine marcher,
on ne les exerce jamais au tir des armes à feu, et ceux même qu’on a envoyés
dans le Luxembourg, n’ontjamais brûlé un grain de poudre. 1! ne prétend pat
en faire un reproche aux soldats ni aux officiers ; l’armée belge est composé»
d’hommes de cœur qui ne demandent pas mieux que de marcher à l’ennemi,
mais il y a une négligence bien coupable de la part de l’administration supé-
rieure. ■,»
L’orateur se plaint également de la multiplicité des logemens militaires.
L’armée ne fait que marches et contres-marches, non pour s’exercer à la fati-
gue. mais pour vexer les habitans. Il y a peu de temps, quand on a envoyé de»
troupes danste Luxembourg il est arrivé un escadron de cavalerie à Namur.
L’administration communale s’adressa au commandant de la province en le
priant de faire placer ces troupes dans les faubourgs. Cette réclamation était
fondée et en effet on trouve plus facilement dans des faubourgs , les écurie»
nécessaires. Eh bien, U s’y est insolemment refusé , en disant dans un lieu
public, qui c’était un moyen de mettre à la raison cette administration vétil-
leuse et tracassière.
L’orateur déclare que non-seulement fi adoptera toutes les réductions pro-
posées par la section centrale , mais il votera contre tout le budget quel quw
soit son chiffre.
u. deman d'attenrode adresse également des observations sur l’incxéca-
tion des réglemens et sur tes lacunes qu’ils présentent.
M. le ministre dela guerre répond d’abord aux observations qui ont étd
faites sur l’ubseuce des réglemens. 11 faut se rappeler que depuis 1830, le pay#
n’a jamais été dans un état lout-à-fait normal, et par conséquent on n’a jatnai*
pu s’occuper de ces réglemens intérieurs. Une commission s’occupe avec zèl*
de cet objet qui sera ineessamment terminé.
m. dumohtier ne trouve pasmauvaisque l’on permette aux soldats de figu-
rer sur les théâtres, mais fi s’étonne que dans certaines villes on ne leur per-
mette pas d’en faire autant pour les cérémonies religieuses. Il appuie ensuit*
les observations de M. Brabant, et invite le ministre à faire cesser le plus
promptement possible les charges résultantes des logemens militaires.
m. bkabant soutient que tout ce qu’il a dit. fi le tient de la bouche mèm»
d’officiers d’honneur, mais fi se gardera bien de les citer, car on pourrait bie»
les pincer pour lui avoir communiqué ces renseignemens.
m. mast de vries demande à M. le ministre de la guerre si l’on a le drotl
de loger les troupes chez l’habitant alors qu’il y a des casernes. C’est ce qui
arrive à Lierre, où fi existe la plus belle caserne. Elle contient 700 lits, fi n’y
en a pas plus de 350 occupés, et cependant fi est obligéjtous les jours le loger
des troupes. -
m. le minissre de la gcerre fait remarquer que quelquefois on n’a pas 1»
temps de préparer les fournitures nécessaires pour le couchage de troupes qut
passent ; fi faut bien alors les loger chez l'habitant.
La discussion générale est close. — On passe à celle des articles.
Chapitre 1er. — Administration centrale.
Art. 1". Traitement du ministre et indemnité de logement, 25,000 fr. —
25,000 fr.
Art. 2. Traitement des employés en gens de service. 165,000 fr. — Adopté.
Art. 3. Frais de route et de séjour, 10.000 fr. — Adopté.
Art. 4. Matériel du ministère, 60,000 fr. — Adopté.
Art. 5. Matériel du dépôt delà guerre, 8000 fr. — Adopté.
Chapitre IL — Soldas et masses de l’armce , frais divers de corps,
Art. 1er Etat-major-général, 730,538 fr. 95 c.
La section centrale propose une réduction do 11,542 fr. et de diviser l’arti-
cle en parties.
1° Traitement des officiers-généraux en activité et disponibilité 402,955
francs 10 c.
2° Traitement des officiers titulaires et adjoints de l’étal-major-général, el
supplément de solde aux officiers d’infanterie, aides-de-camp, officiers d’or-
donnance et détachés au ministère, fr. 316,041 85.
m. le ministre de la guerre ne peut se rallier à la réduction proposée pâr
la section centrale, fi fait remarquer qu’au roi seul appartient la nomination
des chefs, et qu’il serait inconstitutionnel d’enlever au roi les moyens de nom-,
mer un général de division, ou un général de brigade, si la nécessité s’en fai-
sait sentir. Il fait remarquer en outre qu’il est très essentiel en ce moment do
laisser quelque latitude à cet égard ; que là Hollande est toujours prête à falrô
la guerre : qu’il faut en conséquence se tenir dans la même position,
11 s’oppose donc à la division qui n’a été proposée par la section centrale,
que pour limiter te nombre des officiers-généraux. Ce n’est pas l’idée qui doit
prévaloir en ce moment que celle d’être obligé de s’adresser encore à l’étran-
ger, si une collision devenait inévitable.
m. DESMAisiÊRES entre dans de longues considérations pour justifier la pro-
position dela section centrale.
m. dures ain? fait observer qu’en votant la totalité du budget de la guerre
tel qu’il est demandé, la chambre s’engagera nécessairement à voter un bud-
get des voies et moyens, proportionnellement élevé. Le rejet des réductions
proposées par la section centrale, ei.traînerait l’augmentation des impôts.
m le ministre df. la guerre ne conteste nullement le droit de la chambré
à amender un article ; mais quand un amendement par lui-tnème estcoütralre
à la constitution, la chambre devrait s'en abstenir.
Cette observation s’applique naturellement à l'amendement qui ôterait au
roi, chef de l’armée , le droit de nommer les chefs qui lui sont nécessaires
pour arriver à la bonne organisation de l’armée. On a appelé l’attention dé
la chambre sur la nécessité de diminuer les dépenses, à mon tour je lai rappe-
lerai la nécessité d’avoir une armée bien organisée, et qui puisse voler à la
défense du pays. On dit que nous avons des généraux en masse, mais nous
n’en avons pas la moitié de ce qui serait nécessaire pour l’armée, cl ceux qui
ont été nommés étaient impérieusement réclamés par les besoins dn service.
m. de broucrere. Faut-il qu’une loi règle l’organisation de l’armée dans ce
sens qu’elle stipule le nombre de tous les officiers? En l’absence de celte ioi
peut-on suppléer au silence du législateur, et limiter le nombre des fonction-
naires de 1 armée ? Cette question est fort grave, mais ne doit pas être réio-
luo aujourd'hui. Je m’adresse une autre question. Coçyl;ent-fi daas les clrco»- |