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A Anvers i au bureau du
•Précurseur, rue des Fagots,
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vent a «adresser touslesavis.
ISt £ algique çt dl'étran-
ger, ebjz tous les directeurs
des postes.
Pour toute la Hollande
ebt x Th. Lejeune Libraire
Editeur à laHaye.
A Paris , à l'Office-Cor-
rerpondauce de Lepelletier-
Bourgjin etcorapag», rue
Nolre-iDame des Victoire»,
N. i8,ouon reçoit aussi les
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JOURNAL POLITIQUE, COMMERCIAL, MAÏ&ITIEÏE HT
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8 Janvier.
BlILLETIIV POLITIQUE.
JjW lettres arrivées de Constantinople nous donnent aujourd’hu1
«ne .nouvelle fort importante pour le commerce en général; elles an-
noncent sous la date du 17 que le gouvernement turc s’engage moyen-
nant.2 °[0 de droits de douane au plus, à maintenir le change à 98
piastres pour une livre sterling, les autres monnaies à proportion, ce
qui donnerait le franc à 156 ou 160 paras.
Noos appelons sur ce projet l’attention de notre gouvernement;
nous ne doutons point qu’il ne prenne part aux négociations entamées
à ce sujet à Constantinople, car il convient au commerce belge, com-
me à celui de toutes les nations, de consentir à une élévation de
droit, qui en donnant de la fixité aux changes, permet de calculer
plus sûrement les chances de succès d’une opération. Cela a été si bien
compris chez nos voisins, qu’à la réception de cetteJnouvelle,des réu-
nions ont eu lieu à la bourse de Paris; des commissaires ont été nom-
més fit les négocians ont tous adhéré à cette combinaison.
Ainsi que nous le disions,il y a quelques jours, un succès passager,
soit du côté des Anglais, soit du côté patriote, ne signifie rien en ce
moment et ce n’est pas sur ces objets de déûu'/qu’on doit se former une
idée de l’issue de la lutte des enfants de la liberté canadienne. Nous
n’attachons pas plus d’importance aux nouvelles d’aujourd’hui qu’aux
précédentes; on n’en est encore,suivant nous,qu’aux préliminaires du
combat qui sera long mais décisif; des renforts arriveront de la métro-
pole:; la résistance s’organisera, s'armera ; lesnations voisines fourni-
ront des hommes et des soldats, parce que la domination anglaiscleur
est nuisible et l’émancipation canadienne profitable; puis, lorsque
l’Angleterre, fatiguée de fairede longs et pénibles sacrifices, consentira
à une séparation inévitable, les autres colonies anglaises se prendront
à réfléchir,qu’elles aussi.peuvent imiter l’exemple de l’Amérique et du
Canada et alors l’émancipation des colonies sera prochaine, et le des-
potisme disparaîtra de ces contrées soumises jusqu’ici à la domination
la plus tyrannique et la plus insatiable.
Nous apprenons que l’empereur de Russie a accepté la démission du
commandant en chef des troupes du Caucase. Il y a quelques jours
que cette démission avait été exigée par le Czar; l’acceptation s’expli-
que alors fort naturellement.
Nous reproduisons sous la rubrique de Berlin un article peu satis-
faisant en ce qui concerne les troubles de Munster.
Neus ajouterons que dans la capitale du royaume de Prusse, l’allo-
cution du pape au consistoire des cardinaux , a fait une vive sensa-
tion. On s’était flatté que le Saint-Père aurait accueilli l’envoyé prus-
sien et cherché à concilier autant que possible l’affaire de Cologne ;
mais il paraît que loin de là , on ne veut entendre parler d’aucun
moyen conciliatoire et que même une audience particulière a été re-
fusée à l’envoyé prussien.
A Berlin,comme dans toute l’Allemagne, les souscriptions en faveur
des professeurs de Gœttiugue, se montent déjà à une somme considé-
rable.
Nous donnons encore une rubrique de Wurtembourg. Point de nou- 1
velles intéressantes d’Angleterre.
Celles de Portugal nous annoncent qu'une espèce de sauvage d’une
•force extraordinaire est mise par le gouvernement à la poursuite du
chefde bande miguéliste, Ilemechido. Ce sauvage du nom de Balalla,
qui a vécu dans les bois sous le règne de don Miguel, n’avait jamais
pu être saisi sous le règne de ce prince.
Ne disons rien de l’Espagne , puisque le mouvement des armées et
Hes reviremens ministériels jettent les esprits dans une confusion d’idées
inextricables ; bornons nous donc à rapporter les faits sans les garantir.
La chambre des pairs de France a voté l’adresse. 12 boules ont pro-
testé contre son insignifiance; c’est beaucoup au Luxembourg.
Les journaux français nous apprennent que le samedi le projet de la
chambre des députés a été lu en séance publique; le lundi devait com-
mencer la bataille qui promet d’être chaude. Les feuilles de demain,
dont nous donnerons des extraits, contiendront sans doute quelques
indiscrétions qui feront connaître les intentions stratégiques des mem-
bres du Palais Bourbon.
NAVIGATION A VAPEUR.
Le Journal clés Débats que nous ne sommes pas habitués à trou-
\er parmi les défenseurs de la liberté commerciale, publie aujour-
d'hui un arlicle remarquable sur les bienfaits de la navigation à va-
peur^ propos de l’initiative prise par le gouvernement français
qui a demandé au conseil de commerce.maintenanl assemblé à Paris,
son avis sur la réduction ou la suppression complète des droits de
douane pour les machines destinées à des entreprises internationales.
Nous reproduisons cet article moins à cause de la question qu’il
agite, question jugée depuis long-temps, que pour les enseigne-
ments qu’il contient sur la prépondérance reservée aux nations fa-
vorisant l'établissement des lignes de bateaux-à-vapeur. Cet article
est d’ailleurs le plus grand éloge que l’on puisse faire du projet
•conçu à Anvers par les Fondateurs de la Société Générale Beige de
Bateaux à Vapeur.que nous n’avons cessé de recommander au com-
merce et à l’industrie.
Les conseils-généraux de l'agriculture, du commerce et des manufactures,
viennent de traiter la question de la réduction des droits sur les machines à
vapeur de 160 chevaux et au-dessus, installées à bord des paquebots destinés
à la navigation périodique entre les ports français et les ports étrangers. La
toi du 7 juin 1820, qui consacra pour les machines en général le droit de quinze
pour cent, établi depuis le 15 mars 1791, stipula qu exceptionnellement pour
les machines à vapeur, le droit serait de trente pour cent. La navigation à va-
peur était alors dans l'enfance: aujourd'hui elle a pris de grands accroisse-
mens, et tous les jours nous la voyons grandir. Elle exige, lorsqu’il s'agil d’un
service maritime, des machines beaucoup plus fortes que celles qu'on était
dans l'habitude de fabriquer autrefois. La plupart des bateaux actuellement
«n construction pour le grand cabotage ou pour la navigation internationale
requièrent de doubles appareils dont la force réunie est ordinairement de 160
chevaux. Nos mécaniciens ne sont pas encore familiarisés avec de semblables
machines: malgré leurs incontestables progrès, et quoiqu’ils se soient déjà
essayés seize ou dix-sept fois à des appareils de cette force établis sur des ba-
teaux à vapeur, ils n'ont pas encore la puissance d'y réussir.
L’expérience comparative faite par l'administration des postes dans l'orga-
nisation des paquebots de la Méditerranée a attesté sur ce point spécial l'infé-
riorité de nos fabriques. Bien plus, nos mécaniciens sont aujourd'hui faible-
ment intéressés à s’essayer dans cette fabrication fort chanceuse ; car ils na
suffisent plus à fournir à l’industrie française tous les mécanismes que néces-
site sa marche ascendante de plus en plus accélérée. D'après les rélsvcJ
officiels, l’année 1826 dépasse, sous le rapport du nombre et de la force des
machines, toutes les autres époques de la restauration. Il fut alors installé '7 3
machines représentant 1153 chevaux. En 1835 il a été posé en France 2C3
machines équivalant à 3,165 chevaux. Les compagnies de bateaux à vapeur
sont ainsi dans l’obligation de recourir aux machines anglaises.
A la rigueur, le droit de 30 pour cent qu'ils payent alors peut-être supporté
sans grand dommage, lorsque les machines sont destinées à fonctionner à l’a-
bri d’un régime qui exclut la concurrence étrangère ; car alors il y a égalité
de charges entre tous les compétiteurs. Mais lorsqu’il s'agit des transports ex-
térieurs, le droit s’écarte du but et dément l’intention du tarif. Lorsque deux
bateaux à vapeur, l’un français et l’autre anglais, sont en présence sur la ligne
du Havre à Londres, par exemple, la partie est fort inégale entre eux, et le
tarif protecteur tourne alors au détriment de l’entreprise française, puisque
celle-ci se trouve surchargée de 33 pour cent (décime compris) du prix des
machines que d'ailleurs elle doit se procurer avec des frais et des difficultés
dont l’entreprise anglaise est affranchie.
Cet état de choses, évidemment déraisonnable, a frappé dès long-temps les
amis éclairés de l’industrie nationale; dès 1834, la commission de la Chambre
des Députés, qui examina le projet de loi sur les douanes, présenté le 4 février
de la même année, y ajouta, par amendement, un article ainsi conçu : « Sont
» exemptes de droit à l'entrée, les machines à feu de construction étrangère,
» lorsqu’elles seront destiuées à des navires exclusivement consacrés à la na-
» vigalion entre la France et l’étranger. » Le projet de loi de 1834 ne fut pas
discuté.
En 1836, lorsque la Chambre s’occupa du projet qni devint la loi du 2 juil-
let,le rapporteur,M. Ducos,proposa de reprendre cette disposition. La Cham-
bre des députés renvoya cet objet à l’époque de l’examen d'une autre loi da
douanes, qui avait été présentée le 2 avril ; cependant alors la discussion prit
un autre cours. La Chambre, après de longs débats, écarta l’article de la com-
mission, et maintint dans tous les cas le droit de 30 pour 100 sur les machines
à vapeur étrangères ; mais pour diminuer les charges des compagnies mariti-
mes, elle établit que « les droits perçus à l’entrée sur les fontes employées à
» la fabrication des machines à feu,seraient remboursés aux conditions et dans
» des proportions déterminées par ordonnance du roi. sur les inaebines d'une
» force de 100 chevaux au moins, placées sur des navires destinés à la navi-
» gation maritime. »
Il est bien entendu que cette force de 100 chevaux peut être représentée
par deux machines de 50. Cependant cette promesse de, remboursement
n'a pas été invoquée une seule fois , tandis que de toutes parts on réclame la
faculté d’armer des paquebots avec des machines anglaises, ce qui tient non-
seulement à la supériorité des appareils d’origine britannique, mais aussi à ce
que l'avantage stipulé par la loi est réellement bien moindre qu’on ne pour-
rait le croire au premier abord ; par exemple sur une machine de 160 che-
vaux valant environ 200,000 fr., prise en Angleterre, le droit de 30 pour 100
serait, avec le décime, de 66,000 f. et le remboursement des droits d’entrée
sur les fontes nécessaires à la confection d'une pareille machine fabriquée en
France ne serait que de 2 à 3 pour 100 de la valeur totale de la machine.
En supposant qu'au lieu de se borner aux fontes , le remboursement s'éten-
dit aux autres matières premières, fers, forges, tôles et cuivres, il ne s’élève-
rait, d’après un avis motivé du Comité des Arts et Manufactures, que de
22.000 fr., ce qui revient à dire que les compagnies de bateaux à vapeur ma-
ritimes resteraient, même alors, grevées d’une taxe de 22 pour 100, d’après
d’autres calculs qui paraissent plus complets que ceux du Comité, le rembour-
sement pourrait alors monter pourtant à 40,000 fr. Aujourd'hui donc , le
gouvernement, pénétré de l’importance des services des bateaux à vapeur
entre la France et l’étranger, non content d’avoir témoigné de sa sollicitude
par ses efforts pour créer lui-même des lignes magnifiques vers le Levant et
vers Alger, et par le nombre des bateaux à vapeur de la plus belle dimension
dont il enrichit la marine royale , demande aux Conseils du commerce , de
l'agriculture et des manufactures, leur avis sur la réduction ou la suppression
complète des droits de douanes pour les machines destinées à des entreprises
internationales.
Cette question est tout-â-fait inoffensive pour les fabriques françaises, sur-
tout si l’on autorisait le remboursement intégral dont nous venons de parler ,
et qu’elles accepteraient sans doute comme un encouragament suffisant pour
les mettre à même de lutter contre les fabriques anglaises. Quant au Trésor,
elle ne peut le priver que d’une recette insignifiante qui lui serait restituée au
décuple sous d’autres formes. Elle ne lèse donc aucun intérêt et elle en favo-
rise d’autres d’une importance très sérieuse, parce que tout ce qui regarde les
bateaux à vapeur touche de près à l’avancement général de l’industrie et du
commerce, et a même une plus haute portée, car rien n’est plus propres mul-
tiplier et à accélérer les rapports des peuples, et par conséquent à activer le
développement de la civilisation.
Ce sont les bateaux à vapeur qui ont été les instrumens les plus actifs du
changement à vue qui s’est opéré depuis cinquante ans dans les vallées de
TOhio et du Mississipi. Cette immense et fertile région qui avait à peine
150.000 habitans en 1790, en compte aujourd'hui prés de 7 millions; sans le
bateau à vapeur ce ne serait encore qu’un désert. C’est le bateau à vapeur
qui fournit à l’Europe les moyens de restituer à l’Orient la civilisation qu’au-
trefois l’Orient avait apportée à nos contrées alors barbares. C'est le bateau à
vapeur qui rouvrira aux peuples de l’Occident la route de l’Inde jadis mar-
quée parla main puissante d'Alexandre, qui remettra en honneur dans le pré-
sent la grande pensée qui présida à la fondation d'Alexandrie; c’est lui qui
réduira à quarante et à cinquante jours les voyages de Calcutta et de Canton
dont ia durée était, jusqu'à ces derniers temps, de quatre et six mois.
De vastes expériences se poursuivent aujourd'hui de tous côtés pour appli-
quer la navigation à la vapeur à la création de relations qui semblent devoir
changer non seulement la face du commerce, mais encore la balance politique
du monde. L'Angleterre a depuis quelque temps une ligne de Falmouth à
Lisbonne ; une autre de Falmouth à Cadix , Gibraltar, Malte , Corfou , qui
vient d'être prolongée jusqu’à Alexandrie; l’Autriche a celle de Trieste à
Constantinople et à Smyrne; nous en avons une dont les ramifications lient
Marseille à Alexandrie, à Smyrne , à Athènes et à Constantinople ; une autre
de Toulon à Alger, à Bone et à Oran. La mer du Nord et la Baltique sont sil-
lonnées de bateaux à vapeur qui vont de Londres, du Havre , de Rotterdam
à Hambourg et à Saint-Pétersbourg ; qui de Saint-Pétersbourg se dirigent sur
Stockholm et Riga. Nos infatigables armateurs du Havre viennent d'organi-
ser un service qui, de port en port, s'étend jusqu'à Lisbonne.
L'Amérique a les lignes de New-York à Charleston et à la Havane, de Nor-
folk à Charleston, de Boston à Portland. La Nouvelle-Hollande elle-même a
des bateaux à vapeur maritimes, ainsi que la terre de Van-Diémen. Sur une
moindre échelle nous avons chez nous, ou à nos portes, les lignes du Havre à
Londres et à Southamp on et à Brighton ; de Boulogne, de Calais et d’Osten-
de à Douvres et à Londres; de Bordeaux à Nantes avec un commencement de
ligne entre Bordeaux et le Havre ; celles de Dunkerque à llull et à Rotterdam,
Saint-Malô à Weimouth, à Southainpton, à Jersey et Guernesey, celle d'An-
vers à Londres, et toutes celles qui tournent autour de la Grande-Bretagne ;
celle de Marseille à Barcelonne et à Cadix, de Marseille en Italie, et de Mar-
seille à Cette et à Agde. D'autres lignes d’une dimension inaccoutumée s’orga-
nisent avec une admirable hardiesse. L’Angleterre n’épargne ni l'argent ni Tes
démarches diplomatiques, ni le courage de sesofficiers pour assurerou perfec-
tionner le voyage de l'Inde par la double voie de l’Euphale et de ia Mer-Rouge.
Enfin dans peu de mois nous verrons s’inaugurer un service direct entre l’Eu-
rope et l’Amérique,
Trois immenses bateaux à vapeur sont en construction , l’un é Liverpool,
l’autre A Londres, le troisième à Bristol, pour commencer des voyages régu-
liers entre ces trois ports et New-York ; le premierest de 900 tonneaux , le
second de 1700 , le troisième de 1320. Ce dernier est déjà à Ilot ; lancé au
mois de juillet dernier il se. trouve actuellement dans le port de Londres, où il
reçoit son armement et sa machine. Sa longueur est de 64 mètres, c’est-à-dire
exactement égale à celle d'un vaisseau de ligne de 120 canons. 11 a deux ma-
chines de 200 chevaux chacune ; les pli-, rqrts bateaux à v,,.„ci t.o ,ot ra ma-
rine royale n'ont pas d’apps-eils de plus a --20 chevaux W tout. Grand
Occidental(Grcat IVcstern), c’est SCO nom . doit,SC Hiettvd c i ro; .J u mois
de mars. On assure ça’ii accomplira ia travorséè en 12 or. M jerrs, ce qui
suppose une vitesse moyenne de quatre 'ieu^s à l’heure. Des hommes sampé-
tens, des savars distingués, et entr’autre M. I ar Jner, lors de G. riaoion de
Vassociation scientifique tenue à Bristol à ia fir. de îOoS, ont exprimé l'opi-
nion que l’entreprise échouerait ; les armateurs n’eS e t pas moins persisté,
et ainsi 1 essai qui va avoir lieu peut être considéré comme un défi lancé aux
calculs de ia science par l'industrie fière de3 net Veillés die a déjà réalisées.
C’est un motif de plus pour attirer i’ô.tention pu'ûlK jesur cette grande ten-
tative.
Jusqu’à présent la navigation fluviale à vapeur a pris beaucoup plus d'ac-
croissement que la navigation maritime. En France, malgré l'abandon où,
jusqu'à ce jour, dans nos lois de travaux publics, nous avons laissé les beaux
cours d'eaux dont la nature a doté notre territoire, nous avions en '835 cent
bateaux à vapeur, presque tous placés sur les fleuves et les rivière; nous n'en
avions que quatro-vingt-deux en 1824. Il en existe plu3 dé quatre cent sur
les fleuves, les baies et les lacs des Etats-Unis, et leur tonnage es, fropor-
tionnellemcnt beaucoup plus considérable que !e nôtre, parce que nos ba-
teaaux ont. pendant l’été, à se mouvoir sur des fleuves perdue au milieu des
sables. L'Angleterre en a plus de cinq cent, mais ils sont en majeure partie
affectés à des services maritimes. En outre des cent bateaux appartenant à
des particuliers, ia France en a trente-deux dépendant de ia marins royale,
et dix que l’administration des postes emploie entre Marseille et le l avant.
Presque tous les grands fleuves du monde ont actuellement leurs bateaux à
vapeur. L,e Gange et la Nil possèdent les leurs ; le Guada'quivir porte les
siens, tout comme le Rhin, la Tamise et la Seine. Mais c’est sur les mers au-
jourd'hui qu'il importe le plus de les multiplier. Le temps en est venu, car
maintenant les bateaux à vapeur sont de force à lutter contre, les plus violen-
tes tempêtes de l'Atlantique et de la mer du Nord. C'est, répétons-ln, ia con-
dition de la renaissance de la civilisation sur le littoral de la Méditerranée.
Le bateau à vapeur semble avoir élé inventé pour traverser en tout sens cette
belle mer qui baigne de si belles contrées, et cependant la Méditerranée n’a
encore qu’une soixantaine de bateaux à vapeur. Il y en a tout autant sur les
deux iacs Erié et Ontario dont chacun égale à peine les dimensions du golfa
Adriatique. -
Pour ; ’usieurs de nos ports et notamment pour Bordeaux, les bateaux à va-
peur ouvrent de nouveaux moyens d’améliorer leur situation commerciale. Il
est aisé de comprendre en effet, que beaucoup d'opérations, qui autrement
seraient impraticables, deviennent possibles avec des paquebots. Aucune spé-
culation sur denrées ne peut avoir lieu lorsque le cabotage est le seul mode de
transport. Comment en effet s'y aventurer tant que le trajet des marchandises
pourra durer un mois de Bordeaux à Nantes, cinquante ou soixante jours do
Nantes au Havre? Au contraire, quoi de plus simple, si le voyage rie Nantes
à Bordeaux s’exécute en vingt-cinq ou trente heures, et celui du Havre en
soixante ou soixante-cinq? Aussi des projets de paquebots à vapeur commen-
cent à préoccuper le commerce dan3 tous nos ports principaux ; Bordeaux
veut avoir les siens pour rivaliser avec Marseille, pour s'assurer, sur la côte
occidentale de la Péninsule, les avantages que sa rivale ne la Méditerranée
s’est donnés sur la côte orientale et sur le littoral de l'Italie. Bordeaux com-
prend ausi le bénéfice qu’il aurait à se rattacher étroitement au Havre. Dun-
kerque projette pour le pays du nord ce que Bordeaux prépare pour c :ux d i
midi. Il y avait donc urgence à ce que le gouvernement recherchât les moyens
d’encourager ces heureuses tendances.
CANADA. — Mont-Réal, 16 décembre.
Le vaisseau le Varennes est arrivé ce matin, ayant à bord six pri-
sonniers, au nombre desquels se trouvent Alphonse Gauviri et Pierre
Amiot, pour l’arrestation desquels !e gouverneur avait offert 700 liv. st.
Ils seront jugés par une cour martiale. Les nouvelles qui parviennent
des environs annoncent que les rebelles sont déterminés à combattre
jusqu’à la dernière extrémité pour leur indépendance, et opposeront
une vigoureuse résistance.
— On a reçu des nouvelles importantes du Iiaut-Canada. Il parait
que ie parti mécontent de celte province a imité celui du Bas-Canada,
est s’est insurgé. Le 5 décembre dernier, ils ont attaqué Torento, sous
les ordres de M. Mackenzie. On dit que la révolte a pris naissance par
suite de la tentative faile pour arrêter ce chef, accusé de haute tra-
hison. Mais l’hésitation des insurgés adonnéau gouvemenrle temps de
rassembler ses forces et ils ont été repoussés. Le meilleur esprit anime
la masse du peuple qui s’est joint au gouvernement pour repousser
les assaiilans tandis que des dissentions ont déjà éclaté parmi les chefs
de la révolte :
— On écrit d’Halifax, 19 décembre .
Les dernières nouvelles que nous avons reçues du Bas-Canada, con-
firment pleinement les succès obtenus par les troupes anglaises sur les
insurgés. D’un autre côté toutes les populations du Kaut-Canada, de
NovaScotiaet de New-Bruswick se sont déclarées franchement en fa-
veur de la cause du gouvernement britannique. Aujourd’hui sont par-
tis de New-Brunswick et de Nova Scotia les 43e et 34e régiments, sa
rendant dans ie Bas-Canada pour mettre fin à ia révolte.
WURTEMBERG. — Stuttgart , 22 de'cembre.
On croit que la session prochaine des étals durera quelques mois,
car indépendamment des projets de lois que présentera le gouverne-
ment, plusieurs députés feront diverses propositions. Non apprenons
que la question hanovrienne sera soumise à la seconde chambre dans
l’une des premières séances, et il est déjà décidé que l'on adhérera aux
résolutions adoptées par d’autres assemblées des états. On parie aussi
d’une souscription nationale en faveur des professeurs de Gœttingue,
à l’exemple de Leipsick et de Darmstadt.
DÀNEMARCK. — Kiel (Holstein), 28 décembre.
Les colléges de la bourgeoisie avaient adressé à S. M. le roi de Da-
nemarck une pétition, pour prier S. M. de vouloir bien faire commu-
niquer à la prochaine assemblée des Etats un aperçu de l’état financier
du royaume. Ea chancellerie de Schleswig-Holstein a chargé le ma-
gistrat de notre ville de déclarer aux pétitionnaires que S. M. avait vu
avec déplaisir une pétition concernant une affaire qui ne rentrait point
dans les attributions des collèges de la bourgeoisie.
PRUSSE. — Berlin, 31 décembre.
L’éloignement du comte de Galen de l'ambassade de Bruxelles pa-
rait avoir des rapports avec l’affaire de l’archevêque de Cologne , M.
Droste de Vischering, sur laquelle des explications précises seront
données sous peu. La brochure qui traite cette question est rédigée
avec ia plus grande impartialité par les plus distingués de nos hom-
mes d’état, et a déjà étédistribuèe à tous tes membres de la diploma-
tie. Ou croit même que sous peu l'on pourra se procurer ce livre in-
téressant par la voie ordinaire de ia librairie.
On pense ici généralement que le pape reviendra de son opinion sur
l'archevêque de Cologne aussitôt que les renseignemens officiels lui
seront parvenus, renseignemens qu’il n’a pu recevoir que par noir»
l |