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envahir tout coup les rues et se mettre l'ouvrage. La nuit
Se passa au milieu de ces travaux. Les rues suront dépavées,
les maisons fortifiées, les barricades munies de nouveaux
retranchements; les endroits les plus faibles de la ville surent
enfforcés, les munitions accumulées en prévision des nouveaux
combats. Dans plusieurs quartiers, on sil bouillir de l'eau, o1
s'approvisionna de chaux vive. Des roues, des échelles, des
tonneaux surent montés Sur les toits,
pour être précipités sur les assaillants.
On ne peut, d'ailleurs, relater les traits
d’héroisme individuel qui illustrèrent
es journées de septembre. Un volume
n'y suffirait pas, dit i. Hymans
e Soir de cette journée terrible, les
insurgés choisirent pour chef un réfu
gié espagnol, d'origine limbourgeoise
don Juan Van Halen, qui a écrit plus
tard la relation des: quatre journées
de Bruxelles- Don Juan Van Halen
était un homme de guerre, qui avait
pris part la lutte de l'indépendance
sspagnole et s'était retiré Bruxelles
après la capitulation de Barcelone
en 1898.
i fut mandé fort tard dans la Soirée
l'Hôtel de ville. Rogier lui offrit le
commandement. Comme Van Halen
demandait deux heures de réfloxion
Pas deux minutes- répliqua Rogier,
et ausSitôt un état-major fut constitué,
la tête duquel fut placé le lieutenant.
colonel Pletinclxx.
Samedi 88.
L'ennemi occupait les mêmes posi
tions que le jour précédent. Le peuple
lut appelé aux armes par le Son des
cloches et le roulement incessant des
tambours, et vers Six heures du matip
la bataille s'engageait déj avec une
nouvelle ardeur.
L'arrivée de renforts Successiss don-
nait des os pérances nouvelles la révo.
lution et réparait les pertes faites dans
les combats des jours passés, lusqu'
dix heures la lutte fut moins chaude
et moins vive du côté des Belges. De
dix heures midi le seu devint plus
formidable du côté de l'ennemi. Le
Parc, la rue Ducale, les boulevards
étaient couverts d'un nuage épais de
fumée; les canons tonnaient Sans re-
lache, les maisons s'écroulaient, on
n'entendait plus les ordres ni les clo
ches Sonnant le tocSin.
Les Belges voulaient tout prix
s'emparer du Parc, en déloger l'ennem
2t le chasser de Bruxelles. Mais les
Hollandais, fermes et immobiles, soutinrent bravement le
choc. Les insurgés surent décimés, car l'ennemi, avec une
pattorie volante do Six canons, porta la destruction et la mort
dans les rangs des assaillants, qui tentaient de forcer l'entrée
du Parc et d'y pénêtrer. Les Belges, malgré leur courage et
leurs efforts déses pérés, surent repoussés dans trois assauts
Successifs
Sur ces entrefaites, dit Gemelli, les Liégeois, après avoit
vaillamment défendu le poste de l'Observatoire, s'étaient
retirés dans les dangèreuses positions de la place Royale, e
Sous les arcades qui la décoraient. De la, avec une seule pièce
de canon, ils battirent le Palais du roi et le Parc. L'ennemi
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comprit l'importance de cette position, et fit avancer un demi
bataillon de grenadiers pour dénicher de cet endroit leurs
intrépi des adversaires. Mais le seu y devint extrêmement vif,
et les Hollandais se virent obligés de se retirer Sur la Biblio-
chéque et dans la rue d'lSabelle. Alors le peuple, enhardi par
le Succès, accourut en 17a6s0 Sur ce poiInt, Ocoupa les raiSonS
oisines, ot cormbattit du haut des fenêtres, en tirant sur les
PATPIOTES EMRUSOUÉS DANS UNE CAE DE LA RUE ROJALE.
Soldats jusque dans les retranchements du Parc, et dans toute
sa longueur de la rue Royale.
ette susillade causa des pertes énormes aux Hollandais,
et jeta la terreur dans leurs rangs. Pour arriver occuper ces
poSitions, les patriotes avaient du percer les murs intérieurs
des maisons, depuis la Montagne du Parc jusqu' l'angle du
passage de la Bibliothéque
En attendant, des nouvelles favorables arrivaient des pro
vinces, ainsi que des rensorts continuels. Nivelles combattait
jour la liberté, et le Sang coulait dans ses rues Gand et Bruges
commencaient s'agiter, et l'on n'y désespérait pas du Sort de
a révolution, après les Succès obtenus Bruxelles. Un COrps
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