48 LA BELCIQUE. tyre de saint Jean l'Évangéliste ; saint Jean-Baptiste au dé- sert et saint Jean l'Évangéliste à Patmos. On retrouve encore en petit, dans cette église, un Christ en croix, une Résurrec- tion, une Adoration des- beryers de la même main puissante. Rubens faisait un cas particulier de ces huit pièces, bien qu’il n’eût mis que dix-huit jours à les finir, ainsi que l’at- teste une quittance de lui précieusement gardée dans la sa- cristie de l'église. On y voit que le prix courant du grand artiste était de cent florins par jour. Ayant travaillé dix-huit jours à Saint-Jean, ildemanda et reçut dix-huit cents florins. Tout le reste pâlit devant de semblables œuvres: Cependant, il est bon de ne pas oublier à Saint-Jean une belle chaire en bois scuipté de Verhaegen, et un groupe de Duquesnoy, grand statuaire. À Sainte-Catherine ne se voient guère que des tableaux modernes, sauf une assez remarquable Adoration des mages d'un peintre peu connu, Morills, et un Saint-Jean dans l'huile, de Lucas François. Ge qui , dans nos églises si nues, pourrait passer pour de la richesse, est dans les Pays-Bas de l’indigence. L'église du Béguinage est assez riche : elle possède un Boyermans, un Luc François, des toiles de Van Loon, de Cossiers, de Crayer , de Quellyn , de Jean de Mabeuge ou Mabuze, un crucifñix de Duquesnoy. Notre-Dame d'Hanswyck n’a de vraiment remarquable , en fait d'objets d’art, que ses sculptures de Faidherbe et de Verhaegen. On trouvera encore au grand séminaire quelques bons tableaux ; car chaque paroisse, chaque établissement, si modeste qu’il soit, a son musée en Belgique. La plupart des grands édifices civils de Malines sont tout modernes : on n’y remarque , en fait de monuments gothi- ques, que la halle dont s’orne la grande place, et qui eut pour fondatrice l’une de ces intelligentes corporations indus-