Full text |
IJE PRECURSEUR , Mardi 17 Octobre I8J3.
Décret de la junte suprême provisoire de Barcelone.
La junte suprême et provisoirede Barcelone décrète ce qui suit :
Article l«. Tous les célibataires et veufs sans enfants, de l'âge de 17 à
40 ans, domiciliés à Barcelone, feront partie de la garde nationale. Art.
2. Tous les individus compris dans ce décret, se piésenteront pour se
faire inscrire devant les alcades respectifs de leurs quartiers dans l’es-
pace de 24 heures, sous peine d’une amende de 1000 réaux, ou, faute de
paiement de cette somme, de 8 jours de prison, et en outre, ils seront
condamnés à servir pendant deux ans dans un des corps francs créés
ou à créer.
On lit dans le Constitue)onal du 4 :
« Les consuls protestèrent solennellement en 1842 contre le bombar-
dement de Barceloue. Aujourd’hui, non-seulement ils n’ont pas protesté,
mais ils n’ont pas même pris les mesures que réclamaient l’humanité et
le droit des gens Nous avons remarqué que le consul français n’a même
pas fait prévenir ses compatriotes de ce quiallait arriver. Dira-t-on que
le bombardement n’a pas eu lieu ? En ce cas, les éclats des bombes et
des boulets et les édifices ruinés répondraient pour nous. »
— Une lettre de Barcelone annonce que les insurgés menacent, plutôt
que de se rendre, de mettre le feu aux quatre coins de celle ville
(Emancipation de Toulouse du 12.)
— Il résulte d’une dépêche du commandant-général de Tarragone
que Marlell avec ses forces, poursuivi dans toutes les directions, s’est
vu dans la nécessité de passer l’Ebre. (laverdad.)
— On lit dans la Sentinelle des Pyrénées :
« Les nouvelles d’Aragon sont défavorables au gouvernement. On a
su hier que les troupes postées à El Almunia, route de Saragosse à Ca-
latayud, se sont révoltées et ont proclamé la junte centrale. Concha est
arrivé devant Saragosse ; mais loin d’altaquer celle capitale, ni môme
d’en resserrer le blocus, il aurait transporté son quartier-général pius
en arrière, â Atoca. »
Le général Prim , qui continue le siège de Gironne où commande
Ameller, a d’abord renfermé les insurgés dans la place en les chassant
des redoutes de Guaguet, de San-Luis et de San-Narcisso qui couron-
nent les hauteurs exlérieures.Mais Gironneest encore protégé par trois
forts, dont le principal porte le nom de Montjouy, fort dont les Français
ne purent s’emparer, pendant la guerre de l’indépendance , qu’après
plusieurs mois de siège et de travaux. C’est celui-là que Prim a voulu
prendre d’assaut. Sans entrer dans plus de détails militaires , il nous
suffira de dire que l’assaut a échoué, et qu’il en devait être ainsi, l’esca-
lade d’un fort aussi escarpé que le Montjouy de Girone étant une opéra-
tion à peu près impossible.
Les assistants entassés , dit-on , dans le fossé avec des échelles trop
courtes, avaient déjà perdu beaucoup de inonde,lorsque Prim les sauva
en envoyant un parlementaire que la garnison du fort eut la complai-
sance de recevoir, intimidée par l’audace même de l’entreprise. Les as-
saillants eurent ainsi la liberté de se retirer.
Cet échec, au surplus, ne change en rien la situation des choses à Gi-
rone. Prim reste maître des hauteurs et des dehors, Ametler ne peut
rien entreprendre; et la ville est très dépourvue de subsistances. Bar-
celone, Saragosse et Girone sont donc les seules villes d’Espagne qui
se maintiennent en état de révolte contre le gouvernement national.
C’est trop sans doute, mais la rébellion est étroitement cernée dans leurs
murs, et dès qu’une de ces trois villes sera réduite, tout porte à croire
que l’insurrection des deux autres tombera aussitôt d'elle-même. Le
pouvoir de l’exemple est grand pour le bien comme pour le mal.
FRANCE.
Paris, 15 octobre.—Le gouvernement a, dit-on, reçu hier de fort mau-
vaises nouvelles de la Grèce. Les premiers jours qui ont suivi la révolu-
tion du 5 (15) septembre ont été parfaitement tranquilles, mais il parait
que dans les derniers jours de septembre de nombreuses bandes com-
mençaient à se former, et que le roi Othon avait refusé d'apposer sa si-
gnature à plusieurs actes qui lui étaient présentés par son nouveau mi-
nistère. Aussitôt que ces nouvelles ont été reçues, l’ambassadeur d’An-
gleterre et l'ambassadeur d’Autriche ont été’ appelés au ministère des
affaires étrangères où ils ont eu une longue conférence avec M. Guizot.
11 est toujours beaucoup question des efforts qui ont été faits auprès
du roi Othon par les agents russes afin d’obtenir l’abdication du jeune
monarque, mais lions croyons pouvoir affirmer que ni le cabinet des
Tuileries, ni celui de St-James ne sont disposés à accueillir les combi-
naisons dont parlait dernièrement un journal de Malle. Des dépêches
ont dû être expédiées à Toulon pour être remises au commandant de
l’escadre française dans le Levant.
Il est certain que la diplomatie s’attend à voir surgir très prochaine-
ment des événements trésgraves du côté de la Grèce.
— M le duc d’Aumale est parti aujourd’hui, à neuf heures et demie,
des Tuileries, pour se rendre eu Italie.
Le prince se rend directement à Turin, par Bourg et Chambéry. En-
suite il visitera Gènes, Livourne, Florence, Civita-Vecchia, Borne et Na-
ples. Le prince louchera à Malle, d’où il dirigera sa route vers l’Afrique.
— M. Boyer, l’ex-présidenl d’Haïti doit partir incessamment avec
toiite sa famille pour faire un voyage en Italie.
— Ou dit que le priùce et la princesse de Joinville doivent au prin-
temps prochain aller faire un voyage à Naples.
— Dans peu de jours le rail-way de la frontière viendra toucher aux
portes de Valenciennes; et cette circonstance, réunie a celle de l’inau-
guration de la section de Verviers à Aix-la-Chapelle, va compléter la
réunion de la France avec l’Allemagne par les villes de Lille et Valen-
ciennes; c’est jusqu’ici la plus longue ligne de chemins de fer qui existe
en Europe puisqu’elle n’a pas moins de cent lieues de parcours entreses
deux extrémités.
— Le traité conclu avec la Sardaigue est enfin ratilié et publié aujour-
d’hui par le Moniteur.
— Le roi a nommé chevalier de la Légion-d’Honneur un simple pi-
lote de Calais, M. Magi é. en récompense des actes de courage et de dé-
vouement par lesquels il s'est tant de fois signalé.
— Toutes les nouvelles de mer que nous recevons des côtes du nord-
ouest parlent de coups de vent qui ont compromis et copipromeltent
sérieusement nos navires et nos bateaux de commerce. A Boulogne,
surtout, le spectacle de quatre embarcations luttant contre les vagues
pour entrer dans le port, a douloureusement ému la population; l’une
d’elles, la Providence, désemparée de toutes ses voiles, ne pouvant plus
hisser qu’un foc sur chaque mât, a été poussée si violemment contre la
côte que la cargaison a été perdue et le navire presque brisé ; l’éq-ui-
page a cependant été sauvé.
On l'a vu pendant plusieurs heures, impuissant contre les flots, sans
que le canot de sauvetage allât à son secours. Tandis que des malheu-
reux disputaient si difficilement leur vie, le capitaine de ce canot était
absent, et n’est venu enfin le commander qu'au moment même ou la
Providence était précipitée sur les écueiis.
Au milieu de ce grand danger, on apercevait duhaut de lajetée, amar-
rée au mât principal, une femme qui priait avec résignation : c’était
l’épouse de lougrier.
— Les feuilles suisses publient la singulière nouvelle que voici : « Il
paraît que le gouvernemeut du roi Louis-Philippe a le projet de confé-
rer le titre et la qualitéde citoyen à tous les Francais qui onlémigré en
Suisse à l’époque de la révocatiou de l’édit de Nantes. «
— A compter du 16 octobre, le prix du pain, dans Paris, est fixécom-
me suit, savoir : le pain de I™ qualité à 57 c. le kit.;le pain de > qualité
à 50 c. le kil. C’est une légère augmentation.
— Le roi voulant donner au général Paez.élu trois fois par ses com-
patriotes président de la république de Vénézuela, un témoignage de
sa gratitude pour les services qu’il n’a cessé de rendre aux Francais
établis sur le territoire de la république, vient de lui envoyer le grand
cordon de la Légion-d’Honneur. Pendant son administration, le géné-
ral Paez avait toujours désiré que la France et la république de Véné-
zuela fussent liées par un traité de commerce. Aussi ce traité a-t-il été
signé quelques jours avant l’expiration de la dernière présidence du
général.
— Il est question de l’établissement prochain à Paris de deux nou-
veaux grands ateliers pour la construction des locomotives et des ma-
chines à vapeur.
— M. Victor Hugo et sa famille doivent partir, dit-on, incessamment
pour aller faire un voyage en Allemagne.
~ ,^ne ascension aérostatique qui a eu lieu mardi dernier au Mans a
été signalée par un exemple d’excentricité assez singulier. Après desre-
tards occasionnés par le mauvais temps, l’ascension du nouveau ballon
de M. Kirsch, la ville de Mans, a eu lieu dans la courde la manutention.
Tout était disposé et le ballon gigantesque se trouvait prêt à quitter le
sol lorsqu’un spectateur abandonnant sa place, écarte M. Kirsch, s’é-
lance légèrement dans la nacelle aérienne, salue le public ébahi et s’é-
leve dans les airs ni plus ni moins que le prophète Elisée, le célèbre aé-
ronaute dont parle la Bible. Tout le monde reconnaît le commandant
Verdun, du régiment de cuirassiers en garnison dans la ville. Comme
on le pense bien, le public a suivi des yeuxl’aventureux voyageur avec
une vive anxiété. °
Le Mans tout entier était dans les rues etaux fenêtres. Au bout d'une
heure environ, lecommandantétaitde retouret racontait à ses amis ses
impressions de voyage. Il est redescendu dans un clos de vignes, près
la butte d Yvré-t Evêque. " F
L’aventure de 41. Verdun avait tellement excité l’intérêt des habi-
tants qu’à son retour la foule se pressait auteur du café de l’Europe en
criant : Vive le commandant des cuirassiers ! •
— M. Joseph Rosali, évêque de St-Louis .Etats-Unis), est mort à Ro-
me le 25 septembre. Ce vénérable prélat avait quitté Paris dans un état
de santé qui donnait l’espoir qu’il se rétablirait parfaitement sous un
ciel plus doux et plus salutaire pour sa position. Il avait très bien sup-
porté la fatigue du voyage.On le croyait beaucoup mieux, et les symptô-
mes du mal qu’il souffrait semblaient disparaître, lorsque tout à coup il
tomba dans un état désespéré.
M. Rosali était le fondateur du premier établissement de Lazaristes
dans le Nouveau-Monde, et il passa 25 années dans les travaux du mi-
nistère apostolique.
M. Rosati était né à Sora, ville du royaume de Naples. Il n’avait que
que 53 ans. ____________
Chemins de fer.
M. Cubett ingénieur du chemin de fer anglais de Londres à Douvres
(Sout Easlern), est attendu sous peu de jours à Paris. Cet ingénieur se
prononce ouvertement contre les conclusions d'un rapport de M. Step-
hensoii lequel a fait beaucoup de bruit à Paris. M. Stephenson, après
avoir examiné la question relative à un embranchement depuis le lit-
toral jusqu’à la grande artère du chemin de fer de Paris à la Belgique,
s’est prononcé pour Calais de (préférence à la Boulogne. L’opinion de
ce célèbre ingénieur anglais a été adoptée après beaucoup d’hésitations
par M. Teste et par le conseil des ingénieurs des ponts et chaussées;
mais M. Cubett se déclare maintenant pour l’embranchement de Boulo-
gne à Amiens.
Il est survenu d’ailleurs un argumenttrès important en faveur de son
opinion. C’est que la compagnie du South Easlern a fait l’acquisition
d’un petit port de mer appelé Tolkstone en face de la ville de Boulogne,
et qu'elle a fait arriver la voie-ferrée jusqu’à sur la plage d’embarque-
ment de manière que ;les voyageurs sortent des wagons pour entrer
dans le baleau à vapeur. Or, l’entrée de Tolkstone et celle de Boulogne
sont plus faciles, que celles de Douvres et de Calais. Il en résulte que
depuis quelque temps, les voyageurs préfèrent la voie de Tolkstone à
Boulogne à celle de Douvres à Calais.
— On lit dans le Journal des Chemins de fer :
Si nous sommes bien informé, plusieurs compagnies s’organisent en
concurrence de celle Rothschild. La compagnie Durand, notamment,
est loin de rester inactive. Des ouvertures ont été faites à Paris par des
capitalistes anglais qui offrent de prendre la ligne de Paris à Lille avec
l’embranchement de Calais à Lille, et celui de Boulogneà Amiens.Iln’ya
pas de doute qu’une compagnie qui comprendra l’embranchement sur
Boulogne aura plus de chances d'être préférée, car elle aura pour elle
toutes les sympathies et satisfera toutes les oppositions raisonnables.
Nous apprenons qu’il y a des pourparlers dans le but d’arriver à un
traité pour l'exploitation de cette ligne par la compagnie du chemin de
fer de Paris à Orléans.
On dit qu’il sera déclaré un dividende de 7 1)2 p. c. à la prochaine as-
semblée générale des actionnaires du chemin de fer de Rouen.
Ori dit que M. Barry s’est réuni à la compagnie Martin pour obtenir
la concession du chemin de fer d’Orléansà Tours.
Le conseil général de la Seine va être saisi d’une demande faite par
une compagnie pour construire un chemin de fer atmosphérique au-
tour de Paris, en dehors de l’enceinte continue, afin de relier entre elles
toutes les les lignes de chemins de fer.
Circulaire de l’administration des douanes.
Paris, le 10 Octobre.
La musique gravée n’a pas été assujettie jusqu’ici au x règles particu-
lières relatives à l’importation de la librairie et des gravures.On en a per-
mis l’entrée,sans examen préalable, partous les bureaux ouverts à l’im-
portation des marchandises taxées à plus de 20 fr. les 100 kil.
Mais cet état de choses vient d’être modifié : une ordonnance royale,
en date du 3 septembre dernier, et dont je joins l’ampliation à la pré-
sente, sou met la musique gravée aux restrictions d’entrée qu’a pronon-
cées l’art. 2 de l’ordonnance du 13 décembre 1842. C’est la conséquence
de la position de l’art. 8 de la loi du 6 mai 1841, qui a étendu le nouveau
régime établi pour la librairie a tous les ouvrages réproduits par la li-
thographie, la typographie et la gravure.
Ainsi, désormais, la musique gravée ne pourra être admise, pour l’im-
portation, le transit ou la réimportation, que par les bureaux marqués
d’un astérique au tableau annexé à l’ordonnance précitée du 13 décem-
bre 1842, sauf le cas prévu par l’art. 4 de la même ordonnance , c’est-
à-dire lorsqu’il s’agit d’expéditions à destination de Paris. Dans ce cas,
ces expéditions, ainsi que cela se pratique à l’égard des livres et des
gravures, pourront avoir lieu, sous les formalités que rappelle la circu-
laire n. 1951, par tous les bureaux ouverts à l'entrée de la librairie.
Il est entendu qu’il n’y a pas à distinguer entre la musique lithogra-
phiée et celle gravée, l’une et l’autre se trouvant passibles des mêmes
droits et du même régime.
Je prie le directeur de donner des ordres pour l’exécution de ces dis-
position, qu’il portera à la connaissance du commerce.
Le conseilier d’Etat, directeur de l’administration,
Tu. Grétcrih.
IIOLLAAUE.
La Haïe, 16 octobre.
Ouverture de la session ordinaire des Etats-Généraux, de
«843-1&44.
Aujourd’hui a eu lieu, l'ouverture de la session des Etits-Généraux. A
une heure précise, S. M. le Roi est parti de son palais, accompagné de
LL. AA. RR. les Princes et suivi des officiers de sa Maison militaire. Des
salves d’artillerie ont annoncé le départ de S. M. La foule qni encom-
brait les rues que devait traverser le cortège, n’a cessé de donner au
monarque, de nombreux et enthousiastes témoignages de sa fidélité et
de son profond attachement. De toutes parts ont éclaté les cris de Pive
le roi ! A l’arrivée du Roi au palais des Etats-Généraux. S. M. a été in-
troduite dans le sein de 1 Assemblée par une commission de LL.NN.PP.
Le Roi, s’étant placé devant le trône, a prononcé le discours suivant:
« Nobles et Puissants Seigneurs,
A l’ouverture de la présente session des états-généraux . j’éprouve la
satisfaction de pouvoir'annoncer à Vos Nobles Puissances que les rela-
tions d’amitié et de bienveillance mutuelle que la Néerlande entretient
avec les puissances étrangères, n’ont subi aucun changement.
Les commissions mixtes néerlandaises et belges ont accompli leurs
travaux, de manière qu'on peut se réjouir aujourd’hui du réglement
définitif des intérêts des deux pays.
Les forces navales du royaume sont dans une situation salisfante, en
rapport avec les ressources consenties. Les économies et les améliora-
tions, introduites peu à peu et avec discernement dans la marine, l’em-
pêclieront d'être inférieure à celle des autres nations
Je ferai donner aux forces de terre une organisation conforme aux
allocations accordées par le budget.
Je continuerai de même à consacrer tous mes soins à mettre autant
que possible en bon état et à entretenir nos lignes de défense.
Nos possession »d’oulre-mer jouissent d’une tranquillité parfaite; elles
éprouvent seulement l’influence de la baisse du prix de leurs produits.
L’administration intérieure poursuit sa marche avec ordre et régu-
larité.
Si, comme l’année dernière, on remarque encore, dans quelques
branches du commerce et de l’industrie, une situation moins floris-
sante, du moins, d'un autre côté, les rapports reçus sur l étal de lu ré-
colte et de l’agriculture sont rassurants.
La situation de l’instruction publique, des arts et des sciences, se pré-
sente sous l’aspect le plus favorable.
Les travaux de l’assèchement ùu lac de Harlem se poursuivent avec
activité.
On s’occupe de l’examen de nouvelles dispositions législatives con-
cernant les classes indigentes avec toute la sollicitude que commande
l’importance de cette affaire.
La préparation de divers autres projets de loi d’un haut intérêt est
déjà fort avancée , parmi lesquels il faut distinguer ceux concernant
l’exercice du droit électoral dans les villes et le plat pays, et la faculté de
participer aux administrations provinciales et locales; — celui sur les
gardes communales ; — et celui ayant pour but de régler la pratique
des diverses branches de la médecine.
Outre les deux titres qui manquent encore au tarif des frais de justice
pour les affaires civiles, il sera soumis, dans le cours de celle session,
aux délibérations de Vos Nobles Puissances, divers projets de loi con-
cernant des changements à introduire dans le premier livre du Code pé-
nal, dont l'institution doit précéder celle des autres parties de ce même
Code.
On s'occupe en outre à préparer non-seulement diverses dispositions
indispensables, relatives à la procédure civile et pénale, mais aussi le
règlement législatif des autres matières qui y ont rapport.
Les chapitres du budget des dépenses de l’état qui n’ont point encore
été arrêtés, seront prochainement soumisà Vos Nobles Puissances.
Le réglement complet des revenus du royaume et le rétablissement
de l’équilibre financier, continuent d’être [ objet de mes soins les plus
sérieux. La Néerlande restera fidèle à ses engagements et ne mécon-
naîtra pas des devoirs dont I accomplissement, s’il n’était pas sacré pour
elle, lui serait commandé par une saiue politique. L’issue des dernières
délibérations de la législature me fait compter avec confiance sur la
coopération de Vos Nobles Puissanoes‘à répartir, d’après l’application
de principes efficaces, les charges extraordinaires dont la nécessité sera
reconnue.
Aucune charge extraordinaire ne peut être imposée à mes sujets,
j que moi et mou fils aîné bien-aimé ne soyons prêts à aider à la supporter.
Quelque moins favorable que puisse être l’influence que les cireon-
s* anccs exercent aujourd’hui sur la prospérité du Pays, nous ne possé-
dons pas moins toujours d’importantes ressources. En cherchant avec
calme et avec réflexion les mesures dont l’emploi sera le plus utile au
bien-être de l’Etat, puissions-nous, par l'ordre et l’économie dans l’ad-
ministration des revenus publics, et pourvu toutefois que l’action gou-
vernementale soit fortifiée par l’union du peuple, aller au-devant de
l’avenir sans nous livrer à une sollicitude trop inquiète; je dirai même,
attendre, avec confiance dans la protection du Tout-Puissant, des jours
heureux et prospères ! »
Après ce discours, le roi est retourné au palais, avec le même cortège
qui l’avait accompagné à son arrivée. Sur Son passage, S. M. a reçu de
nouvelles marques de dévouement de la part de ses sujets.
Bulletin de la bourse d’Amsterdam du 14 octobre. — Aujour-
d’hui les affaires ont été de très peu d’importance en fonds nationaux.
Néanmoins les prix se sont bien soutenus.
En papiers étrangers, ceux d’Espagne étaient de nouveau très re-
cherchés ; toutes les sortes pouvaient se placer à une augmentation de
prix-
BELGIQUE.
Bruxelles, 17 octobre. — M. le lieutenant-général comte d'Hane de
Steenhuyze, accompagné de MM. Tiecken de Terhove, capitaine adju-
dant-major au régiment des guides, et Huot, lieutenant officier d’or-
donnance, sont partis pour Mulines où ils doivent procéder à l’inspec-
tion du régiment de lanciers.
— M. le comte Cornet de Grez, ancien membre du Congrès et de la
chambre des représentants, vient d’ètre nommé chevalier de l’ordre
Léopold.
— M. J. Mastraeten, nommé greffier du conseil des mines depuisdeux
mois, eu remplacement de M. Malet, a prêté serment ces jours derniers
eu sa nouvelle qualité, entre les mains de M. Fallon président.
— M. Verdeyen, ancien commissaired’arrondissement à Eccloo, vient
d’ètre nommé membre honoraire du conseil des mines, en remplace-
ment de M. Mastraeten.
— Le général espagnol don Antonio Van Halen, comte de Peracamps,
est arrivé à Bruxelles ces jours derniers. On sait que ce général est le
frère du général don Juan Van Halen, qu’il a dû quitter l’Espagne en
même temps qu Esparlero, et qu’il avait accompagné ce dernier à Lon-
dres. Il paraît disposé à faire en Belgique un assez long séjour.
— Le 14 de ce mois, vers trois heures et demie de relevée, une fem-
me âgée de 50 ans environ, s’est précipitée dans le bassin de Ste-Cathe-
rine. Le sieur Deleeneerest parvenu non sans peine à la retirer encore
vivante de l’eau. C’est la troisième fois que cette malheureuse tente de
se suicider par submersion.
— Vendredi, entre 7 et 8 heures du soir, un événement bien déplora-
ble s’est passé Vieux-Marché-aux-Grains, près de la rue Vinquet. Un
monsieur d’une mise soignée et paraissant âgé d’une soixantaine d’an-
nées , en passant devant la maison n° 53, s’affaissa subitement sur lui-
même et tomba au milieu du pavé frappé d’uneapoplexie foudroyante.
Transporté immédiatement chez M. Vanroye, épicier, il reçut chez lui
les premiers soins que réclamait sa position. M. le curé de S'e-Catherine,
informé de ce fatal accident, accourut aussitôt; mais il eut à peine le
temps d’administrer, au moribond, les derniers sacrements. A leur en-
trée dans la maison, les médecins ne trouvèrent plus qu’un cadavre.
Nous apprenons à l’instant que ce monsieur a élé reconnu; il est do-
micilié rue de la Bergère, se nomme Ilubau, est célibataire et teneur de
livres chez M. Hap et C«, banquiers, Vieux-Marché-aux-Grains.
— Un journal s’est préoccupé ces jours derniers delà prétendue
création d’un prétendu collége héraldique ; il semble voir dans les in-
formations qu’il a reproduites à ce sujet une tendance au rétablissement
des ordres.Qu’il se rassure! Il n’a pas élé institué de collége héraldique ;
M. le ministre des affaires étrangères a simplement nommé une com-
mission chargée de vérifier les titres des personnes qui réclament leur
inscription sur la liste de la noblesse, ou qui prétendent avoir droit à
un titre nobiliaire plus élevé que celui qu’elles portent.
— Un fait remarquable, c’est que le nombre des causes portées aux
rôles des cours et tribunaux de Bruxelles est diminué d’un quart com-
parativement à celui des années précédentes, ce qui prouve en faveur
du bon sens des plaideurs, à qui le chapitre des (rais et dépens et sur-
tout l’élévation des honoraires de MM. les avocats, commencent enfin à
faire comprendre que le système de transaction ou d’accommodement
est préférable aux meilleurs procès.
ANVERS, n OlTOIiKE.
Dans la nuit du 13 au 14, un vol à l’aide d’effraction et consistant en
une somme d’environ 50 francs, a été commis au préjudice de la cor-
poration dite Heusen-Natie.
On parle d’un autre vol, également à l’aide d’effraction et consistant
en effets d’habillement, qui aurait été commis, pendant les travaux à la
Bourse pour la fête du 13, au préjudice du sieur Janssens,concierge de
la Bourse.
— Le canal de Lespierres est achevé sur le territoire belge. Il sera li-
vré un de ces jours à la navigatiou.
Ce canal sera, vers la fin du mois, navigable jusqu’à Roubaix, où aura
lieu la fêle d’inauguration.
— La rentrée solennelle de la cour d’appel de Gand, ainsi que l’instal-
lation de M. Roels comme premier président, aura lieu jeudi prochain,
19 du courant, à dix heures du matin.
— Voici de nouveaux détails sur l’accident survenu au convoi du
chemin de fer du Midi, mercredi dernier : Hier le convoi des voyageurs
venant de Namur, n’est arrivé à Bruxelles que vers dix heures du soir.
En quittant l’établissement de Ste-Marie d’Oignies, un des tuyaux du
remorqueuravaiterévé et l’on avait dû le raccommoder à la hâte à l’aide
de chanvre. Après environ dix minutes de parcours, un tube bouilleur
éprouve le même sort; l’explosion avait même été tellement forte que
le chauffeur en avait élé renversé et jeté dans la boue. Par bonheur, ce
dernier n’avait pas perdu sa présence d’esprit ; relevé aussitôt, il avait
prévenu en un instanties gardes-convois de serrer tous les freins.
Pendant ce temps on avait jeté hors du foyer ; des signaux avaient
été donnés et une locomotive de secours arrivait de Charleroi. Mais
celle-ci ne s’était pas trouvée assez forte, et elle n’avait pu se charger
que de la moitié du convoi qu elle n’était parvenue qu’à grand’peine à
traîner jusqu’à Chàtelineau d'où elle était repartie pour reprendre le
reste. Elle avait éprouvé dans ce second voyage au tant de difficulté qu’au
premier et ce n’avait été que remorquée elle-même qu’elfe avait ga-
gné Charleroi.
On cite avec éloge la conduite intelligente et courageuse dont le chef
d’ateiier Desseul a fait preuve dans cette occasion.
— Un malheur bien déplorable est arrivé, le 12 de ce mois, sur le pas-
sage d’eau entre tlardinxveld etVVerkendam, aux environs de Gorcum.
Le vent soufflait avec violence lorsque le fermier du bac, accompagné
de ses deux aides et ayant 11 passagers dans son bateau, entreprit la
traversée Bientôt il éclata une violente tempête, le baleau chavira et
les quatorze personnes qui le montaient trouvèrent la mort dans les
flots ; le 12 au soir on n’avait pas encore retrouvé les corps de ces mal-
heureux doutquelques-uns sont pères de nombreuses familles ; le fer-
mier laisse une veuve et huit enfants.
— On écrit de Bayonne, 12 octobre :
M. Kauffmann, directeur du trésoren Belgique,qui, depuis 1830 a été
chargé par son gouvernement de plusieurs missions commerciales en
Espagne est arrivé hier de Madrid et a continué aujourd’hui sa route
pour Paris.
— La Galette du Rhin et de la Mozelle annonce qu’un incendie vient
de détruire 2.000 maisons à Manille.
— Un horrible événement est annoncé par le journal 1 'ffelvétie: Il pa-
raît que trois ou quatre cents personnes auraient péri à la suite d'un
éboulement survenu à Fetsberg. .
Arrivée d» convoi à Cologne.
Au moment de mettre sous presse, on nous adresse de Cologne, la
lettre suivante :
Cologne, 16 octobre, 7 heures du matin.
Nous sommes arrivés ici hier après-midi, à 5 1j2 heures. Le train se
composait de quatre convois, dans le premier desquels se trouvaient
toutes les autorités et les principaux invités.
C’est au Viaduc de la Gueule que les autorités prussiennesattendaient
le convoi pour complimenter les autorités belges.
A Cologne, tous les hôtels étaient retenus d’avance; mais la Régence ,
pour ne pas exposer les invités à rester à la belle étoile, avait eu la pré-
caution de retenir grand nombre de logements dans des maisons par-
ticulières. De sorte que ceux qui n’ont pu trouver place dans les hôtels,
ont été logés en ville.
Dans une heure, nous parlons pour Koningwinler, à trois lieues d’ici,
pour aller voir les Sept Montagnes.
Il faut que je vous fasse mention d’un fâcheux accident qui est arrivé
hier, en ronte,au convoi des autorités. Une des chaînes qui lient les voi-
tures s’étant tout-à-coup cassée, il en est résulté un choc tellement
violent, que deux personnes ont éprouvé des contusions : Madame
Masui a eu deux dents brisées , et M. Teichmann a reçu à l’œil une
blessure heureusement peu grave.
lia üourse «sera couverte.
Le Commerce d’Anvers qui, lorsqu'il s’agit de montrer sa générosité,
ne fait jamais défaut, aurait pris au sortir du banquet la résolution d*
faire remplacer la tente qui couvrait le local de la Bourse, par un toit
en verre. |