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MÆ PKECUItSEUR, Mercredi SI Janvier S848.
n’aurons plus désormais besoin de nous en mêler, ce qui sera un grand
avantage pour le pays.
s Nous demandons donc qu’il soit ordonné aux gouverneurs des trois
provinces de s’informer auprès du contrôleur-général des douanes ma-
ritimes des deux provinces de Canton, des droits de douanes et des ré-
glements qui y sont imposés au commerce des étrangers, afin de les
établir aussi d’une manière définitive dans les cinq ports qui vont être
ouverts.
» 5“ Les dits barbares ont encore demandé que tons leurs rapports
avec les officiers du gouvernement chinois fussent réglés à l’avenir sur
le pied de l’égalité; enfin ils ont demandé que les Barbares faits prison-
niers et les traîtres arrêtés pour les avoir servis fussent mis en liberté.
Ils ont insisté vivement sur ces demandes.
« Moi votre esclave, j’ai examiné et jugé que, pour ce qui est du pied
de l’égalité entre leurs consuls et nos officiers, on pouvait l’accorder
sans restriction ; et enfin, comme les affaires avec les Anglais sont ter-
minées, j’ai jugé que les prisonniers devaient être rendus. Par là l’har-
monie et la bonne intelligence seront fortifiées; la paix donnera le repos
et le bonheur à l’Etat, eL renversera les projets des factieux; aussi ai-je
ordonné au Chieou-hi d’accorder ces points sans les discuter. »
Un édit impérial inséré dans la Gazette de Pékin et publié dans tout
l’empire, a ordonné la restitution des prisonniers et la libération des
espions anglais,ou du moins des personnes arrêtées comme telles, il pa-
rait que les Anglais employaient un grand nombre d’agents de celte
espèce.
Voici maintenant la seconde pièce :
Le quinzième jour de la septième lune (20 août), l’édit impérial qui
suit a été reçu :
« A présenties Anglais causantde grands désordres dans les provin-
ces deKiang-Son et de Tche-Kiang, et les côtes et certains districts de
ces provinces ayant été exposés à leur tyrannique cruauté ,des popula-
tions ont été chassées de leurs demeures et forcées d’aller chercher au
loin des moyens de subsistance, contraintes qu'elles étaient d’abandon-
ner leurs travaux agricoles.Moi,l’empereur, j’ai ressenti le plus profond
chagrin et la plus grande compassion pour la détresse de mon peuple.
Dans un clin-d’ceil, le temps de la moisson va arriver, et le laboureur
perdra le fruit de son travail; enlevé, comme il a été, pour le service
militaire, ou chassé de sa demeure par l’ennemi, il ne pourra pas payer
l’impôt; et comment le gouvernement pourrait-il l’exiger de lui 'ISi,
pour venir au secours demon peuple, je devais attendre les rapports
desautorilés, je craindrais qu’il ne fallût attendre trop long-temps, et
que le peuple ne pût pas ressentir assez tôt les eff ets de ma bienveillance
pourlui. J’ordonne donc que remise soit faite à tous les districts qui ont
souffert de la guerre de l’impôt eu argent qu’ils devaient payer ceL an-
née, et que remise leur soit faite également de l’impôt en nature et des
bateaux degrains qu’ils auraient dû envoyerà Pékin.
» Quant aux districts qui n’ont passouffert directement des calamités
delà guerre, je crains cependant queleur agriculture ne soit en étatde
gêne. J’ordonne donc aux autorités d'examiner clairement la question,
de distinguer convenablement, de respecter ma volonté impériale, et de
voir s’il faut accorder une remise d’un ou dedeux dixièmesde l’impôt,
pour que ma compassion profite à tous mes sujets. Lesdites autorités
auront soin de faire immédiatement imprimer le présent ordre sur pa-
pier jaune, de le faire publier dans un édit affiché en louslieux, afin que
tous puissent connaître la réalité de ma bienveillance, et que tes com-
mis ou serviteurs de nos officiers ne puissent pas espérer de commettre
impunément des concussions. Toutesmes pensées sont fixées sur la dé-
tresse de mon peuple, et ma ferme volonté est d’employer les mesures
les plus promptes pourlui témoigner toute ma faveur.
» Que les officiers du revenu public obéissent aussitôt et publient en
conséquence un édit dans les deux provinces.
« Respectez le présent. »
ESPACXE
Madrid, 4 janvier. — La Gazette de Madrid de ce malin publie le dé-
cret suivant qui prononce la dissolution des Cortès :
«Comme Régent du royaume pendant la minorité de la reine Isabelle II,
et en son nom royal,de l’avis du conseil des minislres.et usant de la pré-
rogative qui m’est accordée par l’art. 26 de la constitution, je décrète ce
qui suit :
» Art. 1«. Est et demeure dissoute la Chambre des Députés.
» Art. 2. Conformément à l’art. 19 do la constitution, sera renouvelé
le tiers du Sénat.
» Art. 5. Sont convoquées de nouvelles Cortès ordinaires qui se réuni-
ront à Madrid le 3 avril de cette année.
«Vous l’aurez pour entenduet vous veillerez à l’exécution du présent.
» Madrid, le 3 janvier 1843. Le duc dei.a Victoire.
» Au marquis de Rodil, président du conseil des ministres.»
FRANCE.
Paris, 9 décembre.—Hier soir les députés de la gauche, au nombre de
70 ou 80, se sont réunis chez M. Odilon Barrot. M. de Lamartine assistait,
dit-on, à cette réunion.
— Le Moniteur publie une ordonnance sur le notariat. Cette ordon-
nance était devenue nécessaire pour empêcher le renouvellement des
scandaleuses catastrophes qui ont éclaté dans le notariat daus ces der-
niers temps.
Les dispositions nouvelles de l’ordonnance, quia été délibérée en con-
seil d'Etat, ont toutes pour but de fortifier, en matière de discipline,
l’action des chambres des notaires et celles des tribunaux. La plus im-
portante des modifications adoptées est celle qui donne aux chambres
des notaires le droit de provoquer la destitution des membres de la
compagnie qui ont manqué à la probité, à l’honneur et aux règles de
leur ordre. Le nouveau droit qui leur est conféré leur permettra d’exer-
cer leur surveillance avec plus d’autorité. Deux titres du projet d’or-
donnance sont consacrés aux aspirants à la profession de notaire et à
l’honorariat. Les chambres surveilleront la conduite des aspirants et
s’assureront qu’ils se rendent dignes des fonctions auxquelles ils pré-
tendent. Quant à l’honorariat, une ordonnance royale le conférera sur
la proposition des chambres de discipline et sur le rapport du ministre
de la justice.
L’article 12 renferme une des dispositions principales du projet. Il
défend aux notaires ; 1° de se livrer à aucune spéculation de bourse ou
opération de commerce, banque, escompte et courtage; 2» de s’immis-
cer dans aucune société, entreprise ou compagnie de commerce ou
d’industrie; 3° de taire des acquisitions relatives à l’acquisition et à la
revente des immeubles, à la cession de créances, droits successifs, ac-
tions industrielles, et autres droits incorporels; 4° de s’intéresser dans
aucune affaire pour laquelle ils prêtent leur ministère; 5° de placer en
leur nom personnel des fonds qu’ils auraient reçus, même à la condi-
tion d’en servir l’intérêt; 6° de la constituer garants ou cautions à quel-
que titre que ce soit des prêts qui auraient été faits par leur intermé-
diaire ou qu’ils auraient été chargés de constater par acte public ou
privé; 7» de se servir de prête-noms en aucunecirconstance, même pour
des actes autres que ceux désignés ci dessus.
» La plupart de ces opérations, dit le rapport au roi qui précède l'or-
donnance, ne sont pas répréhensibles, mais elles tendent à compromet-
tre la position de ces officiers publics, et à exposer leurs clients à des
risques contre lesquels ceux-ci sont sans défense, parce qu’ils n’ontpas
dû les prévoir. La règle est que les notaires doivent se renfermer soi-
gneusement dans l’exercice de leurs fonctions. »
— Un fait dont les conséquences auraient pu grossir le catalogue des
erreurs judiciaires, est arrivé à Dieppe le lr de ce mois.Un enfant de 14
à 15 ans s’étant procuré un fusil,de la poudre et du plomb, s’était caché
dans un pressoir pour charger son arme. Le coup partit pendant qu’il
bourrait, si malheureusement, que l’enfant reçut la charge en plein
corps. Préoccupé avant tout de la pensée de s’épargner des reproches,
il rentre à la maison en s'écriant : On m’a tiré un coup de fusil! Là-des-
sus la gendarmerie se met en campagne, et l’on arrête deux artistes de
la troupe de M. Robba qui avaient été vus chassant aux environs du
théâtre de l’accident. L’enfant est mort le soir de sa blessure; et ce n’est
qu’au dernier moment qu’il a révélé les faits, et l’autopsie les a confir-
més, puisque le plomb a été reconnu par l’armurier qui l’avait vendu.
Les deux personnes arrêtées ont été remises en liberté.
— On lit dans le Sémaphore de Marseille, du fi janvier ;
Le bateau à vapeur El Mercurio, venant de Cadix et ayant touché à
Barcelone qu’il a quittée le premier janvier, est arrivée hier dans notre
port. Ce paquebot n’a apporté aucune nouvelle importante.
— Bulletin de la bourse.— La rente est restée inactive et sans mou-
vement pendant la première partie delà bourse,parce que l’on attendait
le discours du trône. Mais il a été connu vers 2 heures moins un quart,
et la teneur de ce document a donné lieu à quelques ventes. On remar-
quait quelenomdel’Angleterren’y étaitpas même prononcé,etqu’il n'y
était fait pas la moindre mention à la question du droit de visite. On en
concluait que le ministère craignait un échec sur cette question. Aussi
les cours ont fléchi assez vivement dans la dernière partie de la bourse.
La rente 3 p. c. a ouvert à 79-30 et elle a fléchie à 79-15; le 5 p.c. a fait
120-30 et est resté à 120-15.—L’actif espagnol n’a pas été coté; l’emprunt
belge de 1840 a fait 104 5i8, lt2.
Le Courrier des marchés produit la note suivante sur les produits
vinicoles de l’année dernière pour une partie de la France :
« Les côtes qui environnent Dijon et les vignobles de Mercurey et de
Givry, aux environs deChâlon-sur-Saône, ont eu les vendanges les plus
propices, et par le temps le plus désirable. Les vins ont la couleur, le
brillant, la sève, l’arôme et la finesse des années les plus fameuses, et
1842 surpasse, sous tous ces rapports, 1834.
» Le Volnay, l’omard et autres crûs ont été vendus dans les propor-
tions d’usage, et les sept huitièmes des celliers de la côte ont été ache-
tés de 400 à 440 fr.
» Les grands crûs seront convoités. Beaucoup d’achats ont eu lieu sur
tous les points. Les Vosnes ont été payés 550 à 500; les Nuits, 500 à 000 ;
Chambertin, 700 à 750 et 800 ; Richebourg, Romanée, Corton et crûs
égaux, 000 à 080.
» Le Clos-Vougeot a été vendu 700 fr. la queue; les Mercurey, établis
d’abord à 150 fr., sont montés de 170 à 180; les givré ordinaires, 120 à
130 fr.; les crûs supérieurs, 180 à 200 fr.
» Les principales maisons du port ont établi leurs prix aux cotes sui-
vantes :
» Chambertin, 1842, 900 la queue, ou deux pièces de 220 litres ; Roma-
née, 900; Richebourg,860; MusignyVougeot, 900; Corton,900; Sautenot,
500; Volnag,480; l’omard, 470; Beanne, 460; Aloxe, 450; Savigny, 430;
Monthelie et Auxey, 560; Givry et Mercurey, 240; Meursault blancs, 380
à 400.
*> Les vins de 1841, moins élevés en qualité, le sont également moins
en prix: les chambertin, les romanée et les richebourg s’obtiennent à
750,700 et 080 fr. la queue, et les autres dans une proportion analogue.»
Une découverte précieuse pour l’histoire vient d’être faite dans le
village d’Aigremont, canton de Lédignan (Gard) ; plusieurs fragments
de tuiles romaines trouvées dans un champ fesaienl présumer qu’il avait
existé en ce lieu une fabrique de poterie; le 25 décembre,un homme oc-
cupé à piocher brisa avec son instrument un tout petit vase en terre ;
il découvrit bientôt qu'il renfermait un petit trésor composé de vingt-
une pièces en argent. Neuf de ces pièces sont des consulaires; six sont
frappées au coin de Tibère ; trois représentent d’un côté la tête de Cé-
sar ayant au revers la tête de Marc-Aurèle ; une autre, et c’est celle qui
a été invoquée par Séguier, pour prouver sa précieuse découverte de
l’inscription delà Maison-Carrée, représente d’un côté la tête d’Auguste,
et au revers les deux princes de la jeunesse, avec cette légende :
C. L. CÆSARIS AVGVSTI. COS. DESIG.
l’RINC. J WENT.
Une autre de ces médailles porte la tête de Drusus, avec le surnom de
Germanicus.qui lui fut donné après ses victoires en Germanie; on lit
au revers l’inscription suivante placée dans un bouclier :
EQVESTER. ORDO. PRINCIPE J WENT.
La dernière est une Agrippine ; au revers de Claude, on lit d’un côté,
AGRIPPINÆ. AVGVSTÆ.;de l’autre, TI. CLAVD. CÆSAR. A VG. GERM.
P. M. TRIB POT. P. P.
Cette précieuse collection a été déposée dans le Museum d’antiquités
de M. Perrot.
Belgique.
Brcxeu.es, 11 janvier. — La régence de la ville de Bruxelles, en fai-
sant savoir à ses créanciers, d’un air tout satisfait, qu’ils peuvent pré-
senter leurs titres à remboursement,les avertit en même temps que tout
intérêt cesse à courir pour eux à partir du 7 janvier, jour de l’avis.
Nous pensons que les porteurs de bons de la ville et de ses autres créan-
ces, qui résident à l’étranger, trouveront un peu leste le procédé d’un
débiteur, qui, après les avoir fait attendre indéfiniment, pour son bon
plaisir, leur fait offre de paiement un beau matin, sans avis préalable,
eten supprimant à partir de ce jour-là même tout prolongement d’in-
térêt.
Les créanciers de la ville, après avoir attendu si long-temps la fin des
embarras de ses finances, méritaient bien qu’on attendît au moins quel-
ques jours, avec eux, et qu’on leur donnât le temps de faire toucher
sans perle d’intérêt,un arriéré qu’ils ont laissé grossir dans leurs mains
avec une patience digne en vérité d’être autrement récompensée.
(Politique.)
— Il sera procédé, le mercredi 25 janvier 1843, à l’hôtel du gouverne-
ment provincial, rue du Chêne, à l’adjudication publique de la fourni-
ture, en dix-neuf lots, des bois de fondation du rail-way sur les lignes
du nord, de l’est, de l’ouest et du midi, pendant l’exercice de 1843.
enAMBKK: MES KKS’BlKSKVl'.tVr*.
Séance du 10 janvier. — présidence de m. raikeai.
La séance est ouverte à 2 1(2 heures par l’appel nominal, la lecture du
procès-verbal est l'analyse des pétitions.
m. david demande la parole pour une motion d’ordre ; il déclare que
le rapport sur le budgeldes travaux publics n’a étédistribuéquedepuis
trois jours, elque personne n’ayant eu le lemps de l’étudier, il y a Ueu
de renvoyer la discussion à un autre jour, au moins en ce qui concerne
le chemin de fer. Une autre raison qui le porte à faire celte demande,
c’est qu’il a été très surpris de voir que les différentes questions qu’il a
développées dans sa section et dans la section centraleonl été tellement
dénaturées qu’il ne peut plus les reconnaître lui-même. Il cite princi-
palement celle qu’il avait posée et qui était relative au mouvement des
transports sur le chemin de fer pendant les onze derniers mois de l’exer-
cice. liavait demandé les recettes correspondantes pour le transport des
voyageurs, pour le transport des grosses marchandises et enfin pour le
transport des marchandises dites de diligence, et dans le rapport,on lui
fait demander un tableau correspondant à une division qui n’existe pas.
u liedts rapporteur. Je ne répondrai pas au discours sur le chemin
de fer que vient de prononcer l’honorable préopinant, mais à sa motion
d’ordre. Je pense qu’il vaut mieux entamer la discussion générale, car
d’ici à demain on pourra encore étudier le rapport. Quant aux questions
qui avaient été posées par M. David, elles ont été recueillies par notre
président, M. Behr,et adressées à M. le ministre qui y a répondu. Ces ré-
ponses ontétécommuniquées à la section centrale , mais M. David n’é-
tait pas à son poste, et la section centrale ne pouvait attendre sa pré-
sence pour terminerson travail.
m. david. Je suis convenu moi-même que des affaires particulières
m’avaient forcé de m’absenter, mais je croyais que la section centrale
ne se réunirait pas aussitôt, car il fallait assez long-temps pourrépon-
dre aux questions que j’avais posées.
m. i.vs. Les membres qui se sont absentés n’ont reçu le rapport que
ce matin. Je demande donc la remise de la discussion à après-demain.
m. desma i si ères , ministre des travaux publics, s’oppose à l’ajourne-
ment; il déclare avoir donné à la section centrale tous les renseigne-
ments désirables.
m. david. Mais vous avez répondu à des questions qui ont été posées
de travers.
m. i.iedts. Je ferai une autre motion, je propose de continuer la dis-
cussion générale du budget, sauf à statuer sur la motion de M. David,
lorsque nous arriverons au chapitre du chemin de fer.
m. david se rallie à cette proposition.
ai. osv. Je demanderai à M. le ministre s’il nous fera un rapport sur
les pétitions qui lui ont été renvoyées relativement au réendiguement
du polder de Lillo.
ai. le ministre des travaux puBLics.La chambre m’a renvoyé des pé-
titions relatives au poldre de Lillo. L’examen de ces pétitions m’a con-
duit à faire la proposition au ministre de la guerre de nommer un com-
missaire pour s'entendre avec un commissaire des travaux publics pour
se rendre sur les lieux,afin d’examiner une bonne fois à fond la ques-
tion de ce réendiguement. Vous savez que le département de la guerre
est intéressé dans cette question en raison de la défense du pays.
Après quelque discussion, la proposition de M. Liedts est adoptée.
On passe à la discussion générale du budget des travaux publics.
ai. denef présente quelques observations sur la canalisation de la
Campine.
La discussion générale est close. On passe à celle des articles.
Chap. 1er. Administration centrale :
Art. 1er. Traitement du ministre, 21,000 fr.—Adopté.
Art. 2. Traitement des fonctionnaires, employés et gens de service,
106,020 fr.
. La section centrale propose 91,850 fr.
M. le ministre se rallie à cette proposition.
Le chiffre est adopté.
m. jadot fait remarquer que la chambre n’est plus en nombre.
La séance est levée à 4 heures. — Demain séance à midi.
ANVERS, flf JANVIER.
Dans la nuit du 9 au 10 c«, vers 4 heures du matin, le bateau hollan-
dais Angélina, en rade devant la ville, avait reçu une voie d’eau par
suite de la tempête qui avait régné toute la nuit et se trouvait sur le
point de couler. Une femme qui était seule à bord avec 3 enfants
en bas âge, jetait des cris de détresse en appelant au secours. Deux
matelots de la douane, les nommés Deloenen cl Buk, faisant partie de
l’équipage du stationnaire le Faucon, ayant entendu ces cris, n'ont pas
craint de s’exposer à un danger imminent pour voler au secours de la
malheureuse qui réclamait leur assistance. Avec le canot du station-
naire, ils sont parvenus à retirer du bateau en danger la femme et les
3 enfants qu’ils ont conduit à bord de la patache où tous les soins que
réclamait leur état leur ont été prodigués.
— A l’occasion de la mortde M.SjoerdTeekles,capitaine au longcours,
tous les navires stationnés dans les bassins portaient aujourd’hui leurs
pavillons à mi-mât en signe de deuil.
— Le Moniteur belge publie : 1» la loi qui fixe le budget de la marine
pour l’année 1813; 2» un arrêté royal du 9 janvier, par lequel le sieur
Augustin-Joseph Paschal, instituteur à Thuillies, est nommé huissier
près le tribunal de première instance de Charleroi; 3° un arrêté du même
jour par lequel le sieur Julien de Ramaix, domicilié à Ath, est nommé
greffier de la justice-de-paix du canton d’Ath,en remplacement du sieur
Cotel, décédé.
— Les catholiques belges apprendront avec regret, dit le Journal de
Bruxelles, que la Revue de Bruxelles cesse de paraître malgré les nom-
breux éléments de succès sur lesquels elle était en droit décompter;
car ayant commencé avec 000 abonnés elle en avait 700.
-—On lit dans l’Annonce de Bruges :
Nous apprenons que M. Dietz n’a nullement l’intention de retirer la
plainte qu’il a déposée contre sa femme et que les poursuites sontseu-
lement suspendues à cause de l’état dans lequel se trouve M“» Dietz,
pour suite de ses couches.
— On écrit de Liège, 10 janvier :
M. Garnier, ancien agent de la Société générale, dont les journaux
avaient annoncé la fuite, a été ramené à Arlon jeudi 5 du courant par
deux gendarmes prussiens. Il n’avait pu passer sur le territoire hol-
landais.
Nous croyons que la cour de cassation devra, aux termes du code
d’instruction criminelle, dessaisir la cour d’assises du Luxembourg de
la connaissance de cette affaire et l’attribuer à la cour d’assises de Na-
mnr, la plus rapprochée de la province de Luxembourg.On conçoit que
les relations qui ont existé entre l’accusé et la plupart des membres du
tribunal d’Arlon ne leur permettent guères de siéger dans cette cause.
D’un autre côté, trop de personnes ont été victimes des faux imputés
à l’accusé pour que la justice puisse compter sur une composition par-
faitement impartiale du jury.
— On écrit de Hambourg, le 4 janvier:
« La vente publique des ouvrages exécutés par des dames hambour-
geoises, pour être vendus au bénéfice de la reconstruction des deux
églises brûlées dans le mois de mai dernier, vient d’être faite. Il y avait
4,011 articles, qui ont produit, y compris le prix d’entrée de la salle
d’encan, 40,912 marcs courants, ou environ 61,500 fr.*
— On écrit de Berlin, le 3 janvier :
« Rubini est dans nos murs,et doit donner ici douze représentations.
Il paraîtra demain pour la première fois sur notre théâtre italien dans
le rôle d’Edgard de Ravenswood de Lucia di Lammermoor de Donizetti.
» On assure positivement que le comte de Nassau (l’ex-roi de Hollan-
dejvient d’acheter, du prince de Puckler-Muscau, la seigneurie de Mus-
kau, moyennant 1 million 700,000 thalers, somme qui équivaut à 6 mil-
lions 120,000 fr.»
.- — On écrit de Coblence , 5 janvier :
Le tribunal correctionnel de notre ville vient de rendre dans la fa-
meuse affaire du jeune Napoléon Wyse un jugement qui a produit une
vive sensation.
Sur la plainte du docteur Rath contre la Gazette du Rhin et de la Mo-
selle qui paraît ici, et qui avait emprunté à la Gazette du 7?/im le récit in-
titulé le fou de Mareville, en changeant le nom deconseil (Rath. en alle-
mand, signifie conseil), l’éditeur de ce journal a été condamné à deux
mois de prison, à 50 thalers d’amende, à la privation de divers droits ci-
vils pendant la durée de 5 ans, et à 1000 thalers de dommages intérêts
envers M. Rath. ,
—11 est question d’établir enBavière l’hériditédes charges publiques.
Les terribles ouragans qui depuis quelque temps semblent avoir
régnés sur toutes les mers, ont eu des suites déplorables. Aux sinistres
dont les nouvelles nous parviennent de différents points du globe, nous
avons à ajouter la perte du brick belge Rapide , cap. Arfslen, qui a
péri dans la mer noire. — L’équipage s’est sauvé. (V. à la partie marit.)
Perte d’un Rateau à Vapeur.
On écrit de Cearnarvon.le 8 janvier : Le steamer Monk , c. Hughes,
parti de Porlinilaen pour Liverpool , s’est perdu hier, vers les 6 heures
du soir, sur un banc près de Cearnarvon. — Vingt-deux personnes ont
péri.
Votci quelquesdétails sur le sinistre du navire hollandais Emma, cap.
Smit, parti de Batavia pour Amsterdam, et entré à Maurice en relâche
forcée.
Le 28 août, par lat. 54° S., long. 31° E., le navire a éprouvé une forte
tempête de la partie N.-O.et S.-O..laquelle a continué à régner jusqu’au
9 septembre,et a changé alors en ouragan, par suite duquel le navire
a été jeté sur le côté, et a perdu tout ce qui se trouvait sur le pont; qua-
tre hommes de l’équipage ont été enlevés du navire par une forte lame,
mais deux ont été rejetés parle ressac. Peu après, on s’estaperçu qu’il
y avait 5 pieds d’eau dans la cale, et comme il était impossible d’attein-
dre le cap de Bonne-Espérance, le navire, après des efforts pénibles ,
est entré le 8 octobre à Maurice.
Quoique le navire ne fît point d’eau, on craignait que la cargaison
ne fût avariée ; le 11, on allait procéder à son débarquement.
La dissolution des cortès a été prononcée par le régent d’Espagne le4
janvier; cet acte important peut amener de nouveaux événements dans
la Péninsule, déjà des bruits alarmants circulaient le 8 à la bourse de
Paris.
Les prophètes du temps avaient annoncé un hiver rigoureux pour
l’année 1842-43 ; déjà le solstice d’hiver est passé, l’année 1843 s’ouvre, le
soleil commence à remonter sur l’horizon, et la température est restée
jusqu’ici fort douce et fort égale. On a même compté en décembre des
journées comparables à celles de mars et d’avril. Les cultivateurs en
sont arrivés au point dedésirer quelques gelées pour empêcher que les
plantes semées ne s’avancent trop. Tous îes astrologues les plus pré-
voyants ontété cette année démentis par les faits. Les devins, en vérité,
ne paraissent pas en progrès, voire même les astrologues.
Céréale».
Le prix moyen régulateur du froment a été fixé, pour la dernière se-
maine de décembre, au-dessous de 20 fr. (19-84). Si, comme la chose est
plus que probable, la mercuriale de la semaine qui vient de finir porte
également un prix au-dessous de 20 fr., les droits fixés par la loi du 51
juillet.1854 seront rétablis sur le froment et sur le seigle. Il est à présu-
mer que dans celte éventualité le commerce aura déclaré pour la con-
sommation tous les grains récemment importés; mais comme toute
nouvelle importation pour la consommation se trouvera interdite, on
peut prévoir que les prix remonteront bientôt.
C’est désormais un fait incontestable que le pays ne fournit pas assez
de froment pour ses besoins; il s’en suit que les prix doivent forcément
monter jusqu’à la limite de la libre entrée, qu’ils ne peuvent rester en
dessous que par exceptions,et qu’aussi long temps que la loi de 1854 ne
sera pas révisée, le prix de 20 fr.sera un prix normal; or c’est là un prix
trop élevé pour un pays qui a une nombreuse population employée aux
travaux industriels.
La moyenne du mois de décembre est de 20 fr. 53 pour le froment et
de 14 fr. 50 pour le seigle ; c’est 55 centimes de moins que la moyenne
de novembre pour le premier, et 7 centimes de plus sur le second. Voi-
ci quelles ontété les moyennes mensuelles pendant l’année:
Froment. Seigle,
Janvier, 21 51 12 52
Février, 21 57 12 45
Mars, 2177 12 10
Avril, 23 48 12 70
Mai, 25 50 15 24
Juin , 24 02 15 51
Froaient. Seigle.
Juillet, 25 58 12 16
Août , 22 50 12 45
Septembre, 22 27 13 74
Octobre , 20 91 15 95
Novembre, 21 06 14 29
Décembre, 20 53 14 30
La moyenne générale de l’année est de 22 fr. 21 c. pour le froment, et
15 fr. 11 c. pour le seigle; c'est pour celui-ci I fr. 55 c. et pour le pre-
mier 2 fr. 15 au-dessus du prix moyen général de 1841.Voici au surplus
le relevé des prix moyens, annuels depuis la mise en vigueur de la loi
du 31 juillet 1854 :
1855.
1850.
1857.
1838.
Froaient.
. 15 10
. 15 50
. 16 04
. 21 11
Seigle.
9 13
10 05
11 05
12 40
1859.
1840.
1841.
1842.
Froaient.
. 25 86
. 22 40
. 20 06
. 22 21
Seigle.
15 51
15 62
11 58
15 11
Ainsi, tandis qu’en France et en Angleterre les prix continuaient l’an
dernier leur mouvement de baisse, ils remontaient en Belgique presque
au niveau de ceux du plus fort de la crise. La moyenne de décembre est
pour le froment de 20 fr. 55; en France elle n’est que de 49 fr. 89, eL eu
Angleterre le prix moyen de 47 sh. le quarler,ne fait pas ressortir l’hec-
tolitre au-dessus de 20 fr.; de sorte que c’est encore en Belgique que les
prix sont les plus élevés. Il est vrai que la baisse a été causée en Angle-
terre par une débâcle complète des spéculateurs en grains; mais il faut
songer d’autre part que sans cette débâcle, si les négociants avaient pu
continuer de recevoir et garder les grains achetés pour leur comple
dans le nord et dans le midi del’Europe,on aurait vu en Belgique le fro-
ment dépasser 20 et peut-être 27 fr. Pour nous, en effet, la baisse n’est
venue que lorsqu’elle a commencé à se faire sentir en Angleterrejlors-
qu’à la suite de la mise à exécution du nouveau bill, les négociants ont
reconnu qu’ils ne pouvaient soutenir jusqu’au bout les marchés qu’ils
avaient contractés. Avant cette époque, du mois de janvier au mois de
juin, le froment sur nos marchés était monté de 21 fr. 55 à 54. Ce qui |