LA BELGIQUE. ciers et émules les Aldes, les Elzévirs, les Estiennes, et dont on voit dans la cathédrale d'Anvers le tombeau illustré par Herreyns et de Backer. On ne vend pas de tout ie vendredi, à Anvers. Notre aima- ble confrère Gérard de Nerval, charmant écrivain que nous citons à outrance, chaque fois que nous en avons l’occasion, bien sûr de ne pas l’appauvrir, ajoute un trait curieux à la description de mistress Trolloppe. « Je suis entré, dit-il, dans un des cafés de la place Verte pour demander une côtelette ou un bifsteak. — Nous n’avons plus de viande, me dit-on, parce que c’est demain vendredi. — Mais c’est demain que vous ne devriez pas en avoir! — Pardon! c’est que, comme on n’en vendra pas demain dans la ville, les ménages s’en approvisionnent aujourd'hui. » Voilà cependant où en est le catholicisme en Flandre! 20. Le théâtre. — Le jardin botanique. — La Grande Harmonie. Le Grand-Théâtre d'Anvers n’est peut-être pas le meilleur de la Belgique (cela dépend du moins de l’impresario, qui a ses vemes et ses déveines); mais il en est assurément l’un des plus gracieux et des plus engageants par l’extérieur. La façade, qui se présente en demi-rotonde, est jolie : elle est décorée des bustes d’Eschyle , de Corneille, de Molière, de Schiller et de Van Wondel (on voit bien qu'Anvers a été Hollandais). Le théâtre est moins beau à l’intérieur. Le fond des loges était, quand je le visitai, garni d’une cer- taine tenture couleur de bois qui faisait assez peu ressortir les toilettes des élégantes anversoises. Le respect que je dois à l’histoire me force à convenir que j'ai entendu là impi- toyablement écorcher le premier acte de Zucie. Je dis le premier, car J'ai fait comme le vicomte indigné de Boileau . Je suis sorti au second acte. Ce théâtre date de 1829. Le prix est de 3 francs 50 aux