Full text |
1843. - N.o 13
MYERS, Vendredi 13 Janvier.
(Huitième Année.)
LE PRÉCURSEUR
On s'abonne : à Anvers an bureau
du PRÉCURSEUR, Bourse Anglaise
N.o 1040; en Belgique et à l’étranger
chez tous les Directeurs des Postes
JOURNAL POLITIQUE,
COMMERCIAL, MARITIME ET LITTÉRAIRE.
PAIX. — LIBERTÉ. — PROGRÈS.
Abonnement par trimestre
pour Anvers, 15 francs; pour la Pro-
vince, 18fr8.; pour l'étranger, 20frs.
Insertions 25 centimes la ligné.
Réclames 50 » •
13 Janvier.
DU PÉAGE DE E’ESCAUT.
L’opposition qui s’est manifestée, à propos du projet de loi
présenté par le gouvernement de proroger jusqu’au ll!r juin
4846 le terme lixé par la loi de 4839relative au remboursement
du péage de l’Escaut, n’est autre chose, au fond, que le résultat
du système commercial dont la commission de l’enquête pour-
suit l’application en Belgique. En effet, les droits différentiels,
comme l’entend cette commission, appliqués à la navigation, le
remboursement du péage de l’Escaut serait de droit aboli à
l’égard de certains pavillons. Un pareil état de choses, si nous
voulions en croire bénévolement les illusions des défenseurs de
ce système d’exclusion, amènerait la guérison radicale des souf-
frances du pays, parce que, disent-ils, cette fermeté de la part
de la Belgique désarmerait la jalousie commerciale des puis-
sances étrangères et produirait des résultats heureux pour nos
relations maritimes.
Mais au milieu de cette opposition soulevée par quelques in-
térêts, nous voyons surgir des inconséquences qu’il est bon de
faire remarquer pour l’édification de ceux-là même qui se lais-
sent entraîner par un déplorable aveuglement. Ainsi, nous
voyons un journal, ardent champion des idées économiques de
la commission de l’enquête commerciale, reconnaître d’abord
que « la libre navigation de l’Escaut a été de tout temps regardée
comme un besoin par la Belgique, » et déclarer ensuite, dans le
même article, que le rachat du péage de l’Escaut par le gouver-
nement belge, a été une « libéralité gratuite et contraire aux
intérêts du commerce et de l’industrie nationale. » Nous serions
curieux de savoir de quelle manière on entend concilier ces
deux propositions. Voilà pourtant où conduisent les doctrines
fausses, inconciliables avec la saine raison : à tomber dans des
contradictions qui ne s’expliquent que par l’embarras où l’on
se trouve de sortir d’un dilemme toujours renaissant.
On se promet monts et merveilles d une mesure qui viendrait
restreindre le remboursement du péage de l’Escaut, aux navires
de pays avec lesquels la Belgique aurait conclu des arrange-
ments de commerce, de douane ou de navigation. Pour éclaircir
les débats de cette grave question, nous allons mettre sous les
yeux de nos contradicteurs, un exemple des effets salutaires
qui ressortiraient pour la Belgique de l’abolition du principe
qui a décrété la libre navigation de l’Escaut.
A peine la nouvelle de la disposition du gouvernement belge
qui excluait le pavillon américain du bénéfice du rembourse-
ment du péage de l’Escaut, fut-elle connue à New-York, que
l’on y vit hausser d’une manière subite et sensible les frets
pour la Belgique. Ce résultat très logique, au reste, a naturelle-
ment produit des fluctuations dont la Belgique devait supporter
toute la charge. Pour nous faire bien comprendre, nous allons
appeler à notre aide quelques chiffres puisés à des sources
authentiques.
Les cotons qui se chargeaient précédemment, à New-York,
à 4|2 cents de dollar par livreront, au même instant, subi la
hausse jusqu’à 4 1|4 cents, ce qui établissait une diü’érence de
3|4 et 5 0|() ou francs 0-04 la livre.
Les potasses, de leur côté, ont monté de 27 à 40 shellings par
tonneau, soit une différence de lôpar tonneau et3 0[0ou francs
4-73 par 100 kilog.
Les huiles recevant la même impulsion de la hausse, ont vu
leur fret s’augmenter de 2 1|2 à 4 3|4 cents de dollar par gal-
lon, soit encore une différence de 2 4 [4 et 5 0(0 ou francs 3-70
par hectolitre.
Comme on le voit, ces chiffres ont une certaine importance
et méritent bien qu’on s’y arrête avec un peu d’attention. Nous
les faisons connaître par le double motif de donner un aperçu
de la valeur réelle des conséquences qui découleront pour la
Belgique de l’établissement de catégories de pavillons, et de
fournir aux défenseurs de ce système un point de comparaison
qu’ils pourront étudier avec quelque fruit. On nous objectera
peut-être que si l’on eût fait usage à New-York du pavillon
belge, toutes les difficultés eussent été aplanies. Cela est plus
spécieux que vrai. Car, comme il n’y avait pas, en ce moment,
de navires belges ou autres disponibles, il a bien fallu se ser-
vir du pavillon américain et, par conséquent, passer par l’aug-
mentation du fret. D’ailleurs, si l’on s’imagine que le capitaine
belge, quand il se verra en quelque sorte devenu indispensable,
n’élèvera pas ses prétentions, eu égard aux avantages de son
pavillon, on pourrait bien se trouver étrangement trompé.
Outre le dommage qui doit en résulter pour le commerce et
la navigation, il est évident qu’un pareil état de choses réagira
péniblement sur l’industrie nationale. Partant de là, les con-
sommateurs sur lesquels retombent en définitive les crises de
ce genre, n’auront-ils pas le droit de venir vous demander, en
vertu de quelle nécessité ils doivent supporter une charge
dont l’élan primitif du pays a évidemment entendu les affran-
chir à jamais? L’Etat, en votant en principe le remboursement
du péage de l’Escaut, l’a voulu ainsi pour toutes les importa-
tions, quel que soit le navire par lequei elles s’effectuent. Nulle
distinction n’a été établie, parce que la Belgique ne pouvait
souffrir sans honte que son beau fleuve restât à la merci de son
adversaire déclaré.
S’il est une chose que nous regrettons vivement, c’est que la
mesure n'ait point été complète dès le commencement, et qu’on
ait cru devoir y insérer une disposition qui limitait la faveur
du remboursement. Nous aurions pu accomplir une grande
chose au début de la révolution, un acte que la Belgique aurait
pu inscrire avec orgueil dans ses annales, en formulant un dé-
cret solennel ainsi conçu :
« L’Escaut est libre;
» La nation Belge Vaffranchit à jamais de tout péage ;
» Toutes les nations du monde jouiront, sans entraves, de la
libre navigation de l’Escaut. »
Nous avons usé du provisoire ; le provisoire remet tout en
question et jette souvent la perturbation et la mort dans les plus
belles institutions. Faisons des vœux pour que bientôt la Bel-
gique n’ait rien à déplorer de semblable.
Qu'on veuille bien retenir ceci :
Si au lieu de maintenir le principe d’affranchissement de
l'Escaut pour tous les pavillons indistinctement, il lui est sub-
stitué un régime de remboursement partiel, alors vous verrei
qu’au moment où le chemin de fer belge se reliera à celui de la
Prusse, où les communications avec le Rhin par les eaux inté-
rieures seront accessibles au commerce, toutes ces voies seront
paralysées. Tout ce qui aura été créé par nous, au prix des plus
grands sacrifices, sera rendu illusoire, surtout pour le transit,
non pas celte fois par les Hollandais, ni par les manifestes de la
Conférence de Londres, mais parles Belges eux-mêmes.
En établissant des catégories de cargaisons en faveur des-
quelles le péage de l'Escaut sera racheté par le gouvernement
belge, et d’autres pour lesquelles il ne sera pas racheté du tout,
c’est limiter volontairement les importations et le transit, et,
de plus, c’est renvoyer bénévolement le surplus vers les ports
concurrents de la Hollande et des villes Anséatiques.
Il n’y a pas d’autre alternative:— que la Belgique choisisse.
Il EU K EUX DÉS U ETAT DE EA DÉCOUVERTE
DES FRAUDES ÉEECTOKALES,
Les détracteurs de la presse n’ont pas lieu de se réjouir de
l’effet qu'ont produit dans le pays les révélations sur les fraudes
électorales. La presse a dénoncé des faits scandaleux, elle les
a flétris,son blâme a été un enseignement de haute moralité qui
a été entendu dans les campagnes. La fraude électorale est au-
jourd’hui désavouée par maints contribuables qui y avaient
trempé à leur insu et dont on avait surpris la religion. Des in-
trigants de village avaient abusé de leur influence sur des gens
simples, séduits d’ailleurs par la perspective vaniteuse de jouer
un rôle dans l’étal en usurpant un droit politique que la loi leur
refuse. Ceux-ci ont consenti et se taisent. A la bonne heure!
Car sont-ils aussi coupables que ceux qui les ont circonvenus,
flattés, trompés,afin de les induire en faux et d’obtenir des voix
pourries ? Yoilà les vrais coupables. Mais comment qualifier
maintenant les solliciteurs de fausses déclarations qui au mépris
de refus positifs, ont eu l'ellronteriede faire dire oui à ceux qui
disaient non et de substituer à leur aveu sincère une déclara-
tion mensongère? Nous aurions peine à croire à de tels faits,
s’ils n’étaient pas attestés publiquement par les honnêtes gens
qui en ont été victimes.
Il est heureux que le pays se soit ému à temps. Dès l’appari-
tion des preinierssymptômes de ce mat qui aurait agi sur la na-
tionalité belge comme un dissolvant funeste, les tribunes de
la Chambre des Représentants et du Sénat ont retenti de répro-
bations énergiques; la presse s’en est emparé et son langage
non moius sévère a reveillé dans le sein de la population le sen-
timent de la morale publique. Applaudissons à ce résultat qui
révèle d’une part tout le bien que peut faire la publicité lors-
qu’elle est dirigée par des mains pures, et qui prouve d’un au-
tre côté que la corruption et l’indifférence politique ne sont
pas aussi avancées chez les Belges qu’on voudrait le faire croire,
pas assez avancées surtout pour que ces grossiers moyens de
fraude puissent avoir un succès permanent. Que les intrigants
changent leurs batteries, que la loi projetée laisse encore à dé-
couvert quelques moyens d’exploiter le champ vaste du dol et
de la fraude, leurs nouveaux expédients auront peut-être les
mêmes casuistes qui chercheront à les justifier, lesmêmes Zéla-
teurs aveugles et fidèles qui voudront les nier; mais ils trouve-
ront aussi des niais pour en faire l’aveu, des victimes pour se
plaindre et d’honnêtes gens pour s’indigner et dénoncer.
TURQUIE.
Constantinople, 21 décembre. — Les représentants des cinq puissan-
ces ont tous répondu à la circulaire par laquelle Sarim-Effendi leur a
communiqué la décision du sultan relativement au Libanon. Ils en ex-
priment tous leur entière satisfaction. Quoique les cinq ambassadeurs
se soient réunis deux fois pour conférer ensemble sur cet objet, ils ont
cependant agi isolément dans leurs démarches officielles vis-à-vis de la
Porte, ce qui prouve queles puissances ont renoncé à agir collective-
ment comme elles avaient fait jusqu’ici. On considère comme terminée
la question orientale et les rapports qui en avaientsurgi, et l’on est dis-
posé à considérer comme une nouvelle question toute difficulté nou-
velle qui viendrait à se produire, sans invoquer les précédents des der-
nières années. Ainsi chaque puissance conserve la liberté d’agir comme
bon lui semblera et suivant son intérêt sans a voir égard à d’autres prin-
cipes que les principes généraux du droit des gens. Celte circonstance
mérite d’être remarquée, car elle fera naître une nouvelle phase dans
lesaffaires d’Orient, surtout à cause des principautés du Danube, parce
qu’il est probable que les puissances européennes se grouperont d’une
nouvelle manière. (Gaz. a’Augsbourg.)
ALLEMAGNE.
Stuttgart, \r janvier.— Le rapport de la commission des chemins
de fer de la seconde chambre vient de paraître. La commission s’est pro-
noncée à line majorité de Svoix contre deux pourla construction d’un
chemin de fer aux frais de l’Etat. Ce chemin se divise en deux lignes :
celle de l’Ouest, entre le Rhin et le Danube qui conduit des frontières du
duché de Badeà lllm, par Kannstadt,et celle du Sud qui conduit d’L'Im
à Fréderickshaven Ces deux lignes forment le complément du système
général de chemins de fer de l’Allemagne et de l’Europe,en même temps
qu’elles répondent parfaitement à l’intérêt du pays en resserrant les
rapports qui existent entre les deux moitiés du pays. Dans la ligne de
l’Ouest, il y aura un embranchement jusqu’à Heilbroner, embranche-
ment qui sera encore construit aux frais de l’Etat. On abandonne à l’in-
dustrie privée la construction d’un embranchement le long du Necker
supérieur entre Plochingen et Roltenbourg.Cette entreprise sera sou-
mise à l’approbation des Etats; mais le gouvernement accorderait une
arantie d’un minimum de 5 1(2 p. c. d’intérêt. Le rapport ne parle pas
e la question de savoirsi l’on attendra pour la construction de ces che-
mins qu’on se soit assuré du concours des gouvernements bavarois et
badois. (Gazette d’Augsbùurÿ.)
— Il vient d’élre conclu entre la Cour de Vienne et le duché de Bade
une convention postale qui fixe ainsi le port des lettres simples: poul-
ies dix premiers milles 6 kreulzers, monnaie de convention, et le dou-
ble pour toute autre distance plus grande quelle qu’elle soit. L’affran-
chissement est facultatif. Mais ces deux états n’étant pas contigus, et
les paquets devant transiter par des états étrangers, il faudra ajouter i
kreulzers par lettre pour le transit, jusqu’à ce qu’on ait obtenu d’en
être entièrement affranchi, but dans lequel des négociations sont en-
tamées. Celte convention sera mise en vigueur le U avril, au plus tard.
(idem.)
— D’après des nouvelles de Weimar, les héritiers de Goethe élève-
raient à 70,000 thalers leurs prétentions pour la maison d’habitation et
les collections du poète, en se réservant les bâtiments accessoires et le
cabinet du grand écrivain. (Gazette de Cologne.)
Bergékiu, 5 janvier. — Le pâtre Mohrde Niederempt a lui-même as-
signé un terme à ses cures merveilleuses, en prétendant que le don de
guérir dont il est doué ne lui restera que jusqu’au Vendredi-Saint pro-
chain. Alors, dit-il, paraîtra un homme-plus grand que lui qui achèvera
ce qu’il n’a fait que commencer. (Gazette du Rhin et de la Moselle. )
ESPAGNE.
Madrid, 5 janvier. — El Corresponsal dit que le ministère a décrété la
dissolution, parce qu’il a voulu se sonstraireà la condamnation certaine
de juges irrités qui lui auraient demandé compte des lois violées mal-
gré leur forte recommandation.Le ministère ne trouvera pasdavantage
grâce devant une chambre qui représenterait l’opinion nationale. Au
jourd’hui l’opposition n’est plus une affaire de parti. Il s’agit simple-
ment de faire triompher une opposition nationale aux prises avec un
parti qui a voulu usurper tous les pouvoirs publics. Ce journal engage
ensuite un parti nombreux (le parti modéré), qui s’est abstenu pour
divers motifs, de prendre part aux dernières élections, de ne pas man-
quer cette fois de se présenter devant les colléges électoraux. Le signal
du combat estdonné. Que chacun prenne sa position contre l’ennemi
commun !
— Des personnes qui sont parfaitemententendues en matière de cré-
dit public et de politique pensaient que la dissolution des Cortès exer-
cerait une influence lâcheuse sur nos fonds ; nous avions été d’une opi-
nion contraire et jusqu’ici nous pouvonsdirequenous avons eu raison;
en effet, le décret de dissolution a paru aujourd’hui et les titres Set 3 se
sont maintenus fermes ; à la bourse il y a eu même un peu de hausse.
Le 3 p. c. s’est fait à 22 40j16 à 60 jours, et le 5 p. c. avec les 12 coupons
a été à 28, à 00 jours. Hier, il avait fermé à 27 5|4. Les opérations sur les
deux fonds ensemble ont été de 40 millions. La dette sans intérêt a été
faite à 115 à diverses dates. (El Patriota.)
— On lit dans la Gazette de Madrid:
Nous ne voulons pas dans le gouvernement plus de force que celle ré-
sultant des lois et de la constitution. Mais quand la constitution et l’Etat
sont en péril, nous lui donnerons toute la force nécessaire pour sauver
la patrie et défendre le code fondamental. Nous voulons que le gouver-
nement soit fort par la constitution et par les lois.
Nous avons l’intime conviction que la constitution de 1837 établit
les justes et légitimes attributions dont a besoin le gouvernement pour
administrer et gouverner le royaume,et pour sauver l’Etat et la loi fon-
damentale; mais nous ne voulons pas que, par un respect idolâtre pour
la lettre de l’un des articles du code politique, on ruine l’Etal et l’on
viole la constitution. Qui doit qualifier les circonstances très graves, la
situation extrême où le gouvernement se trouve dans la nécessité de re-
courir à des mesures énergiques,à des ressources extraordinaires pour
sauver l’Etat? Ce droit appartient aux corps législatifs devant qui devra
se présenter le gouvernement pour faire connaître,par l'organe des mi-
nistres responsables, les circonstances où il s’est trouvé et ies disposi-
tions qu’il a cru devoir adopter par suite de ces circonstances.
FM AN UE.
Paris, 11 janvier. — La Chambre a procédé hier à la nomination des
présidents et des secrétaires des bureaux.
Cette opération est d’ordinaire le premier indice delà force des partis
parlementaires; elle a cette fois-ci d’autant plus d'importance, que le
discours de la Couronne, le budget de l’année 1844, elles divers projets
de loi dont le ministère vient de saisir la Chambre seront examinés dans
les bureaux, tels qu’ils ont été organisés bier.
Au commencement d’une nouvelle législature, les divers partis qui
composent la Chambre se dessinent difficilement, et l’opposilion cher-
che, en général, à éluder la lutte. Aussi,dans quelques bureaux, a-t-elle
choisi pour ses candidats les candidats des conservateurs; c'est ainsi
que MM. Dupin aîné et Calmon ont été nommés présidents à la presque
unanimité. Du reste, cette tactique n’a fait que rendre le succès des
conservateurs plus éclatant, eta fait voirie désaccord qui règne toujours
dans les diverses fractions de l'opposition. Le parti conservateur a prou-
vé qu’il n’a rien perdu de sa force, et il s’est montré compacte et uni.
En résumé, sur 18 nominations, le parti conservateur en a obtenu 15.
MM. le maréchal Sébastian i, le général Doguereau,dc Salvandy, Calmon,
Dupin aîné, Debelleyme, le général Durrieu et le général Bruner ont été
nommés présidents, et MM. Saglio. de Montesquieu, de Sahune, de Las-
Cases, Dejean, Daru et Persil ont été nommés secrétaires. L’opposition
a eu trois nominations, dont un président, M. le général Schneider, et
deux secrétaires, MM. de Lasleyrie et Etienne. (Journal des Débats.)
— La chambre des députés a nommé aujourd’hui dans ses bureaux,
la commission de l’adresse. Elle se compose de MM. Odilon Barrot, Du-
mont (du Lot), Schauenburg, Bignon (de Nantes). Dupin aîné, Félix
Réal, Debelleyme, Hebert et de Pouitlet. M. Odilon Barrot et M. Félix
Réal sont les deux seuls membres qui appartiennent à l’opposition.
— Hier, la Chambre des Pairs a été saisie, par le ministère,d’un pro-
jet de loi tendant à modifier la loi de 1832 sur le recrulement.d’un pro-
jet de loi sur les brevets d’invention, et d’un projet de loi sur les gardes
forestiers.
La Chambre s’est ensuite réunie dans ses bureaux pour nommer la
commission de l’adresse. Voici les noms des membres élus par ies sept
bureaux pour composer cette commission :
MM. Bartlie, le comte Roy, le baron Ch Dupin, le comte Daru, le duc
de Broglie, Girod (de l’Ain) et le comte d’Argout.
La commission s’est réunie aussitôt après et a nommé M, le comte
Roy pour son rapporteur.
— La commission de la Chambre des Députés chargée de l’enquête
sur les trois élections contestées de MM. Allier, Floret et Pauwels, con-
voquée aujourd’hui pour deux heures, a été ajournée pour entendre M.
Pauwels.
— Une circulaire de M. le directeur-général des douanes informe le
commerce qu’à l’avenir, et à titre d’essai, le transit des chevaux sera
permis en France en se conformant Strictement aux conditions et for-
malités que dicte la loi, et seulement par les bureaux ouverts au trârtsît
ordinaire. Le signalement des chevaux sera pris par le plus grand soin
et consigné sur les acquits-à-caution. Cette facilité donnée au transit
des chevaux peut être avantageuse aux provinces que ces chevaux tra-
verseront, et activeren même temps le commerce de chevaux allemands
et anglais avec les pays méridionaux de l’Europe.
— Par suite des pluies torrentielles tombées dans ces derniers jours,
la crue des eaux de la Seine est considérable. Hier, la rivière étaità deux
mètres environ ; elle est à trois mètres aujourd’hui. Les eaux sont au
niveau des bas ports. Ce sera une excellente hauteur pourla navigation,
mais si la crue continuait, les approvisionnements de Paris, long-temps
interrompus par les basses eaux, le seraient par le motif opposé.
Le vent souille en ouragan sur la capitale depuis deux jours Un grand
nombre de cheminées ont été renversées; des persiennes ont été arra-
chées de leurs gonds, des toits découverts en partie, et il ÿ a eu certains
moments du jour et de la nuit où il n’était pas sans danger de parcourir
les rues, tant les chutes de tuiles et d’ardoises étaient fréquentes. Aux
Champs-Elysées, des arbres ontété déracinés.
— On lit dans le Moniteur :
Un rapport dé M. le capitaine de corvette Vrignaux, commandant la
Boussole, stationnée aux iles Marquises, rend compte d’un triste éyegq-
ment survenu le 18 septembre passé.
M. Halley, capitaine d.ecorvette, commandant.Elle Christine, voulut
exiger du chef des naturels qu’il s’éloignât de la baie voisine du fort.
Sur le refus de Jouta ti, M. Halley et de Lad'ébàt, lieutenant de vaisseau,
en se portant à sa rencontre, furent mortellement atteints dè deux
coups de feu tirés par des naturels, embusqués sur leur passage.
Le capitaine du bucéphale avait pris le commandement de l’îleChris-
tine, et se trouvait en mesure de repousser toute agression.
— On écrit de Toulon, le 6 janvier:
« La corvette de l’état la Danaïde, commandée par M. de Rosamel,
capitaine de vaisseau, a mouillé ce matin sur notre rade.
„ Cette corvette était partie de Toulon depuis le 15 avril 1839. Après
avoir successivement parcouru les mers de t’Indë et du Sud, elle a tou- |