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Iæ IPrétssi’&cîir.
t Nous avons à regretter qu'on ait cherché à influencer les élections par
« s moyens qui ont blessé la morale publique. »
Mis au* voix, il a été rejeté.
M. le marquis de Mornay a fait imprimer et distribuer le paragraphe
additionnel suivant au § S : ...
« Nous donnons exemple, sire, de l'exécution loyale des traités; a notre
tour, nous avons le droit de rappeler sans cesse à l’Europe les garanties qu’ei-
le a solennellement données à l’antique nationalité polonaise ; nationalité qui
aura toujours pour elle le bon droit et nos vives sympathies. »
AFRIQUE. ______Alger, 30 décembre.
Le général Castellane, embarqué à Port-Vendres, est arrivé ici hier
matin. Dès la nouvelle de sa nomination en Afrique , il s'est hâté de
quitter Perpignan. On nous mande de celte ville que des réjouissances
de toute nature ont signalé son départ. On sait, du reste, pourquoi le
général Catellane est beaucoup plus aimé de loin que de près, malgré
sa noble manière défaire les honneurs desa maison: c’est tout bonne-
ment parce que sa bruyante activité ne lui permet pas de laisser ame
qui vive en repos. Dans les derniers temps de notre occupation en
Espagne, il commandait à Sainte-Marie, près Cadix, où il avait mis sur
les dents les deux régimens de chasseurs de la garnison.
Les officiers n’en pouvaient plus : souvent en se mettant à tahle, il
leur fallait monter à cheval en tout hâte ; il ne se passait pas de nuit
gans que quelque alerte ne les enlevât à leur sommeil. Le général Cas-
tellane ne dort jamais que tout botté, et il est bon que les Arabes le
gâchent; c'est un des cavaliers les plus intrépides. Les habitants de
Gibraltar l’ont vu gravir leur rocher au grand galop. A peu près à la
même époque, il a donné à la population de Séville un autre specta-
cle : il est monté à cheval jusqu’au haut de leur Giralda. On voit d’a-
près tout cela, qu'il serait diflicile de trouver parmi nos généraux un
homme mieux taillé pour faire la guerre aux Arabes, fl part pour Oran
par le prochain courrier. ...........
Le général Rapatel est attendu incessamment. Déjà il a écrit pour
qu’on lui disposât un logement. Cependant on ne pense pas qu’il reste
à Alger, où se trouve le général Rulhières, homme du choix de M. le
maréchal. Selon toutes les probabilités, il sera dirigé sur Bone, où il
remplacerait le général Trezel, quia reçu une nouvelle destination.
La santé de notre gouverneur se consolide de jour en jour davan-
tage , et tout fait espérer maintenant que nous le conserverons assez
long-temps pour le voir mettre à exécution son plan d’occupation de
la plaine. Ce projet parait être celui qui l’occupe le plus dans ce mo-
ment. Il a toujours auprès de lui son gendre, M. de Salle, chef d’esca-
dron d’état-major, homme plein d’aménité, et nous en dirons d’autant
de M. Auvily , capitaine d’artillerie , qui lui est attaché en qualité
d’officier d’ordonnance.
BELGIQUE.
ANVERS , 12 JANVIER.
Hier, une femme âgée, demeurant rue des Roses, s’est brûlée assez
gravement au moyen d’une chaufferette ; elle a été transportée à l’hô-
pital.
*— Dn conducteur du chemin de fer, est tombé hier, près de Viivorde
du convoi, parti â2 heures de Bruxelles, au moment où il passait d’une
voiture à l’autre pour réclamer les billets des voyageurs et a eu la
main droit écrasée par les roues, üu nous assure que ce malheureux
devra subir l’amputation.
.— La navigation de l’Escaut est interrompue par suite des glaces
qui se trouvent au bas de la rivière. Le brick américain Faine, et un
koff banovrien , sortis hier des bassins, doivent y rentrer à ia marée
de cet après-midi. L'administration du pilotage leur a refusé des pi-
lotes pour les descendre.
— On parlait en bourse de l’incendie d'un palais de l’empereur de
Rassie. Nous connaîtrons sans doute au premier jour les détails de ce
sinistré.
La navigation entre Anvers et Bruxelles se trouve interrompue par
les glaces; l’administration du chemin de 1er ne pourrait-elle pas se
charger provisoirement du transport des marchandises entre ces deux
villes? Elle rendrait ainsi un véritable service au commerce , caries
moyens de transport, par messagerie et gros roulage, sont insuffisants
en ce moment et trop onéreux pour suffire à tous les besoins.
La duchesse de Bragance, veuve de don Pedro, va se décider à quit-
ter Lisbonne où elle n’a pu être d’accord avecdona Maria. Elle est at-
tendue au mois de Mars prochain à Munich pour fixer son séjour au
milieu des membres de la famille rovale tic Bavière.
Des lettres de la Grèce, dont les dernières sont du 18 décembre,
mandent que tout le pays se trouvait dans un état de fermentation
extraordinaire. Des mouvemens populaires avaient eu lieu à Athènes
et dans plusieurs autres villes. Le gouvernement avait fait procéder à
de nombreuses arrestations, ce qui avait encore ajouté à l’irritation
générale des esprits. Tous ces mouvemens ont été provoqués par les
récentes décisions du conseil d’état, qui a proclamé la nécessité de
retenir encore en Grèce les troupes bavaroises et de restreindre en
même terns la liberté de la presse. Dans les rassemblemens qui ont eu
lieu à Athènes, on entendait répéter fréquemment le cri de t'ive la
Constitution / De grands événemens paraissent se préparer dan3 ce
nouveau royaume.
faire des dispositions testamentaires en faveur de sa femme, la prin-
cesse de Leignitz. En Prusse, on ne voit pas sans effroi arriver le
moment de la mort du roi, et l’on se dit qu’alors, l’influence pacifique
de l’Autriche sera obligée de se retirer devant l'ascendant belliqueux
de la cour de St.-Pétersbourg, qui domine l’esprit du prince royal
actuel.
Les journaux anglais du 9, arrivés hier après-midi, ne contiennent
rien d’intéressant, à cause de l’absence de nouvelles fraîches de l’Amé-
rique. ils continuent à se livrer à des réflexions sur l’ctat des choses
du Canada. Les ministres qui sont absens étaient attendus à Londres
dans le courant de la journée. Divers vaisseaux de ligne sont mis en
activité pour transporter des troupes et des effets militaires au Canada.
Le colonel sir George Arthur devait s’embarquer le même jour pour
New-York, d’où il se rendra à Toronto, haut Canada, siège de son gou-
vernement.
Une lettre de Washington du 9 décembre, assure que le gouverne-
ment des Etats-Unis est fermement déterminé a garder la plus stricte
neutralité vis-à-vis du Canada et que cette détermination du pouvoir
exécutif aura PasseiUiment des deux chambres du congrès.
Nouvelles diverses»
Le 7 courant, un incendie a consumé à Aelbeek (Flandre occiden-
tale), sept maisons attenantes et appartenant aux héritiers Desplechin
de ToreniriEr îFraneel. ces maisons étaient construites en hrinues et
de Turcoing (France), ces maisons étaient construites eu briques et
torchis , couvertes en partie en chaume. Quelques meubles et effets
sont aussi devenus la proie des flammes. Le feu a commencé à une
des extrémités du bâtiment où demeurait Joseph Derycke, à quatre
pieds environs de la cheminée; les enfants étaient seuls, leurs parents
étant à l’église. Les causes de cet accident sont inconnues ; les perles
pour les bâtiments sont évaluées à 1000 fr. ; celles pour les locataires
à 120 fr. ; rien n’était assuré.
— On écrit de Fûmes, 9 janvier :
Hier entre 6 et 7 heures du matin , un incendie a éclaté en la com-
mune d’Adinkerke, chez le nommé Charles Capoin, fermier ; l’étable
à vaches avec six bêtes à cornes ; la remise , un chariot, une charette
et les ustensiles de labour ; la cuisine , la batterie de cuisine et tous
les habillements de la servante ont été la proie des flammes, on évalue
la perte à 2,000 francs. La ferme appartenait au sieur Capoin , rien
n’était assuré.
— On écrit de Gand, 11 janvier ;
Les convois du chemin de fer n’ont plus éprouvé hier les retards
qui avait signalé leur arrivée dans la journée d’avant-hier. Ce jour-là
le voyage a été des plus désagréables; le convoi qui devait partir de
Bruxelles à 2 heures de relevée, ne s’est mis en route qu’à 3 heures,
pour arriver vers 4 à Matines; c’est là surtout que l’attente a été longue
et pénible par un froid des plus rigoureux; les voyageurs qui devaient
se rendre à Gand, ont été obligés de se morfondre jusqu'à 7 heures
du soir; sur ces entrefaites est arrivé le second convoi de Bruxelles qui,
au lieu de partir à 4 heures de relevée, ne s’était mis en marche qu’à
6 heures; c’est seulement alors que l’on a pu partir; tout ce monde,
transi de froid, est arrivé à 9 heures et quart du soir à Gand.
Ces retards doivent être attribués au froid intense, qui glaçait l’eau
dans le réservoir du remorqueur.
— On écrit de Bâle: Une compagnie de contrefacteurs étrangers se
propose de s’établir dans notre ville. Pourvue, dit-on, de sommes con-
sidérables. elle réimprimerait en contrefaçon tous les meilleurs ouvra-
ges qui paraîtraient en France, en Allemagne eten Suisse. On dit que
le gouvernement français a déjà porté plainte contre le nouveau projet
d’entreprise.
— On écrit de Taganrog (Russie méridionale), le 13 décembre :
k Le froid est actuellement si grand chez nous, que le thermomètre
est descendu jusqu'à 17 degrés au-dessous de zéro. La navigation
entre notre port et celui de Sébastopol est tout-à-fait interrompue. »
— Ou écrit de Baden-Baden, 3 janvier :
Un triste événement vient d’arri>er à la comtesse de Ilatzfeld , qui
voulait passer l’hiver ici ; le 1er de ce mois un étranger, arrivé le soir
bien lard à l’hôtel qu’elle occupe, en repartit le lendemain matin à 10
heures , après s'être entretenu dans le corridor , une heure avant son
départ , avec la bonne du petit garçon , tils unique de ia comtesse ;
sortie avec l'enfant à 9 heures , la bonne ne revint plus , et on apprit
ensuite que la bonne et l'enfant ont été enlevés par l’étranger. On était
à sa poursuite , mais il avait une avance de six heures et demie. Si
l’on en croit les insinuations d’un journal, cet étranger serait d’un
rang élevé.
— Le 6 janvier, à midi, la garde était assemblée sur la place Belle-
cour de Lyon ; pour assister , suivant l’usage militaire , à ia dégrada-
tion du nommé Peretty, soldat au 4e de ligne, condamné à huit ans
de fers pour vol. Au moment où le capitaine-rapporteur lui lisait le
jugement, rerelly l’interrompit en lui disant: «i Assez , assez , mon-
sieur ! » Au même instant il se frappa d’un c iuleau et tomba à la ren-
verse. Transporté à l’hôpital, on reconnut que le coup était entré dans
la poilroine d’environ cinq pouces. ' •
— Nous avons reçu communication de détails curieux sur les guerres
qui ont eu lieu depuis 1697 jusqu’en 1813 entre la France et l’Angle-
terre, sur les dépenses qu’elles ont-occasionnécs et le nombre de sujets
qui ont péri dansles combats ou par la famine : .
FRAIS. DOMES THÉS.
Nous lisons dans le Messager ; Des lettres particulières de Berlin,
des premiers jours du mois de janvier, annoncent que la maladie in-
testinale dont le roi souffre depuis long-temps , a pris un nouveau
degré d’intensité, au point de causer de fréquents vertiges à S. M.,
qui même aurait en dernier lieu perdu connaissance pendant assez
long-temps. Ces aecidens inspirent de vives inquiétudes, et le roi lui-
même semble tellement affecté de son état qu’il aurait jugé à propos de
porter le courage que tu as perdu, elle qui vient te dire dans un élan du coeur:
toi ou le cloître ?... Et maintenant montre lui ta statue, découvre lui ce chef-
d’œuvre, et entends là te dire : il faut que cette statue soit envoyée au con-
cours, à l’instant même ! Et toi, généreux artiste, toi qui ne fus point une com-
mune création, tu refuses un peu de gloire au prix de son honneur; jamais,
dis-tu? Et ta Léonor court se jeter aux pieds de son père, lui arracher un
consentement à votre union en te laissant pour espérance ce cri : je mourrai
ou je porterai ton nom!... mais hélas! vouslutlez contre les préjugés des
hommes et vous serez vaincus...
Mais voici Stéfano tout joyeux d’apporter à son frère douze ducats. C’est le
produit d'une statuette de Saint-Pierre et cette fois ce n’est plus le juif qui
l’a achetée.
Douze ducats! Une statuette! C’était une belle oeuvre peut-être ?ct ta gloire
monte encore au cœur de Rolla et vient troubler sa sérénité... Pour le coup
sa tête brûle, il sort pour commander l’appareil d’enlèvement de sa statue.
Cependant l’acheteur inconnu.instruit de la demeure de Rolla vient le visi-
ter et c'est son frère Stéfano qui le reçoit. Cet homme , c’cs! Michel-Ange,
qui reconnaît un bon sculpteur sur un coup de ciseau. Il s’étonne , le grand
artiste, que Rolla use ses veilles à faire des statuettes, et par je ne sais quel
aentimenl ins.inctif , il devine qu’une statue est cachée derrière ce rideau.
Stéfano qui le soupçonnait aussi, se trouble , on s’approche de l estrade . le
ressort est poussé et la Sainte-Cécile apparaît aux yeux de Michel-Ange. Il y
a là dedans un Raphaël scu-pteur s’écrie-t-il, Italie, Italie, voici une de mes
helles journées ! et aussi prompt que son regard le ciseau fait, sous sa main
qui tremble disparaître le défaut du bras. Un bruit se fait entendre , le ri-
deau est refermé soudain, voici Rolla qui rentre. Il a vu le concours, ses hési-
tations reviennent, il est découragé et Michel-Ange qui l'entend vient con-
trarier ses doutes, lui dire que l’exposition est mauvaise , lui tendre la main
et l’appeler frère. Quel est cet homme qui sort, dit Rolla , c’est un bourgeois
de Rome, répond Stéfano.
Mais Rolla resté seul avec Stéfano, fait part de son incertitude à son frire,
1° Guerre terminée en 1697.
Morts par In famine.
Guerre commencée en 1702.
Guerre commencée en 1739.
Guerre commencée en 1736.
Guerre (l’Amérique en 1736.
L. si. 21,000,000
2»
5“
4°
3°
43.000. 000
48.000. 000
111.000.000
139,000,000
6° Guerre av, la France en 1793 à 1813.1,109,000,090
La dette de l’Angleterre à la fin de cette guerre en 1813 se montait
à 1 milliard cinquante millions sterling.
— pèche de la baleine. —- Port de Dunkerque. — La pêche de la
baleine, importée à Dunkerque, par une colonie de Nantukois, après
la guerre de l’indépendance des Etats-Unis d’Amérique, s’était natu-
ralisée chez nous et y tlorissail en 1792; cette même année 23 navires
baleiniers tombèrent au pouvoir de l’ennemi, lors de la guerre avec
l’Angleterre'en 1793; quelques-uns parvinrent à se réfugier aux Etats-
Unis. Pendant la paix éphémère d’Amiens, de nouveaux arméniens
eurent lieu, mais en petit nombre ; ils éprouvèrent, à la brusque re-
prise des hostilités, le même sort qu'en 1792.
Deux essais tentés sous la restauration furent infructueux. Fn 1834
et 1833, neuf navires baleiniers furent armes à Dunkerque, huit pour
les mers du Sud, un seul, le Tourville, pour celle du Nord. Des huit
navires expédiés au Sud , le premier a péri , trois sont revenus avec
une pêche incomplète, et ont été réarmés immédiatement; les autres
sont restés à la pêche pour une seconde campagne. Le baleinier du
Nord rapporta si peu d’huile, que les frais d’armement ne furent pas
couverts. En 1836, deux baleiniers furent envoyés dans le Sud, et ce-
lui du Nord retourna une seconde fois au détroit de Davis , mais sans
succès.
Cette même année, un des baleiniers partis en 1833 fut condamné
et vendu à Montevidéo, deux autres revinrent au port d’armem enV
l’un avec une bonne pèche, l'autre avec une pêche médiocre. En 1837,
le Tourville tenta une nouvelle expédition au Nord; il est revenu, il y a
deux mois,sans avoir pris aucun poisson. A l’exception de deux navires,
encore dans les mers du Sud, tous les baleiniers de Dunkerque ont été
vendus à l’arrivée, ou armés pour une autre destination.
Il en résulte que la pêche de la baleine, une des branches les plus
intéressantes de notre industrie maritime, est sur le point d’être aban-
donnée à Dunkerque.
VARIÉTÉS.
CNE SOIRÉE AO FAUBOURG SAINT-GERMAIN, LE 9 JANVIER.
100,000
80,000
230.000
210.000
230.000
200.000
200,000
1,462,000,000 1,520,000
BaDSWO’iCejnî&HL
fl lui avoue sa Sainte-Cécile et il lui demande son jugement. N’est-ce pas que
c'est pitié que ce doute du génie qui vient demander à un enfant la lumière ,
et pourtant cela existe , cela es! dans la nature où souvent vous trouvez la
force virile unie à la faiblesse la plus pusillanime. Rolla découvre sa statue .
reconnaît le coup de ciseau de Michel-Auge , de Michel-Ange qui lui a serré
la tnaiu eu l'appelant frère, oh! sa tête se perd, sou cerveau s'exalte jusqu'au
délire, malheur à lui car cette fièvre sera sa mort !...
Un domestique est introduit. c’est un message d’Andrea Costa ; l’ancien
bienfaiteur de Rolla lui annonce que si le marquis Appiani épouse Léonor ,
ses biens lui seront rendus , que le grand duc de Florence doit intervenir au-
près de la république de Gênes pour faire rendre ses dignités à son fils. Le
vieux proscrit le supplie de songer à sa vieillesse et de garder l'honneur d’une
famille où il fut reçu comme un fils. C’en est assez. Rolla se dévoue. Va chez
le seigneur Andrea Costa, dit-il à Stéfano Dis lui ces paroles ; « La statue de
votre fille n’appartient pas à mon frère, mais à vous, il a pris devant moi le
marteau dont il s'était servi pour la sculpter, dites un mot, seigneur; il re-
prendra ce marteau pour la détruire. »
Le grand-duc instruit par Michel-Ange, envole le marquis Appiani cher-
cher la Sainte-Cécile de Rolla. Léonor livrée au marquis Appiani.au bâtard de
Côme de Médicis, oh ! jamais ! Rolla refuse, avec orgueil ; mais ce n'est plus
une demande c’est un ordreetle marquis jette aux pieds de Rolla l’or qui doit
payer la statue. Puis il fait signe à ses gens de l'enlever. Malédiction ! s'écrie
Rolla, frappe donc et assassine l’ouvrier sur les débris de son œuvre !... Kl le
marteau à la main . il se jette sur sa statue qui vole en éclats et on l’entend
s'écrier avec un rire convulsif ; Tiens I prends la donc... emporte la mainte-
nant I... Puis il tombe plus froid que ce marbre, plus inanimé que ces débris !..
Pauvre Rolla P Pourquoi t’es-tu tant hâté i... Voici Michel-Ange qui vient
t’offrir la main de Léonor ; entends le canon qui proclame le vainqueur du
concours , encore un instant de vie I Et tu emporteras un regret de moins
dans la tombe !... Mais ta paupière a voilé ton regard, la mort a glacé ta voix,
malheureux Rolla ! ranime tai, le laurier d’ar smbrage tea fiant !...
I dansé de
1 madame
1 Si je y
I entratnei
1 ton aloi
I tade, exé
I vos soûle
1 vissant, i
I ont fait (
I de toute
I plus env
I crée, un
I tienne e
I sait l'élit
I espèce !
| carmouc
I contrair
ter queli
poignée
indulgei
11 nou
nous vei
ne serai
huitièm
de Laur
fait les 1
aristocr
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nés et si
un sour
[ lui aide
comme
Que parlez-vous du dix-huitième siècle, de fêtes splendides, de salons dorés,
de femmes spirituelles et élégantes, belles et faciles, de lumières et de fleurs,
de luxe et de broderies, de coquetterie charmante et de laisser-aller plein
d'entraînement ? Vous croyez avoir tout dit, lorsque vous avez cité les grands
noms et les grandes fortunes de l'aristocratie passée; et selon vous, rien ne
serait capable de vous consoler de la perte de ces magnificences aujourd’hui
éteintes, de cette société brillante et animée dont il ne reste plus, hélas! parmi
nous que de rares et de tristes représentans. Heureusement pour notre pau-
vre dix-neuvième siècle, il se trouve encore des hommes et des femmes ca-
pables de donner un démenti à votre triste et morose philosophie, et de ré-
veiller les spirituelles et élégantes traditions de cette société française que
vous croyez étouffée à tout jamais sous le lourd et monotone bagage de vo»
progrès sociaux, moraux et représentatifs!
Dimanche dernier, à l'heure précise où jadis le vieux Faubourg-St-Germain
s’illuminait joyeusement , et où les lourds carosses entraient bruyamment
dans les cours somptueuses en faisant résonner le pavé des portes cochéres, à
l'heure précise où sous le régne de M”' de Pompadour, ce vice décent , qui
fut 'lui aussi une de nos gloires nationales , se fardait de son sourire le plus
gracieux et se parait des plus brillantes paillettes de son esprit le plus fin et lo
plus léger, tà bas. près du vieux Luxembourg vers le milieu de la rue de Tour-
non, dans un vaste et confortable hôtel, ces splendides appartenions jadis em-
bellis et ornés avec tant de soin par M. le duc de Lauraguais lui-même,
avaient pris subitement un air de fête inaccoutumé.
Ce vaste salon doré, si confortablement somptueux, si éclatant de lumières
et de glaces vénérables et authentiques, étalant avec orgueil sur ses vastes
panneaux, au milieu des festons et des astragales, ses larges et royaux soleils
d’or épanouis et entremêlés de chiffres amoureusement enlacés dans des mé-
daillons du meilleur goût, s’était peuplé de bonne heure d'une foule élégante,
jeune, et surtout %1’humeur facile et spirituelle. Rien ne manque à cet ensem-
ble merveilleux, et II semblerait que le coup-d’œil du maître, de M. le duc,
en personne, a présidé au dernier arrangement, si galant et si coquet, do cet
appartement ai riche de merveilles de foute espèce. Dans le cabinet de tra-
vail, en entrant, admirez d’abord ces bibliothèques incrustées, meubles, ou
plutôt bijoux précieux et révérés. A côté de ccs bibliothèques, saluez, étalés
et rangés avec ordre, tous les plus précieux chefs-d œuvro de la peinture et
de la sculpture ancienne et moderne. C’est là, eu effet, le sanctua’ire de l art,
l’asile de la riante et facile poésie. Un moment encore, et voilà qu’aux accords
du piano vous allez voir apparaître radieuses et parées pour le, bal, dans ccs
lieux mêmes où une imagination ardente et vagabonde évoqua jadis leurs
fantômes, toutes ces belles créations que vous avez prises jusqu’ici pour le
rêve fugitif de votre vingtième année, et que vous serez tous surpris’de re-
trouver frêles et rieuses, coquettes et légères, vous présentant la main pour
la danse, ou emportées avec vous, par la valse, dans le même tourbillon ra-
pide et voluptueux.
La foule augmente, la causerie s’anime . les toilettes se mêlent et se con-
fondent. Déjà un double rang de femmes forme autour de la cheminée sculp-
tée un cercle gracieux et animé ; à chaque fois que la porte s’ouvre , elle
laisse passer une gloire ou une espérance. C’e-t la littérature contemporaine
qui cède courtoisement le pas à la littérature du siècle passé. C’est l’art au
repos et l’art qui s'épuise chaque jour dans ses merveilleux enfantements!
l’égjise triomphante et l’église militante : aussi bte . dans les arts que dan»
l’industrie. Voilà Victor Uigoqui passe, cl voila Meyerbeer sur lequel se
portent tous les regards attentifs , pendant que mademoiselle Loveday , une
savante et belle artiste, fait emendre, sur le piano . i*‘s motifs favoris de»
Huguenots. Voici maintenant le baron Taylor qui aurai! bien, s’il !e voulait,
quelque raison d être fier de son magnifique succès du malin , l’ouverture de
ce musée espagnol, fruit précieux d’une année de travail et de périls inouïs,
et qui aime mieux rester ce charmant causeur , ce bienveillant et modeste
artiste que vous savez. M Dusommerard . ce savant si spirituel . cet. homme
du monde si savant, y coudoie M. Gigoux , le peintre ardent et courageux,
voilà madame Dorvai, la tragédienne passionnée, appuyée légèrement sur le
bras de sa fille , une jeune enfant blonde et rose. Cette belle femme, à la
toilette sévère, aux yeux noirs assise là-bas, à côté de la spirituelle madame
Ancelol, c’est madame Stoltz, l'espoir de notre opéra français, pendant tout
le temps que mademoiselle Falcou restera éloignée de la scène. Cette Italienne
à l’œil vif, à ia bourbe spirituelle . c’est mademoiselle Assandri, l’espoir dé
notre opéra bouffe de Tannée prochaine. Plus loin sont assises les deux char-
mantes sœurs Faimy et Thérèse Etssler. Thérèse, si fiére des succès de s»
sœur Fanny ; Fanny . si heureuse de l’amitié de sa ffeur Therése. A les voir
tout à l’heure se mêler aux quadrilles avec tant ri „mocenl bonheur et de
naïve gaucherie . vous diriez assurément deux jeunes filles n’ayant jamais
N'est-ce pas que c’est U une histoire bien triste ? Eh bien cette histoire est
un drame dont je yoiis ai fait une narration décolorée. Ce drame s’est joué
sur notre théâtre royal, et vous ne l'avez point entendu...
Je no sais, en vérité, comment expliquer votre indifférence. Le théâtre est
désert chaque soir et les artistes qui consacrent leurs veilles à étu-iicr toutes
les nuances d’un rôle , à découvrir toutes les fibres dans le cœur du perso»*
sage qu’ils veulent fidèlement reproduire , sont réduits à quelques rares ap
plaudissemens, qui certes, sont un bien faible dédommagement de leurs ef-
forts. Je voudrais que vous eussiez vu M. Piattie? nous reproduire cette vie
toute agitée, de Rolla. C’est lui te! que votre imagination vous le représente ,
pâte, souffrant, agité. Et comme il a bien saisi toutes les faces de cette exis-
tence si excentrique ! Pour cette fois, je reconnais le talent, l'étude.l’àme de
l’artiste... Courage, M. Pialticr ! vous êtes dans une bonne voie, persévérez !
Livrez-vous à l’étude du draine , du drame sérieux et élevé. et votre talent
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du draine , du drame sérieux et élevé . et "votre talent
grandira avec les héros que vous chercherez à comprendre. C’est dans Shake*
peare que vous puiserez les meilleurs enseignemens.
Mu« Dorsan a reproduit avec beaucoup de naturel et de naïveté l'enfant
Stéfano. Et malheureusement pour nous, M°'« Maré-Lemaire n’a fait qu'ap-
prendre par cœur le rôle de Léonor, sans sc donner la peine de le compren-
dre, comme si le succès pouvait ctro sans l’étude MM. i err.ard et Duchsmpy
ont rendu avec convenance les personnages de Michel-Ange et du marquis
Appiani.
Maintenant je dois vous inviter à venir avec moi à la prochaine représen-
tation du Chef-d'œuvre Inconnu avant que commence la série des représen-
tation de lu Juive que je vous annonce pour mardi prochain. C'est un luxe
de costumes, de décors, d'armes sorties des arsenaux de Liège, comme vous
n’en avez pas vu. Et certes les efforts de M. Prud’homme demandent plu»
d’assiduité de la part du public Anverwii». — Espé-rons que laJuênrtw»
fouie, et des ivcel-tes bien ronde*.
. 'J* P. |