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NUE
La famille Harrewiin est-elle noble ? Il est peut-être permis d’en
douter, car nous avons cherché en vain son nom dans les grands
recueils nobiliaires. Jusqu'à preuve du contraire, nous considérons
même que ces belles armoiries, qui doivent être l’œuvre de François
Harrewijn, graveur d’un recueil héraldique, ont été usurpées ou sont
apocryphes (1).
Quoique le registre débute parles mots : /ck Jacobus Harrewijÿn
ben vergadert in myn tweede houwelyck…, ce qui permettrait de
supposer que c’est Jacques, premier graveur de ce nom et le plus
méritant, qui en a écrit les premières pages, il n’a cependant été
commencé que par François, un de ses fils, vers le milieu du XVIe
siècle. L’un des deux feuillets de chaque feuille a pour filigrane la
vierge hollandaise assise dans un jardin clos, tenant une lance dont
le bout supporte un chapeau, et accompagnée du lion des Sept Pro-
vinces-Unies. À côté de cette représentation, la devise : Pro Pafria.
L’autre feuillet présente les lettres G R couronnées. « Le filigrane à
la’ femme enfermée avec un lion dans une palissade circulaire, accom-
pagnée de la légende : Pro Patria, nous écrivait M. Louis Paris, le
savant et aimable Conservateur en chef de la Bibliothèque royale de
Belgique, est signalé par F. del Marmol dans son Dictionnaire des
Filigranes (1900) depuis 1670 jusqu’à la fin du xvine siècle. La marque
G.R. couronnée est employée depuis le début du xvine siècle jus-
qu’aux environs de 1760. M. A. Vincent qui s’est occupé de cette
recherche m'écrivait, il y a quelques jours, qu’il est permis de con-
clure de l’allure générale de ces marques que ce papier date des
environs de 1750 » (2). Les recherches de M. A. Vincent corroborent
les nôtres, car nous aussi, nous basant toutefois sur l’allure générale
du texte, nous avions déjà conclu que la généalogie avait été entre-
prise vers le milieu du xvine siècle par François Harrewijn.
Le registre est de différentes écritures, la première en date est
(1) Il convient cependant de noter que l'artiste est inscrit dans les registres de la gilde
de Saint-Luc sous le nom de van Harrewijns et qu’il épouse Mademoiselle Anne-Catherine
van Cleemput, née à Deurne près d'Anvers, ( op het Speelhoff » (maison de campagne ou
de plaisance).
(2) Lettre du 26 février 1920.
arte dues
celle de François, la dernière celle de M. Stanislas Harrewijn, ancien
secrétaire communal de Eeckeren, près d'Anvers, qui a complété le
manuscrit le 24 février 1872, par la liste des noms de tous les descen-
dants de Nicolas-Léopold-Joseph Harrewijn et sa femme Adelaïde-
Hyacinthine-Joséphine Faure.
Ce registre, dont la branche de la famille, établie à Eeckeren
connaissait l'existence sans savoir ce qu’il était devenu, doit avoir été
découvert par feu M. J. Michielsen, de Brecht, l'auteur de Geschie-
denis der verwoesting van Brecht in 1584 (Brecht, 1887), dans la
mortuaire du dernier représentant de la branche de Brecht et placé
par lui dans la bibliothèque du Musée archéologique, qu'il avait
contribué à fonder, de cette commune.
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